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Chapitre 5: Prise de conscience

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Le lendemain, j' ai la tête dans le coaltar. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Mon cerveau n'a cessé de ressasser mes ébats de la veille. Cette journée va être dure surtout que j'ai encore ce fameux cours d'anglais. Et qu'à ce cours, il y a Evan.

Je stresse à mort.

Beverly est en train de se changer dans la salle de bain. Quand elle en sort, elle m'analyse de la tête aux pieds et devine bien que je ne suis pas dans mon état normal :

- Bonjour Angèle. Toi tu as passé une sale nuit. Tu as mauvaise mine.

-­ Oui je n'ai pas très bien dormi. Mon cerveau ne voulait pas se mettre en pause.

-­ Qu'est­-ce qu'il t'arrive ? Tu veux en parler ? Tu sais que tu peux tout me dire.

Je baisse les yeux gênée. Puis, prenant une grande inspiration, j'avoue d'une petite voix :

­- Je crois que j'ai fait une bêtise hier soir.

-­... Je t'écoute.

-­ Eh bien...hum.. Ce n'est pas évident d'en parler.

Beverly me rejoint et s'assoit sur mon lit. Elle ne dit rien et attend patiemment que je continue ma confession :

- Hier soir j'ai fait du sport. Ça m'a fait un bien fou, vraiment. Je me suis tellement donnée à fond que je n'avais plus un poil de sec. Il fallait que je prenne une douche dans les vestiaires pour me sentir propre. J'y ai croisé Evan. Nous étions tous les deux dénudés, couverts d'une ridicule serviette. Je ne sais pas ce qui s'est passé, peut­-être parce qu'un couple faisait l'amour dans une des cabines annexes, l'air était lourd, nos respirations saccadées... bref c'était indescriptible. Tout ça pour te dire, que sous le coup de l'impulsion, nous nous sommes jetés l'un sur l'autre et avons couché ensemble dans une des cabine de douche.

Beverly, me regarde hébétée avec de grands yeux ronds. Elle semble bouche bée par mes aveux.
J'aimerais une réaction de sa part, quelque chose, un signe de vie, parce que là, c'est une statue que j'ai en face de moi. Quand tout doucement, un sourire s'étire petit à petit jusqu'à atteindre ses oreilles. Elle plisse des yeux et me fixe d'un air plein de malice:

- Ça alors ! C'est un truc de fou ce que tu as vécu. Tu as couché avec Evan! Mais c'est que tu en as sous le capot. Tu n'es pas si prude que tu en as l'air.

Elle finit par éclater de rire et bascule en arrière sur mon lit, les jambes en l'air. Je ne m'attendais pas du tout à cette réaction. Je pensais plutôt à un sermonnage, peut être même une grosse engueulade, mais non. Au contraire, elle se marre et prends cette annonce clairement à la légère. Au fond ça me soulage, je culpabilise un peu moins et commence à me détendre. Puis, elle ajoute :

- Franchement Angèle, faut s'amuser dans la vie. Coucher avec Evan est un rêve pour bon nombres de nanas dans le campus. Tu te rends compte de ça ? Tu lui as tapé dans l'œil, je te l'avais dit.

-­ Mais ce n'est tellement pas moi. Je n'ai jamais couché avec un homme si rapidement.

-­ Des fois, il y a des choses qui ne s'expliquent pas. C'était charnel, électrique?

-­ Oui c'était tout ça et bien plus. Nous étions en symbiose. Mais c'est d'ailleurs ce qui m'a fait fuir hier soir.

Son euphorie se stoppe nette. Surprise, elle se met à genoux face à moi et attends que je développe.

-­ Comment ça ?

- J'ai pris conscience que j'éprouvais peut-être bien plus qu'une simple attirance physique. Et ça m'a fait peur. Tu te rends compte, il m'a avoué qu'il avait l'habitude de coucher avec des tas de nanas qu'il connaissait ni d'Adam ni d'Eve. L'habitude ! Donc j'ai écourté notre entrevue, et ai pris la poudre d'escampette. Je dois me préserver... J'ai tellement peur qu'il m'utilise si je recommence, pour me jeter ensuite comme un chiffon.

­ -Ne dis pas de sottises ma belle. Prends du recul, tu verras bien par la suite.

­ -Oui tu as raison. Merci d'être là et de m'écouter.

-­ Je t'en prie, ça sert à ça les copines. Vous vous êtes amusés hier soir, fin du chapitre. Aujourd'hui est un nouveau jour. File te prendre une douche, ça te fera du bien.

-­D'accord.

Je me douche longuement, les jets d'eau me vident l'esprit. Je sèche avec soin mes cheveux pour les attacher en queue haute. J'enfile un minishort en denim délavé et rehaussé de franges, avec une paire de kiboots, une blouse en lin, un sac bandoulière en cuir ainsi que des bijoux ethniques. Le look bobo chic j'adore.

Le long du chemin, je questionne Beverly :

- Dis­-moi, tu en es où avec Sam ?

­- Écoute, ça ne me semble pas si mal. On passe de bons moments ensemble, il est bon au lit.

-­ Ah ça y est, vous avez passé ce cap ?

­- Oui. Tu sais aux States, les choses vont vites, surtout dans les universités. On se plaît, on profite de nos corps jeunes et beaux, sans promettre l'engagement tu vois ? Je ne veux pas me prendre la tête, je vis au jour le jour. Mais pour l'instant, il me satisfait, alors je le garde. Du moins, jusqu'à ce que j'en ai marre de lui.

Je rigole à sa dernière remarque. Tout du Beverly. J 'aimerais être comme elle, assumer ce que je fais, sans me prendre la tête.

C'est en pleine réflexion, que nous arrivons dans l'amphi et prenons place. Je traverse du regard la salle, et trouve Evan déjà installé avec son groupe d'amis et des nanas. Il croise mon regard, mais ne le soutient pas et continue ses discussions.

Il m'ignore ?

Merde...

Remarque, je suis partie comme une voleuse hier soir... C'est ce que je voulais non ? Couper court à cette mascarade. Malgré tout, je décide de m'installer deux rangs derrière lui.

- Beverly, viens, suis­-moi. Allons­-nous installer plus haut.

Surprise, elle ne dit rien et m'accompagne. Nous passons devant le groupe où se trouve Evan. Nous échangeons des sourires et des bonjours avec les étudiants, mais lui, ne me calcule pas. Nous nous installons et je ne peux m'empêcher de l'observer. Beverly, une fois assise me demande :

- Pourquoi avoir voulu s'installer ici ?

-­ Pour prendre de la hauteur. Ça change non ?

-­ Mouais... Ou plutôt pour épier Evan non ?

-­ En parlant de lui, tu as vu comment il m'a ignorée ?

-­ Ben ma chérie, avec la façon dont les choses se sont finies entre vous deux, c'est un peu normal non ? Tu t'attendais à quoi ?

-­ Pff... A rien c'est vrai. Je suis nulle.

-­ Attends la fin du cours, et va le voir pour t'expliquer. Tu verras par la suite ce qu'il en pense.

-­ Oui, tu as raison. Faut que je lui parle tout à l'heure.

Je ne prête pas vraiment attention au cours. Je suis plutôt concentrée sur cet homme deux rangs plus bas. Je n'arrête pas de le regarder, m'imaginer maintes et maintes conversations. Je stresse à l'idée de me confronter à lui. Et s'il m'envoyait paître?

La fin du cours sonne. Je me hâte de ranger mes affaires, me lève et me dirige vers lui, quand stupéfaite par ce que je vois, je m'arrête net. Une brune tout sourire le prend par la taille. Evan passe son bras autour de ses épaules, et l'embrasse sous mon nez à pleine bouche !

Je crois que je vais gerber.
De la bile me monte dans la gorge.
Cette vision me dégoûte.

Il descend les marches vers la sortie, bras dessus dessous avec cette nana que je déteste déjà. Cependant, il me jette un regard de biais, comme pour s'assurer que je n'ai rien manqué à cette scène.

Beverly qui a tout vu, s'empresse auprès de moi.

- Hey ma belle. Ça va ? Tu es toute pâle.

­ -J'ai envie de vomir. As­-tu vu comme moi ce qu'il vient de se passer ?

­ -Oui j'ai tout vu... Par contre, j'ai vu aussi qu'il t'as regardée en partant.

­ -Tu interprètes cela comment ?

-­ C'est évident. Il a fait ça exprès devant toi, pour te rendre jalouse.

-­ Ça a marché, je ne pense qu'à ça.

­ - Écoute­-moi Angèle, on ne va pas se laisser faire ok ?

-­ C'est­-à­-dire ?

-­ On va le provoquer!

­- Je ne vois pas comment.

-­ Teddy craque pour toi non ? Tu vas sortir avec lui.

­- Quoi ? Non mais t'es folle ? Tu t'entends parler ?

­- Assurément. Tu as Evan dans la peau ? C'est lui que tu veux ?

­- Euh... oui?

­- Alors, il va falloir entrer en scène! Il va voir de quel bois on chauffe. On va aussi lui en donner des sueurs froides.

-­ Mais pauvre Teddy, je n'en ai rien à faire de lui. Et s'il apprenait la supercherie? Comment crois-tu qu'il le prendrait?

-­ Il ne le saura jamais. Et puis, tu peux me croire, il sera tellement content de prendre le peu que tu voudras lui donner. Il est raide dingue de toi.

-Ça sent mauvais ce plan Beverly.

-­ Mais non... Evan va comprendre que l'on ne t'oublies pas comme ça, du jour au lendemain. J'appelle Sam tout à l'heure, je lui donne rendez­-vous au bar ce soir avec ses potes. Ça tombe bien, il y a un match de foot américain cet après­-midi et tout le monde sera ensuite au Crimson Tide. On va tout déchirer ce soir.

Je n'arrête pas de penser à ce baiser entre lui et cette fille. Il voulait me blesser, il a réussi. Après réflexion, Beverly a raison. Je vais simuler une relation avec Teddy et si Evan s'en fiche, c'est que ce sera bel et bien terminé.

- Okay, faisons ça.

Je me prépare avec soin pour ce soir. J'opte pour une robe noire fendue qui sublime ma jambe et des sandales à talons. Je me lisse les cheveux et les coiffent d'une demie queue. Je termine par une touche de maquillage tout en légèreté.

Je suis assez stressée à l'idée de devoir me confronter à Evan. Je prends une profonde inspiration et sors de ma chambre pour me rendre au bar. Beverly y est déjà avec les garçons. Elle est partie plus tôt pour tirer son coup du soir avec Sam.

Comme d'habitude, le bar est plein à craquer. Cette fois­-ci, je prends soin de poser mes pieds au bon endroit pour ne pas trébucher. La soirée bas son plein, la musique est bonne et de nombreux étudiants se défoulent sur la piste de danse. Je cherche du regard mes amis et les trouvent assis à une table proche de la scène. Je les rejoins, simulant mon plus beau sourire:

- Salut tout le monde.

- Salut Angèle, dis chaleureusement Sam.

Beverly s'approche de moi et m'enlace. Bruce et Teddy en font de même.

Nous nous faisons la bise, puis je m'installe entre Beverly et Teddy. Discrètement, mon amie se penche vers moi et me souffle à l'oreille :

-­ Ne te retournes surtout pas, mais Evan est juste assis à la table derrière nous. Il s'est raidi quand il t'as vu arriver. Il est avec ses potes, dont la nana qu'il a bécoté ce matin. À ton tour de montrer qui tu es.

-­ Okay.

Je souffle un grand coup pour me redonner du courage, puis me tourne vers Teddy. En mode actrice, je le charme du regard et lui propose de trinquer avec moi. Il m'observe avec attention, surpris par mon attitude inhabituelle, papillonne des yeux et entre-choque son verre contre le mien, souriant.

- Tu es trop canon Angèle.

-­ Merci Teddy. Tu es pas mal toi non plus.

­ -C'est vrai ? Je croyais que je n'étais pas ton genre.

Un silence s'en suit... Je me reprends et lui dit :

- Ne te fis pas aux premières apparences. Je cache beaucoup de choses tu sais.

Le pauvre s'il savait.

Teddy est visiblement heureux de ce que je lui annonce. Galvanisé, il me propose :

-Angèle, tu voudrais danser avec moi ?

-Oui pourquoi pas. Les musiques sont supers ce soir. Allons­-y.

Teddy me prend par la main et m'entraîne vers la piste. Je me retourne vers Beverly qui me fait signe du pouce avec un clin d'œil. J'en déduis qu'il faut continuer ce que j'entreprends.

Je lève les yeux au­-dessus de mon amie et croise le regard fixe et dur d'Evan envers moi. Il tient d'une main un verre d'alcool. Son autre main est fourrée dans la poche de son jean. Cela me déclenche un pincement au cœur et de l'anxiété. Quant à sa nana, elle est accrochée à son bras et se démène pour capter son attention. Mais ses actions semblent vaines. En effet, son attention est toute dirigée sur moi. Suite à cette déduction, un délicieux frisson parcourt mes reins.

Teddy n'a pas remarqué mon incartade et se prend plaisir à danser avec moi. Je me débrouille pas mal et suis plutôt à l'aise avec mes mouvements. Il me dévore des yeux. Il tente un rapprochement en posant ses mains sur mon bassin. Je les trouve moins agréables qu'Evan. Légèrement gênée, je lui souris tant bien que mal. Je regarde à nouveau Teddy, son regard devient plus sérieux.

De ses mains posées sur mes hanches, il rapproche mon corps contre le sien et ferme sa poigne. Ola, les choses se compliquent. Mes bras restent le long de mon corps, je n'ose pas les poser sur ses épaules. Je ne m'en sens pas capable.

Je commence à avoir chaud, mes joues sont rosées par tous ces corps déchaînés. Teddy, ne me lâche pas du regard. Dans un souffle rauque, il s'approche de mon oreille :

- Tu m'excites trop Angèle. J'ai la trique.

Lui et sa délicatesse.

Il me presse encore plus contre lui et en effet, je sens son sexe dur. Je ne
sais plus où me mettre. Gênée, je bafouille :

- ­Euh.. Okay... Tu veux que je te laisse cinq minutes pour que tu reprennes tes esprits ?

-­ Surtout pas. Elle est tout à toi si tu veux. J'ai envie de t'embrasser Angèle. Est-ce que tu m'autorises?

Je ferme les yeux une seconde et repense aux paroles de ma coloc. Il ne faut pas que je fasse machine arrière. Pas maintenant. Je déglutit et hoche maladroitement la tête par l'affirmative.

Oh là là, on y est!

Teddy ayant bien compris le message, passe une de ses mains derrière ma nuque. Il se penche et pose ses lèvres contre les miennes. J'hésite à me laisser faire. En cet instant, mes pensées sont tournées vers Evan. Teddy m'embrasse tout d'abord timidement. Il me regarde pour sonder ma réaction.

Me voyant inerte, il réitère son baiser, cette­ fois-ci avec plus de soif. Je suis surprise par son engouement. Il se donne de la peine dans cet échange, mais je ne ressens rien. Cela me met mal à l'aise... Je stoppe sa fougue et lui propose de retourner à table boire un verre. Il acquiesce et prends ma main pour le suivre. Chamboulée et gênée, je me sers un verre plein d'alcool et le bois cul sec. J'ai besoin de me vider la tête bon sang.

Qu'est­-ce que je fous ici?

Je me resserre un verre et me retourne pour observer la foule. Je croise Evan qui me fixe intensément. Son regard est encore plus froid et dur. Mon cœur rate un battement. Sa brune arrive et s'accroche à son bras. Elle lui caresse le dos et le torse. Je ne peux pas m'empêcher de faire une grimace, cette vision me débecte. Mes bras se raidissent... Écoeurée, je décide de mettre un terme à ce petit jeu qui ne mène à rien. Je vide cul sec mon verre et quitte brusquement la soirée en disant brièvement au revoir à mes amis.

Une fois sortie, l'air frais gifle mes joues et me fais un bien fou. Je respire à plein poumons et prend le chemin de ma chambre. Je marche d'un pas vif et essuie quelques larmes. J'entends des pas derrière moi, mais ne me retourne pas. Quand tout à coup, on me maintient par le poignet. Je tourne la tête, Evan est devant moi.

- Non, ce n'est pas le moment. Dis-je agacée.

-­Angèle, attends. Je crois qu'il faut qu'on parle.

­- Pourquoi ? À quoi ça servirait ?

- Angèle s'il te plaît...

J'ai l'impression de sortir tout juste d'un manège à sensation. Mon coeur palpite, je cherche à reprendre mon souffle, comme pour essayer de temporiser mes émotions.

Evan me fixe intensément, son regard est perturbé, voire inquiet. Il attends un retour de ma part.

Puis, après une grande inspiration, je décide de vider mon sac, une bonne fois pour toute:

- Écoute, tu veux connaître la vérité ? J'ai flippé dans les douches. Tout le campus connaît ta réputation de tombeur. Tu plais énormément aux femmes et les collectionne. J'ai eu peur que tu me considères comme une de tes nombreuses conquêtes d'un soir. Donc pour me préserver, je suis partie, certes précipitamment, mais j'ai agi par instinct. Pour me protéger de ce que je ressens à ton égard.

Evan arque un de ses sourcils et m'observe sans dire un mot. Pour ma part, j'ai le souffle court.

- De ce que tu ressens à mon égard ? Parce que... tu éprouves quelque chose pour moi?

Mince... J'ai encore parlé trop vite. Moi et mes bourdes légendaires !

- Je... Euh...

Gênée et honteuse, je frotte ma main contre mon front. Rendue à l'évidence, j'avoue d'une toute petite voix:

- Hum...oui peut-être bien.

Il secoue sa tête, relâche ses épaules, puis soupire profondément.

- Donc le gars de tout à l'heure, que dois-je en conclure ? C'est du sérieux ou pas?

-­ Non, ce n'est rien.

Il me sonde du regard, puis s'approche de moi et me prends dans ses bras. Surprise, je finis par me laisser aller et me love contre lui. Je respire sa peau à plein poumon. Il me regarde et m'annonce :

- À mon tour d'être franc avec toi. La nana avec qui je suis brièvement sorti, ce n'est rien non plus. Pour tout te dire, j'ai fait ça pour te rendre jalouse. Mon égo a parlé. Je n'ai pas apprécié que tu sois partie si vite des douches. Excuse­-moi, c'était bidon de ma part.

-­ Tu as couché avec elle ?

Il réfléchit un instant, puis respire un grand coup avant de poursuivre.

­- Par le passé oui, mais pas depuis toi, je te le jure.

J' hausse des sourcils. Il lève ses mains vers le ciel, comme pour clamer son innocence.

- Je préfère ne pas te mentir. C'est une nana que je fréquente occasionnellement, quand l'envie me prends. Rien de sérieux, que de l'amusement.

Je pose mon front contre son torse, une grande tension quitte mon corps. Je suis soulagée d'avoir d'entendue ces mots. Puis, je prends une grande inspiration et le regarde à nouveau. Il m'observe, place une mèche de cheveux derrière mon oreille et me caresse la joue. Il me regarde avec beaucoup de tendresse et pose un doux baiser sur mon front. L'intensité de ses yeux bleus a changé. J'arrive à le percevoir malgré la nuit.

Je décide de poser ma main derrière son cou et l'invite lentement à poser ses lèvres contre les miennes. Timidement, il m'embrasse avec délicatesse et finesse. Sa bouche est douce, c'est si bon de retrouver ces sensations que j'avais tant appréciées. Des frissons traversent tout mon corps et me donnent la chair de poule.

Sa timidité s'efface peu à peu et son baiser devient plus passionné. Il agrippe ma hanche, mes cheveux. C'est comme s'il cherchait à effacer les traces qu'aurait pu poser Teddy sur moi. J'en fais de même et le touche de partout.

- Viens avec moi.

Il m'emmène dans un endroit à l'abri des regards, sur une pelouse ornée par de nombreux arbustes. Il reprend ses baisers, ses caresses enivrantes. Les lèvres gonflées par cet échange torride, je le regarde droit dans les yeux. Il m'embrasse à nouveau, puis rajoute :

- Je veux qu'on se revoit.

- Oui bien sûr. On pourrait se faire une soirée avec nos amis respectifs...

-... Non pas ça. Enfin oui bien évidemment, mais j'ai envie de plus.

Je le fixe interloquée et fronce des sourcils.

- De plus ?

-­ Je veux que tu deviennes ma petite amie.

-­ Q...quoi?

-­ Oui tu as bien entendue, je ne veux pas me cacher.

Troublée, sa demande me transporte chez les anges. Le sourire aux lèvres, je dépose un baiser tendre sur sa bouche. Il me regarde intensément :

- J'en déduis que c'est un oui ?

-­ Je ne sais pas. Peut-être bien.

Il plisse des yeux. Puis dans un sourire radieux, il m'embrasse de plus belle et me prend dans ses bras.

­ - Viens, allons marcher un peu.

Nous prenons un chemin calme et fleuri. Il n'est pas tard, il y a du monde dehors qui se promène également. Beaucoup reconnaissent et saluent Evan. Il me prend la main, geste qui me touche. Je constate à ma grande surprise que nous sommes observés par de nombreux curieux.

- Pourquoi nous regardent-ils avec tant d'insistance ?

-­ Bah...sûrement parce que c'est rare de me voir tenir la main à une jolie fille ?

-­ Sérieusement Evan. C'est bizarre, je ne comprend pas.

-­ Je t'assure... Je suis très peu démonstratif. Ce n'est pas très beau à dire, mais je n'ai pas vraiment eu d'attache envers une nana. C'était du sexe, de la détente et ça s'arrêtait là.

-­ D'accord... Donc je suis la première en quelque sorte avec qui tu fais une ballade romantique ?

-­ Oui, on peut dire ça. Le foot américain occupe une très grande place dans ma vie. C'est ma priorité pour tout te dire. J'ai de grands projets, j'espère devenir professionnel. Donc les choses romantiques ce n'est pas pour moi, j'ai rarement le temps. Sauf avec toi on dirait.

-­ Moi qui pensait n'être qu'un numéro de plus à ton compteur. J'ai quelques avantages par rapport à d'autres dirait­-on.

Il me sourit et porte son bras autour de mes épaules pour me rapprocher de lui.

- On verra bien où le vent nous portera Angèle. On se prend pas la tête, je te promets pas l'éternité, mais on peut essayer quelque chose non ? J'ai mon projet professionnel, toi tu restes ici seulement un an. Qui vivra, verra.

Il a raison, même complètement raison. Mais j'ai ce petit pincement au cœur qui confirme que notre histoire a peu de chance d'aller loin. Pourtant, j'ai envie de tenter quelque chose avec lui. Même si ce n'est que quelques mois, quelques semaines, ce sera déjà ça de pris.

- Tu as raison Evan. Qui vivra verra. Demain sera un autre jour. D'ailleurs, parle­-moi un peu de toi.

­ - Que veux­-tu savoir ?

­- Tout. En fait, recommençons depuis le début ! On a fait les choses à l'envers.

Il s'esclaffe et me répond :

­- C'est vrai. On s'est jetés l'un sur l'autre sans se connaître.

Je rougie face à cette vérité, mais ne peut qu'abdiquer :

­ - Oui... Mais je tiens à le redire, c'est la stricte première fois. Jamais, ô grand jamais, je me suis comportée comme ça avec un autre homme. C... C'était inédit, je ne peux pas l'expliquer.

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'il prend un air taquin :

­ -Moi j'ai l'explication : Tu es tombée raide dingue amoureuse de moi à l'instant même, où tu as posé tes yeux sur mon corps. Après tout, comment me résister ?

­- Nonnnn ! Que... je...

- Allez, avoue?

Une issue, il me faut une issue. Mon cerveau cherche désespérément quelque chose à dire pour changer vite fait de sujet et c'est brusquement que je lâche :

- Ne parlons pas de toi, puisque te concernant c'est souvent arrivé !

Son hilarité est stoppée nette.

­- Angèle s'il te plaît, ne partons pas sur ce terrain glissant...

Je souffle... C'est sorti si maladroitement. Je dégluti et replace une mèche de cheveux derrière mon oreille. Une pointe de nervosité et d'agacement surgit en pensant à ce qu'il à pu faire avec toutes ces femmes. Je décide cependant de changer de sujet :

­- Okay. Tu as quel âge? Tu es originaire d'où ? Tu as combien de frères et sœurs ? Le foot US c'est toute ta vie ? Et si jamais ça ne marchait pas ?

-­ Questions bien plus intéressantes ! Je vais me faire un plaisir de t'y répondre. J'ai vingt-trois ans et j'ai grandi à Atlanta en Géorgie. C'est à trois heures d'ici en voiture. Je suis fils unique. Ma mère est comptable et mon père est un ancien joueur professionnel de FOOT US. Depuis tout petit je suis sur les terrains. Je te confirme que ce sport c'est toute ma vie. Ma famille est derrière moi, me soutient, et suis chacune de mes rencontres. Je n'ai pas le droit d'échouer. Depuis l'âge de six ans, mon père m'a fait travailler dur pour me démarquer des autres. L'objectif étant d'avoir toujours une longueur d'avance.

­- Ça semble payer. On parle beaucoup de toi.

­- Mon père m'a toujours dit qu'il ne fallait rien prendre pour acquis. Si je me blesse à une étape cruciale de la sélection, mon recrutement en ligue professionnelle peut être compromis.

­- Tu fais quoi comme étude en parallèle ?

­-Je suis une formation pour devenir kinésithérapeute spécialisé dans le domaine sportif.

­-D'accord. Donc, en plus d'avoir un physique à tomber par terre, tu as semble­-t­-il une tête bien faite.

-­ J'essaye. Ça te surprend ?

­-Oui ! Disons que c'est rare et très prisé.

Il sourit à ma remarque visiblement touché. Nous continuons à marcher tranquillement, quand il me demande :

­- Et toi ? Quel est ton âge ? As-tu des frères et sœur ? Tu es d'où ? Pourquoi venir ici ? etc etc ! J'ai envie de te connaître aussi.

­- J'ai vingt-trois ans aussi et j'ai une sœur qui s'appelle Emy. Elle a seize ans. Une vraie petite peste en ce moment. Non je rigole. Elle est adorable... du moins quand on ne se crêpe pas le chignon. Ma mère est aide-soignante, c'est une personne très courageuse qui s'est toujours donnée pour nous deux. Mon père est décédé brutalement suite à un accident de moto.

­- Merde. Je suis désolé pour toi. Ce devait être difficile.

­ -Oui je ne te le fais pas dire. Surtout quand tu ne t'y attends pas. Mais notre mère s'est surpassée pour que nous ne manquions de rien. Elle m'a inspirée, m'a montré le bon exemple.
Je tiens à ce qu'elle soit fière de moi. Donc j'ai travaillé dur à l'école, sans relâche. De par mes résultats, une opportunité s'est présentée à moi pour maîtriser mieux l'anglais en venant faire une année aux USA et j'ai accepté.

­- La séparation n'est pas trop dure à gérer ?

­- Non ça va. On se textote, on se fait des visio, on garde le lien. Puis j'ai Beverly qui égaye mes journées.

­- Et plus tard tu aimerais faire quoi comme métier ?

­- Je ne sais pas encore. Il y a tellement de possibilités. Je verrai au moment voulu.

­- Tu comptes retourner en France après l'obtention de ton Master ?

-­ Oui bien sûr, quelle question !

Un silence s'en suit. Surprise, je regarde Evan. Il ne dit mot et regarde au loin. Ai-je dis quelque chose qu'il ne fallait pas ?

- Un souci Evan ? Tu ne parles plus.

­- Non non. Tout va bien. J'étais perdu dans mes pensées. Excuse­-moi.

Il me sourit tendrement. Nous nous sommes bien baladés deux heures à travers le campus. C'était un moment paisible et très intéressant. Mon bel Evan est non seulement un sportif à l'avenir très prometteur, mais en plus, une tête bien faite car il fait des études de kiné. Je suis fière et satisfaite. Moi qui suis d'ordinaire si difficile, pour l'instant, je suis comblée par ce que je découvre sur lui.

Il est plus de vingt-trois heures, nous n'avons pas vu le temps passer. Il est temps que chacun rentre dans sa chambre. Beverly m'a envoyé des dizaines de textos pour savoir où j'étais, ce que je faisais. Quand je lui ai dit que j'étais réconciliée avec Evan, elle était heureuse pour moi et m'a dit de faire attention.

Evan me ramène devant mon bâtiment :

- C'est donc ici que tu passes tes nuits ?

-­ Eh oui. Je trouve cet endroit sympa.

-­ Ça semble pas mal. Moi je suis avec mon équipe de foot US dans un bâtiment proche du stade. C'est pratique. On se voit demain ma belle?

-­ Tu passes me prendre pour les cours ? Nous avons cours commun avec l'anglais.

­- Ça marche beauté. Bonne nuit, à demain.

Il m'embrasse tendrement, me caresse la joue et s'en va tel un gentleman. Qu'est­-ce qu'il est beau. C'est dans un état second que je rejoins ma chambre. Je n'y crois pas, je sors officiellement avec Evan, le Evan MILLER. L'homme qui me donne des frissons comme personne d'autres.

C'est plein d'étoiles dans ma tête que je me couche.

J'ai hâte demain.

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