Tous regardaient Donnatello, l'air grave. Si l'île coulait alors ça voulait dire qu'eux aussi, s'ils ne trouvaient pas vite un moyen de retour.
 
«On a combien de temps ? » demanda Léo, inquiet.
 
«Deux, trois jours tout au plus... »
 
«Ça nous laisse peu de temps pour réfléchir à comment rentrer... » commenta Raphael.
 
«Merci de souligner cette évidence Raph... » répondit Mikey, dépité.
 
Le concerné ne répondit pas. Ce n'était pas vraiment le moment. Comme ses amis et ses frères, cela ne lui plaisait pas beaucoup d'imaginer se retrouver au milieu de l'océan sans ressources. D'accord, il savait nager mais il ne tiendrait pas longtemps. Tout comme les autres. Alors il se contenta de s'asseoir par terre, tête baissée vers le sol pour réfléchir. Donnie faisait de même tout comme les filles. Durant une bonne dizaine de minutes, ils demeurèrent immobiles, perdus dans leurs pensées. Tout à coup, Hayden prit la carte des mains de Léo, la scrutant avec attention. Elle semblait chercher quelque chose des yeux. Quand enfin elle le trouva, ses yeux s'illuminèrent.
 
«Je sais comment on va rentrer ! » s'exclama-t-elle, toute contente.
 
Voyant l'expression de ses amis, la brune s'empressa de montrer du doigt un endroit sur la carte, s'empressant d'expliquer.
 
«C'est à cet endroit-là que se trouve la tombe du capitaine de Nemo. Quelque part sur l'île, il y a le Nautilus. C'est comme ça que nous allons retourner à Hawaï»
 
«Mais oui le Nautilus ! Jules Verne en parle dans son roman. L'endroit où est caché le Nautilus est inscrit dans son journal et évidemment, le Capitaine n'aurait jamais laissé son journal ailleurs qu'avec lui» s'exclama Amy «Bien joué Hayden ! »
 
«Le pouvoir de la littérature peut sauver des vies ! » fit cette dernière en souriant de toutes ses dents.
 
«Ma belle, tu es géniale ! » fit Léo en regardant l'endroit indiqué sur la carte «Elle n'est pas loin apparemment...On y va, on trouve le journal puis le Nautilus »
 
«Parfait on fait comme ça ! » fit Donnie à son tour «En route ! »
 
Sur ce, le jeune homme prit la main d'Amy et suivit Léo, en tête avec Hayden. Comme il l'avait constaté, ils n'étaient effectivement pas loin de la grotte. Ils n'eurent aucun mal à la trouver d'ailleurs. Une énorme arche en pierre et un symbole en symbolisait l'entrée. En revanche, ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'était la taille du passage. Elle était minuscule. Aussitôt, les garçons grimacèrent, se regardant un instant avec de baisser la tête vers les filles. Les trois concernées secouèrent la tête, comprenant sans mal ce que cela voulait dire.
 
«Bon...Ca va être à la plus petite d'y aller... » confirma Amy «Et ça va se jouer entre Andy et moi.. »
 
«Cherche pas, je suis la plus petite, je fais 1m60 » répondit la rousse en retirant sa veste et en la tendant à son amie.
«C'est peut-être pas une bonne idée... » commenta Mikey, quelque peu inquiet pour sa préférée.
 
«T'en as une meilleure ? Il n'y a que moi qui puisse y aller donc j'y vais » répondit Andy en s'attachant à la liane que lui tendait Léonardo.
 
Elle fit un noeud solide autour de sa taille avant que les garçons ne se placent devant l'entrée, la liane en mains. Andy prit une grande inspiration, la lampe de torche et se mit à plat ventre. Quelques secondes plus tard, elle avait disparu à l'intérieur, sous le regard des autres.
 
Pdv Andy
 
C'était humide là-dedans. Il y a de la végétation et le passage est étroit mais j'ai suffisamment de place pour avancer en rampant. Je n'avais pas peur mais je n'étais tout de même pas sereine. En revanche, l'inquiétude de Mikey m'avait beaucoup touchée. Il était vraiment adorable. Plus le temps passait, plus je l'appréciais. Je ne savais pas si c'était réciproque mais pour l'instant, j'étais aux anges.
 
«Andy ? Tout se passe bien là-dedans ? » demanda Léo depuis la sortie.
 
Sa voix m'avait sortie de mes pensées. Une bonne chose d'ailleurs car à vrai dire, ce n'était pas le moment de penser à autre chose qu'à ma petite mission.
 
«Oui ça va ! » répondis-je en continuant d'avancer.
 
Quelques mètres plus loin et je pus sortir du passage, arrivant dans une immense salle souterraine remplie de vieux objets et statues. Il y avait des piliers en marbre également. Ils étaient magnifiques mais je n'avais pas vraiment le temps de les admirer. Ma tâche principale consistait à trouver le capitaine Nemo. Et je ne mis pas longtemps. En me retournant, je me retrouvai nez à nez avec un squelette. Je poussa un cri de surprise, le cœur jouant les tambours.
 
«Ça va ??! » questionna Mikey d'en haut.
 
«Tout va bien oui...Je viens juste de trouver le capitaine...Beurk...! »
 
Je pris quelques secondes pour reprendre un rythme cardiaque normal avant d'observer attentivement le squelette. Ce dernier tenait un vieux livre avec une reliure en cuir dans ses mains. Délicatement, je lui écarta les doigts et prit le journal.
 
«Je l'ai ça y est ! » m'exclamais-je aussitôt, fière de moi.
 
De là-haut, j'entendis leurs acclamations. J'allais remonter à la surface quand tout à coup un grondement retentit. Un tremblement de terre ? Le sol se mit à trembler sous mes pieds et des craquements menaçants retentirent.
 
«Les gars... ? »
 
«Remonte tout de suite ! » hurla une voix.
 
Il ne fallait pas m'en dire plus que je m'engouffrai déjà dans le passage tandis que derrière moi, de gros blocs de pierre s'écrasaient au sol dans un fracas assourdissant.
 
«Merde... !"

Je remontais aussi vite que je pouvais mais avec un bras en moins et sans pouvoir utiliser mes genoux, j'étais désavantagée. Heureusement pour moi, les garçons tiraient sur la liane et alors que le passage se rétrécissait, Mikey m'attrapa de justesse. On se jeta tous à terre, évitant le nuage de poussière et de débris qui faisait suite à l'éboulement. Ce n'est seulement que quelques minutes plus tard, qu'on se redressait, soulagés. Pour ma part, je tenais encore le journal du capitaine contre ma poitrine, les jambes encore tremblantes.
 
«Ouf...C'était moins une... » lançais-je en m'étirant un peu, le dos en compote à cause de ma petite excursion sous terre.
 
Mes amis hochèrent la tête avant de me féliciter encore une fois. J'étais assez gênée, si bien que je passais rapidement à autre chose. J'ouvris le journal, entourée des autres et fronça les sourcils. Je ne comprenais rien de ce qui était écrit.
 
«On va avoir un petit problème de traduction là... » confirmais-je alors qu'Hayden se penchait par-dessus mon épaule pour lire un passage.
 
«Oui et non. C'est de l'hindi. Nemo était Indien. J'en ai fait un peu au collège » dit-elle en tendant les mains.
 
Ouf ! Bonne nouvelle ! Je m’empressai de lui donner le livre et cette dernière parcourra les pages en vitesse. Elle avait beau se dépêcher, elle mit quand même un certain temps avant de trouver ce qu'elle cherchait.
 
«Marchez...jusqu'à la...falaise...de Poséidon et...plongez dans l'abîme vers le Nautilus » lut-elle à voix haute.
 
Aussitôt, Donnie scruta la carte avec attention. Il finit par mettre le doigt sur l'endroit indiqué. La falaise de Poséidon se trouvait à l'autre bout de l'île. Il fallait traverser le centre et apparemment, cette zone était la plus dangereuse étant donné qu'une grosse croix rouge barrait cet endroit. Sympa...Espérons qu'on ne mettra pas trop de temps pour y parvenir. Je n'étais pas la seule à m'en inquiéter d'ailleurs. Mikey, Léo, Raph, les filles et moi, on attendait, la boule au ventre que Donnie ait fini ses calculs. On le vit compter sur ses doigts, bougeant frénétiquement les lèvres avant de soupirer.
 
«Un jour et demi de marche. Si on avance vite, c'est faisable »
 
«Bon alors dans ce cas, on va chercher les provisions à la cabane et ensuite on s'en va » déclara Léo.
 
Sans perdre plus de temps, on fit le chemin en sens inverse et on récupéra toute notre eau ainsi que la nourriture avant de prendre la route pour une longue marche.
 
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Voilà bien deux heures qu'ils marchaient dans l'herbe haute, entre les arbres et dans les plaines. Les paysages étaient magnifiques mais de nombreuses fois, ils durent se cacher, apercevant des fourmis géantes ou encore un serpent venimeux. Alors que cela faisait trois heures qu'ils marchaient, Donnie remarqua que sa petite-amie avait du mal. Celle-ci était bien derrière lui et suait à grosses gouttes. Inquiet, le mutant fit demi-tour et alla à sa rencontre.
 
«Ca va princesse ? »
 
«Je suis crevée...Mais ça va aller...Je vais accélérer... »
 
Même si elle essayait de le rassurer, pour le coup, Donnie remarquait sans mal qu'elle n'allait pas bien. Elle était toute pâle et semblait légèrement vaciller. Constatant cela, il fit la moue et la fixa, très sérieux. La blonde savait bien qu'elle ne devait pas lui mentir mais elle le faisait quand même, en bonne tête de mule qu'elle était. Donnie le savait. Elle n'oserait jamais demander qu'il l'aide alors il se redressa et se tourna, pliant les genoux et lui présentant son dos. Amy hésita quelques secondes avant de finalement céder. Elle sauta sur son dos, il attrapa ses jambes et se remit en route, rattrapant ses frères et les filles en quelques minutes. Le mutant n'avait pas peur de la fatigue et encore moins de l'endurance. Vu le poids de sa petite-amie, il pouvait courir sans difficulté avec elle sur le dos s'il le fallait. De son côté, Amy avait posé le menton contre l'épaule du jeune homme, fermant les yeux quelques secondes. Ça faisait du bien quand même de se laisser aller. Surtout vu son état. Vivement qu'elle quitte cette île et que ses pouvoirs reviennent. Cet état de faiblesse ne lui plaisait pas du tout surtout si au final elle finissait par être malade. En l'occurrence, c'était le cas mais bien vite, ça allait un mieux. Après vingt minutes, elle susurra à l'oreille de Donnie.
 
«Tu es sûr que tu veux pas me poser ? Je te jure, je vais mieux... »
 
«J'aime bien te porter moi...Donc même si tu vas mieux et j'en suis soulagé, je préfère te garder là...Et puis, je profite de l'occasion pour te faire un câlin mon petit koala »
 
«Tu ne perds pas le Nord pas vrai ? »
 
«Non...Même dans la jungle princesse ! Un petit bisou ? » demanda-t-il en tournant légèrement la tête.
 
Amy secoua la tête, amusée avant d'obtempérer, lui calant un baiser dans le cou. Donnie esquissa un grand sourire, tout en continuant à marcher, évitant les obstacles sous ses pieds. Seulement, il était tellement concentré qu'il ne vit pas les autres s'arrêter. Lorsqu'il s'en rendit compte, il venait tout juste de percuter Raphael.
 
«Aie...Fais gaffe ! » fit ce dernier en se frottant le dos.
 
«Désolé...Pourquoi on s'arrête ? » demande le mutant alors qu'Amy sautait à bas de son dos.
 
«Lève la tête petit génie... » répondit Raph en faisant un signe distinctif.
 
Aussitôt, son frère obéit. C'est là qu'il découvrit le problème. Devant eux, se dressait une immense falaise qui bloquait le passage. De ce qu'il voyait, apparemment, ils ne pouvaient pas la contourner. Super...
 
«On fait quoi maintenant ? » demande Andy.
 
Personne ne répondit. Ils étaient tous bien trop occupés à chercher une solution. Soudain, Mikey regarda autour de lui. Il y avait des fleurs partout. Ses yeux s'écarquillèrent et il s'élança aussitôt entre les tiges, sous les tournesols.
 
«Qu'est-ce qu'il fait encore ? » demanda Raph en essayant d'apercevoir au-dessus des fleurs.
 
«Aucune idée mais on va le savoir très vite... » répondit Léo.
 
Et en effet, il avait raison. Un bourdonnement étrange retentit alors qu'une énorme abeille apparaissait sous leurs yeux. Mikey, fier de lui, se trouvait sur son dos.
 
«Qui veux faire un petit tour ?? »
 
«Mikey t'es génial ! » s'exclama Donnie.
 
«Tu m'as bassiné sur la vie des animaux et des insectes et malgré moi, j'ai tout retenu alors autant que ça serve ! »
 
Donnatello secoua la tête, à moitié désespéré, à moitié amusé. Il devait bien avouer qu'il était tout de même fier d'avoir servi de professeur à son petit frère.
 
«Bien joué Mikey ! On va se trouver une monture nous aussi ! » répondit Léo en attrapant Hayden par la main. 
 
«Il y a un essaim par là-bas » indiqua ce dernier.
 
Le reste du groupe se dirigea directement dans la direction indiquée. Donnie et Amy trouvèrent facilement une abeille tout comme Raph, puis Léo et Hayden. Andy, de son côté, monta avec Michel-Angelo. Une fois tout le monde à bord, ils firent décoller les abeilles et ces magnifiques ouvrières jaunes et noires s'élevèrent dans les airs, passant par-dessus la falaise. La sensation de vol et d'altitude était juste fantastique pour le petit groupe. Et le paysage également.
 
«C'est super ! »
 
«Si on ne fait pas de mauvaise rencontre, on va pouvoir atteindre la côte en un temps record ! » s'écria Léonardo.
 
«Ouais ! On a même le temps de faire une petite course si vous voulez ! » proposa Raphael.
 
Il n'eut pas le temps d'en dire plus que, tout à coup, un liquide blanc l'éclaboussa entièrement. Ses frères se mirent aussitôt à rire tandis que les filles prenaient une expression dégoûtée. Raphael, pour sa part, râlait tout en essayant de se nettoyer le visage, histoire d'enlever l'excrément d'oiseau qui lui était tombé dessus.
 
«Ahah !! Putain elle était belle celle-là !!! » s'exclama Mikey, mort de rire.
 
«Dommage qu'on ait pas pris de photo ! » renchérit Donnie à son tour.
 
Raphael leur lança un regard noir. Amy pour sa part, cherchait d'où cela pouvait provenir mais lorsqu'elle l'aperçu, elle paniqua aussitôt.
 
«Donnie, ça mange quoi les martinets épineux ? » demanda-t-elle innocemment, les yeux levés vers le ciel.
 
«Des abeilles pourquoi ? »
 
«Parce que y a une famille juste au-dessus de nous...Et je crois bien qu'ils vont nous attaquer ! »
 
«Piquez vers le sol ! » ordonna aussitôt Léo en fonçant «On va se cacher dans la forêt ! »
 
«C'est pas vraiiiiii !!!! » hurla de peur Andy alors que Mikey faisait de même, suivant ses frères.
Ils se seraient tous passés de cette course poursuite mais ils n'eurent cependant pas le temps d'y penser car les oiseaux étaient vraiment rapides. Heureusement pour eux, les abeilles aussi. Elles zigzaguaient entre la végétation et les obstacles avec agilité.
 
«Comment on fait pour les semer ?? Le moindre ralentissement et c'est fini pour nous ! » s'écria Léonardo à Donnie et Raph, volant à côté de lui. 
 
«Je ne sais pas ! »
 
«Moi j'ai une idée ! Le jeu de la poule mouillée ! » lança Raphael.
 
«Bien joué frangin ! On fait ça ! » répondit le leader.
 
Aussitôt, il fit une embardée sur le côté, s'éloignant de ses frères et un des trois oiseaux le suivit. Parfait ! Léo attendit quelques mètres supplémentaires avant de faire demi-tour et de faire accélérer l'insecte. De loin, il aperçut également Donnie et Raph foncer vers lui, les oiseaux au cul. Mais il ne ralentit pas pour autant. Au contraire, il accéléra l'allure tout comme eux. Les filles, sachant ce qu'ils avaient en tête, fermèrent les yeux et les garçons attendirent le dernier moment pour soudain faire une montée en flèche vers le ciel alors que les trois martinets épineux s'écrasaient bec contre bec dans un amas de plumes et de cris indignés. Tirés d'affaire, ils se posèrent sur le sol et scrutèrent l'horizon, inquiets. Il manquait Andy et Mikey à l'appel.
 
En effet, ces derniers s'étaient éloignés et à présent, essayaient d'échapper au quatrième oiseau. Le jeune homme faisait tout ce qu'il pouvait mais c'était peine perdue. Alors son ultime espoir fut de faire soudain une montée en flèche vers le ciel.
 
«Accroche-toi Andy ! »
 
La rousse se cramponna à lui tandis que le jeune homme serrait les dents. L'espace d'un instant, il croyait avoir semer l'oiseau mais tout à coup, l'insecte fut percuté et déséquilibré. Andy lâcha prise et le jeune homme s'en rendit compte. Il tenta de la rattraper mais trop tard.
 
«ANDY !!! »
 
Le cri de la jeune fille résonna dans le lointain alors qu'elle faisait une chute de plusieurs mètres.  Tout semblait perdu. Soudain, alors qu'elle allait s'écraser au sol, Mikey la rattrapa de justesse.
 
«Ouf....Ouf.... » fit-elle en s'accrochant au cou du blond, reprenant son souffle petit à petit «Merci Mikey...Tu m'as sauvé la vie... »
 
«Jamais deux sans trois... » fit-il en lui faisant un clin d'oeil.
 
Sur ce, il fit atterrir l'abeille non loin de là et la laissa descendre. L'oiseau le pourchassait toujours et il devait le semer une bonne fois pour toutes.
 
«Reste ici, je reviens ! »
 
Andy hocha la tête, soucieuse, le regardant décoller, l'oiseau aux trousses.
 
«Fais attention ! » hurla-t-elle.
 
Si le mutant entendit ça et qu'il esquissa un mince sourire, il n'en restait pas moins concentré sur son objectif. Une toile d'araignée géante. Vu la taille de l'abeille, il pouvait passer entre les mailles du filet, contrairement au martinet épineux. Il accéléra et atteignit enfin son but alors que l'oiseau restait coincé.
 
«Youhou ! Bien fait saleté !! »
 
Il fut distrait qu'une toute petite minute mais cela suffit à le désarçonner. Il tomba brutalement sur le sol, y roula avant de s'écraser contre un rocher. Sa cheville émit un craquement effrayant. Le groupe, qui avait vu la chute, se précipita vers lui.
 
«Mikey !! »
 
«Ça va frangin ?? »
 
Le concerné grimaçait en se tenant la jambe. Apparemment non.
 
«Je crois pas....Je douille sévère... »
 
Donnie s'accroupit devant lui et regardait de plus près. Vu la mine souffrante de son frère et l'état de sa cheville, elle devait être déboîtée.
 
«Il va falloir la remettre en place. Les gars, tenez-le. Il ne faut pas qu'il bouge » fit-il à ses frères.
 
Les deux aînés soutinrent alors Mikey chacun d'un côté tandis qu'Andy lui attrapait la main, se voulant rassurante. Elle tourna cependant la tête, ne voulait pas voir ça. Donnie, de son côté, se craqua les doigts avant d'entourer de ses mains la cheville de son frère. Il releva la tête vers lui.
 
«Un... »
 
Puis il fit un mouvement du bras et lui replaça la cheville d'un coup sec, faisant grimacer les autres et gémir le blessé.
 
«Aie ! Tu aurais pu prévenir ! Je croyais que c'était jusqu'à trois ? »
 
«Plus vite c'est fait, moins c'est violent psychologiquement. Tu te rappelleras sans doute la dent qu'il a fallut arracher à Léo quand il était petit »
 
«Oh oui...Il a chouiné comme un bébé pendant trois jours juste parce que tu n'avais pas compter jusqu'à trois... » répondit le petit dernier en ricanant.
 
Les filles gloussèrent quelque peu tandis que le concerné faisait la moue, très gêné. Au moins, ça détendait l'atmosphère. Après quelques minutes de moqueries, ils se remirent en route. Seulement voilà, Mikey était beaucoup plus lent à cause de sa cheville malgré le soutien d'Andy et Raphael. Cinq heures plus tard, ils n'avaient pas beaucoup avancer et la nuit commençait à tomber. Ils décidèrent alors de s'arrêter pour ce soir, campant près d'un petit point d'eau.
 
«Demain, il va falloir avancer un peu plus vite... » murmura Léo à Donnie alors que tout le monde dormait, épuisé.
 
«Oui...Je ne sais pas encore comment on va faire mais je vais y réfléchir... »
 
«Je pensais courir jusqu'à la côte mais il va me falloir de l'aide pour trouver le Nautilus. Si tu ne veux pas laisser Amy, je comprendrais mais je vais avoir besoin de toi frérot... »
 
Le petit génie baissa les yeux vers la blonde, assoupie contre son bras. Il lui caressa les cheveux, perplexe. Oui, il ne voulait pas la laisser mais en même temps, il ne pouvait pas laisser son frère tout seul.
 
«Je viens avec toi. Raph sera avec elle, les filles et Mikey. Ça ira... »
 
«Ok. Dans ce cas, essaye de dormir. Demain, on va devoir faire du sport... »
 
Il n'en dit pas plus. Il se tourna sur le flanc et s'endormit d'un seul coup, tout comme son frère quelques minutes plus tard.
 
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Le lendemain, Donnatello s'éveilla à l'aube. Et les pieds dans l'eau...Apparemment, elle était montée plus vite que prévu et cela ne lui plaisait pas du tout. Il réveilla aussitôt Amy et les autres. En constatant cela, le petit groupe plia bagage et les deux frères exposèrent leur idée.
 
«On comprendrait que vous ne soyez pas d'accord mais il faut que l'on mette toutes les chances de notre côté » justifia Léonardo.
 
En effet, Amy détestait cette idée, tout comme Hayden et les deux autres frères. Mais ils étaient d'accord sur le fait qu'ils iraient bien plus vite s'ils se séparaient quelque temps.
 
«Je viens avec vous et ce n'est pas négociable » fit Andy.
 
«Tu es sûr ? On ne va pas ralentir... » lui précisa Léonardo.
 
Mais la rousse était décidée. Elle hocha la tête, sûre d'elle.
 
«J'ai fais le marathon de New-York deux années de suite, je peux largement vous suivre »
 
Donnie jeta un regard à Léo et ce dernier acquiesça. Il autorisa Andy à venir avec eux. Avant de partir, Léo donna quelques recommandations, Hayden lui fit un câlin timide et Amy embrassa son petit-ami avant qu'ils ne se mettent en route. Bientôt, les bruits de pas s'éloignèrent alors que les filles et les deux autres frères suivaient à leur rythme.
 
De leur côté, Andy, Léonardo et Donnatello courraient à perdre haleine à travers la jungle, progressant rapidement. Contrairement à ce que les deux jeunes hommes pensaient, Andy était même plus rapide qu'eux. En deux heures, ils parvinrent enfin jusqu'à la falaise de Poséidon, marquée par un trident encrassé de rouille. Pourtant, aucune trace du Nautilus malgré leurs recherches.
 
«Où est-ce qu'il peut-être ? » demanda Andy.
 
«Sans doute dans une grotte sous-marine. Il va falloir plonger...Peut-être qu'on aurait de quoi faire des masques à oxygène de fortune ? » proposa Donnie en fouillant dans son sac à dos.
 
Il en sortit deux sachets en plastique hermétiques et les remplit d'air avant de les refermer. Il en donna un à Andy, le deuxième à son frère et garda le troisième pour lui.
 
«Il y a deux ou trois bouffées d'air là-dedans. Andy, tu reste près de nous. On vas t'aider à nager »
«D'accord »
 
Ils prirent alors une grande inspiration et plongèrent. Ils trouvèrent facilement la grotte sous-marine en question mais d'y aller fut périlleux. Ils durent se dépêtrer d'une forêt d'algues et nager dans un couloir extrêmement étroit. Soudain, Léonardo remarqua une poche d'air. Il fit signe à son frère et à son amie de remonter. Tous trois, reprirent une grande inspiration bien méritée et continuèrent. Enfin, ils débouchèrent dans la grotte. Elle était immense, éclairée par des coraux fluorescents et des poissons multicolores. Et au milieu, immense, se trouvait le fameux vaisseau marin du capitaine Nemo. Les deux frères trouvèrent facilement l'entrée mais la valve était coincée, toute rouillée. Alors qu'ils forçaient sur leurs bras, Andy émit des sons paniqués, pointant du doigt une direction. Ce fut avec horreur qu'ils découvrirent une immense murène bleue électrique foncer vers eux. Une raison de plus pour se dépêcher. La rousse leur donna un coup de main et alléluia, la valve bougea. Ils ouvrirent le sas en vitesse et s'y engouffrèrent juste à temps, échappant de peu aux 10 000 volts de la murène. A l'intérieur, les trois jeunes gens sortirent du sas, trempés mais respirant à grandes bouffées d'air. Cela n'empêchait pas Donnie de s'extasier sur le vaisseau, heureux d'avoir réussi. 7
 
«On l'a fait ! On l'a trouvé ! » s'exclama Andy.
 
«Allez ! On le démarre et on va chercher les autres » fit Léonardo en observant la machinerie.
 
Donnatello le rejoignit bien vite pour faire de même. Il y trouva facilement le levier et les boutons qu'il fallait mais lorsqu'il appuya dessus...rien. Il réessayait. Rien du tout. Il ne voulait pas démarrer.
 
«Merde..J'ai l'impression qu'il ne veut pas démarrer... »
 
«En même temps, il est beaucoup trop vieux...C'est normal qu'il soit un peu lent »
 
«Je vais aller voir la batterie » poursuivit Donnie en ouvrant le capot près du poste de commande.
 
A l'intérieur, tout était poussiéreux, rempli de toiles d'araignées mais il ne fallut qu'un coup d'oeil au mutant pour voir que la batterie était bien trop rouillée pour fonctionner.
 
«Elle ne vas pas fonctionner. Il faudrait une immense charge d'électri... »
 
Il ne termina pas sa phrase, apercevant un éclair bleu par un des hublots. C'est alors qu'il se souvint de la murène. S'il y avait un harpon alors...Bingo ! Il en avisa un juste derrière lui. Aussitôt, il fit part de son idée à Léonardo et celui-ci hocha la tête.
 
«Ça me va. Reste à l'intérieur et tiens-toi prêt »
 
Le leader mit un scaphandre sur sa tête, accrocha le câble que lui tendait Donnie au harpon et retourna dans le sas. Il sortit du Nautilus et se mit juste devant la grande vitre blindée du poste de contrôle. De cette façon, son frère pouvait le voir. Il attendit quelques minutes, regardant de tous côtés. Où pouvait-elle être ?
 
«Allez ma grosse, viens-voir Léonardo... » murmura-t-il pour lui-même en se mettant à frapper sur la rambarde avec son harpon.
 
Le bruit métallique résonnait suffisamment dans l'eau pour attirer n'importe quoi et cette méthode porta ses fruits. Quelques secondes plus tard, l'animal marin apparut, fonçant vers lui à toute vitesse. Léo arma alors le bras et attendit le bon moment. Lorsqu'elle fut suffisamment proche, il jeta le harpon et ce dernier se planta dans la gueule de l'animal. Un jet d'électricité traversa alors le câble vers la batterie du sous-marin et Donnie actionna la manette. Le sous-marin se mit à ronronner avant de s'illuminer de toute part.
 
«Ça fonctionne ! Bien joué frangin ! » lança-t-il à Léonardo, lequel venait de retourner dans le vaisseau.
 
«Allez on se casse de là ! » s'exclama Andy alors que Donnie prenait les commandes, dirigeant le Nautilus vers la sortie de la grotte.
 
Pendant ce temps, l'île s'était mis en mouvement. Elle coulait et le volcan était entré en irruption, provoquant des coulées de lave et des tremblements de terre. Les quatre autres venaient d'arriver sur la côte et alors qu'ils chutaient dans la mer, le Nautilus les avala dans son ventre de fer. Une fois dans le sas, tous toussèrent et reprirent leur respiration. Mais une fois sortis de là, ils se précipitèrent vers les trois autres. Donnie actionna immédiatement le pilote automatique et enlaça Amy avant de faire une accolade à ses deux autres frères.
 
«Bien joué les gars ! » fit Mikey en leur faisant un clin d'oeil «Grâce à vous, on peut rentrer ! »
 
«Et grâce à toi, je suis encore en vie et ça me fait penser que je ne t'ai pas remercier en bon et dû forme... » fit Andy à son tour en s'approchant tranquillement du blond.
 
Ce dernier avait les joues toutes rouges et était très gêné. Il ne savait pas ce qu'elle comptait faire mais il n'eut pas le temps d'y réfléchir que la rousse l'embrassa doucement sur les lèvres. Surpris au début, il répondit au baiser, sous le regard fier et moqueur de ses frères et ses deux amies. Le moins que l'on puisse dire, c'était que ce voyage avait été riche en rebondissements et en émotions. C'était ce qu'ils se disaient tous alors que le Nautilus faisait voile vers Hawaï.