
28 Août
— Asseyez-vous, je vous prie, dit Violette en désignant les deux fauteuils.
Sans préambule, je me laisse tomber dans celui que je ne quitte pratiquement jamais, le visage fermé. Ma génitrice m'a prit la tête dès le réveil, exigeant tel ou telle chose avant que nous ne partions pour notre rendez-vous en duo chez la psychologue. Autant dire qu'elle m'a mis dans une humeur massacrante avant même que mon cerveau ne passe sous les rayons X de madame Florida. Et il aurait sûrement été mieux pour chacun de nous que je sois dans mon bon jour.
Je croise les bras sur ma poitrine et lance un regard noir à cette maudite plante, déterminé à faire en sorte que les quarante-cinq minutes qui nous sont accordées soient un véritable calvaire. Et pour cela, j'ai de quoi faire. Si je peux me venger en faisant enrager ma mère, je ne vais pas me faire prier.
— Comment allez-vous aujourd'hui ? demande Violette de sa belle voix.
Je n'ai même pas le temps de répondre que ma mère grogne d'une voix condescendante :
— Comme vous le voyez, ce n'est pas la joie ! Il suffit que je dise non pour obtenir un enfant boudeur tout le reste de la journée.
Bien que la colère bouillonne en moi et que j'aimerais la rembarrer, je me contente de lever les yeux au ciel en signe d'exaspération. Rien n'échappe à ma psychologue qui s'attarde sur mon visage avant de s'installer confortablement dans son propre fauteuil.
— D'accord... que s'est-il passé pour que la situation en vienne à cela ?
Aussitôt, ma mère s'en donne à cœur joie. Elle fait un descriptif détaillé de notre matinée, retournant certaines phrases que j'ai dites, les restructurants et me faisant sortir de mes gonds par la même occasion. Malheureusement, madame Florida me dit de me taire et d'écouter la version de ma génitrice avant que je ne puisse prendre la parole. Je sais qu'il s'agit toujours de notre façon de fonctionner, mais je déteste lorsque ma génitrice fait cela. J'ai l'impression de passer pour un menteur et je trouve cette situation plus qu'injuste !
Quand vient mon tour, je souligne la vérité de la situation et insiste sur les points qu'elle a modifiés tout en ne cachant pas mon insolence. Il faut dire que même si elle m'irrite, je suis à même de reconnaître mes tords. Ensuite, Violette revient sur les non-dits et nous encourage à nous parler de façon franche afin de savoir ce qui nous a mis en colère chez l'autre.
— Je préfère arrêter là, j'interviens quand viens mon tour.
Violette hausse un sourcil interrogateur et me sonde, comme si elle pouvait voir à l'intérieur de mon cerveau. J'aperçois déjà ma mère persifler qu'il s'agit de l'exercice et que je suis tenu de le faire, mais je continue en fixant ma psychologue, essayant de lui insuffler un appel à l'aide silencieux.
— J'ai un truc à dire qui ne te plaira pas, maman, donc je préfère le dire maintenant comme ça tu pourras m'insulter de tous les noms avant d'essayer de me comprendre.
— Comme si je t'insultais, relève-t-elle en riant jaune et en levant les yeux.
Je me pince les lèvres sans répondre à sa provocation et laisse la psychologue tenter de voir au-delà de mes yeux. En la laissant me fixer de la sorte, je lui fais comprendre que j'ai besoin de son soutien. Et possiblement, d'un bouclier pour retenir ma mère qui risque de me sauter à la gorge.
— Je ne veux pas aller à la fac.
Silence.
Un lourd silence.
Je n'ose pas la regarder parce que je suis certain que ses yeux exorbités sont posés sur moi et me dévisagent comme si je venais de dire que j'avais vu le Messi.
— P... pardon ?
Sa voix est froide, tremblante et menaçante. Je prend une profonde inspiration et poursuis, conscient que si je débite tout à une vitesse phénoménale, elle mettra plus de temps à assimiler la nouvelle.
— J'ai choisis cette fac parce que tu m'as poussé à choisir quelque chose en sachant que je ne savais pas ce que je voulais faire et aussi, parce que tu ne vois pas tes enfants s'arrêter après le bac. Je comprends, c'est pas un bac qui va me fournir un travail plus tard, mais je n'ai aucun intérêt dans la filière que j'ai choisis. Pendant les vacances, j'ai fureté un peu sur le net et j'ai découvert une école qui me plaît vraiment ! J'ai envoyé mon dossier et j'attends la réponse. Je pourrais être pris en octobre, au plus tard, et je suis certain de m'épanouir. C'est une école de gaming et je sais ce que t'en penses, tu crois que ce n'est pas un travail, mais il y a pleins de choses à faire et ça me plaît vraiment ! Donc ce sera ça et rien d'autre.
Je me fais un peu plus ferme en espérant qu'elle comprenne que ce choix est réfléchis, mais aussi qu'elle voit que je ne retournerais pas en arrière. Le silence qui s'étire pourrait m'apparaître angoissant, mais il m'est plutôt rassurant parce que cela retarde le moment où elle va exploser. Et celui-ci arrive un peu trop rapidement, de mon point de vue :
— PARDON ?! TU as envoyé un dossier ? Quand ? Depuis quand tu penses à ça ? Pourquoi tu n'en parles que maintenant ? Et ici ? C'est une décision que nous aurions dû prendre ensemble ! Tu te rends compte de ce que tu as fais ? Ça remet en question tout ce que tu as sélectionné depuis deux mois et maintenant, quoi ? Va falloir que l'on te trouve un appartement si ce n'est pas à Tours ! Et tu as pensé aux frais de scolarité ? Tu n'aurais pas dû prendre cette décision dans notre dos et encore moins faire cela tout seul. Ce n'est pas parce que tu es majeur que tu peux faire tout ce que tu veux. C'est ridicule ! Tu es inscrit à la fac, tu iras, point.
— C'est mon avenir, pas le tiens ! je m'écris en me levant de mon siège. Et ne t'inquiète pas, les frais ne sont pas plus élevés que la fac et c'est à Tours ! Et puis en plus, je crois savoir qu'Henry voulait me prendre un appart, donc je ne vois pas où est le problème.
— Ah ah... c'est une blague, dit-elle en se levant à son tour, poings sur les hanches. Il t'a parlé de ça ? Ce n'est qu'une bêtise, ok ? Tu n'auras pas d'appartement, tu es trop jeune et tu as encore besoin de nous.
— C'est toi qui a besoin de moi ! je hurle pratiquement, excédé. Je peux très bien vivre sans t'avoir h24 sur mon dos ! J'en peux plus, je vais finir par étouffer, tu ne m'écoute jamais ! Tu veux que j'aille dans une fac qui ne m'intéresse pas du tout simplement parce que TU la choisis. J'ai enfin trouvé ce que je veux faire et tu n'es même pas capable de l'accepter.
— Les jeux vidéos, ce n'est pas un métier, réplique-t-elle, acerbe. Tant que tu vivras sous mon toit, tu suivras mes règles.
— Et bah vivement que je me casse !!
— Baisse d'un ton !
— Ou quoi ? Tu vas me gifler ? Encore ? je la provoque.
— D'accord... doucement, on se calme, chacun reprend sa respiration et on s'assoit, intervient Violette en se plaçant entre nous.
Se dévisageant en chien de faïence, je la mitraille du regard avant de retomber dans mon siège, me fermant complètement. Ma mère se passe une main sur le visage, soupire et s'assoit.
— Les séances n'ont rien arranger, dit-elle comme si le ciel venait de lui tomber sur la tête.
— Au contraire, elles permettent de soulever un problème évident, fait remarquer Violette en reprenant place dans son siège une fois s'être assurée que nous ne nous sauterions pas dessus.
Ma mère lui lance un regard qui signifie « pardon ? Quel problème ? » en se sentant personnellement attaquée et je décroche aussitôt. Je ne veux pas avoir à supporter ses états d'âmes et son égocentrisme. Au lieu de cela, je me contente d'écouter sans plus répondre.
— J'aimerais dire que vous ne communiquez pas assez, mais en fait c'est tout le contraire. Vous exposez vos idées, vos convictions, mais vous n'écoutez pas l'autre parce que vous restez butés sur votre position. On voit que vous essayez de vous comprendre, ce pour quoi vous allez toujours l'un vers l'autre, mais vous êtes aussi embourbés dans beaucoup de colère et de ressentiments. Vous n'accédez pas aux demandes de l'autre parce que vous avez peur de disparaître si vous le satisfaisiez.
Je pressens l'intervention imminente de ma génitrice, mais la psychologue gère parfaitement sa séance et d'un seul regard la fait taire avant même qu'elle n'ait ouvert la bouche.
— Julie, vous souhaitez vous rapprocher de votre fils qui s'est éloigné de vous depuis votre divorce alors vous tentez de le comprendre tout en le couvant comme un enfant parce que vous êtes persuadez que sans vous, il n'arriverait pas à s'orienter correctement dans sa vie. Cela dénote simplement de votre peur de le perdre. Vous craignez que s'il prenne son envol, il ne revienne jamais. Comme votre ex-mari.
La vérité crue semble percuter ma mère de plein fouet et la rendre mutique à un point qui me fascine tant cela est si rare.
— Seulement, ce n'est pas en le gardant jalousement auprès de vous que vous maintiendrez le fil qui vous relie. Il est grand, il doit aussi apprendre à chuter, à faire des erreurs et à se perdre... c'est le propre même du chemin qu'un adolescent doit faire pour devenir un adulte. On ne peut pas toujours veiller sur sa progéniture même si on aimerait. Il doit faire son propre chemin, tout seul et vous devez accepter de le laisser partir. Cela ne veut pas dire qu'il va disparaître. Parce que malgré toute cette colère qu'il ressent, il vous aime. Tu veux ajouter quelque chose Aïdan ?
Je fais non de la tête parce que je n'ai pas envie de parler, mais surtout parce qu'elle a expliquer correctement la situation. Et que j'espère sincèrement que ma génitrice l'entendra et comprendra.
— Quant à toi, dit-elle en se tournant vers moi, tu t'amuses à provoquer ta mère afin de la faire réagir et de lui faire comprendre que tu peux prendre tes décisions tout seul. Ce pour quoi tu lui annonce des choses sans lui laisser de marges de manœuvres, tu les imposes en lui faisant comprendre qu'elle n'a aucun mot à dire dessus. C'est une façon plutôt violente pour marquer ton indépendance et autoproclamée ta liberté. Tu pourrais le faire plus calmement et exposer tes idées avec diplomatie, mais puisque tu as l'impression d'être enfermé dans une bulle où il n'y a que très peu de possibilités - de ton point de vue - tu te rebelle en criant haut et fort que tu veux respirer. Mais ce n'est pas en repoussant brutalement les autres que tu pourra te faire entendre.
Je me mord la lèvre inférieure avec force et m'enfonce un peu plus dans le siège, priant pour disparaître. Je sens les iris aiguisés de ma mère se planter sur mon visage, mais je tente de faire abstraction.
Les quelques minutes qui restent s'égrènent lentement et je n'ose plus prononcer un mot, préférant me murer dans un silence qui semble faire grincer des dents ma mère. Lorsqu'enfin les trois quart d'heure prennent fin, j'observe ma génitrice quitter la pièce à contre-cœur. Je suis certain qu'elle préférerait rester afin de savoir ce qu'il se dit. Avant même que ma psychologue ne me demande comment je me sens et qu'elle me fasse un petit debrief, je me redresse brusquement et déclare :
— Avant qu'on ne fasse qu'extrapoler, je vais parler d'un sujet que j'évite tout le temps. Mon père. Et je vais répondre à une de vos plus récurrentes questions. Si je suis autant distant avec ma mère, Henry et parfois même Alex c'est parce que je ne veux pas qu'on m'abandonne. Comme mon père l'a fait.
Elle referme lentement la bouche et croise ses jambes, posant son bloc-notes sur ses cuisses, ses deux mains à plat dessus. Je ne comptais pas poursuivre, mais le silence qu'elle installe me fait parler. Et je suis certain qu'elle le sait.
— Je suis pas en train d'excuser mon comportement, je ne fais que dire ce que je sais depuis des années. Je ne veux pas qu'on s'immisce dans ma vie pour ensuite partir du jour au lendemain sans un au revoir.
Je ne vois pas quoi dire d'autre, sûrement parce que je ne suis pas à l'aise avec le sujet et que cela me serre le cœur. Je sens pratiquement ma gorge se nouer et je préfère me concentrer sur les ongles manucurés de Violette.
— Tu as conscience que ta mère sera toujours là ?
— Ah, ouais, ça j'en ai conscience, je ris jaune.
Elle me sourit doucement et hoche la tête avant de continuer.
— Émie aussi, Henry pareil...
— Peut-être pas, je coupe.
— Pourquoi ça ?
J'évite son regard, pince mes lèvres et soupire avant de répondre :
— Parce que. Il n'est que le beau-père. Un jour, il partira.
— Et pourquoi ? Ça ne va pas entre tes parents ? Tu as peur de l'amour ?
— Je n'ai pas peur de l'amour ! je réplique. Je suis en couple.
Elle sourit doucement et plisse ses yeux avant d'avancer calmement :
— Effectivement. Mais tu aurais peut-être peur que l'amour ne soit que passager...
— Non. Enfin, je crois pas..., je dis en fronçant les sourcils.
J'essaie d'analyser la situation sous un nouvel angle : celui de ma romance. Bien sûr, je crains qu'un jour Alex se lasse de moi et qu'il aille voir ailleurs, néanmoins je crois aussi aux sentiments qui nous unis. Je le vois dans son regard, la façon dont il me regarde est puissante... troublante, renversante. Je crois en ce qu'il ressent et je crois aussi en ce que je lui porte. Seulement, je ne peux nier avoir peur de la suite.
— Je ne vais pas mentir, l'amour ça va et ça vient... mais je crois en mes sentiments. J'aime Alex et je n'ai pas peur d'être avec lui.
— C'est bien, dit-elle d'un ton rassurant. Ça veut dire que tu peux aller au-delà de tes peurs, mais maintenant il va falloir te concentrer sur celle qui te fais te braquer à chaque fois. Que représente Henry ?
— Pourquoi ?
— Répond honnêtement et je répondrais à ta question.
Je m'humecte les lèvres en pensant qu'elle utilise une méthode assez fourbe, plante mes dents dans ma chair et soupire. Soit honnête, je me somme.
— Je... c'est... mon beau-père...
Elle semble apprécier ma réponse qui diverge des « je ne sais pas » habituel et des « rien ». Son sourire soulage quelque peu le poids sur mes épaules.
— D'accord. Donc, il a une place importante dans ta vie ? Quel quelle soit.
— Oui..., je réponds à contre cœur.
— Tu ne penses pas que tu réagis violemment avec lui en le repoussant constamment parce que tu as peur qu'il ne s'en aille un jour ? Donc tu prépares le terrain pour que ce ne soit pas trop douloureux.
Je hausse les épaules sans répondre même si je pense fortement qu'elle a raison. Je n'ai jamais rien voulu entendre concernant le mari de ma mère puisque pour moi, Henry ne devait être que passager. Cependant, si je suis honnête avec moi-même, je sais qu'il fait partit du décor de ma vie et que sa disparition me ferait du mal. Au moins un peu.
— Aïdan... dis-moi ce qui t'empêches de créer un lien avec eux ? Qu'est-ce que ce rejet t'apportes ?
Je prend mon temps pour répondre parce qu'il me faut déjà digérer la question qui ressemble à un jugement. Je serre les poings pour retenir le flot d'émotion qui m'envahit et je pousse un soupir.
Rien.
Ce rejet ne m'apporte rien d'autre qu'un semblant de sécurité. Mais celle-ci n'est que psychologique, inventée de toute pièce parce que si je laissais les gens entrer dans ma vie, se frayer un chemin jusqu'à mon cœur, peut-être que cela m'apporterait plus de choses. Pour autant, je suis effrayé que l'on me blesse à nouveau.
— C'est mieux quand les gens ne sont pas trop proches... ils ne peuvent pas nous utiliser et nous blesser.
— Tu crois ? Émie, t'utilise-t-elle ? Et Nathan ? Clément ? Sissy ? Alex ? Ta mère ? Henry ?
Personne.
Personne ne m'utilise. En tout cas, pas tous ces gens. Parce qu'ils m'apprécient malgré mes défauts et il faut énormément de courage et de bonne foie pour me supporter.
Mon manque de réponse ne la perturbe pas et elle se décide à écrire quelques lignes rapidement sur sa feuille avant de poser ses affaires sur la table et de m'observer.
— Aïdan, il faut que tu apprennes à laisser les gens laisser une empreinte sur toi. Quelle soit négative ou positive, cela ne te fera que grandir et évoluer. C'est sûr, ça fait peur et c'est inquiétant puisque les gens peuvent partir. Mais tout le monde n'est pas fait pour rester dans ta vie. Certains ne sont que de passage et t'auront apporter quelques trucs, d'autres resteront avec toi jusqu'à la mort... n'ai pas peur de faire confiance et ce n'est pas parce que les gens s'en vont que tu dois te refermer. Avance et rencontre d'autres personnes. Ce ne sera que bénéfique Aïdan.
Je hausse les épaules, peu convaincu. Pour l'instant, ses paroles stagneront dans mon esprit et n'auront aucun impact, mais plus tard elles feront sûrement leur chemin jusqu'à mon cerveau. Et peut-être que je les écouterais.
— Bon... je suppose que tu n'as plus envie de parler ?
Je fais non de la tête et lui adresse un petit sourire auquel elle répond avec franchise.
— Avant de partir, comment as-tu accueillit la proposition que t'as faites Henry ?
— Je... j'ai été surpris, j'avoue en me levant. Et je ne sais pas si ce serait bien. Enfin, d'un côté, j'adorerais avoir un appart rien qu'à moi et ne plus avoir ma mère dans mes pattes... mais ça se peut que je vais détester et que je ne saurais rien faire sans elle parce qu'elle me couve comme un gamin de trois ans.
Violette sourit tendrement et hoche la tête tout en s'avançant vers la porte de son bureau.
— Prendre son envol fait toujours peur, mais tu ne peux pas savoir ce qui arrivera si tu ne te jette pas dans le bain. Réfléchis sur ce que tu souhaite et sur ce qui te fera du bien et non sur ce qui te fait peur.
Je hoche la tête tandis qu'elle me souhaite bonne chance, puis je sors de la pièce en poussant un profond soupir. Une autre épreuve terrible m'attends en salle d'attente et je n'ai aucune envie de rencontrer ma génitrice qui va se mettre à cracher du feu pour l'avoir prise ainsi, à revers. La mettre devant le fait accomplit n'était sûrement pas une bonne idée, mais au moins a-t-elle mieux réagit que si je le lui avais appris en petit comité. À peine me voit-elle sortir que ses yeux me mitraillent ardemment et qu'elle indique la porte menant à l'ascenseur d'un coup sec du menton.
Oh merde..., je songe en me disant que la suite risque d'être ardu.
Deux heures et vingt-six minutes.
Deux heures et vingt-six minutes que ma mère crie dans la pièce en s'acharnant sur mon irresponsabilité, mon insolence et mon inconscience.
Deux heures et vingt-six minutes que je subis son irascibilité, ses yeux mitrailleurs et son agacement plus qu'évident.
Deux heures et vingt-six minutes que je suis assis sur cette foutue chaise de cuisine qui me fait un mal de chien aux fesses, que je l'écoute distraitement et que je prie pour que quelqu'un - le bon dieu, qui sait - intervienne et la fasse taire.
De plus, Henry en a rajouté une couche, spécifiant que je n'aurais pas dû mentir et faire cela dans leur dos, que j'aurais dû leur en parler afin qu'ils ne soient pas mit devant le fait accomplit.
— Monte dans ta chambre, ordonne ma mère en indiquant les escaliers de son doigt.
Je contemple le bois et me lève sans opposer de résistance. De toute façon, à cette allure, il vaut mieux que je fasses profile bas.
— Tu n'es pas convié au dîner.
Je ne relève pas la stupidité de sa punition et hoche la tête d'un air lasse. De toute manière, je n'avais pas faim. Je m'enferme dans ma chambre et me laisse tomber sur le lit en poussant un soupir dramatique.
La journée entière aura été un calvaire.
Vrr ! Vrr !
✉️ De Alex :
Rdv psy ?
📩 De Aïdan :
Tu as une pelle ? Je crois que ma mère voudrait creuser ma tombe 😐
✉️ De Alex :
😱🤨
✉️ De Alex :
Why ?
📩 De Aïdan :
Je lui ai annoncé que je n'irai pas à la fac et que j'ai envoyé mon dossier à l'école. Elle a pas kiffé
✉️ De Alex :
Ah...
✉️ De Alex :
Genre vraiment pas ?
📩 De Aïdan :
Non. Elle a pété un scandale dans le bureau et m'a pris la tête tout le chemin jusqu'à il y a 10 mins dans le salon 👍🏻
✉️ De Alex :
Merde...
✉️ De Alex :
Tu vas faire quoi ?
📩 De Aïdan :
Je vais quand même y aller si je suis pris. Qu'elle le veuille ou non.
✉️ De Alex :
Ah...
✉️ De Alex :
Je pensais qu'elle accepterait quand même.
📩 De Aïdan :
Je te l'ai dit, pour elle ce n'est pas un vrai métier.
✉️ De Alex :
😕
✉️ De Alex :
Oh babe... tu veux un câlin ? ❤️
📩 De Aïdan :
En wifi ?
✉️ De Alex :
On peut pas faire autrement malheureusement 😢
📩 De Aïdan :
...
✉️ De Alex :
Oh baby boy ❤️❤️
✉️ De Alex :
Tu vas bien ?
📩 De Aïdan :
Je survis 😂 et toi ?
✉️ De Alex :
Comme d'hab 🤷🏻♂️
📩 De Aïdan :
J'ai l'impression d'être en prison 🙄😭 Je veux sortiiiiiiiir
✉️ De Alex :
Et me voir, accessoirement ? 😏
📩 De Aïdan :
... oui...
✉️ De Alex :
🥰😍😍😍
✉️ De Alex :
🤤🤤
📩 De Aïdan :
🙄
Je me redresse lorsque j'entends des coups portés à ma porte. Je répond par l'affirmative et observe Henry refermer la porte derrière lui avant de s'aventurer jusqu'à ma chaise de bureau.
— Tu aurais dû en discuter avec nous.
— T'es là pour me faire la morale ? je réponds sur la défensive.
Il sourit doucement et secoue la tête de façon négative avant de s'expliquer :
— Je vais essayer de calmer ta mère, mais tu ne peux pas faire ce genre de chose. Et comment va-t-on faire pour payer l'école ?
— C'est pratiquement le même prix que la fac et je me serais démerdé, je rétorque en grognant.
— Ok..., soupire-t-il en comprenant que je ne suis pas apte à discuter.
Il se relève et me contemple en silence avant de marcher jusqu'à la porte.
— Pourquoi tu es toujours sur la défensive ?
Je ne répond rien, me contentant simplement de le fixer en silence. Il soupire, comme dépité par mon manque évident de participation et finit par s'en aller. Je grogne et me laisse retomber dans mon oreiller, de mauvaise humeur.
Si seulement la vie était plus simple.
Si seulement ma mère était moins compliquée.
Si seulement je pouvais voir Alex...
~~~
Yes ! Ce chapitre était déjà depuis quelque temps dans ma tête même si quand je l'ai imaginé, il était plus construit 😢
J'ai remarqué qu'il ne restait plus que 3 chapitres avant la fin du tome 3 😱😱 finalement heureusement que j'ai pris mon temps 😂
Mon wk était trop biiiiiiien, mais j'ai peut-être chopée le corona a cause de ma mère et ma cousine qui ont étaient en relation avec des gens positifs sans le savoir... 👍🏻
Breeeeef, j'espère que ce chapitre - bien que posté tard - vous aura plut ! 🤗
Bisous à tous 😘
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