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Chapitre 34


« Je suis vraiment désolée pour ce que j'ai fait. »

Rayquaza ne s'attendait pas à cela mais la mairesse de Cimetronnelle était venue lui rendre visite. Elle faisait partie de ceux qui avaient assassiné sauvagement la pauvre Latias. Sa réaction avait été induite par la peur et par une erreur de jugement monumentale, cependant, elle ne méritait pas d'être pardonnée. Son crime resterait à jamais impuni tandis qu'elle porterait un nouveau nom, une marque indélébile qui la suivrait pour toujours : déicide. Ce n'était pas au maître des cieux de rendre la justice, le destin s'en chargerait bien assez tôt pour cette pêcheresse.

Pourtant, la dieu de l'atmosphère s'était sentit ému de voir que cette humaine avait fait le chemin spécifiquement pour le rencontrer et pour lui présenter ses excuses, alors qu'il n'avait rien fait pour aider la déesse messagère. Cela montrait qu'on le respectait encore dans sa propre région. Cela montrait aussi la profondeur des regrets de la mairesse, qui avait fait tout ce chemin. Des larmes sincères coulaient le long de ses joues et elle cherchait désespérément le chemin du pardon. Toutefois, même s'il en avait envie, Rayquaza ne pouvait pas lui donner la pénitence recherchée. Cela ne fonctionnait pas ainsi. Elle devrait l'obtenir toute seule.

« - J'aurais aimé ne pas laisser la petite voix dans ma tête prendre le dessus.

- Maintenant, vous devez vivre en suivant sa volonté. Vos actions vous rachèteront et alors, un jour, vous finirez par vous pardonner. C'est ainsi.

- Merci... Je ne mérite pas une telle gentillesse de votre part.

- Je ne mérite pas une telle admiration de votre part. Et pourtant, nous sommes là. »

Hana s'inclina profondément devant lui et quand elle repartit pour Cimetronnelle, il vit qu'elle semblait plus légère. Une nouvelle lueur brillait dans son regard, celle de l'espoir. Cela fit sourire le dieu de l'atmosphère. Si l'humaine avait pu retrouver un objectif dans sa vie, c'était le principal. Bien sûr, elle connaîtrait certainement encore des heures sombres et des moments de doute, mais elle repenserait à Latias, à ce qui lui était arrivée et elle n'oublierait jamais la déesse. Elle se rappellerait alors ce que ses mauvais choix avaient causé et elle tâcherait de vivre de son mieux. Petit à petit, elle guérirait, peut-être pas totalement, mais son cœur retournerait dans la lumière.

« Je ne sais pas si j'aurais cette chance. »

Rayquaza soupira, songeant qu'il était désespérément coincé dans son rôle et qu'il était contraint d'obéir à Arceus. Pour le moment, il ne pouvait pas bouger le petit doigt tant que l'adversaire n'avait pas attaqué. Giratina ne resterait sans doute pas longtemps sans rien faire une fois qu'il serait libéré. Il viendrait se battre contre son ennemi officiel et il ne serait sans doute pas seul. La divinité de l'atmosphère savait qu'il ne serait sans doute pas isolé non plus, même si les nouvelles du monde extérieur semblait s'amenuiser de jour en jour.

Et dans sa propre région, il y avait des conflits qu'il ne pouvait même pas régler. Les deux dieux messagers qui avaient perdu la vie, les trois régis qui n'en faisaient qu'à leur tête et Deoxys qui était contrainte de protéger Jirachi. A croire qu'il était le seul inutile de la région. Et ce n'était pas le dernier événement à venir. Un duel au sommet se préparait en cet instant même. Il le savait. Depuis le ciel, il avait vu les mouvements d'un dieu vers le territoire d'un autre.

Mais il ne pouvait rien faire pour les arrêter. Absolument rien.

De rage, il laissa un cri de désespoir franchir ses lèvres et résonner dans ses quartiers. En haut de sa tour, personne n'entendrait le bruit de son désespoir.

Quelque chose n'allait pas. Kyogre le sentait dans l'eau, dans ses vibrations jusqu'au plus profond de son palais dans une magnifique grotte taillée à main divine. Elle s'était coupée du monde extérieur et ignorait une bonne partie des événements qui s'y tramaient. Le retour de Giratina, c'était une évidence, mais elle avait profité de la position de la ville pour ne pas impliquer les habitants. En stoppant le commerce, ils pouvaient survivre un bon moment avec leurs propres ressources. Cela lui paraissait le meilleur des plans. Le temps que le monde se calme, les humains et les pokémons d'Atalanopolis prenaient une pause bien méritée, à l'écart des autres.

« Je crois... Je crois que quelqu'un se rapproche. »

Les vibrations d'énergie qui lui parvenaient affectaient sa tranquillité. Elle avait beau essayé de passer outre, ce n'était pas aussi simple. Sous sa simple forme humaine, la déesse se leva de son trône et se dirigea vers l'entrée de sa grotte, plongée dans ses pensées. Il fallait qu'elle comprenne rapidement ce qui se tramait dans l'air. Cela faisait bien longtemps que personne ne lui avait rendu visite, parce qu'il était compliqué d'atteindre Atalanopolis. Il fallait soit utiliser une grotte sous-marine soit passer par la voie des airs, ce qui était plus facile pour une divinité que pour tout autre créature. D'ailleurs, le dernier qui lui avait rendu visite n'était autre que...

« - Dame Kyogre, une armée approche de notre île ! s'exclama Nathaniel qu'elle n'avait pas entendu approcher et qui semblait dans tous ses états. Ils débarquent sur la plage.

- Une armée ? Comment ? Qui les guide ?

- Je crois qu'il s'agit du dieu Groudon, un éclaireur a cru l'apercevoir.

- Très bien, gardons notre calme. Autant d'humains ne pourront pas pénétrer dans nos terres. Le seul à craindre est ce crétin de la terre mais j'en fais mon affaire. »

Le maire s'inclina devant elle et la suivit tandis qu'elle se rendait en direction du grand bassin d'eau salée qui offrait une ressource importante à Atalanopolis, pour peu qu'on prenne le temps de dessaliniser. Revêtant son apparence légendaire titanesque, Kyogre s'enfonça dans le dédale sous-marin. A part quelques pokémons aquatiques, elle était la seule à utiliser ce passage. On pouvait facilement se perdre dedans et surtout manquer d'oxygène.

Rapidement, elle atteignit la surface, au abords de son île et elle vit l'armée de Vermilava. Ils semblaient particulièrement nombreux et lourdement équipés. Cela n'augurait rien de bon. Repérant le dieu de la terre, elle s'approcha de lui. Alors qu'il la voyait, il prit aussitôt sa forme divine, pour être à égalité. Ils formaient un tableau assez incroyable, lui au bord de l'eau et elle flottant au milieu des vagues. Ils se dévisageaient comme si un seul mot pouvait lancer leur affrontement.

« - Alors ma belle Kyogre, toujours aussi resplendissante !

- Abrège, mon vieux. Pourquoi débarques-tu sur mon territoire avec toute ton armée ?

- C'est parce que je pars en guerre vois-tu... Et j'avais l'intention de te proposer une alliance.

- Une alliance ? Je refuse tout net. Laisse-moi en paix !

- Allons, tu ne peux pas refuser aussi vite alors que tu n'as même pas écouté ma proposition. Peut-être qu'on pourrait en parler à l'abri des oreilles indiscrètes ?

- Hum... Viens par ici. »

A contre-cœur, elle le guida vers un côté de l'île où son armée ne pourrait pas les voir. Elle revint sur le rivage en reprenant sa forme humaine. Groudon redevint humain à son tour et il souriait, ravi de la situation. Kyogre détestait sa manière de toujours s'imposer, cela durait depuis l'ère céleste. Elle ne pouvait nier que parfois, elle l'avait aimé ce maudit dieu, mais ce n'était pas le moment. Toutefois, écouter sa proposition était le minimum. Cela ne l'engageait à rien et elle pourrait toujours le virer après-coup, comme à son habitude. La déesse perdait uniquement du temps.

« - Bon, alors, ta proposition ultra-secrète ?

- Ce n'est pas si secret... Que dirais-tu de venir dominer le monde avec moi ?

- Quoi ? s'étonna-t-elle devant une demande aussi grotesque.

- Ecoute, on choisit un camp. Soit on se range sagement derrière ce bon vieux Ray, soit on toque à la porte de Giratina. Personne ne refusera notre puissance.

- Et c'est quoi la suite de ton plan exactement ?

- Ensuite, on se débarrasse du leader une fois qu'il a vaincu l'autre et on règne à sa place.

- Ôte moi d'un doute, tu crois réellement que ton plan à la moindre chance de réussite ?

- Il est simple mais c'est cela qui fait toute sa force. Avec ton pouvoir et le mien, nous sommes invincibles. Tu es l'Océan et je suis la Terre. Rien ne peut nous vaincre.

- Je ne souhaite pas dominer le monde, encore moins avec un type dans ton genre.

- Ah, ton caractère n'a pas changé. Je me doutais que tu réagirais comme ça... Alors j'ai anticipé.

- Anticipé quoi ? Arrête de parler par énigme, Groudon ! Et pourquoi es-tu venu avec ton...

- Tu es trop maligne pour ton propre bien. Tu as déjà compris non ? »

Evidemment qu'elle venait de comprendre. Comment avait-elle pu être aussi stupide et lui faire aveuglément confiance alors qu'il débarquait sur son île avec une armée entière ? Certes, il était venu pour une alliance et il était sincère... mais il avait prévu qu'elle puisse dire non. Et l'armée qu'elle avait laissée de l'autre côté devait bien posséder des pokémons aériens capables de franchir les sommets escarpés qui entouraient Atalanopolis. C'était un piège et Kyogre venait de mettre tous les humains qu'elle protégeait en danger. Son sang ne fit qu'un tour.

« - Monstre ! rugit-elle. Tu m'as berné !

- Oh, non. Je suis un dieu je te rappelle. Et j'appuis simplement ma proposition.

- Disparais de ma vue ! »

D'un mouvement rapide, Kyogre plongea dans l'eau pour retrouver sa forme légendaire. La rage la faisait trembler mais la situation était trop grave pour qu'elle puisse se permettre de perdre le contrôle. Il était certainement trop tard pour qu'elle emprunte les couloirs marins, la seule solution consistait à passer par haut-dessus. S'enfonçant un peu dans les abysses, elle remonta à la surface à toute vitesse et sauta littéralement par-dessus les montagnes. Seul un dieu puissant était capable d'un tel exploit et même Groudon resta ébahi par la beauté du spectacle. Elle était magnifique et même sa colère la rendait encore plus éblouissante à son humble avis.

« Ah ma belle et puissante déesse, pourquoi refuses-tu de te lier à moi ? »

L'atterrissage de l'autre côté se révéla assez violent et créa une immense vague dans le bassin d'eau salé. Par chance, la ville fut épargnée. Kyogre se précipita vers Atalanopolis pour constater l'ampleur des dégâts. Des humains de Vermilava guidés par la mairesse Ain menaient un assaut à l'aide de pokémons aériens. Heureusement que Nathaniel et les éclaireurs n'avaient pas perdu de temps pour lancer la riposte. Les deux camps se battaient avec acharnements et malgré l'assaut surprise, les locaux parvenaient à se défendre. Kyogre aperçut son maire qui avait sorti son Milobellus et affrontait la rapide Ain, accompagnée de son Camerupt. Le combat était acharné et la déesse voulut s'en mêler mais un bruit derrière elle la retint.

« Tu crois vraiment que je vais te laisser t'en mêler ? »

Sous son apparence divine, Groudon avait franchi les montagnes. Il s'agissait de son élément. Il s'était créé une large plate-forme de terre et il semblait l'attendre. Puisqu'elle n'avait pas voulu s'allier avec lui, il voulait l'écraser par la force. La déesse eut un rapide regard pour ses humains, mais elle n'avait pas le choix. L'inquiétude la rongeait. Jamais elle n'aurait cru pouvoir aimer autant des êtres inférieurs et pourtant, il fallait croire qu'ils occupaient une grande place dans son cœur. Kyogre fit face à son homologue terrestre, créant des vagues tout autour d'elle.

« - Je ne te laisserai pas détruire ma belle ville !

- Oh, j'essaierai de ne pas trop y toucher, je reconnais sa beauté. En revanche, les habitants...

- Raah, enfoiré ! »

Un combat de titan commença entre les deux dieux qui possédaient une puissante phénoménale. Le problème, c'est qu'il possédait une force équivalente. L'un utilisait la mer et l'autre la terre dans des assauts incessants qui s'écrasaient l'un contre l'autre, sans que personne n'en sorte vainqueur. Kyogre essayait de ne pas laisser la rage l'aveugler, même si cela restait très difficile. Groudon au contraire de montrait très distrait, comme s'il n'utilisait que le quart de ses pouvoirs. Ce n'état pas vrai mais son air décontracté avait le don d'agacer son adversaire au plus haut point.

« - Oh regarde, c'est terrible ! s'exclama un humain sur le rivage.

- Ils sont si forts, renchérit un autre, ils risquent de détruire notre ville.

- Mais qui pourrait les arrêter ? s'enquit un jeune garçon paniqué.

- Seul le grand Rayquaza pourrait régler ce conflit » déclara une grand-mère sage.

Cependant, le grand dieu de l'atmosphère ne pointa jamais le bout de son nez. Il laissa ce conflit comme tous les autres d'Hoenn se dérouler sans lui. Sur ordres d'Arceus, il se réservait pour une lutte cruciale qui l'attendait depuis bien trop longtemps. Et pendant ce temps, les deux dieux primordiaux éveillaient toujours plus de pouvoirs sans parvenir à se départager. Ils étaient dans une zone réduite, mais si cela continuait, ils pouvaient produire un cataclysme qui endommagerait l'île et même une partie de la région. Une pluie lourde tombait déjà à cause des pouvoirs de la déesse de la mer qui s'accrochait fermement à la défense d'Atalanopolis.

« - Tu es toujours aussi puissante. Pourquoi ne pas dominer le monde à mes côtés ?

- Je ne veux pas dominer le monde ni être à tes côtés !

- Moi qui croyais que tu m'aimais tendrement. Je suis vexé !

- Je t'ai aimé Groudon... mais je crois que cette époque est révolue. »

Autrefois, lorsqu'ils étaient jeunes, du temps de l'ère céleste, elle avait aimé la sauvagerie qui émanait de lui. Il était joueur et fort, si bien qu'elle l'avait admiré. Oh, ils se disputaient souvent parce qu'ils n'avaient pas les mêmes points de vue mais on les voyait rarement l'un sans l'autre. Ils formaient un duo divin reconnu par Arceus en personne. Alors qu'est-ce qui avait changé depuis que les légendaires étaient descendus sur terre ? Pourquoi s'était-elle lassée de Groudon ? Kyogre n'avait pas la réponse exacte. Elle était simplement fatiguée de sa présence, il n'allumait plus la petite flamme des anciens temps et elle le trouvait ridiculement sûr de lui.

« - Je n'ai jamais cessé de t'aimer, ma douce. Pas depuis ce temps-là.

- Alors tu n'as pas changé. Mais le monde ne t'attend pas, Groudon. Le monde continue de tourner, avec ou sans toi. Et moi, j'ai avancé de mon côté.

- Pourtant, je ne crois pas que tu en aimes un autre. Je n'ai aucun concurrent divin.

- Tu es prétentieux... mais c'est la vérité. Personne n'a mon cœur.

- Alors ce sont les humains. Tu t'es ramollie à leur contact ! Tu les aimes, eux !

- Ce n'est pas vrai ! répliqua-t-elle, même si sa voix manquait d'assurance.

- Tsss, je ne l'aurais jamais cru. Mais tu vas voir, je vais te réveiller. »

Alors, sans prévenir, il profita d'un moment d'inattention et reprit forme humaine, fonçant vers la ville. Il savait très bien ce qu'il allait faire. Sa soudaine fluidité ne permit pas à Kyogre de le suivre et elle dut assister impuissante à la scène qui allait suivre. Le dieu de la terre se précipita en direction de Nathaniel. L'humain était trop occupé à combattre Ain et ne le vit pas arriver. La déesse tenta d'hurler pour le prévenir mais c'était bien trop tard. Sans prévenir, le dieu attrapa le coup du maire et le brisa, utilisant une énergie qui n'était pas de ce monde. Même Ain s'arrêta, choqué par le spectacle. En un instant, une vie venait de s'envoler, fauchée avec une facilité déconcertante.

« Alors, Kyogre, ce ne sont pas les humains qui t'ont ramolli ? »

Groudon avait un sourire moqueur qui se révélait terriblement séduisant sous sa forme humaine mais Kyogre ne le remarqua même pas. Depuis le bassin, tout ce qu'elle voyait, c'était le corps étendu au sol dans une position anormale de son cher Nathaniel. Cet homme avait toujours pris soin d'elle. Elle savait depuis le début qu'il éprouvait des sentiments à son égard et cela l'avait amusé. Cependant, la déesse n'y avait jamais vraiment fait attention. Ce n'était qu'un humain, une créature inférieure, il ne valait rien. Du moins, elle l'avait cru.

« Dame Kyogre ! »

Lorsqu'elle le revit parler dans son esprit, elle sentit son cœur exploser. Pourquoi ? Pourquoi n'était-elle pas née humaine ? Peut-être qu'elle n'aurait jamais eu de pouvoir mais son existence aurait été bien plus simple. Voilà en quoi les humains l'avaient influencé et détourné de Groudon : à leurs côtés, Kyogre avait perdu ses rêves de grandeur pour aspirer à une existence beaucoup plus simple. Voilà ce qui l'avait perdu et voilà ce qui la plongeait dans l'abyme du désespoir. Jamais elle ne pourrait atteindre son objectif. Jamais elle ne pourrait être humaine et vivre avec eux. Jamais elle ne pourrait tous les protéger des dangers du monde extérieur. Des larmes noyèrent ses yeux de légendaire, même si cela ne se voyait pas avec l'eau de mer.

« - Alors, Kyogre, fanfaronna Groudon, toujours sous sa forme humaine. On dirait que tu ne sais plus quoi dire ! Tu es enfin revenue à la raison ? Tu vas enfin me rejoindre ?

- Je vais faire ce que j'aurais dû accomplir il y a déjà bien longtemps !

- Ooooh, j'aime t'entendre dire ça. Et de quoi s'agit-il ?

- Je vais te sortir de ma vie. Définitivement. »

Groudon resta interdit car il ne l'avait pas vu venir, malgré l'évidence de la situation. Les humains d'un camp comme de l'autre qui avaient entendu ces paroles commencèrent à paniquer tandis qu'une forte énergie s'élevait dans les airs, provenant du bassin. Ain s'approcha de son maître, ne comprenant pas ce qui était en train de se produire. Le dieu la vit arriver et il lui cria de fuir, de s'éloigner tout de suite des lieux. Il était déjà trop tard.

« ONDE ORIGINELLE ! »

Une puissante vague s'abattit sur la ville, visant Groudon mais l'impact se révéla bien plus grand et ne fit aucune distinction. Une fissure s'ouvrit dans le sol et le bassin d'eau salé sépara la ville en deux. La puissance provoqua un tremblement de terre qui détruisit quelques bâtiments. Combien de vies disparurent en un claquement de doigts, englouties dans l'abime ou écrasées par des chutes d'objet ? Bien trop en vérité. La déesse détruisit elle-même ce lieu auquel elle tenait tant.

Groudon survécut par un miracle assez improbable. Lui-même n'y croyait pas, surtout qu'il avait à peine eut le temps de reprendre sa forme légendaire, à la toute dernière seconde. Il était salement amoché et incapable de se battre, vaincu en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, mais il était vivement. En se retournant dans la direction d'Ain, il ne vit que du vide. A sa place, il n'y avait que la dague dont elle se servait habituellement en combat. Pas besoin de réfléchir davantage : la mairesse de Vermilava avait sombré au fond de la mer. Elle était morte.

« Alors c'est ça... C'est ça qu'ils ressentent tous. »

Groudon ramassa la dague lentement et l'observa avec attention. Tout air moqueur avait disparu de son visage et ses traits de légendaire étaient plus graves que jamais. Cette fois, il venait de comprendre une leçon importante, même si elle avait été créée dans la douleur. Il serra la dague contre son cœur et sans lancer un regard en arrière, il ordonna la retraite. Le dieu de la terre n'alla même pas aider les humains de Vermilava. Il rentra chez lui et s'endormit dans le volcan. Il ne voulait plus rien ressentir. Plus jamais. Kyogre l'avait brisé.

La déesse de son côté réalisa l'ampleur des dégâts qu'elle avait causé sous le coup de la colère. La belle Atalanopolis n'était plus qu'un vestige brisé, une ville brisée. Le corps de Nathaniel avait disparu dans les profondeurs avec tous les débris, elle savait qu'elle ne le retrouverait jamais. La peine et la souffrance se lisaient sur tous les visages. Kyogre vit Groudon s'en aller et sonner la retraite de ses troupes. Il n'était pas dans son état normal et elle savait qu'elle venait de toucher un point sensible. Le dieu de la terre avait été vaincu, il ne reviendrait pas l'embêter avant un bon moment. Cette nouvelle aurait dû la réjouir mais elle ne pouvait plus ressentir de bonheur.

« J'ai... J'ai tout gâché. »

Alors, elle fit la dernière chose qu'il lui restait à accomplir. La déesse se rendit dans la grotte Origine, l'endroit qui lui servait de temple et elle en bloqua l'accès. Ses larmes coulaient, mêlées à l'eau salée, et pendant qu'elle s'enfermait, elle ne pouvait plus s'arrêter de pleurer. Derrière l'immense mur de pierres, elle entendit quelques humains l'appeler, certains même essayer d'ouvrir, mais ils ne pouvaient rien faire. Plus personne ne pourrait l'atteindre, plus personne ne pourrait la faire souffrir. La déesse plongea au milieu du bassin de son temple et se laissa couler tout au fond, dans les abysses insondables et inaccessibles de cette grotte.

Toute ce qu'elle voulait maintenant, c'était dormir, dormir, et ne surtout pas rêver de ce jour funeste. Elle voulait oublier Groudon et le désastre qu'elle avait causé. Elle voulait oublier les humains et surtout Nathaniel. La déesse voulait que plus jamais personne n'entre dans sa vie et qu'on laisse son cœur tranquille pour toujours. Elle avait assez souffert.

« Les légendaires ne valent pas mieux les uns que les autres. »

Manaphy restait toujours à errer dans les bois, comme un pokémon spectre à la recherche d'une âme en peine. Cette fois, l'âme en peine, c'était lui. Il n'avait pas pu rejoindre la civilisation, il avait envie de rester seul après ce qu'il avait vécu avec Mana. Il avait pu sauver la vie de la guerrière, ce qui était une bonne chose, mais il avait vu l'horreur dans son regard lorsqu'elle avait découvert qu'il était un dieu. Il ne pourrait jamais oublier ce regard, ce dégoût profond qu'il ne pensait pas mériter.

Il avait su dès qu'elle avait abordé le sujet des dieux que c'était risqué de rester avec elle. C'était une grande habituée de Dialga et pourtant, cela ne lui donnait pas une haute estime des légendaires. La jeune femme les considérait comme des ennemis farouches du genre humain qu'elle ne manquerait pas d'abattre si la chance lui était donnée. Elle avait dit à Manaphy de partir mais c'était sans doute le choc. Nul doute qu'elle l'aurait tué si elle avait pu.

« Pourtant, nous étions amis... Ou alors, c'était une illusion ? »

Il ne trouvait pas la réponse à cette question et il restait dans les bois de Sinnoh, vivant sous sa forme légendaire. Les pokémons ne le craignaient pas car il n'était qu'un dieu mineur, celui de la pureté. Il ne faisait peur à personne avec sa force minable. Manaphy ne cessait de broyer du noir. Il avait bien pensé à retrouver Phione qui aurait sans doute réussi à remonter son moral, mais il ne voulait pas lui parler de son expérience. Et puis, il n'avait pas donné de nouvelle depuis un moment, peut-être qu'elle le prendrait mal qu'il revienne comme un fleur. Elle aurait raison.

Des rumeurs lui vinrent tout de même car il s'approchait parfois de la route où passaient des caravanes humaines. La guerre semblait s'intensifier. Il finit même par apprendre avec effroi la disparition de Dialga, le dieu du temps, un des plus puissants au monde. Giratina était-il vraiment assez fort pour réaliser un tel exploit ? Et que pourrait faire Mana s'il l'attaquait ? L'inquiétude rongea le petit dieu et il se mit à chercher l'humaine en restant discrète.

Par chance, il la retrouva là où il l'avait laissé, au milieu de ses hommes. Elle était bien vivante et pas trop blessé, ce qui acheva de le rassurer. Toutefois, elle semblait différente. La lueur guerrière dans son regard paraissait éteinte et son énergie n'était plus la même. Le décès du dieu de Rivamar l'affectait-il à ce point ? Manaphy n'osait trop enquêter, il craignait que quelqu'un le voit. Pourtant, lorsqu'il aperçut la mairesse s'éloigner du campement, il ne put s'empêcher de la suivre.

Elle s'enfonça dans les bois, sans aucune protection. Heureusement, les pokémons sauvages de la zone se révélaient plutôt inoffensifs, mais Manaphy décida de la suivre pour la protéger. En plus, il voulait vraiment comprendre ce qu'elle était en train de faire. La guerrière s'arrêta dans une clairière plutôt jolie où de nombreux pokémons volants chantaient. En son centre, un petit rocher couvert de mousse était posé. Mana s'installa à genoux devant et joignit ses mains en prière, posant ses coudes sur la surface rocailleuse. Le dieu était terriblement intrigué et il avait également peu d'interrompre le moment. Il ne fallait surtout pas qu'elle le voit. Mais qui priait-elle ? Dialga ? Cela n'avait pas de sens, il était décédé. Arceus peut-être ? C'était étonnant venant de sa part. Manaphy se rapprocha pour écouter ce qu'elle avait à dire. Elle marmonnait mais sous sa forme légendaire, il pouvait se montrer assez discret et il finit par comprendre ce qu'elle disait.

« Je ne sais plus qui je prie ce soir... Mais s'il vous plaît. S'il vous reste encore une once de pouvoir, dites-lui que je suis désolée. Dites-lui que j'ai été stupide et méchante. Dites-lui... Non, laissez-moi lui dire moi-même ! S'il vous plaît, laissez-moi m'excuser auprès de Manaphy ! »

Le jeune dieu manqua de tomber à la renverse en entendant ces mots. Elle voulait s'excuser. Elle voulait le revoir. Des larmes lui vinrent aux yeux, mais il les retint. Pas si vite. Peut-être qu'elle voulait s'excuser mais cela ne voulait pas dire qu'elle le considérait comme son ami. Peut-être que son souhait consistait à alléger sa conscience mais qu'il ne pourrait plus jamais être à ses côtés. Manaphy ne pouvait résister à l'appel. Sous un rayon de soleil, il se plaça face à elle, juste de l'autre côté du rocher, toujours sous sa forme légendaire. Les lèvres de Mana formèrent un o de surprise et il vit qu'elle avait les coins des yeux humides. La tension était palpable.

« - Manaphy... C'est vraiment toi, tu es revenu.

- Je suis désolé de t'avoir menti, Mana. J'aurais dû te dire la vérité.

- Je crois toujours que les pokémons légendaires se fichent de nous. Mais toi, tu es différent.

- Pourquoi ? Parce que je suis petit et faible ?

- Parce que tu es mon ami. »

La sincérité des mots lui alla droit au cœur et il se mit à pleurer, reprenant forme humaine. Alors il avait le droit de rester avec elle, elle ne le détestait pas totalement. Manaphy courut se réfugier dans les bras de l'humaine qui pleurait aussi, en silence. Ils s'étaient enfin retrouvés. C'était un instant hors du temps, un instant magique comme il en existait trop rarement à cette période. Mais la guerre était toujours là et Manaphy le savait, il combattrait aux côtés de l'humaine, sans cacher ses origines. Cette fois, il montrerait au monde qu'il n'était pas une petite chose fragile. Son cœur battait avec joie pour la première fois depuis bien des jours et il se sentait heureux.

Mewtwo essayait de coordonner toutes les troupes depuis sa petite base cachée entre Kanto et Johto. Ce n'était pas évident car il fallait gérer les besoins de chacun ainsi que les réfugiés qui arrivaient, aussi bien humains que pokémons. Certains étaient blessés et le dieu des hommes se demandait comment ils avaient appris l'existence de ce lieu. De toute manière, il n'allait sans doute pas tarder à partir. Les informations transmises par Diancie et la disparition inquiétante de Cobaltium laissaient penser que le combat final était plus proche qu'il ne le pensait.

Rejoindre Rayquaza serait sans doute la dernière étape. Mewtwo voulait encore trier les légendaires qui partiraient avec lui et Diamant. Il réalisait d'ailleurs que cela faisait un moment qu'il n'avait pas vu son protégé. Se frayant un chemin sous sa forme humaine au milieu des nombreuses personnes habitants désormais les chutes Tohjo, le dieu demande à Keldeo s'il savait où se trouvait l'élu. Le légendaire de l'espoir semblait très proche de Diamant, peut-être un peu trop, mais le légendaire de Crasmois'île réglerait ce problème plus tard. Une chose après l'autre.

« Dia doit être au bord de la cascade, en haut. C'est son coin préféré. »

Ne perdant pas une seule seconde, Mewtwo se rendit dans cette zone. A cette heure, le soleil couchant posait ses rayons sur les hauteurs et donnait un côté magique à l'endroit. Diamant se trouvait-là, tenant l'épée d'Arceus dans sa main. Le jeune humain regardait le soleil et il semblait perdu. Comment l'avenir de l'humanité pouvait reposer sur ses épaules ? Pourquoi lui faire subir une telle pression ? Le dieu se rapprocha de son protéger, s'installant à côté de lui.

« - C'est plus beau que toutes les vues de Cramois'île, n'est-ce pas ?

- Oui... Et non. C'est magnifique mais... Ce n'est pas la maison. Ce n'est pas notre maison.

- Je te promets qu'on y retournera quand... quand tout ça sera terminé.

- Mais pour ça, il faut qu'on soit encore vivant. Et on va affronter Giratina.

- Tu as peur ? demanda Mewtwo, sans jugement.

- J'ai peur de ne pas être à la hauteur. J'ai peur de ne pas réussir à vaincre Giratina. J'ai peur de perdre tous les gens que j'aime. »

En prononçant ses paroles, il vint se blottir dans les bras de Mewtwo et serra avec force son père adoptif. Ce dernier eut un moment de gêne, n'ayant jamais été un grand adepte du contact physique. Cependant, l'amour fut plus fort et il prit dans ses bras avec tendresse celui qu'il avait toujours considéré comme son fils. Il ne pouvait faire autrement qu'aimer cet enfant et il s'en voulait terriblement de lui imposer une telle responsabilité. Pourquoi y avait-il besoin d'un élu ? Pourquoi Arceus ne pouvait-il pas gérer lui-même Giratina ? Cela le mettait en colère. Avec douceur, il passa sa main dans les cheveux de Diamant et prit une voix rassurante.

« Je te promets que tout ira bien. Tu y arriveras et je serai à tes côtés tout du long. Je te protègerai. Et une fois qu'on aura vaincu Giratina, on retournera à la maison, ensemble. »

Diamant ne pouvait pas totalement croire à cet optimiste évidemment, mais le jeune homme sourit et Mewtwo sentit ses lèvres s'étirer à son tour. Il espérait pouvoir tenir parole. Quoi qu'il en coûte, il protégerait Diamant, même s'il devait en mourir. Maintenant, il devait se préparer, éveiller ses pouvoirs comme jamais il ne l'avait fait. Le dieu des humains serra davantage son fils dans ses bras, comme s'il craignait que quelqu'un vienne le prendre.

« Personne ne te fera de mal. »

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