NORA : Et pourtant depuis lors j'ai continué de me construire avec toi.

JULES : Et sans moi.

NORA : Tu as raison, je n'ai pas besoin de toi. Mais bon sang c'est tellement plus agréable de t'avoir ! C'est tellement agréable de me sentir à ma place dans notre monde à nous, et pas seulement dans mon petit monde à moi enfermée toute seule dans ma tête. De ne plus être toute seule à m'aimer.

JULES : Et j'aime que tu t'aimes. Et j'aime que tu n'aies pas besoin de moi.

NORA : Et pourtant tu comptes tellement tellement tellement !

JULES : Je sais.

NORA : Et pourtant je n'aurais jamais été pleinement heureuse si tu n'avais pas été dans ma vie.

JULES : Je sais. C'est juste que tu aurais quand même été pleinement toi.

NORA : Oui, mais d'une autre manière. Un moi différent. Et surtout pleinement seule.

JULES : Tu détestais ça hein ? Ce sentiment de solitude.

NORA : Au point que je le ressens encore. Mais je ne suis plus seule seule. Je suis seule avec toi. Comme si c'était nous contre le reste du monde. Mais je continue à ressentir cette impression de décalage.

JULES : Je sais.

NORA : Tu crois que c'est juste nous ? Ou que tout le monde la ressent ?

JULES : Je ne sais pas. Peut-être différemment. Ou peut-être qu'ils ne se posent juste pas la question.