Florian et Vanessa sont assis à la même table que Maëlle.
Ils viennent d'entendre le discours de Nathan.

FLORIAN : Mais c'est qui lui ?

MAËLLE : Jules ne vous a jamais parlé de Nathan ?

VANESSA : Non, jamais.

MAËLLE : C'était quasiment son voisin. Ils ont grandi ensemble tous les trois, avec Léo. Ils étaient inséparables : voisins et amis, mais ils allaient dans des écoles différentes. Je me souviens à l'école primaire, on était tous jaloux d'eux. Parce que Jules n'arrêtait pas de parler d'eux : comme si ils étaient, et seraient toujours, de meilleurs amis que nous. Comme si nous on ne comptait pas vraiment. Tout ce qu'on disait lui rappelait une anecdote avec Nathan ou Léo. C'était assez agaçant. Mais je n'avais jamais vu Nathan en vrai avant aujourd'hui. Jules nous a présentés quand je suis arrivée. Il n'est pas vraiment comme je l'avais imaginé.

FLORIAN : Jules ne nous parle jamais de ses amis d'enfance. Aucune anecdote susceptible de nous rendre jaloux n'a jamais atteint nos oreilles.

MAËLLE : Ça ne m'étonne pas vraiment remarque. Depuis ce qu'il s'est passé, il n'aime pas vraiment en parler.

VANESSA : Il s'est passé quoi ?

MAËLLE : Oh, vous n'êtes pas au courant ? Léo est mort, quand on était au collège. Une mort absurde, incompréhensible, complètement injuste. Comme toutes les morts je suppose. Il a été retrouvé sur un trottoir, renversé par une voiture qui avait quitté la route et qu'on n'a jamais retrouvée. Ça a été une année difficile pour Jules. Et après ça, ça a été assez difficile pour lui de devenir vraiment proche de qui que ce soit je crois. Mais il a toujours répondu présent pour les amis qu'il avait avant : comme moi, et comme Nathan.

VANESSA : Tu veux dire que nous on n'est pas vraiment ses amis ?

MAËLLE : C'est pas du tout ce que je veux dire. C'est juste qu'il laisse toujours une distance. La preuve : il ne vous a jamais parlé de tout ça.

FLORIAN : Mais Nora est au courant au moins ?

MAËLLE : Bien sûr qu'elle est au courant ! C'est Nora. C'est l'exception à la règle.

VANESSA : Nora est toujours l'exception à toutes les règles.