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Chapitre 8


La fête battait son plein à Rosalia alors que la nuit était tombée depuis une bonne heure. La nourriture et les boissons coulaient à flot, tandis que les invités dansaient, discutaient et s'amusaient. La capitale de Johto offrait son lot d'animations et de petits stands. Certains proposaient des activités artistiques, d'autres vendaient les spécialités de la cité, culinaires, vestimentaires ou autres. Ho-oh veillait à ce que tout se déroule sans accrocs, avec l'aide du trio légendaire de la région. Aucune bagarre n'était à déplorer ni aucune dispute entre des divinités ou même des humains, cela augurait une bonne nuit. Le dieu de la journée surveillait le passage du temps et l'ambiance, afin de déterminer à quel moment commencer la cérémonie du printemps. Depuis un point en hauteur, Ho-oh admirait sa ville tandis qu'à ses côtés, Xerneas buvait un délicieux jus de kiwi aux notes d'agrumes.

« - Tout va bien ? Tu as l'air préoccupé.

- Organiser le festival du printemps, c'est toujours un grand moment, ma chère. Et je guette le meilleur moment pour commencer la cérémonie.

- J'ai tellement hâte de te voir danser, c'est toujours un spectacle merveilleux.

- Tu exagères, Xerneas ! Je ne fais que mon devoir.

- Eh bien, tu le fais très bien. Tiens, je vois que Fira ne tient pas en place. »

Le dieu de la journée regarda en contre-bas et vit la mairesse de Rosalia en grande discussion avec des chefs provenant d'autres régions. Elle ne perdait pas de temps et essayait de forger d'éventuelles alliances. Elle était toujours si dévouée à sa ville, cela faisait chaud au cœur. En la regardant, Ho-oh essaya d'oublier cet instinct qui lui commandait d'aller la protéger, elle savait très bien se défendre. De même, il ne releva pas la manière si naturelle dont Xerneas prononça le prénom de l'humaine, comme si elle la connaissait parfaitement. La déesse de la vie le fit à sa place.

« - Tu crois qu'on devra lui dire un jour ? La...

- Non, personne ne doit savoir. Il y a déjà des légendaires au courant et c'est trop.

- Tu as raison. Et puis le monde va changer, personne ne sait dans quel sens.

- Toi aussi tu ressens cela ? demanda le dieu, étonné.

- Je crois que nous ressentons tous cela et..., commença la déesse avant de s'interrompre. Dis-moi, tu ne m'avais pas dit que tout le monde était arrivé ?

- Eh bien, oui. Je ne vois pas qui pourrait venir en plus.

- Alors pourquoi est-ce que je ressens la présence de légendaires à l'entrée est ?

- Non... Je le sens aussi, ce n'est pas possible... Ils auraient fait le déplacement ? Elle ? »

A l'entrée de la ville, une troupe s'avançait sur le chemin en direction de Rosalia, un groupe assez important dont quelques personnes se distinguaient. Ainsi, Lugia menait la troupe, drapée dans un kimono de la couleur de la nuit, avec des reflets violets et dorés. Sa coiffure haute lui donnait l'air d'une véritable princesse, ce qu'elle était. Dans sa suite, il y avait évidemment Sulfure, Artikodin et Electhor, chacun habillé selon la couleur de sa forme légendaire. Pour le reste, le trio des oiseaux demeurait sobre, peut-être pour ne pas faire de l'ombre à leur leader.

Des humains accompagnaient le groupe, notamment les maires de chaque ville. Marchant d'un bon pas, la vieille Anata portait un kimono rouge et blanc avec de la fourrure d'arcanin, n'ayant pas conduit à l'abattage du pokémon mais à sa tonte. Sulfura se tenait à ses côtés. La mairesse d'Argenta avait-elle deviné l'identité de Sylf et démasqué des années de mensonges peu convaincants ? Le dieu du vent du Sud espérait que non, tout en sachant que cela restait possible. Les autres légendaires faisaient attention et la surdité d'Anata aidait, mais le jeu demeurait risqué.

Dans les autres humains, il y avait également le maire d'Acajou, Filly. Cet homme grand et musclé se montrait discret. On voyait de nombreuses cicatrices sur son corps, symbole du labeur quotidien. Ses yeux bleus-gris allaient bien avec son grand kimono de même couleur, avec quelques touches argentées. Ses cheveux blonds sombres étaient bien entretenus, tout comme sa grande barbe. Filly marchait aux côtés de Lugia dont il suivait les directives sans se poser de questions. Venir à la fête du printemps, c'était une première, mais si elle le voulait, pourquoi pas.

« - Déesse de la nuit, je suis étonnée, avait-il dit à l'annonce. Pourquoi ce choix ?

- Cela ne te regarde pas ! Si tu ne viens pas, tant pis.

- Non, je vous suivrai. Toujours. »

Toutefois, Filly ne s'approchait pas trop de la déesse, laissant la place la plus proche à Artikodin, son fidèle suivant. Ce dernier la protégeait farouchement, même si elle n'avait clairement pas besoin de son aide, étant bien plus puissante que lui. Non loin du dieu du blizzard se trouvait Mohn, discret et classe dans sa tenue, un kimono léger vert. Le maire de Parmanie possédait une coupe très courte oscillant entre un blond et un châtain clair, des petits yeux verts calculateurs, d'épais sourcils ainsi qu'un air arrogant naturel qui donnait envie de lui faire passer toute envie de s'amuser. Lui non plus ne comptait pas venir à la fête du printemps mais il avait suivi son légendaire.

« - J'y vais mais tu n'as pas besoin de me suivre.

- Au contraire, Artikodin. C'est l'occasion idéal.

- Ce n'est qu'un festival pour s'amuser de ce que j'ai compris...

- Cela permettra d'identifier les ennemis » murmura Mohn avec un sourire.

Le dieu du blizzard ne s'était jamais senti très proche de son maire. Leur relation n'était pas horrible mais elle demeurait froide, distante. Le maire demeurait énigmatique, insaisissable et Artikodin n'était pas la personne la plus sociable, d'autant qu'il passait beaucoup de temps à Acajou avec Lugia. C'était justement pour elle que son cœur allait ce soir, comme à chaque fois et il ne comptait pas la lâcher. Le légendaire savait qu'elle n'avait pas besoin de lui mais il serait là, contre vents et marées.

Concluant ce groupe de maires, Fiore relevait la tête fièrement, toisant le monde qui l'entourait de ses yeux bleus tellement froids. Ses cheveux rouges étaient impeccablement coiffés dans un brushing impeccable, coupés en laissant quelques petites mèches rebelles. Cela se mariait avec son kimono pourpre, couvrant un corps frêle qu'il faisait oublier grâce à un sourire mutin. Le maire d'Azuria se tenait aux côtés de son légendaire Electhor, cette dernière se montrant silencieuse, comme à son habitude. Tout semblait les opposer et pourtant, ils s'entendaient relativement bien.

« - Electhor, vous ne vouliez pas venir, je me trompe ?

- Pas vraiment, mais nous sommes un groupe alors, je n'ai pas vraiment le choix.

- C'est courageux de votre part, l'admira Fiore avec sincérité. Tout ira bien. Nous allons entrer dans cette ville et prendre du bon temps.

- Si tu le dis » souffla-t-elle, coupant court à toute poursuite de la conversation.

Ainsi, ce groupe de Johto et de Kanto pénétra dans Rosalia à la stupéfaction générale. La mésentente entre Lugia et Ho-oh ne datait pas d'hier, elle était même légendaire. Aucun humain n'en connaissait totalement la cause, aussi les rumeurs allaient bon train. Si les légendaires possédaient la moindre connaissance sur le sujet, ils la gardaient pour eux. Fira restait muette, ayant eu vent de la vérité depuis bien longtemps. En tout cas, voir la déesse de la nuit et le dieu de la journée réunis au même endroit sans qu'Arceus l'ait ordonné, c'était un véritable miracle.

Depuis sa place, Ho-oh resta un moment à dévisager sa sœur, le cœur serré par les émotions. Il aurait voulu courir vers elle, la prendre dans ses bras, lui dire qu'il était désolé de ce malentendu entre eux, qu'il n'avait jamais voulu lui faire de mal. Jamais il n'avait voulu de ce mariage non consenti entre elle et un autre dieu, même si les apparences avaient laissé paraître le contraire hélas. Pourtant, le dieu de la journée ne pouvait se permettre un comportement aussi puéril ni une telle démonstration de faiblesse alors que la fête du printemps battait son plein. Avec dignité, il s'avança vers Lugia. Cette dernière l'attendait, calme comme l'eau qui dort.

« - Ma sœur, ta visite est aussi inattendue que plaisante. Bienvenue à Rosalia !

- Ho-oh, j'ai reçu une invitation pourtant, cela ne devrait pas te surprendre tant que cela. »

Pendant quelques secondes, le dieu de la journée ne répondit rien et se contenta de sourire, comme s'il avait oublié qu'il lui avait envoyé une lettre. Bien évidemment, c'était faux. Comment aurait-il seulement pu ne pas s'en souvenir ? Tout ce qui comptait pour lui, c'était de resserrer les liens familiaux, quitte à faire des sacrifices. Le silence s'éternisa et une tension désagréable s'installa. Des musiciens continuaient à jouer en fond mais l'ambiance n'était plus la même. De loin, Fira se demandait si elle devait intervenir en tant que mairesse de la cité.

« - Peut-être que nous arrivons trop tard, lâcha la déesse de la nuit.

- Non, pas du tout. Il reste encore largement une part de nourriture et de boisson pour chacun d'entre vous. De plus, la grande cérémonie n'a pas encore commencé.

- Je vois... Dans ce cas, je suppose que nous pouvons en profiter ici.

- Bien sûr, ma sœur. Fais ici comme chez toi, que Rosalia soit ta deuxième maison.

- Parfait. Vous autres, quartier libre, déclara-t-elle aux légendaires et humains de sa suite.

- Veux-tu que je te serve quelque chose de particulier ? proposa Ho-oh.

- Je suis assez grande pour me servir toute seule, merci bien. »

La réplique était ferme et il n'insista donc pas. Ho-oh s'éloigna pour retourner vers Xerneas, ne sachant pas trop ce qu'il devait faire. L'ambiance parut toutefois se détendre et tout allait à nouveau bien. Les discussions reprenaient pour de bon, les buffets subissaient les assauts de ventres affamés et les kimonos tourbillonnaient dans les rues de Rosalia. Décidément, tout allait très bien. Lugia continuait à le regarder du coin de l'œil de temps à autre et il se demandait vraiment pourquoi elle était venue. Ho-oh n'osait croire à la raison qui s'offrait à son esprit, craignant un trop plein d'espoir.

« - Elle est vraiment venue, souffla Xerneas, le ramenant à la réalité.

- C'est difficile à croire... Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas revu et notre premier échange n'a... Ce n'était pas totalement un fiasco je pense.

- Parfait alors. Ce serait bien que vous puissiez parler un peu, en face à face.

- Je ne sais pas, ma belle. Je ne dois pas trop tarder à commencer la cérémonie, tout le monde attend...

- Je m'en occupe. Va à la tour cendrée, cela ne durera pas longtemps.

- Merci, Xerneas, tu es la meilleure.

- C'est normal, Ho-oh. Je ferai tout pour mon bien-aimé. »

Effectivement, il ne fallut pas longtemps à Xerneas pour ramener Lugia secrètement à la tour cendrée. Ho-oh s'éclipsa facilement de la fête, prévenant Enteï, Raikou et Suicune. Ainsi, si quelqu'un le cherchait, ils pourraient donner l'excuse de la préparation pour la cérémonie. Le dieu de la journée ne devait pas trop traîner, même si cette discussion serait très importante. Sa sœur se trouvait là, dans la pénombre, dans cette tour qui aurait dû être la sienne. Ho-oh avait envie de s'enfuir, mais il ne devait pas se laisser commander par la peur. Il lui fallut un moment avant de commencer, Lugia restant muette. La question franchit ses lèvres tout naturellement.

« - Pourquoi es-tu venue si tu ne m'aimes pas ?

- Tu m'avais invité, répliqua-t-elle froidement, cherchant ses mots. Et... j'ai le droit de venir.

- En effet mais cela ne répond pas à... Pardon, je ne devrais pas te questionner ainsi.

- Non... Peut-être que j'ai envie de te donner une nouvelle chance. »

La phrase resta en suspend dans l'air tandis qu'elle se retournait pour se mettre dos à lui. Ho-oh ne savait plus comment réagir. Il avait envie de pleurer et de la prendre dans ses bras, mais le dieu demeurait immobile, incapable de bouger. Lugia voulait croire en lui, après toutes ces années. Dans sa tête, des images se superposaient, il revoyait sa petite sœur souriante, puis elle en larmes le fuyant. L'oeil de Démétéros. Un champ de fleurs balayé par le vent. Ho-oh se reprit et s'avança vers la déesse, osant poser sa main sur son épaule. Si froide. Lugia se dégagea, de la colère sur le visage.

« - Ne crois pas que tu es entièrement pardonné, crétin. Je n'oublierai pas.

- Je croyais que... Une nouvelle chance...

- Je n'ai pas encore décidé ! cracha-t-elle, comme un persian en furie. Après tout, tu as voulu me vendre à Démétéros... Peut-être un jour, qui sait.

- Alors, je te laisserai tout le temps dont tu auras besoin.

- Dans ce cas, j'espère que l'éternité ne te fait pas peur. »

N'ayant visiblement plus rien à dire, elle retourna dans la fête. Lugia passa comme une furie devant Xerneas mais la déesse de la vie ne chercha pas à la retenir. Cela ne servait à rien. Prenant sa forme pokémon, la dame d'Illumis pénétra dans la tour cendrée. Toujours sous sa forme humaine, Ho-oh s'était appuyé contre un mur, les yeux brillants. Xerneas s'approcha de lui et il blottit sa tête contre son cou, alors qu'elle reprenait lentement forme humaine. Le silence dura un peu entre eux, les mots n'ayant pas lieu d'être pour le moment. Ils profitaient de la chaleur de l'autre.

« - Tu dois te ressaisir, souffla la déesse. Ce soir, c'est toi le roi.

- Je sais mais c'est difficile de marcher sur cette ligne, encore et toujours. J'ai fait tellement d'erreurs, j'ai tellement de regrets... Ou de choses que j'ai envie de changer.

- Oui, je sais. Moi aussi, mais pour ce soir, c'est la fête du printemps.

- Crois-tu qu'il soit temps d'entamer la cérémonie ?

- Je le crois. Prend le temps de te préparer, je vais prévenir tes subordonnés.

- C'est gentil. Xerneas, que ferais-je sans toi ?

- Oh, tu sais, je ne le fais pas sans arrière-pensée. J'espère obtenir une danse avec quelqu'un.

- Vraiment ? Je me demande bien avec qui. Je le connais ?

- Parfois Ho-oh, je me demande pourquoi je t'aime. Puis tu parles et ça me revient. »

La déesse de la vie déposa un baiser tendre sur ses lèvres et le serra encore un peu contre elle. Puis, Xerneas quitta la tour cendrée afin de revenir sur la place principale de Rosalia. Dans son kimono, elle avait une allure divine. Ho-oh ne pourrait jamais cesser de l'aimer, il en était certain. De son côté, le dieu de la journée avait repris contenance, ses pensées noires semblaient reléguées au fond de son esprit. Il aurait le temps de s'en occuper plus tard. Pour l'heure, le légendaire de Rosalia avait une cérémonie à accomplir et il comptait bien proposer un spectacle meilleur que les autres années. Dans un pan de son vêtement, sa main retrouva la pierre jadis offerte par Lugia et il la serra un moment.

Sur la place centrale de la ville, le trio légendaire de Johto préparait un immense brasier en cercle. Au milieu se trouvait un petit espace libre, là où leur maître pourrait danser. Eux-mêmes participaient parfois à la danse, mais ce n'était pas prévu cette année. Ho-oh avait déclaré qu'il offrirait un spectacle incroyable. Tous les invités savaient ce qui allait se produire et se plaçaient autour du brasier, gardant toutefois une distance respectueuse des flammes. Légendaires comme humains attendaient l'arrivé du grand maître de cérémonie. Le foyer semblait gagner en intensité.

Alors, surgit des ténèbres Ho-oh, toujours sous sa forme humaine et vêtu du même kimono. Le dieu de la journée semblait pourtant différent, avec des motifs peints sur le visage, symbolisant des flammes. Plus personne ne parlait et seul le bruit d'un tambour venait à présent perturber le silence de la nuit. Ho-oh s'avança dignement jusqu'aux flammes puis laissa tomber son kimono à terre. Il ne portait plus qu'un hakama tout noir, dévoilant le reste de son corps recouvert de signes. Il s'agissait d'une langue écrite propre aux légendaires et tous ces glyphes représentaient le printemps. Puis, le protecteur de Rosalia s'avança au milieu des flammes qui vinrent s'enrouler autour de lui, sans lui faire le moindre mal. Fira retenait son souffle et eut un soupir de soulagement en voyant son légendaire arriver au centre saint et sauf. Il le faisait tous les ans, mais quand même !

Au milieu du brasier, le dieu de la journée entama alors sa danse. Les tambours jouaient de plus en plus forts, rejoints pars des flûtes et des kotos, des instruments à cordes splendides. Ho-oh commençait avec des mouvements lents puis de plus en plus rapides et complexes. Sa chorégraphie changeait tous les ans, selon ses propres sensations. Ainsi, les visiteurs ne savaient jamais à quoi s'attendre. Un chœur de chanteurs vint ajouter une nouvelle dimension à la soirée. D'ordinaire, le dieu chantait également, mais quand il dansait, cela devenait plus difficile d'exceller dans les deux arts en même temps. Le grand oiseau se contentait de danser.

« Danse tant que l'hiver n'aura pas cédé sa place au printemps ! »

Sa sœur le regardait, il ne pouvait pas faiblir. Lugia ne quittait pas son frère des yeux en effet, même si elle prétendrait le contraire plus tard, sans aucun doute. Les autres légendaires admiraient la cérémonie avec respect. Ce festival revêtait un caractère sacré, il en allait de même pour les humains. Certains n'étaient là que pour des raisons politiques, pour espionner ses voisins ou former des alliances, mais tout le monde respecta le rituel de la danse. Ho-oh bougeait au gré du vent et il ne faisait plus qu'un avec l'environnement autour de lui : la terre, le feu, l'air. Lui ne représentait qu'un composant supplémentaire qui se fondait avec grâce parmi les autres.

Bientôt arriva le final grandiose, des mouvements improvisés alors que le rythme de la musique atteignait son paroxysme. Ho-oh réalisa quelques pirouettes impressionnantes avec son corps humain. Pourtant, il aurait pu faire des figures aériennes supérieurs avec sa forme légendaire mais il tenait à rappeler le lien entre les pokémons et les hommes lors du festival. Ainsi, l'harmonie pouvait renaître, tout comme le printemps. Après un ultime saut au-dessus des flammes, le dieu de la journée atterrit avec un poing à terre et l'autre en l'air, le corps brillant de sueur. La musique se tut lentement, alors qu'il se relevait et plongeait son regard dans celui de la foule.

« Maintenant, l'hiver et le froid sont derrière nous, déclara-t-il. Maintenant, les beaux jours peuvent commencer et la terre peut renaître de son sommeil : le printemps est là ! »

Une grande acclamation retentit parmi la foule et la musique reprit de plus bel. Ho-oh savait qu'une autre danse l'attendait, mais il ne serait pas seul cette fois. Le trio légendaire de Johto vint se positionner de chaque côté du brasier, formant un triangle équilatéral parfait, tandis que leur maître demeurait au centre. Contrairement à lui, ils n'enlevèrent pas leurs kimonos et la danse se révéla donc plus douce, plus préparée également. Cet enchaînement revenait tous les ans, répété encore et encore, année après année. La danse de la journée au beau milieu de la nuit, cela pouvait paraître étrange, mais personne ne comptait remettre cette tradition en cause, pas même Lugia.

« - Ton frère se débrouille bien, murmura Artikodin à ses côtés.

- Sans doute » répliqua-t-elle évasivement, sans perdre Ho-oh des yeux.

La danse ne dura pas très longtemps et se termina par une salve d'applaudissements polis mais fournis. Ho-oh sortit des flammes avec aisance et Enteï l'aida à remettre son magnifique kimono. Ce dernier avait pris un peu la poussière mais cela n'enlevait en rien sa beauté. Les musiciens entonnèrent de nouveaux morceaux, car désormais, tout le monde allait pouvoir danser. Toutefois, le dieu de la journée voulait toucher un mot à ses comparses avant le début de la cohue autour du foyer. Les trois autres divinités se réunirent autour de lui, attendant ses directives.

« - Très belle performance cette année, les félicita Ho-oh. L'entraînement a porté ses fruits.

- Tout s'est bien passé, souffla Raikou, un léger sourire ravi.

- Aucun kimono n'a pris feu cette fois et aucune bûche n'a entravé notre chemin, s'amusa Enteï.

- Maintenant, il est l'heure d'ouvrir la danse, supposa Suicune.

- Exactement ! Que tout le monde s'amuse ! » lança Ho-oh à la foule.

Beaucoup n'attendait que cet instant et se précipitèrent avec leurs cavaliers autour du brasier. Les airs joués venaient de différentes régions. Les sonorités de Johto revenaient le plus souvent évidemment, mais les autres parties du monde ne souffraient pas d'un oubli. Cela permettait de faire découvrir toutes les cultures et aussi de réaliser des danses différentes. Pour le dieu de la journée, cet aspect faisait partie intégrante de l'amusement. Prenant un peu de distance pour observer les danseurs, il n put empêcher un sourire de fleurir sur ses lèvres. La soirée se passait divinement bien, encore mieux lorsque la dame Xerneas s'approcha de lui, un millier d'étoiles brillant dans ses yeux.

« - Madame, s'inclina-t-il profondément.

- Messire, daigneriez-vous m'accorder cette danse ?

- Celle-ci et toutes les autres ! »

La déesse de la vie se mit à rire et attrapa sa main. Comme un jeune amoureux, le dieu de la journée la suivit sur la piste de danse, alors que les autres leur laissaient la place. Le couple entama une longue série de danses, qui ne devait pas s'arrêter avant la fin de la soirée. Ils se connaissaient depuis tellement longtemps, leur amour demeurait indéniable, l'évidence même. Leurs deux kimonos semblaient parfois se fondre l'un avec l'autre pour ne former qu'une grande harmonie colorée. Aucun doute, le maître des lieux venait de gagner des admirateurs et Xerneas forçait le respect. Deux dieux qui dansaient, il y avait de quoi impressionner les humains, d'autant que bien d'autres divinités vinrent bouger au son de la musique, à la lumière des puissants brasiers.

Suivant le chemin de son maître, Enteï invita timidement Suicune à danser. Elle accepta évidemment, car cela faisait des années qu'ils se côtoyaient, des années que leur union prenait un sens toujours plus profond chaque jour. Le dieu de l'endurance au cœur ardent comme un volcan et la déesse du vent du nord au regard froid comme la neige, voilà un duo détonnant qui fonctionnait à merveille. Ils dansaient de tout leur corps, comme si personne d'autre n'existait, usant de diverses chorégraphies maîtrisées et pratiquées depuis bien longtemps.

Raikou regarda un moment ses confrères suivre le rythme de la musique, souriant avec bienveillance, puis il décida qu'il devait les rejoindre également. Impossible de se jeter seul sur la piste de danse toutefois, alors il invita celle qui illuminait ses pensées. Au départ, Electhor démontra une certaine retenue, car leur relation n'avait jamais rien eu d'officiel, mais elle se laissa séduire par le dieu de la vitesse. La déesse de la foudre ne le regretta pas et vécut un moment magique.

Malgré son grand âge, Anata voulait absolument danser. La mairesse d'Argenta avait encore la jeunesse collée au corps et elle traîna littéralement Sulfura sur la piste. Ce dernier n'était pas vraiment à son aise dans cette discipline, mais il se laissa convaincre par l'autoritaire petit bout de femme. Ses pensées dérivèrent sur une époque où Anata était beaucoup plus jeune et un sourire illumina son visage. Même si le dieu du vent chaud paraissait récalcitrant, il appréciait de profiter d'un moment avec cette humaine dont il était très proche.

Artikodin n'osait pas proposer à Lugia de danser, même si cela crevait les yeux qu'il souhaitait le faire. Le dieu du blizzard pensait certainement qu'elle n'apprécierait pas une telle démonstration d'affection en public. Pourtant, c'est la même déesse de la nuit qui lui proposa d'un seul coup de le rejoindre le temps d'une danse ou deux. Artikodin sauta sur l'occasion beaucoup trop belle et Lugia en profita pour montrer ses talents de danseuse au monde. Elle en avait à revendre et son cavalier ne déméritait pas. Ils formaient un couple charmant que Ho-oh regardait de loin avec bienveillance.

Le magnifique Rayquaza ne put résister et invita sa chère Mew à le rejoindre pour une danse aussi tendre que gracieuse. Sa forme humaine ne laissait pas présager un tel talent, ce qui ne surprenait en rien sa cavalière. Elle avait l'habitude, depuis le temps qu'elle l'aimait. La déesse des naissances se sentait en sécurité dans les bras du dieu de l'atmosphère et elle aurait voulu que cette soirée ne s'arrête jamais, pour pouvoir tourner encore et encore avec lui. Leur couple iconique ne passait pas inaperçu et tous s'écartaient sur leur passage, par respect et crainte. La peur venait de l'imposante stature de Rayquaza et de son regard naturellement impressionnant.

Venant de la région d'Hoenn comme le maître des cieux, Latios et Latias se retrouvèrent bien vite. Leurs maires discutaient au loin, gardant une distance prudente l'un envers l'autre. Pour des raisons qui échappaient aux légendaires, leurs humains se montraient méfiants. Que redoutaient-ils ? Leurs villes ne pouvaient qu'être liées, tout comme les messagers d'Arceus. Ces derniers s'amusaient, songeant qu'ils auraient de nombreuses choses à raconter au souverain suprême lorsqu'ils iraient lui rendre visite dans sa demeure, par-delà les limites du ciel.

Kyogra tâcha d'éviter Groudon pendant une bonne partie de la soirée mais malheureusement, il vint lui proposer une danse et elle ne trouva aucune raison de refuser. Ils n'étaient pas ensemble mais la déesse des océans n'était avec personne officiellement. Le dieu de la terre rêvait peut-être de finir avec elle, le fond de sa pensée restait inconnu et certainement complexe. Groudon ne se montrait pas particulièrement tendre durant la danse ni même trop proche. Pourtant, il marquait bien son territoire et Nathaniel, le maire d'Atalanopolis, le voyait trop bien. L'humain restait sur le côté, serrant des dents en voyant sa déesse contrainte à une telle proximité avec ce gêneur.

Les maires n'étaient d'ailleurs pas en reste. Si la plupart évitait de se mélanger, Francis d'Unionpolis avait pris son courage à deux mains pour proposer à Jeanne de Bonaugure une danse. Cette dernière accepta avec un grand sourire, ce qui combla de bonheur l'homme. Mohn de Parmanie avait poussé son ami de Sinnoh dans les bras de l'élue de son cœur et il n'en était pas peu fier. La relation entre les deux devait être mûre depuis le temps qu'ils se tournaient autour, il fallait concrétiser.

Surveillant Jeanne, Créfollet avait toutefois bien du mal à détacher son regard du beau cavalier qui la faisait tournoyer encore et encore. Créfadet paraissait un géant à ses côtés et il aurait bien aimé prendre sa forme légendaire, rien que pour retrouver une égalité avec elle. Ce n'était pas ainsi que fonctionnaient les danses lors du festival du printemps, l'humanité était mise à l'honneur. Le dieu de la volonté et la déesse des émotions formaient en tout cas un couple adorable.

Cachée dans un coin, près d'un buffet servant de délicieux jus de baie, Darkrai pensait passer sa soirée en solitaire, oublié de tous. C'était sans compter sur la présence de Cobaltium. Le dieu de la justice l'aimait depuis fort longtemps et elle le savait, mais la déesse des cauchemars peinait à comprendre pourquoi il s'intéressait à elle. Néanmoins, lorsque l'épéiste lui proposa une danse, elle accepta avec plaisir. La présence de Cobaltium la rassurait et elle se sentait en sécurité. De son côté, il aimait Darkrai simplement parce qu'elle était une très belle personne à ses yeux.

Imitant son collègue mousquetaire, Terrakium alla proposer une danse à celle qu'il aimait, la douce Shaymin. Ensemble, ils étaient magnifiques, un véritable tableau. La relation du dieu de la force et de la déesse de la nature était connue parmi les légendaires, si bien que cela n'étonna personne. On sentait entre eux un lien presque tangible que rien ne pouvait briser. Leurs yeux et leurs sourires échangeaient des informations bien mieux que n'importe quel mot. Sans aucun doute, ils auraient pu être élu meilleur couple e la soirée, même devant Xerneas et Ho-oh.

Terminant le trio d'Unys, Viridium conduisit sa propre mairesse sur la piste de danse. Lyanna de Méanville aimait plutôt le tir à l'arc d'ordinaire mais elle ne refusait pas une danse, surtout pas avec son légendaire. La déesse du printemps se devait d'apparaître pendant le festival de Rosalia, sans quoi cela soulèverait des questions. Viridium profitait du moment et lançait des regards à sa cavalière, espérant qu'elle en faisait de même. Toutefois, l'humaine semblait un peu ailleurs, perdue dans ses pensées, si bien que son sourire paraissait légèrement mensonger.

D'autres légendaires dansaient en compagnie de leurs maires, comme Meloetta. La déesse du chant appréciait également l'art de la danse dans lequel elle se débrouillait très bien, tout comme le chef d'Ogoesse. Keith semblait être né pour cela tant il parvenait à bouger en rythme et à suivre les paroles. Ces deux-là s'entendaient divinement bien et cela se voyait qu'ils s'amusaient pleinement, remplissant le but de ce festival. Leurs rires montaient jusqu'au ciel, éclairant la nuit.

En parlant d'éclairage, le dieu du soleil aurait dû se sentir à son désavantage alors que l'astre était couché. Cela ne l'empêchait pas de profiter d'une série de danse avec sa dulcinée, la belle Diancie. La déesse de la beauté avait jeté son dévolu sur la divinité d'Alola et depuis, elle ne pouvait plus poser le regard sur quiconque. De nombreuses personnes jalousaient Solgaleo pour sa place mais aucun d'entre eux n'aurait pu l'occuper ni comprendre la complicité qui les unissait. Mina, la mairesse du Grand Arbre, regardait son légendaire avec un air qui semblait montrer qu'elle était jalouse. Était-ce le cas ? Difficile de lire dans les pensées de cette mystérieuse humaine.

Dans son élément, la déesse de la lune irradiait au milieu des danseurs sans éclipser personne. Ses mouvements souples et fluides suivaient harmonieusement ceux de sa cavalière. Quand Lunaala avait débarqué sur la piste de danse, elle ne pouvait être accompagné que de Magearna. Les deux déesses se connaissaient depuis bien longtemps et s'appréciaient bien plus que ne le laissait entrevoir les apparences. La divinité de la mécanique ne s'était jamais sentie plus vivante que dans les bras de la gardienne de l'astre de nuit et elle espérait que cela durerait encore bien longtemps.

Alors que le festival du printemps se déroulait sous les meilleurs auspices, une ombre attendait son heure. Cipher guettait le moment de débarquer pour chambouler la vie de tout ce beau monde. Les gens de toutes les régions allaient comprendre que le monde allait bientôt basculer. Tout ce dont l'homme avait besoin, c'était d'un moment parfait pour faire son entrée. Il allait sans doute souffrir mais cela ne lui faisait aucunement peur. Un large sourire sadique étira ses lèvres.

« Tremblez, petits dieux. Bientôt, ce sera la fin. Votre fin. »

Son rire retentit, largement masqué par la musique, et il continua de patienter, guère pressé malgré son importante mission. Giratina ne devait pas être déçu, à aucun prix. Cipher avait fini par s'attacher plus que de raison à ce dieu déchu. Alors que ses pensées erraient, un nouveau morceau se lança et il sut que c'était le moment de frapper.

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