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Chapitre 22


Relifac-Le-Haut était une ville qui mêlait à la fois la mer et les montagnes, en tout cas les grottes. Cela lui apportait bien évidemment un charme indéniable, mais surtout, cela la rendait difficile à attaquer. La route la plus praticable venait du nord, ce qui permettait aux habitants de concentrer les défenses à cet endroit. Des sentinelles demeuraient dans la grotte, vérifiant qu'aucune attaque surprise ne venait par là et des bateaux patrouillaient le long de la côte. Vraiment, Relifac-Le-Haut n'était pas un adversaire à prendre à la légère, surtout qu'elle possédait un dieu dans son camp. Se savoir ainsi à l'abri grâce à tous ces éléments, cela faisait sourire la mairesse des lieux.

Salomé avait été élevée dans une famille avec des exigences très hautes. Son père possédait une formation de soldat et il n'avait jamais rien laissé au hasard. Aujourd'hui, elle le remerciait pour ses enseignements qui portaient leurs fruits avec son rôle. Elle savait comment contrôler les habitants de sa ville et cela passait aussi par son apparence royale. Ses longs cheveux blonds était lissés à la perfection, brillant de mille feux avec le soleil, et elle paraissait plutôt musclée malgré sa carrure fine. Toute sa vie, elle avait aiguisé son regard qui pouvait faire trembler même les plus braves. Cette femme n'avait vraiment rien de faible, dans son physique ou dans son mentale.

« Alors, tu n'es pas encore sortie de ton trou ? »

Elle soupira intérieurement mais ne montra aucun signe d'agacement. C'était habituel de la part du personnage, elle le connaissait depuis un moment maintenant. Le dieu de la magie venait d'entrer dans son bureau comme si c'était sa maison et dans le fond, c'était chez lui. Elle n'était qu'une occupante, une personne qu'il tolérait à la tête de la ville. A tout instant, il pouvait décider de prendre sa place. Elle n'oubliait pas à quoi tenait son existence. Le dieu était sous sa forme humaine, avec des traits si fins qu'il semblait capable de disparaître comme un nuage de fumée. En regardant ses yeux, on voyait bien qu'il n'avait rien d'un mortel. Sa divinité ne faisait aucun doute.

« - Pour l'instant, je n'ai pas prévu d'attaquer.

- Et pourtant, il y a eu des escarmouches sur la route voisine. Etonnant.

- Ceux qui s'approchent trop près ne m'inspirent guère. Bientôt, nous n'aurons plus le choix.

- La guerre est déjà partout. Tu aurais vu la bataille de Romant-Sous-Bois...

- Et tu es fier de toi, Hoopa ? Fier d'avoir aidé à tuer un pauvre humain ?

- Pas fier. Je suis juste content d'avoir fait une sortie avec des amis. »

Il se mit à rire et d'un claquement de doigt, il reprit sa forme légendaire. Cette dernière était toute petite et n'avait rien d'impressionnant, surtout si on le comparait à des dieux plus géants comme Xerneas ou Yveltal, pour rester dans la région de Kalos. En revanche, sous cette apparence, il arborait un sourire malicieux, qui semblait dire qu'il avait vingt coups d'avance sur tout le monde. Salomé se forçait à ne pas oublier qu'il était le dieu de la magie et qu'il suffisait d'un peu de son pouvoir pour détruire Relifac-Le-Haut. Les légendaires n'étaient jamais à prendre à la légère.

« - Parfois, je me demande quel est ton but, ma chère Salomé.

- Simplement que ma ville connaisse la prospérité et la gloire. Nous avons un héritage noble, je ne le laisserai pas sombrer dans l'oubli.

- Et c'est pour cela que tu as rejoint le camp de Giratina ?

- J'ai choisi la force... Et tu as fait pareil si je ne me trompe pas.

- Faux ! J'ai choisi Giratina parce qu'il proposait le chemin le plus amusant !

- Alors, ça t'amuse de tuer des gens ? De massacrer des innocents ?

- Alors pour toi, ce Lyon qu'Yveltal a assassiné était un innocent ?

- Il ne m'a jamais rien fait. Sa seule erreur était d'exister et de correspondre à une prophétie. Mais c'était un échec n'est-ce pas ? Ce n'était pas lui.

- Je te conseille de ne pas en parler à notre maître. Il n'apprécierait probablement pas. »

Salomé n'avait jamais rencontré Giratina et elle n'en avait aucune envie, quand bien même elle se trouvait dans son camp. Son choix venait d'une longue réflexion où elle avait pesé le pour et le contre, analysant la situation du monde et de sa région. Pour le moment, le dieu de l'autre-monde menait clairement la guerre, à croire que Rayquaza ne faisait rien. Toutefois, elle ne pouvait le nier, c'était Hoopa qui l'avait poussé dans le camp de Giratina. Elle n'avait pas été capable de s'imposer face à son dieu et parfois, elle se demandait si c'était réellement le bon choix.

« - Tu as entendu les dernières nouvelles ? Regigigas a détruit la ville de Mew à Kanto !

- Cela te rend heureux on dirait... Tu aurais aimé y être ?

- Oui. Il paraît qu'au final, ce sont les pouvoirs de la déesse qui ont détruit Lavanville. J'aurais tellement aimé voir son regard se décomposé.

- Tu es vraiment sadique, mon cher Hoopa.

- J'aime simplement les histoires tragiques ! Quand tu lis un roman, les meilleurs moments, ce sont les événements dramatiques ! Tout le monde se moque des moments heureux de la vie du héros.

- Le comique fonctionne aussi bien en littérature.

- Je vois que madame tente d'avoir le dernier mot.

- Comme s'il était possible d'avoir le dernier mot contre un dieu. »

Hoopa hocha la tête et s'installa sur une chaise, reprenant forme humaine. De toute évidence, il avait décidé de rester un bon moment pour l'embêter. Salomé savait qu'elle n'avait pas le choix, elle devrait le supporter, peu importe à quel point il se montrerait pénible. Et Arceus savait que Hoopa pouvait se montrer agaçant. Le chevroum de la mairesse s'avança vers elle en bêlant et elle lui gratta la tête en souriant. Au moins, elle avait un allié dans cette histoire qui promettait de l'aider à supporter cette journée. Salomé ne souhaitait pas participer à cette guerre mais plus le temps passait, plus elle savait qu'elle n'aurait pas le choix. Elle devrait défendre les siens.

« Tu avais raison, papa. Les légendaires ne valent pas mieux que les humains. »

Hélas, son père n'était plus là pour lui confirmer qu'elle avait raison.

« Tu ne peux plus leur cacher la vérité... Ou si ? »

Kyurem se posait de nombreuses questions quant au mensonge qu'elle entretenait avec sa ville. Entrelasques vivait dans la crainte d'un terrible pokémon dragon qui vivait dans le cratère plus au nord. En réalité, c'était simplement sa forme légendaire, mais elle avait toujours caché aux villageois sa véritable identité. Il était tellement plus agréable d'être une petite grand-mère pleine de sagesse, afin de pouvoir se fondre parmi eux, de ne pas être traitée différemment.

Autrefois, elle était tout comme eux, mais ce temps était révolu.

Kyurem prenait le temps de recoiffer sa belle chevelure blanche. Elle faisait semblant de vieillir, comme une humaine normale. Bientôt, elle devrait peut-être feindre sa mort et revenir sous la forme d'une jeune femme... Ou alors, elle devrait révéler la vérité, que le monstre de la grotte n'existait pas. Elle privait sa ville d'une bonne partie de son commerce extérieur, tout en lui offrant une belle protection en contrepartie. Entrelasques restait éloignée des problèmes du monde et notamment de la guerre. La déesse voyait très bien ce qui se passait dans les autres régions et même plus dans le sud de la sienne. Les humains qu'elle protégeait devaient rester en dehors de tout cela.

Alors que sa coiffure prenait forme, elle se demandait où se trouvait Keldeo. Avait-il pu rencontrer l'élu ? Et où était-il maintenant ? Le dieu de l'espoir avait une grande mission à accomplir et il ne devait en aucun cas se rater, surtout si la prophétie était réelle. Kyurem n'avait pas à douter d'un texte qui venait d'Arceus en personne mais elle se questionnait parfois sur son interprétation. Les mots paraissaient limpides mais ce n'était peut-être pas aussi simple. Cela éveillait des souvenirs en elle, d'une époque lointaine où elle n'était pas encore la grande déesse du vide.

« Rends-le ! Tu n'as pas le droit ! C'est le nôtre ! »

Les voix qui tournaient dans sa tête lui rappelaient l'erreur qu'elle avait commise il y a bien longtemps, quand le désert Délassant était encore une verte prairie. Ce qu'elle avait fait, elle le referait probablement, parce que c'était la volonté d'Arceus et qu'elle l'avait respecté. Toutefois, la vérité finirait par pointer le bout de son nez un jour et quand les principaux intéressés l'apprendraient, alors, elle devrait affronter les conséquences de ces actes. Cela, Kyurem s'y était préparée depuis longtemps et son intuition lui disait que cela ne tarderait pas à sortir.

« Un jour, je paierai pour mes actes. Et alors, les humains devenus dieux se vengeront. »

En passant devant une glace, la déesse eut un sourire bienveillant devant son apparence. Malgré sa vieillesse et ses cheveux blancs, elle gardait un certain charme. Avec un peu de réflexion, d'autres humains auraient certainement deviné qu'elle n'était pas une simple mortelle. Ici, à Entrelasques, elle était une dame aimée de tous, connue pour sa sagesse et sa douceur. Toute la ville la connaissait et elle connaissait aussi chaque habitant. Cela lui plaisait d'avoir créé cette relation au fur et à mesure des années, même si elle avait en même temps dû bâtir un terrible mensonge.

Parfaitement apprêtée dans une coquetterie futile mais qu'elle appréciait, la déesse du vide sortit dans la ville. Elle saluait tout le monde et chacun prenait le temps de lui dire bonjour. Les enfants venaient jouer autour d'elle en riant et c'était un des sons les plus frais du monde. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire et retenait à peine l'étincelle de magie qui se glissait dans son regard. L'espoir d'Entrelasques, c'étaient les enfants, elle en était parfaitement convaincue. Eux feraient avancer la ville et elle les aiderait. Son humeur était au beau fixe.

« Bonjour, dame Rem. J'espère que vous allez bien ! »

Voilà un autre personnage important de la ville, au moins autant qu'elle. Il s'agissait de Hiro, le maire de la ville, un homme encore jeune mais qui prenait ses responsabilités à cœur. Ses longs cheveux bruns étaient souvent décorés de plumes ou de perles, le rendant facilement reconnaissable. Il était le fils de l'ancien maire, un homme que Kyurem avait bien connu et qu'elle avait même un peu aimé, en secret. Toutefois, cela ne faisait pas d'elle la mère de Hiro, même si elle l'aidait dans toutes ses décisions. Lui possédait en elle une foi incroyable, il n'avait jamais remise en cause aucune de ces paroles. Elle n'avait pas de soutien plus grand que lui dans le monde.

« - Bonjour Hiro. C'est une excellente journée. Pour toi aussi ?

- Eh bien, oui. J'ai tout de même quelques questions. Nous avons accueilli un marchand il y a peu et il avait de drôles de nouvelles à nous annoncer.

- Ah oui ? s'enquit la déesse, toujours méfiante des informations de l'extérieur.

- Il nous a expliqué qu'il y avait un conflit dans le Sud et il craint que cela s'étende.

- Oh ça, c'est sans doute une querelle de voisinage ! Cela arrive souvent dans le sud, mais cela ne remontera jamais jusqu'ici. Dans le nord, nous sommes beaucoup plus calmes.

- Je vois. Merci de me rassurer, dame Rem ! Je dois superviser la fortification d'un mur à l'est.

- Cela va t'occuper toute la journée, j'imagine.

- En effet ! Mais il ne faudrait pas que le monstre rentre ! »

Sur ces paroles, il continua son chemin, plein de certitudes et de bonne humeur, déjà rassuré. Kyurem ne put s'empêcher de la regarder avec tristesse. Il vivait tellement heureux et il ignorait tellement de choses. Comment revenir en arrière maintenant ? Parfois, elle se demandait comment s'en sortir. Elle aurait peut-être dû faire comme les autres légendaires et révéler son identité aux habitants de sa ville. Pourquoi avait-elle voulu faire différemment ? Elle voulait protéger les siens mais cela n'était sans doute pas la bonne solution.

« C'est trop tard pour revenir en arrière maintenant. »

La déesse regarda le ciel et pensa encore une fois à Keldeo. Est-ce que son protégé allait bien ? Elle espérait de tout son cœur avoir des nouvelles prochainement. Après tout, leurs destins étaient liés depuis bien longtemps et son rôle depuis toujours était de protéger l'espoir.

« - Tu as déjà préparé un magicarpe aux herbes sauvages ?

- Je n'en ai jamais péché. On a toujours acheté du tout fait.

- Alors, on en est au même point ! C'est parti ! »

Diamant regardait avec intérêt le dieu de l'espoir tenter d'attraper un magicarpe. Toutefois, le pokémon avait beau se montrer particulièrement faible, il ne manquait pas de vivacité et il ne s'approchait pas trop de la rive du lac. Le duo venait d'entrer dans la région de Sinnoh et ils bivouaquaient tranquillement ce soir-là, dans une zone plutôt calme et loin de toute ville. Cela les rendait moins méfiant et ils s'amusaient plus facilement. Aujourd'hui, ils voulaient cuir un magicarpe au feu de bois, mais encore fallait-il qu'ils réussissent à l'attraper.

« - Peut-être qu'avec un appât, on pourrait y arriver ? Les magicarpes adorent les baies orans, se rappela Diamant. Et aussi les petits bouts de pain.

- Bah, on va attendre trois plombes qu'un de ces maudits poissons vienne mordre ! Si on en trouve un assez malin... Autant essayer d'en attraper un direct !

- Kel, je pense que tu te presses un peu trop. Je sens que ça va mal finir.

- Mais non, t'inquiète, Dia ! Au pire, je serai un peu mouillé, mais que veux-tu qu'il m'arrive ?

- Je ne sais pas... Peut-être qu'il y a autre chose que des magicarpes dans ce lac...

- Oh, je ne pense pas ! Je l'aurais senti ! »

Sous sa forme humaine, Keldeo pataugea dans une eau peu profonde, essayant de faire le moins de bruit possible. Il essayait de synchroniser sa respiration sur le vent, d'utiliser les leçons qu'il avait eut avec ses professeurs pour ne fait plus qu'un avec la nature alentour. Diamant l'observait avec attention pour apprendre de ses méthodes. Il ne pouvait s'empêcher de trouver le dieu de l'espoir très beau et quand la pensée effleura son esprit, il la chassa avec gêne. Ce n'était pas le moment.

« J'y suis presque, murmurait le dieu de l'espoir. Presque ! »

Le magicarpe faisait des bulles à quelques pas, inconscient du danger qui le menaçait. Keldeo s'approchait, ses mouvements se fondant dans l'onde, tous ses sens aux aguets. Il n'avait qu'un seul objectif fondre sur le poisson. Tous ses muscles étaient bandés et sa concentration atteignait son paroxysme. Derrière-lui, Diamant retenait son souffle, ne voulant pas gâcher la chasse de son ami. Ce dernier se mouvait avec une grande lenteur, comme ralenti par un vent violent. Soudain, sans aucun signe avant-coureur, le dieu bondit sur le poisson, les bras en avant.

« Alors ? s'exclama Diamant. »

Quand les remous se calmèrent, un Keldeo mouillé et couvert de boue apparut, les mains vides. De toute évidence, le magicarpe n'était pas aussi insouciant qu'ils le pensaient. L'élu regarda son ami tout penaud et retint de justesse un rire en se mordant la lèvre, tant la scène était cocasse. Pas de magicarpe aux herbes sauvages pour ce soir, il faudrait se contenter des restes de baies de la veille et peut-être d'autres ingrédients. Le dieu de l'espoir semblait particulièrement déçu.

« - Ce n'est pas grave, Kel. Ce sera pour une autre fois.

- J'aurais vraiment aimé manger du magicarpe ce soir quand-même... J'en rêvais.

- On retentera plus tard... Kel... Reviens... Vite... Vers moi...

- Qu'est-ce qu'il y a, Dia ? Une armée de magicarpes qui vient chercher vengeance ?

- Non... Kel, reviens vite ! »

Le dieu de l'espoir se retourna vivement et il vit plus loin dans le lac un immense léviator qui le regardait avec haine. Juste à côté de lui se trouvait un petit magicarpe, probablement celui qui venait d'échapper à Keldeo. On aurait dit un petit frère qui venait chercher son grand frère après s'être fait copieusement embêter. La créature bleue poussa un rugissement terrible et alors que Keldeo se mettait à courir vers la berge, la queue du léviator s'abattit avec violence, brisant la surface du lac et soulevant une immense vague qui atteignit rapidement la rive. Ni Keldeo ni Diamant ne furent épargnés et ils furent emportés l'un et l'autre plus loin, comme des ballots de paille.

Quand l'eau se fut retirée, ils se retrouvèrent l'un sur l'autre, Diamant allongé au sol et Keldeo sur lui. Quand ils réalisèrent la situation, ils éclatèrent de rire. Le bruit résonna avec force dans le silence de la zone. Le léviator retourna se terrer au fond du lac avec le petit magicarpe, absolument ravi d'avoir été vengé. Définitivement, ce n'était pas possible de manger du poisson ce soir. Le duo décida de se sécher afin de ne pas attraper la mort avec la nuit qui ne tarderait pas à tomber. Ils parvinrent aisément à allumer un feu et montèrent un camp, pas trop près du lac cette fois.

« - Maudite poiscaille, il ne sait pas qu'il a affronté un dieu !

- Il pourra au moins mettre ça sur son palmarès, sourit Diamant.

- Enfin... Elles ne sont pas si mauvaises ces baies, quand on ferme les yeux.

- On pourrait faire un meilleur repas si on allait dans la ville voisine tu sais.

- Oui mais... Nous devons rester incognitos, tu le sais pourtant !

- C'est vrai... Vivement qu'on ait fini notre mission alors, soupira l'élu.

- Courage, Dia ! Je suis certain qu'on est presque arrivé à cette épée ! Je le sens !

- C'est gentil ! Merci de m'avoir embarqué dans cette aventure !

- Tout le plaisir est pour moi ! »

Diamant s'était assis au coin du feu et très naturellement, Keldeo vint s'installer à ses côtés. Leurs regards se croisèrent et des sourires naquirent sur leurs lèvres, timides mais sincères. Depuis le début de leur périple, ils s'étaient rapprochés, beaucoup plus que le dieu de l'espoir n'aurait pu l'imaginer. Cet humain était la plus belle rencontre qu'il ait jamais faite et il le pensait sincèrement. L'élu regrettait simplement de ne pas avoir connu Keldeo plus tôt. Sa vie lui semblait tellement plus belle avec cet être si extraordinaire à ses côtés.

Ce soir-là, leur vie était belle et sans nuage.

Rayquaza avait ressenti la nouvelle avant de l'apprendre.

Il parcourait les cieux comme à son habitude, scrutant le monde et essayant de trouver comment endiguer l'avancée de cette guerre, sans trouver de solution non violente. Arceus s'opposait à son intervention et cela l'enrageait de voir l'ennemi agir à sa guise, sans aucune riposte. Toutefois, aller à l'encontre du Créateur n'était pas judicieux et il ne comptait pas s'aventurer dans cette voie. Alors, le dieu de l'atmosphère observait les continents avec une certaine lassitude, causée par l'inaction.

Soudain, au loin, il y eut une explosion et il sentit l'énergie qui en provenait depuis Hoenn. Cela venait pourtant de bien plus loin. La sensation ne dura pas longtemps et se calma bien vite, mais il ignorait ce qui venait de se passer. L'aura lui était étrangement familière. Pourtant, il n'avait jamais été confronté à un pouvoir de la sorte. Pendant quelques secondes, il fut confus avant de finalement comprendre l'origine de cette immense explosion : Lavanville.

« Mew ! »

Le dragon vert fila à travers les nuages vers Kanto. Une sueur froide passait dans son dos tandis ue l'inquiétude lui rongeait le cœur. Il revoyait sa dernière rencontre avec la déesse de la vie, alors qu'elle portait une magnifique robe d'un blanc immaculé. Ses longs cheveux flottaient librement et son sourire chaleureux donnait envie à Rayquaza de le contempler pour toujours. Elle n'aimait pas utiliser son pouvoir alors si elle venait se l'utiliser, cela n'augurait rien de bon.

« Tiens bon, j'arrive ! »

Même s'il était un dieu, il mit tout de même un moment à se rendre dans cette autre région. Il ne disposait pas d'un pouvoir de téléportation comme d'autres parmi ses confrères et consœurs. De nombreuses heures s'étaient écoulées depuis l'événement. En atterrissant aussi doucement que possible pour n'effrayer personne, le dieu reprit sa forme humaine. Elle paraissait toujours beaucoup plus amicale et cela facilitait souvent ses entrées dans les zones où il était peu connu. Il avait bien retenu la leçon, après avoir vu des visages terrifiés par sa véritable forme.

« Par Arceus... »

Lavanville n'était plus qu'un champ de ruines. De la fumée volait dans l'air et on entendait le cri misérable des pokémons en détresse. Quelques rares humains s'activaient entre les décombres mais Rayquaza n'en compta pas beaucoup. Que s'était-il passé ? D'un pas vif, il parcourut la cité, la cherchant partout au milieu des morceaux de bâtiments et des brasiers qui repartaient avec le vent. Il sentait encore son énergie dans l'air, elle ne devait pas être loin.

Soudain, il l'aperçut, au pied des restes de sa merveilleuse tour. Sa robe était déchirée et elle était à genoux, recouverte d'hématomes, immobile mais vivante. Cela le rassura plus qu'il n'aurait su le dire. S'il l'avait retrouvé morte... Non, Rayquaza préférait ne pas imaginer cette hypothèse. Il valait mieux que ce ne soit pas arrivé, qu'Arceus soit loué. D'un pas rapide, il courut vers elle et une fois à sa hauteur, posa une main réconfortante sur son épaule et s'agenouilla à ses côtés.

Sa peau était froide et son visage était fermé. Le dieu de l'atmosphère eut presque un mouvement de recul, mais il se retint. C'était sa déesse, la personne qu'il aimait, elle ne pouvait pas lui faire peur. Pourtant, elle semblait tellement différente. La tristesse ravageait ses traits et les larmes avaient creusé un sillon sur ses joues. Elle n'avait rien de divin actuellement. Quoi qu'il vienne de se passer ici, ce n'était pas une épreuve facile qu'elle venait de vivre.

« - Mew... Mew, je suis là. Tout va bien !

- ...

- Mew, dis-moi, que s'est-il passé ici ?

- ...

- Mew, s'il te plaît ! Tu vas bien ? Tu es blessée ? Mew, je...

- Disparais. Laisse-moi. »

Le son rauque qui sortit de sa gorge paraissait provenir d'outre-tombe et il ne souffrait aucun reproche. Les yeux du dieu s'agrandirent de surprise et il tenta de la prendre dans ses bras. D'un geste vif et précis, elle le repoussa. Il n'avait jamais connu un tel rejet de sa part et s'en trouva choqué. La confusion régnait dans son esprit divin, lui qui était pourtant si puissant.

« - Mew, je veux juste t'aider...

- Je n'ai pas besoin d'aide. Va t'en !

- Si tu as besoin de moi, tu sais où me trouver... »

Il n'insista pas, même si une partie de lui-même avait une furieuse envie de la prendre dans ses bras, de la mettre en sécurité. C'était trop tard. Peu importe ce qui s'était passé, il ne pourrait plus jamais lui faire oublier ce qu'elle venait de vivre, c'était certain. Quelqu'un avait détruit Lavanville et le cœur de Mew en même temps. C'était une tragédie de plus à ajouter au désastre de la guerre. Et Arceus qui l'empêchait d'agir... Rayquaza décida de trouver une personne qui pourrait lui expliquer ce qui s'était produit. Il trouva un homme d'un certain âge répondant au nom de Joung, qui ne devait sa survie qu'à sa promenade en dehors de Lavanville à ce moment-là. Il raconta qu'une armée les avait envahies, avec à leur tête un être divin qui n'était pas de la région mais dont il ignorait le nom. Et ensuite, il y avait eu cette grande explosion au sommet de la tour et la ville s'était mise à flamber. Presque toute la population avait péri et les rares survivants portaient des traumatismes à vie.

« - Et vous savez qui est ce dieu qui a provoqué l'invasion ?

- Aucune idée. Dame Mew doit le savoir mais elle ne parle plus.

- Elle doit se sentir responsable de la situation...

- Vous savez, certains se demandent si elle n'est pas responsable de l'explosion. »

Rayquaza n'osa pas lui dire que c'était probable. Mew avait enclenché un mécanisme de défense, provoquant elle-même la fin de sa ville. Et maintenant, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Le dieu de l'atmosphère resta quelques jours à ses côtés, essayant d'en apprendre davantage sur les assaillants et de l'aider à surmonter cette épreuve. Cependant, il n'y eut aucun progrès et Mew se mura dans un silence profond, n'exprimant bientôt plus aucun mot verbalement. Ses gestes devenaient ralentis, elle se changeait peu à peu en statue d'une déesse déchue.

Les ravages de la guerre s'étendaient de plus en plus et le chef d'un des camps ne pouvait rien faire tandis que l'autre ne se privait pas de faire souffrir tous les autres. L'injustice était trop grande.

Depuis qu'il les avait rencontré, Manaphy n'avait pas quitté une seule fois le campement proche du lac courage. Il se plaisait bien dans son rôle de Mana, un simple petit gars qui aimait bien aider en faisant de son mieux. Les hommes du camp l'appréciaient, un peu comme une petite mascotte. Ils ne lui donnaient jamais de tâches trop difficiles mais aimaient lui faire des petites blagues. Ce n'étaient pas des mauvais bougres et le dieu de la pureté n'en prenait pas ombrage. Parfois, il les piégeait aussi mais personne ne savait jamais que c'était lui tant il se montrait discret et méthodique.

La personne avec qui Manaphy passait le plus de temps, c'était Mana, la mairesse de Rivamar. Que leurs noms soient le même, c'était probablement un signe. Les hommes appelaient Manaphy « Petit gars » et Mana « Cheffe » pour bien les différencier. Toutefois, la femme avait autorisé l'enfant à l'appeler par son prénom. Elle se montrait bienveillante à son égard, surtout parce qu'il avait toujours de bonnes idées à lui donner pour parfaire leur barricade.

Le jeune dieu appréciait particulièrement cette humaine. Elle était une bonne guerrière et une excellente meneuse qui savait remotiver ses troupes. La mairesse semblait voir ce qu'il y avait de mieux en chacun et offrait à ses hommes les postes les plus adaptés en fonction de leurs compétences. En cas d'attaque, elle se montrait toujours réactive et elle n'était pas la dernière à monter au front. C'était une personne qu'on avait envie de suivre jusqu'au bout.

Un jour, Manaphy eut terriblement envie de lui révéler qu'il était un dieu. Jusque-là, il l'avait caché à tout le monde dans le camp, mais il faisait confiance à Mana. Elle serait capable de garder son secret sans aucun problème s'il le lui demandait et il voulait vraiment être honnête avec elle. Pourtant, par instinct, le dieu de la pureté décida de se renseigner sur son avis sur les divinités avant toute chose. Il se rappelait que Rivamar était le chef-lieu du grand Dialga du Temps, elle avait donc déjà été confronté à un être divin qui s'assumait au grand jour sans cacher son identité.

« - Dis Mana, je peux te poser une question ? demanda-t-il.

- Bien sûr, Mana, sourit-elle alors qu'ils étaient au coin du feu, après une journée chargée.

- Il y a un dieu dans ta ville non ? Dialga je crois ?

- Yep, jeta-t-elle avec brutalité, sans poursuivre, continuant de remonter le fusil qu'elle venait de nettoyer entièrement.

- C'est comment de vivre avec un être divin ?

- Oh, ils sont tous les mêmes. »

Un silence s'installa et l'ambiance devint subitement plus froide. Manaphy n'était pas certain de comprendre ce qu'elle voulait dire par là. Tous les mêmes ? Il réfléchit à une manière de relancer la conversation mais la mairesse brisa finalement le silence de son côté.

« - Tu vois, Dialga est le grand dieu du temps et je dois avouer que ce n'est pas un mauvais bougre. J'allais souvent boire un verre en sa compagnie.

- Oh, tu es vraiment proche de lui.

- Mais regarde... Voilà la guerre qui s'installe sur le monde à cause d'un autre dieu, dans sa propre région et qu'est-ce qu'il fait ? Rien ! Alors qu'il a une puissance inimaginable, il ne fait rien !

- Peut-être qu'il n'a pas le droit ?

- Tu parles. Il préfère se perdre dans la boisson et draguer les filles un peu mignonnes qui passent. C'est un dieu, il est immortel. Cette guerre, il s'en fout. Tous les autres dieux aussi... Nous ne sommes que des pions qu'ils peuvent utiliser à leur guise...

- Mais la cause de la guerre, c'est Giratina non ? Un mauvais dieu...

- Pff, ça reste un dieu. Je ne sais pas ce que les autres lui ont fait, il a peut-être raison d'être en colère contre eux. Je sais juste que cette guerre provient des dieux et que ce sont les humains qui trinquent. Si on en croit la prophétie, c'est un humain qui nous sauvera.

- Hum, c'est vrai...

- Alors écoute mon petit Mana, crois en mon expérience des dieux, tiens-toi loin d'eux. Si l'un d'entre eux est gentil avec toi, c'est qu'il a un intérêt. Et un jour, cela te blessera. »

Après cette conversation, la mairesse changea totalement de sujet et se mit à rigoler à nouveau. A ses pieds, son luxray ronronnait pleinement. Manaphy continua de converser avec elle et rit aussi mais le cœur n'y était plus. Avouer son secret n'était même plus une option maintenant. Jamais il n'aurait imaginé que les humains puissent avoir une aussi piètre opinion des siens. Cela paraissait absolument improbable. Pour avoir déjà croisé Dialga, ce n'était pas une mauvaise personne, il était simplement touché par les événements actuels parce qu'il faisait partie de ceux qui avaient côtoyé Giratina dans le passé. Pouvait-on lui reprocher cela ?

« Pour l'instant, je vais rester Mana. »

Après tout, c'était son objectif à la base non ? Il ne voulait plus de ce statut de dieu qui lui pesait bien trop dans sa vie quotidienne. Manaphy était déterminé à devenir un humain et il verrait bien les conséquences plus tard. Au sein de ce campement, entouré de la mairesse de Rivamar et de ses hommes, il se sentait plus vivant que jamais.

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