Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 28


« Elle a un secret non ? »

Ho-oh ne pouvait pas oublier la dernière phrase que lui avait lancé Yveltal avant de partir. Dans la clairière perdue de Kalos, le dieu de la journée était toujours fermement attaché à ses cordes-lianes qui ne cédaient pas et qui semblaient même saper son pouvoir. Cela faisait des jours qu'il essayait de toutes ses forces de se libérer de ses liens, sans succès. Plus il essayait, plus les cordes se resserraient autour de lui et l'étranglaient, peu à peu. Des pensées noires commencèrent à monter dans son esprit, tournoyant comme des vaututrices au-dessus de leur proie.

« Je vais peut-être mourir. »

Cette pensée n'avait jamais traversé son esprit divin de toute son existence. Il était immortel et il n'avait pas de grands ennemis qui pouvaient en vouloir à sa vie. Même Giratine n'avait jamais paru pouvoir lui nuire, jusqu'à aujourd'hui. Jamais il n'aurait imaginé qu'Yveltal pourrait lui faire un tel coup. Le dieu de la mort n'aurait jamais osé l'affronter en face à face, les risques de perdre étaient trop grands face à la divinité de la journée. Ho-oh s'en voulait d'avoir été aussi naïf, il aurait dû se méfier de cette lettre, même si elle semblait sincère et contenait des informations que seule sa chère Xerneas était supposée savoir. Comme il s'était trompé...

« Et maintenant, c'est Fira qui va mourir... Parce que j'ai été stupide. »

Arceus avait autrefois interdit aux légendaires d'avoir des enfants, que ce soit entre eux ou avec des humains. Il avait déclaré que cela risquait de créer des êtres d'une puissance étonnante et que cela déséquilibrerait le monde. Puis, il y avait eu cette prophétie hypocrite, qui montrait que quelqu'un allait enfreindre la loi. Ho-oh et Xernas s'aimaient tellement qu'ils avaient eu du mal à cacher leur relation. Et malheureusement, comme d'autres, ils avaient franchi un pas qu'ils n'aurait pas dû. Fira était née, tout à fait humaine et sans capacité particulière.

« Regarde comme elle est belle, avait dit la déesse de la vie. Comment pourrait-elle déséquilibrer le monde ? Elle est innocente. »

Ensuite, il avait fallu trouver une solution car il était impossible de l'élever. Alors, le dieu de la journée s'était débrouillé pour faire adopter l'enfant par une famille de Rosalia, sans que quiconque ait vent de son identité. Tout s'était bien passé et il avait pu veiller sur elle, en la regardant grandir. Fira avait même fini par devenir la mairesse de la ville. Elle ne possédait aucun pouvoir ou en tout cas, aucun qu'il avait pu remarquer. Tout ce qu'il voyait maintenant, c'était une jeune femme épanouie qui faisait de son mieux pour gérer sa ville. Et maintenant, elle risquait de perdre la vie, tout ça parce qu'il avait été assez stupide pour quitter sa région en temps de guerre.

« Fira... »

Peut-être qu'un autre légendaire de la région avait pu venir en aide à l'humaine ? Le trio qui l'aidait régulièrement, Suicune, Enteï et Raïkou, peut-être que l'un d'entre eux avait pu agir ? Ou même quelqu'un d'autre. Une pensée pour sa sœur lui traversa l'esprit mais il laissa l'espoir retomber. Cela ne servait à rien de compter sur elle, Lugia ne connaissait pas Fira et ignorait qu'elle était sa fille. Et puis... voudrait-elle vraiment aider son frère après ce qu'il avait fait ? Probablement que non. Ho-oh pleurait de rage, incapable de faire quoi que ce soit. Est-ce qu'il allait vraiment juste mourir ici, oublié de tous et laisser le monde plonger dans la guerre sans pouvoir aider ?

Au loin, il entendait des bruits dans la forêt, pour la majorité des bruits de pokémons. Aucun n'avait osé s'approcher de lui. Même enchaîné, il restait un dieu et les créatures sauvages le savaient. Toutefois, il entendait aussi d'autres sons dans le lointain. Cela ressemblait à un grand groupe d'humaine voire plusieurs, et cela ne plaisait pas trop au dieu de la journée. Si des locaux le trouvaient, que feraient-ils de lui ? Bien sûr, cela impliquait qu'ils sachent le reconnaître, ce qui n'était pas forcément évident avec sa forme humaine. Et ensuite, cela dépendrait du camp qu'ils avaient choisi pour la guerre. S'ils venaient de la ville d'Yveltal...

« Merde... Je dois... »

Il n'avait plus aucune force. Autour de son coup, la corde-liane commençait à cisailler sa chaire, laissant une trainée rouge. Il n'avait pas pu s'alimenter depuis plusieurs jours, la faiblesse commençait à le gagner et il sentait sa conscience vaciller. Il arrivait à voir qu'il faisait jour à travers les arbres, mais il sentait ses yeux se fermer inexorablement. C'était la fin. Les bruits se rapprochaient mais cela n'avait plus tellement d'importance. Il entendait un bruissement proche. Peut-être qu'une créature affamée avait décidé de répondre à l'odeur du sang.

Dans sa vision brouillée, il distingua une fine silhouette qui s'approchait de lui et une voix qui appelait son nom. Xerneas ? Son visage floue apparut dans sa vision et un sourire apparut sur ses lèvres. Alors, c'était vraiment la fin et dans ses derniers instants, il revoyait la déesse de sa vie. Cette réflexion le fit sourire, comme Xerneas était la déesse de la vie en général. Au moins, il partirait avec une belle image en tête. Subitement, il sentit de l'eau couler entre ses lèvres et il eut l'impression qu'un regain d'énergie s'emparait de lui. La vie reprit possession de son corps et il put retrouver sa conscience ainsi que sa vision. Ho-oh découvrit alors qu'il n'avait pas rêvé. Xerneas était bien à ses côtés, en train de lui donner à boire. Elle semblait blessée et faible, mais elle le regardait avec inquiétude, sa main posée sur sa joue. La chaleur le faisait revenir à lui d'autant plus vite.

« - Ho-oh... Par Arceus, dis-moi que tu es encore en vie...

- Xerneas... Merci... C'était juste.

- Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ? Que fais-tu ici ?

- Yveltal m'a piégé... Je suis bien bête.

- Bois encore un peu. Je vais te libérer de là. »

Pendant qu'il laissait l'eau ramener la vie dans son corps, Xerneas entreprit de le libérer des cordes-lianes. Elle y passa de longues minutes, prenant soin à ne pas laisser les liens se resserrer davantage. Ho-oh l'observa pendant l'opération et découvrit qu'il y avait du sang sur son corps. Certaines blessures étaient visibles mais il devina qu'elle avait dû se battre. Au loin, d'autres bruits se firent plus forts, des éclats de voix humaines qui se rapprochaient. Que s'était-il passé ? La déesse de la vie ne disait plus rien et Ho-oh n'osa pas intervenir. Quand il eut totalement retrouvé sa liberté, son premier réflexe fut de la prendre dans ses bras et de la serrer très fort. Elle était là, elle était réelle, ce n'était pas une illusion due à la fatigue. Pourtant, elle semblait si fatiguée.

« Raconte-moi ce qui t'est arrivé » demanda-t-elle avec autorité.

Le dieu aurait voulu lui demander plutôt ce qui lui était arrivé à elle, mais il sentait qu'il n'aurait aucune réponse tant qu'il n'aurait pas révélé son propre récit. Le légendaire lui expliqua donc la lettre qu'il avait reçu et sa stupidité à l'avoir suivi. Elle ne le jugea pas, se contenant de serrer sa main pendant qu'il lui racontait tout. Ensuite, il évoqua le piège monté par Yveltal et les menaces proférées contre Fira. Sa voix tremblait sur la fin et Xernas serra davantage sa main. Evoquer la situation à voix haute avec quelqu'un la rendait terriblement réelle.

« - Et maintenant, à cause de moi, notre fille est peut-être...

- Ce n'est pas ta faute. Ce n'est pas toi qui veux tuer une innocente.

- Et toi ma belle ? Raconte-moi ce qui t'est arrivé.

- Nous devons faire vite, Ho-oh et aller sauver notre fille. »

Xerneas lui expliqua qu'après la mort de son maire, elle avait commencé à errer dans la région, comme un âme en peine. Elle ne savait plus trop quoi faire et la force de se battre l'avait quitté, même si son court séjour à Rosalia l'avait aidé. Dans Kalos, elle voyageait à travers les villes, essayant d'en savoir plus sur la situation de sa propre région. Elle avait découvert des mouvements du côté des villes sans légendaires et aussi du côté d'Yveltal. Le dieu de la mort semblait tramer quelque chose, avec l'aide de Hoopa. La déesse de la vie avait fini par entendre quelques informations qui laissaient penser qu'Ho-oh se trouvait en mauvaise posture dans la région.

« Cependant... Je n'étais pas la seule à te chercher. »

D'autres humains s'étaient mis en chasse, pour venir assassiner le dieu de la journée. La divinité de la mort avait laissé des sous-fifres accomplir ses basses besognes. Ils étaient très nombreux et Xerneas n'avait pas d'autre choix que de retrouver avant eux son aimé. Elle s'était donc lancée dans cette quête perdue, sans grand indice. Elle avait même fini par affronter certains humains. Ils avaient beau être faible face à une déesse, ils étaient nombreux. Xerneas avait dû se battre contre le maire d'Auffrac-les-congères et l'avait vaincu, même s'il l'avait sacrément amoché avec son armée. La déesse avait pu s'enfuir grâce à l'intervention de Satch, le maire de Yantreizh, qui s'était sacrifié pour retenir les autres. Son arrivée inopinée, sans doute parce qu'il déplaçait son armée pour rallier Illumis, tombait à point nommée. Toutefois, avec les bruits des humains qui se rapprochaient de la clairière, on pouvait imaginer qu'il avait perdu.

« - Quel carnage, murmura le maire de Rosalia. Tu as fait tout ça pour me sauver...

- Tu dois retourner auprès de notre fille au plus vite ! Tu dois la sauver !

- Mais ils vont nous poursuivre... Nous sommes des dieux, mais ils sont nombreux et soutenus par des dieux aussi. Nous ne pourrons pas...

- Je vais les retenir. Toi, tu peux t'envoler, tu iras bien plus vite.

- Mais... Je ne peux pas te laisser derrière. Tu vas...

- Si c'est pour sauver notre fille, nous devons être prêts à tous les sacrifices, Ho-oh. Je suis blessée, je ne pourrais jamais arriver à temps... si c'est encore possible. Tu es le seul.

- Je... je vais me plier à la logique. Mais je reviendrai te chercher ! »

Il l'embrassa avec fougue et elle lui répondit avec passion. Ils savaient dans le fond qu'il n'y aurait probablement pas d'autres occasions. Le monde les avait placé dans une situation bien difficile, mais ils devaient l'affronter. Le choix ne leur était pas donné. Alors, Ho-oh reprit sa forme légendaire et s'envola dans les cieux, direction Johto. Il allait aussi vite que possible, ne se retournant à aucun moment. Avec sa vitesse, les larmes qui coulaient de ses yeux s'évaporèrent bien vite.

De son côté, Xerneas le regarda partir avec un sourire triste et adressa une prière muette afin qu'il puisse sauver leur enfant. Elle n'avait jamais beaucoup côtoyé Fira, mais elle l'avait vu grandir de loin et c'était sa fille, son enfant. Elle voulait la voir vivre. La déesse prit sa forme divine, devenant grande et se dirigea d'un pas vif en direction du bruit. Elle n'entendait plus rien que les battements de son cœur. Savait-il déjà que la fin approchait ? L'évidence devenait immanquable.

Lorsqu'elle déboucha dans une zone plus dégagée, Xerneas découvrit de grandes armées, agitées par quelques combats. Pourtant, dans la majorité, elle savait que c'était le camp adverse qui avait pris le dessus. La mairesse de Fort Vanitas, une femme du nom de Merlin, attira l'attention de ses hommes vers la déesse et donna un ordre d'attaque. La déesse de la vie décida qu'avant de rendre son dernier soupir, elle devrait mettre hors d'état de nuire tous ses humains renégats. Elle aimait beaucoup la vie mais cette fois, elle allait devoir faire une exception.

De cette bataille, on garda le souvenir d'un massacre perpétré par la déesse de la vie, emportant de nombreux humains avec elle avant de finir par mourir de manière tragique, grâce à une arme maudite. De nombreux humains périrent, donc la populaire mairesse de Fort Vanitas.

Et pendant ce temps, le dieu de la journée volait, aussi vite que possible.

« - Et vous ne comptez rien faire ?

- Ecoute, Sulfura, c'est compliqué, on ne peut pas prendre de décision aussi hâtive.

- Ma ville vient de se faire détruire ! Johto et Kanto sont en feu ! Et on ne fait rien ?

- Lugia va prendre le temps d'y réfléchir, c'est tout. Nous ne pouvons pas...

- Pff, c'est bon, j'ai compris. J'irai rendre ma propre justice. »

Artikodin lui lança un regard compatissant et pendant une demi-seconde, le dieu du vent chaud eut pitié de lui. L'oiseau de glace n'était pas resté totalement inactif ces derniers temps. Il avait vu son maire quitter sa région pour partir faire sa propre guerre à Sinnoh, sans écouter l'avis de son légendaire et il avait aussi aidé Mewtwo à s'échapper de la destruction de Crasmois'ile. Pourquoi ce dernier acte ? Artikodin expliquait que le dieu des humains l'avait contacté et qu'il n'avait pas de raison de refusé. Ensuite, il était parti retrouver sa chère Lugia et tout avait empiré.

La déesse de la nuit refusait catégoriquement d'agir. Certes, la trahison d'Electhor lui restait sûrement en travers de la gorge mais cela n'était pas une raison valable, absolument pas. Elle aurait pu remplacer Ho-oh, profiter de son absence pour montrer qu'elle était capable de défendre Johto, plutôt que de rester prostré dans les murs de sa demeure à Acajou, comme un petit flamiaou apeuré. Sulfura en avait marre de ce comportement et après tout ce qu'il venait de subir, il ne pouvait pas rester sans rien faire. Il voulait se venger. Celui qui avait ordonné de tuer Anata, celui qui se trouvait entre le maire d'Azuria et Giratina, allait payer. Tout le monde allait payer.

« - Attends ! tenta de le retenir Artikodin. Qu'est-ce que tu vas faire tout seul ?

- Je vais essayer de trouver de l'aide. Et si je n'en ai pas... Je mourrai pour ma cause.

- Tu... Tu vas vraiment aller te battre tout seul ?

- Je ne peux pas... C'est trop douloureux de rester sans rien faire.

- Tu aimais beaucoup ta mairesse.

- Plus que je ne le pensais. J'aimais tout Argenta... et je n'ai même pas pu les défendre.

- S'il te plaît... Ne fais rien de stupide.

- Aucun risque. Retourne avec ta chère et tendre, morfondez-vous tous les deux pendant tout le temps qui nous reste. Moi, j'ai une vengeance à accomplir. »

Prenant sa forme légendaire, Sulfura s'envola rageusement dans le ciel. Artikodin le regarda partir avec une pointe de tristesse. Il aurait aimé se battre à ses côtés mais il ne pouvait pas abandonner Lugia à son triste sort. Il l'aimait beaucoup trop. L'oiseau de glace essaya d'oublier tout ce qui lui arrivait personnellement ses derniers temps, d'oublier tout le négatif et il retourna auprès de la déesse de la nuit. Ses pensées continuèrent à aller vers son collègue à plumes. Il espérait vraiment que Sulfura ne commettrait aucun geste irréfléchi, même si cela paraissait improbable.

Sulfura volait avec rage et lorsqu'il réalisa qu'il ne savait pas où il allait, cela le fâcha encore plus. La colère lui faisait perdre ses sens. Il essayait de se calmer, mais l'image d'Anata revenait sans cesse dans sa tête. Il la revoyait d'abord jeune, puis vieille, puis s'éteignant dans ses bras. Il ne pouvait tolérer une telle souffrance. Alors qu'il survolait la région d'Ebenelle, fief de Suicune, il aperçut un rassemblement massif de personnes. Au milieu de tout cela, il y avait Enteï et Raïkou. La curiosité le poussa à aller voir ce qui se passait. Avec prestance, il atterrit au milieu des humains et conserva sa forma légendaire. La ville semblait gouvernée par le chaos.

« - Enteï, Raikou... Que faites-vous ici ?

- Sulfura..., souffla le dieu de l'endurance. C'est terrible. Suicune a été enlevée par Yveltal. »

Avec l'aide d'un homme salement amoché, probablement le maire d'Ebenelle, ils racontèrent les événements qui venaient de se dérouler ici. Sulfura se demanda si leur objectif depuis le départ était de s'emparer d'un légendaire. Et dans ce cas, pourquoi avoir choisi Suicune ? L'histoire était vraiment trop étrange. Enteï avait l'air dévasté devant la disparition de sa bien-aimée. Raikou semblait fatiguée mais une flamme parvenait quand même à s'allumer dans son regard.

« - C'est terrible... Qu'est-ce que vous allez faire ?

- Ho-oh n'est pas là et abandonner la région ne serait pas sage... Mais Lugia est présente et elle a le devoir de veiller sur Johto, qu'elle le veuille ou non, déclara Raikou.

- Vous voulez dire...

- Nous allons récupérer Suicune. Nous nous rendons à Kalos pour affronter Yveltal. »

Les yeux d'Enteï brillaient de détermination. Sulfura sentit un vent d'espoir revenir en lui sans vraiment savoir pourquoi. Il n'avait jamais été particulièrement proche du trio de Johto, sans doute parce que Lugia les éloignait d'eux. Pourtant, en ce jour, il ressentait leur colère et la partageait. Il existait encore un moyen de faire en sorte que l'ennemi n'ait pas tout gagné : ramener Suicune. Le visage d'Anata apparut à nouveau dans l'esprit de Sulfura et il sut ce qu'il voulait faire.

« - Je viens avec vous. Nous ne serons pas trop de trois contre le dieu de la mort.

- C'est... C'est vraiment gentil, souffla Enteï.

- Je viens aussi ! lança un jeune humain accompagné de son cerfrouss.

- Haru, souffla le maire. C'est de la folie, tu ne devrais pas !

- Mais je veux sauver Suicune ! C'est notre déesse !

- Justement, intervint Raikou avec une voix grave. Tu ne peux pas nous accompagner, jeune homme. C'est une histoire de légendaires, cela ne regarde que nous.

- Mais je... Je ne peux pas...

- Reconstruis Ebenelle pour elle, intervint Enteï. Nous te promettons de la ramener. »

Le jeune homme parut déçu mais il se sentait investi d'une nouvelle mission à présent. Il n'avait pas le choix que de faire confiance aux autres divinités. Sulfura eut un léger sourire en songeant que les humains ne manquaient pas de courage dans certaines situations. Les trois légendaires prirent congés des habitants locaux et se réunirent à part afin de discuter d'un plan d'action. Il ne fallait pas qu'ils laissent la rage les guider, même si chacun était tenté dans les tréfonds de son âme. Le dieu du vent chaud se sentait plus réfléchi que lorsqu'il avait quitté Artikodin plus tôt.

« - Je vais voler jusqu'à Kalos et je vous porterai sous votre forme humaine. Ce sera le plus rapide.

- En effet, Sulfura. J'aurais aimé l'appuis d'Ho-oh, mais nous n'avons toujours pas de nouvelle.

- J'espère que rien de mal n'a pu lui arriver, souffla Raikou.

- Nous l'aurions su s'il était mort, coupa Enteï. Maintenant, nous devons sauver Suicune.

- Vous savez pourquoi Yveltal a pu la prendre elle et pas un autre ?

- Je crois qu'elle savait des choses, avoua le dieu de l'endurance. Ces dernières années, elle semblait plus mystérieuse que jamais. Elle protégeait un secret.

- Raison de plus pour aller l'aide, déclara Raikou.

- Au fait, je... Je voulais te dire que je suis vraiment désolée pour mon geste, Raikou. Tuer le maire d'Electhor, ce n'était pas la solution et...

- Elle a compris ton geste. J'ai mis Electhor en sécurité, tout ira bien. »

Le légendaire d'Irisia hocha la tête pour montrer qu'il n'en voulait pas à la divinité d'Argenta, même s'il ne pardonnait pas son geste pour autant. C'était tout ce dont Sulfura avait besoin. Il savait qu'il ne devait plus agir sous le coup de la colère, même si c'était très difficile. Ensemble, l'étonnant trio s'envola donc pour la région de Kalos. Ils savaient qu'un terrible combat les attendait et qu'ils n'en ressortiraient sans doute pas vivants. Le dieu de la mort n'était pas n'importe qui. Toutefois, ils croyaient aussi qu'ils avaient leur chance. Ils n'étaient pas faibles.

A Acajou, Artikodin essayait de faire sortir Lugia de sa torpeur, mais elle refusait de l'entendre. Il la sentait sur le point de se briser et il n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Depuis quelques temps, il semblait que le passé de la déesse de la nuit avait ressurgi violemment et elle n'en dormait plus. Pourtant, chacun avait ses traumatismes et cela ne devait pas l'empêcher d'agir pour Johto. C'était son rôle. Le dieu de Kanto la poussa dans ses retranchements mentaux et il ne s'en rendit compte qu'au moment où elle explosa comme une furie. Jamais il ne l'avait vu aussi fâché et pourtant, il la connaissait depuis toujours. Ses yeux pleuraient des larmes de rage.

« - Laisse-moi tranquille ! Je sais ce que je dois faire !

- Mais Lugia, Johto a besoin de toi !

- Eh bien qu'ils aillent tous se faire foutre ! Quand j'ai besoin d'eux, il n'y a personne pour m'aider. Pourquoi j'irai les défendre ? Je ne leur dois rien.

- Ce n'est pas une raison, tu devrais...

- Va faire tes leçons de moral ailleurs ! Dégage ! »

Elle n'avait pas voulu le dire aussi violemment, mais les mots avaient dépassé sa pensée. Il était trop tard pour revenir en arrière et elle n'en avait de toute façon pas envie. Artikodin la regarda avec un air d'une grande tristesse puis s'inclina avant de prendre congés, sans un mot. Il quitta la demeure et elle entendit un battement d'ailes dans le lointain. Il avait même décidé de quitter Acajou. La déesse ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même et si son orgueil se satisfaisait d'être seule, une part d'elle se noyait dans les regrets. Elle aurait voulu le supplier de rester mais elle était trop fière pour ça. Lugia se sentait incapable de tenir son rôle et de gérer ses sentiments.

« Je les ai laissé ravager Johto... »

Elle refoulait cette réalisation loin au fond d'elle. Soudain, elle entendit un bruit sourd, provenant de la porte. Pendant une demi-seconde, l'espoir lui étreignit le cœur, songeant que c'était peut-être Artikodin qui revenait la voir. Elle se releva et afficha presque un sourire, mais ce dernier mourut lorsqu'elle vit le dieu qui entra dans la pièce. Un frisson d'horreur la parcourut alors que Démétéros s'approchait d'elle, sous sa forme humaine. Il avait l'air heureux et satisfait. Venait-il détruire Acajou ? Non, Lugia savait exactement la raison de sa venue.

« - Démétéros... je t'ai dit de ne plus remettre les pieds ici.

- Vraiment navré, ma chère Lugia, mais je suis venue prendre ce qui m'appartient de droit.

- Rien ne t'appartient ici. Va-t'en !

- Tu sembles oublié que durant l'ère céleste, ton frère m'a donné ta main.

- C'était une erreur. Il n'a jamais rien dit de tel ! hurla la déesse, réalisant alors qu'elle n'avait jamais cru Ho-oh coupable de quoi que ce soit dans le fond.

- Je ne repartirai pas sans toi, cette fois. La région d'Unys nous attend. »

Le sourire du dieu de la fertilité s'agrandit et il lui tendit la main. La déesse savait que cette fois, il faudrait bien plus que des paroles pour qu'il la laisse en paix. Cette fois, il faudrait qu'elle se batte, comme elle aurait dû le faire depuis bien longtemps déjà. Etait-elle capable de vaincre Démétéros seule, alors qu'il était un dieu majeur ? Elle allait bientôt le savoir.

« Approche, enfoiré. »

Cipher errait en quête de son identité. Il avait compris que Giratina ne lui donnerait jamais les réponses et cela lui déplaisait grandement. Il ne pouvait s'empêcher toutefois d'aimer le dieu de l'autre-monde, de le trouver incroyablement beau et séduisant. Cette attirance purement charnelle lui déplaisait. Le légendaire devait certainement utiliser un pouvoir pour produire un tel attrait pour sa personne, il n'était pas possible que ce soit totalement naturel. Et pourtant, quiconque l'avait vu sous sa forme humaine ne pouvait nier qu'il était la plus belle création d'Arceus.

« Merde, tu recommences à lui faire des compliments. »

Il savait maintenant pourquoi Giratina avait tenu à le garder à ses côtés, outre son pouvoir et un potentiel flirt. Le die de l'autre-mode avait toujours cru qu'il pouvait être le fils d'un légendaire et donc potentiellement lié à la prophétie d'Arceus. L'idée n'avait jamais effleuré Cipher mais elle prenait maintenant une grande place dans sa tête. S'il était le fils d'un dieu ou d'une déesse, qui était l'identité de ses parents ? D'où venait-il ? Parfois, il hurlait en direction du ciel pour que le Créateur lui réponde mais le firmament demeurait muet. Personne ne voulait lui donner la clé pour découvrir ses origines alors il voyageait à travers le monde. Il finirait bien par tomber sur un indice, quelque chose qui le mettrait sur la voie. Son ascendance ne pouvait pas être un mystère insoluble, il le refusait en tout cas. Toute sa vie était consacrée à cette recherche.

Cette fois, ses pieds et son intuition l'avaient mené à Kalos. La région paraissait bien agitée par quelques conflits dans l'Ouest, aussi décida-t-il d'explorer l'Est. C'était un lieu plein de charme, si on oubliait la guerre bien sûr. Trouverait-il des réponses ici ? Au moins, il profiterait d'une balade agréable. Il faudrait ensuite qu'il retourne à Sinnoh, où Giratina semblait sur le point de briser son sceau. Le dieu de l'autre-monde avait un plan et Giratina était curieux de découvrir ce qu'il comptait faire. Il ne voulait pas non plus tomber en disgrâce, même s'il sentait qu'il perdait de l'intérêt aux yeux du légendaire. Cela l'irritait plus que cela n'aurait dû.

Il se trouvait actuellement dans la ville de Mozheim, qui semblait totalement épargné par les conflits. C'était un jour de marché et les commerçants s'affairaient à leurs tâches. La bonne humeur régnait et cela donna presque envie de rire à Cipher. Comment pouvait-on vivre dans une telle insouciance ? ces gens-là n'avaient-ils pas un légendaire ou pas conscience d'en avoir un ? En regardant des étals, il finit par poser la question à une vieille dame qui vendait des fruits. Elle avait l'air ancienne et devait donc être au courant de ce qui se passait dans sa ville, même des choses moins récentes.

« - Si on a un légendaire ? Vous êtes nouveau, mon petit ?

- Tout à fait. Cette connaissance est tellement répandue ?

- Nous sommes sous la protection de Zygarde, le dieu de l'équilibre. Il nous protège.

- Eh bien, il fait bien son travail. Mais ne devrait-il pas s'occuper des affaires du monde ? Après tout, c'est un dieu, au même titre que d'autres.

- Le grand Arceus lui a donné des ordres personnellement et il n'irait jamais à leur encontre. C'est une personne sage que nous respectons tous.

- Je vois cela. J'aimerais bien le rencontrer si c'est possible.

- Oh, vous pouvez toujours essayer, il est d'une grande gentillesse. C'est par ici. »

Cipher remercia la commerçante et lui vola discrètement une pomme. Elle ne remarqua rien et il s'en voulut presque. Presque. Une rencontra importante l'attendait. Ce ne fut pas très difficile de se faire recevoir par le grand Zygarde, qui semblait se rendre très disponible pour les humains. S'attendant à un petit dieu de pacotille, le visiteur fut surpris de découvrir un légendaire immense, comme un immense Arbok mais beaucoup plus imposant et bien plus beau. Son regard brillant semblait lire en toute chose et Cipher espérait qu'il pourrait lire en lui ses origines.

« - Bonjour, noble Zygarde. C'est un plaisir de te rencontrer.

- Bonjour, tu... Tu n'es pas un être humain ordinaire n'est-ce pas ?

- Effectivement, je m'appelle Cipher et je suis en quête de mes origines. J'espérais que vous pourriez peut-être m'aider.

- C'est étrange ton énergie me rappelle quelque chose. Mais ce n'est pas possible.

- Pas possible ? Comment ça ? A qui je vous fais penser ?

- Ton aura me rappelle un dieu... ou une créature puissante que j'ai croisée il y a longtemps. Il s'appelait Necrozma. On l'appelle aussi le Grand Radieux et il n'est pas de ce monde.

- Le Grand Radieux ? J'ai déjà entendu parler de son histoire sur Alola.

- Oh... Et tu n'as aucune idée de la manière dont tu peux lui être lié ?

- Absolument aucune. Je n'ai aucun souvenir de mon passé. Je me souviens simplement de m'être réveillé dans le désert délassant. C'est tout.

- Hum... Je peux te raconter ce que je sais sur Necrozma si tu veux. »

Des réponses. Enfin des réponses. Cipher sentait son cœur défaillir de joie. Il se demandait s'il allait enfin découvrir d'où il venait. Si Giratina avait raison et qu'il était le fils d'un légendaire, peut-être était-il l'enfant ce Grand Radieux ? L'excitation était à son comble mais il tâcha de rester calme. On racontait que le Grand Radieux avait explosé en une pluie d'étoiles lorsque des humains avaient essayé de lui voler son énergie et qu'il se vengerait un jour.

« - Tu connais certainement la légende du Grand Radieux et des étoiles...

- Les étoiles filantes oui. Je me souviens m'être réveillé ce jour. Enfin, un jour avec une même pluie.

- Intriguant... Ce jour-là, je me trouvais sur l'archipel d'Alola, car il m'arrive de patrouiller. Et j'ai retrouvé le corps d'une immense créature noire, sans vie aucune. Une coquille vide. Je suis donc allé voir Arceus pour lui demander de qui il s'agissait.

- Et c'était le Grand Radieux ?

- Il m'a simplement dit que ce n'était que les restes d'une créature extraordinaire qui n'aurait jamais dû se retrouver dans ce monde. Il a appelé cette coquille sans âme Necrozma. Je lui ai demandé ce que je devais en faire et il m'a répondu que ce n'était qu'une enveloppe, que la véritable créature se trouvait ailleurs. Il m'a demandé si je la retrouvais de ne pas lui faire de mal.

- De ne pas lui faire de mal ? La véritable créature ?

- Je ne sais pas ce qui s'est passé ce jour-là, mais je pense que le Grand Radieux a été divisé. Son corps divin est devenu Necrozma, son énergie des pierres brillantes qu'on retrouve de temps à autre et que les hommes utilisent maintenant pour faire du mal aux légendaires.

- Très bien.

- Mais pour son âme... et ce que je suppose être sa forme humaine. Je crois que la réponse est évidente. Cipher, tu es ce qu'il reste du Grand Radieux. Ou son descendant. »

Cipher voulait des réponses sur ses origines et il les avait eus. Hélas, cela lui posait bien plus de questions que cela ne résolvait de mystères. Il ne venait pas de ce monde ? Mais d'où alors ? Et pourquoi était-il ici ? Intérieurement, il avait envie d'hurler.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro