
4 Août
À moitié endormis, je baille et passe une main dans mes cheveux en pagaille. Vêtu d'un tee-shirt blanc sur un short en jean bleu ciel, je me suis préparé pour déposer Émie au centre de loisirs. Hormis son air ensommeillé lorsqu'elle mâche ses céréales avec des bruits de mastications, le calme flotte dans les lieux. Nos parents se sont rendus à leurs emplois respectifs. Je ne peux qu'avouer que profiter de ces journées où ils ne sont pas là est un réel plaisir.
Une fois qu'elle a terminé son repas, je l'aide à lacer ses chaussures avant de l'emmener au centre aérée en bus. Sur le chemin du retour, entre un homme lourd à l'odeur pestilentielle et une femme curieuse qui zieute tout le monde, je déniche mon portable et réponds au sms de mon petit ami qui ne se résout pas à attendre treize heures pour me voir.
✉️ De Alex :
Je comprends pas pourquoi tu me donnes des restrictions comme ça 😭
📩 De Aïdan :
Ça n'a rien de restrictions 🙄 C'est juste que... en fait j'ai pas d'excuses
✉️ De Alex :
Au moins tu l'avoue 😂😂
✉️ De Alex :
Je peux venir alors ?
📩 De Aïdan :
T'étais bourré hier soir 🤨 Je ne sais pas si tu mérites de venir
✉️ De Alex :
T'es srx ?!
📩 De Aïdan :
Très.
✉️ De Alex :
Gamin
✉️ De Alex :
Je ne vois pas en quoi être un peu saoul est déroutant
✉️ De Alex :
Allez baby !
✉️ De Alex :
S'il te plaît 🙏🏻
📩 De Aïdan :
Tu me saoule !!
✉️ De Alex :
Tu devrais être content de me voir h24
📩 De Aïdan :
Tu sais quoi ? Rdv au skate parc pour le déjeuner. Prépare un pique-nique.
✉️ De Alex :
Tu me donnes des ordres maintenant ?
📩 De Aïdan :
Oui
✉️ De Alex :
Petit con
✉️ De Alex :
En plus tu exploite mes talents culinaires pour avoir un repas gratuit
📩 De Aïdan :
Tu veux me voir oui ou non ?!
✉️ De Alex :
Qu'est-ce que je ne ferais pas pour toi 🙄
Aux alentours de midi, je m'arrête près du skate parc en m'abritant sous un arbre, observant les skatteurs qui roulent sur les plateformes en acier. Je consulte mon smartphone d'une main, l'autre appuyée contre le bout du skate que je tiens à la perpendiculaire, face à ma jambe. Je grignote ma lèvre inférieure en venant souffler sur mon front dans l'espoir d'y chasser les perles de sueurs.
Quelques minutes plus tard, Alex débarque avec son sourire charmeur et un sac sous le bras. Il s'arrête devant moi et vient effleurer mes lèvres en guise de bonjour avant de fourrer ses doigts dans ma nuque pour coller ma bouche contre la sienne. Dans un baiser fiévreux, il se laisse aller avant de se détacher, éventant son visage de sa main.
— Il fait trop chaud..., gémit-il.
— Je te signale que c'est toi qui voulais sortir, je rétorque en levant les yeux au ciel.
— Sinon tu passerais ton temps dans ta grotte, devant ton écran.
— Nia, Nia, Nia, je réponds en grimaçant.
Il me donne une pichenette contre le front avant de se saisir de mon poignet, m'entraînant vers le fleuve. Je le laisse m'emmener là où il le souhaite et nous nous installons sur l'herbe fraîche, à l'abri du soleil qui chauffe nos peaux, sous un arbre feuillus. Il sort carrément une couette fine de son sac qu'il étends par terre avant d'enlever ses chaussures et d'y prendre place. Je l'imite et viens connecter mon smartphone à sa petite enceinte portative. La mélodie d'Alien sort des basses et je lui souris tandis qu'il ouvre son sac pour y sortir des sandwichs.
— J'avais clairement la flemme de faire mieux.
— Ça me vas totalement, je réponds en haussant les épaules.
Je récupère le mélange de jambon-beurre qu'il me tend et croque dedans après lui avoir donné une tape amicale dans l'épaule. Tendant ses jambes devant nous, je l'observe à la dérobée.
— Alors ? Où est-ce que tu veux qu'on aille dans quatre jours ?
Je lui lance un regard blasé et soupire avant de répondre, fixant le fleuve qui coule tranquillement devant nous.
— Je ne dirais rien.
— T'es pas sympas !!
— L'ai-je déjà été un jour ? je rectifie avec un sourire en coin.
— Non, putain, c'est chiant, dit-il en riant.
Je souris à mon tour et sursaute quand il saisit mes joues entre sa main, transformant ma bouche en cul de poule. Je déteste quand il fait ça. Fronçant les sourcils, je tente de m'écarter, mais il dépose un baiser sur ma joue avant de me lâcher.
— On a combien d'heures de route ?
— Ma bouche est cousue, arrête de poser des questions.
Il bougonne et je souris tout en terminant mon sandwich. Je pioche dans le paquet de chips ouvert devant nous et tire sur mon tee-shirt afin d'aérer un peu mon corps. Peine de perdu. La chaleur est tellement présente que je me sens fondre.
— Ah, au fait, je m'exclame en me souvenant de quelque chose. Mes amis et moi allons dans un camping, dans le sud de la France. Et euh... disons qu'on a le droit d'inviter nos petits amis..., j'avance en baissant la voix, timide.
Je sens mes joues se colorer de rouge tant je déteste toujours faire le premier pas. Alex sourit un peu plus et demande, taquin :
— Petit ami au pluriel ? T'en as combien, dis donc ! Je ne suis pas au courant de ça, moi.
Je lève les yeux au ciel et lui donne un coup de coude dans les côtes, histoire qu'il cesse de jouer avec moi. Je crois que c'est la seule chose qu'il apprécie : me faire tourner en bourrique.
— Je n'ai que toi, tu me fatigues.
— J'aimerais tellement faire plus que te fatiguer moralement..., chantonne-t-il avec un sourire en coin.
Je rougis davantage et me racle la gorge dans l'espoir vain de cacher ma gêne, détournant le regard. Son rire vient chatouiller mes oreilles et retourner mon estomac.
— Bon, du coup, c'est une invitation cachée ? Tu veux que je t'accompagne mon amour ?
Je grogne face à son ton doucereux et me plonge dans la contemplation d'une chips jaune zébrée. J'adore vraiment ces chips !
— Aïdan !
— Rhooo, oui c'est bon, t'as compris, je rétorque en évitant sciemment de le regarder.
Il rit une seconde fois avant de saisir mon menton et de plaquer une myriade de smack sur ma bouche. Puis sa langue vient lécher mes lèvres sans qu'il ne me quitte des yeux, cette lueur lubrique dans le regard. Le cœur battant et les joues rouges d'embarras, je commence à reculer, mais sa main plaquée contre mon dos m'empêche toute fuite.
— Tu as le goût de sel..., chuchote-t-il avant de suçoter pas lippe.
Je pousse un gémissement étrange avant de l'embrasser à pleine bouche, histoire qu'il ne s'attarde pas sur les bruits que je prononce. Vraiment, je vais finir par m'arracher la langue. Cela m'évitera de me ridiculiser.
On termine le repas en échangeant des anecdotes avant de tout ranger dans le sac et de s'allonger sur la couette, profitant de ce moment pour digérer. Le bras d'Alex gît sur mon abdomen tandis que je glisse mes doigts dessus, lui procurant de douces caresses. Il ronronne comme un chat avant de bailler longuement.
— Je sais que je t'ai demandé de m'apprendre le skate, mais là, je suis tellement bien que je n'ai pas envie de bouger.
Je souris sans lui répondre. De toute façon, il n'y a pas matière à discuter. Je me sens épuisé rien qu'à l'idée de sortir dehors.
— J'aimerais bien passer toute la journée avec toi, avance-t-il.
— Moi aussi, je réponds honnêtement avant de rouler sur le flanc, passant mon bras sous ma tête pour l'observer. Mais ce soir il y a mes parents.
— Et ? demande-t-il en me regardant, ses doigts venant jouer avec les mèches blondes qui tombent sur mon front. Ce n'est pas la première fois que je viens quand ils sont là. Oh ! J'ai compris.
Il me fait un clin d'œil et j'ai beau lui envoyer des œillades noires, il ne se départit pas de son sourire malicieux. Je roule des yeux et vient lui donner un coup dans l'estomac.
— Tu veux du sexe, chuchote-t-il avec un sourire un peu plus grand.
— Ferme ta gueule Alex, je réplique en me massant les tempes.
Il ricane avant de jouer avec mes cheveux, ses doigts effleurant mon front. Il caresse ma joue et vient coller son nez contre le mien, effleurant mes lèvres avec douceur.
— De toute façon, j'ai un dîner de famille...
Son souffle chaud se mêle au miens alors que ses iris bleus nuit ne me quittent pas comme ancré. Il joue avec mes lèvres, les mordilles tout en souriant avant de les lécher suavement.
— Qu'est-ce que tu vas faire ? je demande, le souffle court.
Sa jambe gauche vient se perdre entre les miennes, s'y nouer tandis qu'il rapproche son corps pour m'embrasser. Je me perds sous ses caresses, sous sa langue inquisitrice avant qu'il ne se décale, me lâchant par le même coup. Fronçant les sourcils, je l'observe se détacher de moi et lui pince l'épaule.
— Tu fais quoi ?
— Je vais t'expliquer un truc Aïdan, dit-il en tournant sa tête dans ma direction. Je me retiens du mieux que je peux pour ne pas t'arracher tes fringues et te faire l'amour à chaque fois que je te vois donc si on commence à s'embrasser et à être aussi proche à chaque fois... je vais finir par avoir un problème entre les jambes et j'ai pas envie... d'avoir une érection en public.
Je rougis au fur et à mesure de son discours et je ne peux m'empêcher de pouffer à l'image qui s'impose dans mon esprits. C'était trop illustré visiblement. Il me frappe l'abdomen et j'explose de rire tandis qu'il m'attaque en me suppliant d'arrêter de se moquer. Impossible quand j'imagine sa verge droite tendre le tissu de son short, lui se baladant d'un air nonchalant parmi les passants.
À califourchon sur moi, il retient mes mains au-dessus de ma tête et me pince le nez de sa main libre. Je donne des coups de reins pour le faire descendre de sa position, mais il tient bon.
— Tu es vraiment méchant Aïdan.
— Mais c'est toi, aussi ! je proteste en rigolant.
Il me relâche en poussant un soupir, passe une main dans ses cheveux avant d'agripper la bouteille d'eau et d'en prendre de longues gorgées. Il dépose la bouteille en plastique sur le sol et tire sur mes bras dans l'optique de me faire asseoir.
Je me laisse faire en m'amusant à peser de tout mon poids dans le sens inverse. Il grogne et je finis par l'aider en souriant. Je passe les bras autour de son cou et lui sourit tendrement. Il me le rend et vient jouer avec mes cheveux dans ma nuque avant de m'embrasser doucement.
— Tu m'apprends le skate ?
— Tu veux pas juste m'embrasser ? je gémis.
Je n'ai pas du tout envie de brûler sous le soleil à cause d'un cours qui ne le réussira sûrement pas. Je ne pense pas que le skate puisse être appris en quelques heures.
Surpris, il hausse les sourcils de façon suggestive et me fait des papouilles avant de me demander, joueur :
— Bah dis donc Aïdan, tu te dévergonde !
Je rougis légèrement et secoue la tête de gauche à droite dans un air blasé. Il smack à plusieurs reprises ma bouche avant de se lever et de me tirer par les mains. J'ai beau protester, il récupère nos affaires et m'entraîne vers le goudron, skate sous le bras.
En plein air, je plisse les yeux à cause du soleil et fronce les sourcils avant de lui ordonner de poser l'outil à ses pieds. Il s'amuse à jouer avec avant de poser deux pieds sur l'engin tout en agrippant mes poignets.
Rapidement, je me prêtes au jeu et lui indique comment se tenir. Il arrive à trouver son équilibre, mais il insiste quand même pour avoir ma main dans la sienne. Un vrai gamin.
On reste une heure et demie au skate parc avant de redescendre vers nos maisons. Mains enlacées, nous nous cachons du mieux que nous le pouvons du soleil en cherchant les zones d'ombres. Ce serait tellement plus simple si nous n'étions pas obligé de nous séparer à chaque fin de journée.
— Et pour ce dîner ? je demande en jouant avec les taches noires à même le sol.
Il m'observe éviter les carrés du lumière, puis répond :
— Je ne sais pas vraiment... je pense que ça va être comme d'habitude.
Il hausse les épaules et contemple le paysage devant nous, plongé dans ses souvenirs.
— Je suppose que je risque de t'appeler.
J'arque un sourcils, curieux, mais je ne prononce aucun mot. Je ne vois pas ce que je serais susceptible de lui dire pour effacer sa peine. Il vit des choses que je suis incapable de concevoir. Bien que je les ai déjà entendu, je n'arrive pas à me faire à l'idée que des parents puissent être autant horrible.
— Tu pourras.
Il me sourit et hausse les épaules avant de s'arrêter à un croisement. Il glisse la paume de sa main contre ma joue et embrasse mes lèvres avant de les caresser de son pouce.
— J'y vais mon ange.
Je souris et lui attrape le col avant de le dévorer quelques minutes supplémentaires.
— J'aime vraiment quand tu m'embrasse comme ça.
Je souris tout en rougissant et tourne les talons après l'avoir saluer.
— Je te jure, il est arrivé de nul part ! s'écrit Clément en martelant sa touche X.
— Non, tu regardais juste le message de Lisa, contredit Nathan en éliminant un ennemi. Si tu te concentrais plus sur ce qu'il se passe avec nous, on ne perdrait pas.
— Soit pas rabat-joie Nath.
— Je suis pas rabat-joie, grommelle-t-il.
J'esquisse un sourire et élimine un autre adversaire, bien enfoncé dans mon siège. Le casque vissé sur mes oreilles, je me suis isolé du reste du monde pour rejoindre mes deux amis qui jouent à Résident Evil depuis deux heures déjà. Baillant à m'en décrocher la mâchoire, je me fais frapper par un zombie qui sort de nul part. J'essaye de contrer son coup, mais mon écran devient rouge et je jure.
— Merde, les gars ! Venez me soigner.
— J'y vais, annonce Clément en réagissant dans l'instant.
— T'essaye de te racheter, ricane Nathan.
— Je t'emmerde !
Je les entends se frapper avant que le personnage du brun ne vienne porter secours au mien.
Soudain, l'écran de mon smartphone s'illumine et le prénom d'Alex y apparaît. Conscient que s'il me téléphone à une heure aussi tardive cela a un rapport avec son catastrophique dîner de famille, je préviens mes deux camardes que je dois les laisser.
— Encore ?! s'insurge le châtain.
— Tu nous abandonne !! surenchérit Clément.
— Je te signale que tu commence à faire pareille quand Lisa débarque.
— Oh, tu me fais chier Nath, souffle-t-il. Je suis toujours avec toi, laisse-moi un jour sur sept pour être avec ma petite copine.
— Je trouve qu'il est déjà trop généreux, j'interviens en spécifiant que les six jours occupés par l'adolescent ne laissent pas de place pour la blonde.
Il se défend du mieux qu'il le peut, mais il semble que je viens d'engager son procès. Oups !
Je me déconnecte du jeu et en profite pour rappeler mon copain qui décroche presque aussitôt.
— T'en a mis du temps..., grogne-t-il de mauvaise humeur.
Je ne l'ai pas souvent vu ainsi, mais je ne doute pas un instant qu'il s'agit de l'œuvre de ses parents.
— J'étais avec Nath et Clem.
— Ok.
Son ton est sec et cela me fait frissonner. Je ne veux pas qu'il soit en colère contre moi, je n'ai rien fais.
— Qu'est-ce qui s'est passé Alex ?
— Rien de plus que d'habitude.
— Tu veux en parler ?
— Non.
— Ok...
Je tente de ne pas paraître excédé par son comportement sachant que je ne fais pas mieux lorsque je suis un tantinet grognon. C'est à dire pratiquement tout le temps.
Soudain, j'entends une exclamation étouffée puis une porte qui se ferme. Inquiet du silence qui apparaît, je l'appelle, mais c'est la voix plus aiguë d'une jeune fille qui me répond. Ou plutôt qui s'élève dans l'air.
— ...é Alex. Ils sont vraiment cons.
— Tu ne m'apprends rien, répond-il en soupirant.
Au bruit de plainte que mon petit ami pousse, j'en conclus que sa sœur vient de s'allonger sur lui.
— Oh ? T'étais au tel ?
Elle s'empare du portable et le plaque contre son oreille, me saluant de sa voix guillerette. Je n'ai jamais fais sa connaissance officiellement, j'en ai entendu parler et j'ai déjà écouté sa voix, mais nous ne nous sommes jamais rencontrés.
— Aïdan ? C'est toi le petit copain de mon frère ? Oh la la ! Il ne fait que parler de toi ! Je commence à en avoir marre.
— Arrête Lily ! proteste-t-il en tentant de lui reprendre le smartphone des mains.
— Alors comme ça, t'es au lycée ? demande-t-elle en le repoussant. Tu comptes venir te présenter un jour ? Ok, nos parents sont des chieurs professionnels, mais moi j'adore mon frère ! Donc je t'adore par extension. Sauf si t'es un sale type qui compte lui briser le cœur. T'es un sale type qui compte lui briser le cœur ?
J'esquisse un sourire amusé par tant de syllabes à la seconde et réponds par la négation. Certes, je ne dois pas être l'exemple même du garçon gentil et sage que je devrais être, mais je ne me considère pas comme quelqu'un de mauvais. Enfin, je l'espère.
— Lily, rend moi mon tel, tu lui fais peur !
— C'est un p'tit chiot ? Je t'ai déjà dis de ne pas t'attaquer aux p'tits chiots. Ils ne s'y connaissent absolument pas. T'imagine ? Ça se peut, il ne sait même pas faire une fellation.
— Lily, putain !!
Pendant que je rougis, j'entends la jeune femme pouffer, fière de sa blague. Alex se débat avec sa jumelle pour récupérer le combiné et la congédie dans sa chambre. Je suis un peu jaloux qu'elle ait réussit à lui donner un peu de bonne humeur. Comparé à moi. Cependant, je fais en sorte de mettre ce sentiment de côté. Ce ne serait pas sympathique envers Alex.
— Je suis désolé, elle est vraiment conne quand elle s'y met...
Il pousse un soupir et s'affale sur son lit.
— Pas de soucis.
Je tente de calmer mes rougeurs et décide de migrer également vers mon propre lit. Un matelas confortable qui me bercera lentement jusque dans les bras de Morphée.
— Si j'écoute ta sœur..., j'avance prudemment, tu sors avec des gars plus jeunes que toi ? Tout le temps ?
— C'est faux, voyons ! Tu serais jaloux baby chou ?
— T'en invente cinquante mille, ça devient fatiguant..., je souffle en levant les yeux au ciel.
— J'en conclus donc que tu es jaloux que j'ai eu d'autres petits copains, dit-il avec un sourire dans la voix.
— N'importe quoi..., je grommelle peu sur de moi.
Jaloux ? Ce serait stupide. Je sais pertinemment qu'Alex a eu de nombreuses expériences. Je n'ai jamais cherché à savoir avec combien de personne il est sortit parce que cela ne m'intéressais pas. Ou du moins, je ne voulais pas vraiment en entendre parler. Disons que la perspective qu'il en ait aimé d'autre me fait peur dans le sens où je pourrais également être un ex. Un jour. Et je ne veux pas l'être. J'aimerais que nos sentiments restent éternellement comme ils le sont aujourd'hui, mais je ne suis pas certain qu'un amour dure toute une vie.
La preuve en est mes parents.
— Pour résumer, je suis sortis avec un gars plus jeune une seule fois. Le reste de mes petits amis étaient plus vieux.
— T'en a eu combien ?
— C'est chou que tu demandes Aïdan, mais tu es le seul maintenant, alors tu ne devrais pas t'en inquiéter, me taquine-t-il.
Je lève les yeux au ciel en poussant un soupir exaspéré. Ne peut-il pas simplement répondre au lieu de m'analyser ?
— Je ne m'en inquiète pas ! Je me le demandais juste...
— Bien sûr... tu es sûr de vouloir cette réponse ? Je sais que je suis ton premier, je ne veux pas t'effrayer.
— Il m'en faut plus, je grogne.
Je l'entends rire faiblement avant de prendre une inspiration pour me donner une réponse franche :
— Cinq.
— C'est tout ?! je m'exclame en me relevant.
— Hé, oh, non mais tu me prend pour qui ?
— Bah... 'fin... c'est juste qu'on dirait pas comme ça...
— C'était de longues relations.
— C'est à dire ?
— Hum... la plus courte, un an et la plus longue, quatre ans.
Quatre ans ? Je manque de m'étrangler et tousse avant de faire un point sur ma misérable existence. Comment peut-il se lancer avec moi quand il sait que je ne suis jamais sortit avec personne. N'avait-il pas peur - à l'époque - que, trop effrayé, je le repousse ?
— T'en es bouche-bée ?
— Non, c'est juste... je sais pas.
— Je ne peux pas trouver de réponses à ta place, babe.
— Je sais.
Je laisse le silence s'installer, m'attaquant à mon drap avant d'essuyer la moiteur de mes mains sur mon matelas.
— Ça ne t'embêtes pas d'attendre ?
— À propos ? demande-t-il. Du sexe ?
— Hum...
— Aïdan... bien sûr que j'ai envie de te sauter dessus, mais je sais aussi me retenir. Et puis, je ne veux pas t'effrayer. On a le temps.
Je souris faiblement et hoche la tête, conscient qu'il ne peut pas me voir.
— Mais je t'avoue que j'ai vraiment envie de te faire l'amour.
Je rougis brutalement et finis par pouffer en l'entendant faire des bruits équivoques.
— C'est pas censé te faire rire, mon chat.
— T'as qu'à arrêter de sortir des conneries !
— Ce ne sont pas des conneries.
Un autre bruit de son côté m'indique que la situation échappe une seconde fois à notre contrôle. Il finit par soupirer et se redresser.
— Je vais y aller Aïdan.
— Tu vas où ?
— Nul part en particulier. Je vais promener Bert avec Lily.
— Ok...
Il m'embrasse et au moment de raccrocher, me chuchote avec reconnaissance.
— Merci Aïdan...
— Je n'ai rien fais de particulier.
— Tu es juste là. C'est suffisant.
Je souris et lui fait promettre de m'envoyer un message quand il rentre avant de le laisser raccrocher.
Laissant mon bras retomber sur le matelas, je pousse un soupir. J'ai conscience que sa vie de famille est compliqué, mais j'aimerais pouvoir faire quelque chose pour lui. Seulement, je ne saurais le réconforter. Cette situation m'échappe complètement puisque j'ai la chance d'avoir des parents qui m'acceptent.
Je finis par déposer le smartphone sur la table de chevet, laissant le son activé avant de me glisser sous les draps, éteignant les lumières.
Si seulement je pouvais faire plus.
~~~
Je me sens soulagée d'avoir repris un rythme normale de vie 🙏🏻
Vous voulez une petite anecdote sur ma vie que vous trouverez sûrement inutile ? Je n'ai pas de gaz avant le 3 septembre... ce qui signifie douche froide jusqu'au 3 septembre...😭
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Je sais qu'on me sort que c'est niais (ne te cache pas 18secretsetplus), mais je n'aime pas torturer mes perso 😭 ne peut-on pas avoir un peu de bonheur dans nos vies si ternes ? 😂
Passez une bonne journée/soirée 😘
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