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Pour Brigitte, professeure concernée

Seul, en promenade en forêt, un chaton est convaincu de savoir où il se dirige. Sa destination lui est très claire, gravé dans un destin qui lui parait immuable. Il sait où il doit aller et comment s'y rendre. L'idée de faire demi-tour, de retourner dans l'utérus de sa mère est simplement inconcevable – nous en conviendrons. Depuis sa naissance, il a beaucoup grandi et il est temps qu'il trace sa route.

Cependant, ce qu'il pensait être un sentier se mue en terrain vague, couvert de brousse et de pierres bonnes à s'y tordre la cheville. Il poursuit son chemin, avec détermination bien qu'il se blesse. Les silex lui ouvrent tous ses coussinets. Rien, non rien n'aurait pu le dissuader et il arriverait à destination quoi qu'il lui en coûte...

Mais il rencontrera bientôt une vieille chatte qui s'en ira dans la même direction que lui. Elle rejoindrait son foyer, là où elle serait établie depuis longtemps contrairement à lui. Ce périple, elle l'aurait déjà traversé. Comme il n'existe aucune autre route, notre brave chaton devra voyager avec cette aînée.

Râleuse et de mauvaise langue, elle ne cessera de vouloir le décourager, espérant qu'il rebroussera chemin la queue entre les pattes. Pendant un bon moment, il arrivera à supporter l'horrible féline. Ils croiseront d'autres de leurs congénères de temps en temps, mais la chatte ne se comportera ainsi qu'avec lui.

Le temps écoulé à ses côtés finira par doubler et le chaton abandonnera. Cette fois, elle aura été beaucoup trop loin ; à force de coups de griffe et de morsures, il ne verra plus que l'enfer dans le paradis qu'il essaie d'atteindre. Il se sentira honteux, puisque seul dans cette vierge nature, il se serait représenté la chatte comme la figure parentale qui lui manquait.

C'est tout à fait cette représentation nocive qu'incarne Brigitte pour moi. La cruauté n'est pas d'achever, mais d'harceler. C'est pour cette figure représentative qu'elle était dans le paysage d'E.C. que je m'adresse cette fois à cette... femme, cette créature perverse.

Mon univers le plus joyeux fut E.C. et je ne peux décemment pas la faire passer à la trappe. Elle est la personnification même de l'Excellence et Cruauté. Avec tout mon courage, j'y vais écrire cette foutue lettre !


* * *


Timéo GLAS

28 rue de la colère froide,

00001 APOGEE

GLASTimé[email protected]


04/01/0001

Brigitte RAHBI

13 ter, rue de la destination

00005 RIGUEUR-LES-BOIS

Bonjour, Madame Rahbi

Je m'adresse aujourd'hui à vous, professeure et je suis à peu près certain que cela vous surprend. Deux ans se sont déjà écoulés depuis. Je suis persuadé que vous êtes à présent curieuse, en tant qu'ancienne professeure principale, de savoir ce que je suis devenu...

Enfin... ou non. Qu'est-ce que je peux en savoir après tout ? Vous êtes impossible à cerner. De plus, peut-on réellement dire que notre rapport était celui d'un élève et de sa professeur principale, car cette dernière n'était-elle pas censée guider ses élèves afin de leur permettre d'exercer le métier qu'ils ont choisi ? Ne vous en faites pas, je ne vais pas épiloguer sur le but de votre métier.

Entre vous et moi, je ne sais pas trop si vous vous rendez réellement compte de vos actes. Il y a pousser et pousser : nous pousser du haut d'une falaise afin de nous apprendre à voler, c'est normal. Nous arracher volontairement une aile avant de le faire, beaucoup moins. Pourquoi moi... ?

Histoire de m'assurer que vous sachiez bien de quoi je parle, je me permets de vous rafraîchir la mémoire et de vous dire tel qu'ont été les faits. Vous m'avez poussé à mieux faire, en pointant du doigt qui j'étais. Que je sache, votre job se limite à enseigner les techniques professionnelles ! Pas à exercer une délation de qui vous estimer coupable de timidité !

Vous le saviez ! Vous le saviez tout à fait, que ma timidité n'entravait pas le moins du monde ce que nous avions à faire dans cette salle ! Pourtant, vous avez continué ! Vous m'avez inondé de tâches supplémentaires ! Dès qu'il fallait que quelqu'un fasse quelque chose, le désigné d'office, c'était pour ma pomme !

Et ce jour-là, oui, il y a eu ce jour-là... Toutes les limites ont été franchies... Je m'en allais exécuter ma tâche supplémentaire. J'étais suffisamment amoché moralement, et vous en avez profité pour taper dans vos mains, en râlant des moqueries devant la classe. La veille, Matthis s'inquiétait de votre acharnement sur moi, et était venu me parler. Pourtant, c'était de loin la personne avec qui je m'entendais le moins. C'est dire à quel point vous avez dépassé les limites du tolérable, surtout ce jour-ci ! Même un rival s'inquiétait pour moi !

Vous êtes vraiment affreuse... Vous jouiez la professeure concernée en me demandant ce que j'allais faire après ce diplôme. D'après vous, je n'étais pas fait pour ça et les patrons venaient soit-disant vous le confier aussi ! Que ça soit eux ou vous, ça n'était pas à vous de le décréter ! Vous mimiez la prof concernée, non mais j'ai vraiment cru que j'hallucinais ! Vous me rendiez fou à faire comme si vous n'y étiez pour rien, que ce qui s'était passé dans cette pièce n'était jamais survenu !

Il n'a suffit que d'une erreur de ma part – sans rapport avec nos cours – pour que je vous cède la victoire et le prix d'une humiliation finale. Béatrice et moi avons reconnu notre faute, et nous sommes venus vous voir pour s'excuser. C'était le comble...

Cette fois-là, je me suis retrouvé seul face à vous, dans cette salle de classe. J'étais terrifié... J'étais sûr que vous alliez profiter de cette occasion en or pour vous en prendre à moi. Finalement, vous m'avez juste reparlé rapidement, en quelques mots de ce que je choisirais comme réorientation... Une pique, rien de plus. J'en fus surpris et je voyais votre habituelle lueur mauvaise dans le regard qui disparaissait. C'était l'amusement et le sentiment victorieux qui les animaient désormais. J'appellerais bien ça de la cruauté...

Vous savez, un jour, deux femmes de l'administration m'ont croisé alors que je cherchais ce que vous m'aviez demandé. C'était même ce fameux jour où tout est aller trop loin. Elles ne voulaient pas me laisser retourner en classe, même si sur le coup, j'avais choisi de garder le silence sur ce que vous me faisiez vivre. J'aurais pu vous mettre en échec et mat ; quelque chose aurait bien été fait si j'avais brisé le silence !

J'ai voulu fuir, loin, oh, très loin. Revenir en arrière. C'est tout ce que vous souhaitiez que je fasse, non ? Mais vous m'avez fait atteindre un point de non-retour ! Ces femmes ont été les premières à constater que le marbre était brisé – irréparable désormais.

Croyez-moi, Madame, tout ce que j'aurais aimé vous dire, ce n'est pas tout ça. Cela, j'aurais préféré vous le hurlez dessus, avec la folle envie de vous arracher la tête ! Mais je sais que je demeure fragile, si fragile qu'une de vos pichenettes suffirait à me ramener les pieds sur terre.

Pour finir, je tiens à vous exprimer ceci : vous avez perdue ! Vous aviez juste gagné une bataille en réussissant à me pousser à abandonner ma vocation. Aujourd'hui, je suis étudiant en sciences, afin de travailler avec les mêmes matières premières mais à un niveau que vous n'auriez jamais réussi à atteindre. Vous êtes peut-être douée pour les randonnées en forêt mais j'ai puisé dans mes ressources pour aller toujours plus loin. A présent je suis suffisamment loin pour être hors de votre portée et inatteignable par la méchanceté qui caractérise les vôtres. Alors, qui montera sur le trône ?

Timéo Glas, au pied de la réussite.

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