Léonardo ouvrit les yeux, se rappelant soudainement où il se trouvait avec ses frères depuis à présent plusieurs heures. Au dehors, un mince rayon de soleil pénétrait la pièce, signe qu'il faisait jour. Il tenta de bouger et se redresser avant de se rendre compte que son corps était lourd, pesant, courbaturé de partout. Son bras le faisait souffrir et sa jambe gauche aussi mais ce n'était rien comparé au râle que poussa Raph à côté de lui. Aussitôt, le leader tourna la tête vers lui, inquiet.

«Raphael est ce que ça va ? »

«Mouais..Pas trop non... » répondit ce dernier en posant une main sur ses côtes à droite. D'ailleurs, à ce niveau-là, Léo remarqua que la peau était devenue violette ou bleue. Il avait de sacrés hématomes. La tortue au bandeau bleu grimaça en serrant les dents. La situation était critique mais ça ils le savaient tous déjà. Et même si ils en doutaient un peu, ils furent vite fixés car les portes s'ouvrirent. Comme la veille, une armée de foot arriva dans la pièce et les maintenait à bonne distance. La seule différence avec la veille fut l'homme en armure qui entra après eux, refermant la porte d'un geste lent. Lent et ferme à la fois. Cela fit frémir Léonardo qui regarda ses frères, mal en point. Après leur combat, les frères avaient tous peur de l'affronter à nouveau. Il portait très bien son nom : Shredder le destructeur.

«Les mutants d'Yamato Yoshi.... » déclara t-il, pensif «Je dois l'admettre, vous avez bien réussi votre petit jeu de cache-cache pendant dix-huit ans... »

Il marqua une pause pour plus de suspens avant que soudain, sa voix changea du tout au tout, devenant menaçante.

«Finis de jouer maintenant. Où est-elle ?? »

La question qu'il avait poser fit sourire les quatre tortues. Non pas parce qu'ils se moquaient mais parce qu'ils venaient d'avoir la confirmation que leur amie était saine et sauve dans un endroit sécurisé. Vu qu'ils ne savaient pas, autant dire la vérité.

«On ne sait pas du tout.... » répondit Léo, très sérieux

Les trois autres gardèrent la même expression que lui. Impassible, neutre, sincère. Même si tout au fond d'eux, ils avaient tous envie de faire de grands sourires provocateurs. Au vu de la situation, cela serait idiot donc ils se contenaient à grand peine. D'autant que ça risquait d'énerver encore plus leur ennemi qui dégageait déjà une vague de colère intense.

«Arretez de mentir. Où est-ce que vous la cachez ?? » redemanda t-il, plus furieux que jamais

«Et bien je répète ma réponse, nous ne savons pas du tout. » fit Léo du tac au tac

«Bien. Je vois...Vous ne voulez pas parler. A votre guise...Dans ce cas, vous allez souffrir tous les quatre... »

Les tortues froncèrent les sourcils. La souffrance n'était pas leur truc mais ils savaient très bien qu'ils disaient la vérité. Ils n'avaient donc rien à perdre. Si ils devaient subir les pires attentes, alors ils le feraient.

Du côté d'Amy

Ce matin, j'allais au ralenti. L'angoisse me suiviait telle une ombre pesante. J'étais en pilote automatique à vrai dire. Mon parrain avait appelé pour que je n'aille pas au lycée pendant quelques jours le temps que ses gardes du corps mettent en place mon plan de protection. Dès ce soir, les filles allaient me rejoindre et dormir chez Thomas avec moi. J'aurais au moins un peu de compagnie. Elle n'étaient pas du tout au courant encore mais bon...Je savais que leur réaction allait être la même que la mienne. J'avais d'ailleurs pleurer toute la nuit et épuisée, je m'étais endormie vers trois heures du matin, émergeant à 11h. Au moins ça faisait passer le temps. Etant donné que je n'avais pas faim du tout, j'enfila un maillot de bain et alla directement dans la piscine chauffée pour faire des longueurs et me détendre un maximum. Cette activité me prit bien une heure et demie et ça eut au moins le mérite de m'occuper l'esprit. Le reste de l'après-midi, j'attendis le retour de parrain avec les filles. Normalement, ils étaient censés rentrer vers 16h. En soit ce n'était pas si long que ça mais l'angoisse et la peur faisait que le temps paraissait allongé. Une vraie torture. N'y tenant plus, vers 14h, je retourna dans ma chambre et me positionna sur le lit, en position de méditation. S'il y avait bien quelque chose qui pouvait me calmer c'était ça. Je ferma les yeux, me concentra sur ma respiration et entra dans mon cocon. Durant plusieurs minutes, je me sentais relaxée, je me sentais mieux. La peur avait disparu et je sentais une sorte de picotements au bout des doigts. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Je ne tarda pas trop là-dessus et continua de m'entraîner quand tout à coup, j'entendis sa voix.

«Amy... »

Immédiatement je rouvris les yeux, m'attendant à le voir devant moi mais non il n'y avait personne. Bizarre. Intriguée, je ferma de nouveau mes paupières et repris ma méditation. C'est là qu'elle retentit encore.

«J'espère que tu va bien... »

Je ne répondis pas à voix haute, trop étonnée pour dire quoi que ce soit. En revanche, je pensais fort.

«Comment je peux l'entendre c'est pas possible ?? »

«Amy c'est toi ? »

«Oui c'est moi ! Donnie est-ce que ça va ?? Où êtes-vous ?? »

«Dans le repaire de Shredder mais je ne sais pas où exactement je suis désolé...Mais une petite question, comment tu arrives à faire ça ?? »

«Je ne sais pas du tout...J'ai juste penser à toi et après je t'ai entendu... »

Un silence suivi et l'espace d'un instant je crus l'avoir perdu mais après quelques secondes, j'entendis à nouveau sa voix.

«Je ne sais pas comment tu fais ça mais il semblerait que tu utilises la télépathie... »

«La télépathie ? Mais je pensais que ce n'était qu'un truc de charlatan ? »

«Bah visiblement non vu que tu arrives à le faire..Mais tant mieux, je m'inquiétais tellement pour toi... »

«Ne t'en fais pas je vais bien, je suis... »

«Non ! Ne le dis surtout pas Amy ! »

«Pourquoi ?? »

«Il vaut mieux que tu ne saches pas ce qu'il se passe ici...Ce qu'il nous font subir pour essayer de trouver où tu te caches...Tant qu'on ne le sait pas, tu es en sécurité. »

«Donnie qu'est-ce qui se passe ??? Qu'est-ce qu'ils vous font à cause de moi ?? »

«Ne pense pas comme ça s'il te plaît.. C'est notre devoir de te protéger. »

«Mais pas quitte à souffrir ! Je ne suis pas d'accord ! »

«Je ne souffre pas je te le promets. Tant que je peux te parler, je peux tenir... »

Non Donnie. Sa déclaration me fit pleurer à torrent tandis que dans ma tête, tous les scénarios possibles et imaginables défilaient. Je les voyais se tordre de douleur sur une plaque électrifiée, je les voyais se faire broyer les mains. Toute une série de châtiments et de torture infâme qui me donna la nausée.

«Ne pense à ça...Je te jure qu'on peux tenir le coup... »

«Oui mais vous ne tiendrez pas longtemps ! Il faut qu'on se dépêche de vous trouvez ! Stp donne moi des indices Donnie...»

«Je ne peux rien te dire, je ne sais même pas où nous sommes. On entend rien ici. On est dans des souterrains. »

«Bon tanpis je trouverais un autre moyen de vous localiser... » 

«Je sais que tu va y arriver. Je te fais confiance. Surtout reste cachée et ne prends aucun risque d'accord ? »

«Oui promis. »

«Je t'adore... »

J'allais répondre quand soudain je remarqua qu'il n'était plus là, que je ne l'entendais plus. Non ! Je l'appela à nouveau mais il ne répondait pas. La connexion avait dû être interrompue. Encore sous le choc de ce don si incroyable, je tourna la tête d'un air distrait vers l'horloge. Il était 15h. Plus qu'une heure avant le retour des filles et de mon parrain. Me sentant un peu mieux, je descendis à la cuisine pour grignoter quelque chose, pensant aux garçons en espérant qu'ils n'avaient pas de blessures trop graves...

Du côté des héros

Pdv Donnie

Je n'avais pas dit à Amy ce qu'on subissait. Sinon elle aurait sans doute pris d'énormes risque pour nous trouver et je ne voulais pas. D'autant plus qu'elle s'en voudrait à mort si elle avait sû. Il ne valait mieux pas qu'elle soit au courant. A une énième décharge, je poussa un cri de douleur, sentant tous mon corps picoter de la tête aux pieds. Ca faisait mal. Très mal mais je tenais bon. Je pensais à elle et à mes frères qui étaient juste à mes côtés. Eux aussi souffraient mais ils restaient forts. Tout comme moi. Je devais tenir aussi. A une énième décharge, la voix de notre ennemi coupa court à nos gémissements de douleur et de souffrance.

«Vous êtes décidés à parler maintenant ?? Je veux savoir où cette petite peste !! »

Petite peste ?? Ouh alors toi je vais te laminer mon grand. Mon sang ne fit qu'un tour et je ricana.

«Déjà pour commencer, je t'interdis de l'appeler comme ça. Et dernièrement, je répète la vérité que l'on affirme depuis tout à l'heure : ON.NE.SAIT.PAS. »

J'avais bien prononcé chaque mot pour le lui faire comprendre mais je savais ce que je risquais à présent. Vu son air menaçant et son poing serré, j'allais m'en prendre une. Heureusement que j'étais devenu insensible depuis le temps qu'on se baguarrait avec les gars. Comme prévu, je sentis un poing d'acier me frapper avec force dans la machoire et je sentis une de mes dents se briser. La douleur était là mais je la réprima de toutes mes forces, me contentant de cracher la dite dent et le sang sur le sol.

«Tu es bien insolente petite tortue... »

Il le fallait bien. C'était ma seule défense à présent. Je savais que Léo allait me faire des remarques là-dessus mais je m'en fichais. Le seul truc qui pouvait me faire du mal était qu'il s'en prenne de manière plus violente à mes frères.

«Vous ne parlez, très bien à votre guise.... »

Faisant suivre le geste à la parole, il tourna le bouton au maximum et une décharge des plus puissantes s'abattit sur nous. Je hurla à nouveau, suivit de mes frères. Elle était tellement puissante que je m'évanouis sur le coup...

Ellipse...

Lorsque je rouvris les yeux, il faisait nuit et Léo me fixait, inquiet. Lorsqu'il vit que j'étais éveillé, il poussa un soupir de soulagement avant de s'éloigner.

«Ouf...J'ai cru que tu te réveillerais jamais... »

«Tkt il en faut plus... » fis-je en me redressant, grimaçant sous mes blessures «Comment ça va vous ? »

«J'ai du mal à contenir Raph et sa colère mais vu qu'il est blessé, il ne peut plus faire grand chose à vrai dire... » fit-il en tournant la tête dans une direction

En reportant mon regard vers cette dernière, je remarqua en effet mon frère, en train de tourner en rond, les dents serrées et boîtant. Sa jambe était dans un drôle d'état mais il marchait quand même ce que je trouvais...totalement stupide et irresponsable. S'il continuait comme ça, il allait vraiment aggraver la situation. Avec l'aide de Léo, je me mis sur mes jambes, encore tremblantes et alla vers lui en titubant.

«Hé frangin... » fis-je en posant une main sur son épaule

Immédiatement il s'arrêta et me lança un regard noir durant quelques secondes. Mais je n'allais pas flancher. Vu son regard, il essayait en réalité de ne pas pleurer mais je ne le connaissais que trop bien.

«Assis toi s'il te plaît... » demandais-je, très sérieux

Il considéra ma question et après une seconde d'hésitation, il obéit, se rasseyant à côté de Mikey qui dormait. Vu qu'il était calmé, je m'asseya à mon tour et me frotta la gorge. Elle était sèche et j'avais très soif.

«Je suppose que nous n'avons pas d'eau ni nourriture ? »

«Non...Ils ont dit vouloir nous laisser comme ça et qu'on changera peut-être d'avis. » répondit Raph

Je vois. Alors espérons que Splinter et les autres nous trouvent avant que l'on finisse en pruneaux desséchés. Désespéré, je mis la tête entre mes bras, appuyée contre mes genoux et ferma les yeux, imaginant mon retour à la liberté ainsi qu'Amy qui m'attendait. Je ne pouvais plus que m'accrocher à ça désormais...

Retour du côté des filles

Pdv Hayden

Lorsqu'on sortit du lycée, un homme en costume noir, nous attendait devant une voiture de la même couleur. Il avait l'air très sérieux.

«Vous êtes Mademoiselle Becker et Mademoiselle Fisher ? » nous demanda-t-il à Joyce et moi

«Oui c'est bien ça... » «répondis-je un peu méfiante

«Très bien, veuillez monter s'il vous plaît, je vous expliquerais tout à l'intérieur.. »

Avec Joyce, on se jeta un regard, signe de notre peur mais au final, on obéit et on monta. Une fois dans la voiture, il se présenta.

«Je m'appelle Josh. Je suis un des gardes du corps de Thomas Acker, le parrain de votre amie Amy Stuart. Il s'est passé quelque chose hier soir et monsieur veut vous parler. Je vous conduis là-bas. »

A cette nouvelle, mon cœur rata un battement.

«Comment ça quelque chose ? Que s'est-il passé ?? » demandais-je, affolée

«Votre amie a faillit être capturée par les foot mais heureusement, elle a été sauvée à temps par sa mère et monsieur qui avait prévu le coup. »

«Comment ça peut être possible ? Je croyais que les garçons veillaient sur elle ? » demande Joyce en tournant la tête vers moi, inquiète

Josh soupira avant de secouer la tête.

«C''est là tout le problème malheureusement. Vos amis ont été capturés par Shredder... »

Non pas ça ! Paniquées, on se fixa toutes les deux, et les larmes coulèrent d'elles-mêmes. La situation était donc sacrément tendue. Et encore plus pour eux...Le trajet fut insupportable pour nous car nous attendions avec impatience de retrouver Amy. Toutes les deux, on savait exactement dans quel état elle pouvait bien se trouver et nous de même alors il fallait qu'on se serre les coudes toutes les trois. Après dix minutes, la voiture se gara enfin dans l'immense résidence et on descendit, apercevant notre amie sur les marches. Elle se jeta dans nos bras et toutes les trois, on se fit un câlin, essayant de se réconforter du mieux que l'on pouvait. Tout ce qu'on pouvait faire à présent, était d'attendre et se soutenir. C'était horrible, c'était une véritable torture mentale mais on n'y pouvait rien.