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Chapitre 18 : L'amour avant le bonheur


Drago faisait de grandes enjambées pour rejoindre leur salle commune, et Hermione devait presque courir pour rester à sa hauteur.

- Tu ne crois pas qu'on devrait prévenir le professeur McGonagall de ce qui vient de se passer ?

- Non, si tu tiens à la vie de ton professeur de métamorphose ne dis rien, trancha Drago.

- Arrête ils ne s'en prendront jamais à elle ici, rigola Hermione d'un air évident.

Mais Drago se retourna vers elle et le regard grave qu'il lui adresse fit disparaître son sourire.

- Ils n'oseraient jamais, renchérit-t-elle d'une voix qu'elle voulait assurée.

- Hermione ce sont des Mangemorts ! Tu n'as pas l'air de réaliser qu'ils sont aux côtés de Tu-Sais-Qui, et que la seule chose -qu'ils attendent est le signal de leur maître pour passer à l'attaque.

- Oui mais dans Poudlard enfin ! Avec Dumbledore en plus !

- Crois-tu vraiment que ces Serpentards restent tranquilles et discret parce qu'ils ont peur de se faire renvoyer ? Ce qu'il faut que tu comprennes Hermione, c'est que plus rien n'a d'importance pour eux que le Mage Noir. Le servir fidèlement est à présent leur seule raison de vivre, alors fais moi confiance quand je te dis qu'ils étaient capable de nous tuer tout à l'heure. Allons-y. Plus vite !

Cette dernière peinait à le suivre, jetant frénétiquement des regards en arrière pour vérifier qu'ils n'étaient pas suivis, paralysée par la peur un peu plus chaque seconde. Elle réalisait durement les paroles du jeune homme, refusant d'accepter le fait que ce qui venait de se passer dans le couloir n'était pas un jeu, ils avaient l'intention de les tuer, et elle, naïve, s'étaient amusée à se battre. Voldemort recrutait de plus en plus à Poudlard, il fallait se rendre à l'évidence, la vraie guerre se faisait sentir...

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C'était la veille de la rentrée.

Je me regardais une dernière fois dans le miroir. J'aurais du aimer ce que ce je voyais, mais rien à faire, mon reflet me dégoûtait. J'avais beau me convaincre que ce que j'allais faire était digne de mon nom et de mon sang, j'avais devant moi l'image de quelqu'un de soumis et obéissant. Je détestais ça.

A regret, je suis parti rejoindre mon père en bas. Il me souriait, fier. Il ne m'avait jamais souri avant, mais aujourd'hui était particulier, car après avoir passé dix-sept ans à me forger à son image, il avait enfin réussi son but : le Lord Noir désirait me marquer sa confiance.

- Où vas-t-on père ? ais-je demandé.

- Au grand cimetière de Rochester. Tu effectueras là-bas ton dernier devoir.

Il n'en dit pas plus. Je savais que je devais me taire à présent, simplement obéir. Accompagné de plusieurs Mangemorts et de mon père, je me suis rendu sur place, prêt à témoigner ma dévotion auprès du Maître, une fois de plus...

- Bienvenue Drago.

J'entends encore sa voix glaciale résonner dans ma tête, sa main inhumaine et froide se poser sur mon épaule, givrant mes entrailles d'un froid mortel.

- Tu as prouvé ton désir de me servir à maintes reprises, je suis fier de toi...Mais je sens en toi encore tellement de sentiments Drago, et tous deux savons très bien qui en est la cause...

Il laissa sa phrase en suspend, me laissant aisément deviner que ma mère n'avait plus intérêt à me convaincre discrètement de renoncer...

- Aussi c'est pourquoi je veux te voir tuer de mes propres yeux...

- Sauf vôtre respect Maître, risquais-je, il me semble que vous m'avez déjà envoyé tuer Maître.

- Je ne suis pas idiot Drago, me répondit-il dangereusement, il avait senti mon hypocrisie, je ne pouvais rien lui cacher. Bien sûr que tu es déjà allé sur le champ de bataille lancer le sortilège de mort aux opposants, mais dans ces moments-là notre instinct de survie prend le dessus et tuer nous est égal.

Il fit un geste de la main et le Mangemort se trouvant derrière lui transplana aussitôt, avant de revenir quelques secondes plus tard, mais pas seul : il tenait fermement une petite fille par le bras. Elle ne devait pas avoir plus de cinq ans, habillée d'un pull rose et d'un pantalon assorti, ses cheveux blonds coiffés en deux petites couettes, elle hurlait. Malgré sa petite taille fragile, l'enfant se débattait, pleurant et criant sa mère avec des yeux exorbités de peur.

- Tue-la Drago.

Il suffisait que je la tue et le Maître me marquerait comme l'un de ses fidèles, ce dont je rêvais depuis petit. Mais cette année les choses avaient changées dans ma tête, la prise d'assurance et la maturité m'avaient fait réaliser certaines choses, comme le fait que je haïssais les ordres plus que tout...Plus rien n'avait d'importance à mes yeux, les requêtes et les ambitions du Maître m'étaient devenues complètement égales, j'avais découvert en moi un réel besoin de faire ce qui me plaisait.

Je sortis ma baguette, et c'est d'une voix tremblante mais d'une main ferme que je fis jaillir un éclair vert. La petite fille s'écroula au sol, inerte, son dernier hurlement déchirant un silence de mort...

Je ne ressentais rien, ni regret, ni fierté, rien, mis à part peut-être, de la lassitude. Le Mage Noir me félicita et transplana avec tous ses adeptes après avoir annoncé que la célébration se ferait le soir même. Une fois seul, mon père me sourit pour la deuxième fois de sa vie :

- Je suis fier de ce que je vois mon fils.

Je n'ai rien dit, je contenais ma colère, son visage m'insupportait, sa voix, ses gestes, tout...Mais je ne pus résister à l'envie de répondre lorsqu'il m'ordonna :

- Rentre à présent, et prépare-toi pour ce soir.

- Je sais ce que j'ai à faire père et je le ferais quand bon me semble.

Il se figea. Jamais je n'avais discuté aucun de ses ordres, et la surprise qu'affichait son horrible visage n'assurait rien de bon :

- Le fait de devenir Mangemort n'enlève pas ma fonction de père Drago.

Par le mot « père », il entendait bien sûr « autorité » et « pouvoir ».

- J'en ai assez, osais-je. Vos ordres me fatiguent, tout comme ceux du Maître.

- Qu'est-ce que tu dis ? siffla-t-il.

- Vous m'avez élevé dans un esprit de complète indépendance, m'avez répété de ne faire confiance qu'à moi-même, m'avez inculqué des notions fondamentales telles que sang pur et supériorité, m'avez interdit de respecter quiconque. Pourquoi devrais-je mettre tout ça de côté pour obéir fidèlement au Lord ?

- Je t'ai enseigné également le devoir de l'obéissance face à moi ou au Seigneur, l'importance de ton comportement pour un futur proche : celui-là. Celui où ta vie ne serait contrôlée que par Lui, où ta dévotion serait ton seul atout pour garantir une perpétuelle confiance de sa part, cette dernière étant seule maître de ta vie ou de ta mort.

- Et j'ai retenu ces leçons...jusqu'à l'âge de seize ans. Seize ans pendant lesquels mon désir de liberté et d'indépendance somnolait en moi. Mais il était là, et je l'ai découvert cette année, réalisant que votre convoitise du monde par le mal c'étaient votre soif de pouvoir, vos projets, et en aucun cas les miens...

- Drago cesse cela maintenant, m'ordonna-t-il dans une parfaite réplique du Seigneur des Ténèbres.

- Faîte de la terre ce qui vous chante, mais laissez-moi en dehors de ça. Je veux juste vivre ma vie.

Mon père ne tenta pas de m'arrêter lorsque je pris le risque de m'en aller, il devinait que trop bien ma puissance en matière de magie pour affirmer de telles choses sans en craindre les conséquences.

- Tu sais ce qu'il t'attend si tu t'en vas Drago...

Je me retournai vers lui, souriant tristement :

- Oui père, je le sais. Mais vous devez savoir également que le seul que je craindrai à l'avenir, ce sera le Mage Noir.

- Il me tuera pour ton infidélité Drago, me dit-il d'une voix posée.

- Je suppose, oui. Adieu père.

Je suis parti, devinant aisément le sourire qu'il affichait, regardant son fils faire ce que lui-même avait toujours désiré, sans trouver le courage d'y parvenir...

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Allongée près du feu de cheminée, Hermione avait écouté le récit du jeune homme sans l'interrompre. Au bout d'un moment, elle se leva et vint s'asseoir à ses côtés sur le canapé, puis, d'une voix hésitante, elle demanda :

- Il a tué ton père ?

Drago approuva.

- Il le méritait. D'autres acolytes ont une place importante pour influencer le ministère, mon père n'est pas une grande perte pour Lui contrairement à ce que l'on pourrait croire.

Hermione ne répondit rien devant la violence de ces paroles. Elle savait que Lucius n'était pas un saint, mais il parlait de sa mort avec un tel détachement que c'était assez déboussolant. Drago du remarquer sa surprise car il ajouta :

- Il aurait du avoir le courage de fuir le Seigneur, mais il est resté comme un lâche, m'imposant une vie de soumission à moi et ma mère.

- Ne pense pas que je veuille le défendre, mais fuir comme tu l'as fait c'est de la pure folie. Drago tu n'as pas l'air de te rendre compte de ce qui t'attend dehors Poudlard !

- Tu crois vraiment que j'ai fais le choix de quitter Voldemort sans prendre le temps de réfléchir Hermione ! Je sais parfaitement que mes jours sont comptés, mais quoi que tu penses, je n'ai pas peur de lui.

- Je sais que ton niveau en magie a atteint un seuil pratiquement égalable à celui de Tom Jedusor plus jeune, mais...Attend, tu as prononcé Voldemort ?

- Je viens de te le dire, je n'ai pas peur de lui. Je sais que je n'ai aucune chance de le battre en duel, c'est pour ça que mes projets étaient de fuir en attendant que Potter fasse le travail, bien que je ne mise pas cher de sa peau. Voldemort me tuera quand il jugera le moment idéal, en attendant je profite de la vie. Je ne suis dans aucun des clans, je veux juste vivre, c'est si difficile à comprendre ?

- Tu es complètement fou, souffla Hermione horrifiée. Tu traites ton père de lâche mais toi tu fuis le combat !

- Si j'avais su que je me ferais jugé je ne t'aurais jamais raconté tout ça ! s'énerva Drago en se levant brusquement.

- Ne pars pas, s'il te plaît. Excuse-moi c'était idiot de ma part de te traiter de lâche alors que tu as renié Voldemort de façon si courageuse. Je n'ai pas vécu ton enfance, je n'ai rien à dire sur tes choix présents, désolé. Seulement je suis inquiète de te voir si peu angoissé face à ce qui t'attend. Et pourquoi Dester a-t-il affirmé que tu portais la marque ? Et pourquoi a-t-il parlé de seconde chance ?

- Il était impensable pour Voldemort que l'on apprennes qu'il n'avait plus pouvoir sur moi, répondit-il plus calmement. Il a donc fais croire que la célébration avait bien eu lieu mais en privé. Seulement les Serpentards ne sont pas aveugles et ont très vite deviné mon refus de servir le Maître. Cette humiliation a redoublé la colère de Voldemort et son désir de me tuer est plus ardent que jamais. Mais il sait très bien qu'en m'éliminant il perd un élément bien plus important que tous ses Mangemorts réunis. Il m'accorde donc une chance de me racheter, faisant passer ça pour de la bonté : il me laisse le temps de réfléchir à ma décision, si à la fin de l'année scolaire je ne l'ai pas rejoins, il me promet une mort dont on se souviendra. Mais c'est déjà tout réfléchi.

Hermione frissonna. Jamais elle n'aurait imaginé que la vie de Drago Malefoy tournait au cauchemar. Il pouvait se permettre cette rébellion grâce à sa capacité magique et tuer chaque Mangemort qui serait envoyé à ses trousses, mais contre Voldemort il ne faisait pas le poids. Hermione regarda l'horloge : minuit et demi. Elle désirait ne plus penser à cette histoire pour le moment, et accompagna Drago jusqu'à chambre. Elle l'embrassa et s'apprêtait à rejoindre sa chambre lorsqu'il lui dit :

- Tu peux rester si tu veux.

Elle se retourna, silencieuse.

- Juste pour dormir, assura-t-il avec un sourire.

Elle lui sourit à son tour et accepta la main qu'il lui tendait. Quelques minutes plus tard, enlacés dans les draps verts, tous deux savouraient cet instant en silence. Hermione venait d'accepter le fait que les peurs du monde noir extérieur qu'elle tentait de dissimuler, seront réalité un jour, et ce sont des moments comme celui-là qui lui manqueront le plus...

- Je n'avais pas prévu que tu entres dans ma vie, lui souffla-t-il alors. Je sais que tu refuseras de partir avec moi pour te battre aux côtés de tes amis. Mais réfléchies-y...

Hermione leva vers lui ses yeux tristes :

- Je n'ai pas besoin de réfléchir Drago...Je ne partirais pas avec toi.

- Au moins j'aurais essayé, murmura-t-il en souriant.

Alors qu'Hermione resserrait un peu plus son étreinte, anéantie par l'image de Drago s'en allant à la fin de l'année, il fit mine d'être fâché en se retournant de l'autre côté :

- A cause de toi je vais être obligé de me battre en faisant équipe avec la belette et le balafré...

Hermione n'en croyait pas ses oreilles. Les larmes aux yeux, elle posa ses lèvres contre le dos nu du Serpentard :

- Merci...

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Les cours reprirent deux jours plus tard.

Dans les couloirs on ne parlait plus que du couple étrange, surréaliste, inattendu, détesté et adoré que formaient Drago Malefoy et Hermione Granger. Comme Dumbledore ne semblait pas vouloir faire taire la nouvelle, bien au contraire, Poudlard n'étaient pas prêt d'arrêter ses commérages. En effet, il avait parlé à Drago, quelques minutes après l'événement sur le terrain de Quidditch, d'une réception qui aurait lieu ce soir, spécialement organisée en l'honneur du tout nouveau lien qui unissait une lionne à un serpent.

- Et qu'est-ce qu'on devra faire au juste ? demanda Hermione à Drago, alors qu'ils se rendaient ensemble au cours de potion sous les regards excités des élèves.

Un bras passé autour du cou de la jeune femme, il répondit :

- Eh bien d'après ce que j'ai compris, on devra raconter notre histoire...

- Qu...Quoi ? Raconter notre histoire ? Toute notre histoire ? répéta-t-elle horrifiée en repensant à la soirée du nouvel an.

- On est les seuls à bien connaître ce qui s'est passé, je suppose qu'on pourra modifier plusieurs choses. Et puis de toute façon il y a des moments d'intimité que je veux garder pour moi.

- C'est vrai ? rougit-elle, touchée.

- Bah oui ça ne regarde que moi quand je vais aux toilettes !

Hermione lui donna un coup de coude dans les côtes, puis sourit à nouveau quand Drago resserra son bras autour d'elle et l'embrassa sans prévenir. Mis à part au terrain de Quidditch, jusque là il ne l'avait jamais embrassé devant tout le monde, probablement encore trop gêné. Lorsqu'il reporta sans un mot son attention sur les autres élèves qui lui faisait signe de la main, Hermione se surprit soudain à sourire bêtement. Elle toussota et tenta de prendre un air naturel, mais cette situation encore bien trop nouvelle l'empêchait de se détendre.

- Hey qu'est-ce que vous faites ? demanda Drago enthousiaste, à quelques troisième années qui s'échangeaient des mornilles.

- Oh heu...on parie, répondirent-ils mal à l'aise.

- Je voie, dit-il d'un air navré pendant qu'Hermione essayait d'apercevoir Harry. Sur la durée de mon couple je devine ?

Ils approuvèrent timidement devant l'air faussement exaspéré du jeune homme :

- Quelles sont les mises ? souffla-t-il.

- Eh bien moi je parie que vous resterez ensemble un mois !

- Un mois ! s'exclama Drago, non mais ça va pas ?

- Vraiment ? dit alors l'un d'eux qui sembla tout à coup intéressé, révisant ses calculs. Moi j'avais parié une semaine !

- Et puis quoi encore ! s'indigna le Serpentard.

- Bon alors donne-nous un indice ! supplia le troisième. J'ai quand même parié vingt mornilles !

- D'accord...Je pense être avec elle durant, voyons...le reste de ma vie. Ça te donne une idée ?

Amusé par la réaction muette des jeunes, Drago leur fit un rapide clin d'œil avant de rejoindre son cours de potion, où Rogue le toiserais d'un regard noir durant toute l'heure qui allait suivre...

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- Bon n'oublie pas, récapitula Drago, toi et moi on se détestait, puis tu as voulu me prouver que je pouvais tomber amoureux, parle de Lisa, ridiculise-là bien surtout, et...

- Et on a fini par devenir amis avant de se rendre compte qu'on voulait plus oui je sais, interrompit Hermione. Pourquoi tu es si angoissé ?

Drago ne répondit pas et la voix de Dumbledore résonna dans la Grande Salle. Drago et Hermione étaient cachés derrière un rideau de l'estrade où siégeaient habituellement tous les professeurs à l'heure du dîner.

- Nous fêtons ce soir un événement encore jamais produit auparavant, dit-il de sa voix fatiguée. Ce soir, nous avons l'honneur de célébrer une union jusque là inimaginable, entre une Gryffondor et un Serpentard. Qui plus est, Hermione Granger et Drago Malefoy, les fameux ennemis de toujours. C'est pourquoi il est difficile d'y croire et ils vont justement nous raconter quel miracle les a rapproché. Aussi je demande aux Gryffondors et aux Serpentards de profiter de cet instant pour reconsidérer la question de vos éternelles querelles...

Alors que élèves et professeurs applaudissaient, Drago se tourna vers la jeune femme et lui sourit :

- J'y vais le premier.

Il l'embrassa sur le front, et alors qu'il allait passer le long rideau, il se retourna et dit :

- Tu es magnifique.

Il disparut derrière le tissu et Hermione entendit les applaudissements redoubler d'intensité. Drago et elle s'étaient mis d'accord pour qu'il fasse son apparition en premier, avec pour seul but de démentir certaines rumeurs comme quoi leur couple n'était que comédie. Assise sur une chaise, Hermione écoutait son discours, il parlait avec une facilité étonnante, comme s'il avait fait ça toute sa vie. Son ton était calme, bien que sa voix trahissait la colère ressentie par rapport aux personnes qui se permettaient de juger sans comprendre.

- C'est si touchant...

Hermione sursauta. Elle revit alors le visage qu'elle avait désiré de ne plus jamais apercevoir : Lisa.

- Qu'est-ce que tu fais là ? cracha Hermione en se levant.

- On reste calme Granger. Je viens juste te prévenir que ton petit ami a de sérieux ennuis.

- Qu'est-ce que tu racontes !

- Le ministère où travaille mon père a récemment recueillit le témoignage d'une sorcière anonyme affirmant que Drago Malefoy serait un Mangemort...

Hermione se raidit mais ne se laissa pas démonter :

- Drago n'est pas un partisan de Voldemort, il ne porte pas la marque. Et puis de toute façon je ne vois pas en quoi ça te regarde, maintenant excuse-moi mais je vais devoir y aller.

- Il va recevoir le baiser du Détraqueur...

Hermione se figea dans son élan.

- Le témoignage a entraîné de sérieux doutes, poursuivit Lisa. Lucius Malefoy étant porté disparu depuis l'été dernier, le ministère soupçonne son fils d'avoir reprit le chemin de son père, et Drago se fera emmené demain à la première heure pour un interrogatoire au Véritaserum...

- Il n'a rien à cacher, répliqua sèchement Hermione qui commençait à perdre patience.

- Ah oui vraiment ? Il ne t'as pas tout dit apparemment...dit-elle avec une voix d'où perçait l'excitation. Drago a tué une centaine d'aurors à lui tout seul durant la dernière bataille. Il a participé aux nombreuses disparitions de sorciers et sorcières du ministère très haut placés, et a également contribué à certaines évasions de détenus qui appartenaient à Azkaban. Les questions posées seront précises et ils ne tarderont pas à savoir toute la vérité. Alors qu'il porte la marque ou pas, c'est suffisant pour être condamné à mort tu ne crois pas ?

Hermione était à présent incapable de rester impassible devant de telles révélations, la tristesse prenait sur la colère, et elle finit par demander d'une voix inquiète :

- Comment sais-tu tout ça ?

Lisa sourit, prenant un malin plaisir à être en position de supériorité.

- Je te l'ai dit, mon père travaille au ministère je suis donc au courant de pas mal de choses. Et puis, j'étais là quand Drago a fait tout ça.

- Quoi ? Attend...Mon dieu, tu es une des leurs...

- T'as mis du temps mais t'as fini par comprendre miss je-sais-tout.

- Dumbledore ne t'aurait jamais laissé entrer dans cette école avec la marque sur le bras ! espéra Hermione.

- Mais je n'ai pas de marque, dit-elle ravie de voir l'intérêt que lui portait à présent la jeune Gryffondor. Du moins pas encore. J'aurais dû la recevoir il y a plusieurs mois, mais mes absences répétitives m'ont crées des ennuis à Beauxbatons, certains élèves ont fait courir des rumeurs à mon sujet et mon père m'a retiré de l'école. Il était hors de question pour lui que quelqu'un découvre que j'étais partisane du Seigneur des Ténèbres. Bien qu'il ait toujours refusé mes choix, je reste sa fille et il me protègera quoi qu'il arrive.

Des applaudissements se firent entendre. Drago avait fini son discours, ça allait être à elle...

- Il y a néanmoins une échappatoire pour ton Serpentard...

- Laquelle ! pressa Hermione.

- Quitte-le.

- Quoi ?

- Mon maître est au courant de votre relation. Il contrôle une bonne partie du ministère avec plusieurs Mangemorts non déclarés, et il peut effacer les charges qui seront bientôt retenues contre Drago. Mais sa seule condition est que tu le quittes.

Hermione respirait très mal, son cerveau réfléchissait à toute vitesse, et son cœur battait de plus en plus vite au fur et à mesure que Dumbledore achevait son discours.

- Et maintenant je vais laisser la place à Miss Granger !

Un tonnerre d'acclamation, ils l'attendaient.

- Voldemort a besoin de Drago, il ne le laissera pas se faire tuer...

- Enfin tu ne comprends pas ! s'énerva Lisa. Si tu restes avec lui, il mourra ! Et en admettant que le Lord décide quand même de lui épargner le baiser du Détraqueur dans un dernier espoir de le récupérer, Drago refusera et tu le sais ! Il s'est préparé à affronter le Seigneur, et il ne reviendra pas vers lui...à cause de toi. Il a une bonne raison de se battre à présent, tandis que si tu l'abandonnes, plus rien ne le retiendra et il devra une fière chandelle au Maître !

- Et Drago retournera parmi eux c'est ça ! s'écria Hermione.

- Tu n'as pas le choix ! répliqua-t-elle sur le même ton.

- Et si Drago refuse quand même de le rejoindre ? Il se fera tuer ! Je ne peux prendre ce risque, que je le quitte ou pas il risque de mourir.

- C'est là que tu te trompes. Le Seigneur m'avait prévenu de ta réaction et...

- Hermione qu'est-ce t'attend ! dit alors Drago qui venait de surgir du rideau.

Celle-ci se retourna vers Lisa mais elle avait eut le reflex de se cacher derrière le mur.

- Drago il faut qu'on parle, dit aussitôt Hermione.

- Plus tard enfin ! Allez relax, tout va bien se passer. Je vais les faire patienter deux petites secondes, et je veux qu'en attendant tu souffles lentement. Quand tu seras prête rejoins-moi.

Il disparut à nouveau, tandis que Lisa réapparaissait :

- Regarde.

Lisa remonta sa manche et Hermione reconnut une longue et fine marque blanche, provenant sans aucun doute d'un Serment Inviolable.

- Dans le cas où Drago refuserait de s'allier à nouveau à lui, le Lord m'a juré de ne pas le tuer, car quoi que tu penses, je l'aime autant que toi. En contre partie je lui ai donné ma parole de vous séparer.

- Miss Granger ? résonna la voix de Dumbledore pour la troisième fois.

Hermione finit pas céder. Si elle restait avec lui, Drago mourrait par le baiser du Détraqueur, si elle le quittait, Voldemort lui épargnerait le baiser mais il le rallierait à sa cause...

- Il ne me laissera jamais le quitter sans explications...

- Justement. Tu dois lui faire mal. C'est la seule et unique façon pour qu'il ne s'accroche pas à toi.

- Qu'est-ce que tu veux dire, demanda Hermione en devinant très bien la réponse.

- Drago est intelligent et y verra anguille sous roche. Il cherchera à comprendre pourquoi tu le quittes et y parviendra. A moins que tu lui dises que tu ne l'aimes pas. Débrouille-toi pour lui faire comprendre que tout ça était faux et que tu ne l'as jamais aimé.

- Je ne peux pas, pleura Hermione.

- Tu le dois ! Dépêche-toi ils t'attendent. J'allais oublier, le Maître veut que nous fassions le Serment Inviolable, comme ça on est quitte.

Complètement anéantie, Hermione laissa Lisa réciter la formule, et tandis qu'elle avait la sensation d'une ronce entourant son poignet en déchirant la peau au passage, Hermione faisait la promesse de ne jamais rien dire à Drago au sujet de cet arrangement...

Vidée de toute énergie, la jeune femme marchait lentement sur l'estrade, réduisant petit à petit la distance entre elle et l'homme qu'elle s'apprêtait à faire souffrir... « Tu dois lui faire mal », ces mots résonnaient comme des poignards dans le dos. Hermione regardait la foule d'élèves l'applaudir et lui sourire, mais elle ne l'entendait pas. Devant elle, Drago lui tendait la main pour qu'elle le rejoigne, mais en réalité il tendait la main à la trahison, la douleur, la solitude...Hermione aurait voulu s'enfoncer sous terre à des milliers de kilomètres plutôt que d'accomplir ce qu'elle devait faire, et affronter les regards de tous, mais par-dessus tout, son regard.

- Il semblerait que Miss Granger soit terrorisée par les discours, plaisanta Dumbledore.

Lorsqu'elle arriva enfin à leur niveau, le silence se fit, attentif.

- Allez Hermione, je suis là, murmura Drago, vas-y tout le monde t'écoute.

Mais elle avait la gorge sèche, aucun son ne voulait sortir, ne pouvait franchir ses lèvres, c'était au dessus de ses forces. Elle regarda Drago avec tant d'amour qu'il finit par se sentir gêné et la força à commencer. Les deux mains fermement accrochées aux accoudoirs en bois du petit meuble où le directeur faisait ses discours chaque année, Hermione tremblait. Prenant le peu de courage qui lui restait, sa voix cassée s'éleva dans le silence :

- C'est l'histoire...C'est...l'histoire...

Trop dur, c'était trop dur. Hermione cligna fort des yeux pour les empêcher de déverser les torrents de larmes jusque là retenus.

- C'est l'histoire d'une fille, qui trouvait un Serpentard bien trop arrogant et prétentieux à son goût...

Ses paroles s'étouffèrent une fois de plus au fond de sa gorge. La Grande salle était suspendue à ses lèvres, attendant la suite avec une certaine excitation. Hermione aperçut Lisa dans un coin, elle lui fit un signe de tête pour lui dire de poursuivre :

- Il se moquait souvent d'elle, reprit-elle, et la jeune fille se promit une revanche...Elle se lança le défi de le faire tomber amoureux d'elle.

- Hermione qu'est-ce que tu racontes, ça ne s'est pas passé comme ça, lui chuchota Drago en s'avançant vers elle.

Cette dernière détourna aussitôt la tête, préférant mourir que de croiser son regard, que de sentir une seconde de plus son parfum...Suivant son élan, elle continua, la marche arrière n'étant plus possible :

- La fille mit du temps et ça ne fut pas de tout repos, mais elle réussit. Le Serpentard tomba fou amoureux et l'école entière vit son image de dirigeant au cœur de pierre se dégrader, puis totalement s'effondrer lorsqu'elle révéla la vérité un soir...Ce soir.

Un silence très lourd tomba, chacun regardant alternativement Hermione et Drago, essayant de déceler un quelconque brun d'humour dans les paroles bouleversantes de la jeune femme. Cette dernière ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil à Drago, mais elle le regretta aussitôt : il la fixait sans comprendre, les sourcils froncés, la bouche ouverte, incapable du moindre geste, lui aussi essayant de se persuader qu'elle faisait de l'humour.

- La fille avait juré de prendre sa revanche, et elle l'a fait. Ils sont quittes.

Sur ces dernières paroles où elle avait puisé toute la force qui lui restait, Hermione s'en alla, tête baissée, suivie des yeux par des centaines d'élèves.

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Elle courait comme si sa vie en dépendait, fuyant l'horreur qu'elle avait installée derrière elle. Les jambes engourdies, la vue brouillée par les larmes, Hermione du s'arrêter de courir. Elle se trouvait près du lac glacé, et s'adossa contre l'arbre le plus proche. Cet arbre...cet arbre où ils s'étaient tenus quelques jours auparavant entrelacés, découvrant les joies d'un couple. Cet arbre près duquel ils avaient dansé au clair de lune, et encore cet arbre contre lequel elle avait pleuré alors qu'il la regardait, impuissant, avant de finir par l'aider à se relever...Hermione avait beau se convaincre qu'elle faisait ça pour sauver la vie de l'homme qu'elle aimait, la douleur qui tordait son cœur était bien plus forte...

- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

Hermione se retourna vivement et essuya discrètement ses larmes. Drago se tenait devant elle, il ne paraissait pas fâché, même pas triste, refusant simplement la réalité qu'elle lui mettait sous les yeux.

- C'était pourtant clair non ?

Ces mots lui avaient déchiré la gorge, mais elle devait faire attention à ce que Drago ne remarque rien de son trouble, où alors tout était fichu. Elle devait rester froide et convaincante, dans son intérêt...

- Ne me mens pas, dit-il, pas à moi. On t'a menacé ? Qui est-ce Hermione, répond !

Il prit son visage entre ses mains et la força à lever les yeux vers lui. Mais la jeune femme se dégagea, résistant à l'appel de son corps tout entier qui désirait s'écrouler contre Drago.

- Tu ne comprends pas, souffla-t-elle le dos tourné, cachant ses yeux rouges qui ne demandaient qu'à déverser leur chagrin. Il n'y a jamais rien eu entre nous, tout était faux, de la comédie !

- Arrête...

- Comment as-tu pu croire une seule seconde que je puisse m'intéresser à une fouine comme toi ! cria Hermione, défoulant plutôt sa véritable souffrance que cette colère.

- Tu mens, murmurait Drago, reculant de quelques pas.

Hermione se retourna vivement, avec la seule envie que ce cauchemar finisse :

- Tu n'étais que l'objet d'un pari Malefoy, une vulgaire marionnette que je me suis amusée à faire danser avec une telle facilité !

- ARRÊTE ! hurla-t-il en poussant Hermione qui tomba à terre.

Il la regarda se relever avec dégoût, mais finit par annoncer :

- Ce n'est pas possible...Tu mens...Dis moi la vérité...

Hermione s'approcha de lui, puis planta ses yeux dans les siens avant de déclarer d'une voix tremblante :

- La seule vérité Malefoy, c'est que ton arrogance et ta méchanceté t'ont mené à être réduit par quelque chose qui t'étais jusqu'alors inconnu : l'amour. C'est douloureux n'est-ce pas ?

« Tu dois lui faire mal. Il cherchera à comprendre pourquoi tu le quittes et y parviendra ».

- Tout ce qu'on a vécu je me suis forcé chaque seconde à l'endurer. T'embrasser me répugnait Malefoy. La gentille petite Hermione dont tu es tombé amoureux n'a jamais existé, alors oublie-là ça vaut mieux pour toi.

Drago agit alors d'une façon si blessante que Hermione aurait préféré qu'il la gifle et hurle. Mais non, au lieu de ça, il la regarda longuement avec cette douleur profonde, comme pour dire adieu à la femme imaginaire qui l'avait accompagné durant la moitié de l'année, puis fit demi-tour et rentra au château sans un regard en arrière, laissant Hermione seule avec son lourd secret qu'elle ne pourrait jamais révéler, au risque d'y laisser la vie.

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