Chapitre 9 : Le bal
Hermione s'exécuta aussitôt malgré son désir ardent de s'enfuir à toutes jambes. Mais elle comprenait la colère de Drago, il avait tout mis en œuvre pour qu'Hermione aille au bal et comme une idiote elle disait à cet homme qui adorait recevoir du mérite, qu'elle ne venait pas pour lui...Chose que d'ailleurs, elle ne pensait pas vraiment.
Drago avait posé se mains sur ses hanches, et Hermione avait passé les siennes autour de son cou. Elle vit le regard gris qui ne lâchait pas l'autre couple des yeux, et décida de faire baisser la tension.
- Qui aurait cru qu'on danserait ensemble un jour hein ?
Drago daigna enfin baisser les yeux vers elle, mais la mine toujours aussi renfrognée. Elle lui sourit. Hermione retrouva aussitôt deux yeux verts émeraude, ainsi qu'un début de sourire.
- Ce collier, dit-il, où tu l'as eu ?
- Il te plaît ?
- Sachant que c'est le mien oui...
- Excuse-moi je n'ai pas pu résister lorsque je l'ai vu traîner à la salle de bain. Il appartient sûrement à l'une de tes nombreuses conquêtes ?
- Il est à ma mère.
Hermione baissa la tête, ne sachant plus où se mettre.
- Oh je...je suis désolée je l'ignorais...
- Je trouve qu'il te va très bien.
Hermione ne se sentait plus à l'aise du tout avec ce collier.
- Granger, pour ce qui s'est passé hier, je tenais à m'excuser.
- Je dois être en train de rêver...
- Non ce n'est pas un rêve, tu danses bien avec Drago Malefoy.
- Je ne suis pas en train de parler de cauchemars, je parle du fait que tu viens de t'excuser.
- Alors, tu me pardonnes ?
- Ce n'est pas moi qui ais besoin de tes excuses.
- Je ne vais quand même pas les faire à Potter ! C'est devant toique je veux m'excuser, c'est toi que j'ai trahis en t'ayant promis de ne pas toucher Chang.
- J'aimerais bien oublier, crois-moi, mais j'ai réellement perdu toute confiance en toi, déjà que je n'en avais pas beaucoup...
- Je ne le referai pas ! Je te le promets !
- Mais tu l'as fait Malefoy ! Je me fiche de ce que tu feras à l'avenir, c'est ce que tu as fais hier qui est impardonnable. Je sais que c'est ton quotidien et que la vraie fautive est Chang, mais à partir du moment où tu fais une promesse, tu te dois de la respecter.
- Je n'avais jamais rien promis à personne avant, est-ce que tu le sais ça ? Tu n'as pas l'air de te rendre compte à quel point c'est difficile pour moi tout ces changements.
Hermione ne répondit rien. La chanson semblait durer une éternité.
- Aïe ! Granger fais attention où tu mets les pieds...
- Excuse-moi !
- Je te fais tellement d'effet ? lui murmura-t-il soudain à l'oreille.
- Qu'est-ce qui te prends de dire ça ? dit-elle en rougissant.
- Regarde-toi, tu es toute crispée, je ne vais pas te manger, décontracte.
- Mais je suis décontractée ! Arrête de penser que mon comportement est toujours dû à toi. C'est la foule qui nous regarde que je n'aime pas.
- Bien sûr. Alors pourquoi est-ce que tu danses à presque un mètre de moi ?
Hermione remercia le ciel que la chanson s'arrête à ce moment là.
- On peut remercier les Préfets pour avoir ouvert le bal ! s'exclama Dumbledore. Avant de vous inviter à rejoindre nos quatre danseurs sur scène, je vais annoncer le thème du Bal de Noël comme chaque année. Mais c'est une année particulière ce soir. En effet, j'ai le plaisir d'annoncer que c'est un élève et non un professeur qui a choisi le thème ! Même si cela est arrivé dans de fâcheuse conditions, je tiens à remercier Monsieur Drago Malefoy pour son entière organisation du Bal, ainsi que des décorations et bien évidemment, son choix de thème qui, je dois dire, m'a fortement mais agréablement surpris...LE PARDON !
Dumbledore frappa deux fois dans ses mains et se dessinèrent sur les murs de la Grande Salle des multitudes de décorations représentant un serpent et un lion entrelacés. Des sculptures de glaces surgirent de nulle part, représentant une poignée de main. Mais la plus belle décorations de toute, accrochée tout le long du grand mur derrière Dumbledore, était une immense banderole de soie verte émeraude, où y était inscrit en éblouissantes lettre argentés : « Pardonne Moi ».
- Sur cet excellent thème, je vous souhaite de passer une bonne soirée, et n'oubliez pas, c'est la soirée du Pardon ce soir !
Après un tonnerre d'applaudissement, excepté des Serpentards et Griffondors qui ne se sentait pas du tout concernés par les décorations des murs, les élèves se mirent à danser, d'autre à manger ou à boire. La musique était magnifique, probablement choisie par l'organisateur également.
Hermione était restée bouche bée pendant tout le discours. Elle se trouvait en plein milieu de la piste de danse mais ne semblait pas se rendre compte qu'elle gênait du monde. Elle tourna la tête vers Drago, ne sachant comment réagir. Ce fut lui qui interrompit ce silence gênant :
- Laisse-moi une seconde chance, dit-il simplement.
- Drago je...Malefoy je veux dire, je...je ne sais vraiment pas...
- T'es plutôt difficile comme fille, dit-il en souriant, tu veux quoi de plus ? Granger, je veux simplement une autre chance de pouvoir me racheter, jamais quelqu'un ne m'a autant fait culpabiliser. Depuis qu'on se fréquente j'ai constamment des regrets, j'ai toujours peur de faire quelque chose de travers, tout ça parce que j'ai envi d'être quelqu'un de bien quand je suis avec toi. Mais j'ai compris comment ça fonctionne, quand je regrette de t'avoir blessé, je sais que pour me sentir bien à nouveau, j'ai besoin de savoir que tu ne m'en veux plus, que tu me pardonnes tu comprends ? Alors je t'en prie dis-moi que c'est du passé...
Après un long moment, Hermione déclara enfin :
- Finalement tu es peut-être rattrapable...dit-elle avec un sourire.
- Alors tu me pardonnes ?
- A la seule condition que la prochaine fois que tu fais une promesse, quelle qu'elle soit, tiens-la.
- Promis.
Tout deux éclatèrent de rire ; la première promesse sincère de Drago avait été prononcée. Hermione avait presque envie de noter l'heure et la date.
- Il faut que j'aille voir Harry et Ron, dit-elle en se rendant compte qu'elle et Drago étaient plantés au milieu de la piste de danse.
- Heu oui d'accord, dit-il en réalisant à son tour, bien qu'il se fichait royalement de déranger. Au fait Granger, si tu le veux toujours, je tiens à réaliser le défi que tu m'as lancé. Il est hors de question de me défiler comme un lâche.
- Sans vouloir te vexer, ça semble perdu d'avance.
- Toi-même tu as dit que j'étais rattrapable.
- Oui mais pas en quatre jours !
- Ca fait déjà six jours que le pacte est naît ?
- C'est drôle moi je trouve que c'est passé lentement.
- Qu'est-ce que tu sous-entends ?
Mais Hermione avait déjà disparût dans la foule. Alors que Drago s'apprêtait à se diriger vers le comptoir, quelqu'un qu'il n'eut pas le temps de voir se jeta sur lui pour l'embrasser :
- Oh mon Draguichou d'amouuur ! Oui je te pardonne ! Je te pardonne tu m'entends ? Je savais que tu reviendrais ! Je t'aime tellement !
- Pansy ? dit-il d'un air dégoûté.
- Tu m'as laissé tombé depuis quelque temps mais on oublie tout d'accord ? Il ne fallait pas te donner autant de peine, tu sais bien que j'aurais accepté tes excuses si t'étais juste venu me voir !
- Pansy tu n'as pas l'air d'avoir compris. Le thème du pardon était en l'honneur de Dieu, je souhaite de tout cœur qu'il me pardonne un jour d'avoir couché avec toi. Maintenant laisse-moi passer.
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- Salut Harry, où est Ron ? demanda Hermione.
- Tu t'es enfin décidé à lui parler ?
- Eh attend n'inverse pas les choses, c'est lui qui refuse de me parler.
- Oui mais toi et moi on sait très bien qu'il a une raison valable, non ?
- Oui... Alors, où est-il ?
- Quelque part près du bar en train de se soûler.
- Se soûler ?
- Oui ça arrive quand tu bois trop.
- Ne commence pas à parler comme Malefoy ! Je sais ce que c'est, mais pourquoi veut-il faire ça ?
- T'es pas très pertinente Hermione...il t'aime ! Enfin quoi ! Ca crève les yeux depuis le début de l'année !
Hermione se tut, comme pour réaliser les paroles de son ami.
- Je...je ne savais pas Harry, je te le jure.
- Bien sûr que si tu le savais, mais tu préférais l'ignorer.
- Oh Harry comme je m'en veux de l'avoir négligé aussi ! Comment je peux lui faire comprendre que je ne ressens pas les mêmes choses ?
- Alors c'est bien vrai ? Tu ne l'aimes pas autant qu'il t'aime ? Et moi qui essayais de le rassurer sans arrêt...
- Harry comment je vais faire pour le lui dire ! Je ne sais pas si j'aurais le courage...
- En tout cas Ron ne tient pas du tout l'alcool, si tu veux lui parler ce soir, dépêche-toi avant qu'il ne sombre.
- Oui je vais y aller...Attend, pourquoi tu es tout seul, tu ne danses pas avec Cho ?
- Comme si ça te décevait, dit-il plus méchamment qu'il ne l'aurait voulu.
- Je ne comprends pas, dit-elle en redoutant le pire.
- Elle et moi c'est fini, on est plus ensemble.
- Oh mon dieu Harry je, je suis désolée...
- Arrête ton cinéma Hermione tu veux ? Tu le savais qu'elle me trompait et tu ne m'as rien dit.
Hermione baissa la tête, c'était vraiment trop dur de le regarder en face.
- Comment tu l'as su ? demanda-t-elle timidement, regardant toujours ses pieds.
- Elle est venue me l'avouer tout à l'heure. Elle s'est jeté en larmes dans mes bras en me suppliant de la pardonner et...
Les mots semblèrent s'étouffer dans sa gorge, comme si chaque son lui arrachait un énorme effort. Hermione aurait voulu le serrer tellement fort dans ses bras, le rassurer, mais Harry semblait lui en vouloir d'avoir gardé le silence. Mais à sa grande surprise, ce fut lui qui s'avança et qui laissa tomber sa tête sur l'épaule de son amie. Prise au dépourvue, Hermione hésita mais ne tarda pas à le réconforter.
- Dans quelques jours ça aurait fait un an...murmura-t-il.
- Je sais Harry, je sais. Tu devrais peut-être aller te coucher.
- Non, dit-il en se dégageant doucement. Je pense plutôt que je vais aller me soûler la gueule avec Ron. Regarde où on en est réduit à cause de vous les femmes.
- Harry, avant que tu ne partes, je veux m'excuser de ne t'avoir rien dit. J'avais peur de me mêler d'une affaire qui ne me concernait pas et j'appréhendais ta réaction.
- Ne t'excuses pas, d'après ce que j'ai compris tu as fait pression sur Cho. Sans ça elle ne m'aurait probablement jamais rien dit et je serais passé pour un idiot pendant longtemps encore. Sur le moment je n'ai même pas cherché à savoir avec qui elle m'avait trompé, mais maintenant je suis bien décidé à retrouver ce salaud.
Hermione tourna la tête pour masquer le trouble qui venait de s'emparer d'elle. Encore un nouveau problème qu'elle n'avait pas prévu. Si Harry apprenait que le salaud en question était son pire ennemi, elle n'osait même pas imaginer la scène.
- Mais comment tu l'as su toi ? demanda-t-il soudain, les sourcils froncés.
- Oh, heu...eh bien elle est venue me le dire. Elle m'avait fait promettre de garder le secret, voilà aussi pourquoi je n'ai rien dit. Mais j'ai essayé de te le faire comprendre.
- On peut dire qu'elle n'est pas très maligne de se confier à ma meilleure amie.
Hermione tenta vainement de le convaincre que c'était stupide de chercher cet homme qui n'était peut-être même pas au courant que Cho avait un petit ami, que cette dernière était seule responsable ( même si Hermione se rappelait parfaitement le pouvoir hypnotique de Drago pour avoir été elle-même envoûté dans un couloir en début de semaine ). Mais Harry refusait d'écouter :
- Non Hermione, le collège entier était au courant que je sortais avec Cho, le mec qui a fait ça le savait, j'en suis sûr. Et il va le payer.
- Ca ne te ressemble pas ce comportement de « tu me tapes alors je te tapes », crois-moi il vaut mieux oublier avant que ça ne prenne trop d'ampleur.
- Tu ne peux pas comprendre Hermione, t'es une fille.
- Ce n'est pas la première fois que j'entends ça et c'est très agaçant.
Harry lui sourit et s'éloigna sans un mot. Mais à peine avait-il fait quelques pas qu'il se retourna vers Hermione et lui lança :
- Si tu savais qui c'est ce type, tu me le dirais, hein ?
Hermione avala difficilement sa salive et répondit en cachant tant bien que mal son malaise :
- Oui Harry, bien sûr que je te le dirais.
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Hermione apercevait une chevelure rousse de l'autre côté de la salle. Après s'être excusé une dizaine de fois pour avoir gêné plusieurs danseurs, elle arriva enfin près du bar. Ron était dans un état pitoyable. Mais elle n'eut pas le temps de l'observer plus longtemps car quelqu'un l'interpella :
- Salut Hermione.
- Ah salut Donovan !
- Tu es...magnifique, vraiment très belle.
- Arrête tu me gêne, dit-elle en passant bêtement la main dans ses cheveux.
- Tu veux danser ?
- Avec plaisir.
« Il faut absolument que j'arrête de rougir ! C'est incroyable ce qu'il fait chaud ici ». Hermione suivit l'homme de ses rêves qui l'emmenait au milieu de la piste. Toujours avec ce même hasard qui ne quittait pas la jeune femme, c'est un slow qui commença. Comme deux vrais enfants, Hermione et Donovan hésitaient à toucher l'autre, et même lorsque qu'ils se décidèrent enfin à s'enlacer comme les autres couples, ça restait assez distant.
- Peut-être qu'on devrait un peu se rapprocher ? suggéra-t-il timidement.
- Oui désolé, c'est que je ne sais pas vraiment danser, avoua-t-elle.
- Tu te débrouilles très bien.
Cette dernière phrase lui donna un soudain élan de courage, et Hermione se colla un peu plus au corps du jeune homme. Elle resserra même ses bras autour de son cou, la tête nichée dans le creux du cou. Son cavalier parût surpris au début, mais loin de le déplaire, il fit de même. Hermione laisser ses pas se faire guider par la musique, elle se sentait bien. Mais plus la chanson avançait, plus ce sentiment de bien-être disparaissait. Elle ne saurait dire pourquoi, mais elle se sentait observée...Elle ne tarda pas à remarquer la source du problème, qui d'ailleurs est et restera toujours la même source de problèmes...Drago Malefoy. Entouré d'une bande d'amis, un verre à la main, il était assis au fond de la salle, les yeux gris braqués sur elle. Hermione décida de l'ignorer et de profiter de cet instant. Mais elle y arrivait de moins en moins bien, le fait d'être fixée si intensément lui devenait insupportable. Lorsqu'elle le chercha des yeux à nouveau, elle ne vit qu'une chaise vide. Tant mieux, il était parti. Une fois de plus, Hermione avait espéré trop vite...
- Excuse-moi, j'aimerais danser avec ma cavalière.
Donovan et Hermione regardèrent le Serpentard qui venait de les rejoindre d'un air incrédule.
- Tu permets, je finis la chanson, répliqua sèchement Donovan.
- Non je ne permets pas, je suis son cavalier et je veux danser avec elle, trancha-t-il.
- Désolé mon vieux, c'est chacun son tour, je termine la chanson.
- Non mais pour qui vous vous prenez tous les deux ? s'indigna alors Hermione. Je ne suis pas une marionnette qu'on fait danser à sa guise ! Je vous fais remarquer que je suis là et que j'ai peut-être mon mot à dire non ?
Hermione eut juste le temps de voir Drago et Donovan qui s'interrogeait du regard sur son comportement soudain, avant de les planter tous les deux au milieu de la piste. Elle fut bientôt rattrapée par Drago, mais avant qu'il ait pu ouvrir la bouche, Hermione avait déjà répliqué :
- Tu as une fois de plus gâcher ma soirée...Ça t'amuses on dirait de t'immiscer sans arrêt dans ma vie personnelle ? Pourquoi tu ne me lâches pas comme ça hein ? J'aimerais vraiment comprendre pourquoi tu as voulu gâcher mon slow, j'aimerais vraiment crois-moi ! Mais quoi que tu fasses tu as toujours une bonne excuse ! J'en ai vraiment assez de tes sauts d'humeur Malefoy.
- C'est la soirée du pardon...
- Je n'y crois pas ça, c'est tout ce que tu trouves à me dire ?
- Drago haussa les épaules :
- Au moins j'aurais essayé.
- Tu n'as même pas l'air de regretter.
- Tout juste.
- Mais c'est quoi ton problème ! s'énerva Hermione.
- C'est ce type mon problème ! dit-il enfin. Il ne m'inspire pas ! C'est un gros con c'est tout.
- Tu veux que je te dise ? Je ne suis pas sûr que de vous deux ce soit vraiment lui le « gros con ».
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Hermione savait que le fait qu'ils soient en paix ne durerait pas longtemps, mais incroyablement, il n'avait pas pu attendre vingt minutes avant de créer une nouvelle dispute. Donovan était venu s'excuser une fois de plus, mais elle avait été plus froide cette fois-ci, commençant à trouver ça trop facile de s'excuser chaque fois que l'on avait mal agis.
La soirée du Pardon tombait vraiment bien étant donné qu'elle aurait besoin de chance pour tout avouer à Ron. Elle s'approcha du rouquin qui dormait à moitié. « C'est pas très honnête de tout lui révéler dans cet état là... ». Mais elle se hissa tout de même sur le tabouret voisin :
- Ron ? risqua-t-elle.
Celui-ci plissa les yeux, comme pour essayer de distinguer le visage de la personne qui parlait. Lorsqu'il sembla l'avoir reconnu, sa mine se renfrogna. Il marmonna quelque chose d'inaudible et quand Hermione lui demanda de répéter de fort, elle ne comprit toujours rien.
- Ron, je te demande pardon d'avoir été si distante, je me suis retrouvée entraînée dans un enfer. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même je sais, mais il faut que tu saches que toi et Harry êtes plus important que tout et que je me rends compte à quel point je me suis comportée bizarrement.
Elle marqua une pause, mais Ron ne réagit toujours pas, fixant son verre.
- Harry est venu me voir et je lui ai tout raconté, au cas où tu te demande pourquoi il m'a pardonné. Je voulais venir plus tôt mais j'avais encore plus peur de te le dire à toi qu'à lui...Alors voilà, il y a quelques jours, j'étais énervée contre Malefoy.
Hermione remarqua les doigts de Ron effectuer une légère pression sur le verre. Loin d'être encouragée, elle poursuivit quand même :
- Et tu ne me croiras pas mais on a parlé sentiments avec lui ! Et sur un coup de tête j'ai...j'ai voulu lui prouver que j'avais raison, lui prouver qu'il pouvait tomber amoureux...
Elle ferma presque les yeux de peur de la réaction de son ami, mais à sa grande surprise, il demeura muet.
- Donc, dit-elle la voix tremblante devant ce silence effrayant, j'ai passé du temps avec lui cette semaine. Mais c'était un enfer ! rajouta-t-elle aussitôt. Tu n'imagines pas le calvaire que j'ai vécu !
Elle se tut quelque instants, mais finit par exploser devant le manque de réaction du jeune homme :
- Ron parles-moi à la fin ! Alors quoi, tu me faire la tête jusqu'à la fin de l'année ? Juste parce qu'on s'est moins vu ces derniers temps ? Je me suis excusée, qu'est-ce que tu veux de plus !
- Il te plaît hein ? dit-il alors d'une voix enrouée sans lâcher son verre des yeux.
- Qui ça ?
Ron esquissa un faux sourire.
- Le Serdaigle.
- Ce n'est pas le sujet Ron, répondit-elle mal à l'aise en essayant d'arborer un ton catégorique.
- J'en étais sûr.
- Bon on reparlera demain, tu n'es pas en état de discuter ce soir, dit-elle en se laissant glisser du tabouret.
- Hermione je préfèrerais qu'on ne se voit plus.
Les mots avaient retentit à l'oreille de la jeune femme tels une grande claque. Elle se retourna, regardant Ron avec des yeux exorbités.
- Qu...quoi...
- Je suis désolé Hermione, je pensais que j'arriverais à me faire à l'idée que tu ne serais jamais plus qu'une amie, mais je ne peux pas...
- Ron, dit-elle dans un souffle. Ron qu'est-ce que tu dis...
- C'est trop dur. Trop dur de te voir rire tous les jours sans pouvoir t'enlacer, de te voir pleurer sans pouvoir te serrer contre moi, trop dur de te regarder sans pouvoir t'embrasser...
- Tu ne sais plus ce que tu dis, tu me fais peur...dit-elle les larmes aux yeux.
- Je t'aime. Mais je ne peux plus faire comme si de rien était.
- Je t'en prie Ron arrête ! s'écria-t-elle en larme.
Les gens autour commencèrent à observer la scène.
- Adieu 'mione, murmura-t-il en se levant à son tour.
- RON ! Regarde-moi quand je te parle ! hurla-t-elle en l'attrapant par le poignet.
A présent tous les regards étaient posés sur eux, la musique s'était même arrêtée. Mais Hermione n'y prêta pas la moindre attention. Elle était en colère contre Ron, il n'avait pas le droit de la laisser comme ça :
- Alors c'est tout ! s'écria-t-elle. Sept ans de bonheur et d'amitié gâché d'un seul coup ? Tu veux que je te dise, eh bien tu n'es qu'un égoïste !
- Hermione calme-toi tout le monde te regarde, lui glissa Harry qui venait d'arriver derrière.
- Tant mieux ! Que tout le monde regarde cet idiot qui ne comprend pas que j'ai besoin de lui !
- Ça suffit Hermione, viens, dit Harry en l'emmenant hors de la Salle.
Hermione se laissa entraîner loin des chuchotements qui s'élevaient de l'intérieur. Harry ferma la porte sur la voix de Dumbledore qui priait les élèves de bien vouloir poursuivre la soirée.
- Aller je t'emmène te coucher, lui dit-il.
- Je ne suis pas un bébé Harry, merci. Je vais monter toute seule.
- D'accord, dit-il dans un souffle de fatigue. De toute façon je vais me coucher aussi, cette soirée est décidément fichue.
Ils montèrent ensemble les premiers escaliers, puis se souhaitèrent bonne nuit pour partir séparément de leur côté. Hermione n'en pouvait plus, elle se laissa tomber sur son lit, secouée de violent sanglots. Elle se raccrochait à l'espoir que demain, Ron aurait reprit ses esprits et viendrait s'excuser d'avoir dit une chose aussi stupide. Elle n'imaginait pas sa vie sans Ron ou Harry, c'étaient les deux êtres qu'elle avait de plus cher au monde, avec ses parents bien sûr. Elle détacha ses cheveux et enleva sa robe pour se mettre en chemise de nuit blanche.
Quelqu'un toqua à sa porte. Elle ne fit rien, n'avait envi de voir personne. On toqua à nouveau. Hermione poussa un soupir d'agacement, puis ouvrit la porte.
- Ah c'est toi.
- Qui d'autre ? dit Drago. Je suis le seul à pouvoir pénétrer ici.
- Ecoute, si tu viens pour te moquer de ce qu'il s'est passé avec Ron je...
- Je suis déçu que tu penses ça de moi. J'ai mûri Granger, dit-il avec un sourire, et ça grâce à une certaine personne.
- Alors pourquoi est-tu là ?
- Je veux juste savoir comment tu vas.
- Je vais mal, voilà, dit-elle en s'apprêtant à refermer la porte.
Drago posa la main sur celle-ci, l'empêchant de se fermer :
- Granger attend, je suis sérieux. Il ne faut pas rester seul lorsqu'on va mal.
- Oh je vois, et c'est à toi que je vais me confier ?
- Et pourquoi pas ?
- C'est du délire, dit Hermione en ne pouvant s'empêcher de rire nerveusement.
- Ecoute, je ne suis pas docteur, mais j'ai un truc infaillible pour se sentir mieux. Ne bouge pas de là !
- Où tu vas ?
Drago ne répondit pas et fila droit dans sa chambre. Les sourcils froncés, Hermione n'était pas d'humeur pour les devinettes. Elle traversa le couloir et entra dans la chambre du Serpentard. Il n'y avait personne.
- Drago ?
Elle sentit un courant d'air la faire frissonner. La fenêtre était ouverte, les rideaux voletant au rythme du vent.
- Drago ? répéta-t-elle inquiète.
Elle s'approcha prudemment de la fenêtre et regarda en bas. Quelque chose qui longeait le mur fonçait droit sur elle, mais elle ne distinguait rien malgré la lumière de la pleine lune. Hermione rentra la tête à l'intérieur juste à temps. Lorsqu'elle regarda dehors à nouveau, elle vit Drago en train de voler sur son balai de Quidditch.
- Mais qu'est-ce que tu fais ? lui lança-t-elle.
- Je me détends.
- Alors c'est ça ton remède miracle ?
- Oui ! Tu n'imagines pas le bien fou que ça fait de voler seul en pleine nuit.
Celui-ci s'approcha de la fenêtre et tendit la main.
- Quoi ? Oh non non non ! dit-elle ne se reculant. Tu ne me feras pas monter là-dessus !
- Alors tu te défiles ? Votre réputation de l'aventure, c'est vraiment n'importe quoi tout ça !
Hermione réfléchissait à toute vitesse, elle détestait qu'il la taquine avec ça. Finalement décidée à lui prouver qu'elle avait sa place parmi les lions, Hermione posa son pied sur le rebord de la fenêtre, puis sortit la tête. Avec son habituel sourire de victoire, Drago l'aida à se hisser derrière lui.
- C'est de la folie Malefoy, je ne sais pas pourquoi je te suis ! Je suis en chemise de nuit en plus !
- Très sexy d'ailleurs. Accroche-toi !
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