Chapitre 8
Arthur avait quitté le domaine depuis presque deux semaines et Sébastien n'avait eu aucune nouvelle de lui depuis tout ce temps. À ses yeux, c'était à ne rien comprendre. Arthur avait pourtant son numéro, il lui avait donné. Arthur lui avait juré de le contacter dès qu'il se trouverait un nouveau chez soi pour qu'il vienne le retrouver, mais il ne l'avait jamais fait. C'était-il fait avoir? Arthur lui avait dit: Je t'aime, mais est-ce qu'au final, il l'avait dit, car justement, il savait qu'il n'allait jamais le revoir? Son moral était maintenant au plus bas. Un soir, il revenait d'un échange de biens avec un groupe d'individus, qu'il décida de faire un détour avant de rentrer directement à l'immeuble. Il savait où les prostitués se tenaient et il se mordit les lèvres à la pensé que s'il trouvait le blond là, il comprendrait qu'il l'avait laisser le manipuler uniquement pour avoir un allié à l'endroit.
Arrivé dans la rue, il ralentit son auto pour observer les filles qui faisaient le trottoir. Il ne roulait pas assez lentement pour qu'elle croit qu'il était intéressé, mais assez pour qu'on comprenne qu'il en cherchait une en particulier. Pourtant rien. Le blond n'était pas là et cette constatation le rassura en l'inquiétant. Il n'allait possiblement jamais le revoir. À moins qu'il retourne à ce fameux restaurant où ils s'étaient rencontrés et où...
Il arrêta sa voiture brusquement en apercevant son amant assis sur un banc avec un autre garçon. Les deux étaient enlacés sous une couverture le sourire aux lèvres. Le cœur de Sébastien se tordit avant qu'il avance doucement sa berline sombre assez proche pour qu'il les observe. Arthur c'était mis du maquillage noir sur les yeux et visiblement du gloss pour que ses lèvres luisse ainsi dans l'obscurité. L'autre garçon ne semblait même pas avoir la majorité et mise à par son visage d'ange qui lui rappelait celui d'Arthur, il semblait plus que banal. Mais qui était-il? Son petit-ami?
Arthur ouvrit les yeux pour apercevoir l'auto stationner à quelques mètres d'eux. Il sourit avant d'avertir l'autre garçon et les deux se levèrent en se dirigeant vers la voiture. Sébastien soupira avant de descendre la fenêtre. Arthur vient s'accoter dans l'ouverture et perdit son sourire en voyant l'homme derrière le volant. Ils échangèrent un regard avant que le blond se redresse et se retourne vers l'autre garçon.
''Ce client est à moi. Fait attention à toi Peter.''
''Tu me rejoins pas ici quand tu as fini Art?''
''Pas cette fois.''
Puis Arthur ouvrit la portière pour s'asseoir côté passager. Il se passa une main dans ses cheveux avant de laisser tomber sa tête par en arrière.
''Ça va. Tu m'as eu. La main dans l' sac.''
Arthur lança un sourire moqueur à Seb avant d'enchaîner.
''Je vais avoir le droit à une punition papa?''
Sébastien soupira de plus belle avant de démarrer son auto et reprendre le chemin. Le dénommé Peter, lui avait regagner sa couverture. Sébastien sentit une pointe de jalousie en apercevant le gamin envoyer des bisous à la voiture.
''C'était qui?''
''Peter? Un ami.''
''Un ami ou un... ami. ''
Arthur lui lança un sourire moqueur.
''Tu ne serais pas jaloux?''
''Arthur, tu m'avais promis que tu ne ferais plus le trottoir.''
''Et toi tu m'avais promis que tu viendrais me voir.''
''Comment, je peux savoir? Tu ne m'as jamais donner ton adresse.''
Arthur haussa les épaules avant de trouver un visage lasse et de regarder par la fenêtre.
''Tu m'amènes où?''
Sébastien aurait voulu répondre, mais il n'avait aucune idée quoi dire de cette réalité.
''Tu as un appartement?''
''Je n'amène pas mes clients dans mon appartement.''
''Je ne suis pas un client.''
Arthur tendit une main pour la placer sur la cuisse de Sébastien et vient la flatter en se rapprochant de son entre-jambe. Il tentait d'attiser le désir chez l'homme d'affaires sans grand succès. Si l'homme aux cheveux sombres ne lui demandait pas d'enlever sa main, il gardait un visage de marbre.
''Tu es vraiment fâché contre moi?''
Sébastien finit par stationner sa voiture sur le bas-côté avant de se tourner vers Arthur.
''J'avais raison. Tu t'étais servie de moi et jusqu'à la fin. C'est blessant.''
Arthur ouvrit la bouche pour parler, mais la referma incapable de savoir quoi dire pour le rassurer. Il détacha sa ceinture avant de se redresser sur son siège et venir embrasser Sébastien qui se laissa faire un moment.
''Peter n'est qu'un ami. C'est un gosse qui a fugué et qui fait le trottoir pour survivre. Je veux juste l'aider. Lui apprendre le métier pour qu'il ne se fasse pas arnaquer ou tuer.''
Le visage d'Arthur était très proche du sien. Il sentait son souffle sur ses lèvres, et ses yeux exprimaient la vérité.
''Pourquoi tu ne m'as pas rappelé?''
''Regarde toi Seb. Tu es celui qui réussit dans la vie et moi celui qui fait des niaiseries. Ça ne pourrait pas fonctionner.''
''Tu as tort. J'ai fugué très jeune. J'ai vécu dans la rue pendant quelques mois. Je me suis endetté auprès de gens peu recommandables et je le paie de ma vie et mon intégrité maintenant. Moi aussi je sais faire des bêtises. Tout ce que je veux, c'est quelqu'un qui ne me juge pas pour ça.''
Sébastien se redressa sur son siège pour venir embrasser Arthur qui se laissa faire à son tour. Lorsque le baiser fut de nouveau rompu, ce fut au tour d'Arthur de parler.
''Conduit, je vais t'amener chez moi.''
***
Sébastien arriva dans la rue peut éclairer. Il ralentit son auto en observant les gens sur le trottoir. Lorsqu'il aperçut les premières filles de joie, il continua pour se stationner en bordure plus loin. Avant même qu'une des dames s'approche de la voiture, il en sortit. Aussitôt, trois filles gloussèrent en s'approchant de lui.
"Notre merveilleux Sébastien!"
"Tu es de garde ce soir?"
"Tu nous à apporter quoi mon beau?"
Sébastien sourit aux femmes. Les missions en lien avec la drogue lui étaient interdites, du coup, il devait prendre ceux de protection, vol et vente illégal. Au début, il avait sélectionné les vols, car il en avait fait plusieurs lorsqu'il vivait dans la rue. Puis un jour, il voulait une soirée tranquille. On lui avait alors conseillé la protection des filles de joie de Labrecque. Le plus gros du travail était de rester dans la voiture et s'assurer qu'aucun client ne soit trop violent avec les filles ou qu'une police trop curieuse vient en interroger une.
Si les filles était méfiante avec lui au début, elles sont vite devenus des confidentes, lorsqu'elles eut appris qu'il était gay. Il semblerait que la plupart des hommes de monsieur Labrecque aient abusé de leur pouvoir sur ses prostitués. Leur rôle était de les protéger, mais la plupart des violences venaient d'eux. Avec Sébastien, elles se sentaient enfin en réel sécurité. Jamais un homme attiré par des hommes n'allait leur réclamer des faveurs sexuelles de force. D'ailleurs, Sébastien en avait parlé à Darius, mais il avait fermé les yeux. Ce petit business n'était pas celui qui rapportait le plus. Incapable de défier son patron, la seul chose qu'il a trouver à faire, fut de prendre ses contrats le plus souvent possible pour donner un semblant de répit aux dames. Sébastien se pencha vers sa voiture pour sortir des cafés encore chaud.
"Tu es le meilleur!"
"On se les gelait justement!"
Les filles gloussérent de nouveau et aggrippèrent les cafés. L'une vient offrir un baiser sur la joue de Sébastien pendant qu'une autre le déshabille du regard, sachant qu'elle ne pourrait jamais le convaincre de lui offrir la tendresse qu'elle voulait. Pour le jeune homme, le regard de ses femmes ne l'intéressait pas. Il était là pour un travail et bien décidé à l'accomplir afin que Darius soit fier de lui.
"Où est Dakota?"
L'une des filles roula des yeux.
"Avec un client."
"Le même que la dernière fois?"
Les filles échangèrent un regard rempli de doute.
"Oui, mais elle a dit..."
"Je me contre-fou de ce qu'elle dit. J'ai des ordres et je dois obéir."
"Seb, il la frapper, ok. Mais ça ne la dérange pas."
"Ça me dérange. Ça dérange monsieur Labrecque."
Les filles baissèrent la tête, pendant que Sébastien géolocalisait le téléphone de la dénommé Dakota. Elle se trouvait dans un motel proche. Darius n'aimait pas qu'on s'en prenne à ses filles. Chaque attaque envers ses employés était une attaque contre lui. En d'autre mot, ça ne pouvait pas rester impuni. Il avait reçu des ordres. Il devait y obéir. Il remonta dans sa voiture et vint prendre son arme à feu dans son coffre à gant. Ce soir, on lui avait demandé de supprimer une vie. Un voile obscure vient se placer devant ses yeux et il oublia jusqu'au mot amour pour devenir celui qu'on lui avait demandé d'être.
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