55 - Fierté
Mes journées sont rythmées par la venue du Seigneur Elrond et mes repas qui vont souvent de pair.
Je dors aussi pas mal, d'un long sommeil sans rêve qui me fait un bien fou.
Après une énième sieste, je m'éveille alors que la lune monte lentement à son apogée.
Je regarde un instant la douce lumière envahir ma chambre puis je découvre avec plaisir un petit en-cas sur ma table de chevet.
En grimaçant, je me redresse pour m'asseoir dans mon lit. Je mange en regardant les inscriptions luire au plafond et je me perds dans cette contemplation béate.
J'ai presque terminé de manger quand je prends conscience d'un bruit devant ma porte. Je me fige et tend l'oreille avant de me rappeler que je suis dans la demeure du Seigneur Elrond, personne ne me veut de mal ici.
Enfin, je crois...
J'aimerais bien avoir mes armes, juste au cas où.
Je tends mon esprit pour effleurer celui calme mais intrigué de Le Warg. Je n'ai pas le temps de découvrir l'identité de mon visiteur que déjà la porte s'ouvre lentement.
Je regarde un peu bêtement une silhouette se glisser dans l'embrasure avant de refermer avec douceur la porte.
Je tique en le reconnaissant.
– Elrohir !
Dans ma surprise, je recrache une partie de ce que j'avais dans la bouche avant de me rendre compte que je suis aussi couverte de miettes. Je m'agite pour les chasser au plus vite tandis qu'Elrohir s'approche à pas de loup en m'indiquant de faire moins de bruit.
Visiblement il n'a pas vraiment l'autorisation de venir ici... Ce qui n'est pas moins inquiétant.
– Je craignais que tu sois endormi.
– Qu'est-ce que tu fais ici ? chuchoté-je alarmée.
Elrohir marque un temps d'arrêt puis m'offre son doux sourire en coin.
– Bien que je sois chez moi, je peux partir si je te dérange.
– Non !
Cette fois Elrohir grimace puis appose son doigt sur ma bouche avant de scruter le silence.
– Il n'y a personne dans le couloir, fis-je après avoir vérifié dans l'esprit de Le Warg. J'en déduis que tu n'as pas le droit d'être là ?
Elrohir se détend et me sourit à nouveau.
– Mon père te garde comme le plus précieux des trésors, à croire qu'il a peur que je t'influence...
– C'est plutôt le contraire dans notre cas...
Elrohir s'assit à côté de moi et soudain je me sens complètement honteuse, allongée dans mon lit, couverte de miettes et des stigmates de... ma dissidence.
– Je... je suis désolée.
– Je ne t'en veux pas, Isil. Tu as fait ce qui te semblait le plus juste, même si c'était de la pure
folie.
Je fronce les sourcils. Comment peut-il être si conciliant ? C'est pas humain...
– Tu... tu ne m'en veux pas ?
– Je t'en ai voulu. D'être encore parti sans moi et surtout dans un endroit où cette fois je ne pouvais te suivre. Quelle folie t'a pris ?
Honteuse, je détourne le regard.
– J'en sais rien... Je... J'ai cru voir un signe, continuer à suivre ma destinée, avoir une raison de ne pas craindre le feu... Je pensais que je devez le faire.
Elrohir ne bouge pas et je n'ose pas le regarder.
– Tu ne le penses plus ? Demande t'il après un temps.
Je ferme un instant les yeux puis je prends sur moi pour le fixer à nouveau.
– Je me suis trompée sur pas mal de choses. Pas nous, rassures-toi, mais j'ai cru voir des signes là où il n'y en avait pas. Je n'avais pas de grande destinée, de choses importantes à faire, je devais... juste protéger ma vie, comme tout le monde.
Elrohir me dévisage un instant avant de m'enlacer. Je me colle contre lui et soudain je pleure. Je ne sais pas pourquoi mais je pleure et ça me fait du bien.
Elrohir se contente de me serrer tandis que je sanglote comme une enfant. J'aif ait tellement d'erreurs, avec lui, avec nous...
Je ne fais rien pour tenter de m'apaiser, je n'en ai pas la force, ni l'envie. Je savoure la douceur de cette étreinte et des caresses d'Elrohir dans mon dos.
Lors de ma première venue ici, jamais je n'aurais pu imaginer ça. Arriver à toucher quelqu'un, à ne pas être un danger, à aimer...
Doucement je lève la tête pour trouver les lèvres d'Elrohir. On échange un long et doux baiser, témoin de la force qui nous lie à présent.
En silence, on s'embrasse, se caresse, profite de la proximité de l'autre. On s'aime tout simple.
– Tu devrais y aller, soufflé-je après un temps. Si jamais ton père te surprends ici...
Elrohir grimace.
– Je ne veux même pas l'imaginer.
Je souris avant de déposer un énième baiser sur ses lèvres puis j'étouffe un bâillement. Je n'y peux rien, je suis épuisée.
Cela semble amuser Elrohir qui se redresse avant de me border comme une enfant.
– N'en fais pas trop quand même, soupiré-je.
Elrohir se contente de sourire puis, après une révérence, se glisse dans le couloir.
Ce n'est pas grand-chose mais ça m'a fait du bien. juste un instant de douceur.
Est-ce que tout va être ainsi à présent ?
Ne dit-on pas qu'après une tempête vient une période de calme ? Je pense que je le mérite vraiment...
Je me cale dans mon lit tandis que mes pensées s'apaisent déjà à l'approche du sommeil.
Je dors d'un long sommeil sans rêve, c'est comme si tout était terminé pour moi. J'ai fait tout ce que j'avais à faire, j'ai payé toutes mes pénitences, vient maintenant le meilleur.
C'est une pensée agréable, tellement rassurante...
***
Assise au bord de mon lit, je regarde le tapis au sol. Mes pieds l'effleurent et loin de m'apaiser, cela m'inquiète.
Suis-je vraiment capable de me lever ?
Je redresse la tête vers le Seigneur Elrond qui s'active près du bureau transformé en infirmerie. Après un temps, il se tourne vers moi.
– Si un jour on m'avait dit que vous ne voudriez pas vous lever de ce lit, je ne l'aurais pas cru.
Je sens le rouge me monter aux joues et je dévie le regard.
– Qu'est-ce qui vous inquiète, Isil ? Vous allez mieux, vous avez reprit des forces, il est juste de vous laisser un peu sortir de cette chambre.
– Je le sais...
– Alors qu'est-ce qui vous inquiète ?
Déjà, de tomber honteusement sur ce tapis... puis d'avoir mal... de sentir une différence avec mon corps d'avant, et tous un tas de trucs étranges et illogiques dont j'ai le secret.
– Je me sens encore faible, murmuré-je alors que le Seigneur Elrond attend une réponse.
– Votre corps a été soumis à rude épreuve et vos muscles ne vous ont plus soutenus depuis un moment, c'est normal de vous sentir affaiblit. Si vous ne vous sentez vraiment pas on peut retenter un autre jour.
Je sens à nouveau le rouge me monter aux joues.
Merde, Isil, t'as vécu pire que ça !!
Toutes mes blessures, mes chutes, mes souffrances et mes remontées. Toutes ces fois où je me suis redressée pour faire face, il y a en a trop pour que je les compte. Je ne suis pas Elfe à avoir peur, à me terrer, non je suis de ceux qui se redressent et qui font front.
Je suis la Lune Ardente.
Je souffle. J'étends les jambes. Touche le sol. Me dresse. Marche.
Le Seigneur Elrond tique puis s'avance mais déjà je le dépasse d'un pas chancelant.
J'ouvre la porte de ma chambre derrière laquelle m'attend Le Warg. Il me dévisage, simplement content de me voir.
Chaque pas plus sûr que le précédent, j'avance dans le couloir. Je sais qui je dois aller voir.
Le Seigneur Elrond me suit sans tenter de me retenir ou de me dissuader dans ma folle idée mais soudain j'arrive à un obstacle de taille : des escaliers.
Une volée de marches qui me donnent le tournis et qui mettent fin à ma petite rébellion. Je suis peut-être insensée mais plus vraiment suicidaire, alors je me tourne vers le Seigneur Elrond.
– Finalement j'ai besoin d'aide, décrété-je.
Le Seigneur Elrond secoue la tête en soupirant puis m'offre son bras. Sans un mot, je lui prends puis on descend lentement les marches.
Bien que je tente de m'en passer, l'aide du Seigneur Elrond m'est précieuse, tant physiquement que mentalement. J'ai vraiment heurté mes limites et je crains de m'y être fracassée cette fois-ci...
Retrouverai-je un jour toutes mes capacités ?
Ne suis-je pas allé trop loin ? N'ai-je pas laissé un morceau de moi en sacrifice de ma folie ?
Je n'ai pas fait du mal qu'aux autres mais aussi à moi, j'en mesure à présent toutes les conséquences... Mon corps est affaiblit, mon esprit éreinté...
Serai-je un jour aussi forte qu'à l'apogée de ma démence ?
Peut-être pas...
– Isil, vous avez mal ?! me questionne alors le Seigneur Elrond.
Surprise par son ton inquiet, je me tourne vers lui. Il me scrute comme s'il cherchait une réponse urgente.
– Non... pourquoi ?
Le Seigneur Elrond se détend puis la compassion envahit son regard tandis que je prends conscience d'un tracé froid sur mes joues.
Je pleure. En silence, inconsciemment, je pleure.
– Les douleurs ne sont pas que physique, reprend le Seigneur Elrond avec douceur.
– Est-ce qu'un jour je me sentirais comme avant ?
Ça m'a échappé mais c'est aussi libérateur.
Le Seigneur Elrond prend un temps à la réflexion qui me fait languir.
– Vous êtes en vie, c'est déjà ça...
Le silence s'impose.
Je n'ai soudain plus vraiment envie de me promener. Tout est trop... différent.
On reste un moment en silence sans se regarder, juste à attendre un dénouement qui nous échappe. Je vais pour formuler mon souhait de retourner me terrer dans ma chambre quand une porte s'ouvre sur ma droite. Instinctivement, je tourne la tête puis je frémis en apercevant la personne figée sur le seuil. Elle me regarde aussi avant d'esquisser un pas que j'interprète peu assuré.
Devant cette porte grande ouverte me dévisage Aragorn.
On doit avoir l'air de deux imbéciles à s'observer en silence puis je sens les larmes me monter aux yeux.
– Je suis désolée...
– Isil,
Il ne finit pas sa phrase et vient déjà vers moi. Je lâche le bras du Seigneur Elrond pour enlacer Aragorn tandis que de l'agitation s'élève de la salle d'où il vient de sortir.
– Quel bonheur de vous voir saine et sauve, me souffle Aragorn.
Je ne réponds pas, trop occupé à endiguer mes larmes.
– Ça, vous nous en avez fait une de frayeur !
Je me décale pour voir Gimli et Legolas à la porte. Ils sont souriants, visiblement contents de me voir.
– Je suis sincèrement désolée, répété-je. Je ne voulais pas... vous inquiéter.
– Ne vous en faîtes pas, répond Legolas avec nonchalance. Ça a été oublié dès votre réveil.
Malgré les larmes qui menacent de déborder, je souris. Je suis si heureuse de les revoir.
Elrohir et Elladan sortent aussi dans le couloir et je fais mine d'être navré pour eux aussi. Elrohir joue parfaitement le jeu, la crainte que son père apprenne sa visite nocturne est visiblement assez forte pour le rendre convaincant aux yeux de tous.
Ils me parlent, expriment leur soulagement et leur joie de me voir debout mais aucuns n'abordent le lourd sujet de ma folle décision. Je ne sais si c'est par politesse ou par souhait mais je les en remercie.
Alors qu'on discute comme si on venait juste de se quitter, je vois Elrohir faire signe à quelqu'un comme pour l'inciter à sortir de la pièce. Je me tourne alors qu'Anar sort à son tour. Il y a un temps de mal être pour lui et de stupeur pour moi puis je m'avance.
Je l'enlace un peu plus fort que je ne le devrais mais il répond à mon étreinte.
– Je sais, tu es désolée, me souffle t'il taquin.
– Tu devines mes pensées, répondis-je dans un sourire.
– Pas toujours visiblement. Tu m'as fait la peur de ma vie. Ne recommence plus jamais, ma sœur.
– Je pense pouvoir te le promettre à présent. Je n'en ai plus la force...
Anar a un petit rire puis se recule.
– Même affaiblit par cette épreuve, tu restes la personne la plus forte que je connaisse. Apaises toi, ta guerre est terminée.
Ses paroles résonnent étrangement en moi. Ma guerre est terminée...
Perplexe, je me contente de hocher la tête tandis que mon frère me sert à nouveau contre lui. Etant donné qu'il est à présent plus grand que moi, je dois attendre de pouvoir reculer pour jeter un regard dans le salon qu'ils occupaient. Je suis surprise de n'y voir personne d'autres.
– Feaurl, n'est pas avec toi ?
Anar secoue la tête.
– J'ai trouvé préférable de le laisser à Fangorn.
– On dirait que tu parles d'un chien... Il s'est passé quelque chose ?
Anar se met à rire ce qui me détend, je suis à nouveau trop méfiante.
– Il ne s'est rien passé à Fangorn mais il préférait y rester pour assurer l'intendance. Au fond, je crois qu'il se fait trop vieux pour les longs voyages.
Un rire résonne dans le couloir et je le savoure. Anar a grandi, il s'est détaché de l'ombre de Feaurl et avance maintenant sur sa propre voie. Je dois avouer y ressentir une certaine fierté.
– Par contre, Erwin est ici, reprend alors Elrohir. Il aurait été impossible de partir sans lui... ou même de quitter Fangorn sans qu'il le sache.
Elladan acquiesce d'un hochement de tête, visiblement le jeune garçon a du faire des siennes.
L'ambiance se fait plus détendue, on est tous soulagé de la tournure des événements. Au fond, on ne s'en sort pas si mal.
Je suis contente de revoir mes amis, de l'entrain des discutions et de l'effervescence que cela procure mais rapidement la fatigue me gagne. Observateur, le Seigneur Elrond ne tarde pas à m'offrir une porte de sortie. Après une dernière étreinte et le renouvellement de mes excuses, je prends congé de mes amis.
Le silence me fait du bien tandis que le Seigneur Elrond me raccompagne vers ma chambre. Je suis si contente de les avoir tous revus, d'avoir pu constater qu'ils vont bien, qu'ils ont aussi survécu.
– Il est rare de vous voir si pensive.
Surprise, et l'ayant un peu oublié, je me tourne vers le Seigneur Elrond qui regarde droit devant lui.
– C'est rarement calme dans ma tête... vous n'êtes juste pas au courant de tous.
Le Seigneur Elrond hausse un sourcil, je frôle à nouveau l'impertinence.
On arrive déjà à ma chambre, le retour a été bien plus rapide. Je lâche le bras du Seigneur Elrond pour me diriger vers la fenêtre. La vue est toujours aussi belle.
Certaines choses n'ont pas changées, c'est rassurant.
Le Seigneur Elrond referme la porte et reste en silence dans la chambre. Si je ne le connaissais pas, je pourrais penser qu'il veut juste s'assurer que je vais bien avant de prendre congé mais... Je sais qu'il pressent un mal être en moi.
C'est chiant mais il a encore raison.
Il me reste un dernier fardeau et il est la personne idéale pour m'en délester. Je cherche un instant un moyen de partager ce secret qui me hante encore mais je ne trouve rien...
Alors je fais comme j'ai l'habitude de faire, je lui lâche tout et on verra bien.
– A Minas Tirith, à l'aube de notre dernier assaut, le... Seigneur des Ténèbres m'a fait une proposition.
Froncement de sourcils mais rien de plus, il m'invite à continuer.
– Il se sentait acculé et en mauvaise posture. Il m'a proposé de le rejoindre, de prendre part dans son armée et de me battre pour lui. En échange de notre victoire, il me octroyait le droit de régner sur tout le Nord. De par les Monts Brumeux jusqu'à la mer, cela aurait été sous ma gérance, avec mes règles, mes lois... J'aurais détruit ou épargné qui bon me semblait. Il m'aurait laissé faire, préserver les terres et les peuples que je souhaitais juste en échange d'une veille, de l'impossibilité d'une attaque par le Nord.
J'échappe un rire sans joie en plongeant mon regard dans la cascade.
– J'aurais sans doute été plus efficace que Saroumane...
Le silence me répond.
J'imagine sans peine le Seigneur Elrond digérer puis méditer mes paroles. A chaque seconde qui passe, il prend conscience de ce que je viens de lui dire.
– Il vous a proposé de vous rallier à lui... à l'aube de l'attaque ?
– J'avais lancé mon esprit en Mordor pour porter secours à Sam puis je me suis opposé à lui pour qu'il ne le remarque pas... C'était insensé, comme toujours.
J'entends le Seigneur Elrond s'avancer.
– Vous êtes en train de me dire que le Seigneur des Ténèbres vous a fait proposition de vous rallier à lui en échange de la gérance du Nord de la Terre du Milieu ?
Résumé comme ça, ça prend des airs dramatiques.
Je me retourne pour faire face au Seigneur Elrond qui a l'air bien plus surprit que je ne l'imaginais.
– Pensez-vous que vous auriez alors put nous préserver, empêcher sa perfidie d'atteindre nos terres ?
– Bien sûr, répond-je avec un sourire. Sa proposition n'était pas dénué de sens et il avait tout intérêt à tenir ses engagements sans quoi il aurait eu affaire à moi et surtout à ma colère... Mais rassurez-vous, vous le savez, j'ai refusé cette proposition.
Le Seigneur Elrond me dévisage comme si j'avais perdu la tête. Visiblement, il y voit une plus mauvaise chose que moi...
– Nous avons donc échappé à un grand danger... reprend t'il après un temps.
Soudain je comprends.
– J'aurais pu devenir comme l'objet de vos visions et de vos craintes... mais j'ai refusé. Je ne voulais pas décevoir mes amis. En fait, c'est pour cela que je devais partir avec eux... Je m'excuse encore d'avoir pris la fuite, même si je pense toujours que c'était la meilleure chose à faire. Je devais créer des liens pour arriver à faire les bons choix.
Le Seigneur Elrond ne répond pas. A présent, il est si impassible que je commence à m'en inquiéter.
– Je... je suis désolée si cela vous choque. Je devais en parler et...
– Je comprends mieux que quiconque à quel point une simple décision de faire ou de ne pas faire peut chambouler l'histoire d'un monde tout entier.
J'échappe à nouveau un rire sans joie.
– Toute décision est importante car en découle des conséquences que l'on ne peut pas toujours envisager. C'est aussi pour cela que j'ai choisi de vivre.
– Pourquoi dites-vous que vous avez choisi de vivre ?
– Mourir est simple, c'est ce qui aurait dut m'arriver mais j'ai choisi une autre voie, plus difficile et incertaine. J'ai choisi de vivre.
Je souris tandis que le Seigneur Elrond me dévisage partagé entre la surprise et l'incompréhension puis il secoue doucement la tête.
– Je dois avouer que dès notre première rencontre, je n'ai su que penser de vous. Vous étiez incompréhensible, changeante et pourtant si déterminée. Jamais je n'aurais pensé que vous iriez si loin, repoussant sans cesse toutes les limites. Vous tracez votre propre voie, Isil.
– Je l'ai bien comprit à présent....
Le Seigneur Elrond sourit.
– Vous avez toujours pensé n'être personne, qu'une Elfe parmi tant d'autres mais en fait, vous faites partie des grands de ce monde.
– Non. Vous vous trompez, je...
– Isil, les sages ne sont pas ceux qui proviennent de hautes lignées ou qui ont accompli de grands actes, mais ceux qui sont capable de l'impossible pour protéger une autre vie. En ce sens, Isil, vous en faites partie.
Je suis si surprise que je ne trouve rien à redire. Ses paroles paraissaient si logiques que je ne peux m'y opposer.
Je me reporte alors sur la vue offerte par la fenêtre.
Le Seigneur Elrond me serre le bras puis s'en va sans un mot, tout a été dit.
Seule, allongée dans mon lit, je me repasse sans cesses ses dernières paroles. Ça me fait sourire, je suis fière de ce que je suis devenue. Je suis fière de moi.
Je sens alors une douce et réconfortante chaleur en moi, mon feu... ou mon père.
Fin du chapitre
Isil reprend des forces et commence à mesure pleinement l'ampleur de tous ce qu'elle a vécu.
Un faux pas et tout aurait put basculer...
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