Margarita se perdit dans ses pensées.

Ce matin-là, en particulier, son estomac était noué, son esprit en ébullition.

Un tourbillon de pensées, de gens, de souvenirs, de douleurs anciennes, de rêves reportés.

Toc. Toc. Toc.

— Oh non...

Elle murmura ces mots dans un souffle, alors que ses jambes se dérobaient sous elle.

Les nerfs à vif, la peur l'envahissait.

Toc. Toc. Toc.

La Mort.

Elle pouvait jurer que c'était la Mort qui frappait à sa porte.

Réclamant ce qui lui avait été volé.

Au loin, des cris.

Dehors, une voix déchirée de chagrin.

Quelqu'un l'appelait.

Toc. Toc. Toc.

L'enfant apparut au seuil de la chambre.

— N'ouvre pas.

Le petit haussa les épaules.

Dehors, un silence pesant s'installa.

Puis, un tintement.

Une clochette, venue de nulle part.

L'enfant, comme envoûté, s'élança hors de la chambre, ouvrit la porte et disparut.

Margarita retenait son souffle.

Elle sentait déjà la douleur venir.

La personne qui était venue la chercher se tenait là.

— Pardonnez-moi de vous déranger, señora...

— Est-il vrai que vous retrouvez ce qui est perdu ?

Elle ne répondit pas.

— Je suis désolée... Vraiment...

La femme s'accrocha au cadre de la porte, éclata en sanglots.

— C'est juste que... je veux seulement retrouver ma petite fille.

— C'est tout ce que je demande.

Dans la pièce, les trois paires de pas incorporels se mirent à tourner en rond.

Au-dehors, les nuages d'acier s'assombrissaient.

L'orage arrivait.