Parents pourris, bonjour !
⚠️⚠️⚠️ Mention des Invisibles: spoil jusqu'au tome 6.
Dans le salon d'Havenfield venaient d'arriver toustes celleux qui, suite à la terrible bataille contre les Invisibles, n'avaient pas été emmené·es d'urgence au Centre de Soins. L'ambiance était euphorique, car on pouvait qualifier cette bataille de grande victoire pour le Cygne Noir et ses allié·es, avec malgré cela un peu d'inquiétude quant à l'état des blessé·es graves : Linh, Fitz et Tiergan. Cependant, avec Elwin et Livvy sur le pied de guerre, il semblait acquis qu'iels allaient s'en tirer.
M. Forkle parcourait le salon de la demeure des Ruewen pour soigner les blessés légers, dans le but de ne pas surcharger le Centre de Soins. Sophie comptait aller le voir pour la coupure qu'elle avait sur le front quand elle aperçut Keefe qui s'éclipsait par la porte. Elle fronça les sourcils et le suivit. Son ami allait avoir besoin d'elle le temps de digérer le résultat de la bataille : Ruy et Vespéra capturé·es, Gethen à l'article de la mort mais leur ayant échappé, et Lady Gisela tuée sous les yeux de Sophie. Et sous ceux de Keefe.
Elle le retrouva assis sous le panacier de Calla et l'observa un instant en silence. Adossé au tronc, recroquevillé sur lui-même, il fixait l'océan. Sa tignasse blonde ébouriffée était pleine de terre et de sang. Ses vêtements déchirés étaient dans le même état. Il avait sur le bras droit une coupure qui saignait encore un peu et une griffure à la joue.
La jeune fille s'approcha et s'assit à ses côtés sans qu'il ne tourne la tête pour l'accueillir. En le regardant, elle vit que, s'il ne pleurait pas, il était tout de même au bord des larmes.
Elle entoura son ami de ses bras, espérant le réconforter de par sa présence. Il ne parla pas, ne bougea pas, mais la jeune fille le sentit se détendre un peu. Il luttait contre les larmes, elle le voyait bien.
- Tu as le droit de pleurer, Keefe, chuchota-t-elle à son oreille. Tu as le droit d'être triste.
- Pas après tout ce qu'elle a fait, répondit-il brusquement.
- C'est quand même ta mère, et je crois qu'au fond de toi tu l'aimes un peu quand même.
- NON ! Cria-t-il en essayant de retenir les larmes qui commençaient à rouler sur ses joues. JE LA DÉTESTE ! Tu m'entends ? Je la déteste, et ça ne changera pas !
Mais la voix de l'Empathe se brisa sur la fin de sa phrase alors que ses larmes coulaient, de plus en plus nombreuses.
Sophie ne répondit pas. Elle serra un peu plus fort son ami contre elle et le berça doucement jusqu'à ce que ses larmes se tarissent.
- Elle est morte, maintenant, lui dit alors la Télépathe. Tu peux passer à autre chose, l'oublier si tu veux, la pleurer encore si tu préfères et si ça t'aide à surmonter ce moment.
- Pas la peine, Foster, lui répondit le jeune homme en se redressant un peu, d'une voix plus assurée. Ca va mieux, maintenant. D'ailleurs, tu es blessée. Tu devrais rentrer te faire soigner.
- Moi ça va, mais toi aussi tu saignes encore. Si je rentre, ça sera avec toi.
- Alors on devrait y aller, affirma Keefe.
Mais comme Sophie ne bougeait pas, il se blottit contre elle et les deux adolescent·es restèrent ainsi pendant un moment.
- Merci, souffla l'Empathe au bout de longues minutes silencieuses. Merci d'être venue me voir.
- Je serai toujours là pour toi, lui murmura-t-elle à l'oreille en passant un doigt sur la griffure que son ami avait à la joue.
- Je sais, Foster. Merci pour ça aussi, dit-il d'une voix un peu tremblante.
Elle eut soudain envie de tuer une autre fois Lady Gisela pour faire autant de mal à son fils, et tant qu'elle y était, elle pouvait aussi étrangler Lord Cassius dans le même temps. Son ami méritait tellement mieux ! Elle aurait voulu lui faire oublier toutes les années difficiles de son enfance et les crimes de sa mère, mais elle ne le pouvait pas. Et de toute façon, il ne le voudrait pas. C'était une des forces incroyables de Keefe : oser faire face au pire et se relever, toujours, même après les coups bas abyssaux de la vie.
- Waouh, quel ascenseur émotionnel en quelques secondes ! Lança l'Empathe, taquin, mais il ne leurra pas la jeune fille sur ses véritables émotions.
Le Keefe brisé et désorienté faisait son retour, et Sophie ne le supportait pas. Son coeur était en mille morceaux de deviner la détresse de son ami.
- Alors comme ça, tu tiens un peu à moi, analysa l'Empathe, la voix tremblante même s'il s'efforçait de le masquer.
- Evidemment ! Répondit la Télépathe en le serrant encore plus fort – si elle continuait comme ça, elle allait finir par l'étouffer.
- Tu sais, Foster... tu comptes beaucoup pour moi.
- Et toi, tu n'as pas idée à quel point c'est réciproque...
Elle voulut ajouter quelque chose lorsqu'une voix lointaine retint leur attention : celle de Lord Cassius. Il parlait visiblement à Grady, près de la maison des époux Ruewen.
- Vous êtes en train de me dire que ma femme s'est faite tuer au cours d'une bataille et que vous n'avez pas daigné me prévenir ?
- Eh bien, voyez-vous, la priorité nous a semblé être de soigner les blessé·es et d'envoyer les Invisibles que nous avons capturés en prison. Mais comme vous le constatez, nous venons de vous prévenir. Votre fils...
- Vous ne pensez pas que j'aurais pu vouloir participer à la bataille, moi aussi ? Le coupa le père de Keefe. Je suis membre du Cygne Noir moi aussi !
- Je croyais que vous teniez à éviter une confrontation physique avec Gisela ?
- Eh bien, oui, bredouilla Cassius, visiblement pris de court. Cependant, j'estime que j'avais le droit d'être tenu au courant...
Les voix s'estompèrent ensuite, les deux adultes venant probablement de rentrer dans la demeure des Ruewen.
Sophie reporta alors son attention sur Keefe. Il avait les poings serrés mais ses yeux étaient de nouveau remplis de larmes.
- Mon cher papa, lança-t-il de son ton de plaisanterie habituelle. Je me réjouis toujours de voir à quel point il se préoccupe de moi... Il n'a pas relevé la possibilité que je sois moi aussi un « blessé grave », il préfère crier sur ton père parce qu'il aurait aimé être présent lors du triomphe du Cygne Noir...
La jeune fille avait analysé les paroles de Lord Cassius de la même façon que l'Empathe, qui, déjà brisé par la mort de sa mère, devait faire face à l'indifférence de son père quant au sort de son fils.
- Tes parents ne te méritent pas, Keefe, lui assura son amie.
- Et toi, tu mérites de passer du temps avec tes parents, tes ami·es... au chevet de Fitz et de Linh, par exemple, plutôt que de perdre du temps avec moi.
- Tu es aussi mon ami, rappela-t-elle d'une voix douce.
Elle détestait quand il avait une aussi basse estime de lui-même alors qu'il avait tant de qualités.
- Et tu mérites largement mon attention. En plus, ajouta-t-elle avant qu'il ne puisse répliquer, je suis encore capable de choisir où je veux passer du temps et avec qui. Et je veux en passer avec toi. Parce que tu le mérites. Et que je t'aime.
Sur ces paroles, et avant de laisser à l'Empathe le temps de répondre, Sophie posa ses lèvres sur les siennes. Il eut un infime moment de surprise mais se reprit presque immédiatement pour passer la main derrière la tête de la jeune fille et lui rendre son baiser.
Lorsque leurs lèvres se détachèrent enfin, et Keefe restant Keefe, il lança d'un ton malicieux :
- J'ai toujours dit que la Team Foster-Keefe est la meilleure !
Voilà pour le chapitre d'aujourd'hui ! Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
Je vais faire un petit sondage, répondez-moi svp !🥺
Pour l'instant, quelle histoire avez-vous préférée ?
Cache-cache ➡️
C'est bon les tartes au citron ! ➡️
Cap ou pas cap ? ➡️
Revenant ➡️
Parents pourris, bonjour ! ➡️
Je ne vous oblige pas à répondre mais ça m'aidera pour écrire les chapitres suivants.
Sur ce, je crois que j'ai fini avec ce chapitre. A mercredi prochain !
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