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16 août 1969 - partie deux

« Trois jours de paix et d'amour »

Sasuke n'avait décidément pas la foutre idée de la situation dans laquelle il venait de s'embarquer. Ressassant ses soupçons vis-à-vis du fameux Naruto qu'il avait rencontré quelques heures auparavant, et avec lequel on lui rabattait sans cesse les oreilles depuis plusieurs jours déjà, il s'occupait d'accorder la guitare qu'on lui avait filé entre les mains. Les cordes d'acier demeurant rêches et usagées peinaient à sonner correctement, mais l'oreille aiguisée du virtuose suffit à les ajuster sur la bonne tonalité afin qu'elles résonnent avec une justesse des plus précises au moment où elles s'exprimeraient sous les doigts experts de l'artiste.

- Prêt Sasuke ?

Le guitariste releva ses yeux charbonneux de l'instrument pour les diriger vers le blond venant de l'apostropher, et hocha la tête en guise de réponse, ce à quoi le chanteur répliqua d'un pouce en l'air accompagné d'un sourire lumineux. Il n'avait aucune idée de ce qu'il foutait là non, mais lorsque celui qui semblait être le guitariste lui avait tendu une Gibson avec pour seule recommandation de lui délivrer une «putain d'improvisation», le brun avait réellement prit conscience qu'une opportunité en or s'offrait à lui, et qu'il n'avait qu'à tendre les bras  pour ne pas rater cette chance unique. En effet, ce n'était pas tous les jours qu'on avait l'occasion de performer face à un tel public, d'autant plus que la foule était bien plus conséquente qu'il n'aurait pu imaginer - sur les cinquante milles festivaliers prévus par les organisateurs de l'évènement, il y en avait en réalité près d'un demi-million qui s'étaient pointés. Bien que son groupe commençait à rencontrer un petit succès sur la côte Ouest, remplissant ci et là de nombreux bars ou petites salles de concert, le public venant assister à leurs prouesses musicales n'avait jamais dépassé la barre des dix-milles spectateurs ; la transition vers la foule de Woodstock n'en demeurait alors que plus marquante pour Sasuke. Des coulisses de la scène, il percevait le brouhaha provenant de la masse de festivaliers tous agglutinés par milliers face à l'estrade sur laquelle il allait s'apprêter à monter et cela commença à, progressivement, faire monter l'adrénaline coulant dans ses veines.

- C'est à nous les gars !

Naruto venait de beugler cette information alors qu'il se tenait sur la première marche du petit escalier menant à la scène, faisant alors brutalement accroître l'impatience de chaque membre du groupe qui dirigèrent tous leurs iris brillantes vers le chanteur, le cœur palpitant. Tous se levèrent pour se rassembler au pied de l'estrade, et grimpèrent les marches à la file indienne, en se soufflant de dernières paroles d'encouragement. Sasuke suivit le mouvement, mais resta toutefois sur le côté de la scène contrairement aux autres musiciens ayant accaparé l'entièreté de leur terrain de prédilection, et patientait - comme convenu au préalable - que le blond lui fasse un signe pour rejoindre les virtuoses au centre de l'estrade, et ce, même si jamais il ne l'avouerait, avec un soupçon de nervosité.

Alors, en attendant de pouvoir délivrer des notes enchanteresses avec l'instrument à six cordes, le Uchiha balada l'onyx de son regard vers le public et fut soufflé de la vue qui lui était offerte. Des centaines de milliers de personnes remplissaient la totalité de la plaine, occupant le moindre mètre carré de verdure par leur présence, et scandaient tous en chœur un chant contestataire que le jeune homme ne connaissait que vaguement afin de faire monter l'euphorie avant que le groupe venant de faire son entrée n'entame sa première chanson.

Une certaine exaltation vint troubler l'éternel stoïcisme du brun et accéléra son rythme cardiaque lorsqu'il prit conscience que tous avaient les yeux rivés en sa direction. Bien qu'ils ne le fixaient pas spécifiquement à lui, il ne put s'empêcher de jubiler en fantasmant sur le fait que, une fois qu'il entrerait en action, il aurait la main mise sur le public. Être au centre de l'attention n'était pas réellement ce qui l'attirait, mais il ne connaissait plus exaltante sensation que celle de pouvoir manier la foule à sa guise. La faire trembler, gémir, agoniser ; créer des fantasmes à ces milliers d'âmes pour ne pas les assouvir, telle elle était sa luxure. Bien que la musique soit sa plus grande passion, monter sur scène a rapidement été une révélation pour l'artiste voyant au travers des nuées de spectateurs une forme d'art des plus surprenantes et sensuelles.

Cependant pour l'heure, lotissant encore sur les bords de l'estrade, il se contentait d'écouter - sans faire plus de réflexion, se disant qu'il laisserait l'inspiration le guider au moment d'improviser - en prêtant une attention toute particulière à la mélodie dans laquelle le groupe se jeta. Le bassiste venait d'entamer une ligne rythmée, suivie de près par batterie et percussions qui fusionnèrent à la perfection et dans la plus impressionnante des fluidités avec l'instrument à corde. Sasuke dodelinait doucement de la tête alors qu'il se calait mentalement au tempo de la mélodie, un mélange entraînant de rock et de funk où s'entremêlaient les percussions cadencées et l'harmonie décadente des instruments s'accordant tous sur le même groove. Ce fut alors au tour de Naruto de s'ajouter à la mélodie, et il commença à susurrer de doucereuses paroles de sa voix éraillée dans le microphone qu'il tenait de ses deux mains, avec conviction. Il y soufflait une étrange poésie dont le mélomane ne s'attarda pas réellement sur le sens, préférant se laisser transporter par la mélopée. Le groupe était spectaculaire ; les festivaliers, bien que la plupart d'entre eux étaient déjà partis bien loin dans les contrées de leur inconscient, se levèrent les uns après les autres de l'herbe tendre pour frapper des mains avec entrain ou danser de façon plus ou moins aléatoire. Bien que cette bande de virtuose commençait déjà, et ce depuis un certain temps, à se faire un petit nom dans ce monde infernal qu'était celui de la musique, une grande partie des spectateurs n'avaient aucune idée de qui ils étaient, ce qui ne les empêcha pourtant pas d'apprécier plus que grandement ce qui effleurait leurs tympans.

Et c'est ainsi que la première chanson s'acheva, ponctuée par une nuée assourdissante d'applaudissements qui martela les tympans du Uchiha, et, en balayant de ses pupilles de jais les membres du groupe afin de guetter leurs réactions face à une telle ovation, le brun percuta l'azur céleste du chanteur qu'il l'incita d'un geste de la main à le rejoindre. Avec une certaine appréhension, le mélomane s'avança et, malgré les cris des spectateurs, les éclats de leurs mains se frappant, les discussions alentours, le seul son que perçut l'artiste fut celui de ses propres pas frappant contre la scène de bois. Comme si un voile venait masquer l'environnement autour de lui, tout bruit autre que celui de ses bottes usagées butant contre la surface de l'estrade s'estompa pour pratiquement disparaître. Les battements de son organe vital s'infiltrèrent dans le tumulte de ses pensées et, lorsqu'arrivé au centre de la scène il se tourna à nouveau face au public, le vacarme regagna à nouveau ses tympans pour les faire vriller. Faire face à une foule d'un demi-million de personnes ; ô grand jamais il n'aurait ne serait-ce effleuré l'idée que cela lui arrive un jour, le voilà pourtant sur la scène de Woodstock, face à une horde de festivaliers affamés de poésie et de mélodie. 

À peine eut-il le temps de prendre ses marques que, dans son dos, le batteur frappa quatre temps avec ses baguettes, le tirant alors définitivement de sa rêverie pour le ramener à l'instant présent, et tous entamèrent une mélodie aussi rythmée que la précédente, avec les mêmes influences funk que Sasuke s'était surpris à réellement apprécier. Frappant la cadence de la chanson du bout de son pied, le brun s'imprégna entièrement du rythme de la composition avant de se jeter sur les cordes de son instrument pour entamer une improvisation qui, dès le début, se révéla surprenante et audacieuse. N'ayant put résister à la tentation de mettre en difficulté les musiciens à ses côtés, le virtuose s'émancipa rapidement du rythme imposé par le batteur en ne suivant seulement ce que son esprit lui intimait de jouer et s'élança alors dans une mélodie des plus incongrues, mais qui sonnait pourtant exactement comme il le souhaitait : il avait la main mise sur le moindre évènement de l'instant.

Les autres instruments, paraissant presque oppressés par les hurlements de la guitare, ne purent que suivre la cadence incertaine dans laquelle s'était lancé le brun ; jouant entre les différentes gammes d'accords sans pour autant laisser s'échapper la moindre fausse note n'étant pas intentionnelle - car, en effet, le Uchiha se plaisait à plonger les tympans de ceux l'écoutant dans un certain inconfort pour enchaîner avec des accords d'une justesse irréprochable - le virtuose prenait son pied. Désorientés mais pourtant obnubilés, les spectateurs commençait à ressentir un certain plaisir, une folie acharnée, à se laisser manipuler par cet illusionniste mélomane.

C'était à la fois harmonieux et distordant ; merveilleusement déroutant.

La guitare lui obéissait au doigt et à l'œil, reproduisant chaque esquisse de mélodie ayant traversé l'esprit de l'artiste plaquant son inspiration sur les cordes de l'instrument. Au fil des minutes, la mélopée rugissant sous les phalanges habiles du virtuose commença à plonger peu à peu la foule dans un état de transe : tous devenaient progressivement captivés par le moindre de ses gestes, et réagissaient à chaque note hurlant dans les haut-parleurs. Le temps d'un instant, la pensée qu'Itachi et Shisui pourraient se tenir à ses côtés lui effleura l'esprit d'une amère caresse, mais il coupa court à ces songes, préférant de délecter de l'exaltation qu'il ressentait en laissant ses phalanges courir sur le manches de l'instrument face à une foule envoûtée par le moindre son qu'il produisait. À cet instant, seul ce qui se déroulait sous ses doigts, dans ses tympans et face à ses yeux comptait. Il aurait pu cracher une insulte dans le micro que le public aurait applaudit d'émerveillement, et c'en était pratiquement jouissif.

Son solo, bien que perturbant au premier abord pour les autres membres du groupe, se révéla entraînant et malgré l'inspiration excentrique et débordante du guitariste, ils réussirent à s'adapter à merveille à sa mélodie, ce qui frustra le brun. Non pas qu'il cherchait à tout prix à agir par esprit de contradiction, mais les concerts étant un des seuls endroits où il se laissait entièrement aller, où son cœur martelait avec une ferveur jamais vu sa cage thoracique, où il se sentait bien plus que vivant ; prendre alors conscience que, même lors de son instant de liberté le plus pur, il n'était plus entièrement maître de la situation, le brun tenta le tout pour le tout.

Alors que les décibels s'envolaient, les hurlements s'entremêlaient, la frénésie se faisait plus palpitante que jamais ; alors que le sol était sur le point de se fendre sous les impulsions de l'incommensurable foule, et que la voûte céleste, quant à elle, paraissait se fendiller de toute part, prête à se briser en un millier de morceaux tel le cristal d'un verre n'ayant pas supporté un volume trop élevé ; le musicien opta pour la plus déroutante des solutions :

Le silence.

Ayant brutalement brandit sa main en l'air, le virtuose venait de refermer ses doigts sur eux-mêmes, créant un poing symbolisant une menace à laquelle l'immense nuée de spectateurs fut contrainte de se plier, les forçant à cesser toute nuisance sonore ; en une fraction de seconde, le vacarme s'était évanoui pour laisser place à un terrifiant mutisme.  

Dans le dos du musicien, les autres virtuoses s'étaient eux aussi tût, dans l'incompréhension la plus totale de ce qui était en train de se dérouler, et se contentèrent alors d'observer le brun. Bien que la taciturnité de ce dernier ne les avait pas dérangés lorsqu'ils avaient rencontré le Uchiha quelques heures auparavant, tous s'étaient accordés à penser qu'il semblait plutôt quelconque, et ce même malgré la démonstration de ses aptitudes qu'il leur avait fait afin de décider si, oui ou non, il pouvait venir sur scène avec eux - et qui s'était révélée plus que bonne. Toutefois, la vision que leur offrait l'artiste à cet instant ne leur laissa aucun doute sur l'aura aussi ravageuse qu'envoûtante qui émanait de lui, alors qu'il se tenait ainsi, dos à eux, face à cette immense foule, poing levé et tympans crevés. Il possédait une puissance qu'aucune force ne pouvait tenter de surpasser.

Un immense blanc des plus irréels s'était définitivement imposé sur la plaine ; tous retinrent leurs souffles et nul n'osa laisser échapper le moindre son de sa bouche, par peur qu'on l'entende jusqu'à l'autre bout du monde tant la puissance de l'instant les écrasait de son absolutisme. La foule étouffait, suffoquait, angoissait ; comme si le poing que Sasuke tenait fermé enclavait leur propre cou, comprimait leur trachée et coupait leur respiration, les empêchant d'exprimer le moindre mot en raison de la strangulation.

Le virtuose exerçait une pression sans pareil sur eux ; comme si des mains invisibles les maintenaient face contre sol et que, malgré tous les efforts qu'ils tentaient de faire pour s'en relever, les spectateurs se voyaient écrasés par la suprématie émanant de l'artiste.

Sans crier gare, la main de Sasuke quitta les hauteurs divines dans lesquelles elle lotissait depuis un laps de temps indéterminable - cela aurait pu avoir duré une fraction de seconde comme une éternité que personne n'aurait ressenti la moindre différence - pour se jeter à nouveau sur les cordes de la guitare martyrisées et, n'ayant quitté une seule seconde du regard celui venant de captiver l'attention de tous, les membres du groupe repartirent dans l'exacte même cadence que le guitariste, ainsi la musique reprit son cours. Instantanément, la foule se remit à hurler de plus belle, comme si on l'avait contrainte au silence depuis des siècles et qu'elle était en nouveau en droit de s'exprimer, d'exploser, soulignant alors d'autant plus le contraste frappant entre ces deux états de folie dans lesquels le Uchiha l'avait plongée.

Ses pupilles dilatées voilées par la fine peau de ses paupières, le guitariste profitait de l'instant en laissant la caresse du vent - paraissant d'une infinie douceur en comparaison avec la brutalité de l'instant - effleurer son teint blême et un discret sourire vint caresser ses pâles lèvres alors qu'il venait de plaquer le dernier accord de son instant de gloire sur les cordes en acier de l'instrument. Le public l'acclama de toute sa force, pertinemment conscient qu'une légende venait de naître sous leurs yeux ébahis et leurs cris de forcenés.

A présent que la flamme de la gloire venait de s'allumer, le brun accepta sa sentence qu'était celle de briller ardemment, avec toute la frénésie qu'il était possible de posséder, sans réaliser qu'en vivant de cette façon, c'est lui-même qu'il finirait par consumer.


×


Allongé sur l'herbe tendre alors que les brins de verdure émeraude venaient chatouiller ses parcelles de peau découverte étant directement en contact avec le sol, Sasuke laissait l'ébène de son regard se perdre dans la majestuosité des cieux matinaux empreints des plus subtiles teintes de l'aube. Le firmament était semblable à un chef d'œuvre impressionniste réalisé par le plus poète des l'aquarellistes, où se mêlaient la pâle lueur bleuté de la toile céleste et les nuances orangées de l'aurore qui teintaient subtilement les rares nuages filandreux voguant dans l'empyrée.

Sentant un mouvement contre lui, le brun redirigea ses pupilles de jais vers la fêtarde allongée sur lui, et qui dormait le plus paisiblement du monde sur ce sommier de fortune qu'il incarnait. Il sourit discrètement à la vue qu'offrait sa bien aimée littéralement affalée sur lui, notamment cette légère moue se dessinant sur ses traits fins - témoin du rêve qu'elle devait être en train de faire - tandis que ses douces mèches rosées, dans lesquelles le jeune homme passait ses phalanges avec une infinie tendresse, s'étalaient de toute leur longueur jusqu'au creux de ses reins. Leurs bras s'enlaçant l'un et l'autre, ainsi que leurs jambes entremêlées témoignaient de cet enchanteur sentiment d'amour et de douceur lotissant au creux de leurs pensées et faisant battre leur cœur avec une certaine ardeur. Cachés à la vue de tous par l'épaisse couverture au tissu rêche couvrant leurs deux corps assoupis, et ce malgré le fait qu'ils se trouvaient au beau milieu d'une foule, les deux amants se réveillaient le plus paisiblement du monde, à l'aube d'une nouvelle journée de festival.

En attendant que la belle sorte entièrement de ses songes, le regard onyx de l'artiste caressait la plaine remplie de festivaliers, voguant sur la multitude de corps endormis, comme eux à même le sol ou - pour les plus chanceux - sur des hamacs de fortune, et contempla avec la plus grande des attentions cette nuée humaine s'éveiller en chœur. Les perles de la rosée du matin humidifiaient le tissu de ses vêtements froissés par les danses hasardeuses de la veille et réussirent même à s'infiltrer sous le col de sa vieille chemise en lin, venant alors chatouiller l'épiderme de son cou de sa fraîcheur cristallisante - achevant de le tirer de son sommeil.

Au bout d'une dizaine de minutes d'émergence, le mélomane se mit à percevoir des applaudissements au bas de la colline, juste à côté de la scène et, du haut de la bute, le brun distingua une poignée de personnes sur l'estrade - sûrement un concert prévu la veille mais qui avait du être repoussé au petit matin en raison du temps excessivement long que les artistes passaient sur scène, dépassant alors très largement les horaires prédéfinies par les organisateurs - et il comprit que, malgré l'heure plus que matinale, un nouveau groupe était sur le point de se produire.

Les premières notes de musiques s'échappèrent des instruments et des cordes vocales enchanteresses de la chanteuse pour atteindre les tympans du guitariste qui, instantanément, reconnu le groupe dont il s'agissait, et sourit intérieurement en sachant pertinemment que la jeune femme somnolant encore sur son torse était une grande admiratrice de ces artistes. Sans surprise, cette dernière sauta littéralement sur ses deux pieds, ses yeux clos ayant laissé place à deux pupilles où miroitait toute la joie de ce monde, avant d'attraper la main de son amant pour le tirer au bas de la colline, afin d'être au plus près de la scène. Il se laissa faire, suivant tant bien que mal sa démarche précipitée, slalomant avec maladresse entre les corps assoupis étalés de toutes parts à même le sol, sans tenter de calmer l'ardeur ayant brusquement jailli en la rosée ; il savait pertinemment que cela était vain, d'autant plus que voir la jeune femme dans un tel état de gaieté le ravissait plus qu'autre chose.

Jefferson Airplane avait entamé une de leur mélopée hypnotisante alors que les sept heures du matin n'avaient pas encore sonné, résonnant alors comme un réveil pour certains - et quel réveil - ou comme la prestation qu'ils avaient attendus toute leur vie pour d'autres. La première composition achevée, une nuée d'applaudissements retentit à nouveau dans la foule, finissant par définitivement réveiller quiconque ayant osé continuer à somnoler malgré les véritables légendes venus les tirer de leurs songes de part leurs mélodies envoûtantes et leurs magnétisme, puis une mélopée bien plus langoureuse et obnubilante que la précédente commença.

Comprenant le regard légèrement taquin que lui lançait sa belle, Sasuke voulu faire demi-tour pour regagner les hauteurs de la colline et fuir ce qui était sur le point d'arriver, mais cette dernière lui attrapa le poignet avant qu'il n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit. Marmonnant discrètement, le brun se laissa entraîner par son amante qui enroulait ses bras fins autour de son buste afin d'entamer un slow empli d'une infinie douceur et tendresse. N'ayant visiblement d'autre choix, le jeune homme enlaça lui aussi sa moitié et, bien qu'il grimaçait au départ à l'idée de se laisser entraîner par la danse de la rosée en public, il finit par s'y conforter et apprécier l'instant. Le visage plongé dans la chevelure de son amante, le brun se retrouva vite envouté par le délicieux parfum émanant de ses interminables mèches rosées. Une subtile fragrance florale et réconfortante qu'il se plaisait souvent à inhaler et qui, même au milieu d'une foule aussi conséquente qu'était celle de Woodstock, excellait dans l'art de conférer de l'intimité à chaque moment qu'ils vivaient.

Et c'est ainsi, sans que quiconque n'en ait conscience, sans qu'aucun signe n'ait pu être détecté, sans que le principal concerné ne soit même prévenu, que le plus bel été de sa vie s'acheva, emportant avec lui toute notion de légèreté, douceur et bonheur.


×


https://youtu.be/81EvX97eCpo

(j'ai besoin que vous regardiez ce live de Jefferson Airplane et que nous en parlions car masterpiece)

et voici qu'une poignée de toutes les prestations de Woodstock, qui vous donnent une idée de l'atmosphère de ce festival, et que je chéris :

https://youtu.be/ft0vkKCadgk

https://youtu.be/30ktWPrWPDc

https://youtu.be/tRYKAMjKgto




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