9- White
- Mais bien sûr White, je, enfin nous, n'y voyons aucun inconvénient.
Elle jeta un regard lourd de sous-entendus au père de Violette alors que je la remerciais.
Même si Vivi avait probablement menti par rapport à l'endroit où elle allait dormir, ce n'était pas si grave, loin de là. Car ,avec un peu de chance, son père serait parti avant son retour.
- Bill, tu veux bien arrêter de fixer White avec autant d'insistance, s'il te plaît ?
Je tourna assez vite la tête pour le voir détourner son regard.
Mais bon, tout de même, la mère de Vivi devait être très fortes au niveau de ses émotions pour supporter son retour comme elle le faisait. Alors qu'elle sortait, je vit nettement, "Bill", me regarder cette fois.
- Mais qu'est ce que vous avez à me fixer comme ça, enfin ?
Il me regarda encore en se demandant sans doutes si il devait, ou non, me répondre.
- Je me demandais seulement si ma fille va bien aujourd'hui. Et aussi si tu as eu le cran nécessaire pour lui dire m'avoir vu, ce jour là. Sans essayer de me retenir pour autant.
- Non je ne lui ai pas dit et je ne lui dirait pas. Et que vouliez vous que je fasse ?
- Mais rien, rien du tout justement. Mais c'est sûr que tu ne vas pas avoir le courage de lui dire, c'est pour ça que c'est moi qui lui annoncerait.
- Vous n'avez pas le droit ! C'est un choix que je dois prendre seul. Et puis pourquoi me demander si elle va bien alors que vous l'avez lâchement abandonnée ?
- Parce que je l'aime.
- C'est aussi parce que vous l'aimez que vous me suggérez de lui dire que je vous ai vu ? Vous devez pourtant savoir mieux que quiconque l'état dans lequel ça la mettrait.
- Non, je veux juste que tu sortes de sa vie, qu'il ne reste que moi, sa mère et elle, comme avant.
- Et vous croyez vraiment qu'elles vont l'accepter sans broncher ? Après qu'elles aient eu tant de mal à se sortir de la misère dans laquelle vous les aviez plongées ? Franchement, pourquoi êtes vous revenus ?
- Je te l'ai dit : pour les récupérer et empêcher que des êtres toxiques comme toi s'immiscent dans leurs vies.
- He bien vous arrivez un peu trop tard. Pour Violette du moins. Elle veut s'acheter son propre appart, sa propre voiture, partir d'ici tout en subvenant tout de même aux besoins de sa mère quand celle-ci vieillira.
- Et comment compte elle y parvenir ?
- Déjà, sans vous, et ensuite en gagnant un concours qui pourrait la rendre célèbre. Avec moi, le mec "toxique".
- C'est absurde ! Elle n'y participera pas !
- Si, car là encore, c'est un choix. Elle comme moi sommes majeurs. Et vous n'êtes quand même sans savoir qu'elle prends ses 19 ans la semaine prochaine.
- Un concours, et puis quoi encore, ajoute-il en ignorant ma dernière phrase.
- Des amis que vous n'approuvez pas et apparemment, deux prétendants, je souris.
- Quoi ?
- Deux prétendants, vous avez bien entendu.
- Qui ? Il s'étouffe.
- Moi, même si elle ne le sait pas encore et Soane, un garçon qui aimes tout ce qui est illégal.
- Vraiment ?
- Oui, Violette ne vous as pas attendu pour grandir et évoluer. Et ce n'est que le début.
Il étouffe un juron.
- Je n'aurais qu'à l'obliger à rester, se reprends t'il.
- Moi, je pense juste que vous devriez plus réfléchir à votre comportement avant de vous préoccuper tant de celui des autres, Bill.
- Mais enfin pour qui te prends tu, m'appeler, moi, un adulte par mon prénom et me parler sur ce ton ?
- Pour quelqu'un qui vous en veut et qui vous déteste vraiment parce que vous avez brisé la femme qu'il aime. Et je suis aussi majeur, c'est donc une discussion entre deux adultes.
Il aurait probablement rajouté bon nombre d'insultes si la mère de Vivi n'était pas revenue.
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Je dîna donc avec eux dans une ambiance assez tendue. Je manqua de m'étouffer à chaque allusion à notre discussion de Bill. Mais je monta malgré tout, finalement, me coucher. Je pris la chambre d'amis à côté de celle de Vivi. Comme je venais assez régulièrement chez Violette, avant que nous ayons des "différents", j'ai quelques pyjamas à disposition. Je choisi celui noir avec un panda imprimé sur le dos. Violette en à un identique à sa taille. Je pris avec un pantalon confortable noir. Je retire mes vêtements pour les enfiler, il est déjà tard. Et puis la mère de Violette est un vrai cordon bleu, ce qui ne vient absolument pas en aide à mon estomac. Je consulte mes mails puis, après avoir branché mon téléphone, tombe dans les bras de morphée.
Je m'agite, non, ce n'est pas possible ! Bill enferme Vivi pour la garder avec lui, pour toujours ! Il gâches tout ses rêves et ses chances ! Non, je... je dois faire quelque chose ! BOUM
J'heurte le sol. Je me redresse, en sueur, et secoue la tête. Ce n'était qu'un mauvais rêve, un de plus. Mais il est réellement hors de question que je laisse une chose pareille se produire dans la vraie vie. Je regarde le radio réveil il affiche 7 heures. Il est trop tôt pour déjeuner mais trop tard pour me rendormir. Je soupire, puis, dans un élan inconsidéré, pour oublier mon cauchemar, me lève. Je prends mon casque audio, enfile mes chaussettes et prends mon téléphone.
Je traverse le couloir le plus discrètement possible avant de m'enfermer dans la salle de sport.
Quitte à être réveillé, autant en profiter.
Je connecte mon casque à mon téléphone et lance une playlist au hasard. Je met mon casque et monte sur le tapis de course. Aller, je peux le faire, je dois, le faire ! J'inspire un bon coup puis commence à courir. Lentement, au début.
Puis je pense à Soane qui m'a pris Violette, j'accélère un peu, à mon amour pour ma meilleure amie qui, elle, me considère comme un frère, nouvelle accélération. La musique résonne. Je pense aussi à notre dispute, je cours plus vite que de raison, à présent. Je pense à Mia, en larme, et à son ex, ce salaud, mes jambes me tirent mais je m'en fiche. Et enfin je pense à Bill, à son départ lorsque je l'ai croisé, à son égoïsme et à ma putain de vie. Je cours à pleine vitesse, j'ai mal. Mais peu m'importe.
Je veux juste tout oublier un instant. Répartir de zéro.
Flash Back :
Je pleure, mon chien est mort, écrasé par une voiture aujourd'hui. J'ai 5 ans.
- Dis, pourquoi tu pleure ? Demande une toute petite voix.
- Ça ne te regarde pas, je réponds.
- Toi, c'est White, n'est ce pas ? Insiste t'elle pourtant sans se démonter.
- Mon chien est décédé, je lâche. Et oui, moi c'est White.
- Moi, c'est Violette, ajoute la petite en ignorant min sarcasme. J'ai perdu mon bébé chat récemment.
Je lève ma tête, les yeux rougis, pour regarder mon interlocutrice. Je vois alors une petite fille très mignonne. La plus mignonne qu'il m'ai été donné de voir jusqu'à ce jour du moins.
Elle porte une petite robe marron, as un visage angélique et de beaux cheveux bleus tressés. Elle me regarde, puis dans un sourire, me tends sa petite main.
- Tu veux que l'on deviennes amis, toi et moi, White ?
- Oui, je réponds après une brève hésitation. Ça me ferait super plaisir !
Elle m'aide à me relever toujours avec le sourire, et me présente ses jouets, me parvenant à me faire oublier ma tristesse. Je l'aime, cette fille. Elle est si gentille ! Je jure de toujours l'aimer ! Et plus tard son "toi et moi" deviendra un "nous".
Fin du flash back.
Je soupire de nouveau alors que je cours. Violette à toujours été d'une nature gentille. Elle ignorait sa propre souffrance pour soigner celle des autres si c'était nécessaire. Je m'arrête et descends du tapis dans un gémissement de douleur. Je m'assois par terre en regardant dans le vide. Ho, non, Bill n'a jamais eu, lui, à subir la perte de son sourire anormalement contagieux, et à voir ses beaux yeux brillants, s'éteindre.
Flash Back :
- Hé, White !
Je me retourne pour regarder Violette accourir, nous avions 9 ans.
Je m'arrête et l'attends avant de jouer avec ses cheveux quand elle arrive à mon niveau. Ils lui tombent maintenant au dessous de la taille.
- Tu aimes ma coiffure ? C'est mon père qui me l'as faite hier, je l'adore moi !
- Tu l'aimes tant que tu n'as pas lavés tes cheveux hier soir ?
- Oui, j'espère que ça ne se voit pas trop. Mais, comme mon père travaille beaucoup il n'a pas que ça à faire, elle boude.
- Ne te fâches pas ! J'aime beaucoup tes cheveux comme ça, moi. En fait je t'aime beaucoup tout court !
- Tu les aimes sales ?
- Non !
- Pourtant tu disais que...
- Chut ! Je ris et pose un doigt sur ses lèvre alors qu'elle croise les bras sur sa poitrine.
- Bon, part devant, j'ai oublié mon sac ! Je te rejoins chez moi.
Et ni une ni deux elle repart aussi vite qu'elle est arrivée. Je continu à marcher, elle est incorrigible !
Arrivé devant chez elle, je vois son père sortir avec ses valises alors que la mère de Violette hurle son nom. Il l'ignore, croise mon regard, et part sans se retourner. Je pâli et fait discrètement demi tour de façon à ce que la mère de Vivi ne me voit pas. Après ça, je retrouve Violette sur le chemin, parce que je me change arrangé pour qu'elle pense que moi aussi je me suis attardé sur la route. J'ai prétendu avoir fait demi tour à mi chemin pour chercher un objet personnel égaré.
Le soir même, sa mère lui à expliqué le départ de son père.
Vivi à pleuré pendant des semaines sans que je puisse l'aider en rien.
Je suis juste un minable incapable de réconforter celle qu'il aime.
Fin du flash back.
Je baille, prends une couverture qui traîne à proximité, éteins mon casque et me rendort à même le sol, fragile.
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Dans l'après midi, Bill est toujours là. Et, une fois de plus, je me retrouve impuissant lorsque Violette revient. J'ai eu beau tenter par tout les moyens de le chasser durant la journée, il est toujours là, ce parasite sans cœur.
Quand Vivi le voit, elle semble prête à sombrer de nouveau. Je tente bien d'enlever le verre qu'elle à sur les pieds à cause de la coupe qu'elle à lâchée, alors qu'elle est immobile mais elle réagit soudain.
Avant que moi ou quiconque n'ait le temps de comprendre, ou même d'agir, elle est enfermée dans sa chambre. On tente bien d'ouvrir sa porte mais quand on y parvient elle est déjà parti.
Je me met à faire les cents pas. La mère de Violette à l'air franchement mal et son père, juste en colère. Ce qui est injustifié. Ce n'est pas à lui d'être en colère pour situations qu'il à créé de toutes pièces.
Je ramasse mes affaires et après avoir remercie la mère de Vivi pour son hospitalité, m'en vais.
Qu'est ce que je pourrais bien faire d'autre de toute façon ?
Je devrais rentrer chez moi pour penser à tout ça, car c'est là qu'est ma place. Errer dans le coin pour la trouver serait un bien mauvais plan.
Je crois qu'elle à juste besoin de réfléchir, d'abord seule, et ensuite soutenue, plus tard, comme moi avec elle par le passé.
Et alors, ensemble, nous réglerons son problème. Car quoi qu'il arrive, quoi qu'elle me dise, je ne pourrais jamais cesser de l'aimer.
Elle est tout pour moi, et ce depuis notre plus jeune âge. Et c'est à mon tour de lui porter secours.
J'espère juste que ça ira, rien que pour le début. Mais c'est sûr qu'elle ne laissera pas son père décider de sa vie si facilement après son abandon.
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