NORA : Et je partage ta philosophie de la conversation sur ce point. Je n'ai jamais pensé que c'était une joute verbale ou un débat. J'expose mon idée et je veux juste qu'on la comprenne mais pas forcément qu'on l'adopte. Parce que c'est à moi qu'elle convient.

NATHAN : Et pourtant tu deviens très passionnée quand tu parles.

NORA : Parce que j'ai l'impression qu'on ne me comprend pas ou qu'on ne m'écoute pas ; trop souvent. Mais l'enjeu c'est juste d'être comprise, pas de convaincre. L'enjeu c'est de creuser, de confronter les idées, de réfléchir.

NATHAN : Et chaque conversation pourrait se finir par la rédaction d'une dissertation.

NORA : Tu rigoles mais des fois le soir quand j'écris dans mon journal ou quoi, je me retrouve à faire des dissertations sur des thèmes qui sont survenus dans mes conversations de la journée. Même si plus souvent quand même je fais mes dissertations avant de parler.

NATHAN : Pourquoi ça ne m'étonne pas ?

NORA : Mais quand même ! J'ai pas envie d'être embêtante pour les gens. Je ne sais jamais si je le suis ou pas. Je crois même que des fois je le deviens juste de peur de l'être. Je m'imagine que je le suis alors que je ne le suis pas et alors ça me rend embêtante.

NATHAN : Un peu comme maintenant.

NORA : Sauf que maintenant c'est directement le thème de la conversation alors c'est un peu différent quand même.

NATHAN : Jules ! Vient m'aider ! Reprends ta femme ! J'en peux plus !

NORA : C'est pas drôle Nathan. Je sais que tu plaisantes mais je sais aussi que tu ne plaisantes qu'à moitié, qu'il y a une grosse part de vérité. Et même si je comprends que c'est juste que mon mode de conversation ne te correspond pas, et que malgré tout tu m'aimes bien. Même si je sais tout ça, ça fait mal.