Chapitre 19 : Fais toi une raison Hermione
Hermione ne trouva pas le sommeil cette nuit là. Se tournant et se retournant sans cesse, elle ne parvenait pas à chasser le visage de Drago la regardant comme un monstre. Elle avait la réelle impression que son cœur était fendu, ouvert, laissant le sang et la douleur s'écouler lentement...
Elle ne sut combien de temps elle dormit, mais Hermione fut réveillée quelques heures plus tard par une conversation assez bruyante provenant de la Salle Commune. Après avoir frotté ses yeux gonflés et rougis par les larmes, elle enfila son peignoir vert, non sans une pointe de nostalgie, puis sortit de sa chambre. Elle vit alors Rufus Scrimgeour, Rogue et Dumbledore qui tentaient vainement de calmer Drago, ce dernier torse nu, retenu de force par deux membres du ministère. « Alors Lisa disait la vérité, pensa sombrement Hermione, ils viennent le chercher... ».
- Lâchez-moi ! crachait Drago.
- Monsieur Malefoy, dit calmement Scrimgeour, j'ai ici une autorisation du Ministère des Enquêtes Criminelles Magiques me permettant de vous emmener pour un interrogatoire qui...
- Lâchez-moi ! hurla-t-il.
Devant une telle fureur, mais surtout, un tel regard gris, le ministre se sentit soudain fondre mais n'en perdit pas son assurance :
- Il vaudrait mieux pour vous que vous vous calmiez jeune homme...
- Lâchez-moi, répéta Drago entre ses dents.
- Lâchez-le ! intervint alors Hermione.
Tous les regards se levèrent vers elle tandis que la jeune femme dévalait les escaliers avant de venir s'adresser au ministre :
- Il ne faut surtout pas le maintenir, dit-elle précipitamment, si vous voulez son attention ne le touchez pas, surtout, ne le touchez pas...dit-elle à bout de souffle.
- Navrée Miss, mais c'est la loi nous devons, par mesure de sécurité, faire en sorte que...
- Il ne coopérera jamais si vous continuez à le tenir de force, coupa Hermione. Faite-moi confiance...
Rufus Scrimgeour sembla hésiter, mais le jeune homme blond semblait dans un tel état de transe qu'il jugea préférable de ne pas envenimer la situation. Il fit un signe de tête et les deux hommes lâchèrent Drago qui s'empressa de reculer de quelques pas.
- Je suppose que vous allez le garder toute la journée, dit Dumbledore d'un ton sec.
- Tout cela dépend de ce qu'il a à nous révéler Albus, vous connaissez la procédure...
- Que trop bien, trancha-t-il avant de se diriger vers Drago d'un pas énergique. Je vais m'arranger pour que vous soyez de retour demain, suivez-les à présent.
Drago finit par obéir, conscient que le directeur ne pourrait jamais défendre les actes qu'il avait commis cet été, aujourd'hui était sans aucun doute le dernier jour qu'il mettait les pieds à Poudlard...Il se tourna alors vers Hermione et la regarda longuement, retrouvant dans ces yeux inquiets la femme qu'il aimait :
- Tiens Granger, dit-il en sortant de sa poche de jean une boule de papier froissé qu'il lui tendit, donne ça à Hermione de ma part...
Troublée par ces dernières paroles, la jeune femme prit le présent et regarda Drago se faire emmener loin d'elle.
Elle resta plusieurs minutes ainsi, fixant le portrait par lequel il venait de disparaître, avant de reprendre ses esprits et de porter son attention sur la boule de papier froissée. Les mains tremblantes, Hermione déplia délicatement les couches de papier avant de révéler ce qu'elles cachaient : une chaîne en argent dont le pendentif était le petit cœur violet du Bulborbus retiré par Drago lui-même quelques jours plus tôt...Hermione le prit délicatement, faisant glisser les petits maillons de la chaîne entre ses doigt, tout comme elle laissait couler librement les larmes sur ses joues. Elle passa le collier autour de son cou, serrant dans sa paume ce pourquoi elle s'était tant battu, pour finalement le sacrifier...Un mot y était glissé : « Pour que tu n'oublies jamais que mes sentiments pour toi ont été sincères ».
- Moi aussi Drago, murmura-t-elle, moi aussi...
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Drago et Hermione étaient en quelques sortes devenu le couple « people » du collège, chacune de leur déclaration étant à chaque fois publiques, les élèves pouvaient suivre leur relation et les paris se faisaient nombreux, les photos du couple enlacé passant de deux mornilles à dix mornilles. Si seulement ils savaient, s'ils savaient que tout cela était loin d'être un jeu entre deux adolescents vivant une crise amoureuse, mais une question de vie ou de mort. Hermione n'alla pas en cours aujourd'hui, préférant se ronger les sangs dans l'un des fauteuils préfectoral, essayant de se convaincre que Voldemort maîtrisait la situation au ministère, ordonnant à ses fidèles de convaincre la cours de libérer Drago.
- Hermione ? Ouvre-nous s'il te plaît.
Celle-ci ordonna au chevalier de les laisser entrer. Harry et Ron pénétrèrent à l'intérieur, le visage grave.
- Bon maintenant tu nous racontes, déclara fermement Harry en prenant une chaise, et pas de mensonges.
Hermione prit une profonde inspiration, sachant pertinemment que leur mentir était au dessus de ses forces, elle ne l'avait que trop fait ces derniers temps. Elle leur fit donc le récit de la conversation avec Lisa, évoquant le Serment Inviolable qui obligeait Voldemort à maintenir Drago en vie, à la seule condition qu'elle le quitte. Ainsi que son propre Serment, lui interdisant de révéler la vérité à Drago.
- Enfin Hermione tu te rends compte que tu viens de faire un pacte avec Tu-Sais-Qui !
- J'en suis consciente Ron ! répliqua-t-elle. Je n'avais pas le choix, si je refusais Voldemort n'aurait rien fait pour sauver la vie de Drago !
- Tu crois vraiment qu'il aurait laissé mourir son Mangemort le plus prometteur sans rien tenter ? demanda Harry peu convaincu.
- Si Drago refusait de le rejoindre, oui crois-moi, il aurait laissé le ministère agir ! Ce que je ne sais pas, c'est pourquoi le fait que je quitte Drago avait tant d'importance à ses yeux pour qu'il en vienne à faire un Serment Inviolable...
- Ça me semble pourtant évident Hermione...dit alors Harry. Drago a toujours eu peur de la mort, quoi qu'il dise, ça se lit dans ses yeux, il ne veut pas mourir et ça depuis tout jeune déjà. Si Drago ne t'avais pas rencontré, Voldemort lui aurait proposé la vie en échange de sa fidélité et je mettrais ma main à couper qu'il aurait accepté sa proposition plutôt que le Baiser du Détraqueur. Mais il est tombé amoureux de toi à une période de sa vie assez difficile, et il lui serait impensable à présent de rejoindre le camp de Voldemort et se battre ainsi contre toi...Et ça me tue de le dire, mais je pense sérieusement qu'il aurait préféré mourir Hermione. Il t'aime, je l'ai vu hier dans son regard, il t'aime vraiment.
Voilà pourquoi Voldemort tenait tellement à vous séparer, Drago devait non seulement n'être rattaché à rien ni personne, mais en plus de ça le fait de vous séparer provoquerait sûrement chez lui une colère noire, influençant son choix vers le mal.
Hermione ne put se retenir et éclata en sanglot dans les bras de son ami. L'entendre ainsi, lui, reconnaître un tel amour de Drago à son égard lui était encore plus douloureux, prenant conscience des réels sentiments du Serpentard, de ce réel début de relation sérieuse qu'elle avait gâché.
Hermione n'avait jamais autant pleuré devant ses amis, et elle fut prit d'un certain malaise en réalisant son comportement « faible », comme aurait dit Drago. Elle tenta de prendre un air un peu plus détaché et demanda :
- Où en est-on à propos des Horcruxes Harry ?
- Eh bien mis à part le journal intime de Jedusor, le Médaillon de Salazar et la bague des Gaunt, Dumbledore et moi supposons, je dirais même qu'on est sûr, que le diadème de Rowena Serdaigle, la Coupe de Helga Poufsouffle et Nagini seraient les trois autres parties de Voldemort.
- Le serpent ? s'étonna Ron.
- Oui, répondit-il, Dumbledore pense que c'est la seule explication pour que Voldemort ait un tel contrôle sur l'animal.
Harry leur raconta ses récentes escapades dans la Pensine du directeur, confirmant ainsi les hypothèses de ce dernier, comme quoi la coupe et le diadème seraient des objets de très grande valeur ayant appartenu aux deux fondatrices de Poudlard.
- Comment va-t-on s'y prendre pour les trouver ? demanda Hermione.
- Je n'en ai aucune idée, avoua sombrement Harry.
Ils restèrent silencieux un bon moment, le regard au sol, probablement en train de réaliser la longue tâche qui les attendaient...
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Tous trois descendirent déjeuner dans la Grande Salle, ignorant les remarques et les regards lancés sur leur passage.
- Salut Hermione ! dit Ginny. Bonjour Harry, je t'ai gardé une place.
La rouquine lui montra une place vide sur le banc en bois, les yeux brillants d'espoir.
- C'est gentil Gin', mais ce n'était pas la peine il y a une place ici, dit-il en s'asseyant un peu plus loin avec Ron.
Le sourire de la jeune femme retomba aussi vite qu'il était apparu, elle n'adressa même un regard à Hermione qui vint s'asseoir en face d'elle.
- Il me déteste, marmonna-t-elle la tête dans les mains.
- Tu sais très bien que non, répondit Hermione.
- Il m'évite ! dit alors Ginny en relevant la tête.
- Tu ne crois pas que tu exagères ?
- Ah oui ? Regarde bien Hermione.
Elle se redressa et appela :
- Harry ? J'ai besoin de conseils pour le match de Quidditch à venir, le poste de poursuiveuse est tout nouveau pour moi. Tu crois qu'on pourrait s'entraîner tous les deux après les cours ?
- Pas ce soir Ginny désolé, Rogue nous a donné un parchemin et demi à rédiger !
- Demain alors ?
- Il y a une sortie à Pré-au-Lard.
- Le lendemain ? tenta-t-elle.
- Heu je sais pas...on verra ok ? dit-il avant de reporter son attention sur la conversation de Seamus et Ron.
Ginny leva un sourcil interrogateur à Hermione qui baissa les yeux.
- Tu vois tu le reconnais ! Je suis un cas désespéré ! se lamenta-t-elle. Il doit me trouver moche, j'en suis sûre !
- Oh arrête un peu Gin', coupa Hermione agacée. Tu es très belle, beaucoup de garçons rêvent de sortir avec toi et tu le sais ! Harry aimait vraiment Cho, laisse-le s'en remettre.
- Oui et bien parti comme c'est j'en ai pour trente ans !
Hermione ne répondit rien. Elle devait l'admettre, Harry ne semblait pu vouloir tomber amoureux de toute sa vie, peut-être était-ce pour cela qu'il repoussait Ginny. Hermione se mordit la lèvre inférieure, elle aussi repousserait-elle tous les futurs garçons qui lui plairont à cause de son amour pour Drago ? Et lui alors, redeviendrait-il comme avant jusqu'à oublier la première femme qu'il a aimé ? Tous ces cœurs brisés retomberont-ils seulement amoureux un jour ? Tant de questions auxquelles Hermione ne pouvait que supposer la réponse, et elle ne lui apparaissait pas vraiment positive...
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Le lendemain matin, Hermione se réveilla en sursaut. Elle se dégagea maladroitement des draps et sortit de sa chambre en courant, traversant le petit couloir qui le séparait du Serpentard. Sur la pointe des pieds, Hermione tourna délicatement la poignée, et alors qu'elle s'attendait à discerner une silhouette endormie dans le noir, la lumière aveuglante du jour révéla une chambre identique à la veille, avec un lit vide.
- Il n'est pas rentré, souffla Hermione paniquée.
Elle dévala les escaliers et s'apprêtait à sortir de la salle commune mais elle tomba nez à nez avec Dumbledore :
- Ah miss Granger, dit-il de sa voix posée, la scrutant à travers ses lunettes en forme de demi-lune. Vous vous apprêtiez à venir me voir, je me trompe ?
Hermione approuva.
- Je suis heureux de constater que le sort de monsieur Malefoy vous intéresse autant je dois dire.
- Professeur je suis vraiment désolée à propos de ce qu'il s'est passé durant votre soirée, dit Hermione à toute vitesse. Je ne voulais pas tout gâcher et...
Mais Dumbledore la fit gentiment taire d'un simple geste.
- Ce qui se passe entre vous et ce chère Drago ne me regarde pas. Aussi je tiens à m'excuser pour avoir fait de votre couple un véritable événement de foire...
- Où est-il professeur ? dit Hermione qui ne put retenir la question qui lui brûlait les lèvres plus longtemps.
- Le ministère l'a innocenté, il sera de retour dans quelques heures.
Le cœur de la jeune femme retomba lourdement dans sa poitrine et elle ne put retenir un sourire.
- Je vais être franc miss Granger...Bien que le fait qu'il soit libre m'enchante, monsieur Malefoy n'aurait jamais du être relâché si tôt. Je pense qu'il vous a parlé des choses qu'il a faites, bien que ce soit du passé, et la potion du Véritasérum aurait du avoir des conséquences graves, bien plus graves...
Hermione baissa la tête, masquant son trouble.
- Si vous savez quoi que ce soit miss, je vous prie de me le dire.
- Je ne sais rien professeur, rien du tout, mentit-elle.
Elle savait que Dumbledore était loin d'être convaincu, mais elle le remercia intérieurement de ne pas insister d'avantage.
- Bien dans ce cas, je vous souhaite une agréable journée.
Une fois parti, Hermione lâcha un long soupir. Puis, le cœur léger malgré le fait qu'elle ignorait si Drago avait oui ou non accepté l'évidente proposition du Lord, elle parti se changer pour la sortie à Pré-au-Lard qui lui ferait le plus grand bien.
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Vêtue d'un long manteau blanc ainsi qu'un bonnet de même couleur, épousant parfaitement la forme de son crâne, Hermione respira l'air glacé du Parc enneigé. Alors que Ron se précipitait vers la boutique Zonko, Hermione marcha aux côtés de Harry, prête à aborder un sujet dont le jeune homme n'était jamais vraiment à l'aise avec elle : les filles.
- Tout va bien pour toi en ce moment Harry ?
- Oui, dit-il en regardant ailleurs.
- Je parlais...à propos de Cho.
- Je n'ai pas envi d'en discuter Hermione, dit-il d'un ton calme mais définitif.
- Et Ginny hein ? Tu ne veux pas en parler non plus ?
- Qu'est-ce qu'elle vient faire la dedans ? dit-il la dévisageant.
- Oh je pense que tu le sais Harry.
Celui-ci bougonna quelque chose mais Hermione fit comme si elle n'avait rien entendu et poursuivit :
- Que tu ne veuilles pas sortir avec elle c'est une chose, mais tu n'as pas le droit de la laisser espérer en sachant très bien ce qu'elle attend de toi !
- Tu n'as pas comprit Hermione ! Je ne veux pas la repousser !
- Ah...ah oui ? Alors où est le problème ?
- Elle ne sera pas heureuse avec moi, voilà le problème.
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
Harry cessa de marcher, puis lui montra les Trois Balais du doigt. Devant, Cho Chang rigolait avec ses amis, ses longs cheveux noirs soyeux se balançant élégamment dans son dos.
- Tu vois Hermione, cette fille a détruit toute la confiance que j'avais en elle. Maintenant il ne me sera plus jamais possible de faire confiance à une femme. Mais pourtant je l'aimerai toujours. Si je sors avec Ginny, elle va devoir supporter le fait que mes yeux suivront Cho à chaque fois qu'elle passera dans le coin, que mes pensées iront souvent vers elle. De plus je sais que je me torturerai l'esprit chaque jour en espérant que Ginny ne soit pas avec un autre homme. Je crois que je ne suis plus capable d'aimer Hermione, et Ginny en souffrirait...
- Tu penses sérieusement que Ginny ne sait pas tout ça Harry ? Elle a pleinement conscience de ce que tu as enduré, et elle est prête à t'attendre autant de temps qu'il faudra. Elle t'aime sincèrement Harry, depuis sa deuxième année ! Surtout ne commet pas l'erreur de mettre toutes les femmes dans le même panier que Cho...
Sur ces dernières paroles, Hermione s'éloigna vers les Trois Balais. Le jeune homme la regarda partir, un air tendre sur le visage, puis il la vit alors revenir, un air horrifié sur le visage. Elle était accompagnée de Cho :
- Très bien Harry, déclara Hermione en tenant la chinoise par le bras.
Cette dernière semblait complètement dépassée par ce qu'il se passait, ne comprenant pas ce qu'elle faisait là.
- Regarde-là bien Harry, dit Hermione, et maintenant, insulte-là.
- Qu..quoi ? Enfin Hermione à quoi tu joues ? demanda-t-il en adressant un regard d'excuse à Cho.
- Tant que tu ne lui auras pas dit tout ce que tu as sur le cœur, tu resteras malheureux, car contrairement à ce que tu crois, le temps n'efface pas la douleur. Allez vas-y, elle t'écoute.
- Arrête Hermione bon sang ! dit Harry entre ses dents, gêné. Laisse la partir tu es ridicule.
Hermione soupira.
- Bon très bien, tu peux partir Chang, Harry ne t'en veut pas pour ce que tu lui as fait...
- J'ai pas dit ça...grogna-t-il.
- Oh mais tu le penses, renchérit Hermione.
- Pas du tout !
- Ne me mens pas Harry, rigola-t-elle, pas à moi, pas à elle ! Tu t'es très bien remis de ce qui s'est passé...Tu oublieras vite.
- JAMAIS ! explosa-t-il soudain.
Cho et Hermione sursautèrent, puis le silence s'installa.
- Jamais, répéta Harry dans un souffle en s'adressant à la Serdaigle. Je n'oublierai jamais ce que tu m'as fait Cho...Tu m'as fait mal, j'y pense nuit et jour, imaginant où on en serait toi et moi si tu ne m'avais pas trompé. Je t'ai tellement aimé, mais qu'est-ce que tu en as fait toi de cet amour hein ? Je pensais que je t'aimais toujours, mais en réalité, ce que j'aimais encore c'était l'image de toi, lorsqu'on était encore ensemble. Je réalise à présent que celle que je vois aujourd'hui ne me plaît plus du tout, je la déteste même...Je te déteste.
Libéré d'un poids énorme, Harry tourna la tête vers le visage émerveillé de Hermione, puis il dévala la pente de neige non sans glisser deux trois fois, avant de rejoindre Ginny qui discutait avec une Poufsouffle. Sans un mot, il passa sa main sous la nuque de la jeune femme et l'embrassa. Cho, qui venait seulement de se remettre du choc, regarda Hermione d'un air démonté.
- On assume ses actes ! déclara Hermione avec un gigantesque sourire.
Lorsque Harry mit fin au baiser le plus beau de sa vie à son goût, il colla son front sur celui de Ginny, le sourire aux lèvres.
- Dis moi que tu ne fais pas ça pour oublier Cho, murmura Ginny.
Harry hocha la tête sans s'arrêter de sourire :
- C'est toi que je veux, j'en suis sûr maintenant.
Ils s'embrassèrent à nouveau devant le regard ahuri de Ron qui sortait de la boutique, les bras chargés de farces et attrapes. Il se tourna vers Hermione qui l'avait rejoint :
- Heu...j'ai loupé quelque chose ? demanda-t-il.
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Le soir tombait et la majorité des élèves était déjà rentré au château. Malgré ses doigts frigorifiés, Hermione attendait patiemment que le nouveau couple heureux que formait Harry et Ginny, décide enfin de rentrer. Abritée sous un arbre, la jeune femme admirait en silence les flocons de neiges qui descendaient par millier, renforçant chaque seconde l'épais manteau blanc du Parc.
- Nostalgie quand tu nous tiens, dit alors une voix derrière elle.
- Donovan ? s'étonna-t-elle. Tu n'es pas rentré avec les autres ?
- Je m'apprêtais à le faire, puis je t'ai vu.
Il ne dit pas un mot de plus, puis vint la rejoindre sous l'arbre.
- Ça te va bien le nez rouge, dit-il avec un sourire que Hermione lui rendit. Tu as froid ?
- Oui un peu, avoua-t-elle.
Il la prit alors dans ses bras, et Hermione se laissa réchauffer par cette douce étreinte. Au bout de quelques minutes, Donovan desserra ses bras et planta son regard chaleureux dans celui de la jeune femme :
- Tu me plais Hermione. Tu me plais énormément, depuis le jour où je t'ai vu.
Il approcha alors ses lèvres et alors qu'elles entraient en contact avec celles de Hermione, celle-ci détourna doucement la tête, les yeux fixant le sol, mal à l'aise :
- Je...je suis désolée, bredouilla-t-elle.
- Non c'est moi, excuse-moi je n'aurais pas du...
- C'est rien. Surtout ne pense pas que c'est en rapport avec toi, seulement...
- Tu n'as pas à te justifier Hermione, crois-moi. J'attendrai. J'attendrai le temps qu'il faudra.
- Merci...
Hermione se proposa d'aller leur chercher deux bièraubeurres aux Trois Balais, et s'absenta quelques minutes. Seul, Donovan eut à peine le temps de poser sa tête contre l'arbre qu'une main surgissant de derrière le tronc lui saisit le col pour le plaquer à nouveau, la baguette sous le menton.
- Malefoy...sourit Donovan. Laisse-moi deviner, tu viens me menacer c'est ça ?
- Fais lui verser une seule larme, et je te jure que tu regretteras d'être venu au monde.
- Oh oh ! Alors c'était vrai ? Le grand Malefoy est réellement tombé amoureux ? Désolé mais t'as eu ta chance mec, elle veut plus de toi, elle s'est foutu de ta gueule t'as pas encore compris ? Ce qui se passe entre elle et moi à présent ne te regarde aucunement mec, alors un conseil, oublie-là.
- Il est hors de question que je te laisse manipuler Hermione à ta guise pour la mettre dans ton lit avant de la jeter c'est clair ? Elle n'est pas comme les autres, tu devrais de mettre ça dans le crâne « mec »...
- Qui sait, peut-être que je tomberais amoureux d'elle moi aussi ? ricana-t-il.
- Alors ce jour-là je te souhaiterais toutes les forces du monde pour y survivre...
- Donovan ? appela Hermione.
Drago eut juste le temps de ranger sa baguette et de lâcher le Serdaigle que la jeune femme apparut, deux bièraubeurres à la main.
- J'espère que je n'ai pas été trop lo...
Elle s'interrompit aussitôt en apercevant le jeune homme blond.
- Drago...lâcha-t-elle dans un souffle.
Si celui-ci fut déstabilisé par la beauté de la jeune femme ce soir-là, il n'en laissa rien paraître. Sans un mot, il s'éloigna vers le château.
- Qu'est-ce qu'il faisait là ? demanda-t-elle enfin.
- Je sais pas trop, bon on se la boit cette bière ?
- Une autre fois peut-être, dit machinalement Hermione sans quitter des yeux la silhouette de Drago qui marchait au loin.
Elle se tourna vers Donovan et sembla seulement réaliser sa présence, puis elle lui tendit les deux chopes qu'il prit malgré lui.
C'est alors qu'elle prit la direction du château sans un regard en arrière pour l'homme qu'elle laissa seul sous l'arbre, tandis que son esprit entier était tourné vers Drago Malefoy.
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