Chapitre 59 : Le tremblement de terre
Le 23 décembre…
Les vacances d’hiver venaient de débuter, la neige tombait à gros flocons, Noël était dans l’air et dans le cœur de tous les new-yorkais. La course aux cadeaux se poursuivait et les marchés de Noël illuminaient les soirées. Aujourd’hui, April Yoshima avait décidé de se balader avec sa mère, son petit frère, Caitlin et Olivia dans les magasins. Ils étaient à la recherche des dernières décorations pour le réveillon qui se déroulait d’ailleurs chez eux cette année.
« Qu’est-ce que tu en penses ? », demanda sa mère en lui présentant un casse-noisette à l’ancienne.
La jeune fille tourna la tête vers elle, scrutant l’objet avec attention. Il était en bois, magnifiquement réalisé. Il rendrait très bien sûr le haut de leur cheminée avec les chandeliers anciens qu’ils avaient trouvé.
« Il est super ! »
« Je vais en prendre aussi pour maman, elle adore les casse-noisettes », ajouta Caitlin en attrapant un dans le rayon.
« Hé venez voir ! Il y a de superbes nœuds et des cannes à sucre ! Je veux en mettre dans le sapin ! » les alerta Olivia dans le rayon d’à côté.
Le premier à réagir fut Keiji, 9 ans, qui se précipita vers ce dernier pour choisir les décorations avec la rousse.
« Keiji ! Attends-nous ! » ordonna Joyce avant de le suivre d’un pas pressé, suivie par April et Caitlin.
« Toujours aussi excité ce petit… » commenta Caitlin en riant.
April leva les yeux au ciel. Elle ne croyait pas si bien dire. Il lui en faisait voir de toutes les couleurs surtout quand c’est elle qui le gardait les mercredis après-midi.
« Apparemment, c’est de famille » ajouta l’Américano-Japonaise en souriant « Ta mère m’a dit que la mienne était toujours comme ça quand elles étaient petites. Donc autrement dit, ça vient d’elle. »
« Oh à mon avis, elle a aussi été influencée par nos pères. Mais tu verras ça demain, ils ont apparemment prévu de nous montrer quelques souvenirs, ça promet d’être drôle ».
« Trop génial ! »
Lorsqu’elles rejoignirent Joyce, Olivia et Keiji, ceux-ci avaient déjà sélectionné plusieurs types de rubans et de cannes à sucre. Leur choix fait, ils se décidèrent à payer pour aller ensuite dans un magasin de vêtements quand tout à coup, April s’arrêta devant une pile de verres en cristal. Ils n’avaient rien d’extraordinaire, en revanche, un mouvement avait attiré son attention. Elle avait cru percevoir une vibration, alors, durant quelques secondes, elle les observa avec précision. Rien ne se produisit.
« April, tu fais n’importe quoi… » chuchota-t-elle pour elle-même en secouant la tête, se sentant un peu ridicule.
Seulement, alors qu’elle allait repartir, un bruit retentit. Ces mêmes verres venaient de trembler, s’entrechoquant assez fort pour produire un son. Cette fois, elle sentit son cœur s’emballer. Au même moment, un grondement retentit sous ses pieds. Puis, tout bascula…
Au marché de Noël…
Cet après-midi, le marché de Noël de Manhattan avait attiré la foule. Il y avait du monde et c’était bien difficile pour Jayden de garder un œil sur sa petite sœur. Lexie était un vrai petit démon. Elle courrait partout sans l’attendre et arrivait à se dégager de sa main sans qu’il ne puisse la rattraper. Alors, pour remplacer son cousin, Lucy la suivait aussi vite qu’elle le pouvait. Après une bonne heure de promenade, Jayden parvint à la calmer en lui proposant une gaufre. Tous les quatre s’installèrent alors sous l’immense sapin autour d’une bonne tasse de chocolat chaud. Jayden en profita pour souffler un peu.
« Pffiou… et dire que c’est moi qui aie proposé aux parents de l’emmener au marché de Noël. Je ne pensais pas qu’elle puisse être aussi insupportable ».
Flashback : quelques heures plus tôt…
« Ma chérie, non, on ne peut pas y aller, papa et moi on doit préparer le réveillon chez tante Amy » avait décliné Hayden alors que sa fille faisait la tête.
Et le résultat avait été immédiat : Lexie avait tout de suite fondu en larmes. Son père avait immédiatement réagi, cherchant à la calmer, mais également à lui expliquer que ce n’était pas possible. Ça avait plus ou moins fonctionné. La petite fille aux jolies boucles brunes s’était arrêtée de pleurer, mais elle faisait quand même la tête.
« Vous savez, Lucy m’a dit qu’elle voulait y aller aussi et comme Caitlin passe la journée avec April, sa mère et son frère ainsi qu’Olivia et qu’Emilia et les autres ne sont pas là, elle est toute seule avec Jonathan. On pourrait y aller tous les quatre non ? » avait alors proposé Jayden pendant le déjeuner.
Un grand sourire avait fait son apparition sur le visage de sa sœur. Léo avait réfléchi quelques minutes avant de tourner la tête vers sa femme.
« Tu en penses quoi ? »
« Ça me semble être une bonne idée » répondit-elle, « Mais je veux que vous soyez rentrés à 17 h »
« OK pas de problème ! »
« Ouais !!! On y va !! » avait crié Lexie en descendant de sa chaise pour courir vers sa chambre prendre son manteau.
Retour au moment présent…
« Tu l’as cherché, il ne fallait pas proposer » le taquina son cousin en lui donnant un coup de coude.
« C’est ça, fous-toi de moi. En attendant, tu ne m’as pas dit si ça avançait bien avec… Rose. »
À l’entente de ce prénom, le jeune homme, qui buvait une gorgée de chocolat chaud, s’étouffa littéralement. Il toussa violemment pendant quelques secondes, les yeux mouillés de larmes tandis que Jayden lui mettait des tapes dans le dos.
« Bah alors, elle te fait autant effet que ça ? »
« Non… absolument pas »
« De qui vous parlez ? » fit une voix, les surprenant tous les deux.
Effet immédiat, Jonathan se mit à rougir jusqu’aux oreilles lorsqu’il reconnut la frimousse de sa sœur devant lui.
« Euh… d’une amie », tenta-t-il maladroitement.
Malheureusement, sa tentative fut bien vite réduite à néant lorsqu’il vit la silhouette qui se dirigeait vers lui.
Pdv Jonathan
Oh merde, non ! Pas maintenant ! Pourquoi elle est là ? Qu’est-ce que je dois faire ? L’ignorer ? Non, après il faudrait sans doute que je m’explique pour avoir fait ça et je ne pouvais pas encore me déclarer, on ne se connaissait que depuis deux semaines à tout casser. Bon, dans ce cas, il fallait que je reste calme et tout ira pour le mieux. À ce moment-là, Rose arriva à notre hauteur et nous salua.
« Salut les gars ! Comment ça va ? »
« Tiens salut ! » répondit Jayden « Bien et toi ? »
« Bonjour, toi aussi tu aimes les marchés de Noël ? » répondis-je également.
« Oui j’ai toujours adoré ça. Je trouve que l’ambiance de Noël est magique ».
« Oui, les filles aussi c’est pour ça qu’on a décidé de les y emmener », ajoutais-je en désignant Lucy « Au fait, je te présente ma petite sœur, Lucy »
Rose esquissa un magnifique sourire avant de faire rapidement connaissance avec Lexie et elle, puis se tourna vers moi.
« Je peux venir avec vous pour la suite ? »
À cette question, je sentis mon cœur m’emballer. Il fallait évidemment que j’accepte.
« Si tu veux, pas de soucis », répondis-je, en essayant de cacher mon excitation.
Ensuite, je ne vis même pas passer les heures. Jayden marchait devant les filles et on les suivait tout en discutant, s’arrêtant à quelques stands. Puis, on décida de monter en haut du plus proche immeuble, ouvert pour l’occasion afin de voir les décorations de Noël et l’immense sapin du marché. Pressés par les filles, Jayden et elles changèrent d’étage pour aller voir les miniatures. Pour ma part, je ne pouvais pas m’empêcher de la détailler du regard. Elle était vraiment belle. Ses cheveux, ses yeux, ses mains. Tout. Je n’avais jamais ressenti ça avant à part pour une fille de mon collège il y a deux ou trois ans. Là, c’était complètement différent et je ne savais pas quoi faire ni quoi penser de ces sentiments. Il faudrait peut-être que je demande conseil à papa. Je connaissais son histoire avec maman et pour moi, leur couple était un modèle.
« Qu’est-ce qui se passe ? » demanda tout à coup Rose en m’interrompant.
Son air inquiet et le ton avec lequel elle avait posé sa question me firent comprendre que quelque chose n’allait pas. Soudain, tout se mit à trembler autour de nous. Les gens se mirent à hurler, tombant sur le sol sans ménagement, essayant de se protéger et de s’éloigner des fenêtres. Pour ma part, je saisis Rose par la main et la tira en avant – avec difficulté — jusqu’à trouver un pan de mur solide à proximité pour m’abriter contre ce dernier.
« Qu’est-ce que c’est que ça ?? » cria Rose par-dessus le bruit pour se faire entendre.
« Un tremblement de terre ! Accroche-toi bien !! »
Tout tremblait autour de nous et des craquements sinistres retentissaient de tous côtés. Tout ce qui était dans la pièce avait rejoint le sol, se brisant sous le choc. Je priais intérieurement pour que l’immeuble ne cède pas et que tout s’arrête très vite. Malheureusement, un grondement plus fort nous surprit et tout à coup, l’immeuble se mit à tanguer dangereusement. Les hurlements redoublèrent d’intensité. Mes oreilles sifflaient, tout mon corps était tendu et j’essayais de m’accrocher autant que je pouvais, protégeant Rose de l’explosion des lustres et des éclats de verre. J’avais la trouille oui, mais sur le moment, ma plus grande peur était que l’immeuble s’effondre. CRAC ! Tout à coup, je me sentis tomber en arrière. J’étais de plus en plus attirée vers le bas, écrasée par le poids de Rose. Et pourtant, je me tenais toujours à cette poutre en marbre avec elle. Il ne me fallut pas longtemps avant de comprendre qu’une partie de l’immeuble venait de céder. Plusieurs personnes lâchèrent et tombèrent dans le vide, passant à travers les fenêtres. Voyant la scène, je me décidais à agir. Bientôt, la gravité nous emporterait avec elle ! Il fallait faire quelque chose ! J’avisais soudain un meuble, cloué dans le mur. Il se trouvait à côté de nous, derrière la poutre. On pouvait s’y tenir à deux.
« Rose ! Passe de l’autre côté ! Attrape la poignée du meuble ! »
« Je ne peux pas ! Je ne vais pas y arriver ! »
« Si ! Tu peux le faire ! De toute façon, on ne va pas avoir le choix ! On est en train de tomber tous les deux ! »
Elle pleurait, elle hurlait, mais pour autant, je savais qu’elle était encore en pleine possession de ses moyens. Et j’eus raison, en voyant que ça devenait dangereux, elle me lâcha et sauta. Elle attrapa la poignée à la volée pour éviter de glisser et se positionna à l’aide de ses pieds contre la poutre en marbre.
« À toi Jonathan ! » fit-elle en me tendant la main.
Je tentais de faire pareil, mais la pente était trop raide. Je me sentais glisser sans pouvoir me rattraper à quoi que ce soit et tombais jusqu’à la fenêtre. Ma tête heurta le verre de plein fouet et ce fut le trou noir. Seule sa voix me parvint avant de sombrer dans les ténèbres…
« JONATHAN !!! »
***********************************
Au même moment, chez Amy et Donnie…
Lorsque le tremblement de terre avait commencé, le couple ainsi que Léo et Hayden étaient dans la cuisine en train de préparer les buches de Noël. Amy avait immédiatement déployé une barrière afin de protéger sa maison, mais également les autres, décollant de quelques centimètres au-dessus du sol pour ne pas tomber. Les secousses s’arrêtèrent enfin après dix minutes d’angoisse. Tous demeurèrent figés quelques secondes, le temps de vérifier que c’était bel et bien terminé. Hayden, pour sa part, avait les yeux rivés sur son téléphone, là, à quelques mètres d’elle.
« C’est bon, je pense que c’est fini… » murmura Donnie en regardant autour de lui.
Le signal était donné. Hayden se jeta sur son téléphone, pianotant dessus en vitesse pour appeler son fils. Elle attendit, le cœur battant, le regard rivé sur son mari. Lui aussi attendait, la mâchoire serrée. Les secondes lui parurent une éternité. Puis, elle tomba sur son répondeur.
« Oh non… non… » gémit la brune en commençant à faire les cent pas dans tous les sens « Pourquoi il ne répond pas ? Pourquoi… ? »
Voyant qu’elle paniquait, Léonardo la rejoignit et s’empressa de la rassurer.
« Chérie calme-toi, je suis sûr qu’il va bien et Lexie aussi d’accord ? » demanda-t-il en la prenant dans ses bras.
Hayden hocha la tête, essayant de s’en convaincre, mais le fait est qu’elle était tendue. Tout comme Donnie et Amy, mais cette dernière ne perdit pas plus de temps.
« Bon, ça ne sert à rien d’essayer de les appeler, je préfère les contacter directement », murmura-t-elle.
Aussitôt, ses yeux s’illuminèrent, son corps se mit à changer, prenant sa forme d’elfe. Elle activa immédiatement son pouvoir de télépathie, l’étendant à Raphaël et Jade pour l’instant ainsi qu’à ceux présents dans la pièce.
Il y a quelqu’un ? demanda-t-elle par l’esprit.
Amy !
Raphaël tout va bien ?
Oui, pas de blessés, on était sur la route pour rentrer à New York après la visite chez les grands-parents de Jade. Par contre, on est coincés dans un carambolage. On avance plus, mais je pense qu’on va être évacués.
Ouf… soupira Léo
Tant mieux, restez joignable, je vois si les autres vont bien !
Reçu !
Mikey et Andy allaient bien aussi, ainsi que les enfants, mais ils étaient inquiets pour Olivia, en sortie aujourd’hui avec Joyce, April, Keiji et Caitlin. Amy coupa donc court pour se concentrer sur eux. À son plus grand soulagement, elle eut rapidement une réponse.
Maman !
Caitlin ! Tout va bien ma puce ?? ne put s’empêcher de demander Donnie.
Non, ça ne va pas du tout ! Joyce est blessée et Olivia est coincée sous les décombres ! L’immeuble va s’effondrer, j’essaie de le maintenir, mais je ne tiendrais pas longtemps ! Aargh…
Elles sont conscientes ? demanda Léo.
Non, elles ne se réveillent pas, je crois qu’elles se sont cogné la tête ! April et Keiji sont avec moi ! Faites vite, je vous en prie !
On arrive ma chérie ! Où êtes-vous ?
Dans les galeries souterraines juste sous le Rockefeller Center ! J’ai réussi à faire pousser une plante vivace assez grande pour maintenir la structure en place, mais je ne tiendrais pas longtemps !
On arrive ! Tiens bon !
La mutante coupa la communication. Pendant qu’elle parlait avec elle, Léo avait eu le temps de reprendre sa véritable forme. Donnie disparut dans son labo pour en ressortir cinq minutes plus tard, vêtu de sa combinaison, ses armes et son bandana violet. Hayden fit de même et tous enfourchèrent leurs motos pour se mettre en route. Durant ce temps, l’elfe tenta de contacter Jonathan, Jayden ou même Lucy, mais personne ne répondait. Elle essayait de ne pas angoisser, mais c’était peine perdue. Surtout lorsqu’elle en fit part aux autres. Léonardo prit alors les choses en main. Hayden et lui, iraient chercher Joyce et les enfants tandis qu’Amy et Donnie iraient du côté du marché de Noël. D’ailleurs, la blonde contacta Daïto déjà pour le rassurer, mais aussi pour obtenir des informations sur la procédure à suivre. Finalement, il leur recommanda de se regrouper à la base militaire, les civils évacués étant conduits là-bas, le temps de sécuriser la ville et les bâtiments endommagés.
Parfait, dans ce cas, je vais prévenir les autres qu’ils te rejoignent là-bas et on te tient au courant pour les enfants et Joyce
Reçu
Comme convenu, Amy prévint les autres avant de foncer jusqu’au marché de Noël avec son mari. Là-bas, le sapin s’était effondré, tuant au passage plusieurs personnes. De nombreux blessés jonchaient le sol. Le couple traversa le marché en long, en large et en travers, cherchant désespérément les enfants, mais ils ne les trouvèrent pas.
« Où sont-ils bon sang ? »
« Peut-être qu’ils se sont cachés quelque part ou qu’ils sont déjà à la base ? » proposa Donnie.
« Je l’espère… en attendant, on va dire aux gens bien portants et qui peuvent encore marcher de s’y rendre et je vais transporter les autres moi-même »
« Ça marche », confirma-t-il avant de s’éloigner, alertant des petits groupes de personnes qu’il fallait rejoindre le camp militaire à la sortie de la ville.
Durant une trentaine de minutes, le couple aida les passants et les blessés, tout en cherchant leurs enfants des yeux. Malheureusement, aucune trace d’eux. Amy avait beau essayer de les contacter, personne ne répondait et elle n’arrivait pas à les localiser. Ils n’étaient pas à la base militaire, ni là, alors où étaient-ils ? Étaient-ils aussi en danger ? Personne ne savait et tous s’en inquiétaient…
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