17 - La Cérémonie
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- JABAMIAH - L'ange de l'alchimie.
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A mon réveil, une sensation agréable inattendu me submerge. Je m'assois sur le bord de mon lit, les pensées déjà envahies par des images d'ailes noires.
Sa paraissait si vrai et Aéphyra était là, donc mes rêves sont tous réel ?
Mon bras me picote, mais je n'y prête pas plus d'attention, pensant que j'ai surement dû dormir dessus cette nuit.
- Ah salut, enfin réveillé, tu ronfler comme un bébé cette nuit.
Elise fait son apparition, toujours avec cette aura qui attire l'attention portant un sourire qui illumine la pièce.
- Il est quelle heure, demandé-je avec une voix briser du matin.
L'observant avec un verre à la main, et ne prenant pas en compte la demande que je viens de lui faire, elle continue de me regarder et de siroter son verre à la paille.
- Il est quelle heure, s'il te plait ?, répété-je, pensant qu'elle ne m'a pas entendu la première fois.
Elle sort de son mini sac à main une montre à gousset qui a l'air ancienne en or.
- Mhh, il est 13.47, dit-elle en prenant tout son temps.
Ils ont bien l'heure ici finalement.
- On est l'après-midi ! m'exclamé-je.
- Oui, tu dors énormément je trouve.
Je sors de mon lit et la remarque toute habillée, d'un style chic. Elle porte une mini robe noire asymétrique et sans bretelle laissant voir complètement son omoplate, ainsi qu'une paire de talons aiguille noirs.
- Tu vas où habiller comme ça ? Tu es super jolie.
- Oh, merci. À la cérémonie qui commence dans...
La cérémonie ?
Elle jette de nouveau un regard à sa montre à gousset, puis, à la même vitesse que tout à l'heure, me répond :
- Ah...14:00 heure.
Elle me regarde de haut en bas et continue par :
- Tu devrait te dépêcher, la cérémonie commence bientôt et si tu la rates, tu risques de ne pas devenir un ange complet, dit-elle en souriant.
La cérémonie de passage, mince.
Sans attendre une minute de plus, je me précipite dans la salle de bain pour prendre une douche. Lorsque j'en sors recouverte de ma serviette de bain, j'aperçois une robe avec une paire de talons déposée sur mon lit.
Hailey est passé pendant que j'étais sous la douche ?
J'enfile ce que j'ai sous la main afin de ne pas être en retard sans me poser davantage de questions. En me regardant dans le miroir, je ne peux m'empêcher de ressentir un mélange d'excitation et d'appréhension.
Comment se déroulera cette cérémonie ?
La robe blanche épouse parfaitement mes courbes, et je me sens à la fois élégante et audacieuse. Le tissu léger glisse sur ma peau, me donnant l'impression de flotter. La fente haute sur le côté révèle une partie de ma cuisse, ajoutant une touche de sensualité à l'ensemble.
Je fais quelques pas, m'assurant que les talons à lacet s'ajustent bien. Ils ajoutent de la hauteur à ma silhouette et me donnent une allure confiante. Je me demande si Hailey a vraiment choisi cette tenue pour moi. N'ayant pas le temps de faire une coiffure élaborée, je leur passe simplement un coup de brosse puis mets un peu de mascara afin d'allonger mes cils.
Je cours dans les couloirs et je me rends compte que je ne sais pas où je vais, mais je me dis que je vais suivre un troupeau d'ange qui va aller au même endroit ou là où il y aura le plus de bruit. Je ne serai pas en mesure de parvenir à temps si je continue de courir à cette allure.
Mon cœur palpite, et je ne cesse de me poser la question de ce qui va vraiment se passer lors de cette fête.
- Angellesse.
Je sursaute en le voyant là, adossé à la porte avec sa pomme rouge à la main.
- Pourquoi une si jolie fille court dans tous les sens ? Tu es perdu ?
Pas lui, encore. Une épaule appuyée sur le cadre de la porte, il semble à l'aise. Ses jambes croisées lui donnant une allure nonchalante et sa main droite plongée dans sa poche de pantalon classique noir, ajoutant une impression de désinvolture.
Pendant ce temps, il croque dans sa pomme, me demandant si je lui sollicite de l'aide en remarquant que les couloirs sont complètement vides.
- Que vois-je, en retard pour sa propre cérémonie, ce n'est pas intelligent, continue-t-il toujours dans la même posture et en croquant dans sa pomme, laissant une mèche blonde lui tomber devant les yeux.
- Tout le monde est au courant que c'est aujourd'hui, mais personne ne m'a prévenu, super, dis-je à moi-même, croisant les bras.
Face à lui, je détends mes traits de visage qui représentent du dégoût dès lors que je l'ai vu, puis prends une voix décontractée.
- Hadrien, peux-tu me donner la direction de la salle de cérémonie.
Il me sourit.
- Je n'ai pas bien entendu, tu peux répéter.
Je reconnais ce sourire.
Je croise les bras et fronce de nouveau les sourcils, laissant réapparaître mon expression de dégoût.
- Je suis déjà en retard, tu peux au moins faire semblant comme moi qu'on s'apprécie et m'aider.
- Non, moi, je ne veux pas faire semblant, je t'apprécie déjà.
Je ne sais pas pourquoi, mais après cette phrase, mon cœur a fait un bond en avant. Comme s'il essayait de sortir de mon corps pour revenir tel un élastique qu'on aurait tiré puis relâché d'un coup.
Je desserre les bras inconsciemment.
- Tu attends quoi angelesse ? Rien ne sert que tu restes planté là-devant moi, je ne compte pas t'aider.
- Je le sais, j'ai compris. Je vais me débrouiller toute seule.
Je me baisse et commence à détacher les lacets de mes talons pour les retirer.
- Que fais-tu ?, dit-il en me regardant.
- Je les enlève pour mieux courir.
Tu sais où aller au moins ?
- Il se redresse et jette le trognon de pomme dans une petite poubelle, placée dans la salle juste derrière lui.
Une fois que j'ai retiré les chaussures à mes pieds, je les attrape et au même moment, mon corps flotte dans l'air.
- Tu fais quoi, repose-moi au sol, me plains-je, gigotant les jambes.
- Reste tranquille Angelesse, je ne vais pas te laisser salir ces beaux petits pieds. Je te déposerai une fois qu'on sera arrivé.
Mon cœur joue de nouveau au jeu de l'élastique trop tendu, revenant aussi rapidement à sa place originelle.
- T'aurais quand même pu me le dire avant que j'enlève mes chaussures.
- Oui, mais je voulais voir tes pieds nus, dit-il avec un grand sourire malicieux.
Pervers.
- Comment as-tu su que j'allais me déchausser ?
- Je t'ai vu essayer de courir avec et connaissant ton caractère, je savais que tu allais les enlever pour rattraper ton retard, car tu ne m'aurais sûrement pas supplié pour que je t'aide. D'ailleurs, j'ai été surpris que tu aies fait l'effort de me demander.
- Bon d'accord, mais tu peux parler et avancer en même temps, on n'a pas que ça à faire, vois-tu.
- Ah oui, ta beauté m'a fait oublier cela.
Je ne l'ai pas contredit ou dit une remarque.
On se dirige donc, pas à pas, au fond du château où je ne me suis pas encore aventuré, droit dans un cul-de-sac.
- Mais où vas-tu ? Il n'y a pas de route par là.
- Tu parles toujours sans rien savoir, angelesse. Sois patiente.
Oh, des marches. Il y a combien de sous-sols dans ce château ?
Il ne m'a toujours pas posé au sol et descend les marches une à une sans faire paraître la moindre gêne du fait qu'il me porte. Sous cet aspect maigrichon, il est plutôt musclé.
Devant une immense porte de couleur d'or, il me dépose délicatement au sol sans dire un mot. Face à lui, je l'observe sous une autre couture.
Il est vrai qu'il est quand même un beau garçon. Il a mis une chemise noire qu'il a d'déboutonner de quelques boutons et un pantalon classique noir ainsi que des chaussures en cuir classiques de la même couleur, faisant un rappel avec la couleur de ces yeux sombres et en faisant ressortir sa chevelure dorée.
Après avoir rêvassé, les yeux rivés sur lui, il me sourit et ça me fait frissonner, me ramenant tout de suite au moment réel. Je remets rapidement mes talons, puis me redresse en lui faisant face d'à peine quelques petits centimètres entre nous, et mon corps ressent la chaleur du sien qui me replonge dans une rêverie.
Il est très beau. Soudainement, je le regarde d'une autre façon, sûrement parce qu'il m'a aidé pour une fois.
- Petit ange, tu es très belle, et nous regarder les yeux dans les yeux, c'est assez agréable, je dois dire. Mais...
Sa voix brise le silence et me remet les idées en place. Cette phrase commence mal et j'attends donc la suite de sa phrase me rappelant qui j'ai en face de moi.
- Mais...
— Où as-tu trouvé cette robe ?
Ouf, je m'attendais à une réflexion assez osée.
— Oh ça, c'est Hailey qui me l'a prêté... Enfin, je crois, dis-je en regardant la robe sur moi.
— Impossible, ma sœur ne porte jamais de blanc. D'ailleurs, personne dans cet établissement ne porte du blanc, tu ne l'as pas remarqué ?
Maintenant que j'y réfléchis, il dit vrai.
— Allez, tu n'as pas le temps de réfléchir, dépêche-toi, tu es en retard, et puis trop tard pour te changer, dit-il en me forçant à me retourner face à la porte.
Il n'a pas tort pour une fois.
— Merci, Hadrien.
Je me lance et pousse la porte. À l'instant où je pénètre dans la salle immense, je réalise qu'il n'y a aucune fenêtre. La hauteur de la pièce est telle que je ne peux même pas voir le plafond, me donnant l'impression d'être entré dans un autre bâtiment.
Des rideaux aussi longs que les murs descendent jusqu'au sol, flottant doucement dans l'air de couleur rouge. Au fond de la salle, au centre de la pièce, sur un gradin, se trouve un trône d'or, entouré de magnifiques sculptures qui s'élèvent presque jusqu'au plafond, ajoutant une touche de grandeur à l'ensemble.
Plus je m'avance, plus je découvre la salle et me rends compte de son immensité. Le sol est entièrement recouvert d'une moquette rouge, de la même couleur qui recouvre les murs. Je ne peux m'empêcher d'observer ce trône qui m'attire, me faisant tout de même penser qu'un trône ne devrait pas être placé dans un endroit aussi isolé dans un château normalement.
Les gravures autours représentant des êtres ailés et d'autres symboles que j'ai déjà vus auparavant, comme le signe infini, une croix, et bien d'autres encore.
Je scrute les alentours, m'assurant que personne n'est là, et m'assois sur le trône. À peine installé, un frisson me parcourt, commençant du bout de mes orteils pour remonter jusqu'aux racines de mes cheveux.
Une sensation de bien-être m'envahit, sûrement parce que je suis sur un trône qui appartient à l'origine à quelqu'un de très puissant. Comme on dit, l'interdit attire toujours.
Soudain, je sens une démangeaison sur mon bras qui se transforme rapidement en brûlure. Je jette un regard inquiet et reste stupéfaite.
Mon bras présente les mêmes marques, deux petits trous... Ce n'était pas qu'un simple rêve, j'en ai la preuve. La morsure du serpent qui m'avait piquée lors de mon rêve de la nuit dernière, est exactement là où il a laissé sa marque.
Un homme inconnu que je vois pour la première fois sort de l'ombre du trône, juste derrière moi, à ma gauche
Tout de suite je me lève mais sa main sur mon épaule m'en empêche, me repoussant vers le bas afin que je me rassoie.
Mon poignet me fait super mal, mais je ne grimace pas pour ne pas montrer ma douleur.
- Ce trône te va si bien, reste assise encore un peu, si tu le souhaites.
- Oh, non, je ne voudrais pas gêner, dis-je en essayant de me relever.
- Tu ne déranges personne, dit-il en me repoussant vers le bas une nouvelle fois.
Dès qu'il me touche, mon bras me lance fortement.
Il marche vers moi, ses pas mesurés et déterminés, se mettant face à moi tout en m'observant de la tête au pied avec un sourire énigmatique. Je fais de même, le scrutant avec curiosité. C'est un homme, le plus âgé que j'ai rencontré dans ce monde, probablement dans la trentaine. Ses cheveux noirs, comme une nuit sans étoile, contrastant avec sa peau blanche.
Il est vêtu d'une tunique noire qui évoque les habits des prêtres et je remarque que sa tenue est ornée d'une capuche, lui donnant un air encore plus sinistre. Cela me rappelle ces tenues que portent les membres de sectes dans les films d'horreur.
- Je suis le gardien de cet endroit, et c'est moi qui dirige les cérémonies de passage.
- Le gardien ?
- Oui, gardien du trône et c'est moi qui supervise les cérémonies de passage.
- Oh, d'accord. D'ailleurs, où sont les autres ? Je pensais être arrivé en retard. La cérémonie a déjà été terminée ?
- Non, tu es plutôt en avance.
La porte d'entrée s'ouvre soudainement, laissant apparaître un groupe d'anges noirs. Dans le lot, j'aperçois Elise accompagnée d'Hailey qui arrivent ensemble. Ce qui attire surtout mon attention, c'est que tout le monde est habillé en noir, y compris ce faux prêtre.
Je me souviens de ses paroles : "personne dans cet établissement ne porte du blanc."
Étrangement, j'aurais voulu qu'il mente, car cela m'aurait évité de commencer à avoir confiance en lui, même pour cette vérité troublante. Les anges noirs avancent lentement, leurs yeux perçant fixés sur moi un moment avant de reprendre chacun leur discussion.
Leur regard faisant monter la tension, me rappelant que je suis assise là où je ne dois pas être, notamment que j'attire l'attention avec mes habits différents des leurs. Pourquoi Hailey m'a donné cette robe ?
- Ne sois pas mal à l'aise, tu vois, tu n'es pas la dernière, l'ange blanc.
Mes yeux écarquillés, une question m'assaille... Comment sait-il ? Je lève la tête, croisant immédiatement son regard, et je réalise qu'il est aussi sombre que sa tenue. Soudain, une migraine fulgurante me saisit, m'accueillant à bras ouverts.
Je me retiens de crier, serrant les dents, tandis que je me penche, mes yeux se posant sur le sol. À ce moment-là, cette douleur mystérieuse commence à s'estomper.
J'ai une impression de déjà-vu. Comme si cette scène s'était déjà jouée dans un autre temps, un autre lieu. Ce sentiment me trouble davantage.
Mon cœur bat à tout rompre pendant que je cherche à rassembler mes pensées. Ces yeux continuent à me fixer avec intensité.
- Tu vas bien ?
Sa voix.
- Pourquoi m'avez-vous appelé l'ange blanc ?, demandé-je, effrayé.
Connait-il mon secret ? Comment ?
Il m'amène à diriger mon regard sur ce que je porte et me répond :
- Parce que tu es la seule qui est habillée tout en blanc.
Je me lève, soulagé de sa réponse, mais ma tête se met à tourner, je me tiens donc au trône un instant et me ressaisis.
- Je... Je vais aller rejoindre les autres à présent.
Gêné de faire tache parmi eux, je m'avance doucement et me mêle au groupe qui me regarde jusqu'à rejoindre Hailey qui me sourit et me fait signe de la rejoindre.
Elle n'a plus l'air en colère.
- Coucou, Marie. Petite question, tu m'expliques cette robe, où est-ce que tu l'as dénichée ?
- Ce n'est pas toi qui me l'as posée sur mon lit ?
Je suis perplexe, si ce n'est pas elle...
- Non, elle est très jolie mais je ne porte jamais d'autre couleur que du noir.
Encore une fois, Hadrien a dit la vérité.
- Alors... qui me l'a donné ?
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