Jules entra dans la voiture de Sébastien et se tourna pour déposer sa mallette sur le siège arrière avant de s'arrêter en observant la banquette. Il se tourna vers Sébastien qui prenait place devant le volant.

''Ton mec à oublier son sac de vêtement dans ton auto.''

Sébastien ajusta son rétroviseur avant de regarder la direction que lui pointait son ami. Un sac débordant de chandail, skinny jean et caleçon était ouvert sur le banc arrière.

''Ah non. C'est des vêtements que je suis allé chercher au magasin. Il n'y avait pas sa taille, alors il se l'ai est fait commander et je suis passer les prendres.''

Jules se frappa le front découragé.

''Il n'a pas assez de vêtement comme ça?''

Sébastien démarre la voiture en fronçant les sourcils.

''Il aime la mode. Où est le problème?»

Jules leva les mains dans les airs pour montrer sa résignation avant d'activer le gps sur son téléphone.

''Roule, on a besoin d'arriver avant les trafiquants.''

Sébastien embarqua donc sur le chemin et suivit les directions du gps. À un moment, son propre téléphone sonna. Jules le prit pour regarder le numéro qui s'affichait à l'écran.

''Arthur t'appelle.''

''Répond.''

''Tu connais le point de vue de Labrecque sur ton copain. Pas sur le boulot.''

''Je conduis. Je suis capable de parler au téléphone et conduire en même temps. Ça l'aurait été Virginie et tu aurais répondu.''

Conscient que son ami avait raison, Jules accepta l'appel et le mit sur le haut-parleur.

''Ton mec conduit Art. Je tes mis sur haut-parleur.''

''Hey! Juju, comment il va se beau mec?''

Jules roula des yeux avant de sourire. Il trouvait Arthur un peu trop encombrant, mais il ne pouvait nier qu'il était, à sa façon, attachant. S'il avait des réticences au début de leur relation, il était maintenant ensemble depuis 4 mois et il n'avait jamais vu son ami aussi rayonnant.

''Il va bien.''

''Cool. Seb, j'aurais une faveur à te demander.''

''Ça dépend c'est quoi.'' Répondu Sébastien avec un sourire en coin.

''J'ai envie d'un gâteau forêt noir.''

''Ok. Je passerai t'en prendre un avant de rentrer.''

''Wow. Un amour ce mec! Ok, fais toi pas tuer entre-temps. Tu es passer à la boutique?''

''Oui, j'ai tes vêtements.''

''Parfait je te réchauffe le lit.'' Répondit l'interlocuteur au téléphone avant d'éclater de rire.

''Bye Art. Je t'aime.''

''Je t'aime aussi et éclate leur la tronche!''

Puis le téléphone coupa. Sébastien se tourna souriant vers Jules qui lui ne souriait pas.

''Ta besoin que je t'achète des couilles?''

''Quoi? Pourquoi?'' Répondit Seb insulté.

''Car il pouvait très bien aller acheter lui-même ce gâteau forêt noir où passer prendre sa commande à la boutique de vêtement.''

Sébastien chercha quelque chose pour défendre son amoureux, mais ne trouva rien fronça les sourcils.

''Ça me fait plaisir de lui faire plaisir.''

''Oui, je sais et lui aussi il le sait. Il est là le problème.''

Sébastien laissa un rire glisser sachant que c'était la vérité, mais bon il n'arrivait pas à reprocher quoique se soit à son copain. Il avait accepter de faire une croix sur la prostitution pour lui. Il ne consommait plus de drogue depuis 4 mois, afin d'encourager son copain à ne pas rechuter. Il lui cuisine même un plat pour son retour du travail et l'aidait à apprécier la vie un peu plus chaque jour, alors pourquoi ne pas répondre à ses petits caprices lorsqu'il en avait? Il aimait faire plaisir aux autres. Ça l'avait toujours été ainsi.

***

Sébastien observa les gens autour de lui mal à l'aise. Il n'avait jamais été le jeune qui aimait faire la fête où le party. Les gens devant lui bougeaient au son de la musique et buvaient sans s'arrêter. Il descendit son regard sur la bière qu'il avait dans les mains. Le goût n'était pas fameux, mais il voulait faire partie de la bande. Son ami avait insisté pour qu'il l'accompagne et n'avait pas su dire non. Il but une gorgée espérant que l'alcool finisse par faire effet et qu'il se dégêne un peu plus pour oser aller danser avec les autres. Son ami lui indiqua qu'il allait uriner et le quitta.

Il l'attendait sagement pendant plusieurs longues minutes avant de se rendre compte qu'il ne reviendrait sûrement pas. Il se leva pour partir à sa recherche et le trouva au bras d'une fille, leur bouche collée. Oh! Il se mit à rire légèrement avant de s'éloigner. Il quitta la maison pour prendre de l'air frais. Mais ce fut plutôt une odeur désagréable qui l'assiègit. Il se tourna vers la source pour voir un groupe de trois jeunes fumer un joint.

''Hey, viens nous rejoindre au lieu de nous dévisager!''

Grillé, Sébastien refusa poliment l'invitation et voulut quitter, mais rentra dans un autre garçon qui arrivait en sens inverse. Il s'apprêtait à s'excuser, mais l'autre personnage répondit plus vite que lui.

''Wow, je n'y croyais pas quand qu'on m'avait dit qu'un jour l'amour me frapperait de plein fouet.''

Sébastien ouvrit les yeux en grands et la bouche stupéfait. Quoi? Il s'apprêtait à balbutier une excuse pour fuir, mais un groupe de garçons vient les bousculer en parlant fort. Sébastien en échappa sa bière au sol et s'asperge les souliers avec. Il poussa un soupir affligé. Comme il devait passer pour un nul devant un gars qui le draguait sans gêne. Un très beau mec au look Emo. Rouge a lèvre et ombre à paupière noir, des chaines pendait à son cou.

''De vrais cons. Ta vu, il ne se sont même pas excuser.''

Incapable d'aligner une pensée cohérente Sébastien répondit mécaniquement.

''Oui. De vrais con.'' Tenta-t-il avec un semi-sourire pour satisfaire l'autre adolescent.

Le garçon se tourna vers lui pour lui offrir un sourire charmeur qui réveilla de nouvelles sensations dans le corps du jeune adolescent. C'était donc ça l'amour? Une sensation désagréable dans le bas de son torse? Et d'un autre côté, si seulement le garçon pouvait ne jamais arrêter de sourire ainsi. C'était quoi son nom? Il voulait soudain tout savoir de lui. On ne lui avait jamais fait de charme avant et il se rendit compte que ça lui plaisait de plaire à un autre.

''Tu te joins à moi et mes potes? Ont va fumer un pétard et se moquer des idiots de sportifs.''

Doucement, Sébastien hocha la tête et suivit le garçon vers les trois autres garçons entourés de leur odeur immonde. Ils se passèrent un petit bout de papier roulé et soufflaient leur fumée autour d'eux. Sébastien lui n'avait de yeux que le beau garçon avec son sourire. Il l'observa faire des O avec la fumée et prit le joint qu'il lui tendit. Il l'observa un moment incertain. Il ne savait pas fumer. Il n'avait jamais fumé de sa vie et la chose puait vraiment beaucoup. Il n'était pas sûr de vouloir essayer ça.

''Tu es de plus en plus mignon chaque fois que je pose mes yeux sur toi.''

Sa respiration se coupa un moment. Venait-il d'entendre ce qu'il venait d'entendre? Il avait cru n'intéresser personne. Il était loin d'être le plus beau garçon de son école, comme pouvait-on le regarder avec les mêmes yeux que ce garçon. Surtout ne pas passer pour un idiot. Il le draguais, il devait au moins tenter de ne pas le faire honte devant ses amis. Il approcha le joint de sa bouche et aspira le plus qu'il put. Soudain, une douleur cuisante à ses poumons le fit s'étouffer et il toussa sans savoir s'arrêter. Le groupe partit à rire et son prétendant vient lui donner une tape dans le dos.

''Attend, je vais te montrer.''

Hypnotisé par ce merveilleux sourire qu'il lui offrit, Sébastien écouta d'un oreille distraite les recommandations. Il aspira dans le produit comme indiqué et garda la fumée en lui avant d'ouvrir la bouche pour la recracher. Aussitôt, la bouche de l'autre homme se colla à la sienne. Tout d'abord surpris, il se laissa faire pour partager le baiser. Un baiser de courte durée, car il avala de nouveau la fumée qui le refit s'étouffer.

Bon, il passait encore pour un idiot devant le beau jeune homme. Mais peut-importe, la prochaine fois il allait essayer d'avoir l'air plus confiant. Lui montrer qu'il n'avait peur de rien et qu'il pouvait être cool lui aussi. Car il y aurait une deuxième chance. Il le voyait dans les yeux de l'autre homme qui l'observait comme s'il était la chose la plus merveilleuse de l'univers. Il aimait qu'on l'observe comme ça.