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Chapitre 23 : Quelques secondes d'éternités

Le cours se déroulait comme à son habitude : ennuyant, silencieux, et terriblement morne, jusqu'à ce que Rogue, ayant sournoisement repéré la tension haineuse qui s'échappait d'une certaine Gryffondor et d'un certain Serpentard, prit un malin plaisir à annoncer que la potion à concocter se ferait par groupes de deux. Quelle ne fut pas la surprise de Hermione lorsqu'elle se retrouva, sur ordre indiscutable du professeur, à faire équipe avec celui qu'elle aurait tué de ses propres mains si ses sentiments pour lui n'avaient pas été aussi réprobateurs à cette idée.

Et c'est avec des gestes vifs, énervés et peu délicats, que la jeune femme commença à jeter les ingrédients dans le chaudron sous l'œil amusé de son coéquipier.

- On est de mauvaise humeur ce matin ? finit-il par dire avec un léger sourire, brisant le long silence que Hermione aurait tant voulu conserver.

Cette dernière ne répondit pas, se promettant d'ignorer chaque remarque qu'elle sentait arriver. Mais à son plus grand désespoir, Drago avait toujours cette fichue manie de détester être ignoré :

- Tu me diras je te comprends, dit-il en ajoutant des pattes de scarabées à la potion qui prenait une couleur bleutée. Lorsqu'on sort avec un abruti pareil, ça ne doit pas être facile tous les jours.

Voyant qu'elle maîtrisait de moins en moins bien son silence, il ajouta la touche finale en citant le proverbe moldu : qui se ressemble s'assemble. La réaction ne se fit pas attendre et Hermione lâcha d'un coup sec :

- Là-dessus on est d'accord ! La potiche qui te sert de copine m'a l'air toute aussi modeste et intelligente que toi !

- Silence miss Granger, dix points en moins en pour Gryffondor, annonça Rogue tout en savourant ses propres paroles, ayant probablement attendu ce moment avec impatience.

Sa maison ne s'en indigna pas le moins du monde, connaissant parfaitement l'esprit perfide de leur professeur, mais surtout compatissant avec Hermione face à l'ancien Malefoy qui revenait, celui que tout le monde avait connu autrefois et dont la cible favorite restait la petite Sang-de-Bourbe.

- Depuis quand ma vie personnelle te porte-t-elle intérêt ? murmura-t-il au bout de quelques minutes.

- Je me fiche royalement de ta vie et de la sienne Malefoy, répondit-elle sur les nerfs. Je constate simplement que tes choix de petites amies sont toujours aussi immatures et stupides.

- Ça je ne te le fais pas dire, sachant que tu as été la mienne...C'est d'ailleurs Lisa qui m'a ouvert les yeux, elle m'a fait me rendre compte à quel point j'ai été idiot de me convaincre que notre histoire avait existée.

- Premièrement je n'ai jamais été ta petite amie, deuxièmement ta petite copine n'est peut-être pas si bête finalement, elle a au moins su t'éclairer sur ce que tu refusais de croire.

Malgré ce qu'elle venait de répliquer, Hermione sentit son cœur se déchirer une fois de plus...Alors ça y est, le moment qu'elle redoutait tant était arrivé : il venait de faire un trait sur ses sentiments, maintenant persuadé que rien n'avait été vrai, il y croyait enfin. Comme si cela ne suffisait pas, elle avait en plus décelé dans sa voix du regret, le regret d'avoir été assez idiot pour sortir avec son ennemie de toujours, Hermione Granger. Mais il n'avait rien dit là-dessus...peur de la blesser ? Non, la jeune femme ne se faisait plus d'espoir, il avait définitivement tourné la page...

« C'est ce que tu voulais non ? Alors remballe tes larmes Hermione, tu viens de lui sauver la vie, c'est tout ce qui compte... ».

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La fin de l'année scolaire arriva à une vitesse impressionnante et les élèves firent leur valise avec une pointe de nostalgie à l'idée de quitter leur seconde maison. Une nouvelle année s'achevait pour certains, tandis qu'une nouvelle vie commençait pour d'autre, et dans la salle commune des Gryffondors, les questions sur l'avenir fusaient dans tous les sens :

- Mon père est gérant d'une entreprise de chaudrons, et après quelques années d'études, j'en serai facilement à la tête !

- Moi je pensais faire carrière professionnelle dans le Quidditch en tant qu'arbitre des grands matchs internationaux !

- Tu peux toujours rêver ! Moi je veux devenir Auror ! Pour aider Harry à botter les fesses du Mage Noir !

Tandis que tout le monde éclatait de rire, Seamus se tourna vers Hermione et lui demanda d'un ton enjoué :

- Et toi Hermione ? Que compte-tu faire comme étude après cette dernière année dans notre vieux château ?

Surprise, elle leva le nez de son bouquin et resta interdite quelques instants. C'est vrai qu'avec tout ce qui s'était passé cette année, elle n'avait même pas prit le temps de réfléchir à son avenir, et ce dernier venait de la rattraper dans sa fuite sans qu'elle n'ait eu le temps de rien voir. En fait, Hermione avait surtout pensé à consacrer l'année à suivre à aider Harry dans sa quête des Horcruxes, projet qu'elle trouvait plus important que tout autre chose en ces temps d'avant-guerre. Si tout se passait bien, ce dont elle doutait fortement, alors peut-être reviendrait-elle travailler ici, à Poudlard ? Cet endroit avait pris une place tellement importante dans son cœur, son enfance regorgeait de souvenirs appartenant à ce château si chaleureux où elle avait risqué sa vie tant de fois aux côtés de ses deux meilleurs amis.

- Je ne sais pas trop, avoua-t-elle finalement.

Ils la regardèrent tous avec un air ahuri, puis Neville s'avança :

- Mais enfin Hermione, je pensais que...enfin je veux dire, tout le monde pensait ça évident. Tu ne comptes pas devenir Auror ? Ron, Harry et toi, votre carrière est toute tracée !

- Je ne sais pas Neville, répondit-elle mal à l'aise. Bien sûr que j'irai partout où Harry ira tant que le mal régnera, mais ensuite...combattre toute ma vie les opposants du ministère, il y a plus intéressant non ?

Neville bougonna quelque chose, Dan et Seamus parurent déçus et les conversations reprirent très vite loin de Hermione. Peut-être la voyaient-ils tous comme la future Héroïne dont ils pourraient se vanter plus tard de l'avoir connue lors de leurs études, mais la jeune femme ne voulait pas leur donner trop d'espoirs. Se battre n'avait jamais vraiment fait parti de ses loisirs, toutes ses connaissances lui serviront sûrement à des fins plus utiles, comme transmettre son savoir aux jeunes générations par exemple, ou encore instaurer un cours intéressant sur la vie des moldus et leurs façons de gérer tout un monde sans magie, ce qu'elle ne trouvait pas assez développé ici. Mais pour le moment, elle devait mettre ses livres de côté et commencer à s'entraîner sérieusement pour un futur proche qui n'annonçait rien de bon...

Légèrement déprimée, comme toujours depuis cet hiver, Hermione partit s'isoler dans sa chambre. Etendue sur son lit depuis une bonne demi-heure, la jeune femme eut un élan soudain de...elle ne savait pas elle-même ce qui la prenait, mais elle se laissa guider par son envie de revoir le pendentif qu'elle avait soigneusement rangé dans son petit tissu blanc depuis cette fameuse journée au lac. Les mains tremblantes comme la première fois qu'il le lui avait donné, Hermione déplia le tissu et posa ses yeux émerveillés sur le petit cœur violet.

Il représentait tant pour elle.

Le petit mot que Drago avait glissé le jour où il se faisait emmener par le ministère, était toujours là, lui rappelant que quoi qu'il arrive, elle seule avait su métamorphoser un homme dont personne n'aurait cru un jour qu'il puisse aimer, surtout aimer une femme comme elle : « Pour que tu n'oublies jamais que mes sentiments pour toi ont été sincères ».

Sans vraiment réfléchir, ses gestes s'effectuèrent tout seul et Hermione attacha à nouveau le collier autour de son cou. Elle ne savait pas très bien si elle venait de faire une erreur, mais elle en avait envie ; c'est comme si, pour avoir souffert si longtemps de refouler ses sentiments pour Drago, elle s'accordait enfin un petit répit.

Une heure plus tard, la jeune femme descendait retrouver son petit ami dans la salle préfectorale des Serdaigles et des Poufsouffles. Assis sur le canapé, il était en train de lire un papier quand il l'aperçut.

- De plus en plus belle, déclara-t-il.

Hermione sourit et vint se loger dans ses bras.

- Qu'est-ce que tu lis ?

- Tu ne l'as pas reçu ? C'est un message aux préfets pour la fin d'année, Dumbledore organise une petite fête demain, dans la Grande Salle.

- Demain ? Mais le Poudlard express arrive demain non ?

- Oui mais l'après-midi vers quatre heures. La fête se fait à partir de quatorze heure, tiens lis. C'est juste une petite réception avec boissons et apéritifs, histoire de se dire au revoir. D'ailleurs tu vas me manquer ma petite intello...rajouta-t-il en lui mordant gentiment l'épaule.

Hermione ria mais son sourire s'effaça lorsqu'elle sentit la main du Serdaigle parcourir son ventre sous son tee-shirt, et sa bouche la baiser dans le cou. Le message devenant vite très clair, les membres de Hermione se raidirent aussitôt et ses gestes se firent maladroits. Elle le comprenait dans un sens, voilà des mois qu'ils étaient ensemble, et il avait eut la délicatesse de ne rien tenter pendant un long moment. Lorsqu'il avait voulu lui faire comprendre son désir pour elle, Hermione l'avait gentiment repoussé, prétendant ne pas se sentir prête, ce qu'il avait comprit sans grande joie. Mais au fond d'elle, elle savait très bien que la vrai raison avait des cheveux blonds or et des yeux bleus, quoique gris à présent...

Donovan l'embrassa, mais alors qu'elle s'apprêtait à refuser pour la énième fois, elle sentit une sorte de violente décharge et le garçon fut tout à coup expulsé contre le portrait de la salle commune dans un bruit fracassant. Hermione se précipita vers lui et s'agenouilla par terre pour le relever.

- Putin mais qu'est-ce que...

Il ne termina pas sa phrase car ses yeux se posèrent sur le pendentif de Hermione qui pendait au dessus de lui. La jeune femme jeta un coup d'œil à son collier et ses yeux s'écarquillèrent devant la couleur rouge étincelante qu'il avait prise, exactement la même que le jour où Drago lui avait sauvé la vie à l'infirmerie, par ce lien invisible.

Penchée au dessus de Donovan, le petit cœur ne touchait pas la poitrine de Hermione, mais la jeune femme sentait très bien la chaleur brûlante qui s'en dégageait. Il se releva et la dévisagea sans comprendre.

- Je suis désolée, lâcha-t-elle en se relevant à son tour. Je ne sais pas ce qui s'est passé, c'est un collier que...c'est un collier que ma grand-mère m'a offert, et il est protégé par un sort et...

- Hermione, ta grand-mère est une moldue !

- Oui mais la magie protectrice existe aussi chez nous, simplement les méthodes sont différentes, mentit-elle en hésitant sur chaque mot. Excuse-moi je ne savais pas.

- Tu sais tu n'es pas obligée de me mentir, dit-il froidement. Dis moi simplement que tu n'es toujours pas prête au lieu d'aller acheter les colliers anti-poutous des Weasley aux farces et attrapes.

- Non je...

- Bon je dois y aller, on se voit ce soir d'accord ?

Hermione s'approcha mais il recula :

- Non. Il ne vaut mieux pas s'embrasser tant que tu porteras cette chose, dit-il en désignant son cou d'un coup de tête dédaigneux.

Puis il disparut derrière le portrait, laissant Hermione souffler longuement. Elle regarda le pendentif qui reprenait peu à peu sa couleur violine, réalisant à peine ce qu'il venait de lui arriver.

- Alors comme ça mon petit copain ne te plaît pas ? dit-elle à l'adresse du pendentif. Tu comptes rejeter comme ça tous les futurs hommes de ma vie ?

Amusée, Hermione n'enleva même pas le collier, quelque part reconnaissante de lui avoir sauvé la mise...

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Le jour tant redouté arriva. On pouvait facilement reconnaître les septièmes années à leur mine maussade, à leur absence de sourires et à leurs regards envieux ou tristes à la vue des premières années qui ne demandaient qu'à rester au château pendant les grandes vacances. Mais pour nos dernières années, cela ne s'appelait même plus des vacances, mais plutôt un répit avant le début d'une toute nouvelle vie, de tous nouveaux amis, de tous nouveaux problèmes...

Drago avait beau afficher un air de totale indifférence face aux évènements, il n'en restait pas moins que ce château demeurerait toujours son refuge, loin de sa famille qu'il avait du supporter, loin du Lord qui faisait pression sur lui depuis son retour il y a trois ans ; et à ça il ne pouvait rester indifférent, ce château lui manquerait tout autant qu'aux autres, si ce n'est plus. Car au fond, ce qui les attendaient eux, dehors, c'était leur famille aimante, un nouveau travail et pourquoi pas un foyer avec des enfants à venir ? Mais lui qu'avait-il, hein ? La liberté ? Oh oui une liberté que peu de personnes pourrait connaître un jour, une liberté telle que des sorciers paieraient des centaines de gallions rien que pour une seule des journées que lui s'apprêtait à vivre.

Mais lorsque l'on est prisonnier de la solitude, est-on vraiment libre ?

Drago descendit dans la salle commune des Serdaigles, et comme Lisa le lui avait assuré, ils seraient seuls puisque tous les autres étaient présents à la réception des adieux dans la Grande Salle. Lorsqu'il la vit, il ne l'embrassa pas, ne lui adressa pas même un regard, et se contenta de prendre place sur le canapé. Habituée à ce comportement, Lisa ne releva pas malgré son envie de lui crier sa présence ; elle non plus n'était pas une fille que l'on ignorait.

- Tu es sûr que tu ne veux pas rejoindre les autres en bas ?

- Non.

- Tu veux passer notre dernière après-midi seul à seul ? dit-elle sensuellement en passant une main sur le torse du jeune homme.

- Tu m'agaces, dit-il sèchement avant de se lever du canapé.

Lisa se tut. Son plan de persuasion commençait plutôt mal, peut-être sentait-il déjà qu'elle venait lui en parler ?

En effet, deux mois auparavant, la jeune femme s'était jugée suffisamment proche de lui pour lui avouer sa future appartenance aux Mangemorts. Sa première réaction fut de la repousser violemment pour lui avoir caché un secret d'une telle importance, puis il l'avait prise pour une espionne envoyée par le Lord, et puis s'était enfin résigné à la croire, à croire à son amour pour lui et s'était contenté de la menacer de mort si elle n'était pas qui elle prétendait être.

Mais le plan consistant à éloigner Granger ayant fonctionné, elle n'avait pas prévu que Drago choisirait quand même la fuite malgré la dette qu'il avait envers le Seigneur des Ténèbres. Et même si ce dernier avait juré de sa vie qu'il ne ferait pas de mal à Drago en cas de refus à le rejoindre, Lisa restait inquiète de la réaction du Mage Noir lorsqu'il viendrait à apprendre que Drago ne lui montrait aucune reconnaissance. Pourtant la colère et la haine qu'il avait ressentit à l'égard de Granger étaient censées jouer en leur faveur ! Le légendaire esprit de rancune des Malefoy aurait du le pousser à ce désir de vengeance ! Et ainsi à se lier au mal pour lui faire payer tant de souffrance ! Mais non...il avait tourné la page, comme on le fait sur une petite dispute. Qu'est-ce que cette Granger avait-elle bien pu lui faire pour que la douleur de Drago ne prenne pas sur la haine ?

Voldemort lui avait laissé jusqu'à la fin de l'année pour prendre une décision, mais le jeune homme avait déjà choisi son destin le jour même du jugement au ministère, et il n'était pas parmi eux...

Mais Lisa ne désespérait pas, il lui restait seulement deux heures avant l'arrivée du Poudlard Express, et il était encore tant pour elle de le convaincre de rester avec elle :

- Ta place est avec nous Drago, dit-elle subitement, entrant dans le vif du sujet.

- Ne recommences pas Lisa ! siffla-t-il entre ses dents, ses yeux déjà gris d'ordinaire, prenant une teinte acier.

- Mais que vas-tu devenir hein ? Si tu le rejoignais, tu serais immédiatement placé à sa droite Drago, tu serais si puissant, le fidèle serviteur qu'il a toujours cherché et...

- Serviteur ! cria-t-il en tapant dans le mur, ce qui fit sursauter la jeune femme. Serviteur ?

Il s'approcha dangereusement d'elle, qui était toujours agenouillée sur le canapé, poitrine appuyée contre le dossier pour pouvoir le regarder. Lentement, il lui prit la tête entre ses deux grandes mains, et la peur de la jeune femme augmenta à la même vitesse que ses battements de cœur.

- Toute ma vie je n'ai fait que servir les exigences de mon père...murmura-t-il à quelques centimètres de son visage. Toi, tu es destiné à servir, tu es faible et soumise. Mais moi, moi je suis né pour dominer et la place de serviteur n'est pas la mienne, c'est compris ?

Ses traits étaient déformés par la haine, et après un bref battement de cils pour signifier qu'elle approuvait, Drago avança la tête de la jeune femme et déposa sans délicatesse ses lèvres sur les siennes, avant de finalement la lâcher pour monter dans le dortoir.

Là il se laissa lourdement tomber sur le premier à lit à baldaquin qu'il vit, puis ferma les yeux, luttant pour calmer les battement de son cœur dus à la peur qui s'emparait peu à peu de lui. Jusque là il avait réussit sans grandes difficultés à ignorer la fin d'année qui se rapprochait dangereusement, mais aujourd'hui il ne pouvait contrôler cette angoisse qui somnolait en lui depuis cet été. Si au début la décision de fuir Voldemort s'était révélée une issue inespérée d'échapper à une guerre dont il se fichait royalement, à présent elle s'avérait être le moyen le plus sûr de risquer sa vie tous les jours par les dizaines de Mangemorts qui seront envoyés à ses trousses pour le tuer.

Etait-ce vraiment ce qu'il désirait au fond ? Fuir toute sa vie, sans jamais de répit si le Lord gagnait contre Potter...Lisa avait peut-être raison après tout ; s'il s'alliait aux adeptes, il serait immédiatement valorisé et mis à sa droite grâce à ses capacités magiques supérieures à la moyenne et donc très utiles à la guerre qui se préparait ; « Il est l'élément majeur et nécessaire dont j'ai besoin, entraîne-le sans répit Lucius, et je ne le répèterai pas : éloigne-le de sa mère une bonne fois pour toutes », avait même dit Voldemort à son père peu avant de le tuer. De plus, lorsque l'on avait une dette envers le puissant Mage Noir, ne pas le remercier s'apparentait au suicide...

Drago secoua la tête : peu importe, il avait fait le choix de prendre sa vie en main et se tiendrait à ses plans. De toute façon il risquerait sa vie également contre l'Ordre du Phoenix, alors autant partir...

Il se leva du lit et s'apprêtait à ouvrir la porte lorsque son pied écrasa un bout de papier qui traînait par terre. Il le ramassa et déplia machinalement la boule froissée.
Au fur et à mesure que ses yeux parcouraient la feuille d'un bout à l'autre, sa respiration se fit plus saccadée et sa gorge se noua en même temps qu'une larme prenait vie.

« Drago,

Il est inutile de chercher à comprendre pourquoi notre relation a évolué d'une façon dont jamais, ni toi, ni moi, n'aurions soupçonné. Il s'est passé ce qui s'est passé et on ne peut revenir en arrière. Ce pacte n'était qu'un jeu au départ, mais il devenu beaucoup plus pour moi depuis quelques temps, il est devenu une bonne raison de pouvoir être avec toi...Oui, je suis tombée amoureuse de toi. Je ne sais pas si après cette dernière phrase tu auras le courage de lire la suite mais je tiens quand même à te dire ce que j'ai sur le cœur. Au début, je voulais réellement te changer, te trouver une petite copine, et j'ai réussis. Puis, à force de te fréquenter, j'ai appris à te connaître et j'ai découvert que tu n'es pas celui que tu prétends être Drago, mais ça tu ne le reconnaîtras jamais, et c'est pour cela que je ne veux plus me battre à t'ouvrir les yeux. Tu es fort, tu as réussi, sans le vouloir, à séduire la femme qui te détestait le plus au monde, je dois avouer que je me suis laissée prendre comme toutes les autres. Pourtant, je ne suis pas comme elles, moi je ne me contente pas d'une seule nuit, ou d'un seul regard de ta part pour clamer haut et fort que Drago Malefoy a fait attention à moi. Car détrompe-toi, cette partie de toi je la hais, je déteste ta méchanceté et ta prétention, ce que j'aime c'est le Drago que j'ai découvert un soir, alors que je m'étais blessée à la main. Celui qui a dansé avec moi une nuit de pleine lune, celui qui s'est excusé pour tout le mal qu'il m'avait fait. Voilà, j'aurais encore beaucoup à te dire, mais je ne trouve pas les mots. Je m'en vais à présent, on ne peut plus partager les mêmes appartements, tu es un Serpentard, moi une Gryffondors, on s'est toujours méprisé et on a été idiot d'essayer de modifier l'ordre des choses. Je te laisse une nouvelle colocataire avec laquelle tu coucheras sûrement, sur ce, Adieu.

Ps : Ne fais pas attention aux tâches mouillées sur le papier, je ne pleurs pas notre adieu, je pleurs la deuxième partie de toi que tu ne laisseras jamais sortir au grand jour...

Hermione ».

Drago mit beaucoup de temps à réaliser ce qu'il tenait entre ses mains. Son regard s'attardait sur les traces d'encre du aux larmes qui avaient taché le papier blanc, et après avoir relu la lettre une seconde fois, le doute ne fut plus permis...Son cœur s'emballa à l'idée que Hermione était sincère dans cette lettre, la vraie lettre écrite par sa main le matin même du match de Quidditch, probablement modifiée et publiée par Lisa...Drago n'en revenait pas, elle l'aimait ! Leur histoire avait bel et bien existée ! C'était si loin ! Si dur de revenir à cette possibilité sans la peur de se faire encore de fausses illusions ! Mais cette lettre lui apportait une nouvelle vision des choses ! Il se demanda à nouveau pourquoi Hermione se serait donné tant de mal à vivre tous ces moments magiques avec lui, à lui écrire une lettre, prenant le risque de le perdre à tout jamais à cause d'une honte devant tout le collège ! Les instants partagés près du lac, pourquoi continuer la comédie alors que, quelques instants plus tôt, il venait d'annoncer publiquement ses sentiments pour elle ? Non, tout cela n'avait pas pu être organisé dans le seul but de se venger, le doute lui avait trop souvent voilé la face, mais maintenant leur histoire lui apparaissait plus réelle que jamais...

Elle l'aimait... « Oui, je suis tombée amoureuse de toi ».

Drago avait une douleur intense dans la poitrine, son cœur semblait vouloir le transpercer par son désir de voler dans les nuages, tous les mauvais jours et les sentiments de haine qu'il avait pu ressentir s'enfuyaient, honteux de s'être emparé de lui pendant si longtemps...

Mais pourquoi ? Pourquoi tout ce cinéma alors ? Quelque chose de plus fort que leur amour avait du la forcer à un tel choix, mais peu lui importait pour l'instant. Il voulait juste la voir, la serrer dans ses bras, l'embrasser si fort pour rattraper le temps perdu. Il ignorait sa réaction, mais il n'avait plus le temps de se poser de questions, le Poudlard Express arriverait bientôt.

Lisa, qui attendait patiemment son retour, assise dans un fauteuil, se leva d'un bond en le voyant descendre les marches du dortoir. Tête baissée, il s'avança lentement vers elle.

- Drago j'ai réfléchis, dit-elle avec un grand sourire.

Ce dernier continuait d'avancer, elle ne savait pas s'il l'écoutait, mais elle tenta le tout pour le tout :

- Voilà, je viens avec toi ! Je me suis dit que tu aurais besoin de quelqu'un à tes côtés ! Oh ne t'en fais pas pour moi, je suis parfaitement consciente de me mettre à dos le Maître, mais tu seras là et tu me protégeras n'est-ce pas ? Je t'aime vraiment Drago...et je veux prendre le risque de te suivre où que tu ailles. Hé, tu m'écoutes ?

Le jeune homme arriva enfin à sa hauteur. Il leva la tête vers elle, puis ouvrit les yeux. Le sourire de Lisa disparût aussitôt pour laisser place à une grimace de peur. Jamais elle n'avait vu de tels yeux, une telle couleur grise presque blanche, qui la transperçait avec une telle profondeur...Ses mâchoires se contractaient au rythme de la veine qui palpitait contre sa tempe, ses joues creusées indiquaient une très forte maîtrise de soi et Lisa fit un pas en arrière. Son regard se porta sur le bout de papier froissé qu'il tenait dans une main et qu'elle reconnût aussitôt, puis elle vit l'autre main serrer la baguette magique si fort qu'elle en tremblait. La jeune femme eut à peine le temps de souffler un « Attends », qu'elle fut propulsée à l'autre bout de la salle commune contre un grand miroir qui explosa en mille morceaux. Malgré la douleur, elle tenta de se relever mais Drago s'en chargea et Lisa se retrouva dans les airs, les pieds ballants, maintenue par sa baguette levée. Elle sentit alors comme un anneau de fer invisible lui enserrer le cou avec de plus en plus de force. Prise de panique, la jeune femme se griffa la peau du cou encore et encore, tentant vainement de desserrer cette force invisible qui l'étranglait sans ménagement.

Les narines du jeune blond frémirent. Cette peste méritait son sort, pourtant quelque chose l'empêchait d'aller jusqu'au bout. C'est lorsque le visage de Hermione lui apparût qu'il comprit qu'elle n'aurait pas voulu ça malgré tout ce qu'elle avait bien pu faire. Alors, lentement et à contre cœur, Drago baissa sa baguette et la jeune Serdaigle retomba lourdement sur le sol, et pour sa plus grande chance, en vie.

- Si tu croises à nouveau ma route Scrimgeour, prévint-il d'une voix glaciale, sois sûre que je ne t'épargnerai pas.

Sans un regard en arrière, il rangea sa baguette et sortit de la pièce, laissant la jeune femme reprendre son souffle et ravaler son orgueil...

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Après avoir pleurer des dizaines de fois dans chaque bras qui se présentait à elle, Hermione rangea son mouchoir et souhaita tout le bonheur du monde aux lions qui grandirent avec elle ; ses amis, ses frères. La réception n'avait rien de joyeuse par rapport aux autres fêtes que Poudlard avait connu, l'atmosphère sentait les adieux, l'ambiance restait triste et la décoration fade.

Ginny vint s'asseoir à côté de son amie et, d'un regard insistant, lui fit comprendre qu'elle voulait savoir ce que la jeune femme avait sur le cœur.

- Il n'y a rien à dire Gin', dit-elle d'un ton déprimé.

- A d'autres...

- Ils vont tous me manquer, voilà tout.

Voyant que la jeune rousse continuait de la regarder avec insistance, Hermione finit par fermer les yeux et se laissa lentement glisser dans ses bras.

- Je ne le reverrai plus jamais Ginny, avoua-t-elle avec la voix brisée par le chagrin. Plus jamais ! Jamais jamais jamais...

Ginny aurait tant voulu la rassurer, mais elle ne se voilait pas la face non plus, le Serment Inviolable l'empêcherait pour toujours de dire la vérité à Malefoy, et même s'il acceptait de vivre avec elle sans jamais connaître la raison de leur rupture, Voldemort ferait en sorte de les séparer par tous les moyens possibles, et passer son temps à fuir n'était pas une vie pour Hermione, même avec l'homme qu'elle aimait...

Se forçant à sourire, Hermione enlaça Ginny pour la remercier et partit chercher Donovan ; elle voulait savoir ce qu'il pensait de leur couple après le départ, elle avait besoin de l'entendre dire qu'il l'aimait si elle voulait trouver la force de continuer leur relation pendant sa quête des Horcruxes aux côtés de Harry et Ron.

Mais il n'était pas à la réception. Peut-être était-il toujours vexé de l'incident de la veille ? Si c'était le cas, elle se devait d'aller lui présenter ses excuses en tant que bonne fille bien élevée qu'elle était, bien que si elle avait dû écouter son cœur plutôt que sa tête, cet homme avait mérité son petit vol plané. Eh oui, Hermione Granger n'était pas une fille que l'on forçait !

Après avoir fait la salle commune et la salle préfectorale des Serdaigles, elle fit un tour dans le parc et même les toilettes des garçons, Hermione n'eut plus aucune idée de l'endroit où il pouvait se trouver. Elle décida de s'attaquer aux salles de classes, bien qu'elle trouva elle-même cette idée stupide étant donné le nombre infinis d'étages ; mais elle n'avait rien d'autre à faire et cela lui changerait les idées.

Alors qu'elle tournait à l'angle d'un couloir, un idiot qui courait lui rentra dedans et elle s'étala par terre. Lorsqu'elle vit que l'idiot en question n'était autre que Drago Malefoy, son cœur se serra et Hermione se demanda sérieusement si le sort ne s'acharnait pas contre elle.

- Hermione ! dit Drago, un sourire aux lèvres.

Oh mon dieu, l'avait-il appelé par son prénom ? Venait-il lui dire au revoir malgré tout ce qu'elle lui avait fait subir ? Prise de panique, Hermione se releva en vitesse et fit demi-tour, effrayée à l'idée de se laisser aller par l'appel de son cœur alors qu'elle avait tenu bon jusqu'ici, non il ne fallait pas gâcher toutes ces souffrances endurées le dernier jour.

- Attends ne pars pas, dit-il doucement sans bouger, comme si il était sûr qu'elle reviendrait sur ses pas.

La jeune femme s'arrêta en effet de marcher, lui tournant toujours le dos. Elle reconnut ce ton de voix calme comme le Drago dont elle était amoureuse, et elle n'eut pas besoin de se retourner pour sentir qu'il n'y avait plus rien en lui de l'autre.

Hermione le sentit s'approcher lentement. Son cœur tambourinait sa poitrine, tous ses sens étaient en alerte. La jeune Gryffondor sentit alors sa main frôler la sienne, puis il lui glissa quelque chose au creux de la paume. Silencieusement et toujours sans se retourner, Hermione commença à déplier devant ses yeux la boule de papier froissée. Mais avant même d'avoir fini elle sut très bien ce que c'était, et ne prit pas la peine de lire.

Une petite douleur à son bras la réveilla de ce silence. Sa cicatrice était-elle en train de lui dire qu'il s'approchait lentement, mais sûrement, de ce qu'elle tentait vainement de lui cacher ?

- Hermione, souffla-t-il dans son cou. Ne me dis rien, si ce n'est pas la vérité...

N'ayant pas la force de mentir à nouveau, la jeune femme garda le silence et profita de cet instant, heureuse à l'idée qu'il ne considérait plus leur histoire comme du mensonge, qu'il ne la considérait plus comme la petite peste comédienne, mais comme la femme avec laquelle il avait vécu un réel bonheur.

Mais Hermione ne voyait aucune échappatoire, depuis le temps elle avait su se faire une raison et savait qu'un jour ou l'autre il reviendrait lui demander le pourquoi du comment, rongé par cette curiosité et cette haine qui feront de lui un homme différent pour le reste de sa vie. Elle devait résister. Encore une fois. Une dernière fois.

Délicatement, elle se dégagea de ses bras qui avaient commencés à l'encercler, puis reprit sa route sans un regard pour lui ; le regarder lui enlèverait cette assurance déjà si dure à conserver. A sa grande surprise, elle entendit le bruit de ses pas derrière elle. Il la suivait, silencieux, patient.

Il ne comprit pas pourquoi elle passa son temps à ouvrir les portes des salles de classes vides, mais il continua de la suivre. Puis, Drago la vit soudainement se figer d'horreur devant une salle de sortilèges dont elle venait d'ouvrir la porte. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il put voir à son tour Donovan, torse nu, en train d'embrasser une fille, elle-même en soutien-gorge.

Quand la fille les aperçut, elle poussa un cri et aigu et s'empressa de prendre son tee-shirt avant de s'enfuir à toutes jambes, rouge de honte. Donovan resta immobile, ne sachant comment réagir mais surtout, se demandant avec crainte ce que faisait Malefoy ici...

- Hermione je...

Cette dernière le fit taire d'un geste sec. Retenant sa colère, la jeune femme avança vers lui à pas lent, dévisageant l'homme qu'elle avait cru aimer.

- Tu t'es bien amusé ? demanda-t-elle à voix basse une fois qu'elle fut suffisamment proche. Tu t'es bien amusé à me faire croire que tu m'aimais ?

Hermione réalisa soudain ses paroles. Elle imagina Drago lui dire exactement la même phrase, et la douleur qu'elle ressentait en cet instant avait du être la sienne en beaucoup plus fort, lorsqu'elle lui avait annoncé qu'elle ne l'avait jamais aimé. Elle se plaignait beaucoup se son sort, mais Drago n'avait-il pas encore plus souffert ?

- Hermione écoute ce n'est pas ce que tu crois, dit alors Donovan.

En tant normal, le jeune Serdaigle aurait savouré sa réussite, une fille de plus dans son tableau de chasse ! Mais voilà, Malefoy était ici avec eux, et Donovan sentait peu à peu la peur lui grignoter les entrailles.

- Je ne sais pas ce qui m'a pris, cette fille m'a sauté dessus et...

Le bruit de la gifle qui résonna dans la pièce imposa un silence dur et pesant. Hermione n'aurait pu supporter un mot de plus. Elle se sentait si bête d'avoir pu croire un seul instant que cet homme avait été sincère ; mais au fond, avait-elle était sincère elle aussi ? N'était-ce pas une forme d'infidélité que de sans arrêt penser à un autre homme lorsqu'elle l'embrassait, le touchait, lui souriait ?

Aussi, Hermione ne le blâma pas plus et sortit de la classe, le cœur lourd.

Drago, qui jusque là était resté en retrait, s'avança à son tour vers le garçon qui s'empressa de reculer.

- Ah Donovan, Donovan...souffla Drago en hochant la tête. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?

- A...attends Malefoy, je te jure que je n'avais pas l'intention de la faire souffrir !

- Je t'avais dit, que tu le regretterais si tu lui faisais verser une seule larme...

- Mais elle ne pleure pas là, hein ? tenta-t-il, tremblant de peur.

Drago sortit sa baguette et s'amusa à la faire pivoter entre ses doigts, savourant ce moment tant attendu.

- J'ai déjà épargné une personne aujourd'hui, poursuivit Drago. Je ne sais pas si j'aurais la bonté de recommencer...

Donovan eut à peine sortit sa baguette que, le regard ailleurs et d'un petit mouvement presque invisible, Drago avait envoyé l'objet valser à l'autre bout de la pièce.

- Bon tu as le choix, déclara Drago le sourire aux lèvres. Dis-moi quelle partie de ton visage, si apprécié par la gente féminine, dois-je enlever...

- Qu...quoi ? lâcha-t-il, horrifié.

- Oui, j'ai envie de m'amuser, estime-toi heureux j'avais d'autres idées en tête et crois-moi, beaucoup moins drôles. C'est ça ou je te tue, rajouta-t-il plus placidement.

- Mais t'es complètement malade ! paniqua le beau Serdaigle.

- Allez j'ai pas toute la vie, s'impatienta Drago. La bouche, le nez, les oreilles ou les yeux ? Personnellement ton nez est vraiment hideux, mais bon après c'est toi qui vois !

- Va te faire foutre Malefoy ! cria Donovan, cherchant désespérément une issue.

- Hum...pas très gentil. Alors je vais en enlever deux, le nez et les yeux...

Drago leva sa baguette.

- Non ! Arrête ! s'écria Donovan. Ok, ok ! Heu...je sais pas, les... les oreilles ok ? Les oreilles...par pitié...

- Va pour les oreilles...

Drago leva à nouveau sa baguette magique, hésita un instant, puis lança un éclair noir qui arracha un cri déchirant au pauvre corps allongé. Les gémissements du garçon cessèrent peu à peu puis, après avoir reprit sa respiration, il approcha ses mains tremblantes de son visage. Son cœur retomba lourdement dans sa poitrine lorsqu'il sentit ses deux oreilles, toujours là. Il se releva, inquiet du sourire qu'affichait le Serpentard.

- Tu...tu m'as épargné ? bégaya-t-il.

- Tes oreilles oui, mais j'en connais deux autres qui vont te manquer cruellement...

Drago lui envoya un clin d'œil, puis sortit à son tour de la salle, satisfait d'avoir allégé le pantalon du jeune homme. Quelques secondes plus tard, on entendit un cri de haine s'élever dans les couloirs...

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Il trouva Hermione dehors, assise sur les marches à l'entrée du château. Elle ne réagit pas lorsqu'il vint s'asseoir à ses côtés.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ? demanda-t-elle dans un murmure.

- Disons qu'il ne fera plus jamais souffrir une femme...

Hermione ne chercha pas à en savoir d'avantage, redoutant la vérité. Comme elle s'y attendait, Drago la relança au sujet de la lettre :

- Tu écris dans cette lettre que tu es malheureuse parce que le Drago que tu connais ne se montrera jamais au grand jour. Pour toi je me suis non seulement montré au grand jour, mais j'ai en plus fait de ce Drago ma personnalité à part entière. A ton tour. Laisse-moi retrouver la Hermione avec qui j'ai dansé un soir de pleine lune...

La jeune femme regardait toujours droit devant elle, les mâchoires serrées pour empêcher à tout prix les larmes de couler. Jamais elle n'avait été aussi prête à craquer, elle sentait au fond d'elle que si elle ouvrait la bouche les seuls mots qui en sortiront ne seront autres que : « Tu me manques ». Alors elle gardait le silence, pour le plus grand désespoir du Serpentard.

- Mais enfin tu as peur de quoi ! s'énerva-t-il en se levant brusquement. On était heureux tous les deux non ? Hermione parle-moi bon sang ! Quoi que tu ais fait je comprendrai !

Alors qu'elle allait enfin répondre, le géant à vapeur se fit entendre au loin. Le Poudlard Express venait d'arriver.

Une centaine d'élèves sortit en trombe dans le hall et Hermione se fit bousculer dans tous les sens, perdant Drago de vue. Elle l'entendit l'appeler, et alors que le moment idéal se présentait pour s'enfuir, la jeune femme le chercha à son tour.

Hermione sentit une main lui saisir le poignet et l'entraîner loin de la longue foule qui dévalait les escaliers, rejoignant le train qui sonnait un départ proche. Pour la première fois elle croisa alors son regard, un regard bleu azur...

- Hermione, dit-il à bout de souffle. Hermione regarde-moi !

La jeune femme restait toujours muette et tentait désespérément de tourner la tête, mais il la lui prise entre les mains et la força à l'écouter malgré le nombre d'élèves qui diminuait considérablement, chacun ayant rejoint le quai de gare.

- Hermione je m'en vais, déclara-t-il à toute vitesse. Je pars très loin d'ici. Tu n'as qu'à me dire un mot et je reste...

Hermione serrait les mâchoires si fort qu'elle en avait mal aux joues, empêchant par tous les moyens le mot « reste » de lui franchir les lèvres. Son bras lui faisait bien trop mal mais elle n'avait pas besoin de cette douleur pour savoir ce qu'elle risquait en acceptant.

- Dis-le moi Hermione, insistait Drago, pressé par le peu de temps que lui accordait le Poudlard Express. Je sais que tu ne viendras pas avec moi pour aider Potter, mais si tu me le demandes, je resterais avec toi et je vous aiderais, je resterais avec toi Hermione...

- Drago je...dit-elle enfin, mais le bruit résonnant du train l'interrompit, indiquant que tous les élèves avaient trouvé leur compartiment.

- Ecoute-moi, dit-il à toute vitesse. Je me fiche complètement de la raison pour laquelle on a été séparés, ce qui compte à présent c'est que l'on soit ensemble !

Hermione se dégagea de lui et annonça d'une voix désolée :

- Le...le train Drago. Je dois y aller...Pars, je t'en prie laisse-moi et pars...

- Attends ! cria-t-il en l'attrapant par le bras. D'accord ! D'accord mais avant je veux que tu saches que je serai à la tour d'astronomie, là haut à t'attendre en espérant que tu me rejoignes. Si tu ne viens pas, Hermione écoute-moi ! Si tu ne viens pas, je promets de ne plus jamais insister, je jure que j'oublierai tout de ce qui s'est passé entre nous et tu n'entendras plus parler de moi...

Il lui lâcha alors le bras, la laissant ainsi faire son propre choix, et posa ses lèvres sur les siennes, avant de lui murmurer un « Je t'aime », et de rentrer à l'intérieur du château.

La fumée que cracha bruyamment le train la réveilla et Hermione courut vers le quai, rejoignant les élèves qui ne s'étaient pas aperçu de sa disparition, à l'exception évidente de Harry et Ron. Mais elle resta sur le quai, quelque chose l'empêchait de monter et ses deux amis la regardaient étrangement depuis la fenêtre du wagon.

- Hermione mais enfin où étais-tu ! s'écria Ron. Tu as faillit louper le départ ! Qu'est-ce que tu attends pour monter dans le train dépêche-toi ! Harry dit quelque chose !

Mais ce dernier se contentait de froncer les sourcils, échangeant avec Hermione un regard intense où les paroles n'avaient pas leur place pour qu'ils se comprennent.

- On a besoin de toi Hermione, dit-il alors d'une voix grave. J'ai besoin de toi.

Sans doute Harry pensait-il que Hermione hésitait entre ses amis et son amour, ignorant que Drago avait proposé son aide.

- Hermione ! supplia Ron, toujours angoissé par le départ du train depuis sa rentrée en deuxième année...

Celle-ci secoua la tête pour chasser toutes les possibilités d'échappatoire qui tentaient de s'incruster en elle, et se précipita à l'intérieur. Arrivée dans le compartiment, Ron et Harry l'enlacèrent, mais Hermione ne voulut pas de cette fausse compassion et s'assit sur la banquette, le front collé à la fenêtre.

Perché en haut de la tour d'astronomie avec son balai, Drago attendait le cœur battant. Du bruit se fit entendre, quelqu'un montait les escaliers. Le jeune blond bondit sur son balai et se posta face à l'entrée qui donnait sur le balcon où il se trouvait. Alors qu'il s'attendait à voir une belle jeune femme à la chevelure brune et bouclée, un homme à la peau noire débarqua :

- Blaise ? interrogea Drago d'un air dépité. Mais qu'est-ce que tu fous là ?

- Eh bien pour être franc, le passé de mon père en tant que Mangemort me ferme énormément de porte pour l'avenir. M'acharner à réussir mes études en temps de guerre ne me servira à rien, je me suis dit que je serai beaucoup plus utile aux côtés d'un ami qui aurait bien besoin de moi...

- Non Blaise, trancha Drago. J'apprécie vraiment, mais je refuse de te condamner à une vie de fuite, je ne veux pas te voir mourir, tué par une bande de Mangemorts qui me pourchasseront.

- Je savais que tu dirais ça. Mais tu sais j'ai bien progressé en matière de magie noire, je sais me défendre je t'assure. Et puis sincèrement Drac', on est tous condamné à jouer un rôle dans cette fichue guerre, que je reste ici ou pas, j'ai des chances de me faire tuer. Tu ne supporteras pas la solitude, laisse-moi venir avec toi.

- Je ne serai pas seul, Hermione vient avec moi...

- Quoi Granger ? Oh non Drago, qu'est-ce que tu as encore fait...

- Je reste confiant, elle va bientôt arriver, attends encore un peu.

Mais le temps passait et les espérances du jeune homme s'en allaient en même temps que le chagrin et la colère arrivaient.

- Arrête avec cette histoire Drago ! continuait Blaise. Tout ça est allé beaucoup trop loin, accepte que cette fille t'ait menée en bateau et ravale ta fierté pour une fois ! Tiens regarde, le train part...

En effet, on pouvait apercevoir de tout en haut le Poudlard Express qui démarrait dans un nuage de vapeur.

- Elle ne viendra pas Drac', et tu le sais...

Ce dernier ne restait pas en place, il était si certain qu'elle le rejoindrait ! Elle n'avait pas le droit de le l'abandonner comme ça ! Non il ne voulait pas retomber dans l'hypothèse qu'elle ne l'aimait pas, il n'en avait pas la force...

Plus le train commençait à prendre de la vitesse et moins Hermione avait de facilité à respirer, le paysage qui défila lui fit tourner la tête. Son cerveau était en ébullition, tournant et retournant en boucle ses faits et gestes, ses décisions, ses propres paroles, le serment inviolable, tous les évènements de cette année...Et une seule question lui occupait l'esprit : pouvait-elle vivre sans Drago Malefoy ?

- Non...souffla Hermione.

- Non quoi ? demanda Ron, interloqué.

Hermione se leva d'un bon, faisant sursauter ses amis. Après tout elle n'était pas obligée de lui dire la vérité ? Elle pouvait rester avec lui et combattre à ses côtés ? Certes ils y auraient beaucoup plus de risques qu'il découvre la vérité en restant avec lui, mettant ainsi sa propre vie en péril, mais au moins il saurait qu'elle l'aime et ça c'était le plus important.

Hermione embrassa soudainement ses deux amis qui restèrent sans voix, et ouvrit brusquement les portes du compartiment. Elle entendit Harry crier son nom mais elle continua de courir dans le couloir. Arrivée au compartiment qui servait à ranger les bagages, Hermione s'empara de son balai et, ignorant les avertissements de Mc Gonagall qui l'avait vu sortir, elle sauta du train en marche et s'envola dans les airs, partie rejoindre son âme sœur...

Blaise perdait patience et força Drago à enfourcher son balai.

C'était la première fois que la vitesse ne déstabilisa pas la jeune femme, trop concentrée vers son but.

Drago dégagea vivement son bras de la main noire qui l'attirait vers les hauteurs. Il devait attendre encore, elle viendrait...

Le château lui apparût enfin, tout petit au loin. Elle y serait bientôt...

Drago se débattit et finit par pousser son ami à terre.

- Hermione ! hurla-t-il, brisant le silence avec un écho effrayant. Hermione !

La douleur s'entendait dans cette voix brisée par le désespoir...

Quelqu'un avait crié son nom, et ça venait de là haut. Hermione tenta de prendre de la hauteur, mais si la vitesse ne la dérangeait plus, le vertige, lui, restait bien là. Malgré toute la volonté du monde, Hermione sentit son cœur lâcher durant les derniers mètres qu'elle avait pris et décida de redescendre devant l'entrée du château.

- Le train est partit et elle n'est pas là, dit fermement Blaise devant son ami qui s'était effondré à genoux.

Jamais il ne l'avait vu dans un état aussi faible, anéantis.

- Je suis un parfait idiot...souffla Drago dans un murmure, tête baissée.

- C'est cette fille qui t'a rendu fou ! défendit Blaise. Arrête de t'apitoyer sur toi-même et redeviens le Malefoy que l'on respectait tous ! Celui que personne n'impressionnait, celui qui faisait honneur à notre maison ! Et encore celui qu'aucune femme n'atteignait le cœur...

Hermione grimpait les marches quatre à quatre, refusant d'écouter ses jambes qui lui criaient sa douleur, et encore moins son bras qui menaçait de se fendre en deux d'un instant à l'autre.

- Elle détestait cette partie de moi, répondit-il les yeux dans le vague.

- Qui Drago ! Qui hein ? Tu parles de cette fille comme si elle avait existé ! Tu t'accroches à une image que cette peste de Granger t'a donnée ! Si elle existait vraiment Drago, alors explique-moi pourquoi elle n'est pas ici en ce moment même ?

Plus que trois étages. Courage Hermione, ne fais pas demi-tour, il doit être là à t'attendre, dépêche-toi bon sang, dépêche toi !

Drago se releva lentement et plongea son regard dans celui de Blaise :

- Merci, lui dit-il sincèrement. T'es un vrai pote pour moi Zab'. Aller en route, on a assez perdu de temps avec mes conneries.

- Content de te revoir Malefoy, dit Blaise avec un sourire avant d'enfourcher son balai à son tour.

Hermione entra en trombe dans la salle de classe, et se précipita sur la porte qui donnait dehors avant de s'écrier :

- Drago je t'...

Mais le balcon était vide, désert. Le vent vint lui caresser les cheveux, faisant valser sous ses yeux quelques feuilles à l'endroit même où il devait se tenir quelques secondes plus tôt. Elle courut jusqu'au rebord de pierre et cria aussi fort qu'elle put le nom du Serpentard. Des larmes coulèrent en abondance, et la jeune femme se laissa lentement glisser le long du muret, répétant doucement « Drago » une infinité de fois.

- Tu as entendu ? dit alors le jeune homme blond qui stoppa aussitôt son balai en plein milieu des nuages.

- Entendu quoi ? dit Blaise un peu plus loin.

- J'ai cru...j'ai cru entendre quelqu'un crier mon nom...

Blaise redescendit pour voler à sa hauteur :

- Tu as du rêver.

- Sans doute, mais je préfère être sûr, déclara-t-il avant de faire demi-tour et de redescendre vers le château.

- Oh non Drac' ! Par pitié !

- Ça ne prendra pas longtemps, suis-moi !

Le cœur battant la chamade, Drago arriva devant la tour d'astronomie, plein d'espoir. Mais il n'y avait toujours personne...

- Elle est encore très présente dans ton esprit, dit alors Blaise qui venait d'arriver par derrière. Je le comprends et tu ne l'oublieras pas avant un certain temps. Mais maintenant il va falloir faire la part des choses entre ce qui est réel et les effets de ton imagination, tu ne crois pas ?

- Ouais, souffla Drago dont les yeux restaient fixés sur le balcon. J'en ai marre de toute cette histoire, on se casse.

Il réussit enfin à détacher son regard et fendit l'air à toute allure aux côtés de son ami, fuyant à jamais un lieu de souffrance et de faux souvenirs...

Toute seule dans cet immense château, Hermione n'avait plus la force de pleurer à nouveau. Sa tristesse atteignait un seuil inconsolable, Drago devait déjà être loin maintenant...Peu de personne aurait encore eut la force de vivre. Mais Harry et Ron comptaient sur elle, et elle n'était pas assez égoïste pour mettre fin à ses jours et faire souffrir ainsi ses proches et sa famille, non il y avait déjà eut trop de larmes versées.

Sans qu'elle ne s'en rende compte et sans doute par habitude, ses pas l'avaient menés devant sa propre salle commune, et Hermione pénétra à l'intérieur. Des centaines de souvenirs s'emparèrent de son cœur, une mélancolie insupportable régnait dans cette pièce. Pourtant Hermione resta là, plantée au milieu de cette salle autrefois si chaleureuse où le pacte était né. Ce coin là, où Drago avait déposé ses cadeaux de Noël, cette fenêtre, par laquelle elle avait jeté le Bulborbus, folle de rage après qu'il ait retiré le cœur qu'elle pensait destiné à Lisa, ce fauteuil, où elle s'était mordu les doigts en pensant que Drago passait à l'acte avec la Serdaigle.

Elle monta même dans la chambre verte et argentée, puis vint s'allonger dans le lit aux draps de soie, imaginant que deux bras puissants l'entourait de toute sa taille.

Demain elle rejoindrait Harry et Ron au Terrier. Demain elle irait de l'avant et oublierait un passé trop douloureux...

Demain seront séparés deux adolescents, deux cœurs, deux vies, deux âmes sœur, une histoire...

Séparés à jamais ?

« Disons que sur Terre, chaque personne quelle qu'elle soit, détient une âme sœur. Lorsque vous naissez, votre âme sœur existe déjà quelque part dans le monde, elle est vous, vous êtes elle, vous ne faîte qu'un, unis par un amour indestructible et éternel... ». Mme Pomona Chourave.

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