— Mujer, ¿qué haces?

Las chicas se acercaron a ella al verla en el suelo, creusant la terre à pleines mains, avec ses propres ongles.

Mais Margarita ne répondait pas.

Elle était absorbée par sa tâche, comme possédée.

Ses voisines lui offrirent une tisane de tilleul, mais elle refusa, bien qu'elle soit assoiffée.

— Mujer, tienes los labios partidos. Bebe té.

— No. Gracias.

Leonora disparut un instant et revint avec une carafe en plastique remplie d'eau d'hibiscus et quelques verres en cristal.

Comme un vampire sentant l'odeur du sang, Margarita s'arrêta net et se tourna vers elles.

Son regard ardent les fit tressaillir.

Elle attrapa un verre, se servit de l'eau d'hibiscus et l'engloutit d'une traite.

Puis, elle en reprit, buvant sans retenue, sans manières.

Leonora et Remedios, stupéfaites, s'éloignèrent légèrement, tandis que Margarita reprenait son travail de fouille.

La nuit avançait, et, à force de gratter la terre, le bout de ses doigts toucha quelque chose.

Quelque chose de tiède. De vivant.

Elle creusa tout autour, dégageant les racines, les vers de terre, exhumant l'objet du ventre humide et obscur de la terre.

C'était le chat.

Le maudit chat.

L'animal, comme réveillé par une force inconnue, émergea lentement, secouant la torpeur de son corps.

Puis, dans un bruit écœurant, il se mit à recracher une énorme boule de poils et de boue.

Margarita le regarda, épuisée.

Et maintenant ?

Le chat, encore tremblant, tenta de retrouver son équilibre.

Puis, d'un air tendre, il avança vers elle, frottant son pelage humide et puant contre sa peau.

Un frisson de dégoût la parcourut.

Le chat s'arrêta net.

Puis, dans un sursaut sauvage, il siffla, lui gronda dessus, et enfonça ses crocs dans son bras.

Margarita hurla.

Le chat détala.

Elle chancela, prise de vertiges, comme intoxiquée par la morsure, comme si une bête venimeuse venait de l'attaquer.

Titubante, elle regagna sa maison, referma la porte derrière elle et, appuyée contre, glissa lentement sur elle-même, s'effondrant en boule sur le seuil intérieur.

Miaou.

Le maudit miaulement, l'appel de cette petite bête, la réveilla.

Elle se redressa d'un coup.

Un autre miaulement.

Elle s'approcha de la fenêtre et, dans l'aube naissante, elle aperçut le chat disparaître au loin.

Juste sous la fenêtre, un coq éventré gisait sur le sol, offrande macabre laissée pour elle.

Miaou.

Le son s'éloigna dans la nuit.

Margarita se traîna jusqu'à sa chambre.

Mais juste avant de s'effondrer sur son lit, elle perçut quelque chose derrière elle.

Trois paires de pas.

Des pas lourds et maladroits.

Et deux autres, agiles, rapides.

Luisito.

Elle pivota, le souffle coupé.

Comme elle le redoutait, elle ne vit rien.

Mais cela n'avait plus d'importance.

Elle se souvint des paroles du Maître.

Du Maître.

Soudain, elle fonça vers la cuisine, cherchant quelque chose parmi la vaisselle.

Ses mains, toujours souillées de terre, lui semblaient à la fois réelles et irréelles.

Elle se redressa, attrapa un verre en cristal dans le garde-manger et le serra avec ferveur entre ses mains.

Puis, elle y posa son front.

C'était sa seule chance.

Elle sortit le papier plié de sa poche et lut :

"Seigneur, faites apparaître ce que je cherche, car je ne peux pas le voir."