2 - Rêve ou réalité
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- ARIEL - L'ange de la clairvoyance, de la clairaudience, de la clairsentience.
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Je n'entends plus aucun son et ne ressent plus le fauteuil sur lequel je suis assise.
Lorsque j'ouvre enfin les yeux, je ne vois rien. Je suis plongé dans une obscurité totale à l'image de la bougie que je tenais et qui n'est plus entre mes mains. Je me sens désorientée, perdue dans un espace vide et dénué de repères. C'est ainsi que se déroulent tous mes rêves ?
Au loin, une lueur soudaine apparaît, comme une étoile dans le ciel noir de la nuit. J'avance avec précaution, partant à la rencontre de cette lueurs.
Une silhouette se dessine peu à peu devant moi. C'est une immense porte à double battant, divisée en deux couleurs. Un côté est doré et l'autre blanc, portant également des gravures magnifiques qui recouvre entièrement la porte. Elle est tellement grande qu'elle doit faire au moins cinq fois ma taille de long. Remarquant qu'il n'y a pas de poignées ni de serrures, j'essaye donc de la pousser, mais elle ne bouge pas.
- Ça ne fonctionne pas comme sa, il faut que je trouve un autre chemin pour passer de l'autre côté.
Longeant les murs, je pose ma main et la laisse caresser la peinture blanche sur toute la durée de ma marche. Malheureusement, à chaque pas que je fais, un nouveau mur apparaît encore et encore, prolongeons la route de manière infinie. Après un long moment de marche je suis finalement épuisé et je rebrousse donc chemin, espérant trouver une autre issue.
Me voilà de nouveau devant la porte. J'essaye une nouvelle fois de pousser de toutes mes forces mais elle ne fait aucun mouvement et reste obstinément close.
Comment faire ?
Pendant ma réflexion, je perçois de petits picotements dans mon dos, devenant de plus en plus forts.
Qu'es-ce qu'il ce passe ?
Instinctivement, mes mains se posent à la source de ma douleur.
Sous mes doigts je sens une substance visqueuse, me demandant ce que sa peut être, je les amène sous mes yeux, et les observe avec horreur.
Du sang, mon propre...sang.
Terrifié de les voir ainsi tacher de ce liquide rouge vif, mon cœur se met à battre la chamade et mes jambes tremble à bout de force. A la suite, je suis prise de vertige, sûrement à cause de cette longue marche combiné à cette douleur et ce sang que je perd.
Je n'ai jamais perdu connaissance et me demande si ce que je vis à cette instant est ce qu'il est en train de ce passer. Mon équilibre ce perd à cause de ce paysage lumineux qui tournoie tout autour. J'essaye de résister et de ne pas tomber en m'appuyant désespérément sur l'immense porte, repeignant alors en rouge chacune des couleurs qui la composent.
C'est alors que j'entends un bruit de grincement, quelques secondes, avant de me laissait glisser doucement au sol et de rencontrer une nouvelle fois...l'obscurité.
La porte...elle...elle s'ouvre...
***
- Marie...Marie...réveille toi.
Émergent doucement, j'ouvre les yeux, me faisant agresser par la lumière du jour. Des perles de sueur coulent sur mon front. Une fois mes paupières complètement décollées, j'aperçois ma mère près de moi qui continue de me tapoter l'épaule ainsi que mes deux frères debout devant mon lit, tous m'observent avec inquiétude.
- Où...où suis-je, maman ?, dis-je faiblement.
- Dans ta chambre, je me suis inquiétée. Ça fait cinq minutes qu'on t'appelle et te secoue pour te réveiller. Tu semblais être dans un sommeil profond et tu es toute chaude. Est-ce que tu vas bien ?
Jonn se penche vers moi et souris.
- T'as rêvé de quoi, la folle ?, intervient-il en souriant. Tu parlais dans ton sommeil.
- Laisse la tranquille, Jonn, ça doit être ces cauchemars qui sont revenus, réplique Enry.
- Bon tout le monde se tait et sort de cette chambre. Marie, le petit déjeuner est prêt, prépare-toi est viens nous rejoindre, dit-elle en marchant tout en poussant les jumeaux vers la sortie.
Je continue de regarder le plafond, essayant de me remémorer le rêve que j'ai fait mais sans succès.
J'ai chaud, je devrais aller prendre une douche.
Je me redresse doucement et regarde à travers la porte-fenêtre de ma chambre a gauche de mon lit.
- Elle a dit...petit déjeuner ?
J'aurais dormi toute la journée d'hier et toute la nuit ? Une fumée se propage dans mon esprit, couvrant des bribes de souvenirs de la journée d'hier.
Je me lève alors et vais me préparer pour rejoindre ma famille, laissant de côté mon problème de mémoire.
En descendant les marches, je rate la dernière et tombe au sol... encore.
— HAHAHA, rigolent-ils.
Mes deux frères ce mettent à rigoler mais pas seulement eux, ma mère les a rejoins ricanant discrètement.
— Aïe, ça fait mal.
Mère est en train de poser sur la table de la cuisine de beau biscuit et de petite brioche qu'elle viens de faire. Quant à Enry est Jonn, ils sont déjà assis près à tout dévorer.
Je me relève et m'approche d'eux en titubant. Je ne voudrais pas manger les restes et surtout pas manquer comme hier le jus d'orange.
- Je devrais mettre un tapis au pied des escaliers, souri-t-elle.
- Maman, toi aussi, tu vas t'y mettre ? Je croise les bras lui montrant ma déception.
- Ma fille, ça fait presque vingt ans que tu vis dans cette maison et tu réussis toujours à rater cette marche.
- On devrait y mettre un panneau fluorescent rien que pour elle plutôt, en rajoute Jonn.
- Même de cette façon, elle risquerait de ne pas la voir, poursuit Enry.
- Arrêter...ce n'est pas de ma faute, c'est cette marche, elle est démoniaque, répondé-je en la balayant des yeux.
Je m'installe autour de la table et me sers une brioche. Elle est encore chaude et sa sent tellement bon. Je cherche ensuite du regard du jus d'orange, mais je n'en vois pas.
- Maman, il est où le de jus d'orange ?
- Il n'y en a plus, tu avais fini...bafouilla Jonn en s'arrêtant brusquement. Non rien...je ne me souviens plus de ce que je voulais dire.
- D'a-ccord...sinon maman, comment on est rentré hier ?
- Hier ? répète-t-elle, étonnée.
- Oui, après notre...visite...chez le...
Je les observe un à un et remarque l'étonnement sur leur visage, comme s'ils ne savent pas de quoi je parle.
- Tu es sûr que tu vas bien ma fille ?
- Elle a dû se cogner la tête en tombant je pense, se moque Enry.
- Ou bien, elle est vraiment devenue folle cette fois-ci, poursuit Jonn.
- Je ne suis pas folle, m'écrié-je en croisant les bras.
- Les enfants, ça suffit, terminez de manger en silence, s'énerve-t-elle.
- Oui ma-man, dit-on en chantonnant harmonieusement.
***
Faisant les cent pas dans ma chambre d'un bout à l'autre, je me mets à réfléchir. Était-ce réel hier ou bien un rêve ? Les images, les sensations, tout semblait si vivant pourtant.
- Pourquoi je n'arrive pas à bien m'en souvenir ?
J'agrippe mes cheveux pensant que je devient folle et m'arrête de bouger.
Il m'ont regarder comme si ce que je disais n'était qu'une fantasy. Pourtant au fond de moi je sais que c'était réel, alors pourquoi je ne m'en souviens pas ?
Un besoin irrépressible et une curiosité insatiable m'envahissent.
- Je dois aller vérifier par moi-même.
Je redescends discrètement essayant de poser mes pieds sur les coins des marches. Ce sont là où les planches des escaliers grince le moins.
Arriver devant l'entrée je met mes chaussures puis attrape les clefs de voiture de ma mère, qui sont poser dans un bol sur le petit meuble mural.
Je doit y aller seule, ma mère ne s'en rappel pas et ne me croirais sûrement pas.
J'ouvre tout doucement la porte d'entre, sort de la maison puis la refermée délicatement sans faire de bruit.
***
Je me suis souvenu du chemin et j'ai pu revenir facilement.
A présent, je me retrouve devant la ruelle sombre, rassemblant mon courage et avançant d'un pas déterminé.
Ayant un mauvais pressentiment, je m'arrête au milieu du chemin et observe tout autour de moi.
Cette ruelle me fait flipper. Ce frisson que je ressent pour la deuxième fois et au même endroit me dit que quelque chose n'est pas normal ici. Mais cette fois-ci, j'ai le sentiment que l'on m'observe.
Le bâtiment se tient devant moi, mais me paraît...différent.
Le bâtiment est là et c'est déjà une bonne chose. Ce qu'il me perturbe encore et que ma famille, mais surtout ma mère, ne s'en souviennent pas.
Arrivé devant l'entrée du cabinet je prend une profonde inspiration.
C'est à partir de se moment que je n'arrive pas à me souvenir exactement de ce qu'il c'est passer.
- Quand il faut y aller..., dit-je à voix haute pour me donner du courage.
Cliquetant la poignée de porte, elle s'ouvre en poussant des grincements semblables à des cris stridents. Je prends une seconde inspiration et rentre à l'intérieur, le pied droit en premier.
Tout à changer, les murs qui étaient ornés hier sont aujourd'hui noirs de crasse, pleins de mousse, et au plafond aucun lustre ne pend. Seuls quelques rayons de lumière qui errent, passant par les fenêtres cassées, me permettent de voir un minimum dans les couloirs.
Dans la grande salle, tout avait disparu. La pièce était triste, vidée de ses organes, ainsi que de son cœur, qui trônait dans le fond de la salle.
Comment c'est possible que tout a disparu en une journée ?
Abasourdi et effrayé par ce que je vois, je croise les bras pour me réconforter.
Je décide ensuite de visiter la dernière pièce, qui est également le dernier souvenir que j'ai, avant de m'être réveiller comme par magie sur mon lit.
La salle semble plus petite, privée de ces deux fauteuils. Seul la couleur grisâtre des murs et du plafond ainsi que du sol n'avais pas changé.
Cette couleur je ne l'ai pas oublier.
- Oh...que vois-je.
Je m'approche doucement vers un objet se trouvant là. Serait-ce...oui, c'est bien ça, je me rappelle de cette objet.
L'image de l'objet de décoration en forme de goutte me reviens, posée sur une sorte de petit meuble noir.
- Alors c'était réel ?
Je le ramasse et le regarde sur toutes ces coutures. Chacun de ces motifs sont peints en rouge sur du verre noir profond, dans une forme de goutte géante.
- Aïe.
Me piquant le centre de ma paume de main avec la pointe de l'objet, je le lâche par réflexe.
D'un seul coup, une douleur atroce m'envahit le crâne. Un son strident fait son apparition sortant de nulle part. Accroupi, je me tient les tempes très fort, scellant ensuite mes paupières, priant pour que le mal s'en aille aussi vite qu'il est apparu.
Un souvenir me reviens, plutôt mon corps se souviens de ce mal. Une douleur insupportable, comme un clou que l'on m'enfoncer dans ma tête.
Derrière mes paupières, j'observe des flashs, mais je suis incapable d'ouvrir les yeux à cause de la douleur. Entre chaque flash de lumière, je revoit des images. Une avec Jonn dans la cuisine. Une autre avec ma mère dans la salle d'attente du cabinet médical. Puis plusieurs de moi et d'un médecin en blouse blanche dont le visage est effacer, assis dans des fauteuils dans la pièce où je me trouve. Enfin, l'image d'une bougie noir me parviens dont la mèche est allumer d'une flamme bleu dansante. Au dernier éclat de lumière, je le vois prononçant quelque chose que je n'entend pas cacher par ce bruit strident. Je me vois me rapprocher les yeux fermer de cette petite flamme, mes lèvres continuant de bouger puis je souffle sur la flamme afin de l'éteindre les yeux toujours clos.
Après cela les lumières vif sous mes paupières et le bruit insupportable s'arrêtent, ne laissant que l'obscurité et le silence.
J'ouvre les yeux en me relevant doucement, puis dégourdis mes jambes, reprenant mon souffle qui s'était emballer pendant ce défiler d'image et de son.
Voyant floue, je me frotte les yeux avec les doigts et ma vision commence à réapparaître peu à peu, laissant encore des petits points sombres qui dansent devant les yeux.
Est-ce comme cela que l'on récupère des souvenirs lors de perte de mémoire ?
Je n'ai toujours pas de souvenir sur comment je suis rentrer après la séance.
Maintenant le tour fait, je m'apprête à quitter les lieux quand j'aperçois tout d'un coup que l'objet que j'ai fait tomber un peu plutôt a disparu. Comment... Levant ma main, je la regarde sceptique. L'égratignure dans ma paume de main a aussi disparu. J'étais pourtant persuadée de m'être fait mal.
Un frisson glaçant me hérissant les poils, me parcourt d'une oreille à l'autre en passant par ma nuque.
Cette endroit ne me plaît guère, il faut que je m'en aille...tout de suite.
C'est alors que je me suis mise à courir afin de sortir au plus vite de cet endroit, ne regardant pas une seul fois en arrière.
La porte d'entrée passer, un vent d'air froid me frappe au visage, comme si le temps chaud de l'été a changer entre temps avec un temps glacial de l'hivers.
Sur le chemin je ressent encore cette sensation d'être observer, mais ne m'arrête pas et continue mon chemin jusqu'à la voiture.
Au bout de la ruelle, je ne la trouve pas.
- Je l'ai garée ici pourtant.
Je regarde à gauche puis à droite sur les bord de route mais ne la trouve toujours pas.
- Oh non, non. Mère va me tuer.
Je vérifie qu'il n'y a pas de marquage au sol ou un panneau indiquant une place réservée aux handicapées ou de livraison afin de savoir si ce n'est pas la fourrière qu'il l'a pris. Mais non, rien. Il n'y a rien.
Quelqu'un a dû la voler.
- Elle va vraiment me tuer, dis-je en rongeant mes ongles.
Un frisson continue de me parcourir toute entière et j'observe autour de moi cherchant d'où peut venir se malaise que je ressent depuis un moment. Personne n'est là.
Cherchant mon téléphone pour prendre en photo la place de parking vide, je ne le trouve pas.
- Super, il a fallu que je l'oublie dans la voiture.
Me voilà, à rentrer à pied jusqu'à la maison, sans téléphone pour prévenir quelqu'un, ni argent pour me payer un ticket de bus.
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