La chanteuse se réveilla à nouveau, plus tard dans l'après-midi sur une vision de bonheur : son nez enfoui dans des longs cheveux roses, profitant de leur odeur, elle put apercevoir le visage paisiblement endormi de celle qu'elle aimait. Dans l'impossibilité de s'empêcher de sourire, ses yeux se plissèrent en croissant de lune en admirant la beauté de sa petite amie.

Chaque élément était magnifique à ses yeux, Siyeon passa énormément de temps à regarder sa mâchoire définie, sa bouche attirante, son nez arrondi, ou même simplement sa peau claire. Après un temps indéfini, les paupières de Bora papillonnèrent, s'efforçant de s'habituer à la lumière du soleil. Un large sourire illumina le visage de la danseuse lorsqu'elle surprit son amoureuse en train de la reluquer.

« Ça fait combien de temps que tu me mates, Tournesol ? » la taquina-t-elle en reprenant la manière dont elle s'était gentiment moquée d'elle un peu plus tôt.

La brune pouffa pour tenter de dissimuler sa gêne, cachant son visage au creux de son cou.

« Nan mais je comprends, concéda son aînée avec une point d'ironie. Je sais que je suis magnifique, c'est normal.

- Pfft, t'es bête. »

Siyeon gloussa, sa joue contre le cou de Bora. Elle embrassa délicatement la peau chaude qui se présentait à elle. Prise de court, un fort soupir s'échappa de sa bouche ouverte.

La chanteuse ne s'expliquait pas son geste, elle avait simplement été attirée par la peau de son cou à proximité. Toutefois, amusée par sa réaction, elle déposa un baiser plus léger au même endroit, avant de revenir vers son visage. La plus jeune, d'abord agitée par sa remarque, fut capable de gêner son aînée à son tour, cette fois par un geste.

« On dit plus rien, Bora ? » la taquina-t-elle.

Les joues chaudes, la concernée ricana légèrement puis prit les joues de la brune au creux de ses mains, caressant sa peau avec ses pouces.

« J'aimerais me réveiller comme ça tout les jours, » assuma la danseuse, sans que son vaste sourire ne la quitte.

Le cœur de la chanteuse s'agita en entendant la pensée de Bora. Embarrassée, elle fuit le contact visuel. Les deux jeunes femmes gloussèrent, intimidées par leur relation toute récente et la proximité entre elles à laquelle elles ne s'étaient pas encore habituées.

Siyeon enroula correctement ses bras autour de sa taille, et sa petite amie déposa son menton sur le dessus de sa tête bien qu'elle soit plus petite qu'elle.

« Je veux pas casser l'ambiance mais... commença la plus âgée.

- Mh ?

- Tu sais qu'on est dimanche et que c'est la fin de notre semaine de repos. Il ne nous reste que ce soir avant de reprendre le boulot comme avant. Et quand je dis "avant"... C'était avant la collab', donc ça veut dire qu'on se verra plus comme avant. »

La brune plaça son index sur ses lèvres, lui faisant signe de se taire. Elle fit la moue, fermant les yeux pour profiter complètement de la chaleur de son corps.

« Je veux pas bouger de là, moi. Je veux rester là, je veux rester avec toi... »

Siyeon avait à peine marmonné ces mots, les rendant peu audibles, toutefois suffisamment compréhensibles. Bora n'ajouta rien, préférant bénéficier silencieusement du côté mignon très apparent de la chanteuse dans ses bras, paraissant adorable et câlin, tout près d'elle.

« Mon Tournesol... Si je te disais que je voulais me lever, tu me lâcherais ?

- Mmh... Nan !

- Je te savais pas si pot de colle, pouffa la plus petite.

- Mh... C'est juste que... C'est mieux dans tes bras, ça fait moins peur... » avoua faiblement Siyeon.

La danseuse ne l'interrogea pas plus profondément, sachant bien qu'elle avait du mal à en parler.

Malgré le fait que Siyeon voulait rester attachée à sa petite amie, celle-ci tenait vraiment à sortir du lit, au moins pour pouvoir leur faire à manger.

« Mon Tournesoooool, laisse-moi me leveeeer, la supplia Bora.

- Je veux pas te lâcher.

- Bon, d'accord, on reste là mais dans ce cas on ne mangera pas.

- Mais j'ai faim... avoua la brune.

- Moi aussi, je crève la dalle, donc... On y va ? »

Siyeon céda silencieusement, alors la danseuse embrassa sa moue pour la faire disparaitre, et ce fut avec gaité qu'elle observa un sourire se dessiner à la place.

Assise sur un plan de travail, les jambes se balançant dans le vide, Siyeon avait enfilé l'un des sweats les plus grands de son aînée, cachant son front sous la capuche et ses mains à l'intérieur des manches, en boudant toujours. Cependant, elle ne pipa mot, tout en suivant du regard chacune des actions de la jeune femme qui préparait leur repas.

« Je sens ton regard sur moi », annonça son aînée.

Elle ne répondit rien, s'enfonçant encore plus dans le vêtement large. Alors, Bora se retourna pour jeter un œil à son amoureuse qui se comportait comme un enfant depuis son réveil.

Capitulant, la danseuse vint à elle en soupirant :

« Mon gros, gros bébé... Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? »

Elle plaça ses mains sur ses épaules, la regardant bouder.

« Tu m'en veux parce que je t'ai demandé de me lâcher ? »

Sans prononcer de mot, Siyeon hocha vigoureusement la tête.

« Tu vas me pardonner ? »

Cette fois, elle ne fit aucun signe, attachant son regard au vide, semblant hésitante.

« Et si je fais ça... »

Bora embrassa avec douceur la mine boudeuse de sa petite amie, puis, la regardant tendrement, elle tapota le dessus de sa tête à travers la capuche.

« ...Tu me pardonnes ? »

Siyeon sembla à nouveau hésiter, mais finit par abandonner son faux malheur, se laissant sourire.

« Moui... »

En la voyant agir ainsi, son aînée ne la jugea pas, ne posa aucune question, et, au contraire, posait sur elle un regard empli de bienveillance et d'amour. De beaucoup d'amour. C'était la chose la plus évidente, que chaque personne pouvait détecter dans les yeux de la danseuse. Un amour naquit dans ses pupilles, faisant briller ses iris foncées. Un amour naquit au creux de ses mains, caressant sa peau du bout de ses doigts. Un amour naquit sur ses lèvres, et sa bouche l'embrassa avec douceur. Un amour naquit dans son cœur, accélérant son battement...

« Allez, viens là mon bébé, c'est prêt. »

Remarquant que la brune n'avait toujours pas retrouvé son énergie, Bora attrapa ses bras pour les enrouler autour de sa nuque, puis recommença le même geste avec ses jambes pour les placer autour de ses hanches.

Ensuite, la plus petite porta Siyeon de cette manière jusqu'à l'asseoir sur une chaise de la salle à manger. Cependant, lorsque Bora essaya de retourner dans la cuisine, les membres immobiles de sa petite amie l'en empêchaient.

« Siyeon... »

Son ton était gentil, avec toutefois une once de sévérité.

« On va faire un jeu, d'accord ? »

Sans couper son silence, son interlocutrice eut l'air curieux, et la laissa continuer :

« Tu dois me lâcher et tu n'as plus le droit de me contraindre pendant le repas, et jusqu'à ce qu'on prenne une douche. Ensuite, si tu réussis, je serais complètement à toi. D'accord ?

- Mh... »

Malgré sa réticence, la chanteuse fatiguée respecta les règles imposées. Elles mangèrent dans un silence agréable, et la plus âgée s'assura que Siyeon ne nourrisse convenablement.

Une fois leur repas terminé, Bora mit rapidement la vaisselle de côté, se promettant de s'en occuper plus tard.

Par la suite, la danseuse revint vers elle et attrapa sa main.

« Minji a dit que tu pouvais rester là, hein ? Alors on va encore plus t'installer. Je lui demanderai de t'amener quelques affaires à toi pour tenir quelques jours, mais en attendant tu peux utiliser certains de mes vêtements qui sont à ta taille. Là tout de suite, tu vas prendre ta douche, d'accord ? »

Elle l'accompagna alors dans la salle d'eau, comme prévu.

« Ça te va si je choisis les vêtements à ta place ?

- Ça... Je veux garder ça... déclara Siyeon en s'enfonçant dans le sweat.

- D'accord, super. Tu vas te débrouiller ? Je peux te laisser ? »

Et la chanteuse hocha la tête doucement. Elle sentait un léger sentiment de culpabilité l'envahir pour autant accaparer l'énergie et la patience de Bora.

Après avoir indiqué le placard des serviettes, la plus petite la laissa seule dans la pièce puis s'occupa rapidement de la vaisselle. La douche de Siyeon était longue, énergisante et réconfortante.

Une fois sortie, la danseuse lui déposa un baiser sur le front et la remplaça. Elle se lava bien plus vite, dans le but de rejoindre la brune le plus rapidement possible.

Toutes les deux nourries et lavées, elles retournèrent dans la chambre de l'aînée, s'allongeant au dessus des draps. Bora voulait agrandir ses bras le plus possible, pour être capable d'entourer l'entièreté de son corps, pour être capable de la rassurer convenablement.

« Je suis fière de toi, Singnie. Tu as réussi à me lâcher, manger puis prendre ta douche sans que je sois là. Je te félicite sincèrement. »

À ce moment, Bora fut surprise d'entendre des sanglots. Le corps qu'elle enlaçait se mit à trembler.

« Tout va bien, mon cœur, tout va bien. Tu es avec moi, je suis là, tout va bien. »

La danseuse ne s'arrêta pas de répéter ces mots, tout en tapotant son dos. Sa cadette, quant à elle, laissa son corps se libérer en remarquant à peine le surnom affectueux qui venait de lui être attribué.

Au bout de plusieurs minutes, la brune s'était calmée et prit la parole :

« Je suis désolée, Bora. Je suis désolée d'avoir été comme ça tout à l'heure. Je veux pas être un fardeau pour toi, j'aurais pas du agir comme je l'ai fait.

- Pourquoi tu t'excuses, exactement ? Je sais pas ce que tu as vécu mais c'est flagrant que tu as dû souffrir. Je pense que c'est juste une réaction de ton corps, par réflexe, qui se comporte d'une manière enfantine pour se protéger et être protégé. Ce n'est pas une mauvaise chose, mon cœur, je te le promets. Et puis... Je suis ta petite amie, maintenant, n'est-ce pas ? Je suis là pour toi, hein ? Ne pense jamais que tu me déranges, c'est loin d'être le cas. Je veux être là pour toi, et si ça signifie devoir m'occuper de toi comme si tu étais un enfant, alors je le ferai sans problème. Tu comprends ? Tout va bien. Je... Je t'aime, d'accord ? »

La totalité du discours de Bora réchauffa son cœur. La sincérité palpable de ses mots. L'appellation "petite amie". L'utilisation du surnom. La compréhension, la bienveillance, la patience. Et, encore, l'amour. "Je t'aime". Siyeon était aimée. Bora aimait Siyeon. Siyeon se sentait aimée. Là, dans les bras de son aînée, elle était aimée, rassurée, apaisée, consolée, calmée. Là, dans les bras de son aînée, elle était chez elle.

∆

16.08

wtf j'espère c'est pas cringe??

bon bah sinon en tout cas là moi je m'amuse bien ; ça risque d'être bien bien cute pendant un moment

et en plus le chapitre est un peu plus long que d'habitude, j'suis sympa (j'suis surtout inspirée, mais sympa quand même)

D'ailleurs je préfère parler d'un truc : j'ai intégré, pour le bien de l'histoire, comme vous l'avez lu il y a un moment déjà, un viol. Peut-être n'aurais-je pas du, ou peut-être différemment. Je ne sais pas. J'espère simplement que l'approche n'est pas insultante, angoissante ou quoi que ce soit. Je tiens à m'excuser si ce sujet dans l'histoire est maladroit. Je l'ai intégré mais je n'ai pas particulièrement fait l'effort de bien le développer car je ne voulais pas que le récit se centralise. En tout cas, je voulais prévenir chaque lectrice et chaque lecteur de ces informations. Merci beaucoup pour votre lecture et votre soutien.