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Chapitre 29 : Rencontre avec les créatures de la nuit

Recroquevillée dans le fauteuil, Hermione était maintenant immobile depuis plus de trois heures. Ses yeux étaient fixés sur le canapé qui lui faisait face, mais son regard était vide. Elle ne parvenait pas à chasser toutes les images qui tournaient inlassablement dans sa tête ; elle et lui, sur ce canapé. Hermione n'avait jamais été aussi angoissée de toute sa vie, même le jour de ses aspics lui paraissait banal à présent.

Bon sang qu'est-ce qui lui avait pris de se jeter sur lui ainsi ? Elle se souvint des sensations éprouvées et rien qu'à cette idée ses mains se remirent à trembler. Hermione ne pensait pas l'explication bien difficile : leur soudaine attraction était tout simplement due au cœur de Bulborbus qui réunissait leurs deux âmes, et le fait qu'ils aient été tous deux à son contact avait provoqué la puissance de leur amour, mettant à nu leurs désirs refoulés depuis bien longtemps.

Mais il était évident que Drago ne songeait pas à cette hypothèse, peut-être ignorait-il même que le cœur était la cause de leur comportement. Que pouvait-il bien se dire ? Beaucoup de questions devaient le torturer, et Hermione avait pensé profiter de son incompréhension pour prétendre ne pas savoir non plus ce qu'il s'était passé. Après tout, mieux valait lui dire qu'elle ne comprenait pas et ainsi il ne chercherait pas d'avantage, plutôt que d'inventer une excuse qui risquait de dévoiler son intention de se justifier. Hermione espérait simplement qu'il ne s'acharne pas à essayer de découvrir la vérité.

Elle se souvint de la première fois où le cœur avait manifesté son pouvoir à l'infirmerie. Il avait transmis toutes ses douleurs à Drago, alors qu'elle était mal en point après l'accident du sortilège, et Hermione avait aussitôt recouvré sa santé. La deuxième fois lorsque Donovan lui avait fait comprendre son désir pour elle ; réticente, le cœur s'était chargé de l'expulser.

Le pendentif avait agi chaque fois différemment en fonction de la situation, comme s'il faisait parti d'elle et qu'il lisait toutes ses pensées, comme s'il était…vivant. Cette hypothèse s'était confirmée au début de sa relation avec Richard. Jusque là Harry, Ginny et tous ses proches avaient aisément pu la toucher sans craindre de se faire violemment projeter, sans toutefois pouvoir toucher l'objet lui-même, mais elle avait craint la réaction du cœur lors de son premier baiser avec Richard. A son grand étonnement, il ne s'était rien produit, mais il n'avait pas pris non plus la couleur rouge flamboyante qui était visiblement réservée à Drago. Hermione en avait donc conclu que le cœur de Bulborbus rejetait ceux dont elle ne voulait pas être approchée, comme Donovan, mais uniquement en affaire de sentiments puisqu'il ne l'avait jamais défendue face aux Mangemorts.

Hermione jeta un œil au collier qu'elle avait réparé d'un coup de baguette magique. Tant que la mission ne serait pas terminée, elle ne le remettrait plus, inutile de prendre de risques. Si pendant les deux premières heures elle avait paniqué de voir Drago revenir, ne sachant comment réagir, elle commençait maintenant à s'inquiéter et à désirer sa présence. Hermione tentait vainement de se persuader que ce désir n'était autre que l'envie de s'expliquer sur ce qu'il s'était passé, mais une voix essayait de s'infiltrer dans sa tête, lui hurlant ce qu'elle refusait d'entendre ; et si elle voulait le voir parce qu'elle en avait tout simplement besoin ? Et si le fait qu'il débarque à nouveau dans sa vie et passe autant de temps avec elle l'avait replongée dans cette nécessité absolue de l'avoir à ses côtés ? Cela faisait trois heures qu'ils étaient séparés, et Hermione le supportait de moins en moins bien, se sentait comme seule au monde…

Elle releva ensuite sa manche et contempla la fine cicatrice blanche, presque invisible, qui longeait son avant-bras. Bien qu'elle se fondait à sa peau pas très bronzée, elle n'avait jamais disparu entièrement. Mais ces derniers jours Hermione avait l'impression de la voir de plus en plus nettement ; néanmoins il lui fallait se pencher de près, et quelqu'un ignorant son existence ne pourrait la remarquer facilement.

N'ayant le souvenir d'aucune douleur au précédent contact avec son âme sœur, Hermione avait d'abord supposé un sommeil encore trop profond de la cicatrice, puis cette hypothèse lui était apparue absurde, ce genre de magie était éternelle. Après longue réflexion, elle en était venue à la possibilité éventuelle d'un fonctionnement identique à celui du cœur de Bulborbus. Tout comme ce dernier, la cicatrice faisait partie d'elle et n'était pas une âme vivante à part, comme elle l'avait longtemps pensé, et résonnait donc selon les pensées et les émotions de la jeune femme. Chaque fois que la cicatrice lui avait été douloureuse, Hermione se souvint avoir eu l'impression de manquer à sa parole, de trahir son serment et donc d'en avoir conscience.

La différence avec aujourd'hui, c'était que cet élan soudain de l'embrasser n'était pas volontaire mais, si elle avait bien déduit, dût au pendentif exerçant son pouvoir sur eux. A ce moment là seul Drago lui importait, et pas une fois elle ne songea aux risques du serment inviolable. Ainsi, ce dernier qui ne détecta aucune culpabilité ne lui provoqua ni douleurs ni brûlures.

C'était incroyable comme le fait de ne rien faire pendant un long moment développait la capacité du cerveau à réfléchir, et trois heures avaient amplement suffi à la jeune femme pour se rendre compte de tout ça. Bien qu'elle n'était certaine de rien, ses propres arguments lui semblaient assez proches de la vérité.

Elle n'avait plus qu'à attendre le retour de Drago et Merlin sait ce qu'il était en train de faire. Etait-il heureux de ce qu'il s'était passé ou s'en voulait-il ? Lui reprocherait-il quelque chose ou, au contraire, ferait-il comme si rien n'était arrivé ? Elle espérait sincèrement qu'il la croie lorsqu'elle lui annoncerait qu'elle se trouvait aussi bête et surprise que lui au sujet de leur « accident » soudain, et qu'il n'y verrait pas là plutôt les preuves qu'elle ne lui était pas indifférente ; parce que si c'était le cas, il lui faudrait à nouveau toutes les forces du monde pour le regarder dans les yeux, et lui annoncer avec assurance qu'elle ne l'aimait pas...

Une autre heure s'écoula, la nuit était tombée. Hermione sommeillait paisiblement dans son fauteuil, loin de ce monde si menaçant qui lui avait fait oubliée depuis longtemps les joies de la vie : des choses simples comme rire autour d'une bonne bièraubeurre avec ses amis après une bataille dans la neige, ou encore manger les biscuits durs et secs de Hagrid près d'un feu de cheminée. La guerre avait tout ravagé. Hermione avait du faire face aux nouvelles responsabilités et affronter la mort d'êtres chers. Son adolescence lui avait été volée.

Drago retira son manteau sans un bruit et le déposa délicatement sur elle. La nuit était froide, et le feu était éteint. Il prit une chaise et s'y assit. Il ne se lasserait jamais de la regarder dormir, sa douceur et sa pureté n'en étaient que renforcées dans ces moments-là.

Ce qu'il s'était passé quelques heures plus tôt l'avait réellement effrayé. Il avait perdu le contrôle de soi-même, chose qu'il ne supportait pas du tout et qui n'arrivait toujours qu'à cause d'elle.

Pourquoi avait-il ressenti ce désir incontrôlable ? Il s'en fichait, ce n'était pas important. Mais qu'Hermione ait été victime de cette même ferveur, ça il ne pouvait l'ignorer. Elle avait vécu la même la chose que lui, avec la même intensité, il en était certain. Quelque chose lui disait qu'elle avait la réponse, mais bien sûr, elle ne la lui donnerait pas. Il n'avait aucune de raison de penser qu'elle lui mentait sur certains sujets, mais il le sentait, tout comme il sentait sa propre méfiance envers lui. Une tension qu'ils tentaient tous deux de tromper par des sourires, était pourtant belle et bien là, presque palpable.

Drago sortit de ses pensées pour reporter son attention sur un ange.

Mais il fut surpris de croiser deux yeux noisette qui le toisaient avec appréhension.

- Salut, souffla-t-il pour briser le moment de gêne.

- Salut, répondit-elle avec un début de sourire.

Le silence s'installa de nouveau. Hermione baladait son regard partout dans la pièce sauf sur lui, tandis qu'elle se sentait fixée avec insistance. Elle s'était cent fois imaginée la scène de son retour, et la réalité n'était guère différente ; ils étaient tous deux affreusement confus. Pourtant elle fut incapable de reproduire ce qu'elle avait prévu, à savoir se fondre en tas d'excuses et affirmer qu'elle ne comprenait pas sa conduite. Premièrement parce que ses yeux gris la paralysaient et, malgré l'habitude, elle ne s'y faisait pas et restait victime de son regard. Deuxièmement parce qu'elle n'avait pas prévu de se réveiller avec le manteau du jeune homme la recouvrant, et son odeur lui caressant les narines la rendaient incapable de réfléchir correctement. Or, le plus important était de rester naturel, de jouer son rôle à la perfection pour qu'il ne remarque pas certaines mimiques qui trahiraient ses dires.

Drago finit par baisser les yeux et Hermione eut l'impression qu'on la libérait de plusieurs tonnes.

- Ecoute Hermione, commença-t-il d'une voix hésitante. A propos de tout à l'heure, je ne sais pas ce qu'il m'a pris, enfin, ce qu'il nous a pris si je ne me trompe pas.

- Non, tu ne te trompes pas, confirma-t-elle avant qu'il n'en dise d'avantage. Moi aussi j'ai été prise par ce...cet élan et heu...moi aussi je regrette.

- Je n'ai jamais dis que je regrettais, dit-il d'une voix grave.

Hermione leva aussitôt les yeux vers lui et croisa les siens qui la regardaient d'un air sérieux. Le silence suivit ses paroles et aucun des deux ne semblait décidé à le briser avant l'autre. Hermione ne put tenir longtemps face à son regard qui la transperçait de nouveau :

- Malefoy je ne suis pas sûre que...

- Que quoi, la coupa-t-il d'une voix froide qui fit frissonner la jeune femme.

Mais il ne lui laissa pas le temps d'achever sa phrase :

- Tu n'es pas sûre de quoi dis-moi, Hermione ? Hein ? Tu n'es pas sûre qu'on devrait en parler ? Tu n'es pas sûr que ce soit réellement important ? Ça ne voulait rien dire c'est ça ? C'est ça que tu penses Hermione, n'est-ce pas ?

- Je...je ne suis pas sûre qu'on devrait y faire attention, avoua-t-elle d'une voix chevrotante, ressentant la colère du jeune homme lui glacer chaque parcelle de sa peau.

- Ben voyons ! s'écria Drago en se levant. Pourquoi ne suis-je pas surpris ?

- Tu insinues que je sais ce qu'il s'est produit ? s'énerva Hermione.

- Ce n'est pas le cas ?

- Non ! répliqua-t-elle aussitôt en se levant à son tour.

- Et alors cela ne t'intrigue pas ? Si tu n'es au courant de rien Granger, pourquoi n'en cherches-tu pas avec moi les raisons ? Ce sont tes propres paroles il me semble...

- Ça suffit j'en ai assez, souffla Hermione avec colère. Tu n'es pas en état de discuter...

Hermione passa devant lui d'un pas rageur pour aller se réfugier dans sa chambre, mais Drago ne semblait pas l'entendre de cette oreille car il n'abandonna pas si facilement et retint d'un bras la porte qu'elle avait tentée de claquer.

- Je suis parfaitement en état de discuter ! rétorqua-t-il. Mais quelle discussion Hermione ? Tu ne sais même pas quoi me répondre, tu préfères fuir ! Oui, c'est tellement plus simple que de m'avouer qu'en fait, la seule chose dont tu ne sois pas sûre, ce sont tes sentiments pour moi !

La jeune femme se figea au milieu de la chambre, son cœur battant à tout rompt. Elle l'entendit approcher dans son dos, et n'osa pas se retourner lorsqu'elle sentit son souffle dans sa nuque.

- Ce que j'ai ressenti tout à l'heure, murmura-t-il alors, je n'avais jamais rien ressenti de tel. Je n'ai jamais autant compris l'amour que je te portais qu'à ce moment-là. Et tu sais quoi ? Je n'ai pas ressenti que mon amour, j'ai ressenti le tien également...

Hermione retenait sa respiration tandis qu'elle sentait des lèvres chaudes effleurer son cou. Elle ferma les yeux sous le plaisir frétillant qui commençait à refaire surface, mais se concentra intensément pour récupérer la mobilité de son corps et se dégagea lentement mais fermement. Elle se retourna vers lui et cessa de se mordre les joues pour pouvoir déclarer :

- Je suis désolée que tu te fasses de telles idées à mon sujet, désolée que tu penses ainsi me connaître. Mais s'il faut te faire redescendre sur terre une fois de plus, je le ferais Malefoy, pour ton bien et le mien.

Drago afficha un sourire mauvais et hocha nerveusement la tête :

- Très bien, dit-il en inspirant profondément. Vas-y.

- Quoi ? lâcha-t-elle, incertaine.

- Oui, vas-y. Tu as raison, mieux vaut m'empêcher de me faire trop d'espoirs et d'en souffrir après, alors je t'écoute. Je veux t'entendre me dire que tu ne ressens absolument rien pour moi, je veux que tu me dises que le simple fait de repenser à la scène de cette après-midi te dégoûte.

Il avait dit tout cela avec un air compréhensif, comme s'il était réellement prêt à accepter la vérité. Mais une fois de plus, toutes ces paroles n'étaient que comédie pour lui faire perdre ses moyens, et cela se confirma lorsqu'Hermione le vit s'approcher d'elle bien trop près. Malheureusement, elle avait beau tout deviner de ses intensions, à chaque fois qu'il enlevait entre eux la proximité respectable qu'Hermione préférait garder, ses sens se mettaient en alerte et le simple fait de parler lui paraissait insurmontable. D'autant plus si c'était pour lui dire qu'elle ne l'aimait pas…

- Alors ? souffla-t-il si près que la jeune femme se résigna fixer ses lèvres plutôt que de loucher.

« Allez Hermione, ce ne sont que de simples mots à prononcer, tu l'as déjà fait tu peux recommencer ! Ensuite il s'en ira et… ». Son cœur se serra. Ensuite il souffrirait de nouveau, c'était inévitable. Si elle n'était pas assez convaincante, elle n'aurait plus beaucoup de chances de s'en sortir, Drago ne la lâcherait plus. Si au contraire elle le persuadait de son indifférence le concernant, elle devrait supporter sa peine due aux nouveaux espoirs déchus. Mais c'était le prix à payer pour s'empêcher de commettre une grosse erreur qu'elle regrettait sûrement.

- Bien puisqu'il le faut, murmura-t-elle en essayant d'adopter un ton détaché. Je ne…ressens rien du tout à ton égard Malefoy.

Elle avait achevé sa phrase à toute vitesse, se débarrassant d'une tâche trop lourde à accomplir. Elle sentit alors l'index du jeune homme se glisser sous son menton, et Hermione s'empressa de détourner le regard tandis qu'il le lui soulevait pour la forcer à croiser ses yeux.

- Regarde-moi Hermione, dit-il calmement.

La jeune femme finit par obéir à contre cœur et cessa de respirer devant la couleur grise, mais étrangement claire, de ses yeux.

- Bien, dit-il. Maintenant, répète.

Il la connaissait que trop bien pour savoir que le lui dire en le regardant était plus difficile, et Hermione se maudit de ne pas être capable de le repousser avec force pour s'enfuir, pourtant Merlin savait qu'elle en rêvait.

- J'aime Richard, lâcha-t-elle alors sans réfléchir, les mots qu'il lui demandait étant trop durs à prononcer.

Drago abattit son poing avec force sur le mur contre lequel Hermione était appuyée, faisant trembler les planches de bois déjà peu solides. La jeune femme sursauta et prit peur lorsqu'il rouvrit lentement les yeux, dévoilant la couleur gris acier qu'elle n'avait plus revue depuis bien longtemps.

- Ce n'est pas ce que je veux entendre, siffla-t-il les mâchoires contractées.

Hermione soutint son regard malgré les battements de son cœur qui ne cessaient de tambouriner sa poitrine.

- J'aime Richard, répéta-t-elle avec conviction.

Alors qu'on aurait pu la croire suicidaire, Hermione avait simplement trouvé le moyen d'échapper à son emprise en le mettant en colère ; la colère entraîne la haine, la haine entraîne les doutes. Ainsi, Drago perdait de son assurance et la possibilité qu'elle ne lui mentait pas reprenait sa place.

Comme elle l'avait bien deviné, le jeune homme se repoussa brusquement du mur et donna un violent coup de pied dans la table de nuit, fracassant le vieux bois, avant de saisir la lampe de chevet et de la lancer à l'autre bout de la pièce. L'objet explosa contre le mur dans un bruit de verre. Drago souffla longuement pour évacuer la pression, puis reporta son attention sur la jeune femme qui n'avait pas bougé d'un centimètre.

-Ça t'amuse de me faire souffrir, hein ?

Hermione reçut cette accusation en plein cœur. Alors comme ça il pensait qu'elle prenait plaisir à le voir dans cet état ? Qu'elle jouait avec lui ?

- Tu te fais souffrir tout seul Malefoy, répliqua-t-elle froidement. Ce n'est pas ma faute si tu ne veux pas comprendre.

- Excuse-moi mais oui en effet, j'ai vraiment beaucoup de mal à comprendre ce que tu trouves à ce crétin de Richy !

- Je t'interdis de parler de lui comme ça ! rugit alors Hermione. Tu ignores tout de lui !

- Il n'y a pas grand-chose à comprendre Hermione ! Je connais la vie de ce type rien qu'en le regardant !

- Et son cœur ? Tu le connais son cœur ? Il y enferme plus de bonté que tu ne pourras jamais en avoir !

- Ne me compare surtout pas à lui ! s'écria-t-il.

- Tu réagissais pareillement à Poudlard, constata Hermione d'une voix plus calme mais d'où perçait le mépris, lorsque je parlais de Harry, tu perdais tout contrôle. Il faudrait que tu apprennes à redescendre de ton piédestal Malefoy, et réaliser ta peur d'être un jour égalé par un autre homme.

- Ne joue pas les psychologues Granger, et apprend à te connaître toi-même, avant d'essayer de me comprendre.

Hermione ne releva pas, consciente d'être effectivement souvent perdue, ne sachant jamais ce qu'elle voulait ou pas, lui donnant des espoirs pour les lui ôter l'instant d'après.

- Tu veux vraiment savoir ce que je lui trouve à Richard ? demanda-t-elle alors.

Drago planta son regard dans le sien l'espace de quelques secondes, avant de s'asseoir sur le lit avec lassitude.

- Je t'écoute, répondit-il. De toute façon ça ne risque pas d'être bien long…

- Détrompe-toi Malefoy, tu peux même t'allonger.

- Cet homme est si exceptionnel que ça ? ricana-t-il.

- Il l'est pour moi, dit-elle, blessée. Je l'ai rencontré quelques semaines après la…mort de Ron. J'étais donc dans une période assez sombre de ma vie, où le désir de venger Ron me transformait en réel robot de guerre. Je n'étais jamais rassasiée, et passait des nuits entières à pourchasser des Mangemorts pour les tuer, et ainsi déverser ma haine et soulager ma peine. Cependant la fureur m'aveuglait grandement du danger, et ce qui autrefois m'aurait paru risqué, m'apparaissait facile et quotidien. C'est comme ça que je me suis retrouvée prisonnière un soir, par une bande de Mangemorts plus nombreux que ne me le permettaient mes capacités. Alors que j'en poursuivais un seul, il m'a mené dans une embuscade et je n'ai pas tardé à être désarmée...Je pensais réellement ce jour-là le dernier de ma vie.

Hermione s'interrompit pour jeter un œil à Drago. Il semblait l'écouter avec attention contrairement à ce qu'elle craignait, et elle se détendit un peu avant de reprendre :

- Ce soir-là je me trouvais dans un quartier peu fréquenté par les sorciers, mais les rues étaient bondées de moldus rentrant du travail, et même si j'étais dans une ruelle un peu à l'écart, elle restait nettement visible par les passants. Je ne compte pas le nombre de moldus qui m'a regardé me faire agresser, avant de détaler le plus loin possible du danger. Je ne pouvais leur en vouloir, la guerre qui se tramait dans notre monde n'était pas passée inaperçue malgré les précautions du ministère, et les moldus avaient pris l'habitude de fuir tout ce qui leur paraissait étrange et menaçant, effrayés à l'idée d'être annoncés aux informations comme la nouvelle victime d'une disparition ou d'une mort inexpliquée. Et puis Richard m'a aperçue...Il n'a pas hésité une fraction de seconde avant de s'avancer et d'ordonner aux Mangemorts de me lâcher. Bien sûr, il n'avait aucune chance, et était loin de se douter à qui il avait affaire. Mais son intervention m'a sauvée la vie. Les Mangemorts se sont mis à ricaner, et j'ai profité de cette inattention pour ravir d'un geste vif la baguette enfoncée sous mon menton. Sans réfléchir, j'ai tué deux des six Mangemorts et me suis ruée sur Richard qui venait de se faire projeter contre le mur, puis j'ai transplané avec lui.

Hermione entendit Drago pouffer discrètement et la jeune femme le foudroya du regard.

- Excuse-moi, rigola-t-il. C'est juste que je viens d'imaginer Richy en tenue de Superman avec les collants bleus et la culotte rouge, et j'avoue que je ne pensais pas possible de le rendre plus ridicule qu'il ne l'était déjà.

- Cet homme m'a sauvé la vie Malefoy ! s'emporta-t-elle. Peut-être que pour toi, agir en héro serait de débarquer et de tuer tout le monde d'un coup de baguette avant d'emmener la princesse au loin, oh oui ce serait bien facile ! Mais Richard, lui, n'avait ni baguette magique ni balai volant, mais il avait son courage ! Il n'a pas hésité à défier six hommes encagoulés qui avaient fait fuir tous les autres, et risqué sa vie pour défendre une personne qu'il ne connaissait même pas ! C'est ça, pour moi, le vrai héro...

- Rappelle-moi d'envoyer des fleurs à Richy pour le remercier de sa prestation héroïque, maugréa Drago dont le ton débordait de sarcasmes insupportables à la jeune femme. Moi, un type qui s'attaque à six Mangemorts sans réfléchir, je n'appelle pas ça un héro, mais un idiot. Décidément il en faut peu pour te séduire...

- Mais il en faut vraiment beaucoup pour me blesser, rétorqua tristement Hermione. Et là, je peux t'assurer que tu as mis le paquet Malefoy.

Les larmes aux yeux par tant de tension et de haine, Hermione ne supportait plus la présence de ce Drago Malefoy, si différent de celui qu'elle aimait. Elle vit une lueur de regret traverser son regard juste avant de tourner les talons pour sortir de la chambre. Elle fut surprise de l'entendre la suivre dans le salon avec ce même pas déterminé ; apparemment il était vraiment en colère pour ne pas réussir à se ressaisir. Lorsqu'il lui parla de nouveau, sa voix restait froide et dénuée de compassion, se calmer semblait impossible quand il se trouvait dans cet état-là.

- Je savais que la bonté intérieure t'importait plus que l'apparence, mais je ne te pensais pas capable de sortir avec un homme pour le remercier de son geste, et non par amour !

- Je n'arrive pas à croire ce que j'entends, souffla Hermione en se dirigeant vers l'extérieur, agacée.

- Allons, railla Drago. Ose me dire que tu es amoureuse de cet homme !

Hermione se retourna si vivement qu'il manqua de lui rentrer dedans.

- Oui ! répondit-elle avec conviction. Oui je l'aime ! Pour ce qu'il est et en aucun cas pour le remercier de quoi que ce soit !

Hermione disait la vérité, mais le sens du mot « aimer » n'était sûrement pas compris de la même façon par Drago. Elle aimait Richard comme une femme aime son mari tout simplement ; mais son amour pour Drago n'était même pas comparable.

- J'ai appris à le connaître figure-toi, reprit-elle d'une voix dure. Après notre fuite, j'ai remarqué qu'il était blessé à la tête, comme moi d'ailleurs, mais il se fichait royalement de son état et ne cessait de me demander si j'allais bien. Il n'a même pas eu peur de moi alors que je venais de transplaner avec lui, il m'accordait déjà sa confiance. Les règles du ministère étaient fermes : n'importe quel moldu étant témoin de la magie, devait absolument subir le sortilège oubliette par un sorcier se trouvant à proximité de la scène. J'avais l'intention de le lui lancer, mais il avait l'air si inquiet de mon état que j'ai finalement accepté sa proposition de me laisser soigner chez lui, refusant l'hôpital à maintes reprises.

Hermione marqua une pause et se tourna vers la porte de la cabane laissée ouverte. Elle n'eut besoin que de quelques pas pour se retrouver dehors et inspirer l'air frais qui apaisa aussitôt sa colère.

- Il n'osa pas me parler de ce qu'il s'était passé, continua-t-elle en fixant les étoiles. Mais je sentais qu'il en mourait d'envie, Richard est quelqu'un de très curieux. Comme je n'allais pas tarder à lui ôter quelques heures de sa mémoire, je ne trouvais aucun risque à tout lui révéler sur notre monde. Il m'écouta sans m'interrompre, fasciné et loin d'être effrayé. L'étrange l'a toujours captivé, c'est pourquoi il enseigne la Mythologie Ancienne au lycée. Puis, de fils en aiguilles, j'ai fini par parler de moi et de ma vie. Entraînée dans mon élan, je déballais tout ce que j'avais sur le cœur depuis longtemps à un parfait inconnu, du départ de Poudlard jusqu'à la mort de mon meilleur ami. Je me suis effondrée en larmes dans ses bras, trouvant un réconfort auprès de cet homme si doux, alors que mes propres amis ne pouvaient me consoler. Richard me confia la mort récente de sa femme, et je vis qu'il me comprenait parfaitement. Il m'invita à rester chez lui autant de temps que je le désirerais, pouvant partir quand bon me semblait. Et pour la première fois, je laissais mon envie prendre le dessus, et repoussait la raison qui m'ordonnait de lui jeter le sortilège et d'oublier moi-même cette affreuse journée.

- Tu es restée ? demanda Drago avec une douceur surprenante comparée à ses répliques précédentes.

- Oui, plusieurs jours. Il m'a offert l'hospitalité sans rien en retour, et me promit de garder mon secret, il comprenait très bien l'importance de ne rien dire et je ne pu me résoudre à lui faire subir le sortilège d'amnésie. Dès le début Charlie ne m'appréciait pas, la mort de sa mère était encore trop récente, tandis que Jaffrey m'avait déjà adoptée. Ces quelques jours passés chez lui, loin de toutes les horreurs de la guerre, loin de la magie, dans une maison banale avec des enfants qui vont à l'école et leur père au travail, je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis longtemps. Les jours se sont transformés en semaines, je ne voulais plus partir, je ne pouvais plus partir. J'ai appris à connaître Richard, et j'ai découvert un homme d'une gentillesse rare, et effectivement, il m'en a fallu peu pour être séduite. Mais quand je le lui ai fais comprendre, il m'a demandé de partir...

- Je le savais, sourit Drago. Richy est gay n'est-ce pas ?

- Idiot, sourit-t-elle à son tour en lui donnant un coup de coude, contente de voir renaître leur complicité. Au début j'ai cru que je ne lui plaisais pas, qu'il me voyait juste comme une amie et tout le bonheur que j'avais vécu jusque là grâce à lui disparut en fumée. Mais quand il m'a vue malheureuse, il m'a assuré qu'une « jeune et belle femme comme moi ne devait pas gâcher son temps avec un homme ennuyeux comme lui ».

- Pour une fois il a pas tort, commenta Drago.

- J'avais beau lui dire que c'était à moi de choisir, poursuivait-elle en ignorant sa remarque, que j'étais seule responsable de ma vie et que je voulais la passer avec lui, il refusait de me laisser prendre le risque, et insista pour que je parte. Ce que j'ai fait.

- Si seulement l'histoire s'arrêtait là, dit Drago, rêveur. Mais je sens que tu es revenue pour cette ambiance familiale qui te manquait. Je suis sûre qu'au fond, c'est pour ça que tu te plaisais autant avec lui.

Alors qu'il s'attendait à ce qu'elle s'énerve, elle lui répondit normalement :

- J'avoue que je me suis remise en question une fois, le soir où je décidai de lui dire mes sentiments. Et si je ne l'aimais que pour le côté chaleureux et rassurant qu'il m'offrait ? Et si en fait, je ne m'étais mise à envier sa vie que pour échapper à la réalité extérieure ? Mais lorsque je suis partie dans l'ancien appartement que je louais avant de le rencontrer, le doute n'était plus permis : je savais que ce n'était pas son confort qui me manquait, mais bel et bien lui...

Hermione s'interrompit avant qu'elle ne finisse par révéler qu'en réalité, Richard lui apportait l'amour dont elle manquait cruellement depuis sa rupture avec Drago, même si ce n'était qu'une infime partie, elle se sentait mieux. Richard l'avait aidée à penser à autre chose, et la douleur devenait de moins en moins dure à supporter chaque jour.

- Alors je suis revenue, reprit-elle. Une dernière fois, pour une dernière tentative. Mais il n'était pas chez lui, probablement au travail. J'allais m'en aller quand je vis par hasard le courrier rapporté à l'entrée, et l'expéditeur de l'une des lettres attira mon attention. Poussée par ma curiosité, je l'ouvrai et lus le contenu envoyé par Hospital District...

Hermione s'arrêta de nouveau, à cause du chagrin cette fois.

- Richard...déglutit-elle. Richard a une...maladie du cœur. La lettre contenait une nouvelle demande de rendez-vous pour passer un examen.

La jeune femme serra les dents pour retenir quelques larmes naissantes.

- Quand je lui ai demandé des explications à son retour, il s'est énervé, je ne l'avais jamais vu comme ça. Je lui ai demandé si c'était pour ça qu'on ne pouvait pas être ensemble, et son silence m'a bien assez répondu ; « Sois raisonnable Hermione » m'a-t-il dit, « Il ne me reste que peu de temps, t'attacher à moi ne te ferais que du mal. Tu as tellement plus à vivre, tu vaux tellement plus... ».

Hermione inspira profondément, comme pour indiquer qu'elle ne pouvait continuer. Il n'était pas difficile de deviner qu'elle avait insisté malgré ses conseils, qu'elle prenait seule cette décision et qu'elle resterait auprès de lui quoi qu'il arrive.

Elle se retourna vers Drago qui la contemplait en silence. Elle ne lut aucune expression sur son visage, fut incapable de déchiffrer ses pensées. Sûrement la maladie mortelle de Richard lui importait peu, mais à la peine de la jeune femme il ne pouvait rester indifférent. Du moins, elle espérait avoir adouci sa colère et modifié ses préjugés concernant Richard. Toutefois, elle fut surprise de le voir rentrer à l'intérieur sans un mot, avant de se retourner, hésitant :

- Je suis désolé pour lui, enfin, pour toi en réalité. Mais tu sais Hermione, je ne peux m'empêcher de me dire qu'en fait, ce n'est pas à cause de Richard qu'on ne peut pas être ensemble toi et moi, mais juste à cause de toi...

Hermione le regarda s'éloigner, bouche grande ouverte. C'est à ce moment-là qu'elle réalisa qu'elle avait perdu. Oui, elle avait non seulement perdu son défi mais aussi son temps : Drago était de nouveau sûr qu'elle ne lui était pas indifférente, et en plus, il le lui reprochait. Tous ces efforts endurés, toute cette souffrance, toute cette comédie, tout cela n'avait servi à rien ! Son amour pour lui, encore jeune et maladroit, n'avait pas réussi à se cacher complètement et elle payait à présent ses erreurs.

Son bras lui lança une douleur vive. Hermione regarda la cicatrice reprendre des couleurs, mais ne se laissa pas faire. Il était temps de vérifier son hypothèse sur la psychologie. Oui Drago commençait fortement à se douter de ses sentiments, et cela était contraire aux règles qu'elle s'était imposée ; mais cette découverte ne mettait pas en danger la révélation du pacte. Drago ne se doutait pas une seconde qu'elle l'aimait depuis longtemps, et ne remettait pas en cause les arguments que Hermione lui avait donnés à propos de sa culpabilité ; non il pensait sûrement qu'elle était séduite depuis les quelques jours passés ensemble. Après tout, il était tellement habitué à dégager ce charme diabolique auquel aucune fille ne résistait, que cela devait presque lui paraître normal qu'elle finisse, elle aussi, par céder.

La douleur de son bras s'apaisait peu à peu au fur et à mesure de ses réflexions, et Hermione fut heureuse de voir qu'elle avait raison : il suffisait de se convaincre réellement, et non faire semblant, que le pacte avec Lisa ne risquait pas d'être découvert.

- Dépêche-toi ! lui lança-t-il depuis la chambre.

Hermione sortit de ses réflexions et alla le rejoindre en prenant soin de ne pas croiser son regard. Elle enfila son long manteau blanc et fouilla nerveusement dans son sac à la recherche de son écharpe en s'empêchant de penser à ce qu'elle devait faire ce soir.

- Qu'est-ce que tu fais ? interrogea-t-il d'un ton sec.

- Tu vois bien, je mets mon écharpe.

- Comment as-tu pu avoir de si bons résultats au collège, alors que tu n'es même pas capable de retenir une leçon indispensable à ta survie ?

Hermione réfléchit un instant, puis les traits de son visage se déformèrent en grimace.

- Je ne dois pas leur montrer que j'ai peur, c'est ça ?

- Tout juste. Et l'écharpe est le symbole le plus connu pour les vampires. Fais-moi confiance, laisse ton cou à l'air et affiche un minimum d'assurance si tu veux être prise au sérieux.

Hermione souffla d'exaspération et retira à contre coeur son unique chance de ne pas paniquer.

- Prête ? demanda-t-il.

- Tu es sérieux en me posant cette question Malefoy ? Est-ce que j'ai l'air d'être prête franchement ! Je vais aller me balader toute seule dans la nuit en attendant gentiment que des...buveurs de sang viennent me chercher ! Alors non, je ne suis définitivement pas prête !

- Tant mieux, déclara Drago en l'emmenant à l'extérieur. Ça aurait été inquiétant que tu le sois.

Hermione n'eut pas le temps de répliquer que Drago lui avait déjà saisi le poignet pour transplaner en bas, l'échelle n'étant plus nécessaire.

- A toi de jouer ma courageuse Gryffondor...souffla sa voix dans son oreille.

Hermione se retourna vivement dans un dernier espoir de le voir mais il n'y avait personne.

- Drago ? appela-t-elle timidement.

Personne ne répondit. Le silence de la nuit la terrifia mais elle s'obligea à marcher en direction du lieu de la veille.

- Bon, très bien, souffla-t-elle. Pas de panique 'Mione, tu ne risques absolument rien, ton imbécile de garde du corps est probablement planqué quelque part en train de ricaner bêtement à te voir parler toute seule.

Hermione était crispée de la tête au pieds, ses membres étaient si raides et son allure si lente qu'on aurait pu la prendre pour un robot. Un bruit de branche craquée résonna à ses oreilles et elle laissa échapper un cri aigu comme seule une femme en était capable. Elle recommença à respirer en voyant la branche sous ses pieds qu'elle avait écrasée en marchant.

- Tu es ridicule ma pauvre Hermione, murmura-t-elle doucement. Tu as l'air de tout sauf d'une femme qui se promène paisiblement.

Malgré tous ses efforts, Hermione ne parvenait pas à se décontracter et la peur lui mordillait l'estomac tandis que sa respiration semblait presque inexistante. Elle se sentait observée de tous les côtés et espérait de tout cœur que ce soit Drago et personne d'autre. Elle finit par apercevoir les buissons derrière lesquels ils s'étaient cachés en attendant le retour de l'appât. Quelle ironie du sort lorsqu'on pensait qu'à présent, l'appât c'était elle, attendue par les vampires.

Un second bruit de branche qui craque s'éleva dans la nuit noire. Hermione découvrit avec horreur qu'il n'y avait absolument rien sous ses pieds cette fois, et son cœur se mit à taper si fort que le vertige la guettait.

A présent elle ne sentait plus seulement observée, elle se savaitobservée. Si elle n'avait qu'un souhait à faire dans l'instant, il aurait été de mourir sur place, pour ne jamais avoir à les rencontrer et pour paraître désormais inutile à leurs yeux. Seulement, même le nouveau bruit de feuillage un peu plus loin n'était apparemment pas assez puissant pour lui créer une crise cardiaque.

- Drago, murmura-t-elle en espérant qu'il l'entende alors que ses lèvres avaient à peine remué.

Malheureusement, d'autres que lui avaient été attentif à son appel car elle distingua alors une dizaine de petits points verts lumineux cachés un peu partout dans les quelques arbres qui peuplaient les alentours. Horrifiée, elle s'arrêta de marcher et se figea comme la pierre ; c'étaient eux...

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Sans qu'elle n'ait eu le temps de percevoir le moindre mouvement, Hermione se retrouva encerclée par cinq vampires.

Elle pouvait enfin voir à quoi ressemblait le monstre de ses cauchemars. Noir, fut le premier mot qui lui vint à l'esprit. Leur peau était d'une couleur noire si intense que ces êtres se fondaient dans la nuit. Seules scintillaient leurs pupilles vertes comme de l'émeraude, fendues par un épais trait noir, tels des félins. Ce contraste incroyable, mais surtout la brillance de leurs yeux étaient les seuls détails qui faisaient qu'ils n'auraient pu se confondre avec la race humaine, de jour comme de nuit. De plus, s'émanait d'eux une puissance hypnotique et dangereuse qui aurait fait reculer n'importe qui.

Mais Hermione, ne sentant plus aucun de ses membres, resta immobile tandis que le plus imposant des vampires noirs s'approchait. La jeune femme sentit une goûte de sueur froide lui longer le dos, alors que la créature s'avançait vers elle d'une façon si gracieuse qu'elle donnait l'impression de survoler le sol.

Au bout de quelques secondes, les plus longues de sa vie, Hermione dût s'obliger à respirer de nouveau pour ne pas tomber, et une odeur qu'elle ne connaissait pas vint frôler ses narines ; ce parfum était indescriptible car pas humain, quelque chose de sauvage s'en dégageait sans pour autant être désagréable.

C'est d'une voix veloutée et curieusement grave que celui qui semblait être le chef, ne cessant de tourner autour d'elle comme un chasseur observe sa proie, prononça quelques mots qui semblaient lui être destinés. Cependant, Hermione ne comprit absolument rien, il parlait un langage inconnu mais qui ressemblait un peu à celui des sirènes du lac noir : rapide tout en étant gracieux, résonnant à ses oreilles comme un chant mélodieux. Toutefois, celui des vampires sonnait plus dur et moins musical. Voyant qu'elle ne répondait pas, le chef la fixa intensément et Hermione remarqua avec effroi le nouveau contraste, perturbent cette fois, de la blancheur éclatante des deux canines qui venaient d'apparaître.

- Je...je ne comprends pas votre langue, souffla Hermione si bas qu'elle fut étonnée d'être entendue.

Le vampire se redressa de toute sa hauteur, tandis que les autres restaient légèrement courbés, comme en position d'attaque.

- Qui es-tu, demanda-t-il alors de sa voix rauque.

La jeune femme inspira profondément pour tenter d'alléger la boule qui lui barrait la gorge, rendant le moindre mot difficile à prononcer.

- Je m'appelle Hermione Granger, déclara-t-elle d'un ton qu'elle avait espéré ferme.

- Qui es-tu, répéta-t-il de la même façon.

Déstabilisée, Hermione réfléchit à toute vitesse pour ne pas faire la même erreur deux fois ; il voulait savoir qui elle était, et bien sûr elle aurait du se douter qu'un simple nom ne leur apportait absolument rien de la réponse qu'ils attendaient. Elle tenta une seconde fois, priant Merlin de lui donner l'intelligence dont il l'avait souvent gâtée jusque là.

- Je m'appelle Hermione Granger, et je suis auror, envoyée par le ministère de la magie pour vous communiquer leur message.

Le vampire leva la main pour la faire taire, et Hermione redouta d'en avoir trop dit trop vite. Ne pouvait-elle pas simplement se contenter de dire sa profession ? Elle savait qu'il serait difficile de se faire accepter et elle, comme une idiote, parlait déjà du ministère de la magie, système qui les avaient condamnés à se nourrir d'animaux et qu'ils répugnaient plus que tout. Déjà que les chances de s'en sortir lui paraissaient faibles, elle pouvait désormais s'applaudir de s'être faite détestée si vite.

Alors que les quatre autres l'encerclaient sans bouger d'un millimètre, leur chef lui, n'hésita pas à franchir le peu de distance qui les séparait encore.

- Dis-moi, humaine...commença-t-il dangereusement. Viens-tu nous visiter en toute paix ?

- Oui, répondit-elle aussitôt, ferme.

- Sans désir aucun de nous nuire ? supposa-t-il d'une voix trop froide pour être amicale.

- Non.

- Tu ne me mens pas, n'est-ce pas ?

Une fois de plus, Hermione hocha la tête :

- Non.

Sa vitesse cardiaque prit une allure affolante devant le sourire blanc et effrayant qu'il lui adressa.

- Une dernière question miss Granger, c'est bien cela ?

Hermione acquiesça. Elle avait le pressentiment désagréable que la réponse à cette dernière question déciderait de sa vie, ou de sa mort...

- Si tu viens en paix, reprit-il toujours avec ce sourire à glacer le sang, sans aucune intention de nuire, et si tu n'es pas en train de mentir, comment dois-je considérer le fait de m'être fait piégé, attaqué et menacé hier soir même, alors que je chassais paisiblement ?

Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour. Alors c'était lui, c'était ce vampire qui l'avait prise en otage la veille ? C'étaient ces mains là, dont les longs ongles sales s'étaient enfoncés dans sa peau, qui l'avaient glacée tout entière alors qu'elle luttait contre l'angoisse ?

A présent elle comprenait ce qu'était cette petite lueur étrange dans ces yeux verts, dont elle n'avait pas saisi l'expression tout de suite : la haine, la vengeance. Il avait été humilié, et maintenant Hermione allait le payer cher, tout ça à cause d'un magnifique imbécile blond dont elle ne citerait pas le nom, qui s'était jugé trop intelligent pour suivre les conseils raisonnables qu'elle avait suggérés quant à la méthode d'approche, et avait préféré utiliser des moyens purement Serpentard.

En parlant de cet idiot de garde du corps qui était censé la protéger, qu'attendait-il ?

- Vous êtes tous les mêmes, persifla le vampire dont les traits se déformèrent avec rage. Vous mentez tout le temps, et vous le faites très mal...

- Vous ne devriez pas m'approcher, prévint Hermione avec sérieux, sachant pertinemment qu'il y en avait un qui ne le supporterait pas.

Le vampire afficha de nouveau son sourire mauvais et, lentement, empoigna sans délicatesse les joues de la jeune femme avec sa main froide, avant d'avancer son visage noir tout près du sien.

- Je te conseille vivement de ne pas me menacer, sorcière, dit-il dans un murmure.

Une main sortie de nulle part saisit le poignet du vampire et lui fit aussitôt lâcher prise :

- Et toi je te conseille vivement de ne pas la toucher, s'éleva une voix qu'Hermione reconnaîtrait entre mille.

Drago avait transplané si discrètement que les vampires furent tout aussi surpris qu'elle. D'instinct, ils reculèrent. Le chef se dégagea brusquement de l'étreinte du nouveau venu, et jeta un regard noir à sa victime qui s'empressait de le rejoindre.

- Drago Malefoy, susurra le vampire avec un rictus. Tu vas essayer de me tuer de nouveau ?

- Ce n'était pas mon intention hier, répondit-il froidement. Mais si tu t'approches d'elle encore une fois ce sera le cas.

Le vampire explosa de rire sous l'œil étonné de Hermione :

- Alors c'est bien vrai ? s'esclaffa-t-il. Le grand Drago Malefoy censé seconder le Mage Noir est réellement tombé amoureux d'une petite brunette ? Comme c'est touchant, dommage que tu ne sois rien à ses yeux !

Hermione vit Drago contracter ses mâchoires mais il ne répliqua pas, et joua le rôle qui lui était attribué :

- Si on en venait à ce qui nous intéresse, suggéra-t-il. Hermione a une proposition à vous faire.

- Laissez-moi deviner, railla-t-il. Vous allez nous demander de vous aider pour votre fichue guerre qui ne concerne que vous ?

- C'est à la Reine que je veux parler, précisa Hermione dont l'assurance revenait peu à peu grâce à la présence de son protecteur. Et je crains que la guerre ne vous concerne bien plus que vous ne le croyez.

- Ah oui et en quoi ?

- Si Voldemort remporte cette guerre, dit-elle d'un ton grave, je peux vous assurer qu'il ne vous laissera pas en paix, il veut conquérir le monde magique, pas qu'une partie seulement.

- Mêle-toi de tes affaires sorcière, et ne reviens plus ici.

- Laissez-moi parler à votre Reine, tenta-t-elle encore. Vous n'avez rien à perdre, si elle refuse la proposition que j'ai à lui faire, je m'en irais.

Le vampire la scruta comme s'il était capable de déceler les mensonges, et son silence indiqua à Hermione qu'il savait sa promesse honnête.

Tout à coup, les vampires qui avaient paru se détendre jusque là, se figèrent de nouveau avec une expression de terreur peinte sur le visage. Hermione découvrit très vite la source de ce mouvement de recul : Drago avait sorti sa baguette magique et la pointait à présent au dessus de l'épaule de la jeune femme. Celle-ci réalisa alors un souffle rauque derrière elle, qu'elle n'avait pas remarqué durant sa conversation.

- Recule, ordonna sèchement Drago dont le ton indiquait clairement qu'il ne fallait mieux pas désobéir.

Hermione, qui s'était figée également, n'osait pas se retourner, peu désireuse de se retrouver nez à nez avec un vampire.

- Allons Drago, sourit le chef. Ce n'est que Sehdar, il ne ferait pas de mal à une mouche…

Le ton ironique de sa voix laissait largement comprendre le contraire, et la bande se mit à ricaner.

- Alors qu'il recule, répéta Drago en tenant sa baguette si fermement que ses jointures en devenaient presque blanches.

- Sehdar, est-ce une façon d'accueillir nos invités ? Tu vas faire fuir notre charmante compagnie…

- Désolé Azaan, répondit la voix glaciale derrière la jeune femme. Je ne m'attendais pas à ce que nos invités soient si…parfumés. Au fait, nous n'avons pas fini notre petite chasse d'hier il me semble ?

Hermione se raidit après qu'un frisson d'horreur l'ait parcourue. La bande ricana de nouveau mais cette remarque ne sembla guère amuser Drago dont les yeux devinrent aussi gris que dangereux. Le dénommé Azaan dut ressentir la menace car il fit taire les siens d'un geste de la main, et Hermione entendit avec soulagement le vampire s'effacer derrière elle.

- Je vais t'amener à notre Reine sorcière, déclara Azaan. C'est un privilège que nous n'avons accordé à personne depuis bien longtemps, alors mesure la grandeur de ta chance et surtout, ne la gâche pas. Tu m'as déjà menti une fois ce soir, recommencer te serait une erreur fatale.

Tandis qu'il se tournait vers les quatre autres et leur parlait dans leur langue, Drago en profita pour se tourner vers Hermione et s'assurer qu'elle allait bien.

- Oui, je crois, dit-elle, quelque peu dépassée par les évènements. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils acceptent aussi facilement je dois dire.

Elle hésita une seconde puis lui avoua :

- Je suis contente que tu sois là Malefoy, vraiment.

- Ouais, sourit-il. Heureusement que j'assure ta protection parce que je ne sais pas comment tu t'en serais tirée toute seule. Et dire que tu as failli refuser mon aide au début.

- Non, le détrompa-t-elle en s'approchant pour être sûre de ne pas être entendue. Ça n'a rien à voir avec le fait que je me sente protégée, bien que je t'en sois très reconnaissante. Ce que je voulais dire c'est que…je suis contente que tu sois là, tout simplement. Azaan se trompe lorsqu'il dit que tu n'es rien à mes yeux, je voulais que tu le saches.

Hermione devait s'avouer que c'était plutôt contraire à son but comme déclaration, mais elle n'avait pas supporter les propos du vampire et avait ressenti le besoin de le rassurer. Elle vit les yeux du jeune homme s'éclaircir.

- Je le sais, assura-t-il sincèrement. Je trouve juste dommage qu'il te faille ce genre de situation pour me l'avouer.

- On ne vous a jamais dit que c'était malpoli les messes basses ? intervint Azaan.

Hermione, apeurée d'avoir enfreint l'une des nombreuses règles de politesse qui définissaient leur survie ici, s'empressa de s'écarter de Drago. Elle regarda sans comprendre les vampires s'esclaffer une fois de plus, et se dit qu'elle allait finir par croire que ces créatures étaient en fait plus arrogantes que courtoises, leurs règles n'étant destinées qu'à effrayer les personnes naïves comme elle.

- Soane, tu t'occupes de la demoiselle, ordonna le chef. Moi j'emmène l'autre.

Hermione tourna un regard anxieux vers Drago. Comment ça s'occuper de la demoiselle ? Drago la rassura d'un simple mouvement de tête.

- On va transplaner avec eux, expliqua-t-il.

- Je préfèrerais marcher, se plaignit-elle, pas très enthousiaste à l'idée de joindre sa main à l'une des leurs.

- Et ainsi repérer où l'on se situe ? dit froidement Azaan. N'essaye pas de nous tromper, et donne ta main à Soane.

Hermione en eut plus qu'assez de cette méfiance excessive qui frôlait le ridicule, et les mots franchirent ses lèvres avant même qu'elle n'ait pu penser aux conséquences.

- Si vous mettiez de côté votre insolence que vous ne réservez que pour moi apparemment, et que vous utilisiez un temps soit peu votre intelligence si « vive » m'a-t-on dit, vous verriez que je n'ai aucune mauvaise intention et que vous êtes paranoïaque. Oh et au fait, je vous prie de ne pas me donner d'ordres, car quoi que vous sembliez penser, vous n'êtes pas en position de force, et nous ne sommes pas en position de faiblesse.

Et c'est la tête haute que l'ancienne Gryffondor passa devant le vampire pour aller rejoindre le dénomme Soane, chargé de la faire transplaner.

S'éleva alors un bruit qu'Hermione définit aussitôt de non humain, et craignit soudain d'en avoir fait un peu trop, encore. Le bruit en question sonnait comme un grondement sourd, et semblait provenir de la créature dont, elle le remarqua ensuite, les pupilles avaient viré au rouge. Ses canines paraissaient plus longues également, ainsi que ses ongles qui ressemblaient maintenant à de véritables griffes.

- Il ne faut pas mettre Azaan en colère, l'informa Soane d'un ton à la fois détaché et désolé. Il mute pour un rien, et généralement la proie rend son dernier souffle quelques secondes après. Là en l'occurrence, la proie, c'est toi.

Hermione regarda avec terreur le chef des vampires s'accroupir en position de chasse, il donnait l'impression de n'être plus qu'un animal affamé et non une créature dotée d'intelligence.

Drago s'interposa avec prudence entre le chasseur et sa cible, et déclara d'une voix ferme :

- Calme-toi Azaan, où je serai obligé d'intervenir, et tu sais que ce n'est pas ce que je veux.

Le vampire restait immobile, près à bondir, sans lâcher Hermione des yeux. Puis, au bout d'un long moment qui semblait durer une éternité, ses pupilles perdirent de leur incandescence pour redevenir vertes émeraude. Il détourna le regard vers Drago qui n'avait pas bougé pendant tout ce temps, baguette toujours sortie.

- Range ton bâton, dit alors la voix rouée du vampire, comme si la mutation avait laissé des traces de haine. L'entente est déjà assez difficile, ça ne s'arrangera pas si tu nous menaces sans arrêt.

- Je garderai ma baguette magique aussi longtemps que tu ne sauras pas te maîtriser, affirma le jeune blond. Allons-y.

Drago tendit sa main à Azaan qui la lui serra pour transplaner. Les yeux du vampire virèrent une fraction de seconde sur la jeune femme avec une telle haine meurtrière que le sourire discret qu'il lui ajouta la perturba. Puis ils disparurent. Hermione se retrouva donc seule avec quatre vampires qui la fixaient intensément.

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Pas de panique, surtout pas de panique. Respire.

- Surprenant que ton garde du corps ait transplané avant toi, sourit Soane comme s'il lisait dans ses pensées. Il nous accorde une grande confiance on dirait.

- Il ne devrait pas ? redouta Hermione en tentant de garder une voix posée.

- On ne doit jamais faire confiance à un vampire, il manie l'art du mensonge aussi bien qu'il les décèle, souviens-t-en jeune humaine.

Etrangement, Soane ne lui faisait pas aussi peur que les autres, il avait quelque chose...d'humain. Bien qu'ils se ressemblaient tous avec leurs crânes chauves et luisants, leur peau noire et leurs yeux verts, celui-là avait un sourire sincère et une voix moins rauque que les autres. C'était également le seul à avoir des cheveux, de longues et fines locks noires tressées attachées en hauteur, retombant élégamment sur ses épaules ; et bien que ça paraissait emmêlé, l'ensemble donnait quelque chose de coiffé et gracieux. Il était beau, extrêmement beau.

- Arrête un peu de dégager ton charme Soane, ricana l'un des vampires, où c'est elle qui va finir par te bouffer.

Ils s'esclaffèrent tandis que Soane lui adressait un sourire avant de se tourner vers les siens pour rire avec eux, laissant Hermione reprendre lentement ses esprits. Aussi honteuse que lorsqu'elle se laissait séduire par Drago et son regard hypnotique, ses joues virèrent au rose et elle ne put s'empêcher d'afficher une moue boudeuse, se sentant plus que jamais étrangère parmi ces êtres.

- Bravo Dowelle, tu l'as vexée !

- Les humains sont trop susceptibles, on ne peut pas rigoler !

Hébétée par ce dernier propos, Hermione se retint bien de lui rappeler le léger saut d'humeur dont Azaan venait d'être victime juste à cause d'une remarque.

- On devrait y aller, suggéra un troisième qui était resté tapi dans l'ombre jusque là. Ou son gardien nous tuera.

- Si je ne te connaissais pas, railla Dowelle en bondissant si haut qu'il s'accrocha à la branche d'un arbre élevé à dix mètres, je dirais que tu crains cet humain Askash.

- Ce n'est pas n'importe quel humain, rétorqua-t-il d'un ton mauvais. Tu sais de quoi il est capable, alors mieux vaut ne pas tarder quand on voit à quel point il tient à sa protégée.

- C'est Soane qui se charge du colis en plus ! ajouta Dowelle avec moquerie. C'est lui qui prendra de toute façon !

Hermione était capable de supporter un nombre infini de choses. Qu'on la critique, qu'on la bouscule sans faire exprès, qu'on l'insulte de Sang-de-Bourbe, qu'on se moque de ses cheveux et encore un tas de sujets sur lesquels elle n'était pas sensible. Mais le vampire venait de dire l'une des choses qu'elle ne supportait absolument pas, et si Drago avait été là, il aurait aussitôt signalé aux vampires leur erreur : on ne prenait pas Hermione Granger pour un objet.

- Un colis ? répéta-t-elle.

Elle avait murmuré ces mots, mais les vampires firent pourtant le silence et la contemplèrent avec étonnement.

- Prise pour une moins que rien par les Mangemorts, cita-t-elle en contrôlant sa colère, prise pour un objet par les vampires, je ne suis donc que ça à vos yeux ? Tout ce qui existe sauf une humaine qui doit être respectée ? Eh bien je vais vous dire, j'en ai assez. Assez d'être sans arrêt sous-estimée alors que je vaux mieux que ça ! Vous êtes peut-être au nombre de quatre, mais j'ai une baguette moi aussi, et que cela vous étonne, je sais parfaitement m'en servir. Alors si vous pouviez cesser de parler de moi comme si je n'étais qu'une vulgaire marchandise, on pourrait aller les rejoindre car oui, effectivement, Drago est probablement de mauvaise humeur à l'heure qu'il est.

La bande de vampire garda le silence un long moment, puis Dowelle tira un sourire, découvrant deux canines plus longues que les autres dents.

- J'aime bien cette humaine, déclara-t-il.

Il lâcha la branche à laquelle il était pendu et atterrit à quelques centimètres de Hermione avec une agilité et une souplesse incroyable.

- Navré je ne me suis pas présenté, lui dit-il. Je m'appelle Dowelle, récemment vampire depuis quelques jours, je ne maîtrise pas ma soif et te trouve particulièrement croquante.

Une fois de plus, Hermione se pétrifia, et une fois de plus, les vampires explosèrent de rire.

- Ne l'écoute pas, la rassura Soane. Cet idiot a plus de deux cent ans, ses dents sont presque usées !

Dowelle se jeta sur lui à une telle vitesse qu'elle n'eut pas le temps de comprendre qu'ils se bagarraient.

- Cessez vos chamailleries ! s'énerva Askash. Si vous ne transplanez pas avec elle dans la seconde, c'est moi qui m'en charge.

Les deux amis se séparèrent pour aussitôt se disputer de nouveau devant Hermione :

- C'est à moi que Azaan l'a confiée, grondait Soane. Vous permettez jeune humaine ?

Il lui tendit une main avec politesse, tandis que Dowelle transplanait avec rage.

- Mon nom est Hermione Granger, précisa-t-elle, agacée de se faire appelée « humaine » ou « sorcière » à longueur de temps.

Elle glissa doucement sa main dans la sienne, et dut reconnaître que la froideur n'était pas aussi si désagréable qu'elle voulait le croire. Elle vit les deux autres vampires disparaîtrent, puis plongea ses yeux dans ceux de Soane, avant de les fermer aussitôt, évitant ainsi de se faire séduire une seconde fois.

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Le transplanage était radicalement différent de celui des sorciers : on ne disparaissait pas pour se retrouver à un autre endroit quelques secondes plus tard, mais on vivait le voyage.

Secouée dans tous les sens, Hermione avait l'impression d'être ligotée dans un manège de parc d'attraction, où la vitesse était telle qu'il était impossible d'ouvrir les yeux. Elle fut également incapable de respirer, son cœur étant bien trop compressé par la rapidité des déplacements. Comme si ce n'était pas assez, le vampire semblait prendre plaisir à emprunter la voix des airs, sautant d'arbres en arbres, puisqu'elle sentait le vertige lui retourner l'estomac même les yeux fermés.

Elle ignorait si son corps était entier pendant cet étrange transplanage, qui ressemblait plus en fait à une course de vitesse, car elle ne sentait aucun de ses membres, seul son esprit semblait fonctionner tout en étant sensible au malaise corporel. Hermione ne sentait aucune main la tenir nulle part, comme si elle voyageait avec le vampire, en son intérieur, à la différence que, malheureusement, ce n'était pas elle aux commandes de la formule un.

Brutal et inattendu, le choc de l'arrivée la percuta de plein fouet. Elle eut l'impression de se diviser du vampire pour reprendre son propre corps et s'écrouler lourdement à terre, la tête lui tournant à une vitesse douloureuse.

- Terminus ! informa joyeusement la voix suave qu'elle reconnut comme Soane.

Hermione voulut ouvrir les yeux mais le sol tourbillonnait encore trop rapidement pour qu'elle ne puisse bouger quoi que ce soit. Son cœur recommença à battre doucement, mais le réveil lui fut tout aussi désagréable car la jeune femme sentit soudain sa gorge se nouer de façon très serrée avant que ne ressorte, sous forme liquide et jaunâtre, le mélange de toutes ses émotions.

- Pouah ! s'écria Dowelle d'une voix dégoûtée un peu plus loin. Mais c'est écoeurant ! Ces humains sont infects, répugnants ! Oh et puis ça ne sent pas la rose en plus.

Elle l'entendit s'approcher et devina son sourire lorsqu'il s'adressa à elle :

- Tu n'as plus à t'en faire, chère Hermione Granger, je ne te trouve plus particulièrement croquante.

- Vous n'auriez pas pu être moins brusque ? maugréa la voix de Drago.

Il l'aida à se relever et désinfecta les lieux à l'aide de la magie. Hermione respirait déjà beaucoup mieux et le vertige la quittait peu à peu. Sa honte s'amplifia lorsqu'elle constata l'état impeccable de Drago ; pas une trace de boue due à la chute, pas une seule mèche ne lui retombait devant les yeux.

- Pourquoi toi tu n'as jamais rien et que moi je me ridiculise sans arrêt ? ne put-elle s'empêcher de remarquer.

Drago sourit mais ne répondit pas. Hermione remarqua alors qu'ils n'étaient plus accompagnés de cinq vampires seulement, mais étaient à présent fixés par pas moins de quinze créatures aux longues canines. D'instinct, Hermione empoigna le tee-shirt du jeune blond avec une poigne si féroce qu'il dût la forcer à lâcher prise.

- Ils prennent leur précautions, lui dit-il en regardant à son tour la véritable armée assise en position d'attaque.

Alors qu'elle avait seulement commencé à prendre confiance en ces êtres qui lui avaient montré être capable d'humour, Hermione se retrouvait à nouveau seule et étrangère dans un monde qu'elle ne connaissait pas et qui l'effrayait terriblement. Mais ce qui était le plus frappant après leur nombre, c'était leur apparence : elle n'avait rien avoir avec celle qu'elle avait vu jusqu'ici. Mis à part le fait que c'étaient tous des hommes à la carrure imposante, ils étaient très différents : des blancs, des asiatique, des noirs, des roux, des bruns, des barbus, des chauves, un vrai assortiment de différences.

Sachant maintenant qu'ils avaient l'ouïe fine et qu'elle ne pourrait parler librement à Drago sans se faire entendre, Hermione retint ses questions pour plus tard, et chercha un peu de réconfort autour d'elle ; autrement dit, ce à quoi elle était déjà plus familière et moins réticente. Mais ni Soane ni Dowelle n'étaient là, ils avaient disparu tout comme Azaan et les deux autres.

- On désire voir la Reine, annonça alors Drago d'une voix claire. L'un de vous peut-il nous y conduire ?

Les vampires se consultèrent du regard, ils n'avaient vraiment pas l'air confiants et peut-être même n'avaient-ils pas reçu d'ordre précis et pouvaient à tout moment attaquer ces étrangers qu'ils sentaient dangereux.

- Moi je me ferais un plaisir de t'y conduire belle créature...ronronna une voix magnifiquement grave et féminine.

Hermione et Drago se retournèrent vers la première femme vampire qu'ils voyaient jusque là. Hermione resta ébahie devant tant de beauté et de grâce ; une silhouette fine et élancée, une peau lisse et mate, des yeux verts aussi étincelant que le clair de lune, une bouche fine et sensuelle, une longue tresse noire qui descendait sur le côté, elle est était sublime. Et pourtant, de toute cette grâce se dégageaient une force et une puissance dangereuses.

En moins d'une seconde, elle se retrouva à quelques centimètres de Drago qui vacilla légèrement sous le coup de la surprise. La créature dévoila ses dents blanches, ainsi que ses canines aux pointes impeccablement aiguisées.

- Mon nom est Inaya, murmura-t-elle en le fixant intensément.

Drago ne répondit pas, plongé dans deux grands yeux verts. Hermione ne tarda pas à déduire qu'apparemment, les femelles avaient également ce pouvoir de séduction qui d'ailleurs irrita fortement l'ancienne Gryffondor. Aussi, cette situation devenant gênante, elle prit le risque de répondre à sa place, sans pouvoir néanmoins s'empêcher de dissimuler son ton sec :

- Il s'appelle Drago Malefoy.

Le vampire détourna brusquement la tête vers elle, comme si elle réalisait sa présence, tandis que Drago semblait revenir à lui. Elle toisa Hermione avec la même haine que Azaan quelques instants plus tôt, et la jeune femme frissonna légèrement.

- Qui t'as dit que je ne connaissais pas son nom, humaine ? cracha-t-elle à son adresse.

Hermione ignorait ce qu'elle avait bien pu faire aux vampires, mais à chaque fois il lui suffisait d'ouvrir la bouche pour se faire haïr. Malgré sa peur permanente qui l'empêchait de respirer correctement depuis qu'elle avait quitté la cabane, Hermione ne put résister à l'envie de clarifier les choses, encore une fois :

- Je ne m'appelle pas « humaine », mais Hermione Granger.

- Que veux-tu que ça me fasse ? Ce n'est pas parce qu'on met un nom sur une ordure que ce n'en est plus une.

Choquée, Hermione fut incapable de répondre. Drago intervint et, pour le plus grand désespoir de la lionne, ce n'était pas pour la défendre.

- Peux-tu nous conduire à ta Reine, Inaya ? dit-il d'un air sérieux.

Cette dernière jeta un regard mauvais à Hermione, puis se tourna vers le jeune homme et tira un petit sourire.

- Suis-moi.

Contenant sa colère, Hermione ignora Drago qui la regardait d'un air de dire « ce n'est pas ma faute », et passa devant lui. Peut-être avait-elle adoptée la mauvaise habitude du Serpentard, mais Hermione n'avait pas du tout apprécié de se faire ignorer de la sorte, et vampire ou pas, elle la massacrerait si elle osait encore une fois charmer Drago. Ce dernier aurait probablement deviné sa jalousie s'il n'était pas aussi concentré dans ce qu'il faisait ou disait ; au moins lui ne perdait pas le contrôle de soi, et elle se promit de faire un effort. Mais avec son caractère plutôt difficile, elle serait chanceuse si d'ici demain elle ne se faisait pas dévorer.

Quelques mètres plus loin, Hermione découvrit enfin à quoi ressemblait le refuge, et en fut estomaquée. La première image qui lui vint à l'esprit fut celle d'une ruche, une immense, gigantesque ruche. Sauf qu'elle était en pierre. C'était une sorte de montagne démesurément haute, et qui s'élevait si haut que le sommet en était invisible, dissimulé dans les nuages. Telle une ruche, ce géant de pierre était creusé d'un nombre infini de cavités, de tunnels en forme de losange dont la profondeur semblait sans fond.

Elle jeta un œil à Drago. Comme il y a deux jours avec le paysage, il n'y prêta pas la moindre attention, mais cette fois il n'observait pas la jeune femme en douce et paressait soucieux. Inaya leur fit signe d'approcher.

- La Case Royale est l'une des plus haute, annonça-t-elle, toujours en ne s'adressant qu'à Drago. Passer par chaque couloir serait trop long, je vais vous y emmener.

Elle tendit sa main à Drago qui l'accepta, et alors qu'Hermione s'attendait à ce qu'elle lui propose l'autre, la jeune vampire décolla sans elle. Drago s'empressa de se tourner vers Hermione et lui agrippa le poignet de justesse avant que leurs pieds ne quittent le sol.

Ils volaient !

Hermione était émerveillée. Elle s'attendait à transplaner mais Inaya tenait juste le poignet de Drago qui lui-même tenait Hermione, et tous deux se laissaient doucement porter vers les hauteurs, comme soulevés par un vent invisible qui ne pesait rien à celle qui les transportait.

Mais ils n'avaient fait que quelques mètres seulement que la jeune femme sentit le vertige la saisir. Aussi mal à l'aise que sur un balai, l'altitude la rendait toujours aussi malade, elle avait l'impression que son cœur était en apesanteur. Drago ne l'avait apparemment pas oublié parce qu'il la remontait déjà vers lui avant même qu'elle n'ai eu le temps de se plaindre. Légère comme une plume grâce à cette brise féerique, il la ramena contre lui et la serra fermement de son unique bras. Hermione enfouit sa tête dans son torse et oublia aussitôt son mal-être.

- On a le mal de l'air ? entendit Hermione ricaner un peu plus haut.

Aussi, ne fut-elle pas surprise lorsque ce qui était jusque là une promenade tranquille dans les airs, ne se transforme en une réelle fusée si rapide qu'elle sentit même Drago lutter pour s'accrocher.

Enfin, l'allure ahurissante finit par diminuer avant qu'Hermione ne sente ses genoux affronter un sol de pierre dur et froid. Commençant à être habituée aux sensations fortes, elle se remit plus rapidement et ne mit que deux minutes à se relever cette fois.

- C'est par là, indiqua Inaya de sa voix grave qui résonna en écho à travers les cavités.

Hermione regarda autour d'elle. Elle se trouvait dans l'un de ces losanges creusé dans la roche, ce n'était pas très grand, juste la place pour trois ou quatre personnes, pas très haut non plus, juste ce qu'il fallait pour tenir debout. Ce n'était pas une cavité close et par conséquent, on pouvait admirer d'ici l'immense étendue verte qui s'étalait sur des kilomètres. Hermione supposa que tout ce qui se trouvait en dessous d'elle était la même chose, plusieurs losanges qui faisaient face à l'extérieur, complètement vides.

Hermione et Drago suivirent leur guide à travers un petit tunnel étroit qui déboucha sur une autre « case », comme Inaya les avaient appelées. Ainsi, ils traversèrent plusieurs couloirs et plusieurs cases avant d'arriver à celle de la Reine. « C'est dans ce labyrinthe de pierre que je vais devoir chercher cette fameuse arme ? » pensa sombrement Hermione. Elle n'était pas rendue. De plus, étant donné l'accueil chaleureux des vampires, les tromper lui apparaissait plus que jamais suicidaire.

- A quoi servent toutes ces cases ? demanda distraitement Hermione.

- Ce sont leurs dortoirs, répondit Drago.

- Ils dorment ? s'étonna-t-elle sans prêter attention à l'éclat de rire du vampire.

- Oui, le jour.

Ses réponses courtes et claires indiquèrent à Hermione que ce n'était pas le moment de discuter. Ils pénétrèrent enfin chez la Reine. Hermione ne s'attendait pas à ce que la Case Royale soit aussi vaste. Elle n'avait rien à voir avec les autres cases ; la hauteur de la cavité était telle qu'il était difficile d'en distinguer le plafond, et l'espace était d'une immensité incomparable. Le moindre bruit de cailloux résonnait entre les parois avec intensité. Hermione ne remarqua qu'après la présence de deux vampires à la peau blanche tout au fond de la case, autrement dit vraiment très loin. Mais ils avancèrent vers eux à la vitesse de la lumière et se plantèrent à quelques mètres à la façon de deux soldats qui attendent les ordres. En effet, Inaya leur parla en langue étrangère avant de se retourner vers les deux humains :

- Je vais prévenir la Reine de votre arrivée, attendez ici.

Et elle disparu à l'intérieur d'un petit tunnel ancré dans la paroi rocheuse. Les deux vampires étaient avaient sûrement pour rôle de les surveiller, mais leur immobilité n'inquiéta pas trop Hermione qui prit enfin le temps de poser les questions qui lui brûlaient la langue.

- Pourquoi certains vampires sont noirs ? Je ne m'attendais pas à autant de différences dans une même tribu.

- Bien avant l'interdiction de chasser l'humain, expliqua Drago, les vampires choisissaient leurs proies en fonction de leur force physique pour les transformer et constituer une armée puissante. L'apparence n'a pas d'importance, seules les capacités à devenir un bon soldat comptent. Si l'humain mordu n'est pas assez résistant, le venin est mortel. De ce fait, chaque nouveau vampire est forcément vigoureux à la base.

Hermione approuvait en silence, néanmoins, quelque chose la perturbait :

- Oui mais j'ai l'impression que les noirs ne se mélangent pas avec les autres, je me trompe ?

- Non. Les Sangs Purs de ce peuple sont noirs, ils font partis de la même famille royale. Ce sont les fondateurs de la tribu depuis des centaines d'années maintenant, les autres ont seulement été recrutés.

Hermione restait sceptique.

- Mais les Sangs Purs, demanda-t-elle, tu m'as bien dit que c'étaient des sorciers mordus, n'est-ce pas ? Alors si n'importe quel sorcier mordu devenait un Sang Pur, ferait-il également parti de la famille royale ?

- Non, c'est un peu plus compliqué. Ce que je ne t'ai pas dit, c'est que pour être un Sang Pur, un sorcier doit être mordu par un Sang Pur lui-même, s'il est mordu par un Sang Sale, le venin n'est pas assez puissant pour la transformation et c'est mortel. Les Sangs Sales ne peuvent transformer que les moldus.

- Oh, d'accord. Et un Sang Pur peut mordre un moldu je suppose ?

- Oui, le nouveau-né sera juste plus fort que les autres.

- Mais alors, si un sorcier mordu ne devient pas automatiquement un membre de la famille royale, comment le sont-ils devenus eux ?

- Ce n'est qu'un titre qu'ils s'accordent parce qu'ils ont fondé la tribu, il y a plusieurs siècles, leurs liens ne sont pas familiaux, les vampires ne peuvent se reproduire. Mais chaque nouveau vampire devient le fils de celui par qui il a été mordu, il est interdit d'abandonner son nouveau-né après sa création, c'est une règle universelle.

Hermione saisissait mieux à présent les notions de hiérarchie, mais alors qu'elle s'apprêtait à lui demander le fonctionnement de toute cette fourmilière, Inaya réapparut. Ce fut si discret que seul son odeur sauvage trahit sa présence.

- La Reine souhaite te voir jeune humaine, dit-elle avec indifférence.

- Heu...moi toute seule ? s'inquiéta-t-elle.

- Je l'accompagne, déclara aussitôt Drago d'un ton ferme.

- Très bien. Elle souhaite vous inviter à déjeuner.

Hermione se figea. Invitée à déjeuner en plein milieu de la nuit par la Reine des vampires ? Flatteur mais pas vraiment tentant. Qu'allaient-ils mettre dans son assiette d'humaine ? Avaient-ils des assiettes au moins ? Le vin serait-il du sang ? Tout cela faisait vraiment cliché des films de vampires et pourtant la jeune femme ne put empêcher les questions de s'imposer à elle.

Malheureusement, elle se souvint de l'une des règles de survie dictée par Drago : ne jamais refuser une invitation, quelle qu'elle soit.

Tout ce qu'espérait Hermione en cet instant, c'est que le déjeuner, ce ne serait pas elle

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