• Chapitre 24 •
"Mais mes mots ne l'arrêtent pas. Elle sort de la chambre, me laissant seul avec mes pensées."
○○○○○
Point de vue d'Élia.
Je marche dans la maison, ne sachant pas vraiment où aller, ni quoi faire. Je ne croise personne, ce qui ne m'étonne pas. Ils doivent tous être chacun de leur côté en train de se bousiller les neurones à trop réfléchir.
J'arrive à un moment dans la cuisine. La vaisselle est faite, le plan de travail est rangé, et tout est à sa place. Amalia est sûrement passée par là. Elle ne peut pas s'empêcher de tout nettoyer sur son passage quand elle est stressée. Elle dit que ça lui occupe l'esprit.
J'ouvre donc le frigo -malgré l'assiette de pâtes que je viens d'engloutir-, comme à mon habitude, je cherche quelque chose qui pourrait combler le trou béant qui ne fait que s'agrandir dans mon coeur, et maintenant dans ma tête.
Le réfrigérateur est presque vide. Un reste de riz qui date sûrement de quelques jours, une plaquette de beurre déjà bien entamée et en peu de gruyère. Je referme le frigo et cherche dans les placard de la cuisine. Bingo. Quand j'ouvre le dernier, je vois des bouteilles d'alcool alignées et classées de l'alcool le plus doux à celui le plus fort, encore un coup d'Amalia et son obsession pour le rangement.
Une bouteille de Jack Daniels fera très bien l'affaire. Je la prends et sors dans le jardin. Il fait un peu froid, pourtant on est en plein mois de juin. Le vent est frais et les nuages sont noirs et menaçants. Je frissonne, seulement vêtue d'un sort en jean et d'un débardeur bien trop grand pour moi.
Mes pieds nus touchent enfin le gazon et je fais quelques pas dans le jardin. Mon regard est ensuite attiré par le fond du jardin. Là où Émile à été brûlé, et où le corps de Marianna repose.
Ici, la terre est retournée, on voit bien là où on a creusé. On peut voir exactement là où elle est. C'est exactement là, sous mes pieds. La terre est humide. Pourtant je ne me souviens pas qu'il ait plu.
Je m'assois sur le côté. Je débouche la bouteille de whisky et prends une première gorgée. Le liquide brun me brûle la gorge, mais vite j'en prends une deuxième, et la douleur est moins forte cette fois.
Je sens quelques gouttes de pluie s'abattre sur mes épaules et mes jambes nues. Mon regard se bloque dans le vide et je laisse mes pensées m'amener où elles le veulent.
○
Je regarde par la fenêtre de la cuisine. La pluie tombe, depuis ce matin. Elle ne c'est pas arrêtée de la journée.
- Élia, c'est pas ce que je voulais dire, tu le sais!
Je me retourne vers Antonin, énervée.
- J'en ai rien à faire, c'est plus mes oignons, je te l'ai dit, j'en ai plus rien à faire.
- Je t'en pris laisse moi au moins t'expliquer.
- Mais qu'est ce que j'en ai à foutre que ce soit une erreur ?
- Je voulais pas te tromper, je te jure, c'était la première fois, je voulais pas, je te jure. Je t'en supplie, pardonne moi.
Ses yeux sont rougis et sa bouche se tord de culpabilité. Mon coeur se serre, je n'aime pas le voir comme ça. Mais j'en ai assez.
- Élia, tu m'as toujours dit que c'était quelque chose que tu pouvais pardonné, si je savais que c'était vraiment avec toi que je voulais être. Et c'est avec toi que je veux être! Élia, je t'aime!
- Oui mais moi, je suis plus sûre de le vouloir! Je sais plus si je t'aime. Je sais plus si je veux être avec toi.
- Quoi?
- Antonin, je suis désolée. Mais c'est terminé.
○
- Hey.
Je me retourne en sursaut, surprise par une voix grave.
- Malcolm!
- Désolé, je voulais pas te faire peur.
- C'est rien.
- T'as l'air de t'amuser, on dirait. Ironise-t-il en désignant le whiskey du menton.
Je ne m'étais même pas rendue compte que j'avais déjà bu la moitié de la bouteille.
Malcolm vient doucement s'assoir à mes côtés.
- Je pense pas que l'alcool t'aide à réfléchir.
- Rien, rien ne m'aide à réfléchir. J'ai l'impression que plus je réfléchis, plus mon cerveau se transforme en purée, ou genre, en un truc gluant comme du chewing-gum.
Il rit à ma remarque.
- Tu vas sûrement attraper froid tu sais?
Il a raison, je suis trempée et la pluie n'est pas prête de s'arrêter. Je ne réponds pas et lui tends la bouteille, je suis d'humeur partageuse, et il a l'air d'en avoir besoin.
Je l'encourage quand je le vois hésiter.
- Aller, c'est bon! C'est ta meuf qui est enceinte, pas toi, bourre toi la gueule tant que tu peux! Il rit une nouvelle fois avant de prendre la bouteille. Encore une belle injustice pour les femmes.
- Quoi, de ne pas pouvoir vous bourrer la gueule parce que vous êtes enceinte? Alors que nous on est libre comme l'air. On rigole et j'acquièsce.
- Mec! Laisse pas la bouteille sous la pluie, tu vas diluer mon whiskey !
Un autre fou rire nous prend, l'effet de l'alcool se fait peu à peu ressentir. Même lui qui a bien moins bu commence à rigoler pour rien.
- Mec, t'as pas envie de faire le con ce soir?
- Qu'est-ce que t'as en tête?
- Viens avec moi! Je me lève difficilement et le tire pour qu'il fasse de même.
Je l'amène à l'intérieur et vole les clefs de la Jeep. Malcolm passe aux toilettes avant de me rejoindre dans la rue. Je lui lance les clefs, il a l'air tout de même plus sobre que moi, et nous montons dans la voiture.
- Où est-ce qu'on va?
- J'en sais rien! Ma voix laisse entendre l'alcool que j'ai ingérer. Roule!
Tout le trajet se passe dans un énorme fou-rire. Malcolm conduit tout doucement, sûrement raison de sécurité. La route nous mène jusqu'à Londres.
- Merde! Putain on a plus d'essence!
Je rigole de plus belle entendant sa frustration. Je descends alors de la voiture arrêtée, euphorique. La pluie fine s'abat sur mon visage et la brise me fait frissonner.
Malcolm sort de la voiture, plus bourré encore que moi.
- Tu tiens pas l'alcool! Et le whisky me fait de nouveau exploser de rire.
- Je me sens pas bien... il a à peine le temps de dire ça qu'il se baisse et qu'il vomit tout ce qu'il a ingérer jusque là.
Mon rire redouble de volume, je me tiens le ventre tant je trouve ça drôle. En réalité, je suis bien contente qu'il soit de l'autre côté de la voiture.
- Allez, viens! Je dis comme une enfant, sans me préoccuper de l'état de mon ami. Je pars alors en sautillant dans la rue.
- Attends, putain, je viens de vomir mes tripes!
-Au moins tu sais ce que vit ta copine en ce moment!
- T'es même pas drôle!
Il me suit et quand la pluie se fait plus forte, nous nous refugions vite dans une maison quelconque. Je suis la première à m'étaler sur le canapé. Malcolm me rejoint et rapproche son visage de mon oreille. Son souffle me chatouille et je rigole.
Puis il me chuchote, comme s'il avait peur que quelqu'un le réprimande :
- J'ai un cadeau pour toi.
Je le regarde un moment, essayant de remettre en ordre mes pensées et de comprendre ce qu'il me dit.
- C'est quoi?
Il regarde le bas de son corps et je baisse le regard jusque la poche de son jean. Il y plonge sa main et en ressort un joint plutôt impressionnant.
Je me met à rigoler de toute mes forces et il me suit.
- Depuis quand tu te défonces, toi? J'arrive à articuler.
- C'est Antonin! C'est lui qui m'en passait des fois.
Je souris timidement. C'était aussi avec lui que j'ai partagé mon premier joint.
- T'as un briquet?
- Non, t'en as un?
- Mon zippo a brûler avec Émile. Je vais chercher de quoi l'allumer.
Je me lève difficilement et vais vagabonder dans la maison en quête de feu. Je passe par la cuisine et trouve enfin des allumettes. Je jette un coup d'œil au frigo et prends deux bières fraîches.
Je me couche sur le ventre à côté de Malcolm et lui tends les allumettes. Il allume son joint et nous commençons doucement à planer. Nos discussions sont passionnantes, ou plutôt me paraissent passionnantes. Je doute qu'elle ait lieu si nous étions sobre.
- Cette vie est vraiment super merdique.
La substance est entrée dans mes veines. Nous sommes tous les deux élongés au sol, à fixer le plafond.
- Y'a un problème avec Thomas?
- Pourquoi tu me demandes ça?
Il faut toujours que ce genre de discutions sérieuses viennent gâcher l'ambiance.
- D'habitude, tu parles plus de lui, là on dirait que tu fais attention de pas lancer le sujet.
- Et tu viens de réduire mes efforts à néant.
Il rit un peu et se tait, avant de tourner la tête vers moi pour m'inciter à lui expliquer.
- Cody m'a embrasser.
Il manque de s'étouffer, puis, après un certain temps en état de choc, un fou rire le prend. Il ne s'arrête pas, et je dois avouer que son rire est communicatif.
- C'est ça ton gros problème ? Il rit toujours. Après tout ce qui c'est passé dans nos vies, c'est ça qui te met dans un état pareil? C'est pour ça que tu te bourres la gueule?
Je ne réponds pas et fixe le plafond, la tête pleine.
- Tu vas le dire à Thomas? Cette fois son rire s'évanouit.
- Tu le lui dirais toi?
- J'en sais trop rien. Un long silence apparaît. Non. En vrai, je lui dirais pas si j'étais toi.
- Pourquoi ?
- Ça ferait des problèmes pour rien. Et en plus Thomas risquerait de s'énerver contre Cody.
- Mouais. T'as raison.
- Toujours !
J'explose de rire et Malcolm me rejoint.
- J'ai sommeil.
-Viens là.
Il se tourne vers moi, glisse ses mains derrière mon dos et me rapproche de lui. Je plaque ma joue contre son torse chaud. Je comprends vraiment pourquoi Amalia est raide dingue de lui. C'est un mec génial.
- On touche pas à Thélia. Chuchote-t-il avant de fermer les yeux.
Je souris et m'endors peu à peu, à même le sol, dans les bras de mon ami.
○○○○○
Salut le peuple !
Je suis vraiment, vraiment désolée pour cet looooooong retard !
Je n'ai plus d'inspiration, plus de temps pour écrire, ma vie est en train de me bouffer !
Bon, en tout cas, j'espère que ce chapitre vous a plus, je vous dis à bientôt (c'est à dire dans quelques dizaines d'années 🤫)
Love on you guys ❤
Jeune femme de la lune 🌙
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