🕷 13 - Un choix délicat 🕷
❝ I can't go with you. ❞
Le regard rivé sur l'horloge accrochée au mur en face d'elle, Anya attendait impatiemment que la cloche sonne. Sa jambe s'agitait sous la table, témoin de son impatience. À sa droite, Peter esquissa un petit sourire amusé. Il savait pour quelle raison sa meilleure amie était à ce point impatiente. Dès que la sonnerie retentirait, ils seraient enfin libérés. Ils seraient en week-end. Et ils pourraient aller vadrouiller dans les rues du Queens, sous leur deuxième identité.
Lorsque la sonnerie retentit enfin, Anya se leva d'un bond et s'empressa de fourrer ses affaires dans son sac, à la va vite. Il n'y avait pas de temps à perdre. Elle sortit de la classe avant Peter et Ned, qu'elle attendit en trépignant d'impatience. Si elle avait au départ été réticente à l'idée de devenir une « super-héroïne », désormais, elle ne pouvait plus s'en passer. Même si, certaines fois, la ville était trop calme pour nécessiter leur intervention, cela ne les empêchait pas, Peter et elle, de s'amuser.
Entre voltiges dans les airs et longues discussions sur les toits de la ville, ils ne s'ennuyaient pas, bien au contraire ! Anya était contente de pouvoir partager des moments aussi intimes avec Peter. Lorsqu'ils se perchaient sur les toits du Queens, personne ne pouvait venir les embêter. À part peut-être les pigeons, qui venaient toujours quémander un peu de nourriture, même lorsqu'ils n'en avaient pas.
Peter et Ned finirent par sortir de la salle à leur tour et Anya les entraîna à sa suite, complètement surexcitée.
- Il faut vraiment que vous voyiez ça ! Tes toiles étaient déjà super Pete', mais j'ai trouvé la formule pour les rendre plus solides et plus souples à la fois.
- Parle moins fort ! s'offusqua le brun en plaquant une main sur sa bouche et en jetant des regards anxieux autour d'eux.
- Relax, mec ! Personne ne fait attention à nous.
- Merci, Ned, dit Anya, qui pouvait de nouveau parler librement. Même si je ne suis pas certaine que ce soit vraiment une bonne chose que personne ne fasse attention à nous...
- On est habitués, maintenant, soupira Peter en haussant les épaules.
Anya le regarda quelques instants puis haussa les épaules à son tour. Il était vrai qu'ils n'avaient jamais vraiment attiré l'attention sur eux. Surtout Ned et Peter, à vrai dire. Ce qui n'était pas plus mal, d'un côté... Au moins, la deuxième identité des deux araignées resterait secrète plus facilement.
- Oh, d'ailleurs, ça vous dirait un marathon Star Wars ce week-end ? Ça fait longtemps qu'on n'en a pas fait un, proposa Ned.
- Ça dépendra de ce qu'on aura à faire Ned, soupira Peter.
- Oh, ça va ! Tu ne vas pas me dire que vous n'allez pas avoir une minute pour...
C'est ce moment que choisit le téléphone d'Anya pour sonner. La jeune mexicaine le sortit de la poche de sa veste en cuir et s'apprêtait à l'éteindre lorsque le nom de son appelant la fit tiquer. Gil Corazon. Or, son oncle préférait les textos et ne l'appelait donc que très rarement : soit pour faire des courses de dernière minute, soit pour une urgence. Il s'avérait qu'Anya était déjà allée faire quelques courses pour lui la veille. Il ne pouvait donc s'agir que d'une urgence. Les sourcils froncés, elle s'excusa auprès de Ned et Peter et décrocha, alors que les trois adolescents étaient enfin sortis du lycée et se tenaient dans la rue d'en face.
- Oui ?
- Anya... Désolé de te déranger, mais je voudrais savoir où tu es.
- Devant le lycée, on vient juste de terminer les cours. Pourquoi ?
- Il faut que tu rentres. Tout de suite.
- Pourquoi ? Tout va bien ?
- Oui oui, tout va bien. Rentre juste. Je ne peux pas t'expliquer par téléphone, il faut que tu viennes.
- D'accord. J'arrive, je suis là dans dix minutes.
Et elle raccrocha. Les regards intrigués de Ned et Peter étaient rivés sur elle.
- Je dois y aller. Ça avait l'air urgent... Je te rejoins ce soir, Peter ?
- Pas de problème, acquiesça le concerné. Tu me tiens au courant, d'accord ?
Elle hocha la tête et lui sourit, le remerciant du regard. Une fois de plus, Peter lui montrait qu'il était là pour elle. Comme toujours. Et cela lui faisait un bien fou. Savoir qu'elle avait une épaule sur laquelle se reposer en cas de besoin la soulageait au plus haut point.
- Attends, tu comptes t'y rendre comment ? demanda Ned. T'as dit à ton oncle que tu serais chez lui dans dix minutes. Mais il faut vingt minutes pour s'y rendre en bus.
- Je n'irai pas en bus. J'irai par les airs, répondit-elle nonchalamment.
Ned écarquilla les yeux puis se mit à rire. Anya sourit en coin. Elle leur fit un clin d'œil, les salua d'un petit geste de la main et partit en courant dans une rue adjacente. Peter et elle se rendaient toujours là lorsqu'ils avaient besoin de se changer pour enfiler leurs costumes en toute discrétion. La ruelle était en effet plutôt sombre et à l'écart des rues bondées du Queens. À l'écart des rues qu'empruntait leur bus, et donc de nombreux étudiants, qui auraient pu les reconnaître d'un simple coup d'œil.
La rue était, comme toujours, parfaitement déserte. Seul un chat tigré s'y trouvait, faisant tranquillement sa toilette en jetant des regards en coin à la nouvelle venue. Anya ne le dérangea pas longtemps. Elle eut juste à retirer son tee-shirt, ses chaussures et son pantalon pour se retrouver en tenue d'Araña. Elle avait pris l'habitude de toujours enfiler son costume sous ses vêtements pour pouvoir se changer plus vite en cas de besoin. Il n'y avait maintenant plus qu'à enfiler son masque, et le tour serait joué !
Une fois fin prête, elle glissa son sac à dos sur ses épaules, fléchit les jambes et tendit ses bras en l'air. Dès qu'elle appuya sur le bouton situé sur son poignet, un filament blanc jaillit des discrets bracelets en métal disposés par-dessus son costume. Le fil s'accrocha au sommet du toit du bâtiment se trouvant à sa droite et Anya put alors se propulser dans les airs, quittant la petite ruelle discrète dans laquelle elle venait de se changer. Le chat tigré cessa de faire sa toilette pour la regarder disparaître aussi rapidement qu'elle était venue.
Dix minutes plus tard, Anya se trouvait devant la porte de son appartement, aussi essoufflée que si elle avait couru un marathon. Elle tira avec empressement sur le bas de son tee-shirt, veillant à bien dissimuler son costume en-dessous. Il ne manquerait plus que son oncle le voit... Elle serait fichue si cela venait à arriver. Finalement, elle entra et fut surprise d'entendre son oncle discuter. Avec qui pouvait-il donc parler ? Elle referma soigneusement la porte d'entrée derrière elle et posa son sac dans l'entrée. Elle irait le ranger dans sa chambre plus tard, lorsque son oncle lui aurait expliqué ce qui n'allait pas.
- Je suis là ! s'annonça-t-elle.
- Je suis au salon.
Elle se dirigea donc vers cette pièce... Et manqua faire une crise cardiaque. Elle se figea dans l'encadrement de la porte, le regard rivé sur leur invité surprise. Un invité que son oncle n'avait à aucun moment mentionné. Les yeux écarquillés, elle ouvrit la bouche et la referma immédiatement après, comme un poisson hors de l'eau. Elle n'arrivait pas à en croire ses yeux. Était-il vraiment là, ou bien était-ce son imagination qui lui jouait encore des tours ? Quoi qu'il en soit, l'homme la regardait avec le sourire, les yeux brillant de larmes. Il s'était levé de la chaise sur laquelle il était assis, quelques instants plus tôt. Il semblait attendre une quelconque réaction de sa part. Réaction qui ne venait pas. Anya était tellement bouleversée qu'elle ne parvenait pas à prononcer un mot, ou à esquisser un simple geste. Ce qui était parfaitement ridicule. Qu'attendait-elle pour se jeter dans ses bras ?
- Eh bien... Je vais finir par croire que mon retour ne te fait pas si plaisir que ça, déclara l'homme qui lui faisait face dans un rire mi-gêné, mi-amusé.
- Papa ?
Clint hocha la tête. Comme si elle n'attendait que ce signal pour réagir et confirmer son identité, Anya courut se jeter dans ses bras. Elle enroula ses bras fins autour de la taille de son père, qui en fit de même pour la serrer contre lui avec force. Comme s'il ne voulait plus jamais la lâcher. Ils étaient enfin réunis. Une larme de bonheur coula sur la joue d'Anya, dont le sourire rayonnait. Son père était dans le même état qu'elle : un large sourire venait éclairer son visage, trop longtemps resté maussade. Sa tête était posée sur celle de sa fille, dont il humait l'odeur si familière et si douce à la fois.
- Je n'arrive pas à croire que tu sois là...
Anya finit par mettre fin à leur étreinte pour le regarder. D'un revers de la main, elle essuya les quelques larmes qui maculaient encore ses joues. Son père garda ses mains sur ses épaules, ne voulant pas rompre le contact.
- Comment as-tu... Ils t'ont laissé venir ? Tu es toujours en cavale ?
- Viens, allons nous asseoir. Je vais tout t'expliquer.
Anya hocha la tête et le suivit jusqu'au salon, où se tenait toujours son oncle. Il lui sourit et lui tendit un verre d'eau, qu'elle accepta volontiers. Elle allait peut-être avoir soif, si elle posait toutes les questions qui lui torturaient l'esprit depuis de longs mois... Elle s'assit sur le canapé, face à son père, qui opta pour une chaise. Gil s'éclipsa, les laissant en tête à tête. Elle ouvrait la bouche pour bombarder son père de questions lorsqu'il leva une main, la stoppant net dans son élan.
- Je sais que tu as des questions. C'est évident. Mais laisse-moi d'abord t'expliquer. Tu pourras me poser toutes les questions que tu voudras juste après.
Anya referma la bouche et hocha la tête en s'enfonçant dans le canapé, son verre d'eau à la main. Elle ne voulait pas contredire son père. En fait, elle était encore bien trop sonnée pour protester contre quoi que ce soit... Et beaucoup trop heureuse pour gâcher leur moment en agaçant son père. Ce dernier la regarda longuement, comme s'il voulait s'assurer qu'elle ne lui couperait pas la parole. Ce faisant, il passa sa langue sur ses lèvres et croisa une jambe par-dessus l'autre.
- Comme tu le sais, le gouvernement était à mes trousses depuis plusieurs mois.
Anya hocha gravement la tête. Oh oui, elle ne le savait que trop bien... Elle ne risquait pas de l'oublier.
- Il collait aux fesses du Captain, de Nat' et des autres, aussi. Tous ceux qui ont aidé Captain, en somme.
- Nat' ? Pourquoi est-ce que le gouvernement est à la poursuite de Natasha ? ne put s'empêcher de demander Anya, stupéfaite. Je croyais qu'elle était du côté de Tony...
- Natasha n'est jamais vraiment du côté de personne, s'amusa son père dans un petit rire. Elle a aidé Captain et le soldat à s'échapper.
Anya pencha légèrement la tête sur le côté, avant de boire un peu d'eau. Elle n'était pas au courant de ce retournement de situation... Et, même si elle retenait autant que possible le sourire fier qui menaçait de lui échapper à tout moment, elle ressentait une bouffée de gratitude et d'admiration pour la Veuve Noire. Tony devait sans doute encore avoir sa trahison en travers de la gorge...
- Comme tu le sais, on a été enfermés au Raft. Captain est venu nous libérer peu de temps après. On s'est enfuis, et on s'est rendus au Wakanda pour cryogéniser son ami Bucky.
- Quoi ? Au Wakanda ? Black Panther n'était pas contre vous ? Et pourquoi l'avoir cryogénisé ? Ce n'est pas Steve qui s'est justement retrouvé cryogénisé et qui, à son retour, ne connaissait plus le monde dans lequel il vivait ?
- Si, Anya, soupira Clint. Tu ne peux pas t'en empêcher, hein ?
Anya haussa les épaules en affichant un air innocent, tandis que son père riait. Ils échangèrent un regard complice. C'était tellement bon de se retrouver...
- Donc, à la demande de Barnes lui-même, nous l'avons amené au Wakanda et cryogénisé, le temps que le roi T'Challa ou sa sœur ne trouvent un moyen pour le... « déprogrammer ». C'est T'Challa lui-même qui nous a proposé de lui confier le sergent Barnes. Il lui a offert sa protection. Il sait qu'il est innocent, désormais.
Anya hocha la tête, les sourcils tout de même froncés. C'était à ne plus rien y comprendre... Lorsqu'elle avait vu son père pour la dernière fois, il se battait contre Natasha et contre T'Challa, lequel n'ayant qu'une idée en tête : venger la mort de son père en tuant Bucky de ses propres griffes. Elle avait manqué beaucoup de choses, visiblement...
- Et ensuite ? Qu'est-ce que vous avez fait ?
- On s'est cachés. Pendant plusieurs mois. On était des fugitifs, alors il fallait à tout prix rester loin de tout... Loin de vous. De nos familles et de nos amis. Mais Ross a réussi à nous contacter. Il a dit que nous risquions bien pire que la prison du Raft, si nous ne nous rendions pas immédiatement... Bien sûr, Captain l'a envoyé balader. Ross a alors brandi sa dernière carte : il nous a menacés, Scott et moi, de nous empêcher de voir nos familles respectives si on ne se pliait pas à ses exigences.
Clint soupira et passa une main dans ses cheveux bruns coupés courts. Il se pencha en avant, pliant ses avant-bras sur ses genoux. Son regard s'ancra dans celui de sa fille, qui put y lire tout l'amour qu'il lui portait.
- On s'est alors rendus, Scott et moi, après avoir négocié quelques petites choses, déclara Clint en levant un doigt. D'abord, ils ne devaient rien vous faire, vous laisser tranquilles, en dehors de tout ça. Ensuite, poursuivit-il en levant un deuxième doigt, ils ne devaient pas nous jeter en prison lorsqu'on se rendrait. Et enfin, ils ne devaient pas nous obliger à nous ranger à leurs côtés en signant ces foutus accords. Ross a accepté ces conditions. Il savait qu'il n'avait pas vraiment le choix s'il voulait garder un œil sur nous. Alors, on a trouvé un terrain d'entente.
Clint se renfonça au fond de son siège et rit nerveusement en détournant le regard.
- Scott a été assigné à résidence, et on lui a retiré son costume. Quant à moi...
Il se pencha légèrement en avant et souleva le bas de son pantalon, révélant un petit bracelet électronique, sur lequel il tapota du bout de l'index.
- On m'a placé un bracelet électronique, comme Scott. Une manière de toujours garder un œil sur nous... Si on franchit le périmètre délimité, qui n'est autre que celui de notre maison, les fédéraux débarquent. Si on fait quelque chose d'inhabituel, les fédéraux débarquent. En bref, on est emprisonnés sans vraiment l'être.
- En bref, Ross vous tient en laisse comme de fichus toutous, grogna Anya en serrant les poings.
- En bref, acquiesça Clint avant de se lever et venir s'asseoir à ses côtés sur le canapé. Il lui prit doucement la main, ayant vu ses poings se serrer.
- Ils ne peuvent pas vous faire ça. C'est injuste ! Tout ça parce que vous avez osé vous opposer à lui en voulant conserver votre liberté en tant que super-héros !
- Ils ont tous les droits, An'. On n'a pas notre mot à dire là-dessus. C'est déjà un exploit qu'ils nous aient autorisés à revenir chez nous.
- Oui, mais à quel prix ?
Clint grimaça et pressa délicatement sa main dans la sienne. Son autre main se leva et vint se poser sur l'arrière de sa tête, qu'il caressa tendrement, son regard plongé dans le sien.
- Anya, écoute-moi. Tout ce que je veux, c'est vivre à vos côtés. Vivre ma vie tranquillement avec ta mère, Cooper, Lila, Nathaniel et toi. Je ne demande rien de plus. Ces quelques mois passés loin de vous ont été un vrai supplice... Je ne pouvais pas vous contacter sans trahir notre position, je ne pouvais pas savoir comment vous alliez, quels progrès vous faisiez à l'école, et je ne pouvais pas vous serrer dans mes bras, ni vous dire à quel point je vous aime et à quel point vous me manquiez. Là, au moins, je peux faire tout ça. Et toi, tu peux reprendre ton vrai nom : celui de Barton. Anya Barton sonne tout de même mieux qu'Anya Corazon, tu ne trouves pas ?
- Va dire ça à maman...
- Maman est très heureuse de porter mon nom, figure-toi.
Anya se mit à rire, en même temps que son père, qui ne la quittait pas des yeux un seul instant. La jeune fille sentit des larmes de bonheur affluer. Entendre son père lui dire tout cela, lui dire qu'il l'aimait, même si elle n'en avait jamais douté, lui faisait le plus grand bien. C'était inespéré. Elle ne pensait pas le revoir de sitôt, alors le fait qu'il soit là, dans le Queens, dans l'appartement de son oncle, avec elle, la rendait ivre de bonheur.
Elle posa sa tête sur l'épaule de son père, qui glissa aussitôt son bras autour de sa taille et l'attira un peu plus contre lui pour l'embrasser tendrement sur le front. Ils restèrent ainsi un long moment. Peut-être une minute, peut-être dix, Anya n'en savait que trop rien. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne voulait pas que ce moment s'arrête. Si seulement elle possédait les pouvoirs de Némésis, elle aurait pu figer le temps, pour que ce moment dure éternellement... Soudain, elle se redressa et regarda de nouveau son père.
- Et Thor et Némésis ? Qu'en est-il de leur situation ? Ils sont considérés comme des fugitifs, eux aussi ?
- Oui, mais ils ne risquent pas grand-chose étant donné qu'on ne les a pas revus depuis Ultron.
Anya hocha la tête, soulagée. Au moins, sur Asgard, les deux Avengers ne risquaient pas de subir les contraintes de Thaddeus Ross. Et puis, même si elle n'aimait pas le secrétaire d'Etat, elle espérait pour lui qu'il serait assez intelligent pour ne pas la ramener en leur présence : s'opposer aux deux dieux était une très mauvaise idée. Elle sourit en coin en l'imaginant se prendre un coup de Mjölnir en plein visage, ou encore un coup d'épée. Ou bien un coup de griffes ou de crocs, étant donné que Nébuleuse ne serait sans doute pas plus enchantée que les deux dieux à l'idée de se retrouver avec un bracelet électronique à la patte...
- Je suppose que tu te doutes de la raison de ma visite, maintenant que je t'ai tout raconté.
Les paroles de son père ramenèrent Anya à l'instant présent. Elle fit mine de réfléchir quelques instants puis hocha la tête, l'air solennel. Cependant, sa réaction ne fut pas celle qu'escomptait son père... Au lieu de se réjouir, Anya grimaça et passa une main nerveuse dans ses cheveux, en se dandinant sur le canapé, gênée. Son père perdit son sourire et fronça les sourcils.
- Qu'y a-t-il ?
- Je...
Anya déglutit difficilement, de plus en plus mal à l'aise. Elle se mit à mordiller nerveusement sa lèvre inférieure. Elle se sentait tiraillée. D'un côté, elle mourait d'envie de suivre son père hors de la ville pour rejoindre leur maison de campagne, où le reste de la famille les attendait déjà. Elle avait tellement attendu ce moment ! Mais d'un autre côté... Elle ne pouvait se résoudre à partir. Elle s'était rapprochée de son oncle, qui était devenu plus important pour elle. Elle avait également des responsabilités, en tant qu'Araña. Et enfin... Il y avait Peter. Peter, qui avait toujours là pour elle, même lorsqu'elle s'était retrouvée perdue dans cette grande ville qu'était New-York et dans ce tout nouveau lycée qu'était celui de Midtown High School. Peter, qui comptait énormément à ses yeux. Elle ne pouvait pas l'abandonner. Leur séparation serait bien trop dure à encaisser...
- Anya, qu'est-ce que tu me caches ?
- Je ne peux pas venir avec toi.
Elle ferma les yeux, pour ne pas avoir à affronter le regard incrédule et choqué de son père. Elle n'imaginait que trop bien sa déception... Un silence de plomb s'était installé. Il ne dura que quelques petites secondes, mais qui s'apparentèrent à une éternité pour Anya.
- Comment ça ? Pourquoi tu ne pourrais pas venir ? Tout est en règle, An'. Le gouvernement ne...
- Ce n'est pas le gouvernement, le problème, le coupa doucement sa fille.
Elle rouvrit les yeux et se força à se tourner pour faire face à son père. Elle prit ses mains dans les siennes et les pressa doucement, en espérant qu'il comprendrait et ne se vexerait pas.
- Je meurs d'envie de rentrer à la maison, je t'assure ! Mais... Depuis quelques mois, beaucoup de choses ont changé. Je me suis fait des amis. Et plein d'autres choses. Je ne peux pas tout quitter comme ça...
Son père aurait pu répliquer quelque chose comme « tu pourras les prévenir avant notre départ », ou encore « tu pourras toujours les voir, de temps en temps ». Mais ce n'était pas le style de Clint Barton. Il avait compris quel était le problème. Après tout, il était son père. Il la connaissait. Et il était assez intelligent pour comprendre ce qui clochait. Et pour comprendre que sa fille ne changerait pas d'avis.
- Je ne t'obligerai en rien, Anya. Même si... Même si je me vois mal repartir sans toi.
- Je sais, papa. Ecoute, je... Je pourrais terminer mon année à Midtown, et rentrer à la maison l'année prochaine ? Ça me laisserait le temps de dire au revoir à mes amis et... Régler ce que j'ai à régler ?
Son père fronça les sourcils, et Anya devina qu'il se demandait ce qu'elle pouvait avoir de si important à régler. Cependant, il ne posa aucune question. Et elle l'en remercia mentalement pour cela. Il se montrait compréhensif. Elle ne pouvait pas en espérer moins venant de sa part. Clint avait toujours privilégié le bonheur de ses enfants, en dépit du sien. C'était l'une des nombreuses qualités qu'Anya admirait, chez lui. Lentement, il la rapprocha de lui et l'enlaça, lui faisant ainsi comprendre qu'il respectait sa décision et que cela ne l'empêchait pas de l'aimer. Anya répondit à son étreinte, soulagée et triste à la fois. Une boule obstruait douloureusement le fond de sa gorge. Il allait terriblement lui manquer... Tout comme ses frères, sa sœur et sa mère, qui devaient se languir de son retour. Elle était désolée de les décevoir. Comme s'il avait lu dans ses pensées, Clint murmura :
- Prends le temps qu'il te faudra, An'. On sera là pour toi. Toujours. Et puis, on peut s'appeler, maintenant...
Anya hocha la tête. Oui, ils pouvaient s'appeler. Ce serait toujours mieux que le silence radio de ces dix derniers mois...
- Je t'aime, papa.
- Je t'aime aussi, ma puce.
Anya sourit. Elle avait l'habitude de ce surnom, que son père lui donnait depuis qu'elle était toute petite, et qu'il continuait à lui donner, alors même qu'elle avait grandi et presque atteint l'âge adulte. Un peu d'amour ne faisait jamais de mal... Et elle allait certainement en avoir besoin vu ce qui l'attendait. Alors, elle resta dans les bras de son père, aussi longtemps qu'elle le put. Sans qu'elle ne le sache, son histoire était en train de s'écrire... Une histoire qu'elle ne risquait pas d'oublier, et qui marquerait le début d'une toute nouvelle vie. Une vie aussi palpitante que dangereuse...
Etttt voilà un nouveau chapitre émotif, sorry not sorry 😅 Il était nécessaire étant donné ce qu'il va se passer dans le prochain chapitre...
Avez-vous été étonnés de revoir Clint ? Les retrouvailles vous ont-elle plu ? Avez-vous été surpris par la décision d'Anya ?
Dans le prochain chapitre, le grand méchant arrivera enfin... Les choses sérieuses vont pouvoir commencer 😈
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