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Toutes nos différences

Art by (peut-être) fairyleaf sur DeviantArt : « bones shatter ».
Image trouvée sur Pinterest.
Si vous connaissez le nom de l'artiste ou quelque chose qui peut m'aider à informer sur l'origine de l'image, n'hésitez pas à en faire part !

— Moustache de Sureau m'a envoyé te voir. Elle ne veut pas que tu restes tout seul. Alors, me voilà, condamné à parler à un ancien toute la matinée.

Nuage Alezan s'était allongé en face de Museau de Craie, se mettant tout de suite à son aise.

— Sois plus respectueux, jeune chat, grogna Jolie Grenade. Museau de Craie ne parle pas beaucoup, mais il te voit et te comprend. Essaie de bien te tenir, pour une fois.

L'apprenti roux leva les yeux vers les nuages, déjà agacé par cette visite chez les anciens. Il n'avait pas demandé à devenir un soutien moral pour les plus vieux du clan ! Il désirait se battre, chasser, bouger et se trouvait obligé de papoter dans une tanière puante. Alors si, en plus, il devait se montrer agréable !

— Alors, Museau de Craie, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Je sais que tu n'aimes pas beaucoup ne rien faire. La dernière fois, le clan a passé la journée à te chercher. J'ai raté ma séance de chasse à cause de ça.

L'ancien se leva. Ses pattes ne tremblaient pas. Tout en restant muet, il contourna l'apprenti et s'en alla.

— Mais... tu vas où ?

Jolie Grenade rit ; malgré son vieil âge, elle rayonnait toujours, sa beauté semblait éternelle. Nuage Alezan se releva en soupirant, désespéré.

— Il est partit ! C'est pas drôle, Moustache de Sureau va m'arracher les oreilles, grogna-t-il. Arrête de te marrer, Jolie Grenade !

L'ancienne lui adressa un sourire moqueur.

— Dépêche-toi de le rattraper, au lieu de te plaindre.

Le futur guerrier s'exécuta en marmonnant des injures. Il leva le museau pour trouver l'odeur du fugitif.

— Il est sortit du camp ! Pourquoi c'est moi qui doit le surveiller ?

Le rouquin se mit à courir sur les traces de l'ancien combattant. Il le rejoignit bien vite, essoufflé.

— Eh, t'es quand même un rapide...

Museau de Craie ne répondit rien, se contentant de poursuivre sa route dans les hautes herbes. Nuage Alezan ne vit pas son oreille tressaillir.

— Est-ce que tu m'écoutes ?

Le jeune n'obtint aucune réponse, à son plus grand désespoir. Il observa les traces de pattes laissées par le passage des autres avant lui dans la terre humide. Avec une concentration nouvelle, il s'appliqua à poser ses coussinets dans les empreintes qu'il repérait. Les siennes étaient beaucoup plus petites, plus légères aussi. Chaque fois, il devait allonger ses foulées pour atteindre les pas des autres. Ce jeu occupa son esprit longuement, avant qu'il ne s'en désintéresse. À son grand soulagement, quand il releva le regard, Museau de Craie était toujours présent.

— Où on va ? Pas trop loin, j'espère, j'en ai déjà marre de marcher.

Les griffes de l'ancien arrachèrent la terre d'agacement ; Nuage Alezan ne remarqua rien. Il ronchonnait, se plaignait de devoir marcher si longtemps. Lui qui était habitué à filer à travers la lande en courant à vive allure voyait cette balade comme lamentablement ennuyante. Contrairement à l'ancien, il ne savait pas prendre le temps d'observer le monde ; lui se contentait de s'y jeter sans réfléchir, seulement intéressé par sa destination.

— Et puis, je ne sais pas si tu pourras revenir. Les longues balades comme ça doivent t'épuiser, non ? Jolie Grenade se plaint tout le temps de devoir se lever, même pour aller chercher du gibier, alors j'imagine même pas son état après une marche loin du camp !

Comme le silence seul répondit aux paroles de l'apprenti, il poussa un nouveau soupir bruyant. Le jeune chat détestait le silence. Il ne s'y sentait pas à l'aise, se voyait obligé de combler chaque vide sonore par des bruit, des mots, des craquements... n'importe quoi, tant que cela n'était pas silencieux.

— Tu veux pas me répondre ? Je sais que tu parles pas souvent, mais tu peux quand même discuter avec moi. On est que tout les deux et l'herbe n'est pas très bavarde. Moi, j'aime bien parler. Et puis, comme ça, on pourrait faire plus connaissance, tu crois pas ?

De nouveau, rien. Mais Museau de Craie s'arrêta. Les oreilles de Nuage Alezan se dressèrent, son regard se fit plus intrigué, plein d'attente. Il en était certain : l'ancien silencieux s'était décidé à communiquer avec lui. Sa déception fut presque douloureuse lorsqu'il se rendit compte qu'en fait, le chat brun et blanc se perdait dans la contemplation du ciel coloré de bleu et de gris différents. Ce que l'apprenti qualifiait de banal et habituel, Museau de Craie le trouvait exceptionnel et extraordinaire.

Ils restèrent un long moment immobiles ainsi, l'un à observer, l'autre à attendre. Tout les différenciait : leurs pelages différents, le premier court et bicolore, le second uni et plus épais ; leurs tailles ; leurs âges... mais également leurs caractères et attitudes. Le silence contre le chahut, la douceur contre la brusquerie, l'attention contre la maladresse. Pourtant, quelque chose se créait, peut-être un peu par hasard, peut-être pas, on ne savait pas trop.

Quand ils rentrèrent, Moustache de Sureau fut la première à venir à leur rencontre. Son regard angoissé et ses mimiques excitées ébranlèrent le lien entre apprenti et ancien.

— Alors, tout s'est bien passé ?
— Ça allait, oui. Mais la prochaine fois, c'est le tour de Nuage Minuscule !
— Promis, Nuage Alezan. Et toi, Museau de Craie, qu'est-ce que tu en as pensé ?

Le matou remua l'oreille gauche et agita les moustaches. La guérisseuse y décela une affirmation et un peu d'inquiétude. Cela ne la rassura qu'à moitié.

— On essayera la prochaine fois avec Nuage Minuscule, d'accord ?

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