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2. Liasses de sourires


Sejun avait toujours été un lève-tôt. Petit déjà, dès que le soleil poignait à l'horizon, il sautait de son lit et accourait à la fenêtre tel un fidèle vers son dieu. Ses parents en avaient souvent ri, certes plus attendris que moqueurs, mais Sejun ne pouvait pas leur en vouloir. Lui aussi avait fini par juger cette manie étrange, avant de lui offrir un sens, celui qu'il préférait l'aurore au crépuscule. Le début plutôt que la fin.

Ce jeudi matin, pourtant, face aux lueurs citrines du ciel, il se sentait d'humeur maussade. Voilà deux semaines qu'il était rentré à Séoul et ça lui paraissait une éternité.

Le pâle éclat du jour calqua son visage sur la vitre du salon, devant laquelle il se tenait. Ce double mélancolique, Sejun ne le reconnaissait plus. Quand l'image s'effaça, absorbée par le soleil aveuglant de 8 heures, il quitta l'appartement, emportant avec lui sa morosité.

Les cours de la matinée n'éveillèrent en lui qu'un faible intérêt. Il avait bien plus hâte de retrouver Minho à sa pause déjeuner. Son ami l'attendait déjà sur un coin du campus, couvé par l'ombre d'un chêne.

— T'as dévalisé la supérette ou quoi ? charria Sejun en jaugeant le sac plastique qui débordait à ses pieds.

Il le rejoignit sur le banc et les deux salivèrent en humant l'odeur de la nourriture, qu'ils déballèrent en un temps record. Minho mâchonna quelques mots sur l'entraînement du matin, en se plaignant de l'ambiance. Sejun tendit l'oreille en terminant ses nouilles.

Son attention se dissipa lorsqu'un rire étrangement familier s'éleva à plusieurs mètres d'eux. Deux garçons avançaient vers le bâtiment des Beaux-Arts, inconscients du monde autour. Sejun reconnut Haru. Il portait un jean clair et un grand sweat blanc à capuche, qui avalait ses fesses et le début de ses cuisses. Il semblait plus petit, vu d'ici, les yeux levés sur son ami bouclé, à l'expression revêche.

— Les gars ! cria Minho en agitant la main, un gobelet de café enfoncé dans l'autre – lui aussi les avait repérés.

Haru fut le premier à les remarquer. Sa mine, éclairée par la surprise, fut vite remplacée par un sourire adroit. Contrairement à cette attitude policée, le bouclé, lui, lança un regard hostile à Sejun, qui étouffa un son hébété. Pourquoi cette réaction ? Ils ne s'étaient encore jamais parlé.

— Salut, vous ! s'exclama Haru une fois à leur hauteur.

Malgré la réflexion de Minho lors de leur première rencontre, il s'obstina à se courber face à Sejun.

Tel un automate, pensa ce dernier.

— Ça m'étonne de vous voir traîner par ici ! les taquina

Minho. Surtout toi, Soobin ! Je croyais que tu ronflais en classe le temps du midi pour rattraper tes nuits blanches...

Le dénommé grommela avant de sortir son portable de sa poche.

— Sejun, voici Soobin, un ami de Haru ! Soobin, voici

Sejun, mon meilleur ami.

— Enchanté, lâcha Soobin sans décrocher de l'écran.

Il en avait tout l'air... Sejun inclina malgré tout la tête.

— Comment va ton frère ? lança Minho à Haru. Rien de grave ?

La question creusa en Sejun un gouffre de curiosité. Trois jours s'étaient écoulés depuis la fête de Jia.

Haru répondit avec un sourire expéditif.

— Tout va bien, merci !

— L'alcool, ça rend un peu à fleur de peau, compatit

Minho. Moi, je suis toujours une loque quand je bois...

Ce n'était pas peu dire. Après l'altercation, Sejun l'avait retrouvé ivre mort dans le jardin, avec une bande d'idiots qui se prenaient pour des corbeaux. Occupés à croasser en agitant les bras, ils n'avaient même pas vu que Sejun, mi-choqué, mi-exaspéré, kidnappait leur nouvelle recrue.

La conversation dévia sur des banalités, puis les deux garçons prirent congé, la main de Soobin posée sur l'épaule de Haru. Sejun fixa l'entrée du bâtiment des Beaux-Arts où ils s'étaient volatilisés, dubitatif.

— Il est bizarre, non ? commenta-t-il.

— Il a ses humeurs, c'est tout. Faut pas le prendre personnellement.

— Je parlais de Haru.

— Haru ? s'étonna Minho. Pourquoi tu dis ça ? C'est un trésor, il a toujours le sourire !

C'est bien ça, le problème. Ses sourires permanents.

— Une impression, c'est tout. Et son frère... Tu sais ce qui lui a pris à la fête ?

— Aucune idée... Même Dahee n'a pas compris. Le type qui a provoqué Hajoon est un camarade de Haru.

— Dahee est la copine de Hajoon ?

— Oui, ils se sont rencontrés dans le restaurant où elle travaille, à Sinchon. On ira un jour, si tu veux. Leurs beignets sont excellents !

— Et Hajoon ? Il fait quoi ?

— Il vient de commencer dans une boîte de télécom.

C'est un brave gars...

Un brave gars qu'il valait mieux ne pas énerver.

Sejun retint toute parole, même s'il n'en pensait pas moins. Un son strident les coupa. C'était le téléphone de Minho, affublé d'alarmes en tout genre pour signaler le début de ses entraînements ou de ses rendez-vous. Sejun n'avait jamais compris comment son ami faisait pour supporter ce défilé chronométré jour après jour. Après de vagues au revoir, Minho se déroba à son tour vers le bâtiment des Beaux-Arts tandis qu'il tournait les talons pour rejoindre son aile, les mains dans les poches.

La salle de cours débordait de monde quand il arriva.

Sejun se fraya un chemin parmi la cohue jusqu'au fond.

— Je vous en prie, installez-vous !

Une fois que tous les étudiants eurent trouvé une place et que le brouhaha se tut, le professeur Lee, un homme au physique sec, débuta.

— Comme vous le savez déjà, je prends la suite de

M. Jung, qui a décidé de se consacrer à son entreprise familiale.

Sejun, qui appréciait assez son ancien responsable, ne s'était pas encore fait d'avis sur le nouveau. La dernière fois qu'il l'avait vu, trois jours plus tôt, M. Lee lui avait adressé une sorte de mise en garde en lui rappelant comme il était généreux de l'accepter deux semaines après la rentrée. Sejun avait pris sur lui pour ne pas répondre avec insolence. À quoi bon ? M. Lee devait déjà connaître son dossier, quasi excellent, et il semblait assez peu réceptif aux états d'âme des uns et des autres. Lui confier son désamour de la capitale n'aurait servi à rien.

Dans ce programme généraliste en marketing, ses résultats n'avaient chuté qu'à la fin de sa deuxième année – et pour cause. Ça ne l'empêchait pas de figurer parmi les meilleurs de sa promotion, lui valant une bourse pour son année d'échange à Los Angeles.

— Je sais qu'il croyait en vous. En vos capacités. Mais je ne suis pas M. Jung. Aussi, vous aurez tout à me prouver.

Il n'y a plus de place pour l'erreur à votre niveau, vous comprenez ? Dès l'hiver prochain, vous commencerez à chercher du travail.

M. Lee fixa l'assemblée tout en s'appuyant sur le bureau massif, bras croisés sur son poitrail. Sejun se demanda ce que l'homme voyait en eux.

— Cette année, j'ai décidé de changer un peu les règles de l'évaluation finale. Vous allez collaborer avec des étudiants d'autres filières, pour mettre en valeur leur activité.

Vous emploierez pour cela une à trois techniques enseignées en cours : le marketing d'influence, expérientiel, digital...

La liste est longue ! En accord avec les responsables volontaires des formations concernées, vos binômes bénéficieront d'un bonus dans leur dossier. L'attribution des sujets se fera par tirage au sort.

Une main se leva au deuxième rang.

— Je ne comprends pas très bien... On doit faire une campagne de promotion ?

— En quelque sorte, oui. Vous serez à la tête de toute la stratégie marketing.

Un bourdonnement enfla dans la salle, laissant insensible

M. Lee qui pointait déjà le bocal posé devant lui.

— Qui commence ? Loin de moi le désir de vous accabler, mais vous allez tous y passer.

En observant un premier camarade quitter sa place, Sejun pensa que leur nouveau responsable lui en avait donné suffisamment pour émettre un premier avis. Cet homme était fou. Ou diabolique. Ou les deux.

À plat ventre sur son lit, Sejun contemplait le papier déplié qui n'arrêtait pas de le narguer, noyé entre deux livres ouverts. « L'art ». Lorsqu'il était tombé sur ce thème, l'image de Cœur du vide avait flashé dans son esprit. Bon sang, pourquoi cette œuvre avait-elle autant d'emprise sur lui ? Il aurait dû passer à autre chose après les explications

de Haru. Pourtant... Sejun soupira. Il roula sur le dos, déverrouilla son portable et écrivit un prénom dans la barre de recherche Instagram. Un profil attira son regard parmi les suggestions, dont le pseudo était @G.Haru.

Le compte ne dénombrait pas moins de trois mille abonnés. Trois mille ! Sejun reconnut Soobin sur l'un des posts, ainsi que Minho. Le reste se composait de dessins ou d'oeuvres diverses, d'un bureau en désordre, son atelier peut-être, et de Haru à l'université...

Son air faux rebutait Sejun. C'était curieux de nourrir une telle aigreur à l'égard de quelqu'un qu'il connaissait à peine. Mais ses sourires... De tous ceux qu'il lui avait vus, il n'en avait pas trouvé un seul sincère : ni celui de leur rencontre, mécanique au possible, ni celui dans la cuisine de Jia, qui ne lui avait servi qu'à s'échapper, ni même celui adressé à Minho plus tôt, pour éluder le sujet de son frère. Ils lui faisaient penser à une monnaie d'échange, juste à lui. Une richesse en dents de perles et en lèvres roses.

Être de lumière artificielle.

Go Haru.

Sejun s'abonna à son compte.





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C'est tipar... ♡

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