Chapitre 6
TW: Langage grossier
Le soleil éclairait la chambre d'Ophélia, nous réveillant tous les deux. Comme à mon habitude, je regardai rapidement mon téléphone pour regarder l'heure. 10h50. Et j'ai un message de ma mère... Celle-ci disait qu'elle s'excusait pour mon père, qu'elle aimerait que je revienne et qu'un repas de famille avait lieu. J'y étais attendu. Voyant mon air absolument ravi, ma petite amie me prit la main pour me rassurer.
-Tout va bien se passer, tu ne seras pas seule avec tes parents. Et puis s'il y a un souci, tu reviens illico ok ? Tu es toujours le bienvenu. Je la serrai rapidement dans mes bras avant de me diriger vers la salle de bain pour me préparer. Une fois cette tâche accomplie, je refis mon sac et salua une dernière fois les géniteurs d'Ophélia ainsi qu'elle-même.
Je déverrouillais la porte de chez moi, en proie à une bouffée d'anxiété. Mes parents, ainsi que mon oncle et ma tante étaient déjà autour de la table du salon, un verre à la main, prenant l'apéro.
-La petite fugueuse est de retour. Dit mon père d'un ton mi agacé mi amusé. Les invités ne posaient pas de questions, ils devaient donc sûrement être au courant de l'évènement de la dernière fois. Je m'asseyais en silence après leur avoir dit bonjour.
La première partie du repas se passa plutôt bien également. Des discussions banales qu'on peut retrouver dans chaque réunion de famille. Cependant un peu après 15heures, alors qu'on était en plein milieu du déjeuner, des sujets plus sensibles furent abordés.
-Quand on y pense y a tellement de femmes qui couchent avec plusieurs hommes, surtout avant le mariage... Elles devraient avoir honte. Lâcha mon oncle après avoir avalé une bouchée du gratin dauphinois préparé par ma mère. Cette dernière et moi échangeâmes un regard surpris.
-T'as raison, celles-là sont toutes des salopes. Acquiesça mon père. Une rage me prit au ventre. Il était insupportable. Si personne ne protestait, je le ferais moi.
-Pardon ? Ces femmes n'ont juste pas envie de se poser mais leur désir reste présent. Comme un homme, une femme a le droit de vivre pleinement sa sexualité sans avoir peur ou honte d'être jugée ou insultée de tous les noms. Que ce soit par la société, par des hommes misogynes incapable d'évoluer mentalement ou pire, par leur famille. Pourquoi la sexualité des femmes doit toujours être un sujet tabou qui renvoie à la honte ou à la condamnation de l'acte ? Pourquoi est ce que vous, les hommes affirmés, vous devriez être applaudis pour le nombre de vos conquêtes pendant que les femmes sont mises dans des cases et catégorisées. Putain il est où le respect pour les femmes et pour leurs choix là-dedans bordel !
-Tu dis ça comme si t'étais une femme ! Décide-toi au bout d'un moment ! Ragea mon géniteur alors que mon oncle et ma tante nous dévisageaient tour à tour.
-C'est pas parce que je me sens pas strictement femme que je me sens strictement homme aussi ! Et même si je suis non binaire, je garde un corps de sexe féminin donc oui, je subis aussi le traitement qu'on accorde aux femmes cis ou même aux hommes transgenres n'ayant pas effectué de transition. Sérieux c'est quoi cette mentalité arriérée ? Désolée de vous le dire mais tenir fermement ces propos devant trois concernés, c'est pitoyable.
-Tu es non binaire ? Questionna mon oncle. Mais... Mais l'importance du genre dans la société, on en fait quoi ?
-On en fait que le sexe et le genre ne doivent pas être obligatoirement identique ! Désolé de te l'appendre mais la nature à créer les différences et le corps humains tel qu'on le connait donc, ô, grande nouvelles, les pics d'hormones par conséquent.
-Le rapport ? Le manque de culture et d'intérêt de mon père m'étonnera toujours...
-Comme vous avez pas l'air d'être au courant, je vais vous apprendre un truc donc débouchez vous les oreilles hein. Le genre, je dis bien le genre pas le sexe, et l'orientation sont dues à un pic d'hormones pendant la grossesse. Ce n'est donc pas un choix car ça va ni être le nourrisson qui ne possède pas de conscience propre ni la mère qui va pouvoir gérer ça.
-Donc c'est de ta faute si notre fille est en dehors des normes et aussi... Bizarre ? Dit mon père en se tournant sèchement vers sa femme.
-Mais t'écoute ce que je te dis bordel ? Personne n'en est responsable, ni moi, ni maman alors lâche nous la grappe ! Voyant le rouge monter au visage de mon interlocuteur. J'ajoutai en affichant un petit sourire narquois, prenant un malin plaisir à le mettre en colère : Ah ! Et je supporte plus tes caprices comme si t'avais trois ans d'âge mental, donc s'il te plaît, va bien gentiment te faire !
Je me levai et me dirigeai alors vers la porte d'entrée d'une démarche agacée et certaine.
-Tu... Fugues encore ? Demanda ma mère, apparemment nerveuse à l'idée d'être seule avec son mari une fois les invités repartis.
-J'ai pas de sac, donc non. Je vais juste prendre l'air. Par contre, par pitié, la prochaine fois que vous décider d'organiser un repas de famille, ne penser surtout pas à moi hein ! et je me retrouvai à claquer une nouvelle fois la porte, ravi d'avoir put dire tout ce que je voulais et de les avoir aussi bien envoyer chier.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro