Nous sommes enfin arrivaient à destination, après des heures de bateaux, nous avons fini par accoster. Je pensais que nous allions prendre un véhicule pour rejoindre la maison, mais, en fait, nous avons carrément accosté dans la résidence. C'est un truc de fou, même dans les clips, on ne voit pas de demeure aussi magnifique.

Quand nous descendons du bateau, Junior est collé à moi, je vois qu'il est content de ma présence, mais on dirait que quelque chose le contrarie. Une voiturette nous attend, comme celle des parcours de golf, mais un peu plus grande, nous prenons place. Fabiano s'installe en face de moi, il a toujours ses lunettes noires sur les yeux, ce qui m'empêche de voir son regard. Je tourne la tête pour éviter au maximum de le regarder, car je suis très mal à l'aise.

Je sens ses yeux posés sur moi malgré tout, et j'ai l'impression d'être nu, je me languis de descendre de cette voiturette. Au fur et à mesure que nous avançons se dessine un endroit parfait, nous sommes sur un chemin fait de petit gravillon blanc qui traverse un immense parc arboré, de chaque côté du chemin se trouve des lanternes, l'endroit doit être magnifique de nuit.

Enfin, nous arrivons au pied de la demeure. Je ne sais pas trop comment la décrire, ça ressemble à un château. Comme dans les contes de fées, c'est hallucinant, je n'arrive pas, à cet instant même, à me rendre compte de ce qui m'arrive, je vois bien que pour eux c'est tout à fait banal, mais pas pour moi.

— Bien, Jacques, va vous conduire à votre dépendance.

Christy me lâcha ça d'un air assez froid en descendant de la voiturette accompagnée de Junior et Fabiano.

J'acquiesce de la tête en lui retournant mon sourire le plus faux cul. La voiturette reprend sa route et nous voilà, cinq minutes plus tard, arrivées devant une « dépendance » qui pour moi ressemble plus à une petite villa de bord de mer. J'interroge Jacques du regard.

— C'est votre lieu de vie, c'est aussi ici, que junior vous rejoindra chaque jour pour que vous puissiez le garder. Demandez-moi tout ce dont vous avez besoin, s'il vous manque quoi que ce soit, vous m'en faites la demande et je m'en occupe.

Il m'explique tout ça tout en rentrant ma valise dans la superbe villa. Je reste sur le cul et les larmes me montent. C'est pas possible, c'est un rêve, il y a encore trois semaines, je galérais pour boucler mes fins de mois et me voilà qui mène aujourd'hui, une vie de château. Je suis consciente que rien n'est à moi et que tout peut s'arrêter à l'instant même, mais je n'en reviens pas. Aurais-je finalement une bonne étoile ?

Jacques se racle la gorge et me sort de mes pensées.

— J'étais donc en train de vous dire que la piscine à un toit couvrant. Mais je vous expliquerai au fur et à mesure. Prenez vos aises, je repasserai en fin d'après-midi.

Sur ce, il tourna les talons, il s'arrêta à la porte d'entrée :

— En ce qui concerne Christy, ne le prenez pas personnellement, elle est désagréable avec toute la gent féminine. Puis il s'en alla, ne me laissant pas le temps d'ajouter quoi que ce soit.

Je me retrouve au milieu d'un immense salon, salle à manger, cuisine. La pièce est énorme et tout est ouvert, il n'y a aucune cloison qui sépare les pièces. Je m'avance vers la cuisine qui se trouve à droite de l'entrée, j'adore faire à manger. L'endroit est juste parfait il y a un immense plan de travail en marbre, tous les robots de cuisine qui existe ont une place. Tout est dernier cri, la cafetière, le frigo, micro-onde et j'en passe. Tout est neuf est parfait. Les murs sont blancs, la cuisine et son mobilier sont gris anthracite. Au milieu trône un ilot central avec les plaques de cuisson.

Au milieu de la grande pièce siège une immense table à manger en bois, il y a un chemin de table blanc sur lequel est posé un vase avec des lys et cinq chaises de chaque côté de la table. La table donne vue sur la baie vitrée qui donne elle-même sur la piscine.

Il y a le coin salon sur la gauche avec, bien sûr, un énorme canapé d'angle noir en cuir, un immense écran plat, une grande table basse en verre sous laquelle se trouve un tapis blanc tout doux. J'avoue que c'est carrément abusé, je longe un couloir pour y trouver ma chambre, elle est assortie au reste de la maison, excessive avec un lit d'au moins deux mètres sur deux.

— Un peu d'aide pour l'installation ?

La voix suave me fit sursauter, je ne m'attendais pas à ce que Fabiano me rejoigne.

— Pardon, je ne veux pas te faire peur, mais j'ai frappé à la porte et tu ne répondais pas alors je me suis permis d'entrer histoire de vérifier que tout se passe bien.

— Oui pardon, je n'ai pas entendu, mais après tout vous êtes chez vous donc pas de problème.

— Tu vas t'occuper de mon fils, tu peux me tutoyer. Il se tient droit dans l'encadrement de la porte.

— Ce n'est pas très professionnel. C'est la seule chose qui me vienne comme réponse. Après tout c'est vrai, je ne vais pas commencer à tutoyer mon patron, patron pour lequel j'ai de gros fantasmes sexuels, vos mieux mettre des limites directes.

— Bien, adressez-vous à Jacques si vous avez besoin de quoi que ce soit. Il tourna les talons et me lança :

— La villa fait partit de votre contrat, c'est donc chez vous, je ne reviendrai plus.

Ok, là, on peut dire qu'il n'a apparemment pas apprécié ma réponse, mais il s'attendait à quoi au juste ? Putain, ça commence bien ! Il aurait préféré que je lui dise : « oh oui et pendant qu'on y est pourquoi tu ne me prendrais pas là, tout de suite dans le lit » après tout, j'ai pensé à ça quand je l'ai vu, j'ai imaginé sa queue au plus profond de moi. Il faut que je me reprenne de toute urgence. En plus, je dois avouer que ça m'a fait un petit pincement au cœur quand il s'est remis à me vouvoyer, mais c'est mieux comme ça, je dois rester pro.

Je fais une rapide liste de course que j'envoie par mail à Jacques, car Christy à organiser une soirée de gala à la résidence d'ici deux jours, pour fêter le transfert de Fabiano tous les gros sponsors sont conviés ainsi que certains de ses coéquipiers. Ça va être une grosse soirée, Junior va donc dormir dans la villa avec moi. C'est à cette date que mon contrat commence. J'ai hâte de commencer, j'adore ce gosse.