Pour Nathan, l'asticot usurpateur
Nos meilleurs amis sont souvent nos meilleurs et pires ennemis ; le saviez-vous ? En soit, c'est plutôt logique quand on y réfléchit. Lorsque l'on accorde sa confiance à quelqu'un, cela implique de l'inclure dans nos défenses personnelles. Il suffit que ce soit une personne malintentionnée et elle utilisera ça comme une brèche.
C'est ce que ne cesse de faire Nathan : il s'investit dans un tout un tas d'associations uniquement afin de gagner une bonne image, et de nouer des relations. Il pourra ainsi en jouer à sa guise en cas de besoin. Il a construit une image parfaite du monsieur-tout-le-monde droit dans ses bottes. Homme croyant, il se dévoue envers son prochain ! Connerie ! Ce cœur-là est corrompu dans sa gentillesse et je préfère de loin ceux sulfureux des personnes comme Warren.
Nathan... Ne compte pour lui que ses objectifs. Derrière son air pataud, il est un être foncièrement vicieux. Il se cache à travers une personnalité trop peu évoluée, trop peu réfléchie pour que l'on puisse le soupçonner. Son âme est le siège même du serpent. Surtout, ne crois rien, ne te fais pas mordre...
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Timéo GLAS
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05/01/0001
Nathan LAUTRIDOU
36 rue des bas-quartiers
00002 VIRE-NOIRE
Salut Nat.
Tu voulais de mes nouvelles « en toute sympathie », n'est-ce pas ? Te voilà servi Nat ; mais je ne peux pas te promettre de respecter la mention spéciale souhaitée. De toute façon, je n'ai pas à me plier à chacun de tes caprices et je suis sûr que tu seras tout à fait d'accord avec ça.
Tu sais, David n'a vu le message que tu lui a laissé il y a trois mois que récemment. Quelques jours avant, tu avais eu le toupet de me recontacter par mail. Tu n'es vraiment pas croyable ! Tu n'as aucune parole ! Comme tu pourras le remarquer, j'ai pris soin de masquer mes coordonnés actuelles.
Je ne t'envoie pas ceci pour chercher la bagarre, bien que ce soit extrêmement tentant. Tout ce que j'aimerais te dire, c'est à quel point je regrette notre amitié passé. Non ! Je ne dis pas ça dans le sens que tu espères !
Je n'aurais jamais dû me rapprocher de quelqu'un de ton espèce. Tu me dégoûtes tellement... Tout ça, cette amitié, ce n'était que du vent ! Tu n'attendais que le moment où tu pourrais tirer profit de la situation afin de me mettre dans ton lit ; reconnais-le ! Ah, non ! Bien sûr ! Tu me diras forcément que non, que tu ne voulais pas que ça et que tu m'aimais !
Stop ! Ne va pas me dire que c'est de l'histoire passé, et qu'il est bête de remettre sur le tapis le passé ; car je sais très bien que pour toi, c'est encore d'actualité. Et ça le sera toujours ! Je suis ta putain d'obsession...
Quand tu me dis que tu acceptes de rompre tout contact, tu trouves quand même un nouveau moyen de me contacter. Tu m'envoyais bien, chaque mois, un SMS qui venait moisir dans ma liste des messages interceptés ! Ne t'avise plus jamais de me contacter. Je suis certain que tu te dis que là, bah, ce ne seras que de ma faute puisque c'est moi qui te contacte. Tout ce que j'aimerais te dire, c'est que je réagis simplement à toutes ces fois où j'ai désespérément voulu rompre le contact – toutes ces fois où tu continuais à t'accrocher à la moindre parcelle de moi que tu pouvais saisir.
Eh bien, tu sais ce que j'aimerais te dire ? Que si tu cherches, tu trouveras toujours un moyen de t'accrocher, comme le parasite que tu es ! Puisque, je te le dis, je vais être partout ! Je vais dominer le monde de mon art, je vais continuer à briller toujours plus fort ! En te raccrochant, tu me nuis. Mais tu ne m'empêcheras jamais plus d'étinceler. Tu es dans l'ombre, je ne te vois pas. Je ne veux pas te voir. Après tout, qui a envie de poser son regard sur une pomme pourrie où pullulent des asticots ?
Tout ce que je souhaite te dire, c'est que c'est une façon d'aimer tellement hideuse que de parasiter, de nuire. Pour être honnête avec toi, on aurait pu continuer à se parler si tu ne te serais jamais fait passer pour Warren. D'ailleurs, pourquoi ? Tu as toujours refusé de répondre à cette question, te contentant de te lamenter. Tu me répètes que tu ne sais pas ce qu'il t'a pris. Mais tu le sais très bien. C'est tellement sale, pour un soi-disant meilleur pote, d'utiliser LA CHOSE pour en profiter. Mais après tout, je te rassure, tu n'es pas le seul. Matthis aussi, a voulu me manipuler avec ça. Vous saviez que j'étais foncièrement con, rendu abruti avec ça. Ne crois pas que je n'en suis pas conscient ! Alors ne t'avise plus jamais d'usurper son identité, ou d'utiliser ça. Plus jamais... !
Et la dernière chose que je voulais te dire, c'est de laisser David en dehors de ça. Il ne me connaît pas comme ça, comme toi tu me connais. Ne t'avise pas de toucher l'un de ses cheveux ou de vouloir l'utiliser, lui aussi. Ce n'est pas une menace, Nat, juste mon ultime conseil d'ami car David, bienheureusement, n'est pas Warren ; il n'est pas mon plus grand point faible mais ma plus grande force. Je ne m'abrutirai pas grâce à lui et pire encore, les gens comme David ne sont pas du genre à ne montrer que les dents – non – ils mordent sans crier garde.
Timéo Glas, au sommet de la montagne.
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