•Chapitre 2•
"Le bus est vide. Ni élèves, ni conducteur. Seul le bruit du moteur dérangeait le lourd silence qui s'était installé."
Hésitante, je monte une à une les marches du bus. Quand j'atteins l'allée principale, un long frisson parcourt ma colonne vertébrale. Cette sensation de vide m'angoisse profondément. J'ai l'impression d'être dans un film d'horreur. Dans ma tête à cet instant, un monstre va sortir d'un des sièges pour tous nous massacrer avec une tronçonneuse et recoudre nos membres avec les corps des autres...
Mais qu'est ce que je raconte?
Je m'avance doucement et regarde chaque rangée de sièges. Les autres sont plus méfiants mais me suivent tout de même. J'arrive à la moitié du bus. Il n'y a vraiment personne. Mais qu'est ce qui se passe?
Ninon rompt enfin le silence :
- Putain, mais c'est quoi ce bordel??
Personne ne lui répond. Je regarde mes amis, tous semblent totalement perdus, voire apeurés. Bon j'avoue, je paraîs calme et rassurée mais en vrai je suis clairement en train de paniquer. Je ne comprends rien et cela m'inquiète de plus en plus. Et Ninon n'arrange rien avec avec ses cris :
- Pourquoi il n'y a personne ? On est le dernier arrêt. D'habitude il faut se battre pour avoir deux places à côté.
- Peut être qu'ils ont pas voulu monter dans un bus en marche sans conducteur, ce que je peux comprendre figure toi. Émile reste lui même malgré tout on dirait.
Son sarcasme est sa meilleure défense. Et quand on a grandi avec un monstre comme Ninon, il vaut mieux se trouver un moyen de défense.
Quoi qu'il en soit c'est en entendant ses paroles que je fais le lien avec l'absence de ma famille ce matin.
- Ou peut être qu'il n'y avait personne pour monter dans le bus.
- Qu'est ce que tu racontes?
Tous me regardent avec des regards de hiboux qui n'ont pas mangé depuis une petite semaine (seulement). Qu'est ce que j'ai dit ?
- Il n'y avait personne chez moi ce matin. Ma voix laisse entendre l'angoisse que j'essaie de contrôler en justifiant mes dernières paroles.
Un silence plutôt flippant nous fait face.
- Nos parents n'étaient pas là non plus, me répond Émile hésitant. Tiens, il a retrouvé son sérieux on dirait.
Je sors mon téléphone de ma poche, tape le numéro de ma mère, et l'appelle. Aucune réponse.
- Ma mère ne répond pas.
- Essaie avec ton père.
- Ouais.
Mais j'ai à peine le temps d'effectuer son numéro que la porte du bus se referme dernière Marianna qui est tétanisée. Le moteur ronronne de plus belle pour faire avancer l'engin en ne manquant pas de tous nous faire perdre notre équilibre. Je me cramponne au siège le plus proche pour éviter de tomber et tout le monde crie de surprise. C'est la panique totale. Mes amis et moi sommes terrorisés.
- Marianna, fais quelque chose putain!! Ninon panique totalement et crie comme une folle sur Anna.
- Quoi?? Mais qu'est ce que tu veux que je fasse?
- Je sais pas moi, ouvre la porte, merde !! T'es juste à côté !!
- Quoi?? Mais je sais pas comment on fait moi!! Nan mais j'ai une tête de chauffeur de bus, peut-être ??
- Arrête le moteur je sais pas, réagis, bordel!!
- Mais putain, ce truc marche tout seul je peux faire quoi à ton avis??
Heureusement, Émile est là pour mettre fin à ce calvaire auditif :
- Ça suffit!! On ne va quand même pas sauter d'un bus à 80 km/h, ok?
Un nouveau silence. Personne ne parle. J'essai de me clamer pour pouvoir réfléchir plus calmement à la situation. Seulement mes pensées restent bloquées et rien ne me vient à l'esprit. Et avant même que nous nous en rendions compte, le bus s'arrête devant le lycée et la porte s'ouvre pour nous laisser sortir.
Quand nous sommes tous enfin sortis du bus (après s'être rués vers la sortie pour éviter de rester trop longtemps et de nous faire embarquer de nouveau), Amalia prend la parole, essoufflée.
- Putain de merde, quelqu'un peut me dire ce qu'il vient de se passer? Tout comme le reste du groupe, elle a du mal à se remettre de ses émotions.
- Je crois que ce bus vient de nous amener au lycée, Émile à toujours les mots qu'il faut pour détendre l'atmosphère.
Je me mets à rire doucement et les autres me suivent après quelques instants. Notre peur et notre incompréhension s'échappent peu à peu en se transformant en un rire bruyant.
Après nous être calmés, nous nous avançons vers le lycée. Pourquoi?? Bonne question. Je n'en ai pas la réponse. L'habitude sûrement.
On devrait clairement être en train de paniquer et d'appeler tous nos contacts. Mais bizarrement je me sens plutôt calme. Je ne suis pas seule. Et cela me rassure.
Les portes de l'établissement sont ouvertes, les salles aussi, je n'avais jamais vu le hall d'entrée aussi vide.
Pas un chat dans les parages.
Ok. Là on peut s'inquiéter. Tout le monde a disparu.
- Essayez d'appeler vos familles, il doivent bien être quelque part, je prends mon téléphone pour inciter les autres à faire de même.
Pendant plusieurs minutes, nous essayons de joindre nos parents, en vain.
- Direct sur la messagerie.
- Pareil...
Tout le monde semble déçus mais Ama et Anna semblent déterminées à trouver quelqu'un qui répondrait. Ninon de met à pleurer et devient hystérique. Il ne manquait plus que ça...
- Mais qu'est ce qu'on va faire si il n'y a personne? Comment je vais faire? On peut pas vivre tout seuls ! Où sont passés les gens? Comment...
Elle a beau être par moment une personne dénuée de tous sentiments, je vois bien qu'elle est fragile en réalité. C'est véritablement la moins courageuse d'entre nous.
C'est sûrement sa vulnérabilité qui fait que cette fille est malgré tout si attachante.
- Attendez, chut ! Amalia nous fait signe je nous taire.
Ninon se calme un peu sans pour autant arrêter de pleurer. Enfin, la reine du drame à enfin arrêter de crier c'est le plus important à mes yeux pour l'instant.
- Beh quoi?
- La ferme, Ninon!
Tout le monde se tait, je tends l'oreille et peux effectivement entendre une faible musique du côté des casiers.
Amalia s'approche alors de ce son et on peut maintenant clairement entendre une sonnerie de téléphone malgré les sanglots répétés de Ninon.
Marianna se colle à Émile pour qu'il la rassure, sans penser une seule seconde à son petit ami. Et il tombe dans le piège ! J'ai beau n'avoir aucun sentiment pour le garçon, je ne peux pas m'empêcher de trouver ça pathétique...
Ama tend alors la main vers le casier pour l'ouvrir. C'est à ce moment que je me rends compte que plus aucun casier n'est verrouillé par un cadenas. Elle hésite un instant et se décide enfin à tirer la porte. Elle s'écarte en sursautant, ce qui nous permet de voir le contenu du fameux casier.
Oh merde... Je m'y attendais tellement pas... Qu'est ce qu'il fait la ? Je reste muette comme le reste de mes amis.
Amalia s'avance à nouveau pour mieux faire face au casier et, surprise, elle pousse un cri étouffé :
- Malcolm??
- Hey, salut Amalia...
○●○
Salut le peuple !!
J'espère que ce chapitre vous à plus !!
Je n'ai pas encore décidé du rythme de la publication de mes chapitres.
1 ou 2 Chapitres par semaine je pense...
On verra bien, ce sera en fonction de mon emploi du temps.
Merci d'avoir lu !
Plein d'amour pour vous 🐙
Jeune femme de la lune 🌙
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro