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Mayssa déambulait dans le festival sans réellement voir les gens qui se déhanchaient autour d'elle. Tout se mélangeait dans son champ de vision. Elle n'arrivait pas à discerner les traits de ceux qu'elle bousculait maladroitement et leurs cris ne parvenait pas à ses oreilles, dominés par le son d'une musique qui accentuait son mal de tête. 

Ses cheveux d'ébène lui tombaient sur le visage, cachant ses yeux vides. Que faisait-elle dans cet endroit, au milieu de cette foule qui l'étouffait ? N'aurait t-elle pas pu trouver une meilleure excuse pour échapper à la conversation que ses parents voulaient avoir à tout prix ?

Cela faisait déjà un bon moment qu'ils ne parlaient plus que de son orientation. Des études qu'elle voulait faire à l'étranger. C'était trop cher, trop loin et malgré leurs efforts pour le cacher, elle voyait clairement qu'ils ne croyaient pas en elle. Peut-être était-ce ceci qui lui faisait mal, beaucoup plus que leur insistance et leurs essais aussi continus qu'étouffants pour la convaincre de suivre le schéma classique, d'abandonner son rêve et de le troquer contre le leur.

Mayssa s'adossa à la façade arrière d'un stand et se laissa glisser au sol. Elle se sentait vraiment idiote. Elle aurait pu leur dire qu'elle allait faire un tour dans l'hôtel quand ses géniteurs avaient évoqués pour la millième fois son cousin éloigné qui avait abandonné son rêve de devenir chef pâtissier pour au final trouver son bonheur dans le métier de dentiste, mais non. Il avait fallu qu'elle regarde par la fenêtre au même moment et qu'elle aperçoive les tentes et les jeux de lumière qui semblaient lui faire de l'œil. 

En les voyant, ce n'était pas une échappatoire qui lui semblait être tombée du ciel, mais la possibilité de s'évader de sa vie le temps d'une nuit, de quelques heures. D'être quelqu'un d'autre. Les fêtes, les foules, la musique assourdissante... Ce monde n'était pas le sien, et pourtant, il ne lui avait jamais semblé aussi tentant.

La brune avait directement sauté dans sa chambre pour se changer et sortir. Elle était majeure, et pour la première fois de sa vie, elle décida d'en profiter. Il était vingt heures quand elle avait quitté l'hôtel, et quand elle regarda sa montre, assise par terre, celle ci indiquait que trente deux minutes s'étaient écoulées. Elle soupira. Dernièrement, elle avait l'impression permanente de gaspiller son temps.

La planche en bois derrière elle vibra légèrement au moment où elle cherchait une boîte de médicaments dans son sac à dos. Son mal de tête s'était soudain transformé en une vague destructrice de néant qu'elle sentait lui aspirer doucement toute joie de vivre, comme si des détraqueurs l'entouraient. Elle avait besoin d'un calmant pour ne pas se faire emporter par le courant, et la pilule qu'elle tenait entre ses doigts cache partiellement la silhouette du jeune homme qui venait d'apparaître devant elle.

__Mayssa ? Tu te drogues maintenant ? Demanda le brun avec un sourire en coin qui faisait tâche au milieu de son expression suspicieuse.

__Bravo Sherlock, tu as tout deviné. Elle avala le médicament avec un peu d'eau. C'est un calmant.

__Ah ouai. C'est quand même un peu con d'en prendre un en plein festival.

Elle lui offrit à son tour un sourire et se poussa un peu pour laisser le nouveau venu s'asseoir près d'elle.

__Je viens de finir de servir un client particulièrement chiant. Le matin en sortant de chez moi -enfin de chez ma tante, tu sais bien que je n'habite pas dans cette ville-, je voulais passer au supermarché acheter des croissants. La pâtisserie du coin en fait de super bons, mais ça coûte la peau des fesses, et tata... Disons qu'elle a plus de chances de les brûler que d'en faire des mangeables. Bref, tu sais ce qu'il m'est arrivé ? J'ai oublié ! Puis je suis venu ici. J'avais le ventre vide, mais j'ai trouvé ce petit boulot après avoir bien galéré. Je me suis pris hyper tard apparemment, donc je ne voulais bien évidemment pas le perdre. Et là, alors que tout se passait à peu près bien, un mec vient acheter une crêpe. Il me dit qu'il la veut avec du chocolat, mais quand je la lui sers, il prétend ne pas en avoir demandé ! Tu te rends compte ? J'ai failli la lui lancer la figure. Je lui en ai préparé une autre et l'homme qui m'a embauché m'a enfin libéré, histoire que je profite du festival. Je pense que c'est plutôt car j'ai manqué de foutre un coup de poing à deux autres clients. Et là, tu dois te demander "Mais pourquoi ce mec me raconte sa vie".

__Mais bien sûr que non. Et puis, ça fait plaisir de voir un visage familier dans cette foule.

Elle essaya de trouver quelque chose à lui raconter, mais ne trouva rien à dire. Son mal-être continuait à la bouffer de l'intérieur.

__Je n'aurais jamais cru te voir un jour dans ce genre d'endroits. Laissa t-il échapper après un moment.

__Moi non plus, je ne m'attendais pas à venir ici Haytham, crois-moi. Je ne sais pas ce qui m'a pris d'ailleurs.

Haytham était un garçon avec qui elle suivait des cours du soir. Il la taquinait souvent et elle adorait ce sourire terriblement contagieux qui ornait en permanence son visage. Peut-être l'aimait-elle un peu plus que raison.

__Je devrais peut-être rentrer. Dit-elle en tentant de se lever, mais il l'en empêcha en posant une main sur son épaule.

__Pourquoi es-tu venue en premier lieu ?

Elle hocha les épaules et joua avec son collier.

__Je ne sais pas. Je voulais me changer les idées.

__Et tu as réussi à le faire ?

__Pas plus que je n'ai réussi à comprendre le dernier cours de physique.

__Alors...

Il fut celui qui se leva cette fois-ci.

__Laisse moi t'aider. Milady, puis-je vous kidnapper et être votre compagnon ce soir ?

Elle rigola doucement et se leva en acceptant volontiers la main qu'il lui tendait.

__Pourquoi pas. Mais voyez-vous, me divertir n'est pas une tâche des moindres. Peut-être même sera t-elle trop ardue pour vous.

__Croyez-moi, vous allez passer un si bon moment que ce sera la plus belle nuit de votre vie.

Cette fois-ci, Mayssa éclata de rire. 

__Combien de temps ai-je pour venir à bout de ma quête ?

__Ça, c'est les parents qui en décident.

À sa tête, il se retenait de lui faire remarquer qu'elle avait dix-huit ans. Elle en avait conscience, mais ne voulait pas pousser sa chance. Elle rédigea vite fait un SMS à sa mère, lui demandant jusqu'à quelle heure elle pouvait rester dehors, prétextant avoir rencontré des amis. Celle-ci lu le message sur le champ, mais ne répondit pas. Le temps que Haytham se débarrasse du tablier qu'il portait et qu'il mette une jacket, la jeune fille composa son numéro et l'appela, se bouchant une oreille pour atténuer le bruit environnant. 

Apparemment, sa génitrice avait hésité quant au degrés de liberté à lui accorder, mais entendre la voix de sa fille sembla la rassurer. Elle parla à son père un moment, ignorant royalement la présence de Mayssa à l'autre bout du fil, puis lui déclara qu'elle devait être dans sa chambre, habillée et couchée à une heure quarante-cinq du matin. 

Mayssa se tourna vers Haytham, fin prêt, qui la fixait les mains dans les poches. Elle fit un rapide calcul mental et ajusta ses lunettes.

__Disons... cinq heures et quelques poussières. Es-tu toujours aussi certain de toi ? 

__Plus que jamais. Viens.

~Caporal Neko

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