Mon réveil sonne. Il est 7h30...hmm..Trop la flemme de me lever. Ces vacances étaient passées beaucoup trop vite à mon goût. J'étais vraiment dégoûtée de reprendre les cours d'autant plus que depuis deux jours, j'avais un très mauvais pressentiment. Je savais que j'étais un peu paranoïaque donc bon, j'essayais de me raisonner du mieux que je pouvais mais rien n'y faisait. Ce matin, le pressentiment était encore plus fort, ce qui amplifiait mon envie de rester dans mon lit.

Malheureusement, je ne pouvais pas rester là. Il fallait bien que je me lève. Allez Amy courage. Rabattant la couette, je me leva et partis vers ma salle de bain. Après une bonne douche chaude, je refis le chemin en sens inverse direction mon placard pour m'habiller. Je mis un chemisier violet, un jean noir et mes bottines à talons puis descendis tranquillement avec mon sac, prendre mon petit-déjeuner. Je m'installa devant la télé avec des dessins animés pour passer le temps. Aujourd'hui, on est lundi 6 janvier. J'avais profité de la deuxième semaine des vacances pour me reposer et pour m'entraîner. A vrai dire, je n'avais fait que ça pratiquement. Je voulais absolument finir mon entraînement pour être une vraie Kunoichi afin de venger le père de Joyce, et exterminer les Foot. J'étais déterminée à y arriver. Pendant que je ruminais ma rage contre ces enfoirés, je prenais des forces en mangeant mon petit-déjeuner. Tout à coup, un message me détourna de la télé. Je pris mon portable et vit un message de Hayden.

Prof de maths absent pendant nos deux heures de cours. On se pose au Starbucks en attendant ??

Devant ce dernier, je soupira. Merde...Et dire que j'aurais pu rester quelques heures de plus à dormir. Et puis surtout, l'administration du bahut ne prévenait qu'au dernier moment. Je détestais vraiment ça. Après de toute façon, vu que j'étais debout, autant y aller. Au moins, ça me permettait de recommencer en douceur pour la reprise.

Ça marche. A tout à l'heure ma belle.

Je reposa mon portable et regarda l'heure. Il était 8H. J'éteignis la télé, mis mon manteau et mon sac et sorti pour prendre mon bus. Comme d'habitude, pendant le trajet je rêvassais avec mes musiques dans les oreilles. Je chantonnais en même temps en scrutant les toits des buildings. Je devais avouer que de savoir que j'étais protégée par quelqu'un me rassurait beaucoup. Après la mort de papa, j'étais restée des mois entiers à la maison, de peur de sortir. Je m'inquiétais énormément de savoir si ma mère allait rentrer en vie elle aussi à cette époque là et j'arrivais pas à me calmer. Il m'a quand même fallut plusieurs années pour réussir à annihiler cette phobie. Je n'aurais pas pu le faire sans les filles d'ailleurs. Définitivement, la présence des justiciers me rassurait. Et c'était un tantinet flatteur aussi qu'un héros veille sur moi. Je rougis et pianota sur mon portable pour dire bonjour à Donnie.

Tu me surveilles depuis quel toit ??

Je releva la tête vers les immeubles, la tête dans les nuages en fredonnant Demons de Imagine Dragons. Cette chanson je l'adorais et surtout j'adorais chanter. C'était un passe-temps comme un autre. Les filles disaient que j'étais douée en chant. Honnêtement, j'acceptais leurs compliments mais je ne voulais pas m'investir dans la musique. Ça restait une simple passion. En général, je chantais quand j'étais soit triste, soit rêveuse. En l'occurrence là je rêvais en regardant le ciel et en attendant une réponse. Cette dernière se fit d'ailleurs entendre au moment où je sortais du bus.

Pourquoi tu veux savoir ça ? Et puis le principe c'est de te suivre donc je ne reste pas sur un seul toit

Je souris, amusée. C'était pas faux. L'immeuble juste en face du Starbucks laissait une belle vue sur ce dernier alors je penchais donc sur celui là. Je pris mon portable et essaya de zoomer avec mon appareil photo mais c'était trop haut. Déçue, j'abandonne en baissant les bras et me contenta de lancer un petit sourire dans la direction de l'immeuble avant de rentrer dans le café tout en répondant.

Ouais c'est vrai. C'est gentil de veiller sur moi. J'espère juste que je ne vous fait pas perdre votre temps...

C'est vrai après tout. J'étais quand même gênée que des gens que je connaisse très peu, passent tout leur temps à veiller sur moi. C'était super gentil et réconfortant mais je me disais qu'ils perdaient peut-être leur temps.

Amy je ne peux rien te dire mais je sais une chose : si on ne te surveilles pas h24, je te garantis que tu es en grand danger. On se relais avec mes frères pour ta sécurité mais crois bien que si on ne le faisait pas....je pense que tu serais vite plongée dans un univers qui te dépasse. Donc non tu ne me fais pas perdre mon temps

Je n'eus pas le temps de répondre car j'aperçus les filles un peu plus loin à une table. Elles parlaient avec entrain de quelque chose. Lorsque j'arrivais à leur hauteur, Joyce sauta de sa chaise pour courir vers moi, me prenant de court.

«Amy !! Tu devineras jamais ! »

Je ris en m'asseyant. Ca, ça annonçait une bonne nouvelle.

«Non mais va y je suis curieuse d'entendre » répondis-je avant de lire la liste des gâteaux au cas-où j'aurais un petit creux.

«Hayden a une touche ! » jubile ma blonde d'amie.

Je faillis m'étouffer avec mon jus d'orange que les filles m'avaient commander. Après avoir tousser, je souris à mon amie.

«C'est génial ça !! Comment il s'appelle ?? Comment est-il ?? »

Elle rougit avant de répondre tout en buvant son thé.

«Il s'appelle Mike...et il est au lycée. On à cours de biologie ensembles. Il est très, très séduisant. Depuis une semaine on flirte »

«Cachottière va ! » dis je en la pinçant gentiment.

«Oui mais je voulais être sûre avant de vous en parler... »

«T'inquiètes on ne t'en veux pas » répondit Joyce en faisant un clin d’oeil.

«Mais tu as intérêt à nous raconter tout après » fis je en pianotant sur mon portable pour répondre au message de Donnie.

Quel univers ? Je ne comprends pas du tout...

Pile au moment où j'appuyais sur «envoyer » et que Hayden réfléchissait à comment commencer son récit sur Mike et elle, un bruit sourd détonnant retentit au dehors. Je sursauta, le cœur battant à cent à l'heure. Quelque chose n'allait pas...Immédiatement, des murmures retentirent autour de nous. Moi aussi je me demandais ce qui se passait. Alors que je me levais, un autre bruit sourd fit trembler le café cette fois-ci. Je trébucha et me rattrapa à une chaise en essayant de ne pas crier. Il y en avait déjà assez dehors à vrai dire là. Inquiète, je fis comme les filles et les autres clients et me colla à la vitre pour voir ce qu'il se passait. Au début, je ne voyais rien mais après quelques secondes, des bruits sourds réguliers retentirent. Intriguée, je fronça les sourcils, cherchant à identifier le son que l'on percevait tous. On aurait dit des...des pas ? Complètement morte de peur, j'attendis encore, grinçant des dents à l'idée que mes yeux puissent voir ce qui allait arriver.

«Qu'est ce qui se passe ?? » demandais-je à voix haute.

«Je n'en sais rien...mais on devrais peut-être bouger non ? » fit Hayden.

«Non on reste à l'intérieur c'est plus sûr » fit Joyce.

«Tu es sûre ? »

«Oui je pense... »

De mon oreille droite, je les entendais parler et réfléchir ainsi que tous les cris de dehors et les gens à côté de nous. Je plissa les yeux. Quelque chose semait le chaos. A présent, on voyait tous des jets de débris, de pierre voler dans tous les sens et des passants affolés qui prenaient la fuite. Je n'eus pas le temps de réfléchir plus, que des tremblements retentirent au dehors alors que des pattes fines et touffues apparaissaient devant la vitre du Starbucks. Je ne pus m'empêcher de hurler de peur devant cette horrible chose. Il me fallut à peine quelques secondes pour comprendre ce que c'était : une araignée géante.

Paniquée, je secoua la tête, me demandant comment tout ça était possible. Tous les gens présents dans la pièce, s'écartèrent immédiatement de la vitre en hurlant à fond.
Les filles me criaient de faire pareil mais je restais là, les mains posés contre la paroi froide. Les paroles de Donnie me revenaient en mémoire. «Si seulement tu savais... ».

Cette phrase qu'il avait écrite après que j'ai dit que les aliens n'existaient pas....et si...et si c'était ça ? Et si c'était ça qu'il me cachait... ?? L'existence de choses paranormales ?? L'araignée en face en était peut-être la preuve....Je releva la tête pour observer au dehors seulement je me heurta à des milliers d'yeux noirs. Je poussa un cri mais il était trop tard. D'un mouvement de patte, la vitre se brisa devant moi et un souffle puissant me fit reculer de plusieurs mètres. Je me protégea le visage et aperçut soudain une des pattes se diriger vers l'intérieur du café. Les yeux exorbités, je pensa à toutes les personnes qui se trouvaient derrière moi. Quand elle m'avait vu, elle avait  directement fracasser la vitre alors....La conclusion était que c'était moi qu'elle voulait. Mais je fus encore plus certaine de ça lorsqu'elle essaya de m'attraper. De justesse, je réussis à l'esquiver et à sortir du café. Automatiquement, je me mis à courir sur la route, cherchant à fuir cette immonde bestiole. Alors que je passais la seconde niveau course, j'osa enfin tourner la tête vers elle. C'est à ce moment là que je me rendis compte du danger et de la taille de la bestiole qui me poursuivait. Elle faisait plus 8 mètres de haut et avait d'énormes pattes poilues. Même si j'arrivais à la distancer, je ne tiendrais pas longtemps. Il fallait que je me cache quelque part, et si possible, là où il y aurait le moins de monde possible. D'ailleurs après environ 5 minutes de sprint à vitesse maximale, je commençais sérieusement à m'essouffler. Il fallait que je trouve une solution maintenant. Tout de suite. Je ne pouvais pas ne rien faire. Doublant de vitesse, je bifurqua soudain sur la gauche dans une ruelle étroite et la traversa sans m'arrêter. Je continua dans le dédale de ruelles cherchant à zigzaguer pour éviter qu'elle me rattrape. Il fallait que je continue à tout prix. Après plusieurs mètres, je ralentis et regarda derrière moi. Elle cherchait comme une forcenée dans les ruelles à plusieurs mètres de là. Elle ne m'avait pas encore vu. Rassurée, je me mis dans un coin et entra dans un vieux bâtiment cherchant à me cacher. Une fois la porte refermée, je pus enfin respirer. Je sortis immédiatement mon portable, les larmes aux yeux. J'avais plusieurs messages de Donnie et des filles.

Amy où es-tu ?? On est mortes d'inquiétude ! Je t'en supplie dis nous que tu va bien ?!

Je répondis que je m'étais cachée avant d'aller sur la conversation avec Donnie.

Amy !! Cours !

Bordel ! Dis moi que tu t'es enfuie !?

Le dernier datait d'il y a quelques minutes à peine

Amy réponds !!!

Oui je vais bien, je suis cachée dans un vieil entrepôt pas loin de la 5ème avenue ! Je t'en supplie venez me chercher !

On arrive ! Reste où tu es ! Enfuie toi seulement si elle finit par te retrouver !

D'accord c'est promis !

Sur ce, je rangea mon téléphone et posa la main sur ma poitrine, cherchant à calmer les battements frénétiques de mon cœur. J'étais vraiment morte de peur. Plus les minutes passaient, plus mon angoisse grandissait. J'attendais qu'ils viennent mais j'étais vraiment paniquée. Où sont-ils ?? J'ai été une idiote de me dire que rien n'arriverait. Donnie avait raison. Où étaient-ils bon sang ?? Je me sentirais mieux quand ils m'auront récupérer. Et surtout je voulais que l'on m'explique ce qui se passait car là, j'en avais bien trop vu. Il était temps que l'on m'explique. On m'en avait trop dit et j'en avais trop vu déjà. Allez...S'il vous plaît....Je ferma les yeux, priant comme les autres fois. Malheureusement pour moi, des bruits retentirent au dehors et j'avais espérer beaucoup trop vite. Ce n'était pas eux. Je le sus au moment où l'entrepôt explosa littéralement sur ma tête. Je me protégea des débris et m'enfuyais immédiatement par un trou dans la paroi. Je me remis à courir comme tout à l'heure. Je courus aussi vite que tout à l'heure, voir même plus. Vu que j'avais repris un peu de forces, je pouvais facilement m'enfuir. Vite, encore plus vite. Ce n'était pas facile de courir en talons mais je n'avais pas le choix. Tandis que je fuyais, j'espérais vraiment ne pas me tordre les chevilles. Et pour ça, il fallait esquiver les poubelles, les bouteilles et autres déchets sur mon passage.

Enfin, je finis par déboucher dans la grande avenue, ravagée par cette affreuse bestiole. Merde ! Je regarda de tous les côtés et finit par opter pour la gauche, complètement dégagée. Je courus encore et encore au point que je finissais par en avoir mal au cœur. Je n'allais pas tenir très longtemps. Pile à ce moment-là, je trébucha contre un débris et tomba sur le sol, me cognant violemment le genou. Je hurla de douleur avant d'essayer de me relever. J'y arriva difficilement et me leva, me retournant par la même occasion. Comme je m'y attendais, elle était devant moi, à l'arrêt. Elle savait que je ne pouvais plus fuir. Elle avait vu ma chute et l'état de mon genou. Ce dernier me tirait énormément d'ailleurs. Je tremblais de partout également. Alors que je réfléchissais à toute allure, soudain, la solution me parut évidente : je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais plus fuir là. En larmes, je ferma les yeux.

«Je suis là Amy... »

Je rouvris les yeux, choquée. Cette voix...C'était celle de mon rêve. L'inconnu de mon rêve ! Pourquoi est-ce que je l'entendais en pleine journée ??? Pourquoi ?

«Ouvre les bras ! »

Apeurée, j'hésitais à le faire et ferma les yeux encore une fois. Je ne pouvais pas faire ça, ce n'était qu'une simple voix dans ma tête. Elle n'était pas réelle ! Je ne devais pas le faire ! Et pourtant, mon instinct me criait de le faire et d'avoir confiance. Tiraillée par ce dilemme, je pleurais de nouveau alors que la patte de l'araignée se tendait vers moi. Quand elle m'aura attrapée, ce sera fini ! Il fallait faire vite ! Que devais-je faire ??? Que devais-je faire ?? Allez Amy réfléchis ! Je tremblais encore plus en me tenant la poitrine quand tout à coup....

«Amy !!!! »

Cette fois je l'avais clairement entendu. La voix de Donnie. Soudain tout se superposa comme lorsqu'un puzzle s'assemble. La voix de l'inconnu et celle du justicier coïncidaient. C'était la même voix. Ce qui voulait dire que la personne que j'avais vu était alors....J'ouvris les yeux, interrompant le court de mes pensées. Un bruit électrique comme un câble qui se déroule siffla à mes oreilles. Sans réfléchir, je tendis la main en l'air alors que des bras puissants me soulevaient du sol. Bouche-bée, j'ouvris les yeux encore pleins de larmes sur des yeux marrons.

«Je te tiens ! »

J'étais trop choquée pour répondre quoi que ce soit, me contentant de m'accrocher au cou de mon sauveur alors qu'il me tenait fermement. L'air me fouetta le visage alors que l'on redescendit en douceur dans une ruelle à l'écart. Mon cœur n'arrêtait pas jouer les tambours alors que je tremblais de tous mes membres, accrochée à Donnie. Cette fois, je me sentais en sécurité. C'est pour ça que toute ma peur ressortit d'un coup.

«Tu n'as rien ? » demande-t-il en me gardant encore un peu contre lui, le temps que je me calme

«Non...Je vais bien...mais j'ai du mal à respirer... »

Immédiatement, il me posa au sol et je m'assois par terre. Il s'accroupit en face de moi et me prit par les épaules.

«Respire en même temps que moi ok ? »

J'eus du mal à faire ce qu'il disait mais au bout de quelques minutes, j'y parvins enfin, calmant par le même coup ma crise de larmes.

«C'est bien. Tout va bien, je suis là. »

Je hocha la tête, épuisée de ma poursuite et ma peur quand soudain, je remarqua enfin son apparence. Je ne fus même pas surprise à vrai dire. C'était bien ça. J'ignorais comment mais l'inconnu de mon rêve, était bel et bien Donnie en chair et en os. Enfin plutôt, en carapace et en os visiblement.

A sa façon de me regarder, il avait remarquer que j'avais enfin vu son apparence. Il se releva et fit un petit sourire gêné.

«T'es déçu ? »

Je ne sus pas quoi dire à vrai dire. J'avais littéralement le souffle coupé. Je me releva avec difficulté en me tenant au mur. Après quelques pas maladroits, je finis par réussir à garder mon équilibre pour faire en sorte que mes jambes ne tremblent pas.
J'allais dire quelque chose quand tout à coup, un puissant vertige me prit d'assaut et je compris sans mal ce qui allait se passer ensuite.

«Donnie...Je vais m'évanouir... »

Je n'eus pas le temps de dire autre chose que tout à coup, je bascula vers l'arrière. La dernière chose que je sentis fut mon ami qui me récupéra de justesse avant que je ne touche le sol...