Chapitre 9 : Raviolis
-Mais me lèche pas les doigts !
Dimitrius s'était exclamé ceci d'un coup en reculant d'un pas.
Un petit chien à ses pieds regardait avec envie ses mains recouvertes de viande de bœuf hachée.
-C'est cru, fallait pas que tu lèches ça, débile !
Pomme rit, les mains dans la pâte des raviolis pendant que son ami préparait la farce des futurs raviolis en question.
-Ça va, c'est du bœuf, ça devrait aller, dit-elle en espérant rassurer son ami.
Le petit chien surexcité appartenait à sa tante mais elle avait dû partir en voyage d'affaire pour son boulot, elle avait donc demandé à sa sœur, la mère de Dimitrius, de garder son chien bien-aimé et un peu hyperactif sur les bords. Le garçon l'aimait bien mais il le trouvait tout de même parfois très bête.
Dimitrius se lava les mains pour ne pas laisser de microbes canins dans sa préparation avant de revenir malaxer la farce avec ses mains une fois celles-ci propres.
-Maintenant il me fait les yeux doux à moi, rit Pomme en étalant la pâte de raviolis sur le plan de travail.
-Il veut juste de la nourriture...Pousse-le.
-Mais non, ça ira. C'est prêt, la farce ?
-Oui je crois. Regarde.
-Je pense que c'est bon !
Pomme découpa alors des carrés de pâte avec un couteau récupéré dans le tiroir puis elle s'avança pour montrer à son ami comment plier les raviolis faits maison.
-Attends, tu veux pas goûter l'assaisonnement de la farce, avant ?
-Je te fais confiance, affirma Pomme avec un sourire.
-T'es sûre ?
La jeune femme soupira et agrippa alors le poignet de son ami avant de, elle aussi, lécher un de ses doigts recouvert de viande et d'herbes aromatiques.
-C'est très bien comme ça.
Dimitrius ne pipa mot, ne sachant que dire, et son amie le nargua :
-Tu ne me dis pas de ne pas lécher tes doigts, à moi...
Le jeune homme afficha alors un petit sourire amusé.
-C'est plus sensuel quand c'est toi.
-Merci. Allez, regarde comment on les plie.
Il suivit attentivement ce tutoriel en direct et s'essaya au pliage. Le jeune homme n'y arriva évidemment pas aussi bien que son amie qui le faisait depuis plus longtemps que lui mais au moins, ça tenait et ils pourraient les faire cuire dans l'eau sans qu'ils se désassemblent dedans.
-C'est prêt ! fit Pomme quand tous les raviolis furent cuits après un petit moment de cuisson.
Ils se partagèrent tous les raviolis sur leurs deux assiettes qu'ils ramenèrent dans la chambre du garçon. Le duo s'assit sur le lit côte à côte en regardant une série sur l'ordinateur qui était un peu plus loin sur le bureau, néanmoins assez grand pour qu'ils puissent voir et entendre leur série.
-Mince !
Dimitrius avait bondi pour la deuxième fois de la soirée. La jeune femme vit alors une tache sombre sur son t-shirt gris. Il venait de s'asperger involontairement de sauce soja dans laquelle baignaient les raviolis qu'il mangeait.
-Je vais aller le rincer et le mettre au sale...grommela le jeune homme avant de se lever du matelas.
Posant son assiette sur son bureau tout en mettant sa série sur pause, il retira son t-shirt pour en enfiler un autre, propre. Il fila à la salle de bains pour frotter la tache avec de l'eau avant de laisser tomber son habit au fond du panier de linge sale.
-Tu pouvais rester torse nu pour éviter de tacher tes habits, proposa Pomma quand il revint.
-Je pourrais.
-Tu serais un plaisir pour les yeux, comme ça.
-Arrête de te moquer de moi.
-Je me moque pas, lui assura Pomme en souriant. Tu devrais aussi cuisiner nu sous un tablier. Ce serait magnifique.
-Fantasme pas trop, tu risques de t'évanouir en ayant une désillusion trop forte, la prévint Dimitrius en haussant un sourcil dubitatif.
-Je ne fantasme pas, je sais que j'aime ça et je t'ai déjà assez vu sous tous les angles pour savoir que c'est quelque chose qui me plairait vraiment beaucoup.
Dimitrius ne répondit rien mais il n'en pensait pas moins. Il avait parfaitement conscience que son manque de confiance dans son apparence était la cause principale de son propre dénigrement, mais il n'arrivait réellement pas à concevoir qu'on puisse le trouver beau.
Les amis terminèrent un énième épisode de leur série puis leurs raviolis.
-Attends j'ai oublié de te montrer. Regarde ce que j'ai reçu de mon oncle la semaine passée.
Dimitrius sortit de son étagère une belle bouteille en verre verte sur laquelle était collée une étiquette indiquant ce que c'était.
-De la Jägermeister ! Quelle belle bouteille.
-C'est vrai. Tu veux un shot ?
-Pour goûter, je veux bien, accepta Pomme.
Le jeune homme sortit de sa chambre pour aller chercher de quoi prendre un shot et là, Pomme entendit que la mère du garçon était rentrée. Elle se leva pour aller la saluer, par politesse.
-Bonsoir, Pomme ! Comment tu vas ?
-Bien et toi ?
-Bien, je suis un peu...Fatiguée mais ça ira. Je vais m'endormir devant une...Un bon film !
-On t'a laissé quelques raviolis si tu veux goûter, Maman, lui annonça Dimitrius en désignant une petite assiette de quatre raviolis dans la cuisine.
-Merci !
Une fois revenus dans la chambre, Dimitrius ferma alors sa porte à clé.
-Déjà excité ? demanda Pomme un peu surprise mais pas forcément mécontente.
-Non, elle a visiblement un peu trop bu avec ses copines, du coup elle va entrer sans frapper, donc je préfère juste fermer quand elle est dans cet état.
-Je vois.
Le jeune homme servit un shot à son amie qui goûta cet alcool qu'elle n'avait encore jamais bu.
-C'est surprenant ! Très herbal...dit-elle ne trouvant pas d'autre mot plus précis.
Puis en tournant la tête vers lui, elle s'exclama :
-Mais !
Là, elle vit son ami boire une gorgée carrément au goulot de la lourde bouteille verte.
-Quoi ?
-Rien, sourit Pomme en soupirant intérieurement.
Après un petit moment de silence, Dimitrius proposa :
-Tu veux jouer et faire quelques courses ?
-Pourquoi pas.
Les deux amis sortirent les manettes et leur jeu de course avant de commencer une partie.
-On met quoi en jeu ? demanda la garçon, presque avidement.
-Je sais pas...Les habits, comme d'habitude ?
-C'est toi qui décides...murmura le jeune homme.
À la fin de la coupe, Pomme tourna la tête vers son ami en souriant.
-J'ai gagné.
-Je sais. J'enlève quoi ?
-Comme tu veux.
-Non, décide, lui dit Dimitrius avec un certain regard qui plut à son amie.
-Bon, ton pantalon alors.
Elle lorgna bien évidemment sans le cacher le moins du monde sur son boxer noir qui était déjà un peu tendu, mais pas encore de quoi lui sauter dessus sans raison.
Ils continuèrent encore quelques courses qu'ils gagnèrent successivement tous les deux, avant que Pomme ne décide qu'il était temps de passer à autre chose.
Dimitrius alla descendre le store de sa chambre pour ne laisser qu'un fin rai de lumière des lampadaires de la rue au-dehors passer au travers pour éclairement sommairement sa chambre. Pomme éteignit la lumière et elle vint se coller à Dimitrius, sans t-shirt ni brassière.
-Tu te déshabilles dès qu'il fait noir, toi...
-Ça te dérange ?
-Pas du tout, sourit le garçon dans le noir en prenant un côté de sa poitrine dans sa grande main chaude.
Quant à Pomme, elle sentit bien contre sa cuisse la dureté de son ami ainsi que sa chaleur rayonner même au travers du tissu de son sous-vêtement. Elle posa sa main dessus avec rapidité ce qui fit sursauter son ami, elle le sentit au spasme que sa main avait eu sur sa poitrine.
Elle le caressa un instant avant de bouger pour venir lui retirer elle-même son boxer qui se fondait dans la nuit. Il se confondit encore plus avec l'obscurité de la pièce quand elle le jeta au pied du lit pour s'en débarasser.
-T'es pressée...
-Oui.
-Anh !
Le jeune homme n'avait pas prévu qu'elle le prenne aussi vite dans sa bouche. Elle ne le prenait alors qu'en surface entre ses lèvres ou alors sa langue venait titiller avec rapidité le sommet de sa longueur veinée. Le bout de sa langue humide mouillait abondamment son haut très sensible, perlant petit à petit de désir.
-Tu...
Soudain, Pomme l'avala beaucoup plus profondément dans sa bouche, avant même que le jeune homme ait le temps de se rendre compte qu'il avait gémi.
La jeune femme nota après plusieurs essais pour confirmer sa théorie qu'il était plutôt sensible aux changements brusques de rythme sur sa longueur, ou même avec sa bouche à elle sur son corps à lui de façon générale.
Par exemple, il se tordait le corps de désir quand elle faisait ça avec son oreille, un des endroits les plus érogènes qu'il possédait sur tout son corps.
-Dis, Dim' ?
-Oui ? haleta le jeune homme après plusieurs minutes d'un bel oral que sa partenaire lui avait offert.
-Je peux te menotter ?
Le garçon laissa passer quelques secondes de silence. Puis il se risqua à demander :
-Tu as de quoi ? Autre qu'une ceinture, un foulard ou une cravate ?
-Oui, j'en ai acheté et je les ai prises avec moi ce soir.
-Pourquoi tu veux m'attacher ?
-Quoi pourquoi ? s'étonna Pomme, qu'il ne dise pas oui directement.
-Je bouge pas trop. Ça sert pas tellement de me resteindre encore plus, non ?
-Pas grave. C'est parce que c'est esthétique.
-Ça t'excite ?
-Oui.
Après un long silence réflexif, une réponse lui parvint enfin.
-D'accord alors.
La jeune femme se décala pour aller chercher ses belles menottes en cuir noir mat dans son sac. Elle les montra à Dimitrius, à présent assis au milieu de son lit, qui les détailla avec attention et curiosité.
-Elles sont pas mal, finit-il par déclarer. J'en avais encore jamais vu comme ça.
-J'ai décidé de mettre une certaine somme dedans pour ne pas avoir quelque chose de trop sobre ou de désagréable à porter. Donne-moi une main.
Le garçon obtempéra, obéissant, et tendit sa main devant lui.
-Tu les veux vraiment devant ? Ça sert pas un peu plus si c'est dans mon dos ?
-Je t'ai dit que c'était surtout esthétique pour moi et c'est très sensuel aussi quand c'est devant, mais tu préfères dans ton dos ?
-Vas-y.
-D'accord.
La jeune femme lui passa la première menotte et referma la boucle avec une bruit caractéristique de métal au dernier cran disponible.
-Tu as des poignets larges, rit-elle légèrement en lui effleurant les poils du bras avec un doigt léger. Moi je suis à l'avant-dernier cran mais dans l'autre sens.
-T'es juste très petite, se moqua Dimitrius avec amusement.
-Je vais te taper, le menaça Pomme avec un sourire en coin.
-Pas ce soir, s'il te plaît, répondit son interlocuteur avec une voix qu'il rendit volontairement grave et sensuelle. Y a des gens dans l'appartement.
-Dommage...conclut Pomme en passant derrière lui pour lui mettre la deuxième menotte et les accrocher ensemble dans son dos, large et masculin.
Elle se redressa sur ses genoux et vint embrasser son cou depuis derrière lui. Il émit un grognement de contentement.
-Tu es vraiment sexy comme ça...
-Hum...
Pomme ne sut déterminer si son grommèlement était approbatif ou non. Elle se remit alors devant lui et vint l'embrasser, action à laquelle il participa avec fougue lui aussi. Pendant ce doux échange, la jeune femme pressa sa main sur son pectoral et le fit tomber en arrière dans ses draps.
-Ça va ?
-J'ai...Les mains sous mes fesses mais ça va, t'inquiète.
-D'accord, répondit la jeune femme en embrassant son torse.
Après plusieurs baisers épars sur tout son torse, le jeune homme eut un petit hoquet de satisfaction.
-Pomme...
-Oui ?
Un blanc s'ensuivit. Puis il reprit la parole, brisant le silence qu'il avait lui-même instauré :
-Rien. Continue...J'ai hâte de voir comment tu vas me finir...
-Petit gourmand, souffla Pomme avec un sourire avant de venir l'embrasser à nouveau.
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