11 - Violette
Après m'être réveillée le matin, à l'hôtel, j'étais retournée chez moi. Ma mère n'avait pas fermé l'œil de la nuit, et ça m'avait fait culpabiliser. Mais, en revanche, la tête inquiète de mon père m'avait juste confortée dans mon choix. Je ne voyais pas comment le simple fait d'une nuit ailleurs sans nouvelle pouvait l'inquiéter, lui, alors qu'il était resté sans informations me concernant des années. J'étais peut-être dure, mais je lui en voulais. Heureusement je n'avais pas eu à rester trop longtemps en sa compagnie, à me morfondre, car j'avais cours. J'étais donc partie, mon sac sur l'épaule, non sans avoir au préalable embrassée ma mère et m'être excusée auprès d'elle. Elle ne m'en voulait apparemment pas mais gardait un air maladif, et je pensais savoir pourquoi : les années semblait l'avoir brusquement rattrapée depuis le retour de mon père.
Je m'étais donc rendue à l'université, en bus, comme à mon habitude, et m'étais excusée auprès de White. Il m'avait juste répondu qu'il me soutiendrait toujours, même si je devenait embêtante, comme ces derniers jours. Il m'avait aussi tapoté la tête avant de m'expliquer que si il s'était rendu chez moi, c'était pour me voir. Et qu'il était juste tombé sur ma mère. Qu'il avait voulu rester pour attendre mon retour le dimanche, et pour essayer de comprendre les motivations de mon père : qui étaient bel et bien mauvaises.
On a rit ensemble, c'était agréable de le retrouver.
Puis, je suis allée trouver Soane dans le bâtiment où il étudiait, pendant la pause déjeuner. Et je suis parvenue à lui expliquer que je ne savais pas où ça nous conduirait de continuer notre relation. Que je voulais essayer malgré tout mais que si ça ne marchait pas on pouvait toujours être amis. Il a réagi en adulte et a accepté à ma surprise. Comme il lui arrive parfois d'être assez immature, je pensais qu'il serait plus dur de lui faire entendre raison. Mais, apparemment, juste le fait de savoir qu'il à sa chance, lui suffit maintenant.
J'ai essayé de suivre plus en cours pendant le reste de la semaine, et j'ai ignoré mon père en rentrant le soir et en partant le matin. Dès que je le croisais, je regardais ailleurs. Je ne me sentais pas prête à l'accepter, et je voyais bien que ça ne lui convenait pas. Mais je m'en fichais.
Le matin de mon anniversaire, je suis partie tôt de la maison pour me rendre au coiffeur, où une dame m'avait proposé de servir de modèle avec mes cheveux pour leurs magazines. En échange, j'avais droit à des coupes et teintures gratuites, étant donné mon assez belle nature de cheveux.
Et, comme l'offre tenait toujours, j'ai demandé à ce qu'elle me les coupes, environ 5 cm en dessous du haut de mon dos. De sorte à ce que je puisse toujours me faire des coiffures sympas. Elle m'a demandé plusieurs fois si j'étais bien sure de vouloir le faire, car mes cheveux prendrait sans doute plus d'un an à repousser, mais je lui ai juste répondu "oui", avec le sourire.
Voir ainsi de longues mèches de mes cheveux tomber sur le sol a été plus éprouvant que ce que j'avais prévu. De toute ma vie, il me semble que je ne les avaient jamais autant coupés. Jusqu'à présent, j'avais seulement fait arrangé les pointes. Et quand la dame finit son travail j'hésita un peu à ouvrir mes yeux que j'avais inconsciemment fini par fermer. Mais quand je le fit, je me senti bien plus légère : mon visage était bien encadré par les mèches, ainsi désépaissies, elle ne tombaient pas trop bas non plus, c'était parfait !
Ma nouvelle coupe me donnait un air plus mature, exactement ce qu'il me fallait.
Je remercia la dame et après qu'elle aient prit quelques photos, je pris le chemin du retour, guillerette. Je ne pensais pas resourire de sitôt, et pourtant si, tout semblait m'y obliger.
Ma mère s'était inquiété et avais cru à une nouvelle fugue. Mais elle compris qu'elle s'était trompée lorsqu'elle me vit sur le pas de la porte, les cheveux coupés. Mon père cria un peu me demandant ce qui m'avait pris mais j'avais le choix, j'avais 19 ans, tout de même. Et puis il n'était, lui, toujours pas en position de juger. Il était en touriste chez nous. Car c'était ma mère qui avait fini de payer le loyer. Et il dû se le rappeler car il arrêta assez vite. Sans me départir de mon sourire je demanda le droit d'inviter White chez nous. Ma mère accepta et me proposa même d'inviter d'autre personne. Je pris donc mon téléphone, trop enjouée pour ajouter autre chose, et invita Mia, Soane, White et les membres du groupe de rock. Je n'avais d'ailleurs pas tant parlé que ça à ces derniers pendant les répétitions et je jugeais bon d'apprendre à les connaître avant le moment fatidique, sur scène.
Ils acceptèrent tous l'invitation au grand dam de mon père.
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Je m'étira dans un bref soupir alors que tous les invités arrivaient et s'entassaient dans ma maison. Ils étaient peu nombreux mais tout de même assez pour avoir juste l'espace qu'il leurs fallait dans le salon.
White fut le premier à venir me saluer. Soane attendait derrière. Je ne savais plus vraiment où j'en était vis à vis des deux garçons mais ça ne m'empêchait pas pour autant de continuer à leurs parler avec franchise et bonne humeur. Ils s'étaient tous deux arrangés avec moi, après tout. White m'adressa un grand sourire avant de remarquer ma coiffure :
- Tu as coupés tes cheveux ?
- Oui, ce matin, et je trouves que ça ne me vas pas si mal, malgré les commentaires de mon père.
- De toute façon il ne sera pas content tant qu'il n'aura pas le plein contrôle de ta vie et de tes pensées. Mais, ça? Le fait que tu les aient coupés, ça me fait juste bizarre. Tu avais les cheveux longs depuis si longtemps...
Il tendit sa main, comme pour les toucher, avant de suspendre son geste et de me resaluer. Je vis bien que ce n'était pas ce qu'il voulait faire de base mais ne lui dit rien à ce sujet le regardant simplement s'éloigner.
Ensuite, Soane s'approcha de moi et m'entraîna dans le jardin, les autres étant occupés à discuter entre eux. Une fois là-bas, il me serra dans ses bras sans me consulter au préalable. En général, il n'était pas trop tactile et me surprenais donc assez aujourd'hui. Je m'éloignais un peu après son câlin pour savoir si il y avait un problème. Mais il me répondis juste avec un petit sourire :
- Oui, je suis juste heureux que tu m'ait choisi moi...
Il passe sa main dans ses cheveux de couleur si foncée, la tête baissée. Mais il n'avait pas à être gêné, ses paroles avaient éveillé quelque chose en moi. Aussi, je ne résista pas lorsqu'il m'embrassa d'une façon pour le moins soudaine.
À mon tour d'être gênée. Lorsqu'il s'éloigna pour reprendre son souffle, mes joues étaient rouges et je surpris le regard désapprobateur de cet figure paternelle qui avait, auparavant, été trop absente, pour pouvoir émettre aujourd'hui un quelconque jugement.
Je ne pus m'empêcher, en constatant à cela, de demander à Soane une chose qui me tourmentais assez :
- Donc tu m'aimerais vraiment ?
- Bien sûr ! Et, si tu venais à me le demander... je pourrais cesser pour toi toutes activités étranges.
Je le considérais avec surprise, à présent, haussant l'un de mes sourcils
- Ha oui ?
- Je sais que sur le moment ça peut avoir l'air d'une promesse en l'air, mais je peux, et veux, changer. Pour toi. J'aurais simplement une chose à t'annoncer ultérieurement...
- Dans ce cas, c'est juste super !
Je lui fit un sourire des plus sincères sans plus me préoccuper de la fin de sa phrase : Il me dirait ce qu'il pensait me cacher plus tard, mais là, c'était mon anniversaire.
Je laissais donc Soane dans la jardin, me dirigeant, cette fois, vers les deux amis de White, mes partenaires de groupes.
Ils me saluèrent et après m'avoir souhaité toutes les choses assez "basique" pour des 19 ans, se présentèrent. Ils étaient assez discrets et n'avaient donc pas pris la peine de le faire avant : Ils se nommaient Pete et Nate et avaient respectivement pris leurs 19 et 20 ans en début d'année.
Ils étaient très sympathiques, quoique spéciaux dans leurs façons de s'exprimer et de s'habiller (assez gothiques)), mais leurs talents en musiques étaient indéniable, ça, je le savais.
Après avoir parlé avec chaque personne, excepté Mia, toujours occupée avec une personne. J'avais "ouvert" l'accès aux boissons et biscuits. Me contentant d'un verre de punch et boissons sans alcool pour ne pas retomber dans le même genre d'état pathétique que j'avais en allant à l'hôtel. Assez vite, alors que le temps passait, le volume de la musique augmentait et mes amis s'ambiançaient. Je m'adossa contre le mur dans ma cuisine, sirotant ma boisson pensive.
C'est alors que mon père interrompit mes pensées, avec l'un de ses sourires qui voulait a la fois tout, et ne rien, dire à la fois. Il commença la discussion, que je me sentie contrainte de rejoindre.
- Alors, ma fille ? Tu profites de ta petite fête et de tes 19 ans ?
- Je ne sais plus trop. C'est sûr que c'était le cas avant que tu arrives mais maintenant ? Rien ne l'est moins.
- Tu répliques et te donnes des airs sages mais je pense que la plupart des gens ici le sont plus.
- Et qui es-tu pour affirmer ça ?
- Ton père. Peut-être pas à tes yeux, mais du point de vue légal, c'est certain. Aussi, tu me dois toujours l'obéissance et le respect qu'elle que soit les choses que j'ai pu commettre auprès de ta mère et toi auparavant. J'ai changé.
- Je la connais bien cette phrase, prétendue vraie... Je rétorque en marmonnant.
- Quoi ?
- Ben, ce n'est pas pour être irrespectueuse ou quoi que soit de ce genre mais, le plus souvent, cette phrase n'est pas vraie. On voudrait tous changer au moins une fois dans notre vie, mais quand c'est le cas, et réellement, c'est un changement mental aussi. Pas seulement de façade pour convaincre, comme toi. Tu nous as abandonnées maman et moi, après nous avoir tout pris, nous laissant seulement la pitié des gens aux alentours. On a appris à gérer sans toi, et ce n'est pas pour que tu viennes tout bouleverser un beau jour, en revenant avec de faux sourires compatissants, des fleurs et cette phrases "j'ai changé".
- Tu ne comprends pas.
- Bien sûr que si, je ne suis pas dupe. Ma vie était très bien avant que tu arrives, je n'ai plus besoin de toi, alors merci de me laisser maintenant. J'ai besoin d'être seule...
Et sans lui laisser plus le temps de répliquer, je m'éloignes rejoignant Soane, une fois de plus.
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Une fois la fête finie, j'avais rangée méticuleusement la maison, en écoutant de la musique dans mon casque, soucieuse de ne pas faire regretter à ma mère, déjà plus que fatiguée, de m'avoir laissée l'organiser. C'est un message de Soane qui m'eloigna de mes tâches ménagères : il m'invitait à passer la fin de ma soirée chez lui, il organisait une petite fête et insistait pour que je sois présente et cloture mon anniversaire par la même occasion en beauté. Ma mère n'émis pas d'objection à cette idée, et m'y encouragea même. Je rencontrerais peut-être de nouvelles personnes, après tout?
Je me prépara donc en conséquence, quoique mon apparence n'est pas besoin de beaucoup de changements après ma fête personnelle et me rendis seule sur les lieux par le biais de transports en commun de passage continu chez moi.
Des lumières assez vives émanaient de la maison, et de la musique pouvait être entendue de loin.
Je m'avança, jusqu'à la porte, et frappa.
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