Plus rien ne va
Hier soir après avoir débarrassé la table, je me suis réfugiée dans ma chambre et ai fermé la porte à clé. Il me fallait un peu de solitude pour réfléchir. Ça n'a pas été efficace du tout. Je n'ai fait que me poser les mêmes questions, encore et encore. Je me suis questionnée sur la vie de Drew. D'où vient-il ? Vit-il seul ? A-t-il des frères et sœurs ? Ses parents sont-ils toujours vivants ? Pourquoi Jules a dit que Drew a eu une enfance difficile ? Et pourquoi a-t-il dit qu'il ne pouvait pas me donner ce que je pourrais attendre de lui pour ensuite me proposer cet arrangement et maintenant me regarder comme s'il en voulait plus ? Est-ce que moi j'en veux plus ? J'ai beau essayer d'imaginer une relation avec Drew, je n'arrive pas à l'envisager. Je suis trop solitaire et de toute façon nous ne vivons pas au même endroit. Ce doit être une semaine de plaisir entre amis, c'est tout. Rien de plus que du sexe et de la rigolade. Une parenthèse dans mon quotidien ennuyeux mais bien réglé. Parce que j'ai besoin de cette rigueur. J'ai besoin que tout soit bien en place, je n'aime pas l'imprévu, pas depuis un petit moment en tout cas. J'avais juste envie de changer un peu, juste pour une semaine, juste une petite folie sans conséquences. Et à la fin de la semaine je retournerais à cette routine sans le moindre regret. Pas vrai ? Je n'ai aucune raison de redouter ce moment, je sais qu'il va arriver et que je ne verrais plus Drew. Il le sait tout aussi bien que moi. J'ai juste dû mal interpréter ce que j'ai vu. C'est tout. Juste un mauvais tour de mon imagination. Rien de plus. Pourquoi aurait-il changé d'avis alors qu'il était bien clair depuis le début ? C'est sans doute une farce de mon imagination. Nous avons failli nous faire prendre et il était encore amusé par cela, c'est tout.
Au réveil, ce matin, ils étaient déjà tous partis quand je suis descendue. J'ai trouvé un mot sur la table de la salle à manger, placé juste au milieu en évidence. Et alors que j'avais réussi à me convaincre qu'il n'y avait rien de plus que ce que nous avions établi depuis le début, ce mot n'a fait que m'obliger à me poser d'autres questions. C'était un mot de Drew me disant qu'ils sont partis tôt et qu'ils n'ont pas voulu me réveiller, qu'ils ont pris la voiture de Stuart mais que je peux utiliser la sienne si j'ai besoin de sortir.
Utiliser sa voiture ? Celle qu'il m'a dit de ne pas toucher ?
Et en dessous, il m'a laissé son numéro de téléphone « au cas où ». Au cas où quoi ? S'il m'arrive quelque chose ? Je peux très bien appeler Jules ou Sophia dans ce cas. J'ai même le numéro d'Elise bien que je ne m'en sois jamais servi.
Peut-être qu'il veut que je le prévienne en premier s'il arrive quelque chose à Boomer ? C'est une explication rationnelle et logique. Une explication moins tordue que de penser qu'il veut que j'aie son numéro pour rester en contact après cette semaine.
J'ai gardé le petit mot dans ma chambre et j'ai enregistré son numéro dans mon téléphone. Au cas où.
Ma matinée s'est résumée à lire une bonne partie du roman que j'ai ramené, Boomer couché en boule à côté de moi sur mon lit. Pour le déjeuner, j'ai fait réchauffer les restes de la veille que j'ai partagé avec mon ami à quatre pattes, puis je suis allée me promener avec lui le long de la route pendant une bonne demi-heure avant que je ne sente plus le bout de mon nez. Des flocons ont commencé à tomber quand je suis retournée au chalet, mais seulement quelques-uns. Pas assez pour recouvrir la route. Mes amis ne devraient donc pas avoir de mal à rentrer au chalet. Finalement, après avoir essayé en vain de trouver quelque chose d'intéressant à la télévisions, j'ai repris ma lecture devant la cheminée.
J'apprécie le calme que me permet d'avoir cette journée sans eux. Je les aime beaucoup, mais j'ai besoin de ma dose de solitude. Et je dois avouer que le silence de ce chalet est beaucoup plus agréable que celui que je peux avoir dans mon petit appartement. Il n'y a pas de voitures qui passent à longueur de journée sous mes fenêtres, ni de voisins dont les coïtes sont un peu trop bruyants ou dont le chien n'arrête pas d'aboyer à longueur de journée. Ici tout est reposant. Tellement reposant que je crois que je me suis endormis sur le tapi devant la cheminée, mon bouquin ouvert sur le ventre. Parce qu'au moment où une main se pose sur mon épaule pour me réveiller, et que je vois le visage de Sophia penché sur moi, c'est comme ça que je suis.
— Allez la belle au bois dormant, elle me taquine avant de presser un baiser sur mon front.
Je passe une main sur mon visage pour chasser le reste de sommeil et me redresse. Jules est assis sur le canapé non loin, retenant un rire. Elise et Stuart ne sont pas en vue et Drew est en train de retirer ses bottes dans l'entrée. Je m'assois, dos au feu, les jambes croisées.
— C'était bien votre journée de ski ? je demande plus pour faire la conversation que pour savoir.
— Super, me répond Jules avec un sourire réjoui. On y retourne demain.
Je hoche la tête. Drew vient s'assoir sur l'autre canapé en face de Jules et Sophia.
— Tu aurais dû venir, s'était amusant, il me dit d'un air distrait.
Il a retrouvé ce regard nonchalant, naturellement séducteur, qu'il a depuis que je l'ai rencontré. Ce regard étrange qu'il avait hier soir a disparu. Je ne sais pas si j'en suis ravie ou déçue.
— Le ski ce n'est définitivement pas pour moi.
— Tu peux venir et t'installer au refuge, me propose Sophia. Comme ça tu sortiras un peu d'ici. Ils ont même un salon extérieur. Imagine, t'allonger au soleil avec ton livre, un chocolat chaud à la main.
J'envisage l'idée quelques seconde. Ça pourrait être sympa. Je tortille mes lèvres sans savoir si je dois accepter ou refuser.
— Allez ! Ça se voit que tu en as envie, elle insiste.
Je soupire.
— Bon, d'accord. Je viendrais avec vous demain. Mais seulement pour siroter un chocolat au refuge. Rassurez-moi, il ne faut pas skier pour arriver au refuge ?
Elle secoue la tête.
— Il est en bas des pistes, m'explique Drew.
— Alors je viendrais avec vous.
Sophia tape dans ses mains et commence une de ces interminables conversations sur l'organisation du mariage avec Jules.
Je me lève pour aller dans ma chambre, suivie de près par Boomer et m'affale sur mon lit, le visage enfouit dans mon coussin. À peine quelques minutes plus tard, j'entends la porte de ma chambre se fermer et le clique de la serrure qui résonne. Je me redresse brusquement et fait face à la personne qui vient d'entrer. Je ne suis pas surprise de voir Drew s'avancer vers moi, ce qui me surprend en revanche, c'est de le voir ouvrir sa ceinture tout en s'approchant, le regard brillant et sauvage. Je reste assise au milieu de mon lit, pétrifiée par ce regard presque animal. Mon corps se tend automatiquement vers lui, l'excitation me submerge et je resserre instinctivement les cuisses. Il dégage une certaine beauté animale plutôt impressionnante.
Il s'arrête au pied de mon lit, son jean ouvert, laissant apparaître son boxer tendu dessous. Sans un mot, il tend une main vers moi. Ma respiration devient plus difficile, mais je n'hésite même pas une seconde pour prendre sa main et avancer vers lui. Me sentant légèrement gauche, je rampe jusqu'à me retrouver assise au bord du lit, le visage à la hauteur de la bosse explicite de son pantalon et les jambes de chaque côté des siennes. Toujours imperturbable, Drew fait glisser ses mains dans mes cheveux et incline ma tête pour que mes yeux rencontrent les siens. Il est tellement impressionnant comme ça. Son regard transperce le mien jusqu'au plus profond de mon être, diffusant une chaleur sauvage dans mon corps. Il n'a toujours rien dit depuis qu'il est entré. Et je ne sais pas si je dois m'en inquiéter. À travers les vapeurs d'excitation qui embrument mon cerveau, j'essaye de comprendre ce qu'il veut exactement, de comprendre son humeur, mais j'ai l'impression que ses yeux ne disent pas la même chose que ses gestes. Les flammes qui dansent dans son regard sont sauvages, alors que ses gestes sont doux et maîtrisés. Il maintient mon visage, se penche vers moi et m'embrasse ardemment, presque douloureusement. Ses doigts se recroquevillent, tirant doucement sur mes cheveux. Quand il attrape ma lèvre entre ses dents et tire dessus, un gémissement m'échappe. Et comme frappé en pleine figure, il se recule, s'arrache à mes lèvres et se redresse. Ses mains quittent mes cheveux et ses pouces se glissent derrière l'élastique de son boxer, le faisant descendre avec son jean, juste assez pour le libérer. Mon cœur se met à tambouriner dans ma poitrine, demandant à ce qu'on le libère de cette cage où il ne peut pas battre assez fort. J'ai du mal à déglutir, mon regard refuse de quitter le sien. Je suis perdue et impatiente de connaitre la suite. Avec un léger sourire en coin, Drew pose une main sur ma joue et passe son pouce sur mes lèvres.
— J'ai attendu ça depuis ce matin, il grogne si bas que le son de sa voix ressemble au rugissement d'un animal.
Je le regarde avec des yeux ronds, ravie de savoir qu'il a pensé à moi depuis ce matin.
— Tu ne l'a jamais fait, pas vrai ?
Je baisse mon regard, me sentant rougir, mais pas de honte. Je sais ce qu'il veut, que je le prenne dans ma bouche et lui donne le plaisir qu'il attend, mais effectivement, je ne l'ai jamais fait. Et je ne suis pas certaine de pouvoir être à la hauteur. Malgré cela, j'ai très envie d'essayer.
Prenant sans doute pitié de moi, Drew pose une main sur ma joue puis la glisse sous mon menton pour me relever la tête. Le sourire qu'il me lance me remue l'estomac. Il a l'air content de m'initier à cela. Sa main glisse maintenant le long de mon bras et capture mon poignet pour poser ma main sur lui. Un soupir lui échappe quand j'enroule mes doigts autour de lui.
— Détends-toi chérie, je... oh merde !
Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase. Poussée par une sorte de panique et une augmentions soudaine de mon excitation quand il a posé ma main sur lui, je n'ai pas attendu plus longtemps pour le prendre dans ma bouche. Je reste d'abord figée, réalisant que je ne sais pas ce que je fais. Alors il passe ses mains dans mes cheveux, doucement, pour me détendre et je me laisse aller à mon instinct. C'est étrange de dire que mon instinct arrive à me guider dans cette situation, mais d'après les gémissements de Drew et la façon dont ses mains se crispent et se détendent dans mes cheveux, je sais ce qu'il apprécie ou non.
— T'es certaine que tu ne l'as jamais fait ? il demande entre ses dents, le souffle court.
Ses hanches viennent à la rencontre de ma bouche, il est trop grand pour que je puisse le prendre entièrement. Mon poing serré autour de lui accompagne chaque mouvement, de plus en plus frénétiques. J'ose un regard vers le haut et croise le sien, toujours aussi sauvage.
— Oh merde, Tess, il gémit.
Il rejette sa tête en arrière, ses mains toujours dans mes cheveux. Ses mouvements sont de plus en plus intenses et mes lèvres sont endolories. Je garde mes yeux rivés sur son visage, le voyant perdre pied. Et de savoir que c'est grâce à moi, que c'est moi qui le met dans cet état, m'excite un peu plus.
— Oh Bébé, si tu ne veux pas avaler, arrête-toi maintenant, il grogne entre ses dents.
Je le prends encore une dernière fois au plus profond de ma bouche et me recule pour le libérer juste à temps pour le voir perdre totalement pied, se répandant sur mon t-shirt. Je fixe son visage alors qu'il ferme les yeux, passant ses deux mains sur son visage avant de les plonger dans ses cheveux. Je ne sais pas ce que je dois faire maintenant, je ne vais clairement pas garder ce t-shirt sur moi, mais je ne sais pas s'il attend quelque chose d'autre. Quel est le protocole après un tel acte ?
Son regard descend vers moi alors que ses bras retombent le long de son corps. Il me regarde quelques instants, dans le silence le plus total. De quoi augmenter un peu plus mon appréhension. Son visage est dépourvu de toute expression mais ses yeux flamboient, comme si une lutte acharnée se déroulait derrière ses prunelles. Puis soudain, il se met en mouvement. Il prend mon visage entre ses mains et se baisse pour m'embrasser tout en me faisant m'allonger sur le lit.
— Ne fais pas cette tête. C'était génial.
J'ignore quelle tête je dois avoir. Une expression terrorisée sur le visage sans doute. J'ai tellement envie qu'il me touche maintenant que le moindre contact me faire haleter.
— A ton tour, il murmure en attrapant le bas de mon t-shirt pour me le retirer.
Il le balance parterre et s'attaque à mon jean. J'en profite pour retirer mon soutien-gorge alors qu'il retire ce qu'il me reste de vêtements. Mes fesses sont juste au bord du lit et mes jambes pendent vers le sol. Il se penche vers moi et prend un de mes seins dans sa bouche, le léchant, mordillant la pointe, suçant la peau hypersensible. J'essaye de ne pas gémir trop fort, me souvenant que nous sommes supposés être discrets, mais sa bouche est un vrai paradis à elle seule. Il alterne avec les caresses de ses mains, maintenant mes hanches en place avec sa main libre.
— Tu es tellement réceptive, il murmure contre ma peau.
Ses lèvres descendent sur mon ventre, traçant un chemin de baiser et de morsure, puis il s'agenouille entre mes jambes. Attrapant mes chevilles, il les soulève, m'obligeant à plier les genoux, et pose mes pieds sur le lit. Je me sens tellement vulnérable et indécemment exposée que je resserre mes genoux. Il fait un bruit désapprobateur avec sa langue et attrape mes genoux pour les écarter.
— Je t'ai déjà dit de ne pas te cacher, il murmure.
Je me mords la lèvre et repousse cet instinct de protection tant que je peux. Il passe alors un doigt entre mes lèvres et grogne. Mon dieu ! Je sens mon visage chauffer et rougir. J'ai envie de me cacher derrière mes mains mais je n'ai aucune envie de lui dire d'arrêter. Le regard rivé au plafond, j'essaye de contrôler mon souffle trop rapide. Et soudain, se sont ses lèvres que je sens. Je gémis doucement et sa langue prend le relais. Ses mains tiennent mes hanches, je sens ses doigts s'enfoncer dans ma peau alors que sa langue me caresse lentement. Trop lentement. C'est une torture. Mes poings se resserrent sur le drap et il descend sa langue un peu plus bas.
— Drew..., je gémis le plus bas possible pour ne pas me faire entendre.
Mais en le sentant forcer un peu plus, pressant un peu plus au point le plus sensible, je sais qu'il m'a entendu. Mes hanches essayent d'onduler, de me presser un peu plus contre sa bouche mais il me tient fermement, m'obligeant à subir sa délicieuse torture. C'est si bon et frustrant à la fois. Je sens le plaisir monter au fond de mon ventre, ma lèvre saigne entre mes dents tant je la mords. Il presse un peu plus, sa langue experte faisant s'effondrer mes barrières et le plaisir explose en millier d'étoiles derrière mes paupières. Mon cri est une plainte qui raisonne derrière mes dents serrées. Je perds totalement mes forces, mes jambes s'effondrent sur le lit, ma poitrine se soulevant et redescendant rapidement avant que je ne retrouve mon souffle. J'entends un lourd tissu tomber au sol et baisse les yeux pour voir Drew, debout au bout du lit, son pantalon et son boxer ont disparu. Il retire son pull et enfile un préservatif avant de se pencher au-dessus de moi, se soutenant de ses bras.
— Remonte dans le lit, j'ai encore envie de toi, il me chuchote.
De mes membres tremblants, je recule pour me retrouver au milieu du lit, la tête sur les oreillers et l'admire dans sa splendide nudité, s'avancer lentement vers moi comme un lion près à sauter sur sa proie. Une fois entre mes jambes, son visage au-dessus du mien, il m'adresse un sourire de prédateur puis ses lèvres retrouvent les miennes. Son baiser est presque désespéré, avide. Il se laisse doucement aller contre mon corps et d'un mouvement brusque il se loge en moi, aspirant mon cri dans son baiser. Une de ses mains prend ma cuisse, glisse vers mon genou et soulève ma jambe alors qu'il s'enfonce de plus en plus loin, de plus en plus vite.
— Ça va être rapide, Bébé, il me dit le souffle court.
Je passe mes mains dans ses cheveux et réclame à nouveau ses lèvres. Ses coups de reins sont intenses, violents et exquis. Tout mon corps se met à trembler en sentant une nouvelle vague de plaisir arriver. Ses doigts s'enfoncent un peu plus dans ma peau, sa bouche descend dans mon cou et je suis obligée de mettre une main devant ma bouche pour me faire taire.
— Vas-y, chérie, il grogne contre ma peau.
Il s'enfonce un peu plus fort et j'explose à nouveau autour de lui, mon corps se relâchant soudain au moment où le plaisir le submerge à son tour.
Drew s'effondre sur moi de tout son poids, son souffle saccadé contre ma peau. Nous restons ainsi pendant ce qui me semble de longues minutes, mais ni lui, ni moi n'avons la force ou l'envie de bouger.
— C'est le ski qui te fait cet effet ? je murmure avec un léger rire.
Il grogne et se retire, m'arrachant une grimace. Il se débarrasse du préservatif puis se penche pour remonter les couvertures sur nous.
— Viens-là, il me dit en m'attirant dans ses bras.
Je me love contre lui avec joie, enfouissant mon visage dans sa poitrine. Qu'est-ce qu'il sent bon. Un mélange de musc et de sapin. Ses doigts montent et descendent dans mon dos, à deux doigts de me faire ronronner et je ferme les yeux pour savourer la sensation de son corps chaud contre le mien.
— J'ai eu du mal à me retenir en arrivant, il avoue.
— A ce point ? Tu devrais aller faire du ski plus souvent.
Je sens qu'il rit parce que son corps bouge sous moi mais aucun son ne sort de sa bouche.
— Ce n'est pas le ski, Tess. C'est de t'avoir vu endormi sur le tapis.
Je me redresse sur un coude pour voir son visage. Les sourcils froncés, j'attends qu'il s'explique. Il dépose un baiser sur mon front et m'oblige à me recoucher sur son torse.
— Quand je t'ai vu là, l'air si innocente et sexy, je n'avais qu'une envie c'est de t'arracher tes vêtements et te réveiller avec un orgasme.
J'étouffe mon rire contre sa poitrine et j'ai droit à une petite tape sur les fesses en réponse.
— Serais-tu en train de te moquer de moi ?
Je me mords la lèvre pour arrêter de rire et secoue la tête.
— Juste un peu.
Il rit mais me donne une autre fessé, un peu plus forte cette fois.
— Tess ?
Deux coups raisonnent contre la porte de ma chambre en même temps que Sophia m'appelle depuis le couloir. Je me fige, tourne un regard paniqué vers Drew, et les coups recommencent. Je bondis soudain en arrière et regarde tout autour de nous. Nos vêtements sont éparpillés autour du lit et nous sommes complètement nus. Aucun moyen de nier l'évidence.
— Vas sur le balcon, je chuchote en cherchant mon peignoir.
— Quoi ? il s'exclame en sortant du lit pour récupérer ses vêtements.
— Tess, je peux entrer ?
Je pointe le balcon du doigt.
— Attend une minute, je cris pour Sophia, puis je me tourne vers Drew. Dépêche-toi, vas sur le balcon, elle ne doit pas te voir.
Il n'a plus du tout l'air amusé.
— Mais je suis à poils, il proteste.
Cette conversation paniquée à voix basse commence à être drôle.
— Je m'en fiche, sors.
Il n'a eu que le temps de mettre son boxer. Je le pousse précipitamment vers le balcon et ouvre la porte pour le faire sortir.
— Tess ! il proteste.
Je referme la porte avant qu'il ne revienne à l'intérieur et tire l'énorme rideau pour le cacher. Puis je me précipite à la porte de ma chambre et essaye d'avoir l'air endormi. Tout en ouvrant la porte, je me passe une main devant le visage comme pour me réveiller.
— Tu dormais ? me demande Sophia étonnée.
— Euh... ouais. Qu'est-ce qu'il y a ?
Elle entre dans la chambre et va s'assoir sur le lit. Comme j'ai fermé les rideaux, il n'y a presque pas de lumière, alors j'allume la petite lampe de chevet. D'un coup de pied, je pousse discrètement mes vêtements sous le lit et vais m'installer à côté d'elle. Je regarde inquiète vers le rideau, mais Drew est bien caché. Ou alors il a fait le tour pour aller dans sa chambre. Le reniflement de Sophia me surprend dans mes spéculations et je me tourne vers elle.
— Tu pleures ?
Elle s'essuie les joues et hoche la tête.
— Qu'est-ce tu as ? Qu'est-ce qui se passe ?
— J'ai fait une grosse erreur, elle se lamente les épaules basses.
J'espère vraiment que Drew a pu retourner dans sa chambre parce que cette conversation risque de prendre du temps.
— Une erreur ?
— Je n'aurais pas dû accepter de l'épouser.
Je retiens un rire qui essaye de s'échapper. On ne peut pas faire plus cliché.
— Tu racontes n'importe quoi. Pourquoi tu penses ça ?
Elle hausse les épaules et les laisse retomber violemment.
— On n'arrête pas de s'engueuler, c'est devenu n'importe quoi.
Je lève un sourcil et l'étudie longuement. Je ne les ai pas entendus s'engueuler une seule fois et ils n'arrêtent pas de s'embrasser à longueur de journée. Elle se moque de moi ?
— Et à quel sujet vous vous disputez ?
Elle me lance un regard voulant dire « à ton avis le génie ».
Retiens-toi de la virer de ta chambre, elle pleure, c'est ton amie, tu dois la soutenir même si elle joue la peste.
— Je ne suis pas devin, Sophia. C'est au sujet du mariage ?
Elle hoche la tête et m'adresse un regard désolé.
— Mais ce n'est rien ça. Et puis si ça vous embête tant que ça, vous n'avez qu'à appeler un prêtre et vous mariez ce weekend, version intimiste.
— C'est ça le problème ! elle s'exclame en recommençant à pleurer. C'est ce qu'il veut lui, mais moi je veux que tout le monde soit là. Tu comprends, j'ai toujours imaginé que le jour où je me marierais, ma mère serait avec moi, et maintenant qu'elle n'est plus là... oh merde Tess, je suis désolée.
Je secoue la tête et lui adresse un petit sourire. Sophia a perdu sa mère il y a deux ans, juste avant que je n'arrive, moi je l'ai perdu il y a bien longtemps et j'ai eu le temps de me faire à l'idée qu'elle ne serait pas là le jour de mon mariage, si toute fois je me marie un jour. Je passe un bras autour de ses épaules en essayant de retenir les larmes qui me sont montées aux yeux.
— Je te comprends Sophia, mais elle sera là, d'une certaine façon, et puis tu nous as nous. Et tu as... ton père.
Contrairement à moi. Je n'aurais aucun d'eux avec moi. Mon cœur se serre un peu plus et les larmes dévalent mes joues sans que je ne puisse les retenir cette fois. Je les essuie rapidement, je n'aime pas pleurer devant les autres. Je suis plutôt du genre à attendre d'être seule, même si je dois attendre toute la journée et laisser les larmes et le chagrin me submerger une fois que je suis chez moi, sans personne pour me voir.
— Je pensais quand même que Jules voulait t'offrir un beau et grand mariage extravagant comme tu les aimes, je reprends avec une pointe d'humour.
Elle rit entre ses larmes.
— Oui, c'est ce qu'il veut. Mais on a tellement de mal à trouver une date que ça le rend fou. Il veut que je sois sa femme le plus vite possible, mais...
Elle soupire sans finir sa phrase.
— Ça te fait peur, je termine à sa place.
Elle hoche la tête, l'air honteuse. Je resserre un peu plus mon bras autour d'elle pour la rassurer.
— C'est normal, c'est un grand changement. Tu viens à peine de te décider à vendre ton appartement alors que tu vivais déjà avec lui depuis plusieurs mois.
— Je suis nulle, elle se lamente à nouveau.
Je lui donne un coup dans l'épaule et l'écarte de moi pour pouvoir lui parler les yeux dans les yeux.
— Tu n'es pas nulle, tu as juste peur et c'est normal. Maintenant tu vas prendre ton courage à deux mains, sortir tes fesses de ma chambre et aller dire à Jules que tu as trouvé une date pour ton mariage.
— Mais je n'en ai pas, elle s'exclame presque paniquée.
— Eh bien tu as jusqu'à ta chambre pour trouver.
Je pointe la porte de ma chambre pour lui dire de sortir, les sourcils froncés pour avoir l'air déterminée. J'ai fini par comprendre comment elle fonctionne. Il faut la pousser pour qu'elle saute vers l'inconnu, elle ne le fera jamais toute seule, même si elle sait que quelque chose de bien l'attend. Elle ne s'est décidée à accepter son amour pour Jules que lorsqu'elle a compris qu'elle risquait de le perdre. Il lui faut des ultimatums pour se mettre en marche et c'est ce que je viens d'essayer de lui donner. J'espère que ça va marcher. Ses yeux suivent mon doigt vers la porte puis elle me regarde dans les yeux. Son visage se transforme instantanément. Elle essuie ses joues et je vois la confiance en soi revenir au galop, s'incruster sur son visage et dans son regard. Elle se lève, inspire profondément et sort de la chambre. Juste avant de passer la porte, elle se retourne vers moi.
— Merci, Tess.
Je lui souris et hoche la tête. Dès que sa silhouette disparaît dans le couloir, je me précipite à la fenêtre et ouvre les rideaux. Je ne vois pas Drew. J'ouvre la porte et sors sur le balcon pour le chercher. Aucune trace. Alors je retourne dans ma chambre, ferme la porte du balcon et vais tambouriner à la porte de sa chambre. Il ouvre doucement et une fois qu'il me reconnait, il me fusille du regard. Mon sourire désolé n'a pas l'air de le dérider. Alors sans lui demander la permission, j'entre dans sa chambre. Il referme la porte en soupirant.
— J'allais prendre une douche, il grogne.
Qu'est-ce qu'il est rancunier ! Et je ne sais pas du tout quoi lui dire pour me faire pardonner.
— Je ne veux pas te vexer, mais tu n'aurais jamais pu te cacher sous le lit.
Il me foudroie du regard, secoue la tête puis me tourne le dos pour aller vers la salle de bain.
— Hé, qu'est-ce qui te prend ? Ce n'est rien ! Tu as pu revenir dans ta chambre.
Il s'arrête face à la porte de la salle de bain mais ne se retourne pas.
— Ce n'est pas ça le problème, Tess, il me répond l'air fatigué.
Je m'avance pour poser ma main sur son épaule. Il se retourne et l'enlève violemment. Je reste figée, stupéfaite par la violence de sa réaction. Mais qu'est-ce qui lui prend ? Je sens la colère me monter au visage. Je n'accepte pas qu'il s'énerve comme ça contre moi, pour rien.
— C'était ton idée tout ça, qu'est-ce qui te prend ? je m'énerve, oubliant que nous ne sommes pas seuls.
— Mon idée ? Tu ne crois pas que tu es un peu hypocrite là ? Je n'ai fait que mettre des mots sur ce que tu n'arrivais pas à me proposer.
Il se penche vers moi en me criant dessus, mais je ne bouge pas. Je ne vais pas reculer devant lui. Il n'a aucun droit de me parler comme ça.
— Tu as dit que cet arrangement était parfaitement ce que tu voulais, alors où est le problème ?
Il passe ses deux mains dans ses cheveux et se tourne à nouveau.
— Rien, il n'y a pas de problème, pas vrai ? C'est parfait comme ça.
Il avance vers la salle de bain et je le suis, m'arrêtant à la porte.
— Tu voulais que je fasse quoi ? Que je laisse Sophia entrer alors qu'on était à poils dans mon lit et lui dire « non c'est pas du tout ce que tu crois, on s'amuse juste à jouer au docteur de temps à autres ».
Il me fait face, le visage froid et les yeux noirs de colère.
— Je n'en ai rien à faire de Sophia, ok ? On devrait arrêter tout ça, c'est juste n'importe quoi ! Tu ne m'apporte rien !
Je savais que ça devait se terminer, mais je ne m'étais pas préparée à ce que ce soit avant la fin de la semaine et de l'entendre le dire me frappe comme une gifle en pleine figure. Mais le pire, c'est qu'il dise que je ne lui apporte rien. Comme si je n'étais qu'un jouet dont il n'a plus envie. La rage et la déception se mêlent dans mes veines. Je ne suis plus apte à penser ou agir avec bon sens. J'avance d'un pas menaçant vers lui et laisse ma voix exprimer toute ma rage dans un ton calme et méprisant.
— Tu ne vaux pas plus que ces pauvres types qui récupèrent une pute différente chaque jour dans les bars.
Sans le laisser répondre quoi que ce soit, je lui tourne le dos et traverse sa chambre pour en sortir en claquant la porte derrière moi avant de faire de même avec celle de ma chambre. Dans la faible lumière, je prends tout ce qui me passe sous la main et le fait voler dans tous les sens jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à balancer. Alors je récupère un oreiller au sol, enfouit mon visage dedans et cris de toutes mes forces jusqu'à ce que mes poumons me brûlent et que ma gorge soit douloureuse.
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