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Chapitre 33


« J'aurais bien aimé explorer le monde... et tu aurais pu venir avec moi. »

Diancie sentait son cœur brisé depuis la mort de Lyon. Certes, il était le fils de Shaymin et Terrakium, aucun lien de sang ne les unissait. Toutefois, elle avait vécu avec lui la majorité de sa vie, elle l'avait élevé et il était devenu maire sous son égide. Sa fierté était réelle. Et maintenant, elle revoyait Yveltal massacrer le jeune humain, encore et encore. Elle revoyait la lumière quitter ses yeux, cet éclat si brillant qui cessait d'exister en l'espace d'une seconde. Depuis l'évènement, elle ne dormait plus.

« Lyon... Pourquoi est-ce que je n'ai pas pu te protéger ? »

Après cette attaque sur Romant-sous-bois, elle avait passé un certain temps à déprimer. Diancie était la déesse de la beauté, mais cela ne servait strictement à rien de posséder des pouvoirs si elle ne pouvait pas protéger les gens qu'elle aimait. Les rumeurs lui avaient rapporté le trépas du dieu de la mort et elle avait pensé se réjouir de cette nouvelle, mais ce ne fut même pas le cas. Lui aussi avait eu son lot de problème, elle était prête à l'admettre, même si la haine lui brûlait le cœur. Yveltal s'était mis à dos les mauvaises personnes et il avait payé le prix de ses actes.

« Xerneas aussi a payé et pourtant, elle n'avait rien fait de mal. »

Le monde était injuste. Elle était une déesse mais elle ne pouvait rien faire pour le changer. Arceus n'était pas apparu, à croire qu'il se moquait de ce monde. Giratina envahissait peu à peu le monde à l'aide de ses sbires et Rayaquaza ne bougeait pas le petit doigt. Diancie ne parvenait pas à comprendre la logique derrière tout ça. L'univers n'était pas supposé avoir de sens mais là... Parfois, elle se demandait si elle avait choisi correctement son camp. La petite voix pernicieuse dans sa tête se faisait parfois plus forte et elle s'accrochait pour ne pas perdre pied. Le dieu de l'autre-monde ne réussirait pas à profiter de sa faiblesse pour l'attirer dans ses rangs. Jamais.

Un soupçon de force finit par lui revenir, une infime lueur d'espoir qui venait d'elle ne savait pas où. Peut-être que c'était grâce aux humains de sa ville qui ne baissèrent jamais les bras. Diancie les observait en train de se battre pour reconstruire leur vie, essayer d'apporter à chaque jour une touche positive. Les habitants de Romant-sous-bois faisaient preuve d'une entraide qui lui réchauffait le cœur et qui l'aida à revenir à la vie. Sa beauté, peut-être possédait-elle un lien avec leur bonté finalement. Il lui avait fallu bien des années pour le réaliser.

Ce n'était pas forcément le bon moment pour quitter sa cité avec le contexte, mais elle en avait besoin. Les humains comprendraient, certainement. La déesse se rendit dans une autre région et le voyage lui fit du bien. Elle se sentit revivre un peu et oublia quelques instants la mort de Lyon. Pourtant, le jeune homme restait à ses côtés, elle l'imaginaire cheminer en sa compagnie et découvrir le vaste monde. Cela lui aurait fait tellement plaisir. Jamais Lyon n'aurait dû rester enfermé à Romant-sous-bois. La vie l'attendait dehors et cela avait été toujours le cas.

« Maintenant, tu es libre. Plus personne ne pourra décider de ton destin. »

Quelques larmes coulèrent encore, mais Diancie se sentait apaisée. Sans s'en rendre compte, elle était probablement en train de faire son deuil. Toutefois, ce n'était pas le but premier de son voyage, même si c'était une conséquence heureuse quelque part. Ses pas la menèrent sur l'archipel d'Alola, qui semblait en grand désordre. Des essaims de pokémon en tout genre fuyaient des zones de conflit. Jamais les lieux n'avaient été aussi peu accueillants. Une peur panique s'empara de la déesse et elle se précipita vers le Grand Arbre, sa destination depuis le début. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et des images terribles passaient devant ses yeux.

« S'il te plaît... Pas toi. Pas toi, mon amour ! »

Heureusement, la ville semblait en bon état. Diancie prit sa forme humaine afin d'attirer moins l'attention. Les habitants paraissaient extrêmement méfiants et il n'y avait aucune chaleur dans leurs conversations. La situation de l'archipel était tendue et même si la cité n'était pas directement touchée, les îles étaient trop proches les unes des autres pour ignorer ce qui se passait ailleurs. La déesse se faufila à travers les rues et atteignit la demeure le plus en hauteur. Par chance, la mairesse ne semblait pas présente, mais lui, il était là. Son dieu, son soleil, celui qu'elle aimait plus que tout était présent et bien vivant. Elle le regarda quelques secondes, profitant de sa beauté sous forme humaine, avant qu'il ne remarque sa présence. Alors, ils se jetèrent dans les bras l'un de l'autre et mirent de longues minutes avant de se lâcher. Leur passion était puissante.

« - Solgaleo... Je suis tellement heureuse de te voir !

- Et moi donc, ma chère Diancie. Je ne pensais pas que tu viendrais. Tu as tellement...

- C'est bon. L'eau a coulé dans la rivière depuis. Mais toi ? La région semble perdue.

- Oh... J'imagine que tu ignores ce qu'il s'est passé.

- Il y a eu une guerre ici non ? J'ai aperçu des désolations.

- Oui... Je n'y ai pas participé mais Lunaala m'a tout raconté. »

Le dieu du soleil lui raconta ce qui s'était produit quelques temps plus tôt, avec le décès de Magearna et de nombreux humains, dont des maires de villes notables pour l'archipel. Diancie fut horrifiée de voir qu'un lieu si loin des affrontements principaux pouvait être touché à ce point, à cause d'une histoire d'idéologie. Elle fut attristée pour la déesse de la mécanique, qui ne méritait sans doute pas son sort. La déesse de la lune avait dû pleurer bien longtemps de son côté. De son côté, la déesse le mit à jour sur les événements de Kalos et tout ce qu'elle savait. Ils en parlèrent pendant un long moment, afin que chacun ait toutes les informations nécessaires.

« - Solgaleo... Tu m'as dit que tu n'étais pas présent lors du grand combat. Que faisais-tu ? Tu devais encore combattre une ultra-chimère ?

- Eh bien en partie... Mais ce n'est pas tout. J'ai eu une visite inattendue. Est-ce que tu te souviens de Cipher qui travaillait dans le camp de Giratina ?

- Oui... qu'est-ce qu'il te voulait ? Rien de mal j'espère.

- Il avait une requête étonnante... et je crois que je dois t'en parler. »

Alors, Solgaleo expliqua à Diancie ce qu'il avait réalisé avec Cipher, sa visite dans un autre univers et la découverte de l'identité du Grand Radieux et de Necrozma. La déesse resta interdite devant cette révélation qui venait remettre en compte certaines choses concernant l'univers. Un être qui venait d'un autre monde, c'était assez incroyable et cela posait bien des questions sur la volonté du Créateur. Ce Cipher semblait être quelqu'un de surprenant, ce qui était déjà certain avec son apparition lors du festival du printemps de Rosalia. Et là, on découvrait qu'il était un légendaire, un être mythique venant d'un autre univers. Cela laissait sans voix.

« - Dire que tu as élucidé le mystère du Grand Radieux.

- Je n'ai rien élucidé du tout, j'ai juste... aidé quelqu'un à trouver son identité.

- Quand-même ! Cela a dû bien chambouler l'archipel que cette légende locale soit...

- Je n'en ai pas parlé pour l'instant et Cipher non plus. Il y a d'autres priorités actuellement.

- J'imagine que tu as raison. Mais quand-même, c'est une découverte absolument fabuleuse.

- Ce n'est pas le plus extraordinaire. J'ai fait une autre découverte à ce moment-là. Le Grand Radieux... Necrozma... Cipher... C'est bien plus qu'un légendaire.

- Qu'est ce que tu veux dire ? »

Lentement, comme s'il avait du mal à le réaliser lui-même, Solgaleo expliqua à Diancie que Cipher n'était autre que le fils d'Arceus et d'une humaine de cet autre univers. Cela paraissait fou, incroyable, mais cela expliquait bien des choses, comme ses pouvoirs incroyables ainsi que l'intérêt que lui avait porté Giratina depuis tout ce temps. Le dieu de l'autre-monde le savait-il ? Sans doute pas, mais il avait bien dû se douter qu'il s'agissait d'un semi-humain. Et il avait sans doute voulu l'avoir sous le coude à cause de la prophétie... Une réalisation subite l'envahie et un frisson la parcourut. La prophétie, cette maudite prophétie !

« - Eh, ça ne va pas, Diancie ? Tu es toute pâle !

- C'est juste que je réalise enfin pourquoi Lyon a été tué. A cause de cette stupide prophétie...

- C'est vrai qu'il était le fils de Shaymin et Terrakium.

- Hélas... Giratina voulait tous les éliminer. Mais comme il avait un doute pour Cipher, il l'a laissé proche de lui afin de pouvoir s'en débarrasser si besoin.

- Sauf qu'aucun d'entre eux n'est le fameux élu, souffla Solgaleo.

- Comment le sais-tu ?

- Parce que j'ai reçu un message de Mewtwo. Il m'a dit qu'il préparait le bon depuis des années.

- Mais comment sait-il que c'est le bon ? Quelles preuves ?

- Les preuves, il les a. Le truc, c'est qu'il voulait mon aide dans ce combat... mais je ne peux pas.

- Tu ne peux pas ? répéta-t-elle, sans comprendre.

- Diancie, une invasion d'ultra-chimères se prépare. Lunaala et moi, nous le sentons. Une grande force va nous frapper bientôt et nous ne pourrons rien faire pour l'arrêter.

- Et de ce que tu m'as dit, vous êtes les deux seules à pouvoir lutter contre les ultra-chimères.

- Exact. Donc je ne pourrais pas me joindre au combat de Mewtwo.

- Dans ce cas, j'irai !

- Quoi ? Mais c'est dangereux, tu sais.

- Et alors ? Je suis une déesse aussi bien que toi. Pas une petite chose à protéger.

- Je sais bien, c'est juste que... Je n'ai pas envie de te perdre. Ce serait trop difficile.

- Moi non plus je n'ai plus envie de perdre des gens que j'aime. C'est pour cela que nous devons nous battre. Pour que les tragédies s'arrêtent.

- Tu as raison. Nous ferons de notre mieux, même si Arceus ne nous aide pas. Parfois, je me demande pourquoi il ne nous dit rien. Peut-être qu'il nous a oublié.

- Ne nous occupons pas du Créateur, on est assez grand pour gérer le problème nous-même. »

Elle l'embrassa tendrement et il se laissa faire. Ils restèrent un long moment ensemble à profiter de la présence l'un de l'autre. C'était peut-être la dernière fois qu'ils se voyaient, ils en avaient conscience, alors il laissaient le moment durer encore et encore. Puis, lorsque le temps fut venu, Diancie reprit sa forme légendaire et elle quitta la région, direction Kanto. Elle allait retrouver Mewtwo et faire en sorte que tout aille bien pour l'élu. En souvenir de Lyon, elle donnerait sa vie pour aider ce petit gars à sauver le monde. Sa détermination était grande.

Solgaleo la regarda disparaître à l'horizon avec le sourire aux lèvres. Sa visite lui avait fait un bien fou et lui avait permis de reprendre courage. Il avait aussi pu vider son sac sur les récentes découvertes qu'il avait eu. Cependant, le temps de la paix était révolu. Prenant une grande inspiration, il repensa à ce qu'il allait devoir accomplir. Maintenant, il avait rendez-vous avec Lunaala pour contrer la menace venue d'une autre dimension. Leurs pouvoirs étaient les seuls adaptés pour la situation. Ce ne serait pas un combat facile mais la survie d'Alola en dépendait.

Dans l'ombre, Mina, la mairesse, avait aperçu la légendaire Diancie partir et cela la faisait fulminer. Elle détestait les dieux, elle abhorrait cette suprématie qu'ils avaient sur les humains, ces pouvoirs qu'Arceus leur avait donné. Pourquoi ne méritait-elle pas le même traitement, avec son intelligence supérieure ? N'avait-elle pas prouvé maintes fois qu'elle était plus digne que cette chiffe molle de dieu du soleil de diriger le Grand Arbre et même toutes les îles de la région ? N'était-elle pas la plus méritante dans toute cette histoire ? Ces pensées la faisaient fulminer.

« Il va falloir que je reprenne le contrôle. Le véritable maître ici, c'est moi. »

La vérité, c'est qu'elle possédait un complexe de supériorité et ne se rendait absolument pas compte de la situation. Tout ce qu'elle voulait, c'était du pouvoir, toujours plus de pouvoir, et pour cela, elle s'apprêtait à mettre des bâtons dans les roues de Solgaleo, sans réaliser l'énorme erreur qu'elle allait commettre. Les regrets viendraient plus tard.

« - Pour le moment, reste sur ta position. Ne tente rien.

- Mais je dois les défendre, c'est mon rôle !

- Si tu attaques, tu ne vaudras pas mieux que lui. Reste toi-même.

- Je ne peux pas les laisser mourir sans rien faire. S'il vous plaît !

- Il viendra pour toi. Tiens toi prêt à l'affronter à ce moment-là. »

Pour Rayquaza, ces paroles avaient été une torture. Arceus semblait refuser de lui laisser la moindre mobilité, même avec les plus grandes supplications. Le Créateur lui demandait de rester en arrière, de ne surtout pas engager le combat lui-même. Et ainsi, à travers le monde, les légendaires de son camp mourraient les uns après les autres tandis que Giratina étendait son empire, alors qu'il n'était qu'un esprit. Peut-être qu'il avait réussi à s'échapper maintenant. Peut-être que le monde courait à sa perte mais le grand garant de la paix ne pouvait absolument rien faire.

« - Pourquoi il ne fait rien ? demandaient régulièrement les humains.

- Il a promis à Rosalia qu'il nous protègerait contre Giratina. Mais il ne fait rien !

- Des gens meurent et il n'est même pas capable de défendre sa propre région !

- C'est un lâche ! Nous allons tous mourir ! »

Ils n'avaient pas tort. Les pauvres voyaient leur monde se déchirer et le dieu de l'atmosphère rester là, sans rien faire. Oh parfois, il volait dans le ciel, rendait une courte visite à Arceus ou essayait de parler à Mew, mais il ne faisait rien d'autre. Du haut de sa grande tour, veillant sur la grande cite de Pacifiville, il se demandait à quoi il servait. Parfois, Rayquaza se demandait s'il était légitime à avoir son propre camp. Peut-être qu'on aurait mieux faire de le baptiser le camp de Ho-oh. Le dieu de la journée avait réussi à vaincre la divinité de la mort, ce n'était pas rien.

« Mais lui aussi il est mort... Et tu n'as toujours rien pu faire. »

Le voilà qui se morfondait dans ses appartements, faisant le point sur son existence ridicule. Il avait perdu la confiance des habitants de sa ville. Il avait perdu sa petite amie. Il perdait peu à peu certains de ses plus vieux amis. Le Créateur le reléguait à un rôle de figuration, tandis que son adversaire devenait de plus en plus fort. Voilà le piètre scénario de son existence. Il avait l'impression qu'on le forçait à jouer un mauvais rôle dans une pièce de théâtre fameuse et cela l'agaçait. Mais c'était la volonté d'Arceus alors il n'y pouvait rien. Le dieu des dieux savait-il ce qu'il faisait ?

« Puis-je entrer ? »

Le bruit de quelqu'un frappant à la porte de son bureau le fit presque sursauter. Il se demandait qui pouvait lui rendre visite dans un tel moment. Alors, il aperçut Agnès, la mairesse de Pacifiville. Elle semblait toujours aussi sérieuse et il se demanda pourquoi elle lui rendait visite. Peut-être qu'elle voulait se plaindre, l'obliger à agir ? Ce ne serait pas étonnant. Rayquaza s'attendait à une pluie de réprimandes de sa part. Elle était gentille mais il aurait compris que sa patience ait atteint ces limites avec la situation. N'importe qui en aurait eu marre, même lui.

« - Bonjour Agnès. Tu es venue me réprimander n'est-ce pas ?

- Non, seigneur, je... Je suis venue vous apporter mon soutien.

- Ton... ton soutien ? s'étonna-t-il, perdant subitement toute sa répartie. Mais...

- Je sais que beaucoup parlent sur vous, en disant que vous n'agissez pas face aux événements qui arrivent à travers le monde. Que vous êtes un lâche.

- C'est le mode de pensée normale, compte tenu de la situation.

- Cependant, je n'y crois pas. Je sais que vous écoutez toujours Arceus et depuis que je suis mairesse, j'ai vu que vos actions ont toujours été menées avec bonté et toujours dans notre sens.

- J'ai fait de mon mieux, mais aujourd'hui, cela ne suffit plus. Des gens meurent et moi, je dois attendre, parce qu'Arceus me l'a ordonné.

- S'il l'a ordonné alors il doit y avoir une raison. Prenez votre mal en patience. »

Rayquaza ne s'attendait pas à ce qu'une humaine parvienne à lui faire la leçon et à calmer son esprit. Pourtant, c'était exactement ce que venait de faire Agnès. La mairesse possédait une foi incroyable qu'il avait lui-même perdu. Elle avait raison. Si le Créateur lui ordonnait d'agir ainsi, il devait forcément y avoir un sens, une raison particulière. Pouvait-il voir l'avenir ? Sans doute le deviner un peu au moins. Il fallait avoir confiance en Arceus, même si ses ordres ne paraissaient pas appropriés. Tout ce que le dieu de l'atmosphère devait faire, c'était se montrer patient.

Quelque part, dans une dimension supérieure, Arceus observait l'état du monde et songeait qu'il devrait bientôt intervenir. Mais pas tout de suite. Il était curieux de voir ce que Giratina allait faire et si par chance, il comprendrait la leçon. Le Créateur voulait aussi voir ce que le monde ferait de cette prophétie qu'il avait créé. Il n'en attendait rien de particulier en vérité, sinon que quelqu'un avait effectivement réussi à prendre l'épée qu'il avait laissé dans son temps. Il savait exactement qui et il savait aussi ce qui allait se passer. Ceux qui lui avaient désobéi, qui avaient forcé le destin devraient être punis. Son châtiment viendrait bientôt.

Cobaltium était partie en quête de Darkrai, sa bien-aimée. Il savait que cela n'aurait pas dû être sa priorité, mais il voulait vérifier qu'elle allait bien. Son dernier échange avec Kyurem lui avait fait réaliser l'importance de sa relation avec la déesse des cauchemars. Peut-être qu'elle ne jouissait pas d'une bonne réputation en tant que divinité mais c'était elle qu'il aimait et il ne le lui avait pas dit assez dernièrement. Son devoir était de se rattraper avant la grande bataille. Oui, il allait lui dire à quel point elle comptait pour lui, comme il aurait dû lui dire plus souvent.

Lorsqu'il arriva à Voilaroc, c'était le carnage dans la ville. Le maire était mort et on racontait que c'était la déesse locale qui l'avait tué. Colbaltium n'en croyait pas un traître mot. Il commença son enquête, cherchant la moindre trace de son aimée. Il apprit qu'une ombre étrange était venue et devina que Giratina était impliquée dans l'histoire. Cela ne pouvait rien signifier de bon. Ecoutant son instinct, il décida de se rapprocher du temple du dieu de l'autre-monde et partit secrètement vers le Sud de sa position, en direction de Bonville.

Il connaissait Sinnoh beaucoup moins bien qu'Unys. Pourtant, faisant preuve de discrétion avec sa forme humaine, il parvint à atteindre la cité. De nombreux humains s'y trouvaient, comme si une grande armée était sur le point de partir à la conquête de quelque territoire. Colbaltium nota uniquement la présence d'hommes et de pokémons, aucun légendaire ne semblait présent. Essayant de passer pour un simple voyageur, la divinité se mêla à quelques conversations pour essayer d'en apprendre plus. Il savait qu'une attaque se préparait mais aucun autre détail n'attira son attention. Toutefois, c'est en se payant un café dans une taverne qu'il surprit un échange intéressant.

« - Dis, tu crois qu'on va bientôt partir ?

- Pas tout de suite. Le seigneur attend une mission qui doit revenir d'Unys.

- Une mission d'Unys ? Pour qu'un légendaire vienne de notre côté ?

- Sans doute. Mais avant, notre maître a quelque chose à terminer je crois. Tu sais, avec la déesse qui nous a rejoint il y a peu. Je crois qu'il veut s'en débarrasser.

- Ah oui ? Laquelle déjà... Oh ce ne serait pas la déesse des cauchemars ?

- Darkrai, tout juste ! Elle ne lui est plus utile je crois.

- Bah, elle n'était pas vraiment importante, ni très forte. Je crois que Giratina a utilisé un peu son pouvoir mais maintenant, elle est bonne pour retourner voir son créateur. »

Ils ponctuèrent cette dernière phrase d'un éclat de rire gras, tandis que Cobaltium laissait son verre tomber en morceau par terre. Il allait devoir agir plus rapidement que prévu. Il sortit du bar plus vif qu'une ombre et se dirigea aussitôt vers le temple de Giratina. Sa bien-aimée devait se trouver là-bas mais il ne parvenait même pas à sentir son énergie. Il ne pouvait pas être trop tard pourtant. Le dieu de la justice refusait que ça le soit en tout cas. Il devait la sauver.

Alors qu'il s'infiltrait dans les recoins les plus sombres de Bonville, Cobaltium repensait à sa rencontre avec Dakrai, durant l'ère céleste. Elle était toujours avec Crescelia, extrêmement timide et peu sûre d'elle. Cela n'avait pas vraiment changé avec le temps. Pourtant, même si elle était la déesse des cauchemars, le dieu de la justice avait tout de suite vu dans son regard cette bonté naturelle et il était tombé amoureux. Cela lui avait pris un moment mais à force de rendez-vous galants, de petites lettres et d'attentions en tout genre, il avait fini par gagner son cœur. Elle était sublime et rien ne pourrait prendre autant de place dans son cœur que son sourire si rare. Alors, il était hors de question qu'il laisse Giratina la tuer.

« J'arrive ma belle. Attends encore un peu ! »

Il faisait sombre dans les dédales du temple du dieu de l'autre-monde. Chaque couloir ressemblait beaucoup au précédent si bien qu'il fallut un bon moment pour qu'il trouve enfin la pièce qu'il voulait. La porte était norme et comportait de nombreux signes. Quelques zarbis trainaient même dans le secteur. Il ne fallut qu'un court instant à Cobaltium pour se débarrasser du prêtre qui gardait la zone. En revanche, quand il pénétra dans la pièce, il ne put le faire discrètement. Il fut aussitôt repéré par les personnes présentes et sa respiration se coupa.

« Cobal... tium... »

Darkrai se trouvait là, sous sa forme humaine, mais elle était dans un sale état. Son corps était recouvert de blessures, dont certaines paraissaient sérieuses, et une flaque de sang s'était formée sur le sol, là où elle gisait dans la poussière. Elle n'était pas totalement effondrée au sol parce qu'une main la retenait avec brutalité par les cheveux. La personne qui se trouvait derrière elle, Cobaltium la connaissait pour l'avoir déjà aperçu pendant l'ère céleste. Il retrouvait tous les traits humains de Giratina, cette antique création d'Arceus qu'il n'avait pas pu oublier.

« - Giratina, gronda le dieu de la justice.

- Tiens mais qui voilà ? Le dieu de la justice en personne ! Pourtant, j'avais d'autres plans pour toi.

- Qu'est-ce que tu fais à ma bien-aimée ?

- Oh, elle m'a bien servi. Elle n'était pas trop difficile à manipuler. Mais maintenant, je n'ai plus besoin d'elle. Je comptais me débarrasser de toi après, avec une illusion.

- Pas de chance pour toi, je suis venu jusqu'ici pour la retrouver.

- Pas de chance ? Tu veux rire, ce sera encore plus simple à présent. »

D'un geste vif de la main, sans prévenir, Giratina brisa la nuque de Darkrai. Elle ne poussa aucun hurlement, elle ne prononça aucun mot. Cobaltium eut l'impression que le temps ralentissait. Il vit le dernier souffle de sa bien-aimée figer ses lèvres, la dernière lueur de vie s'éteindre dans ses yeux alors qu'elle s'effondrait au sol aussi inerte qu'une poupée. Une seconde une déesse puissante, la seconde d'après un cadavre, tout ça en un seul petit mouvement. Le dieu de l'autre-monde n'avait même pas donné d'avertissement, il avait juste causé de la souffrance d'un claquement de doigts.

« - Dar... Darkrai...

- Alors, ça fait mal de voir tout ce qu'on aime disparaître sous ses yeux ? Est-ce que tu sens ton âme brûler d'impuissance de n'avoir rien pu faire ?

- Enfoiré... Tu es un monstre, Giratina !

- Un monstre ? Oh, mon cher, tu es bien trop gentil.

- Pourquoi ? Elle n'avait rien fait ! Elle était innocente !

- Les innocents sont quand même punis. Arceus ne te l'a pas appris ? »

La colère se lisait dans les yeux du dieu de la justice qui prit sa forme légendaire. Ses cornes se mirent à briller comme de l'or et il chargea sur l'autre divinité. Cette dernière resta sous son apparence humaine avec effronterie et esquiva absolument tous ses assauts. La colère aveuglait Cobaltium et il venait d'oublier en un instant tous les préceptes qu'il avait mis une vie entière à apprendre. Tout ce qu'il avait transmis à Keldeo, toute la sagesse s'était muée en une sombre rage qui n'avait aucun sens et surtout qui ne faisait aucun dégât à l'adversaire. Plus il attaquait, plus il se fatiguait et plus il réalisait que rien ne semblait pouvoir toucher l'ennemi.

« - Comment ? souffla-t-il, brûlant de haine.

- Parce que je connais cette colère que tu ressens. C'est jouissif hein ?

- Absolument pas ! Il n'y a aucune joie là-dedans !

- Tss, menteur ! Essaie plutôt de me blesser, noble mousquetaire ! »

Il attaque encore et encore, sans savoir combien de temps cela dura. Giratina continuait à éviter tous ses assauts, parfois de justesse, mais il n'avait aucune blessure. Même avec sa technique de la lame sainte, tout ce que put faire le dieu de la justice fut d'abimer la pièce. Les murs portaient les traces de ses cornes acérées, devenues extrêmement tranchantes, mais son adversaire demeurait intact. Finalement, après de longs efforts et un combat acharné sans résultats, le dieu s'effondra au sol, soufflant lourdement sous sa forme légendaire. Giratina le regardait avec un petit sourire, en parfait état physique. Comment pouvait-il être aussi fort ?

« - La colère peut nous rendre fort, mon vieux... mais il faut savoir la contrôler.

- Arrête... tu racontes... n'importe quoi... Que sais-tu de ma colère ?

- Oh, bien plus de choses que tu ne pourrais le croire. La souffrance est mon amie.

- Tu ne sais pas ce que c'est que l'amour...

- Vraiment ? Et pourtant... Sache que c'est l'amour qui a mené à mon bannissement. »

Cobaltium resta un moment scotché par cette information. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Pendant ce temps, Giratina prit sa forme légendaire, celle qui filait des frissons et qui donnait froid dans le dos de quiconque la voyait. Toute joie semblait s'être envolée de la pièce alors que le dieu de l'autre-monde flottait sous sa forme spectrale. Le dieu de la justice se sentait écrasé par cette présence et comprenait pourquoi certains avaient pu croire que Giratina était l'équivalent d'Arceus.

« Maintenant, il est temps de retourner auprès de ta chère et tendre. »

Alors, la mort en personne fondit sur Cobaltium. Il n'eut même pas le temps de ressentir une douleur autre que celle qui brûlait son cœur. Le dieu se sentit partir sans pouvoir rien y faire et sombra sous le pouvoir de son adversaire. Il se demanda s'il existait vraiment un autre légendaire capable de vaincre Giratina. Et enfin, il se demanda si Darkrai l'attendait vraiment de l'autre côté. Il n'allait de toute façon pas tarder à le savoir. La lumière se fit plus vive.

Giratina reprenait tranquillement sa forme humaine tandis qu'il appelait des serviteurs afin qu'ils viennent le débarrasser de la dépouille de Cobaltium. Il n'avait absolument pas prévu de pouvoir éliminer le dieu de la justice aussi aisément mais cela arrangeait ces plans. Le grand jour arrivait bientôt et de toute évidence, tout lui réussissait. Un sourie finit par fleurir sur ses lèvres. Tout allait vraiment pour le mieux, pour la première fois depuis un siècle. Depuis son bannissement. Il sentait qu'il comptait à nouveau dans le monde et cela lui plaisait bien.

« - Mon seigneur, s'inclina un prête parmi les plus fidèles, restant proche de la porte.

- Eh bien, que me veux-tu ? J'étais légèrement occupé...

- Je suis navré que nous aillons laisser entrer quelqu'un aussi facilement, notre surveillance a...

- Bah, c'était un dieu. Et cela a servi mes plans. Je sais que vous serez plus vigilants à l'avenir.

- Nous n'y manquerons pas, mon seigneur. Je vous en fais le serment.

- Es-tu venu uniquement afin d'obtenir mon pardon ?

- Non. J'ai une grande nouvelle à vous annoncer. Le duo Fulguris-Boréas a réussi sa mission.

- Plus efficace que Démétéros. Et qu'ont-elles réussi exactement ?

- Ce que vous leur aviez demandé. Elles ont capturé Victiny.

- Le pouvoir de la victoire est pour nous. Parfait. Emmenez-le dans cette pièce dans une heure.

- Entendu, mon seigneur. Les restes de votre combat seront vite nettoyés.

- Bien. Et ne me dérangez pas pour le moment. Je suis occupé. »

L'humain s'inclina et s'en alla en refermant la porte, la claquant presque. Cela amusa Giratina. Ses sbires cherchaient à tout faire pour lui plaire, c'était drôle. Cela ne lui déplaisait pas et c'était toujours plus amusant que les pokémons. Ces derniers hurlaient de terreur rien qu'en le voyant, de véritables abrutis. Toutefois, la nouvelle de la capture de Victiny l'avait vraiment mis en joie. Il avait perdu Meloetta mais au moins, voilà autre chose qui tombait dans ses filets. Il souriait alors qu'il retournait en direction de ses appartements prévis, au fond de la pièce.

« Maintenant, il va être temps d'aller affronter le boss. Rayquaza, j'espère que tu es prêt. »

Lorsqu'il retourna dans ses appartements, il souriait et chantonnait presque. Ses yeux se posèrent sur le corps de Palkia. La déesse reposait inconsciente sur son lit. Il s'installa à ses côtés et lui caressa les cheveux avec douceur. Bientôt, ils pourraient être de nouveau ensemble et vivre librement. Il ne se vengerait pas d'elle, il l'aimait trop. Sauf si elle le décevait, mais cela n'arriverait jamais. La déesse de l'espace était bien trop gentille pour oser lui faire du mal. Le doute s'envola de son esprit et il se laissa aller à avoir des pensées d'un avenir heureux.

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