Désirable.Part.II
Mes jambes ont du mal à me supporter, je tremble comme une feuille, l'écho des voix de Marla et Anna s'entrechoque dans ma tête. Nous n'avons eu pour seule sujet de conversation ces deux derniers jours que la proposition de Fabiano.
Du point de vue d'Anna, je devais être sûr de moi, c'était quand même une immense décision qui pourrait tout chambouler. Je devrais tout quitter, partir vivre dans un pays dont je ne parle pas la langue. C'est comme recommencé à zéro. Je ne suis pas sûr d'y arriver. D'un autre côté, j'avais Marla, elle n'a pas réfléchi, une fois que j'eus fini de lui raconter la proposition de Fabiano elle m'avait simplement répondu :
— Fonce !!! Tu n'as pas de travail, tu vis dans un petit studio minuscule et surtout ma chérie tu viens d'avoir trente ans !!! Tu crois réellement qu'une occasion comme ça se représentera ? Tu n'as rien à perdre au pire tu continues de payer ton loyer ici et si tu vois que la dolce vita ne te convient pas tu n'auras qu'a rentré.
Tout paraissait clair en un instant. J'ai entendu les dizaines d'arguments de mes amies, elles en avaient un qui revenait sans cesse et sur lequel elles étaient toutes les deux d'accord.
« Si tu as envie, alors fais-le. Ne te prive de rien. Elle est peut-être là, la chance de ta vie. »
J'essayais de me répéter dans ma tête que j'étais une adulte responsable et courageuse. Et une petite voix agaçante me répéta « Adelina trouillarde ! » Si je fais le bilan, il est vrai que je n'ai jamais trop pris de risque dans mes choix de vie. J'ai suivi la voie que je devais prendre, travailler jeune, gérer un appartement et son lot de factures, les sorties avec les potes, quelques aventures amoureuses foireuses.
Il est peut-être temps, c'est peut-être le moment du grand changement. Voilà ce que je me remémorai alors que je me dirigeais doucement vers le port, je traînais ma valise sur ses roulettes en jetant des regards un peu partout. Fabiano m'avait dit de me présenter au port, mais je ne sais rien de plus. Je commence à apercevoir bon nombre de bateaux accoster, mais j'en vois surtout un. Celui-là on ne pouvait pas le louper, il est magnifique et je l'avais déjà aperçu lorsque je faisais du jet. Je suis tellement accaparé par la beauté du yacht que j'en trébuche, merde j'espère que personne n'a remarqué. Bien sûr que l'on me remarqua je dénote avec le décor, beaucoup de gens bien apprêtés sont aux terrasses des cafés, beaucoup de jeunes femmes avec de grosses paires de lunettes de marque, robe de couturier et louboutin aux pieds s'esclaffent en voyant ma maladresse.
Soudain une silhouette s'approche de moi et je suis rassuré en le reconnaissant, Jacques, le majordome m'attend. Gros soulagement je commençais à me dire que personne ne serait là, que c'était juste un amusement de passage, Fabiano aurait pu raconter comment il se serait foutu de la pauvre admiratrice idiote. Je le voyais en train de dire à ses potes : – imaginés là à m'attendre sur le port. Je l'imaginais rire.
— Mademoiselle ?
Jacques me sortit de mon imaginaire déprimant, attendant que je lui donne ma valise.
— Euh oui pardon, tenez.
Il eut un sourire en coin et me pria de le suivre.
Quand je franchis le ponton et que je me glissai dans le bateau, je ne savais pas où regardais. Jacques toujours en tête me fit traverser un salon, puis un long couloir. Il ouvrit une porte en m'annonçant :
— Votre cabine. Je vous y pose votre valise et je vous mène à monsieur Galvio, il souhaite s'entretenir avec vous avant toute chose.
J'en restai figée. Je pointe mon index vers la pièce et comme pour être sûr d'avoir bien compris, je demande confirmation.
— Ici, c'est ma cabine ? Juste pour moi ? Vous êtes sur ? La cabine était immense, bien plus spacieuse que mon studio.
— Oui, mademoiselle.
— Ok, si vous le dites. Bien je vous suis donc.
Il reprit le chemin en sens inverse. Tout le bateau était en bois, c'était absolument superbe, la déco est sobre, mais chic, le bois se mélange parfaitement avec le moderne. Tout a été parfaitement dessiné, tout à une place destinée, à part moi peut-être qui fait tache dans le décor.
Je sors sur le pont, Fabiano m'attend, il est assis à table, il est vêtu d'une chemise blanche parfaitement repassée. Il n'a aucune réaction à mon approche et ses lunettes noires m'empêchent de voir son regard.
— Je suis heureux que tu aies pris la décision de nous rejoindre.
Je me suis stoppée net à son approche et je n'ose plus bouger. Je me force à articuler :
— Bonjour, je dois dire que votre proposition a piqué ma curiosité.
— Je suis heureux de l'entendre et si tu veux bien, avant toute chose concentrons-nous sur ton contrat.
— Absolument. J'ai hâte d'en voir le contenu.
Nous parcourons ainsi les dizaines de pages qui me lieraient à lui. En fait, tout cela relève surtout de la confidentialité que je dois avoir envers lui. Il y a des tonnes de pages qui stipulent toutes mes interdictions : interdiction de sortir avec Junior sans gardes du corps, interdiction de donner l'adresse où nous résidons, interdiction de quitter la résidence sans autorisation, interdiction de communiquer sur son mode de vie, etc... Beaucoup de blabla qui me donnent mal à la tête. Je paraphe toutes les pages jusqu'à la dernière. Heureusement que j'étais bien accrochée à la chaise, car au vu de mon salaire je fis un léger recul « quatre mille cinq cents euros net » sans compter que suis nourrie logé et blanchie, je n'en reviens pas ! Jamais au grand jamais je n'aurais rien qu'imaginé toucher un tel salaire un jour. Je suis déstabilisée et ne sais pas trop quoi dire.
Je ferme les yeux un instant, comme pour mieux me ressaisir, et d'une main tremblante signe la dernière page du contrat. Je vois à cet instant Fabiano esquisser un léger sourire et j'aperçois surtout la bombe atomique blonde qui le suit partout me fusiller du regard de l'autre côté du pont. J'ai comme dans l'idée que je n'en ai pas fini avec elle bien au contraire.
Jacques revient à ma droite et d'un geste de la main m'invite à le suivre.
— Si madame veut rejoindre sa cabine pour finir son installation.
Sans dire le moindre mot je me lève de ma chaise et emboîte le pas au majordome, je jette un dernier regard rapide au visage impassible de Fabiano et me dirige vers ma cabine.
Quand je me retrouve enfin seule dans l'immense cabine, le silence alentour me mit un peu la trouille, je sortis vite mon portable et tapai Eminem dans la barre de recherche YouTube, j'enclenche la première musique qui vient ( lose yourself) parfait voilà qui va me détendre.
Nous voilà partit pour quelques jours dans ce magnifique yacht, je fonce tête baissée vers ma nouvelle vie, j'angoisse un peu, mais après tout, je sais que si je ne m'y fais pas j'aurais cas rentré chez moi.
J'arrive vite à me faire paniquer, ma conscience est souvent infernale, elle tourne en boucle dans ma tête et me fais prendre conscience que je pars loin de tout pour un nouveau monde inconnu.
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