Chapitre 32: La jumelle maléfique
Les habitants applaudissaient, soulagés, heureux de voir que les mutants géants avaient été mis hors d'état de nuire par Amy et les tortues. Pour la première fois depuis des années, les tortues étaient enfin au grand jour et étaient remerciées pour ce qu'elles avaient accompli. Les New-yorkais, à présent, leur serraient la main sans une once de peur. Ils étaient reconnaissants et c'était tout ce qui comptait. Les filles aussi étaient entourées et félicitées. Pourtant, Amy semblait ailleurs. Quelque chose la perturbait. Les yeux tournés vers le ciel, elle tentait de comprendre pourquoi elle n'arrivait pas à se réjouir. Alors que Donnie serrait des mains, il remarqua son air soucieux et inquiet. Il fronça immédiatement les sourcils. Vu l'état dans lequel elle était, ce n'était peut-être que la fatigue après tout. C'est là qu'un son retentit. C'était comme de l'électricité dans l'air. Un souffle puissant tout autour d'eux. Petit à petit, la joie des habitants redescendit. Ce n'était pas terminé. Quelque chose arrivait et c'était puissant.
«Qu'est-ce qui se passe ?? » demanda une femme près de Léonardo.
«Ne bougez pas... » fit ce dernier en sortant ses katanas, méfiant.
Les ninjas et les filles restaient sur leurs gardes. Amy, de son côté, réactivait ses pouvoirs, bien qu'épuisée par le combat avec les mutants. Le souffle d'air continuait de se promener autour d'eux avant de s'arrêter net. Amy baissa les poings, déconcertée. Peut-être qu'elle avait été trop paranoïaque ? Soudain, quelque chose descendit du ciel et apparut devant elle. Une femme de sa taille, cheveux noirs courts, les même yeux, la même apparence. Seul son sourire était différent. Un sourire mauvais.
«Qu'est-ce que... ?? » demanda Léo.
La jumelle avança une de ses mains jusqu'à effleurer la poitrine d'Amy. Celle-ci ne comprit pas tout de suite ce qu'elle faisait jusqu'à l'apparition d'une sphère noire dans la paume du double. Tout à coup, la blonde fut violemment projetée en arrière sur plusieurs mètres avant de s'encastrer dans un mur de béton. Autour d'elle, tout le monde avait sursauté. Ils étaient tous choqués par ce qu'ils venaient de voir surtout les autres membres du groupe. Ils ne disaient rien, ils n'arrivaient pas à réagir. Ils avaient seulement les yeux rivés sur Amy, à genoux au sol, crachant du sang après s'être extirpée du mur. Son pouvoir de guérison faisait son affaire mais c'était sans compter sur la jumelle, apparue de nouveau devant la mutante, alors qu'elle se relevait. Cette fois, Donnie réagit.
«Amy !! »
Trop tard. L'inconnue venait de lui enfoncer une main dans la cage thoracique, empoignant son cœur pour le compresser.
«Ça fait mal hein ??...» demanda l'inconnue dans un sourire carnassier «Je sais que tu peux guérir mais...Si je serre encore et...encore...Tu penses que ton coeur va repousser ? »
Amy s'accrochait à son bras, tentant de lui faire lâcher prise mais, elle perdait petit à petit connaissance, le corps secoué de violents spasmes et de hoquets. Du sang, s'écoulait de sa bouche. Autour des deux jeunes femmes, la foule s'était réfugiée dans les magasins ravagés et le petit groupe les rejoignit sans perdre une seconde, les encerclant toutes deux, armes en mains.
«Qui es-tu ?? » demanda Raphael en lui lançant un regard noir.
«Je m'appelle Zura. C'est tout ce que vous avez besoin de savoir pour le moment...»
«Lâche-la. Lâche-la tout de suite » ordonna Joyce en faisant quelques pas en avant.
Zura promena son regard sur les tortues puis les filles avant de rejeter la tête en arrière, prise d'un fou rire incontrôlable. Déconcentrés, aucun d'eux ne sut quoi faire à part attendre le bon moment. Pour l'instant, leur ennemie n'avait pas l'air de resserrer son emprise sur Amy si bien qu'elle tenait bon, respirant du mieux qu'elle pouvait, malgré l'atroce douleur qu'elle subissait. Lorsque Zura reprit un air plus calme – même si ses yeux trahissaient sa folie -, elle reporta son attention sur sa proie. Elle la regarda dans les yeux avant de s'approcher d'elle, jusqu'à être collée à son visage et murmura.
«Je ne veux pas te combattre dans cet état pauvre petite mutante...Je vais attendre que tu ais reprit toutes tes forces. Mais au vu de ma facilité à te blesser en quelques secondes, sache que tu as de grandes chances de ne pas survivre la prochaine fois. Je n'étais pas à mon maximum...»
Son petit discours terminé, elle retira sa main ensanglantée de la poitrine d'Amy, y laissant un trou béant avant de la jeter comme une vulgaire poupée de chiffon, non loin d'eux. Puis elle disparut, comme elle était arrivée. Aussitôt, tout le monde lâcha ses armes et ces dernières rejoignirent le sol avec un bruit métallique assourdissant. Les tortues se précipitèrent sur leur amie, paniquées. Amy était par terre, une main sur la poitrine pour tenter de cacher le trou qui s'y trouvait. Elle respirait avec difficulté, hoquetant à plusieurs reprises, la bouche pleine de sang. Non, elle n'allait pas mourir mais ça faisait suffisamment mal pour qu'elle inquiète ses amis. Arrivé le premier à ses côtés, Donnie lui suréleva la tête d'une main et la prenant dans ses bras de l'autre afin que les microbes ne viennent pas couvrir sa blessure.
«Hé...Hé ça va aller...Respire...» essayait de la rassurer Léo par le même coup.
Amy hocha la tête, les yeux mouillés de larmes. La douleur était insupportable mais lorsqu'elle tourna la tête vers Donnie, elle se sentit tout de suite un peu mieux.
«Je... » parvint-elle à articuler.
«Ne parle pas surtout. Laisse agir la guérison » fit ce dernier en attrapant la main, celle qui recouvrait sa blessure «Laisse-moi voir...»
La blonde secoua la tête, s'agitant par le même coup.
«Je...ne...veux...pas...Non.. »
Voyant qu'elle bougeait beaucoup trop, le ninja laissa tomber, la calmant du mieux qu'il pouvait.
«Ok ok...C'est rien d'accord ? Calme-toi »
«Donnie elle perd trop de sang...» fit Hayden, en regardant autour d'elle.
«Passe moi quelque chose vite. Un bout de tissu n'importe quoi...»
La brune chercha autour d'elle, avisant un instant d'arracher un bout de son costume mais au vu des saletés qu'il y avait dessus, ce n'était pas judicieux. Tout à coup, elle se souvint de la trousse de secours que Joyce l'avait forcée à prendre avec elle. Elle ouvrit un pan de sa veste et la sortit de sa poche, l'ouvrant à la va-vite. Bingo ! Du tissu stérile ! Pressée, elle le coupa à la vite et le tendit à Donnie, lequel reporta ensuite son attention sur sa petite-amie.
«Ok...Alors, je ne vais pas regarder, je te promets mais il faut que je couvre ta blessure avec ça d'accord ? »
Amy hésita un instant avant de hocher la tête et de lever quelques doigts. Doucement, le mutant abaissa la main vers sa poitrine et détourna la tête. La jeune fille le guida alors et lui fit placer le tissus sur son thorax. Lorsque la matière entra un contact avec la plaie, elle laissa échapper un cri de douleur, chose que les filles eurent bien du mal à supporter. Jade, prise de nausées à cause de tout ce sang, se releva en titubant et s'éloigna, recrachant tout le repas de ce midi.
«J'y vais les gars » prévint Raph en allant rejoindre sa protégée pour la soutenir.
«Dés...Désolé...» murmura Amy.
«Ne t'excuse pas ma belle. Tu ne pouvais pas prévoir ce qui allait arriver. Repose-toi » répondit Andy, les larmes aux yeux en lui attrapant la main «On sera là quand tu te réveillera »
«Ouais tu peux compter là-dessus » ajouta Mikey.
«Rien à ajouter. Pour l'instant, tu as bien mérité un peu de repos » fit Léo à son tour.
«Ok... »
Hayden et Joyce se contentèrent de l'embrasser sur le front avant que la jeune fille ne regarde Donnie.
«Je vais...encore...te faire...faire...des cauch...cauchemars...» grimaça-t-elle, inquiète.
Donnie esquissa un faible sourire. Même dans cet état-là, elle s'inquiétait pour lui et elle faisait même des vannes. Elle ne changerait jamais.
«T'inquiète, tu te feras pardonnée avec des séances d'hypnose et des nuits ensemble et ça ira...»
Bonne idée. De toute façon, elle savait qu'il allait en avoir besoin. Amy acquiesça de la tête avant de tomber dans les vapes...
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Pdv Amy
J'entendais un bruit régulier. Une machine ? Est-ce que j'étais à l'hôpital ? Non sans doute pas...Pourquoi j'étais là au fait ? Que se passait-il ?? Soudain, tout me revint en mémoire y compris la douleur. La machine s'affola tout à coup, bipant de plus en plus vite jusqu'à devenir incontrôlable. Tout à coup, je me redressa, le cœur battant à tout rompre, je n'arrivais pas à respirer. Qu'est-ce qui se passe ?? Qu'est-ce qui se passe ?? D'un geste de la main, je retirais mon masque à oxygène et le posa devant moi, tentant de reprendre une respiration normale mais je n'y arrivais pas. Je savais ce que c'était. Une crise de panique...C'était une crise de panique.
«Allez calme-toi...Calme-toi, tout va bien... » murmurais-je pour moi-même, tout en essayant de calmer les battements de mon cœur.
Petit à petit, je parvins à me maîtriser et je pus, de nouveau, respirer longuement. Ce n'était pas la première fois que j'en faisais mais c'était la première fois qu'elle était aussi violente. Soudain, je me rappelais de ma blessure. Je m'empressais d'ouvrir ma mon t-shirt et de vérifier. Il n'y avait plus rien. Rien du tout. Comment cela se faisait ? Et où était les autres ? J'étais chez Thomas alors peut-être qu'ils étaient là également. Prudemment, je rejeta la couverture en arrière et bougea une de mes jambes pour me lever. Un gémissement sonore sortit de ma bouche et je ne pus m'empêcher de jurer.
«Ah putain de merde ! »
J'avais des courbatures partout. Ça faisait toujours aussi mal. Comme la dernière fois où j'avais trop dépensé d'énergie. Seulement cette fois, bonne nouvelle, j'arrivais à marcher. Dans le couloir, tout était calme mais j'entendis des éclats de voix au rez-de-chaussée. Sans plus attendre, je descendis, en t-shirt, short de nuit, pieds nus. Mis à part les courbatures, je me sentais bien. En bas, dans le salon, mon parrain était attablé avec Léonardo et Donnie. Ils semblaient parler de quelque chose d'important et de grave aussi. Seulement, en me voyant, leur air sérieux fut vite remplacé par un grand sourire. Ils se levèrent tous trois pour me rejoindre. Pour ma part, je fis directement un câlin à Donnie avant de me tourner vers mon parrain et mon meilleur ami.
«Comment tu te sens ? » demanda Thomas en me scrutant.
«J'ai mal partout mais sinon tout va bien. J'ai dormi combien de temps ? »
«24h. Un temps de sommeil raisonnable par rapport à ta blessure »
J'acquiesçai. Vu ce que j'avais subi, je n'étais pas vraiment étonnée par le tour de cadran que j'avais fait. Mais à présent, deux questions me trottaient dans la tête : qui était cette fille et surtout de savoir si les filles et mes amis allaient bien ?
«Où sont les autres ? » demandais-je.
«On a attendu tant qu'on a pu mais certains étaient épuisés alors ils ont décidé de rentrer » m'expliqua Léo.
«Je comprends vous en faîtes pas, c'est gentil à vous d'être restés »
«Pour ma part, je t'avais dis que je serais là à ton réveil donc me voici » ajouta Donnie en me serrant la main.
Je lui fis un baiser sur la joue avant de me tourner vers mon parrain, tout à coup plus sérieuse. Je voulais savoir s'ils avaient des informations sur cette chose.
«Est-ce que vous avez appris des choses durant mon rétablissement ? » demandais-je en allant m'asseoir sur une chaise.
Les garçons me rejoignirent ainsi que Thomas, après m'avoir servi un énorme verre de jus d'orange frais et des toasts. Lorsqu'il les posa devant moi, mon ventre émit un gargouillement significatif et je me rendis compte que je mourrais de faim en fait. Sans attendre, je me jetais sur mon petit-déjeuner alors que Thomas s'asseyait en face de nous.
«Oui. Justement. On en parlait avant que tu ne descendes. Après que vous ayez débarqué ici hier soir, je t'ai soigné et j'ai trouvé un bout d'ongles sur toi. J'ai fais des analyses dessus et elles sont tombées. Celle qui s'est présenté sous le nom de Zura est disons, une copie de toi.... »
A cette révélation, je manquais de m'étouffer avec un bout de tartine. Comment ont-ils fait ??
«Comment est-ce possible ?? »
Thomas fit la moue et secoua la tête, visiblement très inquiet.
«Lorsque tu as été séquestrée comme tu le sais, les hommes Tashiro et Shredder t'ont prélevé beaucoup de sang et d'énergie. Pour honorer sa promesse envers les kraangs, effectivement Shredder avait ouvert le portail pour eux mais lui, ce qu'il voulait, ainsi que Tashiro, c'était de créer une arme sans foi ni loi. Ils ont réussi. Son corps n'est pas de chair mais d'acier. C'est un robot. De ce fait, elle n'a pas de sentiments positifs. Elle te ressemble, elle a les même pouvoirs. Cependant, elle est différente : sa puissance est supérieure à la tienne »
«Alors la météorite avait raison. Il y avait bien un ennemi qui allait arriver....Qui pourrait bien tous nous menacer... » répondis-je, l'air grave.
«Oui...Et nous l'avons rencontrée. Mais d'après moi, sa puissance est uniquement liée au fait qu'elle soit seule et sa noirceur. Autrement dit, tu as deux avantages contrairement à elle. Tu as juste à t'entraîner davantage » exprima Léo en me regardant.
«Oui. L'ennui c'est qu'à présent, je manque de temps mais je vous promets de faire de mon mieux. Hors de question que je revive ça...» fis-je en frissonnant, me rappelant la douleur et la sensation désagréable de sa main dans ma cage thoracique.
«Ça tombe bien, nous non plus. Mais pour le moment, on va se reposer, continuer d'être vigilants et de s'entraîner » confirma Donnie en me prenant la main.
«Ça me va ! » fit-elle en croquant dans un toast «Ce soir, c'est grosse bouffe, j'ai besoin de reprendre des forces ».
«Pas de problème ! Soirée au repaire. Je pense qu'on l'a bien mérité ! » s'exclama Léonardo en se levant «On t'a apporté des affaires de rechange au fait »
Oh trop bien merci ! J'avoue que je prendrais bien une douche là. Je me sentais sale et surtout ça me ferait du bien après 24h de sommeil.
«Oh Dieu merci ! Je me douche et après on rentre ! » répondis-je en sautant sur mes jambes.
Un geste que je n'aurais pas dû faire évidemment. Je le regretta de suite lorsqu'une douleur lancinante me monta des mollets jusqu'au dos.
«Aie....Aie...Raah...J'aime pas les courbatures c'est chiant... » gémis-je en riant nerveusement.
«Ouais mais c'est surtout très drôle de te voir marcher comme une vieille dame... » se moquait Donnie.
Je ne répondis même pas, préférant le frapper à l'épaule tout en me dirigeant vers la salle de bain. L'eau chaude me fit un bien fou et après une longue douche, mes courbatures avaient toutes disparues. Je m'habilla rapidement et rejoignit les garçons. On partit immédiatement pour mon appartement. J'y retrouva les filles bien entendu mais surtout mes affaires. L'après-midi fut calme. Je tentais de me reposer et Donnie aussi. Même si on était tous inquiets de la suite des événements, ce petit temps de repos faisait du bien.
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