Qui est cette Rose ?
Silence. L'histoire va commencer ; l'histoire de Rose et Emile.
EMILE : Il était une fois, une jolie jeune fille qui était consciente de sa propre valeur mais refusait de l'admettre. A première vue, elle pouvait paraître terne, banale, effacée. Mais quand on apprenait à la connaître, on découvrait une richesse insoupçonnée, et une certaine confiance tapie tout au fond, rangée dans le même tiroir que ses opinions bien arrêtées.
ROSE : Opinions bien arrêtées, tu peux le dire ! Pour le reste, il y a un certain parti pris qui ne me convient pas.
EMILE : Cette jeune fille s'appelait Rose.
ROSE : Quoi ? Je croyais que tu parlais de Nora !
EMILE : Comme je le disais, la jeune Rose était une fille complexe, pleine à la fois de doutes et d'une certaine conscience de sa supériorité, quoi qu'elle puisse en dire. D'une certaine façon, elle ressemblait beaucoup à Nora. On pourrait presque dire les choses ainsi : Nora était confiante à l'extérieur et fragile à l'intérieur, Rose était fragile à l'extérieur et confiante à l'intérieur.
FLORIAN : Ça c'est n'importe quoi ! Nora est confiante intérieurement et fragile extérieurement. Je n'ai jamais vu une fille aussi prête à avoir l'air fragile et à révéler ses faiblesses.
VANESSA : Elle veut avoir l'air fragile parce que ça lui donne l'illusion qu'elle n'est pas prétentieuse. Elle te fait part de ses doutes, de ses défauts et de ses insécurités pour que tu la trouves humaine et que tu ne t'avises surtout pas de penser qu'elle se croit exceptionnelle et irréprochable. Même si au fond ses défauts et ses fragilités elle les aime plus encore que ses qualités.
ROSE : Parce que si elle a des fragilités, elle ne peut pas être « la méchante » ; elle est forcément la princesse.
EMILE : C'est moi qui raconte, c'est moi qui choisit. Dans mon histoire, dans ma vision des choses, Nora est confiante extérieurement et fragile intérieurement. Cette fragilité intérieure que je n'ai pas su voir au début, aveuglé que j'étais par la confiance extérieure. De la même manière je n'ai pas pu pendant longtemps (bien trop longtemps) voir la confiance intérieure de Rose (Confiance qui, soit dit en passant, s'exprime admirablement aujourd'hui), m'en étant arrêté à cette façade de fille timide et effacée. Fille qui était, pour tout dire, bien trop comme moi. Alors le méchant dans cette histoire, c'est moi. Méchanceté qui n'en était pas réellement ; qui n'était rien d'autre que de l'ignorance et de l'aveuglement. J'étais incapable de voir qui elles étaient réellement ; l'une comme l'autre.
ROSE : Et la princesse Rose, malheureusement pour elle, était éperdument amoureuse du Prince Emile. Prince Emile qui se prenait pour un monstre. Le Prince Emile, tel celui de La Belle et la Bête, avait besoin de l'amour d'une fille pour pouvoir s'aimer lui-même. Il avait besoin d'une princesse capable de voir au delà de son manque de confiance en lui, afin de pouvoir se voir comme elle le voyait et devenir enfin capable de s'aimer.
EMILE : Et, dans son aveuglement, le prince Emile croyait que Nora serait cette fille.
ROSE : Quand, en réalité, Rose était la seule à pouvoir briser le sort.
FLORIAN : Très jolie histoire. Mais honnêtement, Nora aurait très bien pu être cette fille. Enfin s'il faut de l'amour pour briser le sort peut-être pas. Mais s'il s'agissait juste de voir au delà de tes insécurités, elle pouvait. Tu sais qu'elle pouvait. Tu sais qu'elle t'appréciait. Elle pensait juste que tu devais t'aimer toi-même ; que ça devait commencer par là.
ROSE : L'amour de soi, voilà là le crédo de Nora. Et on le sait qu'elle s'aime Madame Nora. Un peu trop d'ailleurs, si vous voulez mon avis.
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