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| 𝟏 | ℛ𝓪𝓭𝓲𝓸, 𝓼𝓸𝓶𝒆𝓸𝓷𝒆 𝓼𝓽𝓲𝓵𝓵 𝓵𝓸𝓿𝒆𝓼 𝔂𝓸𝓾 - 𝟏/𝟐

Note d'auteur.

Voici donc la première histoire ! C'est un Girl's love, et personnellement je l'aime beaucoup : j'ai tout écrit en une journée il n'y a pas longtemps, et je suis assez fière du résultat. C'est doux, lent, parfait pour l'été !

En espérant que cela vous plaise !

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Iris entre dans la laverie tous les samedis matins. Mika écoute la radio et lit un vieux livre à la couverture rouge.

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La laverie dans laquelle Iris Lindberg se rendait toutes les semaines n'était qu'à deux minutes à pieds de son appartement. Elle y allait le samedi matin, quand il n'y avait personne – dans sa ville, le vendredi soir est un soir de beuverie, alors forcément le samedi matin les rues sont désertes –. Il lui fallait simplement descendre les deux étages de son appartement avec son sac de vêtements sales, puis tourner dans la petite rue derrière son immeuble et la traverser entièrement.

La laverie était petite, jamais chauffée, très peu nettoyée, mais les machines marchaient et Iris avait de la monnaie à revendre. Pas de carte bleue, simplement des pièces et une salle silencieuse. Elle y était allée quatre fois depuis le début de l'année et n'avait jusqu'à présent croisé que trois personnes. Toutes le même jour.

Ce matin-là, Iris entra dans la laverie avec des yeux ensommeillés et une envie de faire la sieste sur les bancs inconfortables. Elle ne le faisait jamais, car la peur de se réveiller avec quelqu'un penché au-dessus d'elle, fouillant ses poches à la recherche de son portefeuille ou de son téléphone portable, était bien plus forte que n'importe quelle fatigue.

Elle poussa la porte, et la petite cloche au-dessus annonça son entrée. Elle appréciait ces petites choses, banales certes, mais qui étaient comme un retour dans le temps en plein centre-ville. Une laverie perdue dans une ruelle peu fréquentée, une porte en verre et en bois, une clochette, des bancs blancs fixés au sol avec de vieilles vis rouillées. À l'intérieur, même sans chauffage il faisait toujours bon, avec une agréable odeur de lessive. Iris aimait bien cet endroit, et son regard alla immédiatement trouver la machine du fond, celle juste à côté du banc à la peinture encore en bon état. Il était assez large pour qu'elle s'allonge.

Elle fit deux pas dans la pièce avant qu'un son grésillant n'attire son attention. Sur le côté droit, dans un renfoncement, une fille lisait un livre à la couverture rouge, une vieille radio posée à ses côtés. Le son qui en sortait était peu clair, mais la musique se diffusait assez bien dans la pièce vide. L'une des machines tournait à plein régime, vibrant à fond sur le carrelage à la propreté douteuse.

Le livre qu'elle tenait dans les mains devait être assez vieux, car on ne faisait plus d'épaisse couverture en tissu comme ça. Il semblait usé, et Iris remarqua que la tranche des pages était de couleur or. C'était un beau livre.

La fille releva les yeux vers elle, et Iris rougit en détournant le regard. Elle s'avança vers sa place, posa son sac, sortit ses pièces et sa lessive. Quand elle appuya sur le numéro de sa machine, après avoir payé, un petit LED vert s'alluma sur le tableau d'affichage incrusté sur le mur en face de l'entrée.

La machine à laver numéro 7 se mit à vrombir. Personne ne dit un mot.

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Mika essuya l'assiette blanche que sa mère venait de poser sur le bord de l'évier avant de la ranger dans le tiroir.

– Et donc, c'était vrai ?

– De quoi ?

Sa mère lui fit passer une nouvelle assiette, et Mika aurait bien aimé changer le torchon ; le sien était trempé.

– Ce que tu as dit pendant le dîner. Tu as vraiment rompu avec lui ?

Mika soupira. Elle savait ce que cette question voulait dire, et ce que sa mère entendait par là. Le terrain était glissant, et elle jeta un coup d'œil en direction de son frère et de son père, depuis la cuisine. Mika leur avait dit de venir les aider, mais personne n'avait bougé.

– Pourquoi ça ne serait pas vrai ?

– Je ne sais pas, Mika. Peut-être que tu disais ça juste pour énerver ton frère. Il l'aimait bien.

Elle leva les yeux au ciel et entreprit d'essuyer les couverts qui égouttaient sur le côté. Des éclats de voix lui parvinrent depuis le salon, et elle remarqua que les deux hommes avaient migré jusqu'au canapé. Elle se mordit la lèvre.

– Je suis censé en avoir quelque chose à faire ? demanda-t-elle avec irritation. Quoi ? Parce qu'il l'aimait bien j'étais supposé me marier avec ? Il ne l'a vu qu'une fois !

Elle ne parlait pas très fort, mais à chaque fois c'était la même chose. Son frère avait le dernier mot, sa mère attendait qu'elle se pose enfin avec quelqu'un, et son père ne faisait jamais rien dans cette maison.

– Nous aussi on l'aimait bien, se vexa sa mère en lui jetant un regard en biais. Je te trouve très égoïste, tu sais ?

Mika avait 23 ans. Ce n'était quand même pas si étonnant, de ne pas être en couple, posée comme une adulte avec son petit mari et enceinte jusqu'aux genoux ? Elle n'avait même pas fini ses études.

– Vous aussi, vous ne l'aviez vu qu'une fois. Je suis passée à autre chose, faites de même.

À ses 20 ans, son père avait enlevé le lit double de sa chambre car elle dormait dedans en travers. « Comment tu vas faire quand tu dormiras avec quelqu'un ? Il vaudrait mieux que tu t'habitues à la place d'un lit simple ». Elle ne rentrait chez ses parents que 3 mois dans l'année, en comptant les vacances et tout le reste, mais parfois c'était déjà trop.

– Et Blaize ? demanda-t-elle soudain. Comment il va ?

– Bien, grogna Mika. Il va très bien.

Mika regrettait à chaque fois de leur en avoir parlé : chacun des copains qu'elle avait eus, elle avait fini par le leur dire afin qu'ils la laissent en paix.

– Et Killian, comment il va ?

– Lui aussi, il va très bien.

Elle était sortie avec eux deux. L'un après l'autre, avec moins d'un an d'intervalle. Elle les avait aimé, sûrement, mais à présent elle ne les voyait plus que comme ses meilleurs amis un peu enquiquineurs.

Ce n'était sûrement pas le moment de lui avouer qu'ils avaient fini par se mettre tous les deux en couple six mois après sa rupture avec Killian.

– Qu'est-ce que tu essayes de dire ?

Sa mère nettoyait les verres à présent. Il y avait de l'eau partout, et la cuisine était emplie d'une odeur de nourriture et de liquide vaisselle. Sa mère ne se tourna même pas vers elle.

– Et bien, je trouve que tu sors avec beaucoup de garçons. Ce n'est pas un reproche, hein, même si je trouve qu'à ton âge ça fait un peu beaucoup. Pourtant tu ne restes pas avec plus d'un an. J'avais déjà épousé ton père, à ton âge.

Le mariage de ses parents était exactement ce qu'elle ne voulait pas : de l'amour au début, des voyages, de l'exploration, des fêtes. Puis les enfants, le travail, à peine quelques mots dans la journée, sa mère faisait à manger et son père mettait les pieds sous la table.

Mika aimait son père. Elle aimait aussi sa mère. Mais ce n'était pas aussi facile.

– Qu'est-ce que ça peut bien faire ? On s'en fiche, non ? C'est pas l'objectif d'une vie.

Elle posa le verre propre et essuyé sur la paillasse, à côté des autres.

– C'est pas l'objectif de ma vie, précisa-t-elle. Je ne resterais pas avec quelqu'un uniquement parce que j'ai pas envie d'être seule.

– Tu finiras vieille fille en pensant comme ça.

Sa mère semble immédiatement regretter ses paroles, pourtant elle ne s'excusa pas. Elle coupa l'eau et commença à essuyer les rebords de l'évier avec son éponge.

Mika se mordit la lèvre, encore une fois. Elle rangea rapidement les verres, puis sortit de la cuisine sans un mot de plus.

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Iris entra dans la laverie un samedi matin.

Les cheveux attachés en un chignon lâche et encore habillé de son pyjama rose, ses yeux se tournèrent vers la fille qui lisait son livre dans le renfoncement. Elle ne releva pas tout de suite la tête, concentrée sur les mots de son ouvrage aux pages d'or. La radio tournait à fond, résonnant dans la pièce.

Iris s'avança vers sa machine habituelle, traînant derrière elle son sac plein de vêtements. Cette fois, elle devait faire deux machines car il avait plu cette semaine, et deux de ses gilets sentaient l'humidité.

Quand elle s'assit sur son banc, la fille aux longs cheveux rouges releva les yeux vers elle. Leurs regards se croisèrent un instant, puis finalement elle hocha poliment la tête avec un sourire. Iris fit de même.

La radio continua de chanter en grésillant, tandis que des mèches tombaient devant ses yeux noisette. Iris la fixa un instant, alors que cette dernière ne la regardait plus. Elle était belle, avec des traits doux et des lèvres roses. Cette fille devait être populaire, c'était certain. Elle se teignait les cheveux, portait des shorts même par ce temps, sortait sans maquillage et portait à merveille les sweat-shirts. Elle ne l'avait jamais vu sur le campus, mais il était énorme. Peut-être étudiait-elle là. Peut-être pas.

Iris finit par arrêter de la regarder.

Quelques minutes plus tard, la machine numéro 7 commença à vrombir et Iris s'allongea sur le banc, ses écouteurs dans les oreilles.

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Iris aimait bien le calme du lac. Ce devait être l'une des seules choses qu'elle appréciait vraiment dans ces sorties.

En face d'elle, tourné dans l'autre sens, son père regardait le large avec un sourire calme, celui qu'il arborait chaque fois que leur barque quittait le petit ponton en bois, sur la rive. Il aimait partir ainsi, passer quelques heures dans le calme, avec sa fille unique et sa canne à pêche.

Ensemble, ils pêchaient pendant un moment, mangeaient au milieu de l'eau un petit sandwich, et rentraient quand ils en avaient marre, ou quand l'un d'eux commençait à avoir envie d'aller aux toilettes.

Iris se retenait toujours jusqu'au dernier moment, peu désireuse de briser cet instant.

Elle n'aimait pas forcément la pêche ; en vérité elle n'appréciait même pas ça. Les poissons la dégoûtaient un peu, et cela ne l'empêchait pas de se sentir coupable à chaque fois qu'ils en attrapaient un pour le mettre dans le seau d'eau derrière eux. Elle s'ennuyait un peu, parfois, et aurait bien voulu rester dans son lit, dans la maison de ses parents à quelques centaines de mètres du lac. Mais quand son père entrait dans sa chambre le matin, avec enthousiasme, pour lui dire « Iris, ma chérie, on va pêcher ? » elle ne pouvait jamais lui dire non.

Son père n'était pas très expressif ; il grognait beaucoup, s'énervait facilement, parlait avec un air supérieur sans même s'en rendre compte, et était franchement de mauvaise foi quand il s'y mettait. Mais quand il l'emmenait pêcher, tout ça ne comptait plus. Elle redevenait sa petite fille, celle qui n'avait pas grandi et qu'il aimait à la folie. Ils avaient eu une période difficile, quand il s'était rendu compte qu'elle ne serait pas éternellement la petite princesse qu'il souhaitait qu'elle soit, mais à présent la maturité commençait à les gagner tous les deux.

Elle avait l'impression de retrouver son papa, dans ces moments-là. C'était agréable. C'était bien.

– Alors ma puce, ça va à l'école ?

Il n'était pas comme ses pécheurs qui hurlaient à chaque fois que quelqu'un avait le malheur de prononcer un mot. Il aimait parler, pas très fort certes, mais discuter était parfois le but de leur escapade.

– Ça va. J'ai eu mon semestre. Ça devrait aller pour cette année.

Son père n'avait jamais été très impliqué dans ses études. Il attendait les résultats ; pour le reste il s'en fichait. Une fois, quand elle était encore à l'école élémentaire, il s'était trompé de village en allant assister à une réunion entre les parents et les professeurs. Il était arrivé à la fin, pendant que sa mère s'excusait de son absence à la maîtresse, ignorant en vérité où se trouvait l'école de sa fille.

– C'est bien, ma fille. C'est très bien.

Quelque chose força au bout de sa cane, et Iris se mit à tirer fort. Son père l'aida, appuyant sur ses épaules afin qu'elle ne passe pas par-dessus bord. Ils mirent cinq bonnes minutes à sortir le poisson, et Iris cacha son air dégoûté quand il libéra le poisson blessé dans le seau.

– On pourra en manger au barbecue ce soir, dit-il.

Il ne faisait pas si chaud que ça, mais son père s'en fichait bien. Le barbecue n'avait pas de saison, d'après lui.

– Tu t'es trouvé quelqu'un, à la fac ?

Elle haussa un sourcil en entendant cette question qui ne lui ressemblait pas. Sa vie sentimentale, ils ne s'en étaient jamais mêlés. Un petit cours sexuel quand elle avait 16 ans, sur la protection et tout ce qui s'en suivait, ça avait été tout.

– Enfin, je veux dire tu as une copine ? se corrigea-t-il.

– Non, répondit-elle en se tournant vers lui. Pourquoi ?

– Oh, je ne sais pas. Tu reçois beaucoup de messages en ce moment, je me demandais.

La barque s'agita sous une petite vague, et Iris rougit en remettant sa ligne à l'eau.

– Non, c'est... enfin, je parle un peu avec une fille. Je l'ai rencontrée à la laverie, on y va toujours à la même heure. La dernière fois, on s'est échangé nos numéros.

Son père sourit sans raison, et elle se sentit gênée de lui avoir dit ça. Ses parents étaient ses parents ; ils ne parlaient pas de ça.

– C'est bien, dit-il et elle lui en fut reconnaissante de ne pas épiloguer. Rien ne presse, de toute façon. Tu es encore jeune.

Iris lui offrit un sourire, puis se concentra à nouveau sur sa ligne. Quelques minutes plus tard, son père reçut un message lui annonçant qu'il leur fallait rentrer.

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Des bisous !

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