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Chapitre 32 : Le bal des vampires

Hermione et Drago eurent le même réflexe, et leur deux protego expulsèrent les vampires qui s'étaient jetés sur eux. Dos à dos, les deux sorciers se posaient la même question : combien de temps tiendraient leur sortilèges de protection avant que l'une des ces créatures assoiffées le brise ?

- Et maintenant ? cria Hermione en observant d'un air terrifié la foule de vampires qui tentaient de griffer la bulle transparente, seule maîtresse de leur survie.

- On va transplaner ! répondit Drago d'un ton qu'il voulait assuré. Donne-moi ta main ! Le sortilège de protection m'empêche d'utiliser ma baguette pour transplaner, il va falloir que je lève le sort !

- Non, ils sont trop rapides ! répliqua-t-elle aussitôt. Ils se jetteront sur toi avant que tu n'ais le temps de transplaner !

- C'est pour ça que je compte sur toi pour assurer mes arrières, mon amour !

Son ton d'humour n'était vraiment pas le bienvenu pour Hermione, mais, même si son idée était périlleuse, avaient-ils une autre solution ? Leur protego faiblissait à vue d'œil et, bientôt, ils seraient à découvert, affrontant plus d'une trentaine de buveurs de sang.

- A trois, cria-t-il. Un ! Deux !...Trois !

Tout alla très vite. Drago rompit son champ de protection tandis qu'Hermione pivotait sur elle-même pour repousser les vampires qui se ruaient déjà sur le jeune homme. Enfin, la vision de yeux rouges et de grandes canines disparut tandis qu'elle se sentait partir loin d'ici. Mais, alors que son corps prenait de la vitesse, quelque chose de glacé lui agrippa la cheville, plantant cinq lames tranchantes dans sa peau. Tirée en arrière à une vitesse folle, Hermione retomba brusquement sur le sol de pierre qu'elle avait quitté quelques secondes plus tôt. La main de Drago n'avait pas lâché la sienne, et elle le sentit bientôt s'écrouler à son tour. Tenant toujours aussi fermement sa baguette magique jusqu'à en avoir mal aux doigts, Hermione réagit au quart de tour :

- Deprimo ! s'écria-t-elle en pointant à l'aveuglette sa baguette au dessus d'elle. Protego !

Aussitôt, une explosion retentit autour d'eux tandis qu'elle défendait son corps et celui de Drago grâce à une nouvelle bulle protectrice. Sans perdre de temps, elle profita de la diversion créée pour prendre la main du jeune homme et l'entraîner à travers le premier tunnel qu'elle vit. L'explosion avait éjecté les vampires environnants dans un jaillissement de flammes, mais ils étaient bien trop nombreux et ils furent bientôt poursuivis par une nouvelle vague de créatures avides de chair fraîche. Hermione courait le plus vite possible, ignorant sa cheville douloureuse et ensanglantée, se contentant pour le moment de survivre. Envoyant des stupéfix à tort à et travers derrière elle, elle cria à Drago de faire la même chose, s'étonnant qu'il n'ait pas pris l'initiative tout seul. Mais la réponse fusa aussi vite que ses sorts :

- J'ai perdu ma baguette ! hurla-t-il d'une voix désemparée. Elle est tombée quand ils nous ont empêchés de transplaner !

- Quoi ! cria-t-elle, horrifiée.

Drago Malefoy sans baguette magique ? Hermione avait l'impression de se retrouver seule avec un être sans défense, car un sorcier sans baguette était aussi fort qu'un moldu. Il était vraiment étrange de le savoir impuissant alors qu'il avait toujours donné cette impression d'invincibilité.

Elle et Drago cavalaient à travers les intersections de tunnels, passant d'un dortoir à l'autre, sans aucune idée d'où cela les mènerait. Hermione vira à gauche, Drago sur ses talons, quand elle heurta ce qu'elle prit pour une statue de pierre. Malheureusement, cette dernière avait les yeux rouges et un sourire aiguisé. La créature allongea sa mâchoire et pour la seconde fois, Hermione vit avec horreur les dents pointues plonger vers son cou qu'elle tordait dans tous les sens, espérant échapper à la morsure. Au moment où elle fermait les yeux, elle eut juste le temps de voir une main humaine empoigner avec force la mâchoire de la créature, puis un bruit d'os brisé retentit à ses oreilles. Libérée de l'emprise, Hermione ouvrit les yeux et découvrit le vampire au sol, hurlant à la mort sa douleur, les deux mains devant sa bouche sanguinolente.

- Viens ! ordonna Drago en prenant sa main.

Ils s'enfoncèrent dans un tunnel particulièrement sombre et étroit, mais Hermione n'était pas sûre que se cacher s'avère une bonne solution ; il suffirait simplement que leurs battements de cœurs soient entendus pour être retrouvés. S'enfonçant dans une obscurité de plus en plus épaisse, les deux sorciers commencèrent à s'inquiéter de ne pas voir la fin du passage déboucher sur une autre case. Tout à coup, Hermione se figea :

- Par Merlin, c'est ici ! s'écria-t-elle.

Drago plongea alors sur elle et la colla contre la paroi avant de lui barrer la bouche de sa main pour l'empêcher de crier de nouveau. Mais trop tard. Soudain, un vampire surgit devant eux, tombant du plafond, telle une araignée.

- Stupefix ! cria Hermione d'une voix aigue par la peur.

La créature s'écroula. D'autres débarquèrent la seconde suivante, dégringolant du plafond comme des gouttes de pluie. Ils furent bientôt encerclés de nouveau.

- Petrificus Totalus ! Stupefix ! Everte Statum ! s'époumonait Hermione, désespérée.

Mais si elle parvenait à repousser les plus proches, le nombre d'assaillants paraissait doubler à chaque seconde, et la distance maintenue entre eux et les vampires faiblissait dangereusement. Puis, son unique espoir de s'en sortir s'effondra à son tour : un vampire courageux se faufila entre deux sortilèges avant de se jeter sur son poignet, et de lui arracher à la fois sa baguette et un abominable cri de souffrance. La peau de la main écorchée à vif par des canines tranchantes, Hermione s'écroula sous le coup de la douleur. Elle entendit Drago crier son nom parmi les grognements rauques et victorieux des vampires affamés.

Il ne servait plus à rien de lutter, maintenant. Désarmée et piégée, Hermione abandonna son dernier regard à l'homme qui était devenu sa seule raison de vivre, puis ferma les yeux, attendant l'assaut.

Elle sentit Drago la serrer de tout son être et de toute sa force, comme s'il espérait pouvoir la protéger encore, comme s'il pouvait être pris à sa place...

Hermione ouvrit les yeux pour voir la mort arriver ; un grand vampire blond bondit en avant, toutes griffes dehors, et la jeune femme agrippa instinctivement le tee-shirt de Drago, crispée de peur.

C'est alors qu'une masse noire apparut de nulle part et se jeta littéralement sur le vampire blond, à une telle vitesse que ce dernier se fit violemment projeté contre le mur avant d'avoir atteint sa cible. Hermione plissa les yeux malgré l'obscurité, et retint un cri de joie en constatant que la masse noire n'était autre que Soane.

Sauvage, enragé comme elle ne l'avait jamais vu, Soane donna un grand coup de griffe aux deux vampires qui tentèrent une approche. Ces derniers reçurent le choc avec une telle puissance que les autres redoublèrent alors de prudence. Planté quelques centimètres devant Hermione et Drago, le vampire de sang royal défiait les siens du regard. Trois créatures attaquèrent alors en même temps, mais Soane, plus rapide et plus vif qu'eux, trancha leur cou avant qu'ils n'aient pu faire un pas de plus. Les vampires grognèrent leur mécontentement, mais aucun ne se risqua plus à attaquer ; le message semblait passé. Malgré leur mutation, ils paraissaient reconnaître l'autorité d'un Sang Pur. Une fois sûr de leur obéissance, Soane se redressa de toute sa hauteur. Il parla alors le dialecte de vampire qu'Hermione ne put comprendre et, petit à petit, elle vit les créatures retrouver leurs iris verts, elle vit leurs ongles et leurs canines raccourcir, leurs traits retrouver une beauté qui avait été déformée lors de leur sauvagerie.

L'un des vampires se faufila alors parmi la foule jusqu'à se retrouvé planté devant le jeune Prince : c'était Azaan. Comme les autres, il avait retrouvé son apparence normale, mais ses traits exprimaient toujours cette même haine qu'Hermione considérait comme son unique visage.

Il s'adressa alors à Soane d'une voix grave :

- Tu veux garder le déjeuner pour toi tout seul ? ricana-t-il d'un air mauvais. Ou bien alors...c'est peut-être que tu t'attaches à ces humains ?

Le visage de Soane se décomposa comme s'il venait d'être injurié. Il répondit aussitôt sur la défensive :

- Tu sais bien que non ! Ce ne sont que des humains, comment peux-tu croire une chose pareille ? Ils appartiennent au ministère, et la Reine ne veut pas d'ennuis de ce côté-là, voilà tout !

Azaan le fixa longuement, puis, soudain, aboya quelque chose dans sa langue en désignant Hermione d'un coup de tête. La réaction de Soane ne se fit pas attendre et, dans un élan de rage, il bondit sur Azaan. Ce dernier, serein, le repoussa d'une seule main et son attaquant tituba en arrière.

- C'est pitoyable, dit alors Azaan en le regardant avec dégoût. Tu ne maîtrises pas encore assez bien l'art du mensonge, mon pauvre Soane. Ta réaction à mes propos ne m'étonne guerre, elle te plaît cette humaine, quelle que soit l'excuse derrière laquelle tu te caches. Par ailleurs...

Ses pupilles vertes vrillèrent sur Hermione.

-...Si je me souviens bien, le sort des précédents messagers ministériels ne t'importait guère à l'époque, il me semble ?

Hermione se raidit. Les images qu'elle avait tentées d'écarter durant les dernières vingt quatre heures venaient de refaire surface. Devait-elle comprendre qu'elle serait la prochaine sur la liste des aurors jamais revenus ? La situation dans laquelle elle se trouvait ne présentait, à première vue, aucune issue. Comment leur expliquer ce qu'ils faisaient dans leur repère au beau milieu de la nuit ?

- Par Moana, que se passe-t-il ici ! s'écria alors une voix enfantine.

Tous les vampires s'agenouillèrent en un même mouvement lorsque la Reine pénétra dans le sombre couloir, entourée de quatre vampiresses, dont Inaya. Ses petits yeux verts s'agrandirent lorsqu'elle vit Hermione, recroquevillée au milieu des vampires.

- Que fait-elle ici ? demanda-t-elle sèchement.

- Majesté, tenta alors Drago.

- Silence ! siffla-t-elle, ses yeux lançant des éclairs. Que croyez-vous, jeune Malefoy ? Que j'ignore que vous êtes l'un des rares humains capable de mentir à un vampire ? Détrompez-vous, je sais parfaitement que vous maîtrisez vos sentiments et vos expressions aussi bien que le faisait votre père, à l'époque. Vous savez, quand il nous promettait la liberté en échange de nos services ?

Ses traits s'assombrirent à ce souvenir. Enfin, elle reprit :

- Non, si je veux la vérité, je ne peux l'obtenir de vous.

Elle tourna la tête vers Hermione, et cette dernière sentit Drago se raidir à ses côtés. Effectivement, il avait de quoi s'inquiéter car, si elle avait su lui mentir à lui fut une époque, tromper un vampire ne relevait pas du même niveau. Hermione se mordit la langue jusqu'au sang : quoi qu'elle s'apprêtait à dire, elle était persuadée que tout le monde ici entendaient déjà les battements de son cœur marteler sa poitrine. Mentir ou avouer la vérité, quelle différence ? Aucune échappatoire ne s'ouvrait à elle de toute façon. La jeune femme rassembla tout son courage, puis se lança, la gorge serrée :

- Nous...nous sommes venus parce que...

- Parce que je le lui ais demandé, l'interrompit alors Soane d'une voix ferme.

Tous les regards incrédules se tournèrent vers lui.

- Tu as fait quoi ? cracha alors Inaya.

- Je lui ai demandé hier, répondit-il, confus. Je...je voulais qu'elle voit le réveil d'un vampire, elle paraissait si passionnée par notre peuple, je...

Il s'interrompit, espérant être pardonné. Il ne regardait pas Hermione qui tentait vainement de masquer sa surprise. Etait-il en train de se sacrifier pour elle ? Que risquait-il en trompant sa Reine de la sorte ?

- Soane, es-tu fou ? murmura la vampiresse qu'Hermione avait déjà vu la veille lors du repas, et dont elle ignorait toujours le nom. Qu'espérais-tu exactement en l'amenant un soir comme celui-ci ? Qu'elle se fasse tuer ?

- Non ! s'écria-t-il.

La Reine haussa les sourcils, et Soane inspira longuement pour se calmer, puis reprit :

- Je ne savais pas que ce soir serait une nuit de pleine lune, souffla-t-il, les yeux fixés au sol.

Azaan éclata d'un rire sans joie :

- Quoi, tu as oublié ? Un vampire n'oublie pas la pleine lune, c'est un cycle qu'il a dans le sang ! Nous l'avons tous sentie venir il y a plusieurs jours déjà, alors cesse de mentir à ta Reine, Soane !

- C'est la vérité ! s'écria celui-ci. Leeyame, tu ne comprends donc pas ? Je n'ai pas muté ce soir...

Une soudaine agitation réveilla la foule. Pour la première fois, Hermione vit la Reine perdre de son assurance. Cette dernière, l'air grave, s'adressa à la vampiresse et Hermione sut enfin son prénom :

- Orience, rassemble toutes tes sœurs, et préparez le Bal. Soane fête son anniversaire.

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Ce fut comme si Hermione et Drago n'existaient plus, comme si la raison de leur présence ici n'avait plus aucune importance. Les vampires se bousculèrent pour sortir rapidement, laissant ce qui aurait dû faire leur repas au beau milieu de la galerie. La petite Reine ne bougea pas, cependant, les fixant tout en réfléchissant.

- Emmène-les dans ma case, dit-elle alors à l'adresse d'Inaya qui était restée à ses côtés. Ensuite, je prendrai le garçon avec moi, et toi, tu te chargeras de l'autre.

Drago releva avant qu'Hermione n'ait eu le temps de le faire :

- Il est hors de question qu'on nous sépare, décréta-t-il.

Leeyame ne semblait vraiment pas d'humeur à discuter ; la couleur de ses pupilles ne cessait d'alterner entre le rouge et le vert.

- Je ne pense pas que vous soyez en position d'exiger quoi que ce soit, trancha-t-elle. Car, à moins que je ne me trompe, vous êtes dépossédé de vôtre précieux bâton, n'est-ce pas ? Il est amusant de constater à quel point vous n'êtes plus rien, désormais. J'ai toujours dit que les humains ne comptaient que trop sur leur baguette magique, vous n'êtes pas d'accord ?

Vaincu, Drago garda le silence.

- La fille est blessée, informa Inaya à sa Reine.

- Nous nous occuperons en temps voulu de ce détail. Allons-y.

Leeyame entama la marche, tandis qu'Hermione sentait une nouvelle brise légère la transporter à la suite d'Inaya. Les évènements lui avaient ôté la douleur l'espace de quelques instants, mais, en reprenant conscience de ses blessures, Hermione eut soudain la tête tournante. Son poignet saignait beaucoup plus que sa cheville, et elle sentait ses forces l'abandonner en même temps que son sang s'échappait.

Loin de se laisser abattre, Hermione saisit très discrètement sa baguette qu'elle avait eu le temps de ramasser, et prononça dans sa tête : « Accio baguette magique de Drago ». Impatiente, elle guettait l'arrivée de l'objet par de fréquents coups d'œil vers l'arrière, tandis qu'ils se rapprochaient de la Case Royale. Enfin, ce qui ressemblait à un petit bout de bois apparut au loin, volant vers eux. Alors que ses doigts s'apprêtaient à saisir l'objet arrivé à sa hauteur, une main noire se referma dessus avant elle. Hermione croisa le regard dangereux de la vampiresse.

- Donne-moi aussi la tienne, ordonna Inaya d'un ton ferme.

Impuissante, Hermione n'eut d'autre choix que de s'exécuter. « Bien joué 'Mione, maintenant vous vous retrouvez sans baguette du tout ! », pensa-t-elle sombrement. Drago ne lui avait pas adressé un seul regard depuis qu'ils étaient pris au piège, son visage demeurait impassible à la situation, comme toujours. Si seulement les vampires pouvaient leur montrer rien qu'un petit signe d'espoir leur assurant qu'ils s'en sortiraient vivants ! Drago avait eu raison, une fois de plus. Venir ici s'était révélé trop risqué, et tous deux subissaient maintenant les conséquences de sa fierté. A l'avenir, elle n'essaierait plus de prendre d'initiatives dans le seul but de vouloir se rendre utile.

Ils pénétrèrent dans la vaste case de pierre où dix vampires mâles étaient alignés le long des murs, un peu à la façon des armures à Poudlard.

- Restez ici un moment, dit la Reine à l'adresse des deux sorciers. J'ai besoin de mettre les choses en ordre. En toute amitié, je vous déconseille fortement la fuite.

Son regard balaya rapidement la petite armée que constituaient les créatures autour d'eux, puis disparut à l'extérieur, suivie d'Inaya. Hermione souffla pour libérer toute la pression. Elle jeta un coup d'œil à Drago. Immobile, il ne la regardait toujours pas, et Hermione sut qu'il lui en voulait.

- Je suis désolée, lâcha sincèrement Hermione, bien qu'elle savait cela insuffisant.

- A quoi ça a servit tout ça, hein ? finit-il par dire, exaspéré.

- Je sais, se plaignit-elle. C'était stupide comme idée, tout est ma faute !

- Je ne parle pas de ça, Hermione !

Cette dernière releva la tête, surprise.

- Je me fiche que notre plan est mal tourné, reprit-il. Ce sont des choses qui arrivent, inutile de se morfondre dessus, à présent. Je parlais de nos entraînements !

- Nos entraînements ? répéta-t-elle, incertaine. Je ne comprends pas.

- Et bien moi non plus, figure-toi ! s'écria-t-il, soudain en colère. Je ne comprends pas ce qui t'ait passé par la tête ! A quoi ont servi toutes ces heures d'entraînement, dis moi ? Tout ce temps perdu où je t'expliquais l'importance capitale de garder espoir jusqu'à la dernière seconde, tu as oublié ? Les vampires nous encerclaient, Hermione, et tu as baissé les bras. Tu les as laissé gagner avant même d'avoir perdu...

Fatiguée de ses incessants reproches sur sa façon de se battre, fatiguée de sa colère permanente pour des choses qu'elle ne voyait pas du tout de la même façon, et fatiguée du manque de soutient dans un moment où elle avait fait de son mieux pour leur sauver la vie, Hermione regarda Drago droit dans les yeux et répondit les dents serrées :

- Oui, Lucius, je ne recommencerai plus.

Ainsi qu'elle l'avait deviné, les traits de Drago se décrispèrent d'un coup, comme s'il venait de recevoir un poignard dans le cœur. Aussitôt, son visage s'assombrit, ses mâchoires se contractèrent fortement et son regard devint gris. Hermione ne tarda pas à regretter ses paroles ; peut-être était-elle allée trop loin cette fois. Pourtant, la colère qu'il venait de déclencher en elle ne parvenait pas à s'atténuer, et Hermione rompit le silence d'une voix maîtrisée :

- Je ne suis pas toi, Drago. Et tu n'es pas ton père.

- Tu ne comprends rien, Hermione, répliqua-t-il d'un air sombre. Rien.

La jeune femme se tut, pressentant qu'il n'avait pas fini. En effet, quelques secondes plus tard, il poursuivit d'une voix beaucoup plus calme :

- Si mon père s'acharnait à me rendre fort et indifférent à la mort, s'il s'acharnait à m'enseigner l'importance de l'espoir de survie, c'était uniquement dans le but de me faire valoir auprès de Voldemort. Si moi, je m'acharne à vouloir te voir te battre jusqu'à la dernière seconde, c'est parce je t'aime. C'est aussi simple que ça. Je n'aurais jamais cru devoir te dire ça à toi un jour, mais ne pense pas qu'à ta personne. Pense à moi. Parce que si tu perds la vie, la mienne ne vaut plus rien.

Ses mots avaient agi comme la pointe d'une aiguille qui aurait percé la bulle où toute la peur, toute la pression et l'appréhension s'étaient réfugiées, attendant d'exploser. Les larmes défilèrent sur ses joues, et ses sanglots redoublèrent lorsqu'il vint la serrer dans ses bras, ses lèvres douces enfouies dans son cou, lui susurrant combien il l'aimait.

- Séparez-les, s'éleva la voix froide de la Reine.

Aussitôt, Hermione sentit deux mains glacées l'écarter de Drago. Malgré ses efforts pour ne pas le lâcher, la force du vampire ne rencontra aucune difficulté à l'éloigner. Drago, qui avait réagi plus vite qu'elle, avait repoussé le vampire avec force et dégageait à présent la main roide du vampire du bras d'Hermione.

- Lâchez-là, cracha-t-il.

- Résister ne sert à rien, jeune Malefoy, commenta Leeyame d'un ton las. Contentez-vous d'obéir et tout se passera mieux.

- Où est-ce que vous l'emmenez ! s'énerva-t-il tandis que le vampire agrippait Hermione de nouveau.

- Ne vous inquiétez pas, vous la reverrez bientôt, se contenta-t-elle de répondre.

Drago finit par lâcher prise, laissant Hermione se faire enlever à contre cœur. Cette dernière ne cessait de se débattre sauvagement tout en hurlant :

- Lâchez-moi, par Merlin ! Ne me traînez pas de force ! Je déteste ça ! Le respect, ça vous évoque quelque chose ? Eh ! Vous m'entendez espèce de sangsue ? Drago, ne me laisse pas !

Ses cris désespérés déchirèrent le cœur du jeune homme. Mais, sans baguette, il n'avait aucune chance de dominer ; coopérer se révélait la meilleure solution s'ils voulaient s'en sortir. Il regarda Hermione disparaître à l'extérieur de la Case Royale, ses cris lointains résonnant encore le long des murs.

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Le vampire la poussa à l'intérieur d'une autre grande case, presque aussi grande que celle de la Reine, mais le plafond était plus bas. Deux vampiresses lui faisaient face. Elle reconnût Orience, majestueusement belle, et incroyablement grande, ce qui n'enlevait rien à sa grâce, au contraire. L'autre, beaucoup plus petite, mais toute aussi jolie, affichait un immense sourire de bienvenue. Hermione n'appréciait pas du tout cet accueil chaleureux, comme si la situation était normale, comme si la rassurer lui ôterait l'angoisse, l'aveuglerait de ce qui l'entoure.

- Bonjour, Hermione Granger ! dit la petite vampiresse, toute excitée. J'étais impatiente de vous rencontrer, Soane me parle tant de vous ! Mon nom est Alaïs.

N'ayant plus aucune volonté de paraître courtoise, Hermione en oublia les risques et s'assit sur le rocher plat qu'on lui présenta poliment. La dénommée Alaïs s'agenouilla gracieusement et voulut lui toucher la cheville, mais, Hermione, méfiante, retira sa jambe d'un mouvement brusque.

- Reste calme, elle veut juste te soigner, assura Orience.

A contre cœur, elle regarda la vampiresse appliquer sur les profondes entailles ce qui ressemblait à une feuille morte brunâtre. La feuille resta collée à sa peau un moment, puis Hermione vit avec horreur des millions de petites pattes lui pousser tout autour et, tel un insecte, la feuille se déplaça le long de sa plaie. Elle sentit alors les petites pattes devenir beaucoup moins chatouilleuses, et beaucoup plus pointues. Sans prévenir, la feuille planta ses millions d'aiguilles dans sa peau, à l'endroit de la blessure. Hermione agrippa sa jambe en poussant un cri de douleur, mais le supplice ne dura qu'une seconde. Alaïs retira la feuille d'un coup sec, comme on retire du scotch, puis souffla légèrement sur la peau rougie.

- Et voilà, c'est fini, dit-elle à la façon d'un médecin qui viendrait de faire une piqûre à un enfant.

Hermione observa d'un œil ébahi sa large plaie se refermer tout doucement. Toutes les petites pattes étaient restées plantées autour de la blessure, et semblaient agir comme des points de sutures autonomes. Alaïs appliqua la même méthode sur son poignet, ce qui fit beaucoup plus mal mais se révéla tout aussi efficace. « Sûrement de la médecine vampirienne, songea Hermione. Je suis sûre que ça provient du laboratoire ».

- Merci, finit-elle par lâcher sans trop de conviction.

- De rien ! sourit Alaïs.

- Et dire que je commençais à vous apprécier, maugréa Hermione en fixant le mur droit devant, parlant plus à elle-même qu'aux deux autres.

- La Reine t'appréciait également, répondit Orience d'une voix posée. Mais qu'attendais-tu de sa réaction face à votre trahison ?

Hermione garda le silence, mais la belle créature devina ses pensées :

- Eh oui, nous savons vos intentions. Je ne pense pas que le fait que nous vous ayons retrouvés dans ce couloir soit dû au hasard. Mais vous n'auriez jamais pu le trouver tout seul, c'est impossible : la galerie change tout le temps de place, elle ne reste jamais au même endroit deux jours de suite. Seul un vampire la trouve, car sa magie l'attire. Vous avez donc été aidés. Soane va avoir des ennuis.

- Il n'y est pour rien ! s'exclama aussitôt Hermione, suppliante. Drago et moi avons trouvé l'endroit pendant notre fuite ! Soane n'a rien avoir là-dedans !

- Tu peux mentir autant que tu le veux, je connais la vérité. Soane et moi sommes très proches.

Alors il s'était confié à elle ? Hermione ignorait que ces créatures pouvaient être liées d'une fraternité aussi humaine. Combien d'autres vampires avait-il mis au courant de leur escapade au laboratoire ?

Plongée dans ses pensées, la jeune femme ne se rendit compte que très tardivement qu'Alaïs touchait ses cheveux.

- Qu'est-ce que vous faîtes ! s'exclama-t-elle en se dégageant.

- Calme-toi, répondit Orience de sa voix grave et apaisante. Nous devons te préparer pour le Bal.

- Le bal ? Quel bal ? C'est quoi cette histoire ?

- Le Bal du deux centième anniversaire de Soane. Normalement, seuls les vampires doivent y participer, mais Soane a insisté pour que tu sois présente. La Reine doit vraiment beaucoup l'aimer pour lui accorder une telle faveur.

- Ou l'aimer elle, suggéra Alaïs d'une voix joyeuse.

- Pas après qu'elle ait essayé de nous voler, répondit Orience d'un ton étrangement dénué de reproches. D'ailleurs, qu'est-ce qui peut bien t'intéresser dans notre laboratoire ?

Hermione, tendue, se laissa coiffer, puis répondit, hésitante :

- Je cherche ce que cherche Voldemort.

L'espace d'une fraction de seconde, elle crut sentir Alaïs stopper ses mouvements dans son dos.

- Tu prononces son nom, tu es donc bien différente. Mais tu ignores ce que Voldemort cherche, n'est-ce pas ? devina-t-elle.

Hermione approuva d'un hochement de tête, puis tenta :

- Que désire-t-il tant, Orience ? Pourquoi refuser la liberté qu'il vous offre ? Est-ce si précieux ?

- Pour nous, non. Mais, pour Voldemort, c'est sûrement capital. La liberté qu'il propose en échange comporte un inconvénient bien trop important pour que l'on accepte.

- Quel est-il ? interrogea-t-elle d'un ton détaché, espérant mener cette conversation le plus loin possible.

- Sais-tu ce qu'un vampire méprise le plus au monde, Hermione Granger ?

- Heu...la trahison ? Le mensonge ? Les humains ?

Alaïs éclata de rire :

- Nous trouvons les humains adorables à côté d'eux !

Eux...Hermione sentit son cœur louper un battement.

- Les loups-garous ! s'exclama-t-elle en se tapant le front. Vos ennemis jurés depuis toujours ! Mais bien sûr ! Tout concorde ! Les loups ont rejoint les adeptes depuis longtemps déjà, et s'allier à Voldemort, c'est s'allier à eux ! Et ça, vous ne le pouvez pas...

- Nous exécrons ces monstres, confirma Orience d'une voix soudainement sombre. Les éradiquer jusqu'au dernier ou mourir. Nous te vengerons, Moana...

Et, dans un même mouvement, Orience et Alaïs portèrent la main au cœur, comme pour jurer.

- Moana, répéta Hermione dans un murmure. La mère de Leeyame, n'est-ce pas ? Que lui est-il arrivé ?

Les pupilles d'Orience se voilèrent d'un rouge sang. D'une voix rouée, elle répondit :

- Elle a été tuée par les griffes de Valric, l'arrière grand-père de Greyback et dirigeant du clan des loups ! Il a rompu l'accord de paix pour lequel Moana s'était tant battue. Elle était si bonne, si optimiste, voyait un avenir pacifique entre les lycans et les vampires. Mais, alors qu'elle chassait seule, Valric l'a prise en traître ! Elle n'a pas survécu à l'embuscade qu'il lui a tendue, ils étaient trop nombreux. Valric est mort depuis longtemps, mais sa descendance paiera pour lui, et bien plus tôt qu'elle ne le pense...

Orience semblait loin, perdue dans ses pensées. Hermione retourna aux siennes. Azaan avait été en contact avec des loups, elle n'avait aucun doute là-dessus. L'odeur qu'il portait sur lui était identifiable parmi cent autres. Devait-elle en parler ?

- Pourquoi m'avoir révélé tout ça, alors que je suis considérée comme traître ? questionna alors Hermione d'une petite voix.

- Soane a confiance en toi. J'ai confiance en lui.

Elle n'en dit pas plus, et un court silence s'installa.

- Voilà ! s'exclama soudain Alaïs en tendant les bras.

Hermione se toucha prudemment les cheveux et les découvrit incroyablement doux. Ils avaient été relevés en haut chignon d'où s'évadaient quelques boucles parfaitement bien dessinées. Elle ne pouvait se voir, mais s'imaginait jolie.

- Absolument ravissante, sourit Orience qui perdit toute trace de haine. Il lui faut une robe, à présent. Ensuite, il faudra qu'on se prépare également, Alaïs.

- Est-ce que vous allez enfin m'expliquer cette histoire de bal et de pleine lune ?

- Dowelle a raison, dit Alaïs. C'est vexant qu'elle ne connaisse rien sur nous.

- Pourquoi aurais-je voulu apprendre de créatures qui nous détestent ? bougonna Hermione sans en penser un seul mot.

Simplement, le fait de se faire sans arrêt juger l'agaçait sérieusement. Elles ignorèrent sa remarque et Orience se chargea d'expliquer :

- Connais-tu le mythe d'Adam et Eve ?

- Oui, bien sûr. Ce sont les premiers humains, selon une certaine religion.

- Eh bien, l'histoire des vampires a ses propres origines. Contrairement à vous, les premiers vampires n'ont pas été crées pas Dieu. Ce sont des créatures du Diable. La femelle s'appelait Yrée, le mâle, Andriel. Comme Adam qui ne devait pas croquer dans la pomme de l'arbre, Andriel avait interdiction de croquer dans l'humain qui se baladait librement autour d'eux. La tentation a été trop forte, et il l'a mordu. En guise de punition, le Diable condamna les vampires à vivre la nuit, et à devoir se nourrir uniquement d'humains pour survivre.

- Mais les premiers sorciers qui furent mordus refusèrent de poursuivre leur destin, continua Alaïs. Ils refusèrent de transformer les sorciers en « monstre », comme ils nous appelaient à l'époque, et se laissaient mourir de soif. Alors, furieux, le Diable lança une malédiction sur notre race. Chaque pleine lune, les vampires muteraient automatiquement, se transformant en de véritables machines à tuer, indépendantes de toute volonté. Comme ça, il était sûr de voir notre espère se reproduire. Mais, tout ça, comme chez vous, on n'y croit ou on n'y croit pas !

- Mais alors, pourquoi Soane n'a-t-il pas muté ce soir ? demanda Hermione qui assimilait peu à peu les informations. Qu'est-ce que cela signifie ?

- Cela veut dire qu'il est temps pour Soane de trouver une compagne, déclara Orience. Lorsqu'un vampire atteint deux cents ans, la règle veut qu'il se mette en couple, confirmant ainsi son appartenance au clan pour toujours. Car, contrairement à un vampire libre et récent, un vampire marié, s'il s'enfuit du clan, sera poursuivi jusqu'à la mort. Il doit obligatoirement choisir une Sang Pur, de famille royale, c'est pour ça que toutes mes sœurs se préparent pour être la plus belle possible.

- Oh, souffla Hermione. Et...vous aussi ?

- Parce que nous y sommes obligées par la tradition, mais Soane ne nous choisira jamais. Nous sommes trop proches. Et puis, j'ai bien plus de deux cents ans, je suis déjà mariée. Non, il va épouser Inaya.

- Inaya ? répéta Hermione, à la fois incrédule et dégoûtée. Pourquoi ?

- Parce que la Reine le veut. Même si Soane reste libre de son choix, ne pas respecter l'avis de la Reine de la tribu est un manque de respect qui peut coûter sa reconnaissance.

Hermione resta silencieuse, le cœur douloureux. Elle s'était tellement attachée à Soane, et en si peu de temps, que ce mariage arrivait comme une sorte de trahison. Oui, Hermione se sentait un peu trahie. Certes, ce vampire ne lui devait absolument rien, mais ne lui avait-il pas montré son attirance pour elle ? Peut-être s'était-il joué d'elle après tout... Inaya était beaucoup plus belle, il n'y avait même pas lieu de comparaison. « N'empêche, ils ne vont pas du tout ensemble ». Holà, Hermione, serais-tu jalouse par hasard ? Jalouse ? Alors là, pas du tout, je suis très heureuse pour lui. Dans ce cas, pourquoi est-ce que ton estomac est si noué ?

- Hermione Granger ? Pourquoi ne répond-t-elle plus, Orience ?

Hermione sortit brusquement de ses pensées, et mit de côté son conflit intérieur qui virait au ridicule. Elle tira un petit sourire forcé aux deux vampiresses qui la fixaient d'un air étrange.

- Tout va bien ! assura-t-elle. Ce mariage est une très bonne chose pour Soane, il mérite d'être heureux.

- Oui, confirma Alaïs. Au moins, comme ça, il oubliera peut-être Marya définitivement.

- Qui est Marya ? demanda Hermione.

- C'était sa fiancée sorcière, il y a deux siècles. Quand il a été mordu, Soane a refusé de respecter les lois et a voulu transformer Marya pour vivre l'éternité avec elle. Il était fou amoureux de cette humaine.

- Mais Marya a refusé de le suivre, enchaîna Orience. Malgré son amour pour lui, elle ne voulait pas d'une vie de vampire, et Soane a respecté son choix. Quand elle s'est mariée à un autre homme, trois ans plus tard, mon frère a été anéanti. Depuis, il déteste encore plus les humains, sauf toi, apparemment.

- Tu as les mêmes cheveux que Maria, dit Alaïs d'une voix douce. Oui, tu lui ressembles un peu. C'est peut-être pour ça qu'il t'apprécie tant.

Un vampire entra dans la case, les bras chargés de tissus.

- Ah, enfin ! s'exclama Orience. Voici les robes !

Elle ne laissa même pas à Hermione l'occasion de jeter un petit coup d'œil aux différents choix, et brandit devant elle l'une des robes.

- Celle-ci sera parfaite ! annonça-t-elle, ravie.

Hermione posa ses yeux sur la merveille qu'Orience lui tendait. D'une couleur verte sombre, la robe ressemblait à celle d'une mariée, avec le bustier fait pour épouser la poitrine et serrer la taille, tandis que le jupon défiait l'étroitesse du haut par une fantaisie volumineuse.

Avec des gestes maladroits, Hermione l'enfila rapidement pendant qu'Orience et Alaïs enfilaient les leurs. Lorsqu'elle se tourna vers elles, la mine réjouie, elle ne put cependant exprimer le bonheur de porter cette robe. En effet, cela aurait été bien hautain de se vanter de son allure quand se tenaient debout, face à elle, deux splendeurs sans équivalence. Orience portait la même tenue de mariée, mais de couleur rouge passion, ce qui faisait ressortir sa couleur de peau de façon spectaculaire, tandis qu'Alaïs la portait en bleu nuit, renforçant l'élégance et le charme qui se dégageait déjà naturellement. Leurs cheveux détachés formaient d'immenses boucles le long de leur dos, et leurs lèvres déjà rouges ne nécessitaient d'aucun artifice. Les deux créatures rayonnaient tellement qu'Hermione eut soudain le sentiment de n'être plus qu'un coin d'ombre aveuglé par la lumière de leur beauté.

- Vous êtes...si...

- Tiens, Hermione Granger, tes boucles d'oreille, lui sourit gentiment Orience.

- Appelez-moi Hermione, s'il vous plaît, dit-elle en prenant les deux diamants verts dans sa main.

- Je ne préfère pas, répondit Orience. Si Soane ne mesure encore pas bien les conséquences, je suis assez mâture pour deviner que m'attacher à un humain ne m'apportera que des ennuis.

- Oh, mais je ne vous parlais pas de...

- L'affinité commence par le prénom, la coupa-t-elle doucement.

Hermione baissa les yeux, plus consciente que jamais de l'impossibilité d'être amie avec un vampire. Leur passé douloureux à cause des sorciers, leur fierté et leurs traditions mettaient une barrière définitive à la simple idée d'amitié.

- Si vous pouviez éviter de m'écraser les pieds, cher Drago Malefoy, vous seriez bien aimable, grommela au loin la voix féminine d'une vampiresse.

A l'énonciation du nom qui lui retournait les entrailles, Hermione tourna la tête vers le tunnel qui menait à l'entrée de la case. Une femelle vampire, habillée d'une robe de mariée couleur ocre, tentait vainement de rester à l'avant de la marche, car le jeune homme se trouvant derrière elle ne cessait d'essayer de la dépasser, impatient.

- Voilà, voilà ! Doucement ! Elle est là, vous voyez ? En parfait état, comme promis ! disait la vampiresse d'un ton agacé.

Drago la bouscula légèrement pour passer devant et déboucha enfin dans la case, cherchant Hermione des yeux. Cette dernière, le sourire jusqu'aux oreilles, se précipita vers lui. Drago la serra dans ses bras, rassuré.

- Tu vas bien ? demanda-t-il. Et tes blessures ?

- Tout va bien, elles se sont bien occupées de moi, ne t'inquiète pas.

Ce fut seulement lorsqu'il desserra son étreinte qu'il pût s'apercevoir de la beauté de la jeune femme. Il en resta muet. Hermione, quant à elle, put également contempler l'élégance du smoking noir qui avait été prêté à l'ancien Serpentard. Merlin, comment avait-elle pu, fut une époque, affirmer haut et fort que Drago Malefoy n'était pas un Dieu vivant ?

- Tu es belle Granger, tu sais ça ? finit-il par dire.

Cette dernière sentit le rouge lui monter aux joues.

- Pas aussi belles que...

- Je ne les vois même pas, la coupa-t-il sans la lâcher des yeux.

- Tu es très élégant, toi aussi.

- Je sais, répondit-il avec son petit sourire en coin qu'Hermione ne lui avait plus vu depuis longtemps.

Ils rigolèrent sous les yeux inquisiteurs des vampires, puis Hermione redevint sérieuse :

- Drago, il faut que je te parle de quelque chose. C'est à propos de Azaan.

A ce moment-là, une voix très familière s'écria joyeusement :

- Non, non ! Je t'assure, t'es super mignon, frangin ! Ou devrais-je dire...mignonne !

Dowelle débarqua en trombe dans la case, aussitôt suivi de Soane qui lui courait après, l'air furieux. Ce dernier n'avait plus sa coiffure habituelle, de longues et fines locks attachées en hauteur. En effet, ses cheveux noirs comme de l'encre avaient été démêlés et lissés, sûrement à l'aide de la magie vu la difficulté que requérait la tâche ; à présent, ils descendaient le long de ses épaules, propres et soyeux. Cette nouvelle apparence l'efféminait quelque peu, mais, selon Hermione, ça ne fit que rajouter à sa beauté. Tous deux portaient le même smoking élégant que Drago, et elle les trouva très humains, tout à coup.

Dowelle fit un grand bond en hauteur et s'accrocha au plafond pour échapper aux griffes de son frère.

- Que de violence, mademoiselle ! s'écria Dowelle d'un ton faussement offensé.

- Arrête ça tout de suite ! gronda Orience à l'adresse de son frère, tandis que Soane le pourchassait, furibonde. C'est son anniversaire, c'est la tradition qui le veut coiffé ainsi !

- Ce n'est pas ma faute si les hormones de Soane le rendent susceptible ! ricana-t-il.

- Je vais te tuer si tu ne la fermes pas ! menaça ce dernier, poussé à bout.

Mais Dowelle paraissait plus rapide, et Soane finit pas s'arrêter de cavaler. Ses yeux verts croisèrent alors ceux de Hermione. Son expression de surprise fit bientôt place à un visage assombri, et il tourna les talons pour se diriger vers la sortie.

- Soane, attends ! supplia aussitôt Hermione.

Drago s'avança pour la retenir, mais elle n'y fit pas attention et se dirigeait déjà vers Soane. Elle devait s'excuser à tout prix, qu'il veuille l'entendre ou non. Le vampire la regardait s'avancer vers lui, silencieux. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, Hermione put discerner la tristesse sur les traits de son beau visage noir, et se sentit indigne de son pardon.

- Soane, déglutit-elle. Je m'en veux atrocement, excuse-moi. Je n'aurais jamais dû essayer de retrouver le laboratoire, j'ai abusé de ta confiance.

Il ne répondit pas, se contenta de la regarder. Hermione ne savait pas quoi dire pour se racheter, tous ses mots lui semblaient inutiles.

- Azaan avait raison, finit-il par dire. Je me suis trompé sur toi, Hermione Granger.

- Non, dit-elle en secouant la tête, les sourcils froncés. J'ai été moi-même, je n'ai pas joué. J'ai réellement apprécié chaque seconde passée en ta compagnie, Soane. Tu dois me croire.

- Te croire ? répéta-t-il. Comme lorsque tu m'as regardé droit dans les yeux en me jurant de ne parler de ce laboratoire à personne ? Non, j'ai déjà fait l'erreur de te croire, je ne recommencerai plus.

- Qu'aurais-je dû faire, hein ? s'énerva-t-elle. Aucun des tiens ne m'aurait jamais laissé entrer à l'intérieur ! Et il était hors de question que je laisse la communauté sorcière périr juste parce que votre peuple, à cause de cette fichue fierté, me refuse toute aide !

- Je te croyais différente, murmura-t-il, déçu. Mais tu es comme tous les autres, tu fais passé tes intérêts personnels avant, sans tenir compte des nôtres.

- Les autres ? Oh oui, parlons-en de ces autres, Soane ! Que sont-ils devenus, hein ? Ils sont morts, n'est-ce pas ? Vous les avez tués ! Et pourquoi ? Pour vous venger, simplement ! Mais ces humains étaient comme moi, ils avaient une famille et une vie ! Ils n'étaient que des messagers qui faisaient le travail que le ministère exigeait ! Vous n'aviez pas le droit de les éliminer juste parce que le contenu du message ne vous plaisait pas...Alors cesse de me faire culpabiliser, maintenant. Il me serait arrivé la même chose qu'à ces pauvres hommes si je vous avais révélé mes intentions, et tu le sais.

- Je ne l'aurais jamais permis, dit alors Soane d'une voix brisée.

Hermione souffla longuement. Il n'était plus énervé.

- Quand on était dans le laboratoire, ajouta-t-elle, tu m'as dit que tu sentais que je cachais quelque chose, mais que tu n'avais pas à t'inquiéter car tu savais mes intentions bonnes et très loin de vouloir nous nuire. C'est toujours le cas, et je sais que tu le sens, au fond de moi.

Elle le fixait intensément, et le vampire finit par hocher la tête en signe d'approbation. Il lui tendit une main qu'Hermione accepta avec un immense sourire, puis il la tira vers lui pour l'enlacer. La jeune femme fut surprise de ce contact si intime avec un vampire, eux qui s'étaient toujours montrés si distants. Sa peau était froide mais incroyablement douce.

Quelqu'un se racla bruyamment la gorge, derrière eux. Hermione avait oublié la présence de Drago et voulut se dégager, mais, comme par hasard, Soane avait resserré son étreinte à ce moment précis. La force du vampire était telle qu'il ne devait même pas sentir les efforts d'Hermione pour sortir de l'emprise de ses bras, semblables à une prison d'acier. Coincée, elle préféra attendre qu'il redevienne raisonnable, plutôt que de le brusquer. Mais Soane n'était pas un vampire raisonnable, elle commençait à le connaître. Aussi, dut-elle faire les gros yeux à Orience et Alaïs qui s'étaient retirées un peu plus loin. Ces dernières volèrent à son secours et Soane finit par écouter ses sœurs. Il relâcha Hermione et, contre toute attente, lui déposa un rapide baiser sur les lèvres. Puis, il sortit de la case avec le reste de sa famille, laissant Drago et Hermione seuls. Cette dernière porta quelques doigts à sa bouche et frôla ses lèvres d'un geste très lent, le cœur rapide.

- Vous êtes très mignons tous les deux, lâcha Drago dont la voix était emplie de mépris et d'ironie. J'ai une idée, vous n'avez cas vous mariez puisque vous êtes déjà en tenue !

Hermione leva les yeux au ciel, puis se tourna vers lui.

- Drago, on s'est juste réconcilié. C'était important pour moi.

- Mais pourquoi ? Ce n'est qu'une créature, bon sang !

- Tu vois, c'est à cause de sorciers comme toi qu'ils se sont retrouvés esclaves. Ils nous ressemblent bien plus que tu ne le crois, n'oublie pas qu'ils ont été humains avant nous. Et cette créature, comme tu dis, nous a sauvé la vie il n'y pas plus d'une heure.

Voyant que les mâchoires du jeune homme restaient crispées, elle fit un pas vers lui et souleva d'un pouce son collier d'argent au pendentif de serpent.

- Je n'ai pas fais cette promesse dans le vent, Drago. A toi, pour toujours.

Il sembla se radoucir, puis lui rendit même son sourire.

- Tu n'as pas à t'en faire, murmura Hermione en posant sa main contre sa joue.

Drago la recouvrit de la sienne et déclara d'un ton sérieux :

- Moi, non. Par contre, c'est ton copain vampire qui aura à s'en faire s'il lui reprend un jour l'envie de t'embrasser...

Hermione ne répondit rien. Drago venait de faire preuve d'un sang-froid incroyable face au comportement osé de Soane, et elle le remerciait pour ça. Merlin qu'elle aimait ce prétentieux de Serpentard ! Il lui suffisait de poser les yeux sur lui pour savoir que Soane ne représentait rien pour elle, à part de l'attirance physique et un grand sentiment d'amitié. Rien de plus.

Heureuse, Hermione embrassa tendrement Drago, comme pour lui prouver ses paroles. Puis, se rappelant de quelque chose, ce dernier fronça les sourcils :

- Tu voulais me parler de Azaan ?

- Ah, oui...Ça attendra. Pour le moment, il est grand temps de négocier avec la Reine. Elle m'a fait attendre bien trop longtemps, et je ne me suis rendue compte de rien.

Ensemble, ils se dirigèrent vers la sortie de la case, accompagnés d'Orience et d'Alaïs qui leur indiquèrent le chemin pour rejoindre la Reine. Hermione était décidée à jouer la carte de la franchise, cette fois-ci. Au risque de sa vie, elle révèlerait les réelles intentions du ministère. De toute façon, il faudrait être idiot pour s'essayer à mentir. Pourtant, ce choix n'avait apparemment pas épargné les messagers précédents. A cette pensée, la jeune femme serra les poings et, plus résolue que jamais, pénétra dans la Case Royale où Leeyame et son armée l'attendaient.

Drago avait proposé son aide, mais elle avait aussitôt refusé : négocier, c'était sa mission. Il devait désormais reprendre son rôle initial : garde du corps ; bien que, sans baguette magique, il ne lui serait pas d'une grande utilité... Arrivée devant l'enfant à l'allure imposante, assise dans son grand fauteuil de pierre, ce fut d'ailleurs sa première exigence :

- Majesté, commença Hermione, je suis venue vous expliquer la raison de mes actions, et espérer votre pardon. Aussi, si vous consentez à m'écouter et à m'accorder votre confiance, je désirerais récupérer nos baguettes magiques.

La Reine la toisa d'un regard mauvais.

- Cela fait beaucoup, Hermione Granger, vous ne trouvez pas ? Vouloir gagner une confiance dont vous n'êtes pas digne ?

- J'ai conscience d'abuser de votre bonté, et je vous remercie déjà de ne pas m'avoir tuée sur le champ en me trouvant ici sans votre consentement, mais le temps presse. Je ne peux plus me permettre d'attendre que le monde magique s'effondre juste parce que je dois passer par des convenances agaçantes.

- Hermione, l'alarma Drago dans un murmure. Fais attention à ce que tu dis !

- Non, je ne veux plus me faire passer pour ce que je ne suis pas, Drago ! J'en ai assez de devoir jouer la bonne petite sorcière dans le seul but de rester en vie ! Je suis représentante du Ministère de la Magie, et vous n'avez aucun droit sur ma vie. Mais, comme je l'ai bien compris, vous ne tenez pas compte de cette règle. Eh bien, soit ! Tuez-moi si vous le voulez, mais laissez-moi d'abord tenter de vous convaincre.

Le silence suivit sa tirade. La Reine, le visage impassible, mit un certain temps avant de prendre la parole :

- Vous avez du courage, déclara-t-elle. Et pour cela, je devrais vous tuer. Malheureusement, Soane ne me le pardonnerait pas. Alors je vous écoute, Hermione Granger, mais sachez que ma courtoisie a ses limites. Autrement dit, veuillez mesurer vos paroles, à l'avenir.

Hermione ancra ce conseil dans sa tête, peu désireuse de se laisser emporter de nouveau. Elle prit une grande inspiration, et commença :

- Je ne pense pas avoir besoin de vous apprendre que je n'étais pas là ce soir sur la demande de Soane.

- En effet, répondit-elle, le visage sombre. Un vampire peut mentir à un autre sans être démasqué, mais Soane manque encore d'expérience.

- Ne le blâmez pas, demanda Hermione, même après ce que je m'apprête à vous dire. Voilà, Soane m'a montré le laboratoire. Mais c'est moi qui l'aie convaincu, après ses nombreux refus. Sachez d'abord que je n'ai nullement l'intention de parler de ce laboratoire à qui que ce soit. La seule chose qui m'intéresse, c'est ce que désire Voldemort.

Hermione s'interrompit, attentive à la moindre réaction. Mais, une fois encore, le visage du petit vampire restait de marbre.

- Je sais qu'il tente en vain d'obtenir une arme qui se trouve cachée ici, reprit-elle. Je sais également que vous vous obstinez à la lui refuser à cause d'anciennes querelles concernant ses adeptes, les lycans. Je ne voyais pas d'autre alternative que d'essayer de m'en emparer moi-même, car j'étais bien consciente de ne recevoir aucune d'aide de votre part. C'est pourquoi je tiens à m'excuser d'avoir abusé de votre hospitalité. Toutefois, si c'était à refaire, je le referais.

- Tout cela suit une parfaite logique, du moins jusqu'à un certain point qui est : en quoi sommes-nous concernés ? Quel intérêt ais-je à écouter vos recommandations ?

- Le ministère vous offre la liberté en échange de votre collaboration...mais il n'en pense pas un mot.

La dernière phrase provoqua des grognements sourds de la part de tous les vampires présents dans la pièce, et le cœur d'Hermione se mit à battre de plus en plus vite face cette réaction pourtant prévisible.

- Les sorciers sont décidément pourris de l'intérieur ! cracha l'un.

- Nous devrions la tuer rien que pour ça ! s'écria un autre.

Drago fit aussitôt un pas en avant mais Hermione le retint d'un geste vif. Seul l'avis de Leeyame lui importait, car c'était elle qui déciderait de tout. Soutenant difficilement son regard vert perçant, Hermione patienta.

- Je vois...murmura simplement la Reine. Et je suppose que, maintenant, vous espérez vous faire passer pour la gentille humaine qui vient proposer son aide, indépendante des volontés du ministère ?

- Non, répondit-elle sincèrement. Même si l'idée ne m'enchantait guère, j'ai accepté cette mission de vous tromper, c'est un fait. Seulement, j'ai appris à vous connaître et, que cela vous surprenne, à vous apprécier. Vous êtes respectables sur bien des points, et c'est pour cela que je ne veux plus mentir.

- C'est un peu tard.

- Mieux vaut tard que jamais, répliqua Hermione. Aidez-nous. Pas dans notre intérêt, mais dans le vôtre. Vous ne connaissez pas Voldemort aussi bien que les sorciers, vous ignorez sa cruauté mais surtout sa volonté indestructible de dominer le monde. Ne croyez pas échapper à ses ambitions. Vous lui refusez l'arme ? Il viendra la chercher. Sûrement plus tôt que vous ne le pensez.

- Nous savons nous battre.

- Mais vous ne comprenez pas ! s'énerva Hermione, provoquant un mouvement agressif chez les vampires. Vous n'avez aucune chance ! Et je me fiche complètement de vous rabaisser dans votre estime, je veux vous ouvrir les yeux ! Voldemort détient le monde, désormais. Notre seule chance de nous en sortir est de devenir alliés ! Mettez votre rage envers les humains de côté et défendez votre honneur ! Car si Voldemort met la main sur vous, vous connaîtrez vraiment ce qu'est la soumission...

- Assez ! siffla la Reine. Cessez de prétendre vouloir notre bien et d'exiger de nous d'aider des hommes qui étaient prêts à nous trahir !

Hermione ferma les yeux, retenant des larmes de colère. Il fallait se rendre à l'évidence : les vampires n'étaient définitivement pas des humains. Longtemps elle les avait considérés comme semblables, mais le fait était qu'ils ne réfléchissaient pas de la même façon. Ces vampires, en dépit des apparences intellectuelles, restaient des créatures profondément transformées par la mutation qui leur avait ôté l'humanité. Désormais, leur fierté, leur égoïsme et leur rancune constituaient leur personnalité, et les traits humains tels que la pitié ou le pardon n'existaient plus.

- Très bien, murmura Hermione, les mâchoires contractées. J'aurais essayé. Je suppose que, puisque vous refusez de vous joindre à mon camp, vous appartenez alors à l'autre camp. Nous n'avons plus rien à nous dire.

- C'est une fâcheuse façon de conclure, mais je n'aurais pas dit mieux.

- Qu'allez-vous faire de nous, à présent ? demanda-t-elle en toute connaissance de cause.

- Nous ne vous tuerons pas, répondit Leeyame, si c'est ce à quoi vous pensiez. Croyez-le ou non, vous êtes de loin l'humaine la plus digne de parler à notre peuple.

Hermione releva la tête, surprise et soulagée.

- Je n'aime pas vos manières, certes, ajouta-t-elle. Néanmoins, votre tempérament et votre courage font de vous quelqu'un dont nous nous souviendrons. Mais, avant de vous laissez partir sur un sentiment de paix, accordez-nous votre présence au Bal. Soane y tient.

Hermione les trouva bien culottés de lui demander une faveur après qu'ils aient franchement refusé la sienne. Mais ils la laissaient vivre...C'était sûrement le plus beau geste que l'on puisse attendre venant d'eux.

- D'accord, dit-elle en ignorant le regard réprobateur de Drago.

- Parfait, allons-y, dans ce cas.

- Oh, une dernière chose ! se souvint Hermione.

Elle s'approcha légèrement.

- Il faut que je vous mette en garde contre Azaan.

La Reine haussa les sourcils.

- Une mise en garde contre l'un des miens ? rit-elle. Vous êtes décidément spéciale, Hermione Granger. Ma foi, je serais bien surprise de l'entendre ?

- Oui, moi aussi...s'éleva alors la voix glaciale du vampire concerné.

Hermione cessa de respirer devant le visage noir qui venait d'apparaître aux côtés de Leeyame. Azaan souriait de toutes ses dents, dont deux canines menaçantes.

- Eh bien ? s'impatienta la Reine.

- Je...heu...non, rien. Ce n'est rien.

- Bon, dans ce cas, ne perdons plus de temps ! Il faut fêter les deux cents ans de Soane !

Tandis que la foule s'agitait tout autour de la jeune femme, elle resta pétrifiée face au vampire dont le sourire suffisait à la paralyser. En une fraction de seconde, il se retrouva près d'elle et lui souffla à l'oreille :

- Tu n'aurais jamais dû, Hermione Granger...

Elle vit ensuite Drago se glisser devant elle et saisir d'un mouvement brusque le cou du vampire qui ne broncha pas d'un centimètre.

- Ecoute-moi bien, Azaan, murmura Drago, dont les yeux gris acier reflétaient une réelle colère. Ne fais pas l'erreur de me croire vulnérable sans baguette magique. Je commence sérieusement à en avoir assez de te voir rôder autour d'Hermione pour la menacer, alors je te le répète une dernière fois : tente la moindre violence sur elle, et tu sauras ce dont je suis capable...

Sa main effleura la peau noire du vampire, juste au dessous de l'œil, et Hermione y découvrit une imposante cicatrice qu'elle n'avait remarquée jusqu'alors.

- ...et je ne suis pas aussi indulgent que mon père l'était, rajouta-t-il.

Azaan esquissa un sourire pour se montrer à la hauteur de son adversaire, mais ses yeux agités révélaient avec évidence une crainte nouvelle. Cependant, il conserva une certaine assurance :

- Et dire que c'est toi, le célèbre Drago Malefoy. Tes anciens exploits sont parvenus jusqu'à mes oreilles, et j'avoue t'avoir admiré. Mais ce que tu es devenu est pitoyable. Cette fille t'a transformé et affaibli car, fut un temps, tu m'aurais déjà tué à cause d'un simple regard de travers.

- Sache que si j'agis différemment, c'est pour elle et uniquement pour elle. Et si je m'abstiens de te tuer, là, tout de suite, c'est encore pour elle et uniquement pour elle. Si tu saisis son importance pour moi, tu comprends bien que toutes les vies du monde entier n'ont aucune valeur à mes yeux si ce n'est la sienne. Je te laisse deviner le côté moins aimable de ma personnalité qui refera surface si tu la touches. Au moindre faux pas, j'espère que ce sera toi, qui sauras courir vite.

Drago lui lâcha le cou et entraîna Hermione par la main.

- Reste le plus loin possible de ce vampire, lui ordonna-t-il fermement, une fois au loin.

Il était clair que c'était une recommandation qu'elle n'avait pas à contredire, et elle se contenta d'acquiescer. Ils suivirent la centaine de vampire jusqu'à se retrouver au bord d'une case qui débouchait sur l'extérieur. Tandis que les créatures continuaient leur chemin dans les airs, Hermione stoppa net au bord de la falaise et le vide qui s'étalait sous ses pieds lui retourna l'estomac. Avant qu'elle n'ait pu songer à faire demi-tour, deux mains froides l'entraînaient déjà vers les hauteurs.

- C'est moi, la rassura la voix d'Orience.

Hermione se laissa guider de plus en plus loin dans le ciel, Drago volant à ses côtés grâce à un autre vampire. Ils traversèrent la couche nuageuse pendant quelques longues minutes, avant de déboucher sur une immensité bleue éclairée par la lune. Orience ralentit l'allure et Hermione se mordit la lèvre inférieure pour s'empêcher de regarder vers le bas. Elle sentie alors les mains de la vampiresse la lâcher, et Hermione eut un moment de panique intense. Mais, étrangement, ses pieds se posèrent sur l'air frais comme ils l'auraient fait sur du sol. Apparemment, toute la magie de ces créatures nocturnes rassemblée était suffisante pour faire voler aisément deux humains à leurs côtés.

- Que fait-on ici ? demanda Hermione au premier vampire qui passait près d'elle.

Ce dernier ricana et répondit quelque chose en son dialecte. Elle n'eut pas besoin de la traduction d'Orience pour en comprendre le sens : il était clair que le Bal se déroulerait ici, à des milliers de mètres du sol. Avant qu'elle n'ait eu le temps de rejoindre Drago, elle se fit entraîner par le mouvement des vampiresses qui se rangèrent en ligne droite, face aux vampires qui formaient eux aussi une ligne. De toute évidence, ils y avaient encore et toujours des règles, même pour danser.

De ce qu'elle pouvait constater, les Sang Sales n'étaient mélangés au Sang Purs que dans leur position au milieu de tous, mais leurs cavaliers n'étaient pas noirs. Hermione reçut comme un honneur le fait d'avoir un Sang Pur en face d'elle, comme s'ils la considéraient de la famille.

La musique démarra. Le cœur de la jeune femme accéléra soudainement. Elle connaissait ce son mélodieux et étrange, mais impossible de se rappeler où est-ce qu'elle l'avait déjà entendu. Son cavalier s'avança, et elle l'imita après un rapide coup d'œil à sa voisine qui faisait de même. Elle frissonna au contact de la main glacée qui vint se poser sur sa hanche, et de l'autre qui lui prit sa propre main pour la monter au niveau de leurs visages. Les pas de danse furent facile à retenir, tout simplement parce qu'ils étaient identiques à ceux des humains. C'était un peu comme si le bal, comprenant la danse et les robes, était l'une des seules choses qu'ils avaient accepté de conserver de leur ancienne vie humaine, ou plutôt quelque chose dont ils n'avaient pu se débarrasser car cette tradition était restée ancrée en eux.

Son cavalier la lâcha en douceur, et Hermione se retrouva plantée au milieu des couples, ignorante. Tous les autres avaient déjà retrouvé un cavalier, même Drago n'avait pas perdu de temps. Elle chercha rapidement le vampire qui se trouvait sûrement tout seul, mais ce fuit lui qui la trouva la première, l'air plutôt agacé. Il continua de lever les yeux au ciel lorsqu'ils se mirent à danser, tandis qu'elle écrasait ses pieds à plusieurs reprises.

Au bout d'un moment, Hermione finit par comprendre et mémoriser les pas, ainsi que les roulements de cavaliers. Elle put enfin prendre un peu de plaisir à danser et, tandis qu'elle changeait à nouveau de partenaire, ferma même les yeux pour apprécier cet instant hors du commun. Etait-elle en train de valser en pleine nuit au milieu de vampires ? Merlin, il fallait croire que oui.

Alors qu'il fallait encore changer de cavalier, Hermione sentit son cœur s'envoler lorsque ce fut des mains beaucoup plus chaleureuses qui l'encerclèrent.

- Bonsoir, bel inconnu, sourit-t-elle à Drago.

Et ce fut seulement lorsqu'il lui rendit son sourire qu'Hermione eut un flash. Elle se revoyait longtemps en arrière, dansant ainsi un même soir de pleine lune, avec cette même musique...Oui, c'était la musique des sirènes. Impossible de savoir d'où venait ce son fabuleux, mais il envahissait l'atmosphère et les pensées de la jeune femme.

- Pourquoi es-tu partie ? murmura-t-il alors.

Elle savait qu'il pensait à la même chose, elle savait qu'il faisait référence à cette fameuse nuit. Pourquoi était-elle partie ? Simplement parce que les sentiments qu'elle avait découverts l'avaient effrayée.

Incapable de répondre, Hermione ne dit rien. Drago soupira.

- Tu me reproches le silence sur mon passé, mais on dirait que je ne suis pas le seul à avoir des secrets.

- Parfois, il vaut mieux les étouffer pour être heureux...dit-elle, baissant les yeux.

- C'est ce que je pensais au début, avoua-t-il. Mais je n'en suis plus sûr. Tu me caches quelque chose qui est lourd à porter, Hermione. Je le sais, je le sens. J'ignore pourquoi tu ne veux rien me dire, mais ce que j'ignore encore plus, c'est si je pourrais vivre avec toi, et avec ton secret.

Et voilà, on y est, Hermione.

Ce moment était écrit il y avait déjà bien longtemps ; lorsqu'elle avait fait le choix de mentir à Drago sur ses sentiments, c'était avant tout pour lui éviter de vivre sur un tel secret. En effet, elle aurait tout aussi bien pu quitter Drago comme on quitte un petit ami, fin de l'histoire. Mais, comme le lui avait dit Lisa, Drago était bien trop intelligent pour ne pas y voir anguille sous roche ; il n'aurait jamais cru à une simple rupture. Ainsi, elle avait bien compris que, même si le Serment Inviolable ne l'empêchait pas d'être avec Drago, elle ne le pouvait pas, car il n'accepterait pas de vivre avec une telle tâche noire sur son passé. Et pourtant, Hermione avait cédé. Oui, elle s'était offerte à Drago en pensant que ça pouvait marcher, qu'il mettrait sa curiosité de côté, mais, déjà, ce qu'elle redoutait arrivait à toute allure. Il refusait de fermer les yeux sur ce qu'elle tentait vainement de cacher, et, en agissant ainsi, ne se rendait pas compte qu'il la mettait en danger.

- Il va falloir faire un choix, Drago, dit-elle soudain. C'est moi, ou mes secrets.

Le jeune homme parût surpris par la gravité de la situation, et fronça les sourcils, ne supportant pas perdre le contrôle de ses pensées.

- Tes secrets font partis de toi, Hermione. Tu ne peux pas me demander de choisir, parce que vous êtes tout simplement inséparables.

Encore dans le mille. Et pourtant...

- Alors pourquoi est-ce que tu me demandes la même chose, Drago ? lança-t-elle fermement. C'est vrai, après tout, en me demandant sans arrêt de te faire confiance, et en refusant de me révéler où tu te trouvais durant toutes ces absences, tu me demandes bien de faire un choix entre ta parole, et la vérité, n'est-ce pas ? Autrement dit, entre tes secrets, et toi.

- Tu ne comprends pas, s'énerva-t-il à son tour. C'est tellement différent !

- C'est toujours différent avec toi, Drago ! Mais nos secrets sont peut-être beaucoup plus liés que tu ne le penses...

Le regard profond qu'il lui adressa révéla à Hermione qu'elle en avait trop dit. Il semblait réfléchir sur les dernières paroles prononcées, et elle remercia Merlin de voir le nouveau cavalier arriver. Drago la lâcha et, à son plus désespoir, tomba entre les mains d'Inaya.

Quant à elle, son nouveau vampire était d'une beauté sans précédent. Elle afficha un sourire un peu niais, mais il resta impassible. Soane semblait vraiment le seul à pouvoir ressentir des sentiments humains. Sûrement parce qu'il était le plus jeune de la famille, se dit Hermione. D'ailleurs, où était-il ? Elle scruta les couples des yeux, et ne tarda pas à le voir danser avec l'une de ses sœurs, riant aux éclats.

Elle ne sut pourquoi, elle se mit ensuite à chercher Azaan. Etrangement, elle ne le vit pas, et étrangement, elle s'y était attendue.

- Tous les vampires doivent participer au bal, non ? demanda-t-elle à son cavalier.

Ce dernier haussa un sourcil, étonné de la voir parler avec tant d'aisance. Il fallait dire qu'elle commençait vraiment à être habituée à ces créatures.

- Oui, répondit-il enfin. Sans exception.

C'est bien ce qu'elle pensait. Tous les vampires étaient réunis, sauf celui qui l'inquiétait le plus. C'était sûr, quelque chose se tramait...

Mais avant qu'elle n'ait eu le temps d'y réfléchir davantage, toutes les vampiresses se reculèrent soudainement, et la musique s'arrêta.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? chuchota-t-elle à Alaïs qui se trouvait à côté.

- C'est l'heure du slow, répondit-elle, toute excitée.

Elle ne dit rien de plus et Hermione se fit de nouveau entraînée dans le mouvement de masse. Les mâles se postèrent à l'écart, tandis que toutes les femelles formèrent une espèce de ronde gigantesque. Hermione vit Soane émerger de la foule pour en devenir le centre. Il était si beau, si gracieux, si jeune. Il regardait chacune de ses sœurs une par une, et leur offrait chaque fois un sourire renversant. Puis, il passa devant Hermione et, à sa grande surprise, s'arrêta. Ce n'est pas un sourire qu'il lui offrit, mais sa main tendue. Comme elle ne bougeait pas, Alaïs lui fit les gros yeux et la poussa un peu en avant. Hermione atterrit dans les bras de Soane, prise au dépourvue. La musique se remit aussitôt en marche, et un doux son accompagna leurs mouvements. Sans un mot, l'ancienne Gryffondor accepta la danse du beau vampire, et tous les regards verts les observèrent valser avec admiration, ainsi qu'un unique regard gris, impénétrable.

L'esprit de la jeune femme était, lui, complètement ailleurs. Les émeraudes de son cavalier l'hypnotisaient à la façon d'un charmeur de serpents. Ses yeux rieurs qui la contemplaient avec douceur provoquaient en elle un tel sentiment de sécurité qu'elle en oublia le reste, et ne vit que Soane et son sourire éclatant.

- Tu me fascine tellement... murmura-t-il alors. Tu es si belle, si différente. Il ne te mérite pas.

L'évocation indirecte de Drago lui rappela une fois de plus sa présence. Elle le chercha des yeux, mais la main de Soane se posa sur sa joue et lui détourna doucement la tête vers lui.

- Cesse de penser à lui, dit-il. Tu es avec moi.

- Non, Soane, dit enfin Hermione, l'air désolée.

Il était temps de lui faire comprendre qu'il ne pouvait tout simplement pas rivaliser avec Drago.

- Mon corps est avec toi, oui, mais pas mon cœur. Je n'ai aucun choix à faire entre toi et lui.

- Tu ne sais pas ce que tu veux, tu hésites, assura-t-il. Tu as besoin de moi pour t'ouvrir les yeux.

- Non ! s'obstina Hermione.

Son cœur battait curieusement vite. C'était comme si elle sentait un danger la guetter. Pourtant, elle n'avait rien à craindre ? L'entêtement de Soane n'était que passager, il finirait par comprendre.

- Pourquoi refuses-tu d'admettre que je suis celui qu'il te faut ?

- Ecoute, Soane, j'avoue avoir été perdue pendant un moment. C'était une période où je ne savais plus à qui faire confiance, et ton amitié m'a été d'une grande aide. Mais tout s'arrête là, d'accord ?

- Je te veux, Hermione Granger.

- Arrête maintenant, tu me fais peur.

Elle voulut mettre fin au slow, mais constata avec horreur que ses pieds continuaient de danser au gré de la musique.

- Reste avec moi, insista Soane. Tu n'as pas besoin de cet humain, il ne t'apportera que de la souffrance. Moi, je peux te donner l'éternité.

Hermione releva brusquement la tête, cessant tout effort.

- Quoi ? souffla-t-elle.

- Je peux t'offrir tellement plus que lui...

Hermione n'aimait pas du tout la tournure que prenait la conversation ; le ton adopté avait un goût d'affirmation trop fort pour n'être que suggestif.

- Je ne veux plus danser, lâche-moi ! ordonna-t-elle.

Pourquoi personne n'intervenait ? Tous les vampires restaient immobiles, la regardant se débattre, en vain.

- Drago ! appela-t-elle. Où est-il ? Où est Drago ?

Paniquée, Hermione ne le vit nulle part. Que se passait-il à la fin ?

- Tu seras plus heureuse sans lui, crois-moi.

La phrase de Soane provoqua en elle une crise d'angoisse.

- Où est Drago... ? répéta-t-elle dans un murmure désespéré.

Puis, la peur fit place à la colère.

- Qu'avez-vous fait de lui ? hurla-t-elle à la foule. Je veux le voir ! Où est-il !

Folle de rage, Hermione réussit à se dégager une main et gifla Soane de toutes ses forces. Le bruit de la claque résonnait encore lorsqu'une main glacée se posa sur son épaule. Hermione fit volte-face. C'était Orience. Sa présence la rassura quelque peu :

- Orience, ton frère est devenu fou, pleura-t-elle. Il faut que tu m'aides à trouver Drago, je ne sais pas ce qu'ils lui ont fait !

- Calme-toi, conseilla la vampiresse. Tout va bien, tu n'as rien à craindre. Tu es des nôtres, à présent.

Hermione la dévisagea.

- Bienvenue dans la famille ! s'écria Alaïs, le sourire jusqu'aux oreilles.

- Je ne comprends pas...s'inquiéta Hermione, la respiration retenue.

- Tu es ma femme, désormais, expliqua Soane en lui prenant la main. Tu as accepté la danse de mariage, donc tu es la mariée. Je t'ai choisie.

Hermione dégagea vivement sa main de la main noire. La tête lui tournait, son cœur cognait trop fort.

- Tu dois choisir une Sang Pur, se rassura Hermione tout bas. Tu ne peux pas me choisir. Tu ne peux pas, tu ne peux pas...

- Mais tu es une Sang Pur, s'éleva alors la voix de Leeyame.

Elle s'approcha de Hermione et lui caressa doucement la joue.

- Tu es une sorcière, et non une moldue. Une fois transformée, tu seras une Sang Pur et, en épousant Soane, un Sang Royal. La loi n'est pas transgressée et je ne peux donc m'y opposer.

- On va être sœur ! s'extasia Alaïs en la prenant dans ses bras.

Hermione s'effondra sur les genoux, muette. Elle sentit la main de Soane lui caresser le dos, mais ne bougea pas. Elle était prise au piège, et Drago n'était plus là. Comment avait-elle pu croire un seul instant que Soane était différent ? Voire humain ? Il était comme eux, exactement comme eux : une créature dont la morale n'était plus humaine.

- On va être heureux, Marya...murmura alors Soane à son oreille, tout en lui touchant les cheveux.

Hermione leva ses yeux trempés vers lui.

- Comment m'as-tu appelée ?

Mais il s'était déjà redressé et Hermione sentit aussitôt des mains la soulever.

Impuissante, elle se laissa entraîner par les vampires, tous excités à l'idée de célébrer une nouvelle venue.

Le cauchemar se poursuivait

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