• Chapitre 21 •
" Il est minuit. "
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Point de vue de Thomas :
Je me réveille doucement, en sueur. Mon lit est chaud et le côté droit de mon corps ainsi que mon torse sont brûlants. Élia est endormie, à moitié couchée sur moi.
Un sourire débile est collé à mon visage quand je vois le sien. Elle a l'air d'un ange. Elle est parfaite.
Ces joues sont rouges de sommeil et une mèche lui tombe sur la figure. Son souffle chatouille mon torse nu tandis que je caresse ses longs cheveux blonds.
Je la sens bouger un peu, et vois ses yeux bleus s'entre-ouvrir lentement.
- Hey my love. Je lui chuchote tendrement.
- Hey... Elle est toujours toute endormie. Son sourire est timide mais paisible.
- You're lovely. (Tu es jolie)
Elle rit un peu et referme les yeux en bougeant un peu comme pour être encore plus proche de moi qu'elle ne l'est déjà. Sa peau brûle agréablement la mienne.
Elle sourit toujours. C'est comme si elle avait oublié tout ce qui se passait en ce moment dans nos vies. Je lui laisse quelques minutes de répit. Quelques minutes de bohneur avant que tristesse et confusion ne remplissent son coeur et son esprit.
Elle bouge encore un peu avant de relever son visage dans ma direction et de poser son regard sur le mien. Elle me sourit, chaleureusement. Si son sourire pouvait parler, il me dirait sûrement à quel point elle m'aime.
Mais elle, ne dit rien, et petit à petit, ses yeux se vident de toute émotion, son sourire s'évanouit et laisse apercevoir une sorte de déception.
Elle baisse les yeux et entre-ouvre la bouche pour laisser passer un murmure.
- On est dimanche.
C'est tout ce qu'elle trouve à dire. C'est tout. J'enroule mes bras autour de sa taille et la serre plus fort et tendrement contre mon torse.
Je ne sais pas quoi répondre. Qu'est ce que je pourrais dire ? Cette situation est si complexe.
- Je suis fatiguée. Elle me devance. Son souffle s'écrase contre ma peau. Je suis fatiguée de me battre sans cesse depuis trois semaines. J'essaie de réfléchir, mais j'y arrive pas, c'est comme si j'avais de la pâte dans le cerveau.
- C'est exactement ce que je ressens.
-Comment tu fais pour tenir ? Sérieusement t'es si courageux et sage... ses yeux se remplissent peu à peu. J'ai un pincement au cœur quand je la voix si mal.
- Je tiens pas, Élia... J'en peu plus, ce monde est en train de me bouffer, de tous nous bouffer. La seule chose qui m'aide c'est de savoir que tu vas bien et que tu es proche de moi.
- Thank you... on passe un peu du français à l'anglais quand on veut en fait.
Je l'interroge du regard, ne sachant pas pourquoi elle me remercie.
- Thank you for saving my life, everyday, every minute, every second. ( Merci je me sauver la vie, chaque jour, chaque minute et chaque seconde. )
Les larmes montent peu à peu à mes yeux. J'en laisse échapper une puis me ressaisis. Je dépose un dernier baiser sur son front et me lève pour me diriger vers la porte après m'être habillé.
- Wait, that the hell are you doing? (Attends, putain qu'est-ce que tu fous?
- 'Gonna see... (Je vais voir...)
Elle se lève vite et se poste entre moi et la porte.
- See what? You're not leaving this room. (Voir quoi? Tu ne sors pas de cette chambre)
- What? Élia, come on, it's 12 am.
- Tu peux te faire tuer !
- Élia, faut vraiment que t'arrêtes de changer de langue comme ça, ça me donne mal à la tête.
J'essaie de passer mais elle m'en empêche.
- Je ne te laisserai pas aller dehors alors qu'un monstre court dans la maison.
- Fuck! Élia, il est midi !
- Ça veut dire qu'il reste encore douze heures au max avant que la semaine ne se termine et je ne te laisserai pas prendre ce risque.
Elle me regarde droit dans les yeux. Elle est prête à tout pour protéger ceux qu'elle aime.
- Élia, je... Je n'ai pas le temps de finir. Un cri d'horreur se fait entendre en bas.
Élia se fige un fraction de seconde et se tourne à toute vitesse pour ouvrir la porte.
- Élia, attends... Elle ne m'écoute pas et sors en trombe.
Elle ne peut pas s'empêcher de voler à la rescousse des gens qu'elle aime. Elle est si gentille et elle donne tellement aux autres. Je la suis donc en bas des escaliers jusqu'à la cuisine, où elle s'arrête.
Un corps gise sur le sol, la gorge est tranchée, sûrement avec le couteau ensanglanté qui se trouve près du cadavre.
Un énorme tâche de sang s'étend sur le tapis.
Point de vue de Élia
Mes jambes ne me tiennent plus. Le sol se dérobe sous mes pieds. Ma vue se trouble et tout mon corps se crispe. Je tombe à genoux à côté de son corps.
Mon esprit c'est arrêté. Je ne fais rien, je suis vide. Seule une grande douleur thoracique se manifeste.
J'ai envie de pleurer, j'ai envie de casser tout ce qui se trouve dans cette pièce. De cogner tous les murs de cette maison, de crier toutes les insultes du monde le plus fort possible. D'arracher ma peau et de griffer mon visage.
J'ai envie de mourrir.
Mais rien ne se passe. Je ne bouge pas. Ne parle pas, et ne pense pas.
Je m'allonge sur le côté, près du corps de mon amie. Mes cheveux trempent dans son sang. Je dépose ma main tremblante sur la sienne, près de son visage et du mien.
Je regarde ses yeux toujours entrouverts. Je n'avais jamais vu à quel point ils sont beaux. Elle se plaint d'avoir les yeux marrons. Elle dit que c'est trop banal, alors qu'elle, elle est unique.
Elle a raison, elle est unique. Mais elle se trompe sur une chose. Ses yeux sont magnifiques, et rassurants. Il ne sont pas marrons, ils sont remplis de milliers de diamants et d'étoiles, ils s'enflamment quand elle regarde les gens et les choses qu'elle apprécie.
Elle a de si beaux yeux.
Je souris une seconde. Puis fonds en larmes. Une vague de froideur m'envahit, emmenant avec elle une tristesse atroce.
Thomas s'assoit derrière mon dos. Il pose une main sur mon épaule et y dépose ensuite sa tête.
Nous restons ici, dans cette position, une éternité. Ma tête me faut mal, à force de pleurer, mes yeux me brûlent, et la douleur est toujours présente.
Entre deux sanglots, je chuchote à l'attention de Thomas :
- Je lui ai pas dit au revoir... Je lui ai pas dit que je l'aimais.
Seul un petit murmure se fait entendre.
- Elle le sait. Je suis sûr qu'elle le sait.
- Mais je lui ai pas dit ! Les sanglots reviennent.
- Alors dis le lui.
- Maintenant? Je la regarde sans trop comprendre ce qu'il me dit.
- Peut-être qu'elle t'entends toujours. Il me sourit pour m'encourager à le faire. Je suis avec toi, Élia, ne t'en fais pas.
Je me concentre alors sur elle, tandis qu'il caresse doucement mon épaule.
- Marianna ? Ma voix est pleine de sanglots et d'hésitation. Marianna, je t'aime, je t'aime tellement. Des vagues immenses de larmes brûlent mes yeux et mes joues. Je te remercie. Merci beaucoup pour tout ce que tu as fait pour moi... Pour avoir été la meilleure amie que j'ai eu. Je t'aime tellement !
Je fonds en larmes et me recroqueville sur moi-même. Mais Thomas m'encourage encore. Tous mes membres tremblent de douleur.
- Hey, Élia, c'est bien, c'était très bien... Maintenant... tu vas lui dire au revoir.
Il chuchote ces mots, comme pour qu'ils soient moins dur à entendre. Malgré ça, chaque parole qui sort de sa bouche me fend un peu plus le cœur.
Il encercle mon poignet de ses doigts et dirige ma main vers le visage de Marianna.
Je comprends alors ce qu'il essaie de me faire faire. Je recule ma main pour m'éloigner de mon amie.
Non je peux pas faire ça !
- Ça va aller, Élia. Il chuchote encore à mon oreille. Ça va aller.
Ses doigts remontent doucement sur le dos de ma main tout en gardant leur emprise. Mes doigts rencontrent son front. Elle est froide, aussi froide que glace. Je descends ensuite la main vers son nez. Mes doigts parcourent lentement ses sourcils, puis ses paupières. Mes sanglots se calment enfin, sans pour autant effacer la douleur dans ma poitrine.
C'est la chose la plus difficile que j'ai eu à faire jusque là. Le geste le plus horrible qu'il m'est été donné de faire.
Et finalement, ses beaux yeux se ferment sous la légère pression exercée par le bout de mes doigts.
Ses beaux yeux se ferment, pour ne jamais se ré-ouvrir.
C'est là que cette phrase sort de ma bouche. Cette phrase qui me hante chaque seconde. Cette phrase, qui ne me quittera jamais.
- Adieu Marianna.
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Mais que de suspense dans ce chapitre!!!!
J'espère qu'il vous a plu!
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Je vous fais plein de bisous le peuple !
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Jeune femme de la lune 🌙
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